Publié le 27 Février 2017

 

 

Il y a pas si longtemps j'écrivais un article « 20 ans après et c'est pire ». Pour l'instant cela se poursuit, telle la déclaration de Fillon, pour enfumer et faire le buzz afin que l'on oublie son affaire, « la France en état d'insurrection », à se demander s'il ne s'inspire pas Fox NEWS qui, il y a quelques semaines, ciblait tous les quartiers de Paris ou régnait l'insurrection. Jamais élection n'a revêtu autant d'importance. J'ai déjà écrit que ce que l'on définit comme l'antsystème et un mouvement qui dépasse la seule sphère française, dans bien des pays se développent des antisystèmes, qui devant le vide idéologique se précipitent vers des partis fascisants. Cela s'inscrit dans processus d'intolérance qui se poursuit et auquel contribuent pas mal d'hommes politiques en surévaluant des situations que répercutent aussitôt les médias avides de sensations bien ou mal intentionnées. Chacun se souvient de l'intolérance zéro, du risque zéro, du principe de précaution tous ces concepts excluent l'aptitude à l'analyse et forcément se vouent inexorablement à l'échec.

Quand une population fait l'adepte de ces concepts, elle ne peut que se diriger vers le fascisme ou la dictature. Ce qui est particulièrement observable c'est que ceux qui ont développé ces concepts pour faire preuve d'autorité et de « sécuritarisme » les voient se retourner contre eux. En France ils se sont fait expulser au cours des primaires et il ne reste plus que trois candidats à éliminer au premier tour, Fillon, Macron et Hamon, ce sont les hommes de la continuité, malgré un Hamon qui habilement a laissé croire un possible accord avec Mélenchon .

Il y a quelques temps Macron déclaraient que les jeunes devaient tout faire pour devenir millionnaire. Cela nous change de ceux qui gagnent 100 000 € mois et qui expliquent à ceux qui ne gagnent que 2000€ que leurs difficultés proviennent de ceux qui gagnent 500 € mois. Mais au bout du compte qui peut croire Macron ; et bien force est de constater qu'il y a beaucoup de citoyens. Il semble que Macron soit le numéro gagnant de la loterie nationale. 83% des Français depuis environ 2006 sont opposés aux partis, (cevipof), il a trouvé sa place ni là, de droite ni de gauche, mais monarque. Il fait signer à tous ceux qui veulent briguer la députation un engagement à n'appliquer que son programme présidentiel. Et cela plait aux citoyens qui si souvent reprochent aux hommes politiques de ne pas tenir leurs promesses électorales. Sauf que c'est anticonstitutionnel :

 

ARTICLE 27.

Tout mandat impératif est nul.

Le droit de vote des membres du Parlement est personnel.

La loi organique peut autoriser exceptionnellement la délégation de vote. Dans ce cas, nul ne peut recevoir délégation de plus d'un mandat.

Il est temps que l'on sorte de cette monarchie républicaine quinquennale, là c'est clair l'on est face à un dictat qui en dit long pour qui aura le malheur de s'opposer et pourtant il semble si gentil. Si nous en sommes arrivés à ce stade où il y a un dénie de démocratie, car la démocratie ce n'est pas seulement voté tous les cinq ans pour son tyran, c'est dû à un lent processus intolérance dont déjà en 2001 j'en avais d'écrit le déroulement.

 

« La grandeur de l’homme débute quand il commence à se voir tel qu’il est. »

Citation sans exclusive, dont l’universalité embrasse l’ensemble des constituants de la société, du délinquant à la victime, qui ne sont que ses produits.

 

Il apparaît très clairement la dichotomie vers laquelle nous basculons et vers laquelle nous sommes entraînés. Des citoyens qui se désolidarisent de leurs semblables au non de leur intérêt catégoriel, incapables de disposer d’une vision globale, suggestionnés en permanence dans la recherche d’un égoïsme par des illusions mercantilistes, telle celle d’autonomie ou d’indépendance ; se choisissant des politiques économiques générant de l’exclusions, telle la loi du marché ; et reconduisant à tour de rôle les mêmes hommes politiques qui ont démontré leur incapacité à apporter des solutions efficaces. Les citoyens génèrent par leurs choix les maux dont ils se plaignent, en croyant qu’ils ont à faire à un phénomène exceptionnel, parce qu’ils nourrissent par leur voyeurisme les lignes des journaux et actualités télévisées qui repassent en boucle les mêmes informations et recherchent celles de même nature à partir du moment qu’il y a de l’audimat et de la vente. Devant une telle boucle suicidaire, on ne peut que s’interroger sur l’aptitude citoyenne des français à disposer d’une capacité transgressive de jugement.

 

De plus, les sociétés modernes sont de plus en plus orientées vers la recherche du risque Zéro comme je l’ai écris. Ceci est le résultat d’une désaccoutumance aux risques divers, due aux progrès techniques et sociaux, ainsi qu’à la prise en charge du règlement des conflits par l’État ; les seuils d’intolérance au risque et à l’anomalie sont grands, et l’application du principe de précaution devient le mode de gestion des problèmes. Celui-ci permettant aussi aux décideurs de s’exonérer des responsabilités, face à la judiciarisation de nos sociétés.

