Publié le 27 Novembre 2015

L’après 13 novembre publier sur www.Bastamag.net

« Il faut être clair : un monde a pris fin, il n’y aura pas de retour en arrière »

par Ivan du Roy 26 novembre 2015

Pour combattre efficacement l’Etat islamique et son offre politique de mort et de désespoir, « nous devons réfléchir à la révolte qui est à la racine de ces crimes », suggère l’anthropologue Alain Bertho, qui prépare un livre sur « les enfants du chaos ». A la racine du mal, la fin des utopies, enterrées avec l’effondrement de tous les courants politiques progressistes. Le XXIe siècle aurait oublié l’avenir au profit de la gestion du risque et de la peur, indifférent à la colère des jeunes générations. Entre un quotidien militarisé et le jugement dernier à la sauce djihadiste, seule « la montée d’une autre radicalité » pourrait raviver l’espérance collective.

Basta ! : Le profil de ces jeunes Européens qui se radicalisent, qui partent en Syrie rejoindre le « califat » de l’État islamique ou aspirent à le faire, et qui sont prêts à mourir en « martyrs », continue de susciter soit l’incompréhension totale, soit la simplification extrême, et en tout cas un sentiment d’impuissance. Comment, de votre côté, les analysez-vous ?

Alain Bertho [1] : Même si les chiffres varient d’une estimation à l’autre, on peut affirmer que la France est le pays européen qui a le plus gros contingent sur place. Je rappelle que les volontaires étrangers de Daech viennent de 82 pays dans le monde. Mais notre pays entretient un rapport particulier avec l’épicentre géopolitique du chaos. Historiquement, ce rapport est notamment lié au passé colonial. Mais il est aussi le produit de nos fractures nationales contemporaines.

Il n’y a pas de profil type pour ceux qui partent en Syrie, hormis leur jeunesse. Un tiers environ sont des convertis à l’islam ; il y a des jeunes issus des cités, qui ressentent la stigmatisation depuis des années ; d’autres ont un métier et une famille ; certains ne fréquentaient pas les mosquées mais leurs ordinateurs. Le travail de David Thomson [2], journaliste et spécialiste du djihadisme, est éclairant. Il a suivi et interviewé plusieurs djihadistes français. Tous connaissent un déclic commun : une conversion, une rupture et la découverte d’une autre discipline de soi pour redonner un sens à leurs vies.

La réussite d’une telle offre politique, celle de l’État islamique, tient au fait que, pour des gens déstabilisés, elle donne du sens au monde et à la vie qu’ils peuvent y mener. Elle leur donne même une mission. Dans cette diversité, il semble que ceux qui viennent tuer et mourir non en Syrie mais dans le pays qui les a vus naître et grandir, ont un compte particulier à régler avec leur pays. Ce contentieux est lourd et il vient de loin.

Mais comment expliquez-vous cet attrait exercé par l’État islamique et ses avatars dans d’autres pays, alors que son projet politique se résume à mettre en oeuvre l’islam le plus réactionnaire et intransigeant en Syrie et en Irak, à affronter l’apocalypse et à mourir en martyr ?

Nous devons bien prendre la mesure que si c’est une offre politique de mort et de désespoir, c’est aussi cela qui fait son attrait. Telle est bien la gravité de la situation. Comme dit Slavoj Zizek : « Visiblement, il est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme. » Pour les djihadistes, cette fin est proche dans un monde de chaos politique, moral, économique ou climatique. Le projet politique de Daech donne du sens à leur chemin vers la mort. Il leur propose un destin. À l’espoir de la libération individuelle et collective qui portait les mobilisations passées, ils ont substitué une problématique de fin du monde et de jugement dernier. Leur libération, c’est de mourir en martyr ! Du coup, ce sont des gens d’une grande détermination. « Il n’y a que les martyrs pour être sans pitié ni crainte et, croyez-moi, le jour du triomphe des martyrs, c’est l’incendie universel », prophétisait Jacques Lacan en 1959. Nous y sommes. Il nous faut donc réfléchir d’urgence sur ce qui produit un tel désespoir si nous voulons tarir la source de recrutement.

Quelle est la différence entre la radicalisation djihadiste actuelle et la radicalisation politique incarnée par la lutte armée ou l’action terroriste des années 70 ?

Il y a une différence essentielle d’objectif. Après 68, on voit le passage à l’action armée avec la bande à Baader – ou Fraction armée rouge – en Allemagne, les Brigades rouges en Italie ou le groupe d’extrême gauche Kakurokyo au Japon. Ce sont des gens qui, de leur point de vue, sacrifient leur vie pour l’avenir des autres. C’est un passage à l’acte criminel voué à l’échec, mais qui s’inscrit dans un combat pour un avenir révolutionnaire qu’ils veulent meilleur. Avec l’État islamique, il n’y a rien de cet ordre-là : on sacrifie sa vie pour la mort de l’autre. On veut juste embarquer tout le monde dans le désespoir, avec une consolation : les apostats, les mécréants, les chrétiens et les juifs n’iront pas au paradis.

L’horreur fait partie de la stratégie, c’est ce qu’explique le traité « Gestion de la barbarie » [3], écrit en Irak par le théoricien djihadiste – sûrement un collectif – Abu Bakr Naji avant l’émergence de l’État islamique. Ils ne font pas la guerre pour créer un État, comme lors d’une lutte pour l’indépendance : ils créent un « État » pour faire la guerre. L’État islamique n’a aucune vision de la paix sinon le triomphe final du califat contre des ennemis de plus en plus nombreux. Mais depuis 2001, l’idée de « paix comme but de guerre » (vieille conception clausewitzienne) n’a déjà plus cours chez les grandes puissances embarquées dans une « guerre sans fin » contre le terrorisme. Quels sont les buts de guerre ou les objectifs de paix de la coalition en Syrie ou en Irak ? On n’en sait rien. Le djihadisme nous a entraînés sur son propre terrain.

Dans votre essai en préparation sur « les enfants du chaos » [4], vous expliquez que le djihad, donc une motivation religieuse, n’est pas le seul moteur de la radicalisation. Quels seraient les autres ?

