Je me soigne d’être de droite ou d’extrême droite ?

Publié le 20 Novembre 2024

Je me soigne d’être de droite ou d’extrême droite ?


 

L’expression "extrême droite" désigne l’ensemble des partis et mouvements politiques qui défendent des idées et des valeurs de droite en s’appuyant sur un nationalisme et un traditionalisme très marqués, en les formulant de manière radicale notamment à l’encontre des tendances politiques libérales ou socialistes. Son autoritarisme et son hostilité aux principes démocratiques peuvent conduire certains mouvements d’extrême droite à faire preuve de violence, voire de terrorisme pour imposer leurs vues.

Les mouvements d’extrême droite sont aussi caractérisés par différentes manifestations de
xénophobie, pouvant aller jusqu’au racisme, faisant des étrangers leurs boucs émissaires. Ils dénoncent fréquemment les objectifs conspirationnistes de la franc-maçonnerie et du prétendu "lobby juif". Selon Michel Winock, historien français, les discours de l’extrême droite répondent à neuf caractéristiques :

  • la haine du présent, considéré comme une période de décadence.

  • la nostalgie d’un âge d’or.

  • l’éloge de l’immobilité, conséquence du refus du changement.

  • l’anti-individualisme, conséquence des libertés individuelles et du suffrage universel.

  • l’apologie des sociétés élitaires, l’absence d’élites étant considérée comme une décadence ;

  • la nostalgie du sacré, qu’il soit religieux ou moral ;

  • la peur du métissage génétique et de l’effondrement démographique ;

  • la censure des mœurs, notamment la liberté sexuelle et l’homosexualité ;

  • l’anti-intellectualisme, les intellectuels n’ayant aucun contact avec le monde réel (Poujadisme).

La droite. Politiquement, le terme "droite" désigne des courants ou partis mettant en avant la rigueur morale et un certain conservatisme, ce qui fait qu’en France, les hommes politiques ont longtemps refusé de se définir comme étant de "droite". L’ordre, le travail, la famille et la responsabilité individuelle sont plutôt considérés comme des valeurs de droite, tandis que la gauche s’intéresse davantage à la justice sociale, l’égalité, la solidarité, l’humanisme, la laïcité.

Naturellement il n’est pas nécessaire de cumuler tout ce qui caractérise ces courants de pensée qui doivent être perçus en fonction d’une époque et des problèmes posés à un moment particulier de l’histoire. Tant une force politique reflète une philosophie politique qui témoignage de la situation sociétale en une période donnée. Exemple en 1820 elle désigne les partisans ultras de la restauration de la monarchie, et au XX siècle ce sera la figure de Jean-Louis Tixier-Vignancour, avec pour directeur de campagne le député jean marie Le Pen, ensuite le FN devenu la RN. Une anecdote J,L.T,V se rallie au général de Gaulle, ensuite il appelle, en 1969, à voter pour Georges Pompidou. Il se considère être l’aile droite de la majorité, il encourage ses électeurs à adhérer à l’UDR d’alors pour « droitiser la droite ». Il aura fallu l’élection de Sarkozy pour que cette vision se réalise au bout de 38 ans quand il s’est mis à séduire les électeurs du FN pour se faire réélire.

Le 5 décembre 1965, au premier tour du scrutin présidentiel, Jean-Louis Tixier-Vignancour arrive en quatrième position avec 1 260 208 voix, soit 5,20 % des suffrages exprimés représentant 2,57 % de la population . Le 1er juillet 2024, sa successeuse idéologique à l’élection parlementaire obtient au premier tour 9 377 297 voix, soit 29,25%, des suffrages exprimés représentant 13,7 % de la population.

Nous ne pouvons pas en conclure que la population française est d’extrême droite, même si comme l’on peut le noter sa représentation politique a augmenté de 11,13%. En 1965 l’abstention était de 4 407 000 sur 24 502 916 votants, et de 16 421 873 en 2024 sur 32 910 888 votants. Par le truchement des élections à deux tours, la RN pouvait envisager de gouverner le pays.