Cette intolérance grandissante se manifeste encore plus pour les problèmes de délinquance. Et l’on se trouve en présence d’une société qui réclame un plus grand contrôle externe, tout en stigmatisant l’interventionnisme de l’État, cherchant à enrayer un phénomène qu’elle produit.

 

La caution scientifique est un prétexte facile pour pratiquer de la répression camouflée et donner bonne conscience à l’ensemble de la société.

Prévention scientifique des délinquants, identification de la population criminogène (mathématiciens qui parlent de modéliser les comportements humains).

 

Alors que l’enfant désocialisé est en grande partie la conséquence de boucles de rétroactions sociales, on cherche à prévoir sa venue comme s’il était en fait la cause initiale, au motif qu’il présente une cause potentielle future.

Il pourrait y avoir en germe, l’émergence d’une espèce d’eugénisme moderne, incompatible avec les fondements de la démocratie. On ne recherche pas à traiter un problème, mais on voudrait éliminer les conséquences en les désignant comme causes.

 

Il y a une inversion du social et du répressif, en ce sens que la « répression » ferait prévention, et le social ne ferait qu’accompagner la sanction pour les crimes et délits ayant échappé aux méthodes de prévention.

 

On se trouve ainsi dans une société dichotomique, dans laquelle les intérêts particuliers contradictoires, poussent vers une plus grande liberté pour des groupes économiques (les dominants systémiques), dont les conséquences économiques et sociales génèrent une société de plus en plus contrôlée, à la demande même de ses membres.

 

Cette « autonomie doublement contrainte », et la dichotomie sociétale, provoquent chez les individus une dissonance cognitive qui induit des perceptions faussées. Ces perceptions modifient les repères, provoquent des représentations manipulables et manipulées au gré des intérêts particuliers. Cela permet aux plus habiles d’élaborer des stratégies d’acteurs qui sont présentées comme des courants de pensée libérale, où la «liberté » s’obtient sous une surveillance de plus en plus contrainte sur la manière de penser et d’être de chacun.

Lorsque nous lisons notre histoire, nous pourrions croire que nous choisissons de vivre dans une dictature où sous un régime fascisant. Le drame c’est que l’on y glisse sans s’en apercevoir, et cela, en trouvant normale et démocratique les mesures totalitaristes ou fascisantes qui s’installent. Ceci parce que comme je l’ai souvent écrit chaque citoyen abandonne son pouvoir de citoyen. Et que par dogmatisme nous refusons d’admettre l’échec social visible d’une économie de la loi du marché dont les adeptes nous proposent, pour s’en dédouaner, la cause des maux comme sa source.

 

Il y a bien sûr le débat politique qui met en avant des citoyens présidentiables, mais croire que c'est le choix d'un homme qui renversera la situation n'entraînera que désillusion, si nous ne comprenons pas que la violence de cette société est de notre fait et non de ces hommes, même s’ils mettent de l’huile sur le feu. Mais de ce qu'ils représentent et de l'apathie et de l'ignorance d'une majorité de la population qui joue au loto pour être millionnaire quand elle ne peut pas placer ses revenus pour en retirer des intérêts.

 

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 22 Février 2017

 

Ceux qui me lisent savent depuis longtemps que j'écris très souvent que la France a pris un virage à droite et que le FN est un parti fascisant, car c'est lui qui rassemble le plus de critères définissant le fascisme (cinq) et qu'être fascisme je ne l'emploie jamais comme une insulte, mais pour ce qu'il est, la désignation de choix politiques. C'est pour cela qu'il n'est pas le seul à voir des orientations fascisantes mais c'est lui qui cumule les cinq. La recherche un chef charismatique autocratique, le nationaliste, est anti libéral, définit des ennemies de l'intérieur et s'oppose aux valeurs humanistes. Economiquement est attaché au droit à la propriété et au capitalisme.

Le FN longtemps dirigé par J. M. Le PEN restait dans l'esprit des citoyens comme un parti non fréquentable jusqu'en 2002 où c'est entre ouverte la porte d'une implantation électorale et la porte des médias. Il faut reconnaitre que depuis l'accession de Marine LE PEN à sa présidence, s'il conserve les critères fondamentaux caractérisant la fascisation, mais elle lui a donné une aura nouvelle faite essentiellement de communication et d'instrumentalisation, comme d'autres, de l'insécurité émanant de la délinquance, de l'immigration des confessionnalismes islamiques et également se présentant comme l'anti système redresseur de tords et de corruptions, malgré ses propres travers. C'est ainsi que mécaniquement le FN est apparu comme le parti anti tout. Mais dans les faits ce n'est pas exact, car beaucoup d'anti tous s'abstiennent ou votent blancs, ce qui fait que Le FN n'arrivera pas au pouvoir, malgré l'effet loupe de la télé et des sondages. Sauf si ceux qui sont battus s’abstiennent ou votent blanc ce qui est peu probable.