Nous avons un problème avec la clôture du XXe siècle et l’effondrement du communisme. La fin du communisme, ce n’est pas seulement la fin de régimes et d’institutions en Europe de l’Est et en Russie, c’est un ensemble de références culturelles qui s’écroule, communes à tous les courants politiques progressistes. Malgré la réalité policière et répressive des régimes communistes « réels », un changement de société était, à l’époque, encore perçu comme possible et s’inscrivait dans une démarche historique, une idée du progrès. L’avenir se préparait aujourd’hui. L’hypothèse révolutionnaire qui a ouvert la modernité (la Révolution française) a été une référence politique commune à ceux qui voulaient la révolution comme à ceux qui lui préféraient des transitions pacifiques et « légales » Avec l’effondrement du communisme et la clôture de toute perspective révolutionnaire, c’est l’avenir qu’on a perdu en route. C’est l’idée du possible qui s’est effondrée. Nous ne sommes plus dans une démarche historique. On ne parle plus d’avenir mais de gestion du risque et de probabilité [5]. On gère le quotidien avec des responsables politiques qui manipulent le risque et la peur comme moyens de gouvernement, le risque sécuritaire comme le risque monétaire (la dette), qui parlent beaucoup du réchauffement climatique mais sont incapables d’anticiper la catastrophe annoncée.

Les jeunes, ceux qui incarnent biologiquement, culturellement et socialement cet avenir de l’humanité, font les frais de cette impasse collective et sont particulièrement maltraités. Les sociétés n’investissent plus dans leur futur, l’éducation ou les universités. La jeunesse est stigmatisée et réprimée. Des pays du monde entier, du Royaume-Uni au Chili en passant par le Kenya, sont ainsi marqués depuis des années par des mobilisations étudiantes parfois violentes contre l’augmentation des frais d’inscription dans les universités. Partout, des morts de jeunes impliquant des policiers génèrent des émeutes : regardez les émeutes de Ferguson ou de Baltimore, aux Etats-Unis ; les trois semaines d’émeutes en Grèce, en décembre 2008, après le meurtre par deux policiers du jeune Alexander Grigoropoulos ; ou les cinq jours d’émeutes en Angleterre après la mort de Mark Duggan en 2011. Pour ces quelques émeutes médiatiquement visibles, il y en a des dizaines d’autres (lire notre article « L’augmentation des émeutes : un phénomène mondial »). Une société qui n’arrive plus à s’inventer pousse les gens vers des mobilisations de désespoir et de rage.

Avec la mondialisation financière, les écarts de revenu et de patrimoine se creusent à une vitesse rare. Les États sont aux mains des marchés et des financiers. Les victoires électorales des plus progressistes peuvent être transformées en déroute par la seule volonté de l’Eurogroupe, dans le mépris des peuples, comme les Grecs en ont récemment fait l’expérience. A-t-on bien réfléchi à ce que pouvait être la figure d’une révolte sans espoir ? Ces rages radicales sont aujourd’hui devant de telles impasses qu’elles ouvrent la porte à des offres politiques de mort, comme celle de l’État islamique.

Faut-il vraiment considérer la radicalisation « djihadiste » comme une forme parmi d’autres de révolte ? Ou plutôt la voir comme une nouvelle idéologie totalitaire et meurtrière à combattre par tous les moyens ?

Les deux. Au vu des dégâts considérables et des crimes qu’ils commettent, ici ou ailleurs, nous devons les combattre. Mais si nous voulons être efficaces, nous devons réfléchir à la révolte qui est à la racine de ces crimes. Il faut se demander ce qui peut pousser un jeune de vingt ans à se faire exploser à côté d’un restaurant McDonald’s à Saint-Denis. Qu’est-ce qui le conduit là ? Que peut-on faire pour éviter que cela ne se généralise ? La répression, ce sont les pompiers, mais il faut trouver la source de l’incendie ! Sinon, le recrutement va continuer, notamment en France. La crise de la politique est particulièrement profonde dans notre pays. La classe politique est complètement investie dans l’espace du pouvoir et de l’État et coupée du reste de la société, en décalage total, quel que soit le parti. La politique n’est plus une puissance subjective capable de rassembler et d’ouvrir des possibles.

Le poids et la force du mouvement ouvrier reposaient sur sa capacité à agréger des populations variées, notamment immigrées, dans un espoir commun. La fin des collectifs, de la notion de classes sociales, de l’idée qu’il existe un « nous » a presque fait disparaître la conscience commune d’une action encore possible. Le « Peuple » cher à Michelet s’est disloqué dans la fin du fordisme et la politique de la ville. L’émergence des thématiques sur l’immigration et la montée du Front national sont contemporaines de la disparition d’une subjectivité de classe rassembleuse. Cette dislocation, nous la payons au prix fort. Quand des jeunes sont tués avec l’implication de policiers dans les quartiers populaires, on constate une indifférence d’une grande partie de la France. C’est ce qui s’est passé en 2005. L’isolement et la stigmatisation des jeunes des quartiers populaires les a conduits à l’émeute dans la France entière. Cet isolement et cette stigmatisation n’ont, depuis, fait que se renforcer.

S’il s’agit d’offrir des possibilités d’action, voire de révolte contre les inégalités, les discriminations ou la brutalité du néolibéralisme économique, pourquoi les nouveaux mouvements sociaux et formes pacifiques de contestation ne séduisent-ils pas davantage ?

Il faut être clair : un monde a pris fin, il n’y aura pas de retour en arrière. La nostalgie n’est pas de mise. Il nous faut regarder devant nous et faire le bilan des expériences du présent. Après le mouvement altermondialiste au début des années 2000, l’année 2011 a représenté une fenêtre d’espoir. Les printemps arabes débutent en janvier, avec la mort de Mohammed Bouazizi, jeune diplômé au chômage à Sidi Bouzid (Tunisie), puis en février en Égypte. Ensuite, le mouvement des Indignés espagnols occupe la Puerto del Sol à Madrid à partir du 15 mai. Les Grecs, contre l’austérité, font de même sur la place Syntagma à Athènes. De fortes contestations éclatent aussi au Chili et au Sénégal. En septembre, c’est le mouvement Occupy Wall Street contre la finance et l’accaparement des richesses aux États-Unis, et les villages de tentes jusqu’à Tel-Aviv. Toutes ces mobilisations de la première génération postcommuniste ont ouvert un espace, mais cela n’a pas débouché, à ce jour, sur un véritable mouvement de transformation politique.

Que reste-t-il, aujourd’hui, des printemps arabes ? Les contestataires syriens ont été massacrés par le régime, les Libyens s’entretuent, l’Égypte est pratiquement revenue au point de départ, et la Tunisie n’arrive pas à répondre aux besoins sociaux de sa population. La Tunisie est d’ailleurs le premier pays, devant l’Arabie saoudite, qui compte le contingent étranger le plus important, estimé à 3 000, parmi les combattants de l’État islamique. Cette désillusion des printemps arabes est sensible quand on observe la courbe des attentats. On y constate une montée des attentats au Proche et au Moyen-Orient, à partir de l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003. La montée devient exponentielle à partir de 2012 avec la fin des printemps arabes et le début du chaos géopolitique en Irak et en Syrie.