Il me semblait opportun de revenir à la réalité des chiffres, pour ne pas se laisser emporter par la fièvre médiatique et la tendance à croire que la France est d’extrême droite. Certes elle n’est pas d’extrême droite, mais elle est majoritairement de droite. Ces 16 millions d’abstentions ne sont pas sans opinion, s’ils n’en font pas état, ils sont comportementalement de droite par défaut. C’est à dire conservateur comme le définit la Toupie.

Il ne faut pas oublier que la droite soutient toujours une rigueur morale, elle s’est opposée à la loi contre la contraception, l’IVG, la dépénalisation de l’homosexualité, le mariage pour tous et la GPA, et je dois en oublier. Et ce n’est que récemment que l’opinion des Français a évolué vers l’acceptation de l’évolution de ses mœurs.

Sauf qu’être de droite n’est pas seulement une opinion politique culturelle dont le déroulement n’aurait rien à voir avec nos comportements innés.

La culture transcende.

Nous distinguons les comportements culturels de l’inné, ou instinctifs, bien que nos comportements culturels transcendent seulement ceux de l’inné dans le cadre de l’évolution d’une socialisation humaine millénaire. Le culturel est sous tendu par l’inné qui le contient et il se développera si l’environnement humain le nécessite pour s’adapter. C’était aussi vrai pour nos ancêtres cueilleurs/chasseurs qui en ont fait une application compatible avec leurs Savoirs, comme nous avec les nôtres aujourd’hui.

Nos options idéologiques politique n’apparaissent pas spontanément, elles se développent dans le creuset familial environnemental, et s’engramme par l’éducation dans l’enfance. Ensuite, par les fréquentations de la scolarisation et l’intérêt porté à l’enseignement de l’histoire politique ou humaine et son vécu, des évolutions d’opinions s’observent, ce que traduisent les courants politiques.

Dominants et dominés :

Les contes fondateurs imposant les autorités pour maintenir des systèmes (libéralisme, communisme, socialisme, etc.) se sont substitués au dominant alpha du groupe. Les contes fondateurs ont une existence réelle dans l’univers, retranscrite par ce que les humains avaient compris du monde et d’eux-mêmes en une période donnée, le définissant avec un langage arbitraire qui ne donne pas la réalité de ce qu’est la chose nommée. Exemple, un arbre n’est pas un arbre, car il est bien plus que la dénomination qui le désigne par commodité discriminatoire. Les contes fondateurs désignent toujours un dominant systémique.

Dogmes et certitudes

Domestication et croyances : Les adultes imposent des croyances aux enfants, développant des certitudes et rejetant les pratiques différentes.

Principes moraux et émotion.

Moralité et punition : La force de la moralité s'impose dès l’enfance, comme l'acceptation de la punition par l’émotion ressentie.

L’histoire humaine permet de comprendre l’essence si ce n’est la source de nos choix politiques. Les chasseurs-cueilleurs n’avaient pas de partis politiques, ils n’en étaient pas moins conservateurs, c’est-à-dire attachés à leurs pratiques sociales caractérisant les groupes.

Les instincts de groupe et la xénophobie

L’évolution a favorisé chez les humains (et d’autres espèces animales) des comportements de solidarité à l’intérieur d’un groupe (endogroupe) et de méfiance envers les membres de groupes extérieurs (exogroupe). Ces mécanismes ont pu être bénéfiques pour la survie à certaines époques en renforçant la coopération interne et en protégeant les ressources du groupe.
Cependant, dans les sociétés modernes complexes, ces tendances peuvent se transformer en préjugés, en discriminations, ou en idéologies excluantes comme celles associées à l’extrême droite. Également à une frange de la droite séduite par des valeurs d'extrême droite.