Alors, l'on peut se poser la question si c'est seulement parce que ce parti c'est fait une place ou ce qui est le plus probable, que certains y ont intérêt. Effectivement, face à la crise de confiance et de détestation que traversent les partis qui se sont succédé au pouvoir, le LR et le PS, le FN et le plus sur garant de la réélection de l'un ou de l'autre. Pour ces partis il vaut mieux que les mécontentements ou les antisystèmes votent pour le FN, car au 2e tour celui qui lui sera opposé est sûr d'être élu.

Ainsi, donc tous ceux qui votent pour le FN en pensant voter contre le système assure la réélection de celui-ci, y compris Macron.

 

 

 

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Publié le 18 Février 2017

 

 

Ne votez pas pour des candidats qui, pour arriver au pouvoir sont prêt à mettre la France à feu et à sang. Il inadmissible de voir certains d'entre eux continuer l'escalade de la surenchère sur la sécurité ou dans la recherche du Buzz.

Le dernier en date est Macron sur un terrain où déjà par électoralisme la France et d'autres ont reconnu le génocide Arménien qui c'est déroulé avant la promulgation et l'application de la loi sur le génocide et ne peuvent de ce fait être concerné, car il ne peut y avoir sauf démence de loi rétroactive.

Article 11 de la déclaration des droits de l'homme

Toutes personnes accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées. 2. Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où elles ont été commises, ne constituaient pas un acte délictueux d'après le droit national ou international. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle qui était applicable au moment où l'acte délictueux a été commis.

De plus, en France l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité n'est définie que par la loi du 26 décembre 1964. C'est comme la cour pénale internationale signé par 124 états, si elle est entrée en vigueur le 1er juillet 2002 après sa ratification par 60 États, sa compétence n'est pas rétroactive et ne peut traiter que des crimes commis à compter de la date de son entrée en vigueur.

Donc tout événement qui ont eu lieu avant l'entrée en vigueur de la loi sur le crime contre l'humanité, ne peuvent s'appliquer aux actes commis par les uns ou les autres même s'ils sont considérés aujourd'hui comme odieux.

Il ne s'agit pas là de porter un jugement de valeur, mais de faire un constat incontournable. Ceux qui ont commis quelques atrocités que ce soit dans des temps où ils ignoraient que l'évolution de l'existence qualifierait leurs comportements de criminel0 ils ne peuvent donc être tenus ou considérés comme tel, car ils agissaient dans le cadre de ce qui était admis et non interdit par la loi.

Nous ne pouvons juger des hommes pour ce qu'ils ignoraient en leur temps et que nous savons nous aujourd'hui. Si nous devons apprendre l'histoire c'est pour pouvoir se situer dans le temps et retenir le passé comme exemple. Le fait de le mémoriser et d'en être affecté émotionnellement par rapport au vécu présent, ne nous autorise pas à transposer nos jugements présents sur un passé qui n'existe plus. L'histoire doit rester l'histoire, même si nous savons que nous nous y attachons pour nous créer une identité spécifique qui nous différencie les uns des autres. Nous savons parfaitement que notre cerveau ne fait pas la différence entre le passé le présent et le virtuel et que nous pouvons en souffrir par les traumatismes qu'ils laissent ou parce qu'ils justifient notre existence. Alors, quand l'on est un homme politique qui ne sait pas faire ces distinctions, il vaut mieux ne pas lui donner les rênes du pays. Pourquoi donc n'irait-il pas dire que les USA sont un pays "génocidaire" à une époque où l'Europe toute puissante se croyait investi du devoir d'apporter la civilisation et de conquérir tout ce qui lui passait sous la main.

S'il veut faire du Buzz alors qu'il déclare que la guerre est un crime contre l'humanité. Ou comme Mélenchon qu'il est l'audace de dire que quand l'on prépare la guerre pour faire la paix l'on a toujours la guerre.

 

 

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 17 Février 2017

 

 

Etre attentif.

Chacun se souvient de la déclaration sur la fracture sociale par Chirac dans sa campagne électorale de 1995. Je rappelle qu'il s'agit en l'espèce de désigner par là le fossé qui sépare une partie de la population socialement intégrée avec une autre constituée de personnes socialement exclues. Ceci n'est en rien un événement exceptionnel dans une société sédentarisée qui organise sa concentration humaine dans des cités où la population doit se former, se conformer aux us, coutumes et lois qui les unie. Immanquablement nous savons que les us, coutumes et lois subissent une évolution qui tient de leur essence même, à leur imperfection et impossibilité de pouvoir couvrir la totalité des interactions entre les individus. Si c'était le cas se serait dramatique, car nous serions dans un monde déterministe, soit un monde fini. Dénier cela est être assuré de toujours avoir un mauvais jugement. Il n'est pas inutile de rappeler cela, parce que notre monde en perpétuelle évolution inclue, le développement de l'exclusion de tous ceux qui pour des raisons diverses économiques, sociales, éducatives, psychiques ne peuvent se conformer ou s'opposent au conformisme sociétal structurant. Ne pouvant élaborer qu'une organicité évolutive aléatoire, toutes résurgences de manquements, de perversions, de fractures comme le soulignait Chirac sont autant de symptômes auxquels il faut être attentif, car ils sont les indicateurs des maux que la dites organicité engendre dans son essence, car elle n'est pas un corps biologique inné, mais une construction culturelle en constante mutation. Ainsi, penser contre toutes évidences et observations historiques que toute organisation se maintiendra en l'état par la force ou par l'éducation est vouée à l'échec.

