Publié le 30 Décembre 2024

Critiques de la Ve République.

Aucun gouvernement de la Ve République n’a suscité autant de critiques, pour rester courtois, bien que certains n’hésitent pas à être très directs. Je ne dirais pas que ces critiques sont injustifiées, car nous avons l’impression de vivre dans une comédie burlesque. J’ai écrit quelques mots à ce sujet, mais je ne pense pas qu’il soit utile d’y revenir plus longuement. Cela dit, j’ai apprécié l’article de Nabun, intitulé « Eh bien dansez maintenant… ».

La Presse Politique et les Gouvernements.

La presse politique ne manque pas de critiques, aussi bien sur la forme que sur le fond. La situation s’y prête, et à moins de chercher une alliance avec le RN, nous risquons d’assister à une valse des gouvernements d’ici juillet 2025, comme l’écrit Nabun. À moins, bien sûr, que Macron décide de partir, ce qui amènerait son successeur à dissoudre le Parlement. Mais ce n’est pas là mon propos.

Critique de la Politique Actuelle.

Si je participe à la critique d’une politique que je ne partage pas en étant socialisant, je m’en prends au président et à ses gouvernements, non pas en tant que personnes, mais en tant qu’agents d’application d’une politique pour laquelle les citoyens se sont prononcés au second tour des élections présidentielles. Même si cette élection s’inscrivait dans une logique du « moindre mal ». Ils ont ainsi pris leurs responsabilités pour cinq ans, et, sauf circonstances exceptionnelles, il n’y a aucune raison que le président démissionne.

Détournement des Élections.

Les élections européennes, comme c’est souvent le cas des élections municipales, cantonales et autres, ont été détournées de leur objectif initial. La politique nationale y est souvent introduite, et les appels à la démission, suite à la victoire de l’opposition dans des élections locales, ont toujours fleuri. C’est un jeu politique de mauvaise qualité, source d’instabilité, comme l’idée de Mélenchon de vouloir destituer un président qui ne respecterait pas ses engagements programmatiques. Ce n’est plus des hommes politiques qu’il nous faut, mais des devins, comme Nostradamus ou Baba Vanga.

Réalités Géopolitiques et Ajustements Politiques.

Cela me donne l’impression d’être dans une cour de récréation, mais ce qui est dit est dit. Je suis conscient que ce que j’écris peut être désagréable. Mais qui peut aujourd’hui garantir que, sur une période de cinq ans, la situation géopolitique restera la même que celle qui a permis d’élaborer un projet politique ? Tout projet politique doit pouvoir être ajusté en fonction des réalités existentielles. Cela ne signifie pas renoncer, mais ne pas dégrader une réalisation réformatrice par dogmatisme.

Influence des Médias et Abandon de la Citoyenneté.

En précisant cela, je parle bien sûr des acteurs sociaux et économiques qui, en grande majorité, abandonnent leur citoyenneté sous l’influence et la manipulation des médias, qui façonnent leurs opinions. J’enfonce une porte ouverte. Tout le monde se rend compte que nous sommes dans des combats de communicants. Cela me rappelle qu’en 1990, j’avais proposé à mon secrétaire général de créer une télévision, car le combat se jouait dans les médias, pas dans les tracts. L’avenir m’a donné raison : les organisations syndicales sont désormais quasi inexistantes pour établir un rapport de force, faute d’adhérents, qui ont subi le matraquage médiatique. Qu’un salarié ose maintenant dire qu’il n’a rien à devoir aux syndicats !

La Stigmatisation des Politiques.

Dans ce jeu politique, il est facile de s’en prendre à ceux qui se sont mis en avant pour briguer des responsabilités politiques. Ces dernières années, orchestrées par le FN et maintenant le RN, ont véhiculé l’idée qu’il n’y avait que des « pourris ». Cette idée s’est imposée sur des cas particuliers, généralisés par ceux qui avaient des raisons légitimes de ressentir de la rancœur et ont utilisé la politique comme exutoire, en rendant responsables les hommes politiques de toutes leurs déceptions personnelles, qu’elles soient dues à la peur, à la faiblesse ou à toute autre cause.

La Thématique Sécuritaire.

Il est indéniable que la thématique sécuritaire a servi de liant psychologique pour maintenir la population dans la crainte, amplifiée par les médias, qui entretiennent une vision constante de l’augmentation de la violence. Depuis quarante ans, on entend dire que cette violence augmente, et pourtant, si c’était vrai, tous les citoyens devraient être en prison.

La Curée Médiatique.

Je ne me laisse pas prendre à la curée médiatique, que ce soit pour Sarkozy, Marine Le Pen, ou tant d’autres. Les saints, ça n’existe pas. Paul, dans la Bible, en est un exemple. Chaque jour, nous sommes confrontés à des drames rapportés par les informations, mais ils ne nous coupent pas l’appétit ; ils s’inscrustent dans notre conscience et produisent un effet multiplicateur, qui satisfait nos amitiés ou inimitiés politiques.

La Fatigue de la Critique Médiatique

J’avoue que cette information médiatique qui fustige les hommes politiques me fatigue. Non pas qu’elle ne soit pas utile, car ces personnes publiques s’engagent, mais elle est fausse, car elle ne rend responsables qu’eux de nos problèmes, comme si les citoyens n’étaient en rien responsables. Or ce sont nous, les citoyens, qui sommes responsables de la situation actuelle, puisque nous l’avons choisie à travers nos votes successifs. Ce n’est pas parce que les élus et les partis s’engagent à apporter des solutions que nous devons leur attribuer l’entière responsabilité. Cette vision que nous cultivons est erronée, car elle corrompt les analyses et nous fait oublier notre rôle de citoyens dans la vie sociopolitique.

La Responsabilité Citoyenne.

Quand seulement 7 à 9 % des citoyens s’intéressent au syndicalisme, ils se privent de moyens pour lutter contre les inégalités sociales, et pourtant ils demandent à ceux qui créent ces inégalités d’y remédier. La participation citoyenne ne se limite pas à « je vote, puis je pars en vacances politiques jusqu’à la prochaine élection ». Tout ce que nous vivons depuis 1984 est le résultat du vote des citoyens. Je ne vois pas pourquoi je les exonérerais de leurs responsabilités d’électeurs en accusant uniquement les élus. Si j’ai fait une parenthèse sur la sécurité, c’est parce que l’on invite les citoyens à se protéger de tout, et si un risque survient, de chercher un responsable à indemniser. C’est pour cela que les chirurgiens font signer des décharges, que des maires démissionnent, etc., et que les hommes politiques sont systématiquement ciblés.

Heureusement qu’il y a des citoyens pour assumer des responsabilités politiques.
Abandon de la Citoyenneté et Montée du Fascisme.

Heureusement qu’il y a des citoyens pour assumer des responsabilités politiques, surtout en cette période d’abandon de la citoyenneté par une majorité d’entre eux, qui dure depuis