Idéologies d’extrême droite et construction sociale

L’extrême droite ne peut pas être réduite à un instinct animal ou à un comportement « naturel pur et dur », même si comme tout un chacun elle en sort. Nous n’avons pas de choix en la matière. Ses idéologies sont aussi des constructions sociales qui reposent sur des narratifs, des mythologies, et des systèmes symboliques complexes. Elles mobilisent souvent des peurs ataviques (de l’étranger, de la perte de ressources ou de statut), mais ces peurs sont amplifiées et orientées par des discours politiques et culturels.
Ainsi, les idéologies d’extrême droite exploitent certains mécanismes psychologiques profonds, mais elles sont directement issues d’un comportement « inné »
peu transcendé qui a évolué au fil des siècles.

Distinction entre nature humaine et culture

L’humain se distingue des autres animaux par sa capacité à transcender ses instincts. Les sociétés humaines ont développé des outils culturels, comme la morale, les lois, et les institutions, pour limiter les comportements destructeurs ou tribalistes. Si des pulsions ou instincts existent, ils ne déterminent pas les idéologies de façon mécanique, sauf quand nous faisons appel au conflit ou à l’affrontement en ayant établi des paradigmes socialement acceptés par la communauté, dont la guerre est partie entière de ceux-ci. C’est dans ce cadre que se caractérisent le plus les comportements de l’extrême droite, par rapport à celui de la droite.

Le développement de la connaissance et des savoirs à fortement influencé le développement culturel d’humains qui ont, sur la base de leur vécu transcendé la peur du changement et de l’étranger par l’éducation, d’abord religieuse et ensuite laïque. L’on y retrouve alors les mécanismes d’attachement aux groupes qui sont mobilisés pour renforcer l’empathie et la solidarité au-delà des frontières ethniques ou nationales vers l’universalisme comme le pratiquaient et le pratiquent les religions du livre.

Un risque de justification biologique

Assimiler l’extrême droite à un comportement « naturel pur et dur » pourrait involontairement justifier ou banaliser ses idéologies en les présentant comme inévitables ou biologiquement déterminées. Une telle approche a historiquement été utilisée pour légitimer des oppressions (racisme scientifique, darwinisme social). Ces dérives montrent qu’il est crucial de distinguer les influences biologiques possibles des choix éthiques et politiques auxquelles elles concourent.

En ce sens d’identiques données instinctives, suivant, si l’on est dominant ou dominé, fort ou faible s’opposent idéologiquement. Cela signifie qu’être anarchiste, communiste, socialiste, humaniste, est tout aussi accepté par l’inné dont ils ne sont que des paradigmes culturels constituant une capacité d’adaptation dans nos sociétés contemporaines, depuis la fin de l’empire napoléonien.

L’extrême droite n’est pas seulement le reflet d’un comportement inné ou naturel pur et dur, sauf dans certains cas d’agressions, mais le résultat d’interactions complexes entre des peurs humaines, des mécanismes de groupe, et des constructions sociales et politiques. Si certaines tendances humaines (comme la méfiance envers l’étranger) peuvent être exploitées par ces idéologies, elles ne les déterminent pas. L’humain possède aussi des capacités remarquables pour transcender ses instincts de base, notamment par la culture, la raison, l’altruisme et l’éthique. Cela souligne la responsabilité collective de promouvoir des valeurs d’ouverture et de coopération.

La difficulté du changement.

Alors pourquoi sommes-nous le plus souvent conservateurs, voire réactionnaires, ce qui caractérise le plus souvent la droite, mais constitue une nécessité sociétale.

La résistance au changement est un phénomène multidimensionnel qui peut être influencé par des facteurs individuels, organisationnels, sociaux et culturels. Les principales caractéristiques sont :

1/ Facteurs individuels. Habitudes et routines :

Les individus sont attachés à leurs habitudes et peuvent percevoir le changement comme une menace à leur confort ou à leur stabilité. Peurs et insécurités : La peur de l’inconnu, de l’échec, ou de perdre son statut, son emploi ou ses compétences peut renforcer la résistance. Manque de compréhension : Si le but ou les bénéfices du changement ne sont pas clairs, il peut être perçu comme inutile ou injustifié. Attachement émotionnel : Certaines personnes s’opposent au changement par nostalgie ou attachement à des pratiques ou valeurs existantes. Personnalité : Des traits comme une faible tolérance à l’ambiguïté ou une aversion au risque peuvent rendre les individus plus résistants.

