Publié le 14 Juin 2015

Dans le langage commun s’installe la notion de social libéralisme qui désignerait la ligne politique du Parti Socialiste. J’avoue que je peux comprendre que l’on continue à confondre la social démocratie qui consiste à réguler le capitalisme pour qu’il soit social, ce qui est une gageure, avec le libéralisme qui se veut limiter le pouvoir de l’état aux seuls services régaliens, c'est-à-dire assurer la sécurité de ceux qui entreprennent ou commerce sans intervenir dans leur organisation économique et relation au travail. Quand l’on sait qu’il existe 29 codes de réglementations c’est dire si l’on est encore dans la représentation idyllique de quelque chose qui n’existe plus et n’a jamais exister dans l’histoire, car le pouvoir a toujours était détenu par des hommes (rois empereurs) ou des groupes d’hommes (parti) qui au nom de l’état dictatorial ou démocratique ont légiféré à tour de bras.

Nous sommes si je puis dire dans un phénomène de mode circonstanciel où l’on explique qu’il faut libérer les énergies, que certains interprètent comme le pouvoir de tout faire et particulièrement de pouvoir exploiter le travail des autres dans le cadre du moins disant. C'est-à-dire échapper à la « soumission » du pouvoir politique (du désir des autres en démocratie, ou l’intérêt collectif) pour soumettre certains citoyens à celle de ceux qui possèdent le pouvoir économique et aujourd’hui financier

La société évolue et l’on peut soutenir que le capitalisme est social au regard de nos conditions sociales2 Cela, si l’on met entre parenthèse toutes les luttes, tous les conflits, toutes les guerres par lesquels les hommes sont passés, justement parce que certains s’accaparaient tout, sans jamais trouver, de plein gré, le moment de redistribuer, installés dans une organisation sociale de classe visible. Aujourd’hui ce qui est visible ce sont, la fracture sociale et la plus inquiétante celle intellectuelle où la majorité de la population est maintenu dans la médiocrité en l’absence de débat philosophique, plus porté vers l’ostentatoire pour le paraitre et finit par se « couper » de ses élites et de la complexité croissante du monde.

Le libéralisme un lien social ou une pilule pour faire avaler le capitalisme.

Le débat sur le libéralisme en est l’exemple le plus frappant, nous sommes en 2015 et nous rabâchons à longueur d’ondes ou de discours une pensée libérale qui date du 18 siècle où des hommes bien intentionnés pensaient que sans directive ils disposaient de la conscience nécessaire pour passer un contrat social de gré à gré avantageux pour les contractants. L’histoire a tranché ça ne fonctionne pas. Les hommes disposant d’un moyen de production ont toujours recherché à exploiter au moindre coût ceux qu’ils employaient. C’est seulement par le conflit, porté par quelques-uns, que la condition sociale de l’ensemble à évolué. Secteur social aussitôt investi par les « entrepreneurs qui s’y opposaient pour y réaliser des profits. Les USA qui se targuent d’être l’exemple du libéralisme où le capitalisme est religions, malgré leur new deal basé sur le mythe du plein emploi par la croissance a échoué face à la fracture sociale (qui sociologiquement se renouvelle par les pertes d’emploi structurelles et l’immigration), car l’organisation capitaliste de la production implique toujours de réduire au minimum les coûts de production, donc celui de la main d’œuvre, faute de pouvoir les vendre. Face à cette problématique ou ce paradoxe nous ressassons des potions libérales discriminant l’état, alors qu’elles sont en exercices depuis des lustres aux USA et elles n’ont pas permis de solutionner les « maux » (cycles de destruction) qu’engendrent l’économie capitaliste, auxquels nous comptons en plus aujourd’hui une pollution sans limite et d’un réchauffement climatique dont les capitalistes se contre foute.

En 2015 nous en sommes toujours à solliciter « l’argent des riches » (création monétaire par les banques) pour entreprendre après avoir abandonné notre pouvoir de citoyen d’émettre de la monnaie (création monétaire par la banque de France), au prétexte que l’état n’a pas à se substituer aux individus, alors que l’état en démocratie est la somme de tous les individus. Pourtant dans le même temps nous autorisons les banques à prêter de l’argent qu’elle n’a pas en lui laissant prêter jusqu'à 33 fois son capital propre ( de mémoire je ne suis pas allé vérifier)., Nous avons surtout de peur ou nous craignons que de la monnaie soit émise sans passer par la case travail pour justifier d’en posséder et détrôner le capitalisme qui s’épanoui avec en le mettant en concurrence avec d’autres sources de disponibilités financières où de revenus.

