Publié le 19 Juin 2010
Nous avons perdu l’antidote foot de la crise ?
Vaudeville, « croquignolesque » pantalonnade, clownerie, il ne manque pas d’adjectif pour qualifier la situation « footpolistique » à laquelle nous assistons.
Incroyable un président de la république française qui, dans une réunion bilatérale en présence de son homologue russe avec lequel il a abordé le rôle du G20, la régulation monétaire, et le rapprochement économique EU Russie, se sent obliger d’intervenir dans la cour de récréation footballistique de la France.
J’aurais été son homologue je m’en serais offusqué ou bidonné de rire, mais quand l’on se souvient de la place idéologique dans laquelle l’ex URSS tenait ses sportifs internationaux quelle que soit la discipline, l’on peut comprendre qu’il soit compatissant envers celui qui la remplacé dans cette stratégie politique, en ayant consacré le foot et l’équipe de France antidote à la crise monétaire.
Nous n’avons d’ailleurs pas manqué d’interviews de la ministre des sports et de sa secrétaire, qui me il semble, consacrent l’expédient anti crise « Sarkozien ».
Nous connaissions le rôle éducatif du jeu, le président a élevé l’un d’entre eux, le foot, au rang d’intérêt national, invitant les citoyens à se regrouper derrière leur équipe nationale face à l’adversité de la crise financière.
Fabuleux dans le même temps où des mesures de rigueurs voient le jour, le président avait demandé aux citoyens de se fédérer derrières des hommes qui gagnent des millions à courir après un ballon rond.
Alors maintenant que son superbe leurre se délite dans les injures d’Anelka, autour de quoi allons nous fédérer les citoyens. Je pense qu’ils devraient participer à la manifestation du 24 juin sur les retraites, avec le slogan « les millionnaires à la retraite ».
A là place de cela notre président rebondit sur l’impair de Nicolas Anelka, c’est tout simplement sublime, nous n’avons jamais eu un président aussi Zébulon (rebondissant).
Ceci ne relève pas l’estime en laquelle il tient la population, nous sommes en plein storystelling dans laquelle chacun vient mettre son grain, et où tous finissent par croire en l’histoire qu’ils se racontent.
Depuis quelques années la polémique dynamique rebondissante à remplacé l’analyse objective ennuyeuse. Ainsi dans ce sport, et d’autres, des émissions polémiques du genre « on refait le match » nourrissent l’opinion publique et la presse rebondit sur tous les « buzz » pour ne pas dire plus.
En fait l’équipe de France n’aurait jamais du être au Cap compte tenu de sa prestation durant les phases qualificatives. Nous avons tous en mémoire la main qualificative. Nous pouvons tirer sur Domenech, il n’est pas nul au point de ne pas choisir les meilleurs joueurs malgré les cousinages, il y en a tout de même 23 sélectionné et ils ne sont pas tous « cousins ». Nous pouvons lui contester ses choix tactiques, mais nous ne pouvons lui reprocher de ne pas être capable de courir à la place des joueurs.
Or ce que nous avons vu durant ces phases qualificatives c’est une équipe de France en dessous des capacités nécessaires à une participation mondiale.
La chance par la main d’Henry nous ayant donné un coup de main, quelles raisons nouvelles sont intervenus pour que subitement une équipe moyenne en prestation acquiert les capacités à briguer la finale. Rien ! si ce n’est toutes les storystelling que les polémistes et les faiseurs d’opinion ont construite, rien ! ci ce n’est la médiocrité d’un président qui soulève des espoirs d’illusionnistes comme à son habitude.
J’avais estimé que si nous franchissions le premier tour, cela aurait été une bonne performance. Cela ne m’empêchait pas d’espérer plus, mais de ne pas être déçu de leur échec annoncé. Ils n’étaient pas à la hauteur, seulement cela, et il n’y a que les commentateurs pour faire croire qu’un entraîneur peut transformer tous les quatre ans 23 joueurs en champion du monde permanant. Que l’on se raconte cette histoire et que l’on se nourrisse de cette illusion, c’est humain, tous les pays engagés le font, mais que l’on y croit en niant l’observation factuelle pour en appeler au miracle, c’est un comportement infantilisant auquel cette société nous conduit dans trop de domaine pour cacher en fait nos incapacités chroniques et notre vide d’espérance.
En fait la maladresse de N.Anelka tombe à point donné, il va être la source de polémique et de catalyseur d’opinion dont les journalistes ont besoin pour faire du papier autour d’une élimination attendue. Déjà nous les entendions sur les choix de l’entraineur sur les petites histoires internes ou nationales des joueurs, sur la méthode de communication, avec Anelka ils tiennent le bouc émissaire, ce sera le Kerviel du foot, et notre président à l’affut d’événements populistes ne s’y est pas trompé, pourtant c’est un échec supplémentaire sur cette capacité à mobiliser qu’il avait mise dans l’équipe de France, mais tous l’oublieront.