Rien attendre de ceux qui ont de l’argent.

Nous comprenons cela quand il s'agit de technologie, car elle nous passe entre les doigts si je puis le dire ainsi, mais quasiment pas quand il s'agit de nous. Nous aimerions que les choses ne changent pas et qui plus est que les autres s'y plient. Or comme ce n'est pas comme cela que le monde évolue, se développent des exclusions de toutes natures qui ne peuvent se résorber seulement par les lois et les forces de l'ordre ainsi que la répression pénale qui les accompagnent.

Aujourd'hui en 2017 soit 20 ans plus tard cette fracture sociale c'est aggravé d'une part du fait des raisons économiques et d'autre part du choix de la réponse politique pour y palier. Economique, par une financiarisation de l'économie et une intransigeance du capitalisme à redistribuer et une volonté politique, celle vouloir par l'état réguler les inégalités sociales sans disposer des moyens financiers pour le faire, du seul fait qu'il ne dispose plus des moyens d'émettre de la monnaie et dépend donc du bon vouloir de ceux qui ont de l'argent et qui s'en battent l'œil de la fracture sociale.

Hier c’était déjà la tolérance zéro.

Nous avons donc vu le gouvernement de Chirac avec Sarkozy comme ministre de l'intérieur à partir de 2002 faire le choix de la répression pour maintenir sous l'éteignoir les exclus. J'écris souvent que ni les lois, ni les forces de police, ni la justice n'ont pas pour vocation de faire accepter la misère ou la pauvreté à ceux qui sont socialement exclus. Cela ne signifie pas que l'on va accepter que les exclus usent de moyens illégaux pour s'en sortir, mais l'on peut comprendre que naissant dans la frange de population exclue il soit difficile pour certain de se sentir intégré quand l'on est rejeté dans des cités ghettos. Le choix de la seule répression fait par Sarkozy ministre de l'intérieur, puis président n'aura fait qu'aggraver la situation, par plusieurs choix, la suppression de la police de proximité, la tolérance zéro et la culture du résultat.

L’abus est nocif pour la démocratie.

Cette courte entrée en matière pour en arriver à la campagne électorale qui rebondit à nouveau sur la sécurité. En 2012 Sarkozy avait déjà fait ce choix, il a perdu l'élection. Il semble que Fillon pour rebondir malgré l'affaire qu'il traine, après une visite chez Sarkozy, endosse sa veste sécuritaire, il est vrai dans un conteste différent, puisque nous sommes en état d'urgence. Et le revoilà avec la proposition de la majorité pénale à 16 ans. Alors, il est vrai comme je l'écris plus haut tout évolue et nos enfants sont beaucoup plus physiquement développés que leurs parents au même âge. Mais cela n'engendre pas une maturité intellectuelle à toute épreuve, qui elle se constitue de la capacité à raisonner sur la base de sa propre expérience et des acquisitions de savoirs. Du seul fait de leur âge ils sont forcément limités et soumis à toutes les influences, bien plus que ne le sont les adultes. Eux qui n'y échappent pas non plus, comme en témoigne l'aggravation de la fracture sociale que les citoyens n'ont cessé d'aggraver. Cela en se laissant instrumentaliser malgré leur maturité supposée et en gobant tous les boucs émissaires que les médias leurs présentaient, l'identité, la laïcité, l'islamophobie, la chasse aux abus, la chasse à l'évasion fiscale, la mise au pilori des élites et hommes politiques, le sentiment permanent d'insécurité, les incivilités. Tous ces sujets grossis par l'effet loupe des médias, qui les ont relayé des semaines voire des mois, ont laissé croire que la seule solution pouvait se trouver dans la seule répression envers et contre l'histoire humaine qui démontre que si elle est nécessaire, elle ne se suffit pas à elle seule, mais que sont abus conduit toujours vers la fascisation ou des dictatures.

Des adultes qui n’ont pas plus de jugeotes que des enfants de 16 ans.

