Publié le 23 Juillet 2024

Au NFP de trouver un autre avenir.

 

Dans la recherche de la désignation d’un Premier ministre, le NFP ne semble pas au fait de la situation politique. Le monde est capitaliste, c’est-à-dire que tous les salariés du monde sont soumis à la même organisation d’exploitation.

Ce n’est rien de plus que la base élémentaire de recherche d’une plus-value en toute chose. Rechercher à vendre plus cher que la valeur d’estimation, en parvenant à produire le moins cher dont l’optimum fut l’esclavage et revendre sans aucune limite aux enchères de la vie que nous appelons, l’offre et la demande, qui se déroule avec des conflits permanents, allant jusqu’à la guerre. Rien d’anormal en cela, il n’existe à ce jour aucune mesure réelle du coût d’une production de biens ou de services. Toujours incapable d’en définir une, nous nous référons à ce que nous pouvons faire dans un temps donné, cela indépendamment des systèmes politiques qui l’admettent et l’accompagnent. Depuis 1980, l’économie de marché a remplacé la notion de capitalisme, c’est seulement de la communication. La finalité demeure la même, faire produire un bien ou un service à des citoyens qui n’ont pas de capital et recherchent un revenu, c’est à dire des prolétaires. Dans la dynamique exponentielle des savoirs, qui sont le résultat de siècles de développement d’enseignement populaire depuis la découverte de l’imprimerie, toutes les sociétés se sont stratifiées en deux classes sociales. Ceux qui disposent de temps libre, pour réfléchir et apprendre, avec un capital, qui sans investissements de son propriétaire s’étiole dans ses consommations. Ceux qui passent leur temps en recherche d’une ressource et n’en consacrent pas aux enseignements. Ceci est le résultat de 120 siècles d’évolution sociale économique que les découvreurs d’innovations et les penseurs ont marqués tout au long de celle-ci, et dont nous bénéficions toujours, telle la roue.

 

Cela peut-il changer ?

Certainement, mais pas dans l’état d’égoïsme dans lequel nous vivons, qui ne c’est développé, que pour satisfaire le marché. Tout, tout de suite, comme les enfants sans en connaître les conséquences. Ce fut merveilleux de jouer au petit chimiste avec des molécules et la nature pour poubelle, puis de jouer avec des particules pour entendre et voir au-delà de nos sens.

Toutes les technologies développées ces derniers siècles mises bout à bout préfigurent le développement d’une autre ère pour laquelle nous n’avons aucune clairvoyance, enfermée dans le consumérisme, dans l’égocentrisme, dans l’ignorance holistique du monde et de nos vies. Nous sommes accrochées à une information anxiogène du quotidien, comme s’il devait être étonnant que nos existences soient porteuses de drames. Tous ces drames sont vieux de plus de 120 siècles, seul l’usage des technologies qui les ont parcourus les distingue, et tous ont pour substrat la répartition de la Rareté.

Aucune organisation politique n’a pu en venir à bout. La première à s’y essayer fut en occident le Christianisme, la seconde la République, et depuis, disons 1930 le Socialisme.

 

Je rappelle ces évolutions, car Adam Smith a fait l’éloge de l’Animalité dans son axiome. Chacun met tout son être à rechercher ce qui va dans son intérêt exclusif. C’est ce que fait mon chien.

Dépasser cela demande la pratique de la solidarité égoïste, c’est-à-dire le socialisme, en mutualisant notre existence, car nous savons tous être interdépendants les uns des autres, et devrions savoir que notre épanouissement, notre créativité, notre inventivité, notre individualité en dépendent. Tout cela nous engage en retour vers les autres et non d’imaginer s’être fait tout seul. Ainsi collaborer est autre chose que se concurrencer qui nous a apporté la destruction nucléaire. Cela suppose d’autres rapports sociaux et d’autres finalités économiques que d’amasser de la monnaie pour s’offrir le confort que permet la pensée associative pour innover au fil des savoirs qui permettent la créativité sous la contrainte de ce qu’offre l’environnement en constante évolution.