Le libéralisme fut d’abord au service d’une classe sociale émergeante.

Quand nous savons que ce n’est seulement qu’en 1804 que les travailleurs prolétaires (ce qui louent leurs services contre un salaire) ont reçus contractuellement un salaire, après avoir été constamment en servitude durant des siècles. Ce n’est pas pour autant que le louage de services contre un salaire ne soit pas marqué par l’histoire humaine. Le louage de sa force de travail reste une chose que loue le possédant, comme il louerait une machine. Cela spécifie que même le code civil de 1804 regardait le prolétaire comme un « objet » de production échangeable sur le marché. Ce processus a parfaitement convenu à l’économie capitaliste, puisque aujourd’hui c’est de cela dont nous nous plaignons. Sur le marché du travail c’est celui qui dispose de moins bonnes conditions sociales et de bien être qui sera employé (le moins disant). C’est bien ce que nous expliquent certains pseudo libéraux. Le louage de la force de travail d’un chinois coûte moins cher, puisqu’il travaille plus longtemps que nous et bénéficie de moins d’avantages sociaux et de bien être. Donc il est demandé aux salariés français d’être moins chers qu’eux sur le marché du travail en concurrence avec les productions des NPI et autres états dans la même situation. .Nous qui croyons être dans un débat moderne, nous en sommes toujours avec des concepts du code civil de 1804 qui faut le dire aussi, avec le salariat améliorait les relations économiques héritées de celles romaines (maitre/serviteur) reposant sur la servitude, pour ne pas dire l’esclavage. Ainsi, par le miracle de la révolution, la « bourgeoisie » la libéralisé par la loi (code civil), en rendant la relation entre possédants et prolétaires contractuelle. Par ce concept cela formalisait à leurs yeux l’égalité républicaine, sans faire pour autant de celui-ci son égal (le fait du prince issus de l’article 1871à été abolie en 1868). En effet le salarié reste encore aujourd’hui subordonné et doit conquérir son égalité économique en se regroupant autour de la défense d’intérêts collectifs

Egalité politique et inégalité économique..

Si politiquement les citoyens les plus démunis ont obtenu la suppression du vote censitaire en 1848 et les femmes le droit de voter en 1944 pour concrétiser l’égalité citoyenne, les uns et les autres, dans leur condition de salariés, semblent incapables d’obtenir une égalité républicaine dans la relation au travail. Cette relation reste une relation de servitude pour eux, concrétisant par là une condition sociale inférieure, qui s’estompent et s’oublie en fonction du revenu salarial perçu (cadre supérieur par exemple, dirigeant salariés d’entreprises, etc) et emporte d’accepte d’être mis en concurrence sur le marché comme une chose. C’est ce que nous appelons très hypocritement la servitude volontaire. Il convient donc de reconnaitre que le développement du libéralisme de la révolution à 1945, en passant par la 1e république, l’empire, la monarchie de juillet, la 2e république, le second empire, puis la troisième et quatrième république ne sait ouvert aux citoyens prolétaires que sous la contrainte de l’opposition socialiste formé d’abord par les montagnard de 1791 assis à gauche sur les bancs les plus haut de l’assemblé avec leur histoire sanglante (terreur) et proche de la petite bourgeoisie, puis par le développement de la pensé socialisante avec son premier parti, le Parti ouvrier en 1878. Il me semble donc que ceux qui nous ventent les vertus du libéralisme passent sous silence son histoire de classe sectaire vécu comme une condition naturelle immanente.

Les hommes doivent s’approprier le libéralisme.

Il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui les citoyens doivent s’approprier le libéralisme, ne pas le laisser entre les mains des possédants. Comme je viens de l’illustrer rapidement, ils n’ont jamais œuvré pour la « liberté » économique et l’émancipation des salariés afin qu’ils disposent des revenus de leur travail au lieu de voir leur revenu salarial soumis à la concurrence du moins disant, dont les partisans réclament la suppression du SMIC et une réduction des avantages sociaux (charges et prélèvements). Ils réclament pour l’instant un low cost social dont la généralisation entrainerait un autre glissement régressif.