Alors, si aujourd'hui des hommes politiques comme Fillon, Le FN et tous ceux qui s'inscriront dans cette démarche tel Macron en sont restés à ce stade, c'est la démonstration de l'échec des politiques qui ont été menées, un dénie des réalités des sociétés humaines et de la graine future d'inquisiteurs. Car tous ceux qui ont voulu des sociétés parfaites ont toujours élevé des buchers ou coupé des têtes comme nous le démontre aujourd'hui Daesh. Au bout de 20 ans ceux qui ont dirigé le pays en comptant sur la répression pour contenir l'exclusion et la pauvreté sont responsables de la pérennisation et de l'aggravation des ghettos et ils postulent aujourd'hui avec comme innovation les méthodes qui ont échoué hier.

Mais en fait ce qui est le plus grave n'est pas que les hommes politiques s'accrochent à cela, s'ils s'y accrochent c'est qu'une bonne partie des citoyens maintenus dans la peur depuis tant d'années, alors qu'ils n'ont pas 16 ans, mais sont adultes pour analyser une situation, en sont demandeurs. Leurs réflexions annihilées par la pensée unique, ils ne se donnent pas les moyens de maitriser l'exclusion et de la réduire par la création de sources de revenus liées à une activité ou des emplois qui existent dans d'autres choix industriels et politiques.

 

Il ne faut donc pas compter sur Fillon, le FN et autre Macron pour apporter une solution. La politique menée jusqu'à aujourd'hui n'a fait qu'accroitre la détestation des forces de police dans les ghettos et plus généralement tout ce qui ressemble à une autorité, elle a été le ferment du développement de ce que l'on appelle l'islam politique qui souffle sur les braises comme le FN, mais pas pour les mêmes fins. Et c’est tristement que Fillon et Macron pour ne pas se laisser distancer laboure le même sillon La justice contrairement aux affirmations de laxisme a puni à remplir les prisons. Qu'une population veuillent que les peines soient disproportionnées aux délits est un fait qui s'entend et se lit sur les réseaux. Cela vient à contre-courant de l'histoire de la justice. L'état a retiré au peuple le droit de rendre la justice (excepté aux assises, bien qu'il y ait maintenant un appel sur le jugement rendu), car de sa part elle n'était que vindicative et vengeresse.

Tout cela était prévisible et de plus ce n'est pas un phénomène franco français nous le retrouvons dans tous les pays occidentaux. Dès 1999 j'écrivais cela : « L’effondrement du communisme a entraîné un recentrage de l’idéal socialiste laissant des vides idéologiques qui se sont remplis d’acrimonies confessionnelles et nationalistes.

Le débat du Nord contre le Sud est devenu un débat du libéralisme contre l'islamisme ou des chefs de guerre de tout poil, car les pays pauvres, ne trouvant plus d'échos et de soutiens dans un idéal politique éteint, se sont réfugiés dans la religion et l’identité culturelle pour porter leurs espérances. Cela, faute de trouver un Nord qui leur propose comme idéal autre chose qu’une exploitation à terme dans laquelle la règle est de manger les autres. Alors que l’islamisme par exemple leur offre de retrouver une espérance et une dignité d’humain et, y développe une instruction coranique dont nous ignorons ce qu’elle engendrera. Mais une chose est sûre, c’est qu’ils ne sont pas instruits dans l’amour de l’occident. »

 

 

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 14 Février 2017

La stratégie de l'émotion. La sédentarisation et "l'organicité" des populations a engendré de fait le contrôle des masses populaires. Les faiseurs d’opinions, au travers de la propagande d'antan et des moyens de communication moderne sont les filières pour instiller, distiller, disséminer de l’information au gré des évolutions technologiques et des connaissances d'assimilation du cerveau humain. Naturellement dans ce jeu ouvert le premier servit en en usant pour ses buts, ses vues, ses intérêts, fait le lit de ceux qui voudrons l'y remplacer arguant toujours d'une fin plus juste. C’est ainsi que ce déroule le monde et que les faiseurs d'opinions envahissent nos antennes radios, nos télé et nos journaux.

Dans ce déroulement de la circulation de l'information le hasard n'a que peut de place. ainsi depuis les années 1990 c'est développé, la "stratégie de l'émotion", rien de bien surprenant quand nous savons que l'humain est un être psychique dont la réponse aux sollicitations de son environnement et toujours émotionnel, même quand il utilise des données rationnelles pour y donner une consistance d'absolue réfutable, rien que cela mériterait d'être longuement commenté. Alors, si tout le monde sait que pour faire cuire une grenouille il faut tout porter l'eau à ébullition doucement, très lentement pour que la chaleur génère un engourdissement apaisant, cette histoire pour la faire cuire sans rechigner s’applique aussi bien aux hommes.

C’est ainsi que de nos jours, par les médias interposés journellement les citoyens sont informés de drames qui suscitent l'émotion développant compassion et empathie face aux réalités qui affectent certains d'entre eux, proches ou lointains. Notre réponse émotionnelle est donc l'essence de notre humanité.

c'est sous ce couvert d'émotions naturelles que se joue l'instrumentalisation politique des événements par les acteurs politiques où le choix des drames qui feront la Une n'est pas laissé au hasard, même s'il n'y a pas "complotisme". L'osmose est bien plus compliquée. Il s’agit vulgairement parlant de faire pleurer dans les chaumières c'est ainsi que le 18 novembre 2015 le président a eu un lapsus révélateur devant les maires de France en parlant des attentats qui "ensanglottent" la France.