Pourquoi aucune perspective et alternative politique n’a-t-elle émergé ? Et comment la gauche, ou ce qu’il en reste, peut-elle combattre efficacement la montée en puissance de cette nouvelle idéologie totalitaire ?

Ce que nous avons longtemps appelé la traduction politique d’une lutte pour le changement a été balayée par l’expérience – et les échecs – du XXe siècle. Le pouvoir d’État n’apparaît plus comme un levier de transformation qu’il faut prendre d’une façon ou d’une autre. En 2011, les manifestants qui font tomber Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte laissent à d’autres le soin d’assurer la transition et de gouverner. Nous assistons à des mobilisations admirables, mais qui ne se transforment pas en moyen de prendre le pouvoir. Qui ne veulent pas le prendre. Elles n’ont pas de « stratégie ». Pour l’instant, seule l’expérience de Podemos en Espagne tente de faire entrer la mobilisation des Indignés dans une stratégie de pouvoir. Ailleurs, les périodes électorales suscitent de plus en plus d’émeutes. Les élections ne sont plus des moments de règlements pacifiques des conflits sociaux, et pas seulement en Afrique. Et quand il n’y a pas d’émeutes, on constate une baisse de la participation, dans le monde entier.

C’est la politique comme mobilisation populaire et construction du commun que nous avons perdue et qu’il nous faut retrouver. Quitte à provoquer un peu, je dirai que l’urgence, aujourd’hui, c’est moins la « déradicalisation » et l’hégémonie des marches militaires sur le débat politique que la montée d’une autre radicalité, une radicalité d’espérance collective qui tarisse à la source le recrutement djihadiste. Il nous faut retrouver le sens du futur et du possible, et résister au piège de la mobilisation guerrière que nous tendent les terroristes.

Propos recueillis par Ivan du Roy

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Publié le 25 Novembre 2015

Mémoire politique.

Il est difficile ne disposant que d’informations médiatiques peu fiables de ne pas se tromper en faisant une analyse dans l’ignorance d’éléments dont l’on ne dispose pas. Cela n’empêche pas de constater qu’après l’attentat du 13 novembre, des cellules terroristes ont été interceptés rapidement. Nous apprendrons donc dans quelques temps que ce n’était pas aussi clair que ce que l’on a bien voulu nous le dire. Non que j’en sois fâchée, car si j’ai écris que nous étions tous responsables de ces événements par nos choix politiques, ce n’est pas une raison qu’après avoir agressé ces états du golf nous acception sans broncher qu’à leur tour ils nous agressent. Dans un conflit que nous ayons tord ou raison chacun en toute logique protège son existence, la seule chose c’est que l’indignation n’est pas de rigueur quand l’on n’a pas la mémoire courte.

Il semble pourtant que ce soit le cas de tous nos médias, même si l’on peut comprendre que ce ne sont pas les hommes politiques qui ont fait ces choix qui vont en revendiquer la paternité. Il ne reste donc qu’à des marginaux et à quelques opposants de rafraichir les mémoires. C’est d’autant plus nécessaire que dans un pays où la dépolitisation bat son plein sous la houlette du contrôle des masses populaires et leur normalisation par la pensé unique et le contrôle des médias comme dans tous les pays occidentaux, USA Canada Europe.

Si la France ce distingua par sa spécificité elle est aujourd’hui rentré dans le rang des états vassaux des USA en important son modèle au-delà de son seul impact économique. Sauf que nous avons en même temps importé ses maux qui ne se sont pas arrêtés à la frontière comme le nuage de Tchernobyl, car il n’y avait aucune raison que ce que nous observions chez eux ne se produise pas chez nous, particulièrement la dépolitisation des populations ce qui évite de remettre en cause l’organisation économique et d’avoir une analyse politique en fonction des débats entre partis ou autres, plutôt que d’avoir son esprit et son éducation politique fait par les médias. Ainsi devant un attentat comme celui que nous venons de vivre cet absence de référence politique fait défaut et une fois l’émotion passé, il n’y a que du vide, alors l’on recasse son émotion et l’on tourne ainsi en rond. Tandis que pour les hommes politiques c’est du pain bénit et pourvu que ça dure.

Mémoire historique.

Nous avons réagit comme si la France n’avait jamais eu à faire au terrorisme, le gouvernement dans une course à la surenchère électorale à mis les bouchées doubles par tout un arsenal de mesures et chaque partis dans cette course effrénée d’en rajouter sans aucun recul historique, proposant des solutions qu’ils ont un temps dénoncé chez les autres que je rappelais dans mon article précédent.

Pourtant nous savons que l’armée et la police ne sont d’aucune utilité face au terrorisme. 50 ans de terrorisme de l’ETA en Espagne, plus de 80 ans en Irlande avec l’IRA, 67 ans en Israël pour la libération de la Palestine. Sur notre territoire de puis la fin de la guerre ils n’ont pas cessé à partir des années 1950, d’abord ceux de l’extrême droite, OAS, puis de l’extrême gauche, brigade rouge puis des régionalismes Bretons, Corse, Calédonie, Caraïbe, Algérie, s’ensuivent des attentats de radicaux islamistes suite à la présence militaire de nos armées dans les territoires du moyen orient, et c’est dans cette continuité que ce situe celui du 13 novembre.

Alors les discours « plus jamais çà » sont ceux d’ignorants. Or une nation démocratique ne se dirige pas avec des ignorants, et quand nous sommes ignorants, des gens qui viennent s’installer à notre place pour nous dicter ce que nous avons à faire, car nous ne seront devenus que de la graine d’esclave.

En quoi cet attentat serait plus horrible qu’un autre, je rappelais que Daesh ou l’EI faisait une révolution dans leur pays et l’importait au-delà des frontières qu’il conquiert ; et menait des actions pour terroriser ceux qui s’y opposaient, dont la France. Si nous avons pu observer que leurs comportements recours à la barbarie, je n’ai pas de mémoire historique appris que la révolution français, que la révolution bolchévique, que la révolution Chinoise, que la révolution khmers rouges se soient faites dans la dentelle. Dans leurs actes de barbaries ils feraient plutôt enfants de cœurs en comparaisons de la cruauté des sévices japonais et autres délicatesses que nous avons connues sous le régime hitlérien, sans oublier celles faites en catimini par les USA à Guantanamo.