Mais devenir libéral ce n’est pas devenir capitaliste en se soumettant sans réserve à la compétition dans un marché d’abondance où la technologie nous remplace, conduisant ceux qui restent à s’opposer sur la base d’une remise en cause de leur bien être. Il n’y a donc aucune raison que nous restions sur la vision du libéralisme du 18 siècle qui s’accommode du maintien de l’économie capitaliste, allant jusqu’à confondre les deux. La recherche de l’économie d’énergie est aussi motivante que la compétition et elle est très présente dans l’activité humaine comme source d’innovations. Mais nous nous sommes élevés dans le dispendieux qui attire l’admiration, d’où l’esprit de compétition hérité des luttes guerrières antiques ou les chefs faisaient briller leur panoplies.

Alors je veux bien que le parti socialiste ait inventé la notion de Social Libéralisme s’ils veulent marquer par là que le libéralisme peut, sans se faire prier et plier par le conflit, émanciper les citoyens et garantir leur bien être. Or nous ne voyons rien de cela, si ce n’est de lier l’existence des citoyens à une comptabilisation capitaliste faite pour les possédants. Ceux-ci réclament une main d’œuvre corvéable, ils iraient jusqu’à revenir aux conditions des relations économique Romaine s’il ne subsistait pas encore le poids d’un socialisme légiféré (auquel le PS n’appartient plus) dont les obligations qu’il impose, et dont certains réclament leurs abrogations, témoignant que pour les possédants ils entendent par libéralisme le droit à l’exploitation sans réserve de l’homme par l’homme. A nous d’inventer un libéralisme d’égalité économique en laissant à chacun le bénéfice de ce à quoi il participe, qu’il sera contraint devant l’interdépendance de nos économies de partager par le principe de la solidarité égoïste pour se répartir la rareté, car le travail ne pourra plus être la seule source de revenus, comme c’est déjà le cas pour des activités (joueurs de foot par exemple).

Une brève caricature pour s’interroger.

L’émergence de la lutte contre l’exploitation de l’homme par l’homme a nourri le débat philosophique par la recherche de l’émancipation des salariés. Il semble aujourd’hui que celui-ci soit clos puisque c’est à corps et à cris que les prolétaires cherchent un emploi. Et pour cause ils sont toujours à l’écoute de citoyens qui au nom d’un libéralisme désuet disent aux autres citoyens qu’ils n’ont pas à utiliser leur pouvoir pour émettre de la monnaie, et qu’il faut laisser cela à une structure de régulation de la circulation monétaire que les riches mettent à disposition des autres pour s’enrichir un peu plus. Pire certains réclament que l’argent des prélèvements, qui leur ont été imposés par le conflit durant des décennies, soit utilisé pour favoriser l’investissement. C’est une formule pour reprendre ce qui a été donné à contre cœur. OK je fais une caricature, mais à quoi sert le pouvoir du peuple si c’est pour le refiler à des particuliers (groupes oligarchique et autres) afin qu’ils nous exploitent au mieux, allant jusqu’à s’approprier les connaissances de ceux qu’ils emploient (chercheurs et autres).

Nous avons sous les yeux l’exemple des USA, comme nous avons celle du communisme Chinois après avoir eu celui de l’union soviétique. Dans chacun de ces états il y a une fracture sociale et intellectuelle. Le libéralisme étasunien fondé sur la capacité d’entreprendre, la culture du travail mis en commun par les soviétiques ou le développement d’une chine communiste qui se capitalise en transformant certains de ses dirigeants en milliardaires disposent toujours des mêmes fractures. Cela devrait nous interroger, mais non, nous relançons le débat archaïque du libéralisme qui oppose le public et le privé par une vue tronqué de la réalité. La majorité des grandes entreprises du monde sont en SA et ils sont peut nombreux ceux qui les détiennent en nom propre. Ainsi suivant le jeu d’achat ou de vente d’actions, chaque citoyen qui dépose son argent en banque devient un actionnaire momentané de l’une d’entre elles. C’est un processus d’auto exploitation, et non d’un partage de l’enrichissement. Les intérêts qu’un salarié reçoit de ces placements (pour ne parler que des plus nombreux) peuvent parfaitement être ceux qu’il réalise en travaillant dans l’entreprise dans laquelle il a fait son placement. Aujourd’hui avec les moyens informatiques ou ceux à venir nous pourrions suivre cette circulation et savoir d’où proviennent les intérêts des placements que fait la banque et qui, momentanément devient un actionnaire, soit un employeur.

Des comportements antinomiques.