Maitre Eric Dupont-Morreti a qualifié de fiasco du à la dictature de l'émotion la condamnation d'un client qui fut innocenté par la suite par celle qui l'accusait.

Nombres de sociologues jugent que le recours à l'émotion légitime est devenu un paravent de 'l’impuissance politique. Au de là le philosophe Christophe Godin voit dans l'expression mutiques des foules qui défilent dans des marches blanches sans slogan ni revendication, plaçant le plus souvent en tête de cortège des enfants, symboles de l'innocence et de la foi dans l'avenir, une crise de société. Il conclu que celle-ci se caractérise par l'emprise des d’émotions à laquelle cette pratique donne un écho considérable qui rebondi sur les réseaux sociaux.

Le culte de la victimisation va au delà du traumatisme réel, il se pare de toutes les vertus auxquelles répondent les politiques par un "cela peut vous arriver" qui engage un processus d'empathie par un "cela aurait pu être moi", dont chacun cultive l'usage dans son intérêt même si la rationalité en dément la gravité.

Lors de l’hommage rendu aux victimes des attentats dans la cour des invalides, la cérémonie a accordé une large place à la théâtralisation de l'émotion devant les caméras, ce qui a fait dire à la psychologue Catherine Kintzler qu'il s'agissait d'une "dictature de l'affectivité" et le psychologue Jacques Cosnier, nous atteignons là les symptômes d'une "pathologie"

En démocratie l'émotion pose le redoutable problème que le citoyen s'en remet à son ressenti (comme pour la température météo) plus qu'à sa raison, sauf que pour la météo il y a un thermomètre pour dire l'exactitude de la réalité, tandis qu'en démocratie seul le débat formule une mesure incertaine.

L'émotion est subie, s'épuise d'elle même et ne peut être arrêté, l'émotion s'impose dans l'immédiateté est paralyse la pensée. C'est la chasse au Buzz et le storystelling pour affirmer le besoin de croire plus que de comprendre, de ressentir plus que de conquérir. La "stratégie de l'émotion" est la paralysie de l'être pensant, ce qui est également une partie intégrante de son humanité. Face aux souffrances et l'émotion partagé, elle s'oppose au cynisme et elle soulage d'autant plus qu'elle est partagée, ce qui lui donne un phénomène social. C'est justement ce phénomène social qui intéresse les "faiseurs d'opinions". L’émotion permet de canaliser les masses populaires pour peu qu'elles soient soumise au feu constant d'informations dramatiques en l'espèce.

Un phénomène connu de toutes les dictatures qui devient un problème quand ce sont les démocraties qui en font usage.

Un double problème c'est engagé, la stratégie de l'émotion instrumentalisé et focalisé entraîne une dépolitisation qui ouvre vers la fascisation et aspire à une sécurisation totale. La réponse sociale des foules mutiques occupe un espace public qui a politiquement mais qui se reconstitue diversement sur la toile ou dans la rue.

Voltaire racontait que deux grenouilles tombées dans du lait l'une pria et se noya, l'autre se débattit si énergiquement que le lait devint beurre assurant sa survie.

13 05 2016

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 8 Février 2017

 

 

C'est la première fois que le parti Socialiste, tout en disant qu'il veut assurer la victoire de la gauche, la conduira à l'échec.

Un contexte mouvant.

Lors des primaires de 2011en l'absence du candidat favori des sondages éliminés par une affaire de mœurs, c'est Hollande qui la relayé pour représenter la social démocratie qui caractérise aujourd'hui le PS. Il est important de connaitre cette orientation politique qu'a confirmé Hollande durant son mandat de président pour justifier de sa politique, car cela permet de situer l'opinion des forces politiques en présence quand il faut les classer dans un débat gauche/droite qui s'en trouve alors biaisé. Egalement les glissements du langage politique visent à dénaturer le sens premier de certains mots, révolutionnaire, réformisme, qui s'attachait à la lutte anti capitaliste, le premier par la force, le second par réformes successives. Souligner cela n'est pas anodin quand, Macron utilise le mot révolution pour signifier un changement profond dans le renforcement des droits des possesseurs des moyens économiques et financiers en les libérant des règlementations et prélèvements. Cela, afin de leur offrir une réduction des coûts de mains d'œuvre et une ample flexibilité pour libérer les énergies. Ces mots sont ceux de communicants contemporains pour ne pas dire de meilleurs moyens d'exploitation du travail des autres. Un autre homme politique utilise le terme révolution, c'est Mélenchon, pour faire comme il le dit, une révolution pacifiste par les urnes. C'est ce qui s'appelait le réformisme, tandis que ce mot a été repris par la droite pour signifier l'abandon du keynésianisme et faire avancer comme réformes profitables, bénéfiques, « l'égologisme », la loi du marché, la mondialisation et la marchandisation de l'existence. S'il c'est avéré inévitable de s'inscrire dans les modifications économiques, sociales et morales apportées par le développement des Savoirs et de la technologie qui les a accompagnées et permises, celles-ci ont permis une mise en compétitivité inégale, particulièrement en économie et le libéralisme c'est accommodé de la concurrence déloyale liée aux conditions d'existences des pays en compétitions sans aucune régulation sociale, convenant parfaitement au capitalisme. Ce ne sont pas les accords de OMC, ceux de l'Europe, du CITA ou du Tafta qui réglementent ces inégalités, puisqu'ils ne prévoient aucun coefficient d'ajustement de concurrence loyale ou pour être plus simple de lois sociales minimales ou de conventions collectives internationales. De cet ensemble de situations il en découle une remise en cause des protections sociales des pays de l'OCDE, de la souveraineté des peuples et c'est cela qui est qualifié de réforme par la droite.

