Abattre les murs, tous les murs. Mélenchon.

Publié le 16 Octobre 2016

Abattre les murs, tous les murs. Mélenchon.

A écouter dans son discours entre 1h 20 10 et 1 h 21 18.

La France insoumise tenait sa convention à Lille avec la participation de 11362 personnes. Mélenchon a fait la clôture par 1 h48 d’un discours que la marseillaise finalisé. Chacun peut le trouver à ce lien : https://youtu.be/-iC9UDYir8c.

Un retour historique.

Avant de le commenter brièvement, je vais faire un rappel historique. Militant depuis 68 j’œuvre à l’émancipation de la classe ouvrière à la suite de la pensée développée par Fernand Pelloutier (1867-1901) ouvert à l’acquisition des connaissances pour que les ouvriers fassent des choix en toute conscience. En 1995 devant l’impossibilité au PS de retrouver ses marques socialistes je quitte ce parti pour aucun autre, étant toujours anti capitaliste et anti communiste (la dictature du prolétariat et le modèle soviétique).

Donner aux hommes un autre but.

En 1999 j’écris rémunéré « les hommes pour apprendre » et « le paradoxe de l’autonomie contrainte ».Résultat tout deux de mon expérience de militant constatant les échecs de toutes les tentatives de redressement économique, et l’impossibilité du pays d’offrir un revenu décent à ceux qui en ont besoin. Mais ce dont je veux faire état c’est de la conclusion. « Le savoir est l’élément dans lequel baigne notre nature culturelle et il nous faudra regarder notre existence à l’échelle de l’espèce et de sa durée. Chacun sachant prendre au quotidien au travers des mots, le plaisir que cela lui offre d’y appartenir. Pour réaliser cet objectif les hommes existent aujourd’hui, et si j’en ai critiqué certains d’entre eux c’est parce qu’ils peuvent mieux faire. Il suffit peut-être de leur donner seulement un autre but qui soit autre qu’un but comptable. »

Un homme émerge.

Je suivais donc les débat au sein du PS et particulièrement ceux qui asseyaient en vint de lui redonner une âme socialiste. Je ne vais pas citer leur nom ils sont connus. Aussi quand Mélenchon en 2008 quitte le PS après de veines tentatives. Je regarde évoluer le PG. Le 2 février 2009 j’écrivais « de Davos à Mélenchon » (http://ddacoudre.over-blog.com/2016/10/de-davos-a-melenchon.html).

L’on peut y lire : « C’est donc de la pression écologique qui aura raison du capitalisme et non la raison humaine……. Il reste certainement le plus difficile à faire ; trouver un parti qui voudra avec les acteurs socio-économiques relever ce parie colossal…Ce serait miraculeux que le nouveau parti que lance aujourd’hui Mélenchon, soit un trait d’union vers ce monde plus social qu’économique. » Dans un autre article le 10 novembre 2009 (http://ddacoudre.over-blog.com/2016/10/melenchon-sera-t-il-plus-productif-que-le-ps.html) je disais : « Notre organisation systémique actuelle touche à son terme, elle tiendra peut-être 50 ans plus ou moins, mais elle ne supportera pas l’augmentation de la population mondiale. Face à cela nous n’avons même plus le temps de concevoir une organisation parallèle au système capitaliste pour sans le détruire engendrer sa "socialisation" et peut-être en arriver à la suppression de l’actionnaire et du salariat pour ne créer que des partenaires économiques. Le PS est à mon sens mort puisqu’il ne rejette pas « la loi du marché » qui va s’éteindre. Je crois et j’espère que Mélenchon saura être un creuset de réflexion vers un nouveau monde. » Le 11 décembre 2009 dans (http://ddacoudre.over-blog.com/2016/10/renouer-le-peuple-au-ferment-de-la-democratie.html) l’on pouvais lire : « En conséquence si nous voulons que le débat idéologique, républicain et démocratique retrouve sa place dans la société, il devient important que les acteurs démocratiques, partis, syndicats qui sont l’émanation de la voie du peuple par leur capacité à regrouper les citoyens, puissent disposer d’un temps d’antenne ou d’audition au quotidien sur les médias nationaux et généralistes publics, et ainsi mettre fin à la mainmise de ceux qui s’imposent par la puissance financière. »

Enfin, le 3 mai 2013 je tenais à son encontre dans cet article (http://ddacoudre.over-blog.com/article-de-bruegel-a-melenchon-gare-au-suicide-117533698.html) les propos suivant : « Mélenchon ouvre une voie et un débat d’idée, certes les citoyens attendent de lui un miracle, qu’il soit l’homme politique qui réussirait là ou les autres échouent, mais sur qui peut-il compter quand 12% seulement croient aux partis. Ce n’est certes pas le retour de Sarkozy avec 37% qui est une avancée, ni le FN encensé par les médias en qui seulement 23% font confiance. Mélenchon aurait tort de se presser, assurément qu’un certain nombre de mesure seraient d’un effet immédiat, mais la pyramide de Madoff reprendrait tout ce qu’il redistribuerait. Mélenchon pourra-t-il éviter de chuter sur tous les aveugles qui sont devant, lui à commencer par une partie du peuple, car au XXI siècle dans un monde globalisé par les technologies, un peuple qui ne voit pas plus loin que son conseil municipal est un peuple d’aveugle. Mélenchon ne va pas refaire le monde, mais compte tenu de ce qu’il a mis en route, il serait dommage qu’il se suicide. Il a un manifeste qui est une feuille de route il serait dommage qu’il succombe avec lui, 2017 est encore loin il faut prendre le temps au temps. »

Le discours.