 

Mais voilà, ce n’est pas l’histoire qui est tenace, mais notre construction psychique. Chaque enfant naissant porte son instinct animalier et le conservera toute sa vie. Il sera prêt à ressurgir dans les expressions les plus asociales, et dans les formes paradigmatiques socialisées. Il reconduira des paradigmes sociaux et économiques du rapport dominant/dominé la source d’inégalités dans le cadre où il n’y a pas d’abondances, mais la rareté. Le capitalisme ou la loi du marché ne sont que la marque du dominant sociétal, ne nous en déplaise. Ne pas reconnaître cela ou ne pas l’admettre c’est se priver de possibilités civilisationnelles autres que l’exploitation des uns par les autres comme nous le faisons en exploitant la classe salariale. Sortir de ce cadre ce n’est pas faire la révolution politique, mais celle du psychisme dans les relations interpersonnelles sociétales, politiques et économiques. L’émulation de la capabilité de chacun doit se combiner pour se réorganiser en permanence au rythme de l’incidence de nos actions sur notre environnement, plutôt que de s’assoir sur la servitude du salariat, qui lui-même doit devenir entreprenant et non asservi pour que l’espèce humaine collabore en civilisant nos instincts animaliers.

La raison essentielle du rapport dominant/dominé est que l’économie n’a pas de référence normative réelle en dehors du temps et c’est donc le rapport de force et le conflit qui fixent la redistribution et sa récupération par le capital pour établir une valeur marchande de nos consommations.

Or tout le vivant recherche pour exister et vivre de l’énergie dans le meilleur rapport énergétique d’économie pour obtenir ses besoins. C’est là une motivation bien plus essentielle que celle de la recherche du profit, car elle retire de la nature que l’indispensable.

 

Le socialisme par la révolution a tenté d’inverser le cours des comportements instinctifs animaliers de nature si bien défini par Adam Smith, pour établir la forme communisante de la solidarité égoïste. Le socialisme réformiste en France n’a vécu que deux années, 82, 83, avant de devenir un parti démocrate social que les politologues et journalistes ignorants ont appelé le socialisme par souci de dévalorisation du socialisme historique, auquel c’est prêté le PS à partir de 84 en conservant son acronyme.

Au pouvoir, il a pratiqué la redistribution, c’est-à-dire le processus où le capital distribue des revenus de gré ou de force et les récupère au triple. Les gouvernants de droites préfèrent la productivité et la réduction des charges. Quant aux entreprises quel que soit les gouvernants, elles ne renonceront pas à leurs profits et se réorganisent en utilisant la technologie en lieu et place des salariés, et externalisent quand elles le peuvent.

 

C’est dans ce cadre que Mélenchon a redonné une espérance dans la renaissance du socialisme réformiste.

En 2015 j’écrivais ceci : je pensais et je pense toujours que Mélenchon a entre les mains cette possibilité de désigner un nouvel horizon, mais il faut rompe, sans dénégation, avec les images du passé, et transformer le socialisme réformateur et révolutionnaire en un parti qui puisse offrir une vision à long terme de la société en redistribuant les pouvoirs oppressants entre les mains du peuple qui ne peut se passer de ses élites dans la perspective d’un monde que les É.-U. et la Chine sont en train de se partager et qui exige que l’Europe n’en soit pas pour un, le vassal, pour l’autre, un marché à conquérir.


Pour cela il faut créer une dynamique, mais pas sur les bases de nos archaïsmes mêmes s’ils sont justes, mêmes s’ils sont nécessaires pour plus de justice sociale.

Ainsi, la création dans l’urgence du NFP semble y convenir. Mais ne nous y trompons pas sans l’effet catalyseur de la RN, chacun privilégierait encore son parti, et la nomination au siège d’un Premier ministre témoigne de la fragilité de ce rassemblement de partis.