Défiance.

Il n'est donc pas facile dans un tel conteste, que j'ai simplifié au maximum, de s'y retrouve pour voter, d'autant plus qu'il échappe à une majorité de citoyens, qui par une perception mal défini, faite autant de constatations individuelles que de ressenti à l'écoute des médias, ont à partir de 2005 engagé un processus de défiance qui c'est confirmé depuis 2009, mesuré par le baromètre de la confiance en politique des Français (CEVIPOF). Celui-ci fait apparaître une perception de défiance constante envers les institutions nationales et internationales, un sentiment négatif de la politique et ils n'ont confiance ni en la gauche ni en la droite (Macron a dû s'en inspirer, lui qui se réclame n'est ni de gauche ni de droite). S'ils demeurent intéressé par la politique ils n'ont pas le sentiment d'être écouté d'où cette la transcription politique d'opposition confuse dites antisystème qui fait école et qui n'a pas plus de valeur que la loi du marché, si l'on ne définit pas de quel système il s'agit. Dans un monde qui n'est dirigé que parce que j'appelle les « dominants systémiques » faits de mythes, d'idéologies, de concepts et que, quel que soit les hommes dont nous retenons les noms, comme ayant marqué leur temps. Ils n'ont été que des individus qui se sont inscrit dans les systèmes ou ont été cooptés par eux, sinon ils auraient été rejetés par les structures sociétales élaborées sur leurs bases. Dans ces conditions être antisystème est vouloir en changer suppose d'en avoir une idée claire, ce qui n'est pas le cas pour la majorité des citoyens et des peuples en général.

L'illusion d'un changement.

C'est dans ces conditions que nous voyons des citoyens choisir des hommes politiques qui promettent des changements et qu'ils se retrouvent encore plus soumis au système. Ceci est la constante d'une stabilité sociétale pour ne pas sombrer dans l'anomie. Or aujourd'hui devant la défiance et le rejet du corps politique comme des institutions, éviter l'anomie nous conduit vers la dictature d'une minorité coopté par le système et qui détient les pouvoirs. D'aucun parlent d'une élite aristocratique solidaire, œuvrant dans les pouvoirs politiques, économiques et médiatiques regroupant les facettes des « dominants systémiques » qui leur sont profitables et qui ont généré une « pensée unique », rejetant à la marge toute autre positionnement politique. Ceci conduit à dénoncer des boucs émissaires, nationalisme, immigration, identité, probité comme autant d'axes antisystème, mais il n'en est évidemment rien. Ils conduisent à des illusions comme celle de vouloir disposer d'une indépendance économique alors que nous dépendons en France à 70% de l'industrie pétrolière et presque à 80% de l'énergie nucléaire, l'un et l'autre dépendent d'un approvisionnement extérieur, un pour le pétrole l'autre pour l'uranium, sans parler du gaz dont les perspectives sont une dépendance proche de 70% de la Russie. Donc faire des promesses électorales franco-françaises sans tenir compte de la réalité des rapports de forces économiques dans lesquels nous engage cette dépendance, rend les promesses aléatoires si elles ne viennent pas en rupture avec le système dominant qui est le capitalisme qui utilise plusieurs artifices pour se maintenir dont la loi du marché et le libéralisme.

Pas d'opposition de fond de l'extrême droite au centre gauche.

Politiquement si les tenants du libéralisme "capitalistique" ont des approches divergentes ils n'ont pas d'oppositions de fond. Nous retrouvons donc tous les partis que nous classons à droite qu'ils soient souverainiste ou pas cela ne changera rien sur la main mise du système. Nous y trouvons donc les partis d'extrême droite au nombre de 6 dont le FN, ceux dit de droite au nombre de 11dont les LR, ceux du centre droit au nombre de 7 dont le Modem et l'UDI, ensuite ceux qualifiés improprement centre gauche au nombre de 10, dont le PS, Macron, PRG, les partis écologistes sauf EELV, FD de Bénnahmias. La rupture avec le fond vient avec ceux dit de gauche antilibérale, au nombre de 10 dont le Parti de gauche, le PC, Ensemble, EELV et les partis dit d'extrême gauche au nombre de 9, dont LO, NPA, Gauche révolutionnaire et Fédérations anarchistes. Un bon échantillon dont il est difficile de cerner l'électorat stable que l'on peut estimer au travers des primaires pour ceux qui s'y sont adonnés.