2/ Facteurs organisationnels.

Manque de communication : Une communication insuffisante ou mal adaptée sur le changement peut générer des malentendus et des oppositions. Culture organisationnelle rigide : Une culture d’entreprise peu flexible ou bureaucratique peut freiner les initiatives de changement. Absence de participation : Si les employés ne sont pas impliqués dans le processus de changement, ils peuvent ressentir une perte de contrôle et s’opposer. Historique négatif de changements : Des expériences passées mal gérées peuvent entraîner une méfiance envers de nouvelles initiatives. Ressources insuffisantes : Si les moyens nécessaires pour accompagner le changement manquent, les individus peuvent le considérer comme irréaliste ou voué à l’échec.

3/ Facteurs sociaux et culturels.

Pressions des pairs : Les collègues ou groupes peuvent influencer un individu à s’opposer au changement, surtout s’ils le perçoivent comme une menace collective. Valeurs et normes culturelles : Les cultures où la stabilité et la tradition sont valorisées peuvent être moins réceptives au changement. Conflits d’intérêts : Si certaines parties prenantes perçoivent le changement comme contraire à leurs intérêts personnels ou collectifs, elles peuvent activement résister.

4/ Caractéristiques du changement lui-même.

Ampleur et rapidité : Les changements majeurs ou soudains provoquent généralement plus de résistance que les évolutions progressives. Complexité : Plus le changement est perçu comme complexe ou difficile à mettre en œuvre, plus il risque d’être rejeté. Perception des avantages : Si les bénéfices du changement ne sont pas évidents ou équitablement répartis, cela peut générer des résistances.

5/ Stabilité productiviste. Ce n’est pas un des moindres. L’obligation de produire nos besoins a déterminé une répartition des tâches qui ont donné lieu à des stratifications sociales endogamiques qui se sont regroupées en deux classes. Les dominants bêta sociaux et cooptés, et les dominés sociaux asservis, plus communément patrons/ouvriers.

Cet organicité n’est pas un choix librement consenti. La sociabilité nécessaire s’est structurée dans le conflit durant des siècles depuis 3000 ans av. J.-C. comme une adaptation évolutive à l’environnement pour produire. La répartition de la rareté produite a donné des options religieuses, avec leurs schismes, favorisant la socialisation, ensuite celles politiques, avec leurs scissions, en fonction de son appartenance à une classe sociale et de sa culture. C’est parmi les dominés sociaux qu’apparaissent des leaders socialisants dans le monde contemporain. Cela comme paradigme inversé de celui chrétien définissant les relations économiques où les maitres sont appelé à bien traiter leurs esclaves, récompenser leurs serviteurs et faire la charité aux pauvres. À l’exception de la période communiste, les citoyens restent attachés à l’organisation économique chrétienne transfigurée par les savoirs et les luttes. Le maitre est devenu entrepreneur, l’esclave à disparu, le serviteur est devenu salarié et les pauvres bénéficient de la solidarité de tous, par l’impôt.

Nous devons bien reconnaître que ce clivage millénaire est une organisation culturelle adaptative transcendée de l’inné. Particulièrement toutes celles qui font référence à l’altruisme hérité de la femme, dont sont issues la charité chrétienne et la solidarité socialisante. Encore aujourd’hui, la charité et le don supplaient à droite, leur difficulté à accepter la solidarité qu’elle assimile souvent à l’assistanat. L’une est aléatoire, l’autre pérenne.

En ce sens de la définition donnée par la Toupie, il me semble que l’extrême droite et la droite sont des options qui sont plus proches d’un comportement inné archaïque. C’est-à-dire peu apte à le transcender en fonction de l’évolution environnementale à laquelle ils participent tant que l’intérêt qu’il en retire leur permet de rester sur leur arbre.