J’en viens donc au discours. Destiné à toucher tous les publics il fut illustré d’anecdotes vécus et de caricatures symboliques. Ce mouvement n’est donc pas un parti, il vise à fédérer tous les citoyens qui ont le désir d’un changement et qui partageront la charte et le projet défini par la convention de la France insoumise et non par quelques énarques répétant leur leçon. Il rappelle, le souci de vivre humainement et non « comptablement », la liberté de participation de chacun de vouloir apporter son concours pour changer le monde par ses propositions dans un travail collectif, il récuse l’attachement au chef charismatique pour le choix d’un programme dont l’élu est le mandant, la mise en œuvre d’une planification pour poursuivre un projet d’existence nouvelle rejetant le productivisme pollueur pour une croissance adapté aux nouvelles découvertes qui offrent un revenu d’existence tout en protégeant la planète, il rappelle que la démocratie est que chacun accomplisse son travail citoyen en prenant sa part de la vie politique, il fustige tous ceux qui font du développement de l’existence sociale une cause du développement du chômage, il tance les 30 ans de politique semblable sans jamais tenir compte de son échec par des hommes qui savent cela et continuent, il met l’accent sur la nécessité de briser tous les murs que nous dressons entre les hommes afin que le mot révolution soit remplacé par celui d’harmonie, et que la France soit un facteur de paix.

Dans l’ensemble il propose de mettre en place une nouvelle économie de transition pour remplacer celle capitaliste et ses méfaits du à son attachement sans réserve à l’argent. Il justifie cela par l’impact du travail humain dans la transformation du monde où « nous déplaçons plus d’agrégats que la nature » manière d’illustrer la nécessité d’être regardant à ce que nous entreprenons et choisir les productions compatibles avec une existence humaine harmonieuse.

S’il a déclaré son hostilité au libre marché qui n’existe pas, car les employeurs eux mêmes planifient leurs activités pour rentabiliser leurs investissements, il n’entend pas ne pas laisser de choix, mais fixer des orientations compatibles avec une nouvelle économie, l’éco socialisme.

Nous verrons demain.

Les mois à venir vont nous dire qu’elle place les citoyens vont lui accorder. Certes il n’est pas seul au monde, d’autres états son sur la même voie, mais le capital ne cède pas sans combattre. Voter pour lui ne sera pas suffisant si l’on à pas la volonté de s’apprêter à lutter. Mais une chose semble vouloir se mettre en route, c’est sortir du capitalisme comme le souhaite 92% des citoyens. Reste aux militants de faire comprendre que l’éco socialisme n’est pas le retour aux hommes des cavernes, mais une orientation d’adaptation à la réalité des dégâts observés, non aux bons désirs de ceux qui amassent de l’argent mais par une planification dépendante des connaissances scientifiques qui observent notre planète et dont les citoyens en décideront.

C’est à mon sens un projet de transition sérieux pour rompre avec le productivisme aveugle, certes il n’a pas invoque son financement qui n’est pas en soi un problème s’il y a une adhésion du peuple, car la force c’est la détermination du peuple.

A ce sujet j’ai plutôt beaucoup de crainte, naturellement nous avons vu une minorité agissante durant l’opposition à la loi Khomeri. A un moment il faut que la population suive, ce ne fut pas le cas, alors compter sur cette masse inerte pour porter un tel projet d’économie sociale et solidaire en rupture avec le capitalisme n’est pas acquis. Un point chaud qui ne coulera pas de source est de faire adopter par l’ONU un cadre contraignant pour que les multinationales soient soumises au droit de l’homme (droit de la nature et des travailleurs).

En janvier 2011 j’ai, écris dans (http://ddacoudre.over-blog.com/melanchon-sera-t-il-une-autre-histoire.html) : « J’ignore si Mélenchon sera l’homme de la situation dans lequel se retrouveront les espérances, l’enjeu est au-delà d’une seule réduction des inégalités ou d’une croissance consumériste, c’est celui du post capitalisme, une autre histoire. »

Il semble que oui, la France insoumise pose donc les bases d'un mouvement, d’une nouvelle histoire à suivre ou à voter pour.

 

 

 

Rédigé par ddacoudre

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