En l’espèce il ne s’agit pas, de ne pas dénoncer leurs comportements d’un autre temps, mais après le temps de l’émotion de ne pas entrer dans une hystérie communicative. Nos guerres propres ou interventions militaires par largage de bombes réduisent en miettes sans aucun crie ceux sur qui elles tombent, combattants ou civils. Alors, comment être à la fois ébranlé par des attentats et assez cynique pour parler de guerre propre, sans que cela ne nous choque.

La mémoire inconsciente.

Je vais essayer de donner une explication au travers d’un processus inconscient lié à la confession musulmane.

D’une certaine manière l’histoire des nations pèsent sur leur peuple, et il est courant que nous rappelions tels ou tels événements du passé, même lointain quand nous avons été éduqués dans leurs souvenirs, que chaque nation perpétue comme un attachement nécessaire à leur identité. Nos souvenirs historiques sont donc autant d’événements discriminants dont l’utilisation ne va pas sans poser des difficultés, voire des clivages inconscients. Il en est ainsi de l’histoire religieuse qui a opposé la religion musulmane et celle catholique, l’on ne peut pas l’apprendre sans qu’il en reste des traces qui ressurgissent si des événements bien contemporains mettent en contact des peuples qui s’y référent. C’est de la sorte que chacun raisonne avec son filtre culturel, et il semble que Daesh dans ses actions tienne compte du notre pour affoler le pays et dresser l’un contre l’autre ces citoyens de confession différente

Ainsi, dans la liste des attentats que j’ai écrite, qui n’est pas exhaustive, nous pouvons constater que le terrorisme issu de populations musulmanes c’est exercé dans le cadre d’une histoire coloniale où la France tenait ces populations musulmanes, non comme les héritières d’une grande civilisation « déchut », mais comme des populations inférieures auxquelles il fallait apporter notre civilisation. Les différents événements que ce soit l’installation d’Israël, la libération de l’Algérie, la guerre Irak/Iran ou d’Afghanistan mettent en scène des acteurs du terrorisme qui n’appartiennent plus à la civilisation de l’entre soi à laquelle nous appartenons.

De ce seul fait les attentats terroristes perpétrés par des gens qui n’appartiennent pas à notre culture judéo-chrétienne, même si nous sommes athées, deviennent moins acceptables que ceux que nous pouvons perpétrer entre nous et jettent l’opprobre sur tous les pratiquants de cette religion. Pas tant parce qu’ils la prennent en référence, mais sur tout parce qu’ils réveillent inconsciemment à notre mémoire des événements historiques référentiels ou des blessures plus récentes comme celle de l’indépendance de l’Algérie.

Cela conduit un certain nombre de citoyens à développer un sectarisme qui va de l’islamophobie au racisme et représente pour Daesch un terrain psychologique favorable à exploiter comme source de discorde. C’est ce que nous avons fait et que certains font encore au travers de la problématique de l’identité nationale en référence à une histoire qui n’est plus que de l’histoire même si elle à fondé notre présent.

J’ai donc pu entendre Axier Bertrand candidat dans le nord pas de calais face à Marine Le Pen dans une surenchère de verbe dire sur une radio qui l’interviewait, qu’il fallait exterminer Daesh. Un mot plein de sens pour nous et de triste mémoire. Nous voyons dans cet exemple où nous conduit une surenchère permanente. Nous dépassons là le seuil de la seule guerre pour entrer dans un comportement immonde qui ne relève plus ni de la démocratie ni de l’humanisme, même si l’un et l’autre ne nous empêche pas de défendre nos existences. La prochaine étape sera quoi pour un opposant politique, proposer de larguer une bombe nucléaire. Je ne veux blâmer personne, mais faire toucher du doigt cette hystérie collective où quelques milliers de soldats nous mettent en émoi et nous font toucher en fait, non notre force, mais notre fragilité qui nous conduit à trouver refuge pour se protéger, non dans la démocratie, mais dans le fascisme.

Mémoire de classe.

L’autre problème qui se greffe à cette allergie musulmane inconsciente est le fait de la conversion de citoyens de France. Nous clamons la liberté de culte et pourtant nous vilipendons ceux d’entre-nous qui s’y convertisse, tant nous ne percevons cette religion, que comme ringarde et le pire, est ce qu’il est advenu, que ce soit des enfants de France qui soient les poseurs de bombes.

A leur encontre notre gouvernement à prononcé l’excommunication (dénationalisation, interdiction de retour sur le territoire). J’utilise intentionnellement ce terme d’un usage religieux pour bien marquer la nature du choc que produit chez nous ce fait inconcevable, que des citoyens français converties au culte musulman posent des bombes contre ceux qui les ont nourrir et élevé.

Nous n’avons pas eu un tel comportement face aux terrorismes de l’OAS ou de ceux des brigades rouges. Pourtant l’extrémisme de gauche prenait pour cible la même société capitaliste et ils étaient aussi des enfants de France, comme Rouillan et Ménigon d’Action directe, la justice c’est seulement montré plus dure. Dans notre histoire il était plus logique de devenir marxiste et de tuer en son nom, alors qu’à contrario aux USA et en Union Soviétique chacun tenait l’idéologie de l’autre en interdit « sanctionable » du seul fait de s’en revendiquer. Ce que nous sommes entrain d’appliquer à ceux qui véhiculent l’idéologie fondamentaliste Salafiste au travers de tous les moyens de communication. Quels responsables politiques ignorent que pour mener une politique néo libérale nous laissons les banlieues dépolitisées se trouver une espérance dans la religiosité, non seulement comme pratique cultuelle, mais comme idéologie d’opposition à une culture occidentale « satanisée ».Particulièrement pas les chiites, il suffit de se souvenir des déclarations de l’ayatollah Khomeiny et de ses successeurs tandis que d’autres se livrent à la délinquance.

Une transition sociologique illustre cela. Dans ces citées de banlieue c’était le partis communiste qui s’y déployait, d’où l’expression la ceinture rouge autour de Paris. Depuis son déclin 2 voies se sont ouvertes à leurs électeurs dans ces citées, une vers le un vote FN, l’autre vers l’islamisme. Ce terrorisme que nous vivons n’est pas le fruit d’une apparition spontanée ni seulement d’une insuffisance d’une attention familiale comme cela semble se dire par des témoignages de parents. Nous l’avons nourri et construit au travers d’une fracture sociale que nous agrandissons par la pratique d’ l’austérité et d’une fracture intellectuelle en décérébrant le les citoyens par une information médiocre pour ne pas dire pourri construite par ceux qui développent la fracture sociale, les deux vont de pairs.