L’urgence n’est donc pas de devenir les gouvernants du pays sans majorité au parlement ni de s’imaginer que la vieille formule de l’augmentation du SMIC, le blocage des prix et la taxation des riches vont changer la donne. Nous l’avons déjà fait et le capital a tout repris.

En l’état actuel de l’Europe et du monde, tout parti qui accédera au gouvernement échouera, car il ne touche pas au fond, émettre la monnaie nécessaire pour financer des activités d’intérêt général, car il ne manque pas de besoins. Affronter les conséquences du changement climatique, la pollution, les changements qu’engage la lutte contre le réchauffement planétaire et le développement exponentiel des nouvelles technologies. Elles entraînent le paradoxe de fragiliser, à la fois, les capacités économiques et les emplois salariés disponibles qui sont la source principale des finances publiques ou du capital privé par la consommation. À ne compter que sur eux, même en accélérant la circulation de monétaire, il n’y aurait pas assez de monnaie disponible pour faire face aux urgences. Le futur exige la réduction du temps de travail et une source de revenus complémentaire indépendante du seul travail, par un enseignement continu des citoyens. L’avenir du monde repose sur les savoirs, et ce n’est pas le jeu des douze coups de midi, aussi sympathique soit-il.

Déjà en 1999 j’écrivais ceci : En 1982, durant mon activité de militant, j’en retirais la problématique suivante. Si dans le futur, par nos nouvelles technologies, dix millions de personnes suffisent au fonctionnement de l’économie, et que l’espérance de vie s’allonge, quelle sera la source de revenus des citoyens ?

Cette idée de création de richesse intellectuelle, source de revenu individuel direct, me revint à l’esprit.

Par les seuls prélèvements sur le travail salarié essentiellement par la consommation quand il est client et non marchand qu’assurent les services publics, les salariés n’auraient plus un sou pour vivre s’il fallait retirer sur eux le financement des défis que discutent les COP. Il en est de même pour les services de santé face aux innovations à venir et autres qui s'engageront face à un vieillissement continu de la population. Le recul de l’âge de la retraite est typique de l'incapacité des gouvernements de droite d'innover au-delà des contraintes européennes et de la finance (agence de notation). Cela démontre les insuffisances des politiques de redistribution qui sont aussitôt récupérées par le capital, comme tout ce qui pourra se faire par quelques partis que ce soit. Réformer cela demande une vision holistique à long terme du développement de notre société dans l’Europe et dans le monde. L’on ne peut pas y parvenir en se préoccupant que du quotidien immédiat, même si cela doit être fait pour satisfaire aux citoyens qui ont pâti des mesures des gouvernements précédents. Il ne faut pas s’imaginer que cela sera un changement de politique de la redistribution. Le capital mettra seulement un peu plus de temps pour récupérer ce qu’il a été obligé de consentir.

Si le NFP veut durer dans le temps et constituer une vision et une espérance pour le monde salarial, ceux qui le constituent doivent avoir un autre intérêt d’avenir que leur seul parti. Nous savons que la redistribution n’a qu’enrichi un peu plus le capital, même si chez celui-ci il y a autant d’inégalité que chez les salariés. À aujourd’hui, le capital reste indispensable pour entreprendre, c’est-à-dire une masse financière pour une réalisation privée ou publique, qu’elle que soit la forme sous laquelle nous la distinguons, la forme de cotisation comme à la Sécu ou les mutuelles et autres assurances, ou sous la forme de prélèvements publics.