Notre situation consiste à avoir des entrepreneurs qui recherchent un profit qui se réalise en réduisant à sa plus petite quotité les frais pour l’obtenir et les salariés recherchent le meilleur revenu qui constitue une augmentation des frais pour acquérir des biens et services au plus bas prix, ce qui conduit à la réduction des frais parmi lesquels figurent leurs revenus. En fait ces comportements antinomiques n’arrivent jamais à leurs termes en même temps, sauf quand il génère un état de guerre. C’est ainsi que des entreprises se créaient et d’autres ferment, que des productions et services se déplacent et d’autres apparaissent, car ils se succèdent sur un marché en surproduction qui correspond à notre organisation économique faite pour amasser des capitaux et non à la satisfaction des besoins humains (la financiarisation de l’économie en est l’évidence).

Dans le processus de financiarisation nous avons invité les salariés à être ceux qui se licencient sans le savoir pour recevoir de meilleurs rendements. Là encore c’est un processus qui ne se voit pas quand l’on a que son souci individuel à préserver, comportement naturel mais combien archaïque dans un monde d’interdépendance le plus complet, comme jamais atteint. Nous avons démocratisé le capitalisme par sa financiarisation disponible pour tous, et nous pensons que cherchant à réduire les coûts de production des biens et services, qu’ils soient rendus par un particulier ou une collectivité afin de recevoir de bons « intérêts » nous créerons des emplois.

C’est désopilant d’entendre gémir des entrepreneurs afin de réclamer une réduction des prélèvements de l’état, comme si celui-ci créait des services inutiles, ou si les citoyens devaient laisser leur avenir ne dépendre que de quelques particuliers anonymes ou d’un chef d’état omnipotent.

Le libéralisme n’est pas notre ennemie.

Le libéralisme n’est pas notre ennemi, d’ailleurs par quoi le remplacerions-nous, ce sont les hommes qui s’en prévalent pour maintenir une organisation d’économie capitaliste qui le sont. Bien qu’ils la cachent sous l’appellation de la loi du marché, celle-ci nous conduirait inévitablement au retour à la servitude d’avant 1804 pour le moins. Dans un marché concurrentiel ouvert et surabondant les entrepreneurs, profession libérales ou artisans de toutes sortes se concurrence dans un tour over de fermetures et créations multiples. De la sorte pour éviter les conséquences même de cette concurrence volontaire accepté et revendiqué par les libéraux capitalistiques ils sont conduit à vouloir disposer des conditions d’embauches pour coller aux aléas du turnover, et dans le même temps veulent réduire les garanties du chômage structurel qu’il en découle, au risque de créer des crises graves qui s’ouvrent sur le fascisme.

Aujourd’hui la perspective de remise en cause de l’amortisseur social que sont les prestations d’entre aide ou de solidarité dirigent des voix dans ce sens dans tous les pays d’Europe.

Ainsi, si pour facilité les créations d’emplois il faut réduire, limiter ou abroger toutes les législations et accords qui ont vu le jour depuis 1804 pour redonner vigueur au fait du Prince, je ne vois pas la signification du social libéralisme à moins qu’il veuille abolir la condition du salariat, mais je n’ai pas entendu cela.

Nous avons encore un effet de confusion. Le libéralisme offre la liberté d’entreprendre. Aujourd’hui celle-ci emporte une collaboration avec tous ceux qui s’y associent afin qu’ils soient regardés comme des égaux et puissent disposer des disponibilités financières pour ce faire.

Ça ce sont les communistes et le front de gauche qui tentent de le faire sans qu’ils puissent se couper de la comptabilité capitaliste qui est la réalité du quotidien. Cela limitera de fait leur chance de réussite puisqu’ils ne peuvent pas en sortir. Ce n’est donc pas demain que de nouveaux indicateurs de valeurs économiques viendront abolir le capitalisme.

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 3 Juin 2015

Des paroles et des actes

L’émission des paroles et des actes proposait un débat autour du pessimisme des citoyens et du déclin présumé de la France en Europe et dans le monde.

C’est le genre de débat que nous affectionnons, car chacun peut cerner la France qui l’intéresse, mais généralement pour les hommes politiques au pouvoir les l’indicateurs sont celui de la croissance et le PIB. Pourtant nous en avons beaucoup d’autres, le pouvoir d’achat, l’échelle des salaires, les conditions sociales, l’emploi, le temps de travail, les créations d’entreprises, les innovations, les productions alimentaires, les productions industrielles, culturellement n’autre rayonnement artistique, et je dois certainement en oublier en dehors de la balance du commerce extérieur, la crise identitaire qu’engendre le développement de la pauvreté et l’indicateur de bonheur.