Et que faisons nous quand survient une difficulté nous recherchons dans nos mémoires tous les symboles qui nous rassurent, cette république que nous avions laissé de côté, voire enterrer sous nos égoïsmes fossoyeurs. Et curieusement nous y faisons appel par des minutes de silence, en achetant des drapeaux, tandis que toutes les mesures prisent par le gouvernement et les positions de certains hommes politiques nous enfoncent dans la fascisation et nous proposent un enfermement dans nos frontières d’aucune efficacité, comme pour la drogue et les armes.

Je n’ai pas de solution à proposer, si ce n’est d’arrêter de nourri la bête par la pratique de l’exclusion sociale, mais là cela demande une conscience de classe que les citoyens ont perdu. Et c’est parce qu’ils l’ont perdu qu’aujourd’hui ils se trouvent avec des terroristes qui au lieu d’aller poser des bombes chez les puissants dont ils se plaignent de subir le joug, les pose parmi eux

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 20 Novembre 2015

Nous sommes dans une démocratie, même si elle est imparfaite et s’exerce par délégation. Sauf qu’au nom de cette délégation les élites finissent par considérer que les populations ne sont bonnes qu’à les élire.

Si ce drame du 13 novembre peut apporter une morale, c’est que nous demeurons responsables des décisions politiques qui sont prises, en tant que peuple souverain. Elles engagent le peuple français et non pas seulement ceux qui ont élu le gouvernement ou la majorité en fonction, cela que nous ayons été des opposants aux choix de nos gouvernants successifs, que nous y ayons été favorables, que nous ayons voté pour ou contre eux ou abstenus. Même nos enfants qui eux ni sont pour rien de fait, ne sont pas d'innocentes victimes puisque c'est en conscience que nous engageons leur avenir.

Depuis la chute du mur de Berlin et la mort de l’idéologie communiste, il n’y a plus de pensé politique qui ait mobilisé les citoyens après la déconvenue de la vision européenne. Dans ce cadre c’est la sécurité qui est devenue la motivation centrale de toute politique. Pas une campagne ne se fait sans que la sécurité des citoyens soit mise en avant, comme si cela n’était pas un fait acquis. Nous avons donc assisté à un chassé croisé permanent entres les deux partis au pouvoir, talonné par un FN qui en avait fait ses choux gras. Cela a donc été une surenchère permanente de lois toujours plus liberticides à chaque événement dramatique, au point que notre manière de pensée s’inclut toujours dans une vue toute répressive.

Malheur au politicien qui ne l’inclut pas dans son programme. À la suite du drame de l’autobus qui fit plus de 40 morts, un journaliste de ligne ouverte posait la question doit-on interdire les camions sur les voies secondaires.

Ainsi, mécaniquement face à une situation dramatique c’est l’appel à la répression qui surgit naturellement en premier. Dans le conteste actuel il n’est pas venu à l’esprit du journaliste de demander s’il ne fallait pas élargir les voies secondaires pour faciliter la circulation des camions.

Il n’est donc pas anormal de retrouver cet état d’esprit là face à cet attentat terroriste. Notre réponse n’est que répressive, et les citoyens ne comprendraient pas qu’il en soit autrement, même si les responsables savent que ce n’est pas cela qui reste efficace dans la lutte contre le terrorisme.

L’on se fout éperdument que la réflexion nous conduise à constater que nous risquons plus notre existence en prenant notre voiture tous les jours que de mourir des suites d’un attentat. Rien à foutre, nous n’avons pas envie de réfléchir mais de nous laisser emporter par l’hystérie générale qu’entretiennent les médias en passant en boucle des événements qui leurs rapportent de l’audimat.

Rien à foutre, nourri dans la peur de l’autre ce que nous voulons entendre est que tous les hommes politiques veulent nous venger. Nous en avons rien à foutre de savoir que ce sont eux qui ont foutu cette merde en notre nom pour servir des intérêts qui ne sont pas ceux des populations laborieuses.

La conséquence en est une surenchère de proposition, telle celle de l’état d’urgence. Si ce drame justifie l’état d’urgence alors que la législation permet dans la lutte antiterroriste les mêmes interventions, que ferions-nous en état de guerre, se suiciderait-on pour ne pas mourir. Telle celle de mobiliser des retraités, comme si le fait de les mobiliser empêcherait les terroristes de poursuivre leur fin. Ils tiendraient compte seulement des nouveaux paramètres, comme nous le démontre cet attentat aboutit malgré toutes les lois anti terroristes que nous avons votées. Et je ne développe pas la honte qu’il y a à faire appel à des citoyens qui ont déjà donné de leur existence à la nation et qui peuvent prétendre profiter de l’existence. Pire certains envisages les détentions provisoires des suspects, faisant fie des principes démocratique, l’on se croirait aux plus belles heures du Maccartisme. Plus fort des centres de rééducations, comme au temps de l’union soviétique, quand nous dénoncions leurs goulags où ils incarcéraient ce qui ne pensaient pas communiste. Toujours plus, le port des armes par les policiers hors services, et pour quoi pas à la population comme aux USA. Hors de leur service ils sont des citoyens comme les autres, pourtant ils peuvent verbaliser pourvu qu’ils fassent connaitre par un signe extérieur qu’ils appartiennent à la gendarmerie ou la police, donc je ne vois pas l’intérêt de la mesure si elle avait pour finalité de surprendre les terroristes, ce qui fait bien rigoler.

Nous subissons une propagande gouvernementale qui depuis bien des années déstructures toute les représentations par l’usage d’un vocabulaire de communicant « endoctrinal » que relaient les médias quand ce ne sont pas eux qui y contribuent. Ainsi, l’insurrection de la population tunisienne est devenue une révolution, l’EI qui mène une révolution en Irak se voit qualifié d’armée terroriste. Je ne les porte pas dans mon cœur, mais cela ne doit pas m’empêcher de faire des analyses appropriées. Ce sont des Irakiens qui ont levé une armée pour conquérir le pouvoir politique en Irak et en Syrie, et même ailleurs, afin d’y renverser les régimes existants et instaurer un califat. Quand des terroristes disposent d’une armée de 30 à 20 000 hommes suivant la CIA ou 200 000 suivant une source kurde nous ne sommes plus face à une armée de terroristes.

Qui donc a expliqué pourquoi les décapités par l’EI avaient des teeshirts oranges, couleur des détenus de Guantanamo.

Mais je peux comprendre car pour nous le mot révolution résonne comme l’accession à la liberté républicaine, alors qu’eux inverse le processus, tout comme les USA ne considéraient pas que les armées cubaines fussent des armées révolutionnaires. Mais souvenons- nous Arafat dont la tête fut mise à prix, qui mena tant et tant de ce qu’il appelait des raids et que les israéliens appelaient attentats. En 1974 l’ONU a finit par reconnaitre l’état palestinien.