Pour mieux comprendre, il faut savoir que le prix client n’est pas le prix du produit, mais celui de toutes les charges et du capital qui a servi à sa production. Nous n’achetons pas le prix d’un produit, mais les besoins économiques de tous ceux qui ont concouru à son élaboration essentiellement salariale. Aucun produit ou service n’a de prix intrinsèque, sa valeur réelle est la quantité d’énergie qu’ont consommé les hommes ou femmes qui ont participé à son élaboration. Quand il nous est promis des rabais, des soldes, des promotions, des prix les plus bas, sachons comprendre que cela conduit à réduire des charges, dont du temps de travail, donc des emplois salariés, puisque le prix client c’est la vie économique de ceux qui produisent. Faire la révolution n’est donc pas prendre le pouvoir politique, pour refaire la même chose plus ou moins équitable, mais donner une valeur réelle de base au travail qui se mesure en énergie, comme nous avons le mètre, le kilo, le litre, etc.

La redistribution du capital historique, financier ou de création monétaire pure retourne toujours au capital par le principe de la loi du marché lors d’un achat par tous les clients. Ceux-ci, qui sont en masse les salariés, sont satisfaits dans leur majorité de ce système de répartition, car la plupart disposent du confort, et de patrimoine qu’ils ont payé trois fois le prix qui leur a été distribué par le capital pour produire un bien ou un service.

Il en est ainsi dans le monde, cela ne tient pas à de méchants capitalistes, mais à des comportements innés que nous partageons avec le vivant. Obtenir pour soi ce dont on a besoin en dépensant le moins possible pour bénéficier d’une plus-value à discrétion.

Vouloir modifier ou changer le capitalisme comme le souhaitent 92 % des citoyens, en se comportant comme tel de nature, n’est pas gagné. Il y a donc toute une philosophie de vie à changer et à élaborer pour le futur en faisant face aux défis de nos conséquences d’économie capitalistique.

Les acteurs du NFP ne me semblent pas du tout prêts à cela arcbouté sur un programme avantageux dont je doute que tous ses acteurs restent toujours d’accord, au-delà de la nécessité qui les ont contraints à sa création. Il sera repris par le capital, car la structure économique est faite pour cela et satisfait aux comportements de nature que nous portons.

Si le NFP veut devenir « la lumière de la nouvelle ère » qui se développe dans le monde, il va falloir qu’ils dépassent le seul marxisme et se mettent à agiter, ce qui fait notre force d’innovation, la pensée associative, car notre monde s’arme et la démocratie recule.

Comme quoi au-delà de la satisfaction militante de suffire au quotidien des citoyens, des enjeux holistiques, qui leur échappe tant l’information est médiocre, demande autre chose que de disserter sur l’incongruité d’un parlement sans majorité

 

 

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 8 Juillet 2024

Principe de réalité.

 

Les analyses de chaque parti satisfont à l’attente de leurs partisans, loin souvent des réalités factuelles, car il faut remercier naturellement ceux qui par force de convictions ont porté leurs voix ou leurs efforts militants de soutien.

Mais les chiffres sont tenaces. La France est majoritairement de droite, nous le savons et vit dans le paradoxe de souhaiter réformer le capitalisme à 92 % tout en votant en permanence pour les partis qui le soutiennent. Le programme du NFP, pour ceux qui l'ont lu, porte une rupture réformatrice du capitalisme, mais ne s’en détache pas. La seule raison suffisante pour ne pas y parvenir repose sur dans l’immédiat, une impossibilité structurelle et psychique.

Structurelle parce que chaque citoyen agit tous les jours en capitaliste, et qu’une révolution du système pure et dure est impensable, compte tenu du positionnement politique des citoyens. Psychiquement parce que leur esprit n'est motivé que par l'aspect jouissif du confort apporté par le consumérisme.

 

Dans les différentes déclarations, La RN confirme son implantation dans la société française. Ce n’est plus une affaire de colère de mécontents, mais bien d’un encrage de comportements et pensées fascisantes. Électoralement, il est le premier parti du pays en voix. C’est une donnée qui ne souffre plus de spéculation.

 

Ensemble se félicite de ne pas s’être écroulé, et le doit essentiellement aux jeux de désistements.