Une investiture incongrue.

Globalement dans une France devenue de droite plus ou moins social démocrate, l'élection de Hamon est incongrue, car elle ne reflète pas la sensibilité du PS devenu social démocrate et dont les députés historiques socialistes de « gauche » sont minoritaires, environ 12 %. Il n'y a là pas de quoi être assuré d'avoir des troupes qui se serreront derrière le programme défendu par Hamon qui ne leur convient pas, se sentant plus proche à 74 % du programme social libéral défendu par Valls.

Un piège.

Dans ces conditions le maintien de Hamon se transforme en piège pour la gauche, car son échec assuré renforcera l'élection des députés dit social libéraux du PS et marginalisera les chances de succès aussi minime soit-elle de la gauche dite anti libérale que représente Mélenchon. Chacun peut comprendre que la victoire de Hamon si elle doit emporter l'élection d'une majorité de député PS de gauche libérale opposé à son programme, la fronde changerait de camp et serait plus efficace que celle que menait Hamon et Montebourg contre Hollande. Hamon n'a donc aucune chance de porter à exécution son programme, son maintien ruine les quelques espoirs d'une gauche en rupture avec le système représenté par les propositions des insoumis et son succès signerait son impuissance à disposer d'un groupe cohérent en sa faveur à l'assemblée nationale .Les socialistes historiques du PS sont devant cette équation. Cambadélis a beau appeler du pied Mélenchon et essayer de renverser la responsabilité d'un échec du PS annoncé sur les insoumis, Mélenchon ne n'appellera pas en faveur d'un vote de Hamon dont il connait la faiblesse politique et les chances d'être arnaqués si celui-ci été élu.

Macron l'homme du système.

58% des citoyens réclament une honnêteté de leurs hommes politiques et 40% qu'ils tiennent leurs promesses. Face à la complexité que j'ai développée ce positionnement suffira-t-il à sortir de la gouvernance alternative des gens du système LR ou PS rien n'est moins sûr. Si malgré sa bonne position actuelle et la bonne grâce dont bénéficie le FN il arrive au premier tour c'est le candidat qui lui sera opposé qui sera élu, dans ce cadre les insoumis ont une chance, si les citoyens dans leur grande confusion en voulant voter contre le système n'élisent pas Macron qui en est l'homme par excellence.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 3 Février 2017

 

En réalité, autant la théorie économique que la réalité économique démontre à l’envi que l’économie de marché sans régulation politique efficace conduit au chaos. Et les citoyens n’ont pas besoin d’être experts pour savoir qu’ils ne veulent pas d’une société où régnerait une guerre sans merci pour être le «meilleur » pour être «compétitif », où la loi du plus fort, déguisée «en loi de l’économie », remplacerait les lois politiques.

Aussi, même si les médias s’entêtent à présenter l’idéologie libérale comme dominante, les foules prêtent plus volontiers l’oreille à ceux qui crient à l’horreur économique et nous désignent des coupables plausibles : multinationales, marchés financiers, progrès technique, spéculateurs, patrons… Mais cette « contre pensée unique » antimondiale, antieuropéenne, antiéconomique, abrutit plus le citoyen qu’elle ne l’éclaire, parce qu’elle se trompe de cible. En effet, une société horrible nous guette peut-être, mais l’horreur n’a rien d’économique, elle est politique. Elle résulte avant tout, des stratégies de pouvoir des gouvernements.

Car la pauvreté, le chômage, l’exclusion sociale ne sont inscrits nulle part dans les fameuses «lois de l’économie » ; ces fléaux résultent des lois des hommes que la politique a justement vocation à redéfinir en fonction des choix collectifs issus du débat démocratique. L’exclusion sociale a commencé de caractériser nos sociétés démocratiques bien avant la «mondialisation », bien avant la tyrannie des marchés financiers », avant le système monétaire européen et vingt ans avant le traité de Maastricht. Notre incapacité à combattre la montée du chômage était flagrante alors même que nous disposions encore des marges de manœuvres politiques qui se sont trouvées ensuite limitées par la nouvelle organisation de l’économie mondiale.

L’impuissance des politiques est un mythe, en partie élaborée et instrumentalisé par les politiques eux-mêmes, pour justifier l’immobilisme tant qu’il constitue la stratégie électorale la plus payante. Nous sommes puissants, c’est peut-être par-là que se dissimule la véritable horreur. Nous sommes encore et toujours dans la période de relative prospérité économique et de progrès technologiques prodigieux. Mais le bénéfice de ces progrès est de plus en plus inégalement partagé entre les hommes.

Notre crise n’est pas d’abord une crise de l’économie, mais une crise de la volonté politique, du courage politique, du débat politique, une crise de la démocratie.

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