Enfin, peut-on être sérieux quand l’on nous revend le schéma Irakien d’un EI qui menacerait le monde. L’on nous prend vraiment pour des cons. Admettons 200 000 hommes face à la puissance militaire des USA de la Russie et de la France dotés des armes les plus performantes et des moyens d’investigations qui leur permettent d’écouter le monde et nous réclamons plus d'armée et de police. Certes ils sont soutenus par quelques états arabes soit disant, mais ce ne sont pas comme au Vietnam où l’union soviétique et la chine soutenaient les Viêt-Cong.

Si je développe tout cela, ce n’est pas parce que j’ai une quelconque sympathie pour ce groupements qui se cherche une reconnaissance, mais parce qu’à ne pas vouloir faire les bons diagnostics nous appliqueront de mauvaises solutions. Le mode entier est croyant à l’exception de quelques populations athées, ce sont les athées qui sont une exception pas les religieux. Sur 7 milliards d’individus plus de six milliards sont croyants. Alors, nous allons faire quoi, tuer tous les religieux, ne plus commercer avec eux, allons nous continuer à nous considérer comme la communauté internationale. En fait une communauté de quelques états, sur plus de 190, engagée dans un conflit essentiellement orchestré par les USA dont nous sommes devenus le bras intermédiaires, après que les députés aient voté l’adhésion à l’Otan le 17 mars 2009 sans l’avis des populations, comme l’on adhérera au traité TAFTA qui contractualisera définitivement l’Europe comme vassal des USA.

Affronter ce terrorisme comme s’il s’agissait d’un manquement de droit commun est une erreur, comme s’il s’agissait d’un drame qui touchait un état innocent en est une autre. Souvenons- nous de Besancenot lorsqu’il tenta d’émanciper les cités en mettant sur ses listes des femmes en foulards. Tous les biens pensants ont crié à la récupération et bien ceux qui ont récupéré ces jeunes des cités ce sont les fondamentalistes. Il aurait mieux valu voir des défilés de jeunes réclamants des salaires que des poseurs de bombes.

Tous, nous sommes tous responsables, il ne peut en être autrement dans une démocratie, même les abstentionnistes.

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 15 Novembre 2015

Dieu est le plus grand. Ils ont raison, du moins ceux qui sont croyants et ont la foi. Pourtant les kamikazes morts en prononçant ces mots n’en ont qu’une vue étriqué voire la plus passéiste et obscurantiste qu’il soit. Ils n’ont toujours pas compris que ce n’est pas au nom de dieu qu’ils agissent, mais de ce qu’ils ont pu comprendre d’un monde auquel ils n’ont jamais eu accès, ni eux, ni aucun prophète. S’ils peuvent rencontrer la foi qui découle de cette croyance, ils ne peuvent y contraindre les autres. La rencontre avec dieu est une perception émotionnelle et une démarche individuelle. L’on ne rencontre pas dieu avec la raison et encore moins avec les armes, de sorte que quand tous les rituels, auxquels les hommes ont souscrit pour vivre en théocratie, organisent leur quotidien, ils entrent en idéologie. Une idéologie qui peut justifier que l’on s’assassine au nom d'un idéal collectif suprême, conservateur et révolutionnaire s’opposant au droit des peuples de fixer leur destinée par leur choix.

Ce n’est donc pas Dieu qui tue, mais des hommes qui n’ont pas le courage de dire que c’est en leur nom. Ce ne sont pas les idéologies qui tuent, mais des hommes pour garder leur puissance ou soumettre les autres.

Alors, le jour où les hommes auront compris que c’est ni dieu, ni les idéaux qui tuent, mais eux peut-être déclareront-ils la guerre crime contre l’humanité.

En attendant cette prise de conscience, tous larmoient sur ceux qu’ils assassinent au quatre coin du monde. Ils élèvent leurs victimes en offrande à leur croyance, couvrant les cercueils d’un drapeau ou de gerbes de fleurs, se réunissant dans des messes ou des défilés, allumant des bougies à la flamme aussi fragile que leur propre existence qu’ils sont toujours prêts à perdre en jurant qu’ils luttent pour l’humanité

Souvent il faut un choc pour une prise de conscience, toucher la mort pour tenir à la vie. Face au drame des attentats ce sont les mêmes schémas éculés usés que l’on sert à des citoyens abêtis depuis trente ans. Face à ce drame d’une plus grande portée, chacun y va d’un adjectif en surenchère. C’est la compétition de la dramaturgie, à qui décrira la situation la plus dramatique comme s’il s’agissait d’un théatre ou d’un jeu vidéo, état de guerre, une armé terroriste, les pires barbares et je dois en oublier. Mais l’essentiel n’est pas dit, il se résume en peut de mots, ceux qui sont morts ne sont pas d’innocentes victimes.

Bien sur, ils n’ont pas pris par référendum les décisions qui ont conduit notre pays à suivre les américains qui nous ont vendu la guerre contre le terrorisme qui les avait frappés. Pourquoi pas, cela relève du choix politique, et les citoyens l’on fait.

La V république donne mandat au président d’agir au nom du peuple et ses décisions engagent tous les citoyens. Toutes les interventions de nos armées quelle qu’en soit la raison engagent les citoyens, puisqu’elles sont faites en leur Nom. Sauf que nous nous vivons comme si les décisions de l’état étaient celles d’une monarchie et non celles d’un peuple. Trop d’état clament les libéraux antimonarchiques du 17siécle. Ils sont aussi archaïques et obscurantistes à travers cet idéal dépassé que l’EI. Diantre, allons donc maintenant demander la solution aux banques, et à l’Europe, allons demander la solution au chantre de l’individualisme et de « l’égologisme » qui ont détruit pour leur intérêt financier tout lien social de classe et d’identité républicaine qui passent par les syndicats et les partis.

Croirait-on que c’est parce que seulement 14% des citoyens font confiances dans les partis que l’EI ne nous menacera pas, ne nous atteindra pas, bien au contraire cet affaiblissement politique et une opportunité pour eux. Dépolitisé les citoyens seront une proie facile pour la fascisation, qui franchira à ne pas en douter une étape de plus. Certains parlent déjà d’état de guerre, de détention administrative pour les ennemies de l’intérieur et Valls n’hésite pas à proposer une « dénationalité » des citoyens terroristes. Comme il y aura d’autres attentats que ferons nous pour aller plus fort, un rideau de fer, comme si celui de l’ex URSS les avait protégé, comme si celui d’Israël les protégeait.