Alors, chacun choisit parmi tous ces indicateurs celui qui correspond à ce qu’il attend en fonction de sa place dans la société. S’il est chômeur il ne va certainement pas être optimiste et trouver que la situation s’améliore avec un chômage structurel que chacun s’accorde à vouloir économique parce que cela donne l’espérance qu’il va disparaitre si l’on prend les bonnes décisions économiques. Voilà trente ans qu’ont les cherches et certains employeurs ou hommes politiques sont affirmatifs, la bonne solution est la suppression des charges et l’augmentation du temps de travail. Trente ans de réflexion pour cela. C’est ainsi que dans cette émission nous avons eu l’ex patron ASSILOR Xavier Fontanet versant dans la caricature pour expliquer que dans la compétition économique l’état était un poids pour les entreprises, heureusement que Bolony et Joffrin ont sorti le débat du tiercé où l’avait placé Mr Fontanet en comparant l’entreprise à un cheval de course et l’état à un joker plus ou moins pesant. Enfin l’absence de représentant du monde salarié donné un arrière goût propagandiste dans la ligne des déclarations du gouvernement, qui par son premier ministre et son président prêchent pour l’optimisme dans leurs discours pour combattre la morosité ambiante. La note la plus amusante que j’ai trouvé fut l’intervention de l’agriculteur Pierre Priolet qui, fustigeant les grandes surfaces et le marché financiarisé, posait que les charges et l’impôt n’est pas un problème quand l’on est payé au juste prix.

Globalement se posait la problématique du coût de l’hédonisme occidental dans la compétition internationale. Je ne suis pas allé au bout de cette émission. C’est inadmissible que notre société et les autres pays occidentaux refusent de considérer que l’amélioration du niveau de vie des citoyens et le seul coût réel d’un produit. Quand nous achetons un produit ou un service nous achetons seulement le niveau de vie de ceux qui y ont concouru, même de manière inégale. De la sorte quand des chefs d’entreprises ou des hommes politiques réclament de devenir compétitif avec des pays du monde qui n’ont pas notre développement social, c’est renoncer à notre bien être qu’il nous est demandé, que celui-ci soit financé par le marché privé ou réglé par l’impôt sur le marché public. Il ne faut pas oublier que l’impôt et les taxes sont seulement le mode de règlement indirect des services que nous acceptons de mettre dans un pot commun, puisque l’état c’est chacun de nous. La différence vient du fait que pour ceux qui n’ont pas un revenu suffisant les citoyens s’accordent à les faire bénéficier des services gratuitement et répartissent leurs coûts sur les plus aisés. Présenté sous cette forme nous comprenons mieux l’indécence qu’il y a à réclamer pour les « riches » des allégements d’impôts et taxes, alors qu’ils bénéficient des services de la communauté.

Historiquement depuis la guerre de 14/18, l’Europe a perdu son leadership mondial au bénéfice des états Unis, et ceux-ci l’on perdu cette année au profit de la Chine. Les économies de tous les pays sont interdépendantes et il est particulièrement surprenant de parler d’indépendance économique en assurant nos productions, quand plus de 70% de notre activité est du à l’utilisation du pétrole que nous achetons à l’étranger.

Quand nous assurons notre indépendance alimentaire en cultivant ce dont nous avons besoin avec des salariés et des agriculteurs à l’aide de chevaux du cru, nous pouvons dire que nous avons notre Independence alimentaire. Mais quand celle-ci dépend de tracteurs, qui certes peuvent être fabriqués sur notre territoire par des entreprises et des salariés français, nous restons toujours dépendant de ceux qui nous vendent leur pétrole pour les faire fonctionner. Nous pourrions multiplier les exemples de ce type et cela est vrai pour tous les états. Il convient donc de s’interroger sur ce qui fait les différences. Ce que je ne vais pas faire là, car pour chacun d’eux leur développement est lié a leur histoire socio politique, sur un territoire donné. Notre développement est lié a celui du libéralisme qui a généré l’émergence du socialisme qui fut une forme plus abouti et pérenne de la solidarité caritative préconisé par notre culture judéo chrétienne à partir du moment où grâce à l’imprimerie les savoirs se sont démocratisés. Cette solidarité socialisante a donné notre modèle social et c’est celui-ci qui aujourd’hui est remis en cause. Et curieusement ce ne sont pas les autres états qui le remettent en cause, mais ceux qui créant des entreprises en France et ne peuvent pas en vendre le coût à leur clientèle dans un marché ouvert où n’existe pas la concurrence loyale, mais l’organisation de la loi du profit en recherchant ce qui coute le moins cher. Or ce qui coute le moins cher, c’est quand l’on se passe du travail de l’homme ou qu’il travaille gratuitement. C’est donc cette recherche là qui dans nos sociétés conduit à constituer un chômage structurel. Face à l’augmentation du bien être qui se caractérise par le temps libre et un service de soins performants les organismes de productions de biens et services se restructurent pour, quoi qu’il advienne ne pas dépasser un ratio de charges salariales suivant leur nature. Souvent je donne comme référence le pourcentage de l’industrie en 1850. Celle-ci représentait entre 25 et 27% de l’activité d’alors et aujourd’hui nous oscillions entre 25 et 22%. Sur une aussi longue période ceci est indicatif d’une constante malgré toutes les modifications intervenues.