 

Le NFP avec ses 7 millions d’électeurs, contrairement aux affirmations de Mélenchon n’est pas en position de pouvoir porter à exécution son programme. Certainement que les militants attendent cela, mais nous rejouerions un mitterrandisme bi, en plus sans majorité parlementaire.

Si le Premier ministre était choisi dans le NFP, ce serait enterrer cette nouvelle chance de promouvoir un nouveau parti socialisant réformateur du capitalisme en l’état de l’opinion des citoyens.

Nous importons plus que ce que nous exportons, les relances sociales des 100 premiers jours creuseraient ce déficit.

Nous oublions toujours que chaque rémunération salariale accordée retourne dans l’escarcelle des capitaux qui les ont financés, majorés.

Nous oublions toujours que chaque taxe des entreprises et autres capitaux sont financés par la consommation des ménages salariaux essentiellement.

 

Caricaturalement, si j’ai un vase à col de cygne, quoi que j’y mette à l’intérieur, tout prendra la forme d’un vase à col de cygne. Il faut donc que son contenu soit capable d’infléchir la forme du vase.

Le programme du NFP contient cela, mais pas les moyens d’y parvenir en l’absence d’une majorité parlementaire et d’une population clairement consciente de l’enjeu.

Le NFP est devant ce dilemme, une attente des populations dont la mise en application immédiate causerait à moyen terme l’échec du NFP.

La peur du fascisme a mobilisé les forces socialisantes sur un programme et une stratégie de barrage à la RN, mais il doit se consolider pour les échéances de 2027 afin de retrouver une majorité parlementaire. Prendre le gouvernement dans les conditions actuelles relèverait d’un suicide programmé.

J’ai conscience de la difficulté que mon point de vue soit entendu, mais c’est autant la réalité des chiffres que la limite du pouvoir d’un Premier ministre sans majorité. Vouloir changer le monde, ouvrir une nouvelle ère ne peut pas se faire sur un emballement émotionnel aussi sympathique soit-il.

 

À mon sens il appartient à Mélenchon de consolider le travail qui a été accompli depuis des années pour que ce ne soit pas vain, en voulant aller plus vite que les moyens dont le NFP dispose.

Si la partie du programme qui serait mise en application ne peut modifier le contenant, malgré les avancées sociales, les citoyens se retrouveraient dans la même situation. Ils diraient comme ils l’ont fait avec Mitterrand que le NFP à échoué et oublieraient ses apports, car ils auraient étaient repris par le capital, comme ils ont oublié la cinquième semaine de congés, les trente-cinq heures, etc.

 

Alors autant que le président prenne un Premier ministre dans son camp, Edouard Philippe n’attend que ça, que placer le NFP dans un piège.

Je comprends parfaitement que cela demande aux 7 millions de citoyens qui ont voté NFP d’en chier encore durant 3 ans, que de ruiner des chances de changer de monde.

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 3 Juillet 2024


 

Trente-quatre ans pour que le capitalisme vainqueur génère ses démons.

Dans notre société prospère et consumériste, l’identification s’effectue par sa propension à consommer. Par le statut social qu’offre le travail, et les plus faibles, les plus fragiles, les mal-nés sont les exclus, les perdants dans les luttes que crée la rareté. Face à cela, certains deviennent de riches criminels ou délinquants pour ne pas y succomber.


 

Nous savons que la variation d’un élément de notre ensemble se répercute inévitablement en générant des retentissements inattendus. Les exclus engendreront des modifications dans l’organisation de l’ensemble d’une population, comme, le sécuritarisme qui est l’usage idéologique et électoral du besoin de sécurité. Nous rechercherons une réponse policière à un problème socio-économique. Il se confond avec le maintien de l’ordre public, dont la fonction n’est pas de maintenir les exclus dans la misère. Cette confusion engendrera l’autoritarisme, le fascisme et nous accablerons nos élus d’inaptitudes que nous accuserons de nos propres turpitudes.


 

J’écrivais cela en 1999 en ayant observé des propositions fascisantes soutenues par le FN qui lentement par une information émotionnelle s’est ancré dans la mémoire des citoyens. Souvent en aparté ils admettaient le bien-fondé des observations politiques du FN, mais n’osaient moralement pas faire le saut du vote. Laurent Fabius lui-même avait admis la justesse de certaines critiques qui n’avaient que le tort d’être portées par le FN.

Réélu en 2018, Marine LePen l’a bien compris et entreprend la réhabilitation sous l’impulsion Eliot, sans rien changer sur le fond de commerce d’un parti d’extrême droite porteur de valeurs fascisantes, Définition : Extrême droite .

Deux partis lui ont servi de tremplin, l’UMP avec Sarkosy qui en quête de voix glisse vers des choix d’extrême droite, même clairement pétainiste pour se faire réélire contre Hollande. J’avais écrit ceci en 2012, Chacun se souviendra, car l’histoire retiendra cette date comme étant celle de celui qui commença son mandat dans la résistance française avec Moquet, pour le finir avec Pétain.

Ensuite les socialistes, qui jusqu’à la mi-mandat de Hollande se présentent toujours comme socialiste et entretiennent une confusion sans jamais dire qu’ils sont devenus sociodémocrates à partir de 1984. Cette confusion entraine le rejet du socialisme fondateur de l’élection de 1981. Alors, que ce sont les citoyens qui, en ayant eu une augmentation de revenus salariale, ont creusé le déficit record des échanges extérieurs par leur consommation, puis en ayant peur de la nationalisation des banques, ont causé l’échec du projet de 1981. Cela a conduit le PS à gérer le capitalisme en devenant social-démocrate à partir de la nomination de jacques Delors.

Dans l’esprit des citoyens soumis à une information tronquée et ne faisant aucun effort de recherche pour éclairer leur lanterne, alors que sur le net toute l’histoire politique du monde si trouve. Si bien qu’aujourd’hui encore, pour eux, c’est l’échec de la gauche au pouvoir et des socialistes, sous-entendant du socialisme en général. D’où ce discours récurant de mal-instruits politiques, la droite et la gauche ont géré et échoué, autant essayé la RN. Ce rappel rapide, pour dire que rien ne vient jamais seul et spontanément. Je ne vais pas en minimiser la performance de la RN qui a su retirer des événements des avantages pour emmener les partis sociaux-démocrates, PS/84, UMP/LR entre autres sur son terrain de prédilection le sécuritarisme, l’autoritarisme et l’immigration, l’exemple le plus prégnant et le positionnement de Ciotti au côté de la RN. Le jeu des médias comme source première d’information politique des citoyens à 96 % n’est pas innocent.

Dans ce cadre Mélenchon fut la tête de turc diabolisé et mis au rang des extrêmes gauches, Définition : Extrême gauche alors que politiquement il n’a jamais été un révolutionnaire et n’a pas de filiation gauchiste historique. Il est celui qui a porté dans la débâcle sociale-démocrate de gauche l’espérance d’une reconstruction d’un socialisme réformiste humaniste vers un avenir à édifier avec les citoyens qui désirent un autre monde.
Cela dans une France majoritairement de droite qui, sous l’impulsion d’une politique des gouvernements successifs du président Macron, par déception ont franchi le Rubicon vers l’extrême droite.

Pourtant l’important reste dans l’ombre des discours de communicants où chacun promet la même chose à l’exception du NFP qui se positionnant vers un autre avenir, n’en reste pas moins tenue par la réalité d’un monde dominé par la finance à laquelle l’Europe et la France n’échappent pas.


 

L’ensemble des événements qui se développent sous les contraintes environnementales, notamment avec le développement technologique offrant à profusion des informations qui bouleversent le vieux monde d’après-guerre et celui des populations nécessairement conservatrices de nature, vont générer une nouvelle ère. Le savoir et la connaissance seront les nouvelles sources de revenus complémentaires, comme l’ont été les services et la société des loisirs, à laquelle, il est bon de le souligner que les gouvernements de droite s’y sont toujours opposés, que ce soit les réductions du temps de travail, les congés, la retraite ou l’indemnité chômage.

Seul le socialisme a apporté ses évolutions sociales, tout en échouant pour sortir les salariés de l’exploitation libérale capitalistique, qui ces trente dernières années ont vu l’explosion des milliardaires bénéficier des politiques d’austérité des revenus salariaux.

Mais, pour l’instant, les populations sont fermées à cette nouvelle économie de la connaissance et des savoirs. (la France a refusé l’éducation permanente en 1969), dans ce cadre nous n’aurions pas aujourd’hui un parti fascisant aux portes du pouvoir et des citoyens dans l’ensemble nageant dans la confusion et passablement inculte de son histoire socio-économique.

Une époque va s’achever, celle d’un monde assit sur l’exploitation de la valeur travail, sans que nous sachions quand cela surviendra et ce qui y suppléera ou complétera. La seule inquiétude est que cela ne puisse pas se faire sans un conflit majeur à cause de cette inculture des populations du monde où la démocratie recule.

Pour chagriner mes contradicteurs, je leur expliquais que même si la RN prend le pouvoir, économiquement il échouerait comme les autres. Nous pouvons être assurés de cela, alors ayant tout essayé en reviendrons-nous à voter pour dieux.

Le monde est « capitaliste », le capital distribue des revenus et récupère trois fois plus. La conséquence en est que les états au lieu d’émettre la monnaie qui leur est nécessaire pour réaliser les projets que les citoyens leur ont confiés par les élections, qu’ils empruntent aux investisseurs. Ils empruntent à ceux qui ont des capitaux disponibles ou de l’épargne. Aujourd’hui l’endettement en France est de + de 3000 milliards €, soit 110 % du PIB. C’est à dire la somme d’impôts que les citoyens ayant un revenu auraient dû régler pour que le pouvoir des citoyens remplissent leurs missions politiques qui lui a été confié par des élections.

Seuls, ceux qui disposent d’un revenu paient les impôts directs et la TVA. Ce sont donc les 31 millions de salariés, plus 1,5 million de diverses activités. Au total, 32,5 millions de foyers fiscaux.

Pour ne pas avoir de dettes publiques, chaque foyer fiscal devrait régler la somme de 3000 milliards divisés par 32,5 millions de foyers fiscaux, égal 92 306 € annuel ou 7 692 € mensuel.

Selon les chiffres de L’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE), le salaire moyen en France en 2024 est d’environ 2 587 euros net par mois, soit 39 800 euros brut par an. Cette comparaison se passe de commentaire.

Mais politiquement, cela signifie que le besoin de financement public pour réaliser les projets et services votés ne peut pas être assuré par le système fiscal en vigueur, TVA + impôt direct. Pour un salaire moyen, chaque foyer paie 27 % d’impôt direct et 29 % de TVA soit 1448 € mensuel. L’impôt sur les sociétés représente 21 %, soit 543 €, qui doivent venir s’ajouter aux 1448 €, car ce sont les salariés qui l’achètent quand ils sont clients. Au total le financement public est assuré par chaque foyer pour un montant de 1448 + 543 = 1991€, et il reste 22 % d’autres recettes. Le budget de l’état en 2023 était de 348 milliards €, soit par foyer fiscal 10 708 €. Les réalisations se sont élevé a 453 milliards € le solde négatif est de – 105 milliards € que l’état devra emprunter Budget de l'État | budget.gouv.fr . Naturellement ces moyennes ne reflètent pas la réalité individuelle de chaque foyer, ce n’est qu’un flash indicatif pour que chacun se fasse une idée de ce dont aucun candidat ne débat et qui démontre que l’augmentation ou la diminution des impôts sont une chimère s’ils ne sont pas traités socialement et si l’on ne recourt pas à la création monétaire pure, ce qui est interdit par les accords de Masstricht, pour financer le budget nécessaire à l’État pour engager les services et besoins du pays en complément de l’activité économique entrepreneuriale.

Ce flash explicite clairement que le travail ne suffit plus pour assurer le financement des besoins d’une société qui rencontre des difficultés écologiques et s’ouvre sur une nouvelle ère. Les recettes programmatiques de la RN et de la droite, en général et même des sociodémocrates sont du recuit capitalistique. Changer de paradigme pour comprendre qu’il ne manque pas de travail dans aucun pays du monde, demande de responsabiliser les citoyens et de leur donner le pouvoir sur les moyens financiers nécessaires à la créativité et à l’innovation, ce qu’ils ont refusé en 1984. Ils ont aujourd’hui les conséquences de l’aboutissement de leur choix d’en appeler aux seuls investissements capitalistiques, s’enrichissant sur des politiques d’austérité qui ont favorisé les consommations délocalisées avec leur cohorte de difficultés, au-delà des échanges commerciaux équitables, qui ne sont pas l’enjeu des grands groupes internationaux.

Ce n’est pas en jetant de la poudre de perlimpinpin sécuritariste autoritariste et immigrationniste à une population citoyenne jouissive et égologiste (égoïste) que la circulation monétaire qui profite au capital va changer.

Ces citoyens qui portent la RN et Ciotti, ils vivent dans un pays socialement confortable pour lequel dans leur histoire POLITIQUE ni l’un ni l’autre ni ont concouru. Le défi de Mélenchon est de taille, il n’a pas de baguette magique et quand il propose la révolution citoyenne, c’est de la même teneur que ceux qui ont apporté la république, seuls face au monde, pour avoir su s’appuyer sur ce siècle dit des Lumières, c’est-à-dire sur le savoir. La même démarche est en cours et il semble peu probable d’éviter un conflit majeur dans le jeu des nations que renforce le nationalisme, parce que nous avons laissé la mondialisation se faire avec des politiques libérales capitalistiques loin du souci d’évolution sociale des pays concernés. Cela l’a rendu impopulaire et même être refusé comme source de nos maux, comme si cela était possible. L’Europe en est la démonstration, la droite qui y a été toujours majoritaire n’a jamais su imposer une uniformité sociale, jouant la carte de la compétition entre pays, ce que nous ont rappelé les agriculteurs. Pourtant sans la mondialisation nous ne mangerions ni pomme de terre ni de tomate et j’en passe à contrario.

Il est donc bien triste d’observer que le débat politique se passe dans l’urgence d’empêcher la RN d’avoir une majorité absolue au parlement, alors que nos difficultés sont de disposer de moyens financiers pour sortir du joug du pouvoir du capitalisme financier.

S’il n’est pas honteux de reconnaître l’ascension de la RN qui a su retirer le bénéfice d’une déception quasi générale, il en est de même pour Mélanchon qui, dans la nasse socialisante, est parvenu à porter et maintenir à flot un socialisme réformiste qui dans l’urgence sacrifie sa pensée politique pour préserver la France d’un parti aux relents fascisants, qui, si nous avions était dans une situation politique semblable à celle de la guerre 40/45 aurait été collaborationniste. Ce n’est pas là une maladie, ceux qui l’ont été n’étaient pas des salops, ils étaient convaincus d’un bon choix, comme le sont tous ceux qui renverraient tous les musulmans sans distinction du droit du sol, que la RN remet en cause. Beaucoup d’hommes politiques ont compris que si l’on a changé d’acteurs, l’on n’a pas changé de paradigme, et nous savons d’expérience ce qu’il en a découlé, ce qui justifie qu’il y ait eu autant de désistements.


 

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Rédigé par ddacoudre

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