Les français après avoir accepté la « policiarisation »de leur société, après avoir accepté leur mise sous surveillance sont dans l’impasse. Le mal est toujours là parce qu’ils le cherchent cher les autres.

Le comble est que le parti Républicain et le PS, ont confisqué aux français, la création monétaire (BCE), la démocratie (2005), ils sont intervenus en leur nom dans les états du Maghreb et aujourd’hui les citoyens subissent le ressentiment de ceux qu’ils combattaient et combattent et n’en sont pas les victimes innocentes.

Si des quatre coins du monde accourent vers l’EI des laissés pour compte dans leurs pays respectifs, c’est bien dans ces pays où ces laissés pour compte seront destinés à y retourner pour commettre des attentats qu’il y a un problème.

J’ai le souvenir d’avoir soutenu l’initiative de Besancenot qui présentait sur sa liste une candidate voilée. Il fut décrié et je lai soutenu dans sa tentative de vouloir émanciper les zones ou se mélangent la délinquance et les laissés pour compte qui aujourd’hui vont grossir les rangs de l’EI ou se réjouissent intérieurement de ces tueries.

Que sera demain, comme aujourd’hui une fois l’effet loupe télévisuel et médiatique sera retombé, par un drame qui chassera celui-ci. Pour Charlie l’on croyait que la France c’était mobilisé alors qu’ils n’étaient que 25%. Aujourd’hui les mesures qui sont prises et les informations diffusées le sont pour rassurer un peuple infantile que l’on maintient dans une peur permanente pour annihiler toutes velléités de révolte.

Il n’y a aucune raison que ce drame soit le déclencheur d’une prise de conscience citoyenne au-delà de ceux qui ont su se mobiliser pour venir en aides aux victimes de l’attentat comme autant de marques de solidarité, parce que la guerre, s’il y a, nous l’avons perdu depuis longtemps depuis que Al Qaïda a obligé les démocraties à se renier et à vivre dans la peur, à fouiller tous ces citoyens comme de vulgaire criminel et mettre derrière chacun d’eux une caméra pour suivre leur fait et geste.

A chaque drame une cellule de crise met en place un service de psychothérapeutes, je crois que c’est aussi ce qu’il faudrait faire pour beaucoup de citoyens pour les sortir de la léthargie de la théorie du choc qu’ils subissent.

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 9 Novembre 2015

L’avenir nous semble obscur est-ce une vision seulement française ou une vision européenne. Infographie qui a établi un classement suggestif de 65 pays dans le monde réalisé par Win-Gallup sur 64 000 personnes dresse un baromètre indicateur faute d’être scientifique.

C’est ainsi, qu’en 2015, globalement 7personnes sur 10 sont optimistes sur l’avenir, mais quand l’on regroupe par pays suivant leur développement économique, ce sont les pays émergeant Asie avec les 2/3, Afrique les 3/4 qui sont le plus optimistes.

En Europe c’est seulement 12% de la population et la France dans le concert des pessimistes occupe la 58 ième place sur 65.

Un chiasme.

Si j’indique cette étude malgré sa grande suggestivité, c’est qu’elle oppose son réalisme, d’un état d’humeur mesuré, à un discourt récurent d’une union Européenne idyllique qui doit apporter le bonheur à tous, grâce à la loi du marché et la libre concurrence facteur de progrès.

Nous avons là un chiasme flagrant de deux visions, dont le divorce est consommé, entre d’une part une élite accroc à une administrative comptable de toutes ses décisions, ouverte aux intérêts des lobbies de grands groupes entrepreneuriaux et fermé aux besoins sociaux des peuples avec l’assentiment et l’accord de tous les chefs d’états des pays adhérents, que ces peuples continuent d’élire, en renvoyant la faute aux technocrates Bruxellois..

Nous pouvons dire qu’en France le divorce c’est consommé en 2005 et que les partis qui ont reniés la voie du peuple et la constitution (référendum) ont creusé la tombe de la V république, qu’il faut le reconnaitre tarde à mourir.

Il faut dire que les élites, formées dans nos grandes écoles publiques ou privés composant dirigeants de grandes entreprises, de grands corps de l’état, et qui se sont imposés dans la direction des partis de gouvernement, sont des tenaces et forment un clan solidaire sur le plan économique et politique.

Nous pourrions même dire qu’ils vivent en vase clos coupés du désir des citoyens. C’est ainsi que 85% de citoyens pensent que l’on ne tient pas compte de leur avis, 65% non ni confiance dans la droite ou la gauche et 61% considèrent que la démocratie ne fonctionne pas bien, mais pourtant à 83% ils considèrent que les responsables politiques des camps opposés devraient s’entendre pour trouver une solution aux problèmes.

Une porte ouverte à l’autocratie.

L’avis des citoyens sur les hommes politiques clivant est clair, Alain Juppé, Manuel Valls, François Hollande, Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy aucun d’eux ne passent la barre de 50% de confiance, le meilleur résultat est Alain Juppé avec 47%.

Quand il leur est demandé comment ils les perçoivent, c’est l’inquiétude qui les caractérise en dépassant les 50%, sauf pour Valls, il inquiété à 42%, Sarkozy à 51%, Marine le Pen à 55% et Hollande à 56%. En toute logique aucun de ces personnages ne devrait être élu en 2017. La question n’a pas été posée pour Juppé donné élu au 2ième tour contre Marine Le Pen, que 58% des français ne se disent pas prêt à voter pour elle.

Si je donne ces appréciations c’est pour faire toucher du doigt l’enfermement mental dans lequel sont conduis certains citoyens. Il y a une cassure franche, issue de 2005, entre les élites politico-économiques tenante de « l’idyllisme» Européen et la population au point, que seulement 14% accordent une confiance aux partis, alors vers qui va-t-elle ?

Cependant, la maitrise de l’information, par ceux qui la détiennent, développe une censure subtile par les temps d’interventions des uns ou des autres, quand certains partis ne sont pas passés sous silence. La conséquence en est que l’on ne sort pas du cercle fermé des élites Rps/PS qui occupent la scène médiatique, sur laquelle a été introduite Marine le Pen, qui n’a toujours pas pris conscience qu’elle va permettre aux partis de gouvernement, Républicain/ PS d’être réélu, bien que les citoyens ne leurs accordent plus leur confiance et ne croient plus en leurs partis.

