Publié le 3 Avril 2015

Une fois de plus JM Le Pen défraie la chronique, en réitérant que les chambres à gaz sont un détail de l’histoire. En 1987 cette déclaration dans le cadre d’un chef de file provocateur du FN lui avait valu les foudres de tout « l’intelligencia », naturellement du Crif et de tous ceux qui trouvaient là matière à dévaloriser un FN. Parti créé en 1972 dont l’origine politique issus d’Ordre Nouveau était classée comme parti néofasciste et non nazie, lui-même une émanation du GUD né à l’université en 1968 dans le droit fil d’Occident mouvement d’étudiant nationaliste ne reniant pas les valeurs fascistes, le racisme, et entre autre, farouchement anti libéral.

Le FN est donc l’héritier de toutes ces mouvances qui furent dissoutes par la loi. Nous trouvons donc dans ce parti des avortons d’une idéologie d’extrême droite qui se référait et empruntait tant à Mauras, Céline ou Brasillach, puis glissa au fils des événements, de l’influence de Barrés le culte du moi et la lutte contre tout ce qui l’affaibli et dénature "l’ethno nationalisme français" (l’on pourrait presque dire que Zemmour s’en approche). Ordre Nouveau dissous se crée des comités faire front, qui entre en rupture avec le FN vitrine politique d’ordre nouveau. Déjà le FN dans le cadre des élections de 1973 se rassemblait sous le slogan (halte à l’immigration sauvage). Qui, tout le monde l’a compris, dénaturait "l’ethno nationalisme". Ainsi, classer JM Le Pen d’antisioniste c’est aller vite en besogne, il n’est pas le PAS (parti anti sioniste créé en 2009). Mais si l’on se fie à la régularité des positions anti migratoire manifestées depuis 1973, non pas comme un élément de politique économique, mais comme un élément de dénaturation de l’identité français, alors on peut le classer comme anti sémite. Mais cela ne permet pas de le classer comme un Nazie, même s’il reste attaché à des valeurs traditionnelles de l’extrême droite qui fonde en partie la fascisation. Par contre il fait un usage récurent de provocations sur fond antisioniste pour se plaindre de leur influence et de leur positionnement victimaire, qui choquent ses opposants politiques prêt à le faire condamner, alors que des citoyens lambdas se racontent au jour le jour des blagues vaseuses sur tout les événements qui ont entouré cette période d’extermination des juifs ( du genre quand un oiseaux passe au dessus d’un juif il crie cui cui cui, ou les juifs n’aiment pas les virages de peur d’être déportés etc. et nous en avons sur tous les peuples plus ou moins désolantes. Alors de quel droit un homme politique ne pourrait dire que les chambres à gaz son un détail de l’histoire sans risquer d’être condamné pour, excuser du peu : banalisation de crimes contre l’humanité et consentement à l’horrible. Il fallait trouver cette justification. S’il juge un événement historique, il a le droit d’avoir son propre point de vue et considérer que dans l’histoire humaine qui depuis l’antiquité n’est qu’une longue suite de massacres, c’est un détail, une forme d’organisation de la barbarie humaine parmi tant d’autres que s’autorisait les états. Il y a comme cela des sacralités qui ne faut pas toucher. L’on peu caricaturer le prophète Mahomet, et cela nous choque que les musulmans ne le prenne pas comme un détail de la liberté d’expression occidentale, mais dire que les chambres à gaz sont un détail de l’histoire et un sacrilège à un passe droit qu’ont validé les vainqueurs.

Au moment des faits historiques du massacres des juifs la notion de crimes contre l’humanité n’existait pas, elle n’est devenu légale qu’après les accords de Londres qui dérogent à la règle de la non rétroactivité. C'est-à-dire que les nazis ont été condamnés sur des qualifications criminelles qui n’existait pas au moment des faits. En l’espèce ce n’est pas le droit qui c’est appliqué, mais la décision des vainqueurs. En droit l’on ne peut pas à postériori qualifier un événement en dehors de son temps et condamner un homme sur le fondement d’un crime qui n’était pas prescrit au moment des faits. Durant la guerre 40/45 les atrocités en vers les civils et les prisonniers étaient qualifiés de crimes de guerre par consentement ou avis partagé à la suite des atrocités de la guerre 14/18 et non par accord, la notion de crime contre la civilisation avait été même énoncée. Ce n’est qu’avec les accords de Londres que les vainqueurs ont décidé de retenir trois chefs d’accusation pour le procès de Nuremberg, car c’est sous ces qualificatifs que furent condamnés tous les bourreaux Nazis, puisque le crime de génocide n’existait pas. La notion de crime contre l’humanité était vague, elle n’a été explicitement définit qu’à la création de la cours pénale internationale en 1998. Il me semble donc que dans le temps de l’ordre du déroulement historique des événements, ce soit nos hommes politiques qui modifient l’histoire, plutôt que Le Pen. Même s’il prend un malin plaisir à des jeux de mots affligeants seulement pour faire « chier » la classe politique et rester dans le personnage qu’il c’est taillé au fil du temps. Dans le développement du racisme occidental, l’extermination des juifs n’est qu’une énième persécution dans l’histoire de cette confession qui se dit être un peuple différencié des autres, puisque choisit par dieu. Et l’on peut ne pas être d’accord avec cela sans être anti sioniste ou juifs, tout comme l’on peut estimer qu’il n’y a aucune raison que Mahomet soit sacré, ci ce n’est pour ceux qui en sont ses disciples. Il y a donc bien deux mesures dans nos jugements qui dépendent non d’une quelconque objectivité mais bien d’un engagement politique. Ainsi quand l’on juge les « bons mots » de JM Le Pen, c’est l’homme politique qui joue habilement avec la liberté d’expression que l’on juge avec la porté de ses « bons mots » et non une blague à quatre sous au coin d’un comptoir ou le point de vue d’un historien. Ainsi, il a été condamné non pas parce que ce qu’il dit sur les chambres à gaz est faux ou déplacé, quand une guerre fait entre militaires et civils 60 à 80 millions de morts, ceux des chambres à gaz ou ceux des bombes atomiques ne sont que d’atroces détails. C’est ainsi que disant cela je serais condamnable pour banalisation et consentement de l’horreur. En fait la problématique est que les formations politiques n’ont pu éteindre cette banalisation de la discréditation de l’autre par des jeux de mots qui sont devenus légions et tiennent lieu de débats d’idées tant nous avons sombré dans la médiocrité et les journalistes n’y sont pas pour rien dans la recherche du buzz, du détail qui fait l’histoire.

Voir les commentaires

Rédigé par ddacoudre

Repost0