6/ L’humain comme n’importe lequel des animaux.

Comme tout le vivant en général, il dispose des capacités nécessaires pour survivre. Cela s’entend des moyens de défense comprenant la fuite ou la soumission si plus fort que soi, les moyens instinctifs de trouver sa nourriture suivant son espèce, la capacité du leurre, la capacité de séduction, la capacité de trouver un abri suivant les espèces, la capacité de défendre un territoire nourricier, la capacité d’élever une progéniture suivant les espèces, une conscience pour discriminer, et la capacité à circuler suivant les espèces .

Il n’y a pas une once de comportement inné qui ne règle pas nos existences par les paradigmes culturels dont nous ne connaissons pas les limites. C’est ainsi que ceux qui, par peur du changement, s’en tiennent à celles connues, sont des conservateurs ou des réactionnaires suivant le choix que la crainte du changement leur inspire.

Sauf qu’au fil des millénaires en passant de la cueillette à la chasse puis à l’agriculture, à l’élevage et l’industrie. L’humain a dû apprendre la socialisation en se sédentarisant pour produire ce que la nature ne nous donne pas en abondance. Ainsi nous avons dû nous assembler et nous organiser pour vivre ensemble. La démocratisation de l’histoire depuis le début des cités-États nous démontrent que ce ne sont pas les plus forts qui ont développé la solidarité et l’altruisme. S’ils ont développé la socialisation, c’est par la punition et le pouvoir de l’autorité dans des territoires guerriers.

Le comportement "naturel" de l’humain : un concept flou

L’idée de comportements « naturels » ou « innés » chez l’humain est problématique, car l’être humain est une espèce sociale hautement influencée par la culture, les normes, et les apprentissages. Si certains instincts de survie (comme la peur de l’inconnu ou la défense de son groupe) sont hérités de notre évolution, l’expression de ces instincts est modulée par le contexte social et culturel. Ce qui est souvent perçu comme "naturel" est donc en réalité profondément façonné par des valeurs et des structures historiques paradigmatiques.

Les instincts de groupe et la xénophobie

L’évolution a favorisé chez les humains (et d’autres espèces animales) des comportements de solidarité à l’intérieur d’un groupe (endogroupe) et de méfiance envers les membres de groupes extérieurs (exogroupe). Ces mécanismes ont pu être bénéfiques pour la survie à certaines époques en renforçant la coopération interne et en protégeant les ressources du groupe.
Cependant, dans les sociétés modernes complexes, ces tendances peuvent se transformer en préjugés, en discriminations, ou en idéologies excluantes comme celles associées à l’extrême droite.

Idéologies d’extrême droite et construction sociale

L’extrême droite ne peut pas être réduite à un instinct animal ou à un comportement « naturel ». Ses idéologies sont des constructions sociales qui reposent sur des narratifs, des mythologies, et des systèmes symboliques complexes. Elles mobilisent souvent des peurs ataviques (de l’étranger, de la perte de ressources ou de statut), mais ces peurs sont amplifiées et orientées par des discours politiques et culturels.
Ainsi, les idéologies d’extrême droite exploitent certains mécanismes psychologiques profonds, mais elles ne sont pas directement issues d’un comportement « inné ».

Incidence psychique du tempérament.

Dans le cadre d’un rapport dominant dominé, certains traits de tempérament et caractéristiques psychiques influencent la manière dont une personne perçoit et réagit au changement, selon sa position sociale et économique. Voici comment ces traits se manifestent en fonction de la situation.

Pour les dominés :

Les individus en position de subordination ou de faiblesse sociale/économique peuvent développer des traits de tempérament qui influencent leur réaction au changement.

Traits favorisant la difficulté au changement :

Le conformisme : Une tendance à se soumettre aux normes et à l’autorité, par peur de sanctions ou d’exclusion. La résignation : Le sentiment d’impuissance appris peut limiter la capacité à envisager un changement comme possible ou bénéfique. La méfiance : Une défiance envers les propositions des dominants, souvent perçues comme intéressées ou manipulatrices. La dépendance : Une dépendance émotionnelle ou économique aux structures existantes peut rendre le changement menaçant. L’aversion au risque : Une peur accrue de perdre un maigre acquis rend les dominés souvent conservateurs dans leurs choix.

Traits facilitant le changement :
La résilience : Une capacité à s’adapter et à rebondir face à l’adversité peut encourager l’acceptation d’un changement, perçu comme une opportunité. L’esprit critique : Chez certains dominés, une prise de conscience des injustices peut nourrir un désir de changement radical ou de rébellion. L’optimisme : Une perception positive des opportunités offertes par le changement, souvent encouragée par l’espoir d’améliorer leur condition. La Solidarité : Un sentiment d’appartenance à un groupe partageant les mêmes luttes peut mobiliser en faveur d’un changement collectif.
Pour les dominants :

Les individus en position de pouvoir ou d’aisance sociale/économique ont leurs propres traits psychiques influençant leur rapport au changement.

Traits favorisant la difficulté au changement :

Le conservatisme : Une tendance à préserver l’ordre établi pour maintenir ses privilèges. L’arrogance : Une confiance excessive dans le système qui les avantage peut les rendre aveugles aux besoins de changement. Les peurs de déstabilisation : Une peur de perdre le contrôle ou des ressources accumulées pousse souvent les dominants à résister aux réformes. L’individualisme : Une concentration sur leurs propres intérêts peut bloquer les initiatives de changement collectif.

Traits facilitant le changement :

La vision stratégique : Certains dominants, conscients des limites du statu quo, peuvent transmettre des changements pour préserver leur position à long terme. Le charisme : Une capacité à inspirer et à mobiliser les autres pour mettre en œuvre des transformations. L’empathie : Chez des dominants éclairés, la compréhension des luttes des dominés peut encourager des réformes sociales justes. l’ouverture d’esprit : Une capacité à intégrer de nouvelles idées et perspectives, même si elles remettent en question des habitudes établies.

Influence de la situation socio-économique :

Chez les dominés dans la précarité :

La peur de l’insécurité économique accentue l’aversion au changement. Un changement perçu comme redistributif ou émancipateur peut toutefois être accueilli avec enthousiasme.

Chez les dominés ayant un filet de sécurité :

Ils sont généralement plus enclins à prendre des risques pour soutenir ou initier des changements, ayant moins à perdre.

Chez les dominants dans des structures fragiles :

Ils peuvent devenir conservateurs par peur de voir leurs acquis s’effondrer. Cependant, une vision stratégique leur permet d’adopter des changements pour maintenir leur influence.

Chez les dominants en situation stable :

Ils peuvent soutenir des changements progressifs s’ils renforcent leur légitimité ou améliorent leur réputation (exemple : mécénat, réformes symboliques).

En somme, le tempérament face au changement est modulé par une interaction complexe entre des traits psychiques (résilience, peur, vision, méfiance) et la position dans le rapport dominant dominé.

L’on peut dire que plus une personne perçoit le changement comme bénéfique et maitrisable, plus elle est susceptible de l’accepter, quelle que soit sa position sociale.

Ainsi, par rapport aux définitions de la Toupie, le glissement d’une partie de la population française vers des valeurs d’extrême droite, partagés par les partisans historiques manifestants des atavismes grégaires immémoriaux qui sont présents dans notre inné. Ne signifie pas qu’ils sont devenus d’extrême droite, mais que par Méfiance 38%, Lassitude 36%, Morosité 26%, Peur 17% les ont conduit à se laisser séduire par un changement juger bénéfique et maitrisable.

Comparativement la sérénité ne concerne que 15 %, la confiance, 15 %, le Bien-être 13% , l’enthousiasme 9%.

Tel est l’état d’esprit actuel des Français, suivant le baromètre de la confiance politique / vague 15 – janvier 2024, qui ont participé aux législatives.

Rédigé par ddacoudre

Publié dans #Politique

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article