Pourtant à 59% les citoyens s’intéresser à la politique, 76% pensent, qu’ils peuvent changer la société par leurs choix et leurs actions et 84% considèrent que le référendum est un bon moyen de décider des questions importantes, et 66% qu’ils ont une propension à manifester. Parcontre dans le même temps ils ne sont que 35% à vouloir manifester dans la rue, 27% prêt à boycotter, 19% à faire grève, 17% à pétitionner, 6% à militer dans un parti et 3% à discuter sur le Net, et 62% jugent que le meilleur moyen d’expression est le vote.

Ce qui est extraordinaire c‘est bien cela. 86% des citoyens n’ont plus confiance dans les partis politiques suite aux comportements anti démocratique de deux d’entre eux et ils jettent l’opprobre sur tous, marquant une préférence, que rapporte les médias qui participe au jeu, pour le FN. Ce qui en l’agitant comme épouvantail est le plus sur moyen de contraindre les citoyens à revoter pour un de ceux qui les ont trahis et y assimiler comme aussi nocif les autres partis tel le FDG.

Curieusement ils sont 91% à désirer un système de gouvernance démocratique, 56% que ce soit les citoyens qui décident de ce qui est bien pour le pays, 56% souhaiteraient que ce soit des experts et 51% voudraient à leur tête un homme fort qui n’a pas à ce préoccuper du parlement et des élections.

Nous avons là l’exemple type de la déconfiture totale dans laquelle sont les citoyens. Ils sont pour une démocratie totalitaire, c'est-à-dire, ils envisagent qui leur appartient de dire ce qui est bien pour le pays, mais cela sera mis en application par des élites expertes, ou par un homme fort qui ne tiendra pas compte des moyens d’expression de la démocratie.

Voilà don une image de l’opinion des citoyens en 2015. Des citoyens pessimistes, perdus dans leurs contradictions qui revoteront pour ceux qu’ils détestent.

Ils voteront donc suivant le vent où les guideront les faiseurs d’opinions médiatiques.

Peut-on changer cela ?

Certainement, mais pas dans la logique des partis d’aujourd’hui. S’ils avaient une espérance dans d’autres partis ils auraient depuis longtemps voté pour eux au lieu de s’abstenir en masse. Les citoyens ne sont pas cons au point de ne pas savoir qu’ils existent et qui ils sont, même si les médias font silence sur eux, pourtant ils ne vont pas vers eux.

Cela devrait interroger les partis et de rechercher quels sont les désirs des citoyens ou ce à quoi ils tiennent le plus.

Là ce n’est pas triste du tout, 84% font confiance dans les petites et moyennes entreprises, nous trouvons là le besoin de proximité et celui de cerner une dimension plus humaine. Alors que c’est dans ces petites et moyennes entreprises que les avancés sociales et les salaires sont les moins favorisés. Dans certaines les plus bas, quand ce n’est pas celles ou les salariés ont le moins de moyens de défendre leur intérêts. C’est peut-être une certaine manière de revenir vers un paternalisme patronal qui s’y pratique encore. Juste pour choquer le lecteur, qu’en penseriez-vous si l’esclave disait qu’il avait confiance en son maitre ?

83% font confiance dans l’armée, cela indique le souci de sécurisation extérieur qui ne peut venir que de la crainte que développent les conflits autour du Maghreb, car je ne vois dans l’immédiat aucune raison de craindre le conflit que nous aurons à affronter entre le TAFTA et le BRIC.

82% font confiances dans les hôpitaux, c’est dire le poids d’une population vieillissante.

80% font confiance en la police, ce besoin de sécurisation intérieur est alarmant. Il est le signe d’une détérioration de la perception des risques que font courir les autres, alors que 62% pensent que les gens font leur possible pour se comporter correctement, que 69% font confiance aux autres, et dans le même temps 70% pensent que l’on n’est jamais assez prudent avec les autres.

70% font confiance dans les associations, un bon signe de confiance réciproque dans la fiabilité de l’initiative associative.

68% font confiance à l’école, en octobre 2011 ils étaient 73%. Cela peut s’explique par une autre appréciation où les citoyens considèrent à64% que l’école doit avant tout donner le sens de la discipline et de l’effort, contre 35% à former les gens à l’esprit éveillé et critique.

Il convient d’accorder quelques lignes à ce sondage. Il démontre la corrélation entre la recherche d’un homme charismatique, fort, pour gouverner qui ne s’embarrasse pas de tous les sens critiques que peuvent susciter les débats démocratiques, et la confiance accordée à l’armée, la police et les petites et moyennes entreprises. Toutes sont des institutions totalitaires d’obéissances avec une hiérarchie pyramidale qui ne souffre pas de débats, lieux où un homme fort fait respecter la discipline et l’effort.

Nous voyons donc apparaitre le type de système démocratique que souhaiteraient certains citoyens, quand ils disent que la démocratie ne fonctionne pas bien et que malgré tout à 91% ils sont pour un système démocratique.

Suivant les opinions formulées dans cette étude démocratie devient synonyme d’autocratie.

Nous pouvons dire à ce niveau que c’est une véritable catastrophe, alors que nous sommes au XXI siècle, que la démocratie devrait être le summum de la vie citoyenne, il en résulte le développement, de ce que j’ai appelé une démocratie totalitaire où tous les cinq ans le peuple élit son tyran.

Comment peut-on accepter sans aucune réflexion sans aucune interrogation que nos élites élus sur le principe de la démocratie, par leurs actions conduisent à son autodestruction.

Si le pessimisme ambiant apporte sa confiance aux associations plutôt qu’aux structures démocratiques (abstentions), les élites seraient malvenus de les en blâmer, car ce sont elles, qui n’ont pas su développer la démocratie en s’asseyant dans l’organisation monarchique de la V république. En fait elles ne servent plus leurs populations, les infantilisants et les rendant serviles aux puissants de ce monde. Comment quelqu’un qui se dit socialiste, voire démocrate chrétien peut-il accepter qu’au XXI siècle nous ne donnions comme espérance aux citoyens que la capacité d’aller se vendre à un maitre, fusse-t-il d’une petite ou moyenne entreprise, d’aller se vendre sur le marché du travail, comme hier les maitres se rendaient au marché des esclaves.

En fait la différence entre hier et aujourd’hui c’est que les maitres n’ont pas à se déplacer. Hier ceux qui cherchaient du travail se rassemblaient place de Grève, aujourd’hui à pôle emploi.

Installé dans un confort couteux des citoyens le perdent au compte goutte, réforme après réforme, ils seront dépouillés sans quitter des yeux et des oreilles leurs journaux et la télé.

Il y a de l’espérance à avoir, elle se formalise tout doucement, ce sera pour un autre article.

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Rédigé par ddacoudre

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