Mais nous pouvons comprendre d’où provient cette constante, quand nous savons que toutes les entreprises s’en tiennent à des ratios de gestion, suivant la nature de leurs productions. Ainsi, quand la vie des salariés s’améliorent en utilisant les productions et services et qu’ils coutent plus afin de s’acheter leur niveau de vie, c’est le ratio qui dicte la politique de l’emploi des dites sociétés pour maintenir leur rentabilité et réaliser ses investissements productifs qui, se sont tournés vers la robotique. Si les robots sont créateurs d’emplois, leur finalité vise à remplacer l’homme au travail, leurs défauts c’est qu’ils ne cotisent ni ne paient d’impôt, tout comme le cheval ou l’âne d’antan. Nous avons donc là une capacité de travail qui n’est pas socialement solidaire, hormis d’avoir augmenté les capacités de production et réduit la pénibilité des tâches. Or demain, c’est ce que disait Marc Simoncini, fondateur du site de rencontres Meetic, la robotique et l’informatique va envahir notre existence et l’humain sera intellectuellement dépassé par leurs performances, et j’ajoute au point que nous aurons de moins en moins besoin de son travail, mais plus de son intelligence.

Dans ce schéma qui se déroule actuellement et va croissant, nous pouvons comprendre que tous ceux qui sont écartés de ces enjeux par une information médiocre et des débats ancestraux comme celui de l’opposition public privé, ou celui autour du libéralisme ont de juste raisons d’être inquiet et d’imaginer que notre pays s’étiole puisque il ne peut fournir un revenu à tous ceux qui en demandent dans l’actuelle situation.

En fait nous pouvons établir une comparaison avec les canuts qui se sont révoltés contre l’arrivé des innovations technologiques (le métier Jaquard). Celui-ci réduisait de fait leur revenu et devant cette situation ils ont détruit ce qu’ils pensaient nuire à leur situation de l’emploi. Et bien aujourd’hui nous faisons également la même chose devant la remise en cause de notre modèle social et l’avènement de « l’intelligence » artificielle. A la différence prêt c’est que ne saisissant pas et ne maitrisant pas la situation, les citoyens s’en prennent aux immigrés, comme si le refoulement des immigrés allait arrêter le déferlement des innovations technologiques qui vont envahir le 21 siècle.

S’il y a un but à se donner c’est bien celui de facilité l’émancipation des salariés des autres états en créant un indicateur social. S’il y a quelque chose à exporter c’est notre modèle social, et non d’importer la pauvreté, et si le travail ne suffit plus, alors rémunérons notre intelligence pour ne pas être les esclaves des machines que nous créons pour nous remplacer. Notre pays est plein de ressource car les ressources se trouvent dans « l’intelligence humaine » et c’est vrai pour l’humanité entière, mais encore faut-il apprendre pour qu’elle ait quelque chose à moudre.

Difficile de croire que la France décline quand elle n’a jamais eu autant de richesse, et ce n’est pas parce que nous perdrons des places au PIB que forcément nous nous appauvririons. C’est seulement notre organisation capitaliste du travail qui n’a plus d’opposition socialisante et creuse les inégalités, parce que les citoyens ont abandonné les syndicats et les partis, dans l’espérance et l’attente d’une apparition miraculeuse qui viendrait changer le monde sans qu’ils quittent leurs lits et leurs télévisions. Et bien non, ça ne fonctionne pas comme cela, et nous le savons puisque nous avons tour à tour épuisé trois présidents salvateurs.

S’il y a problème cela ne vient pas de nos présidents, mais bien de nous qui les élisons.

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Rédigé par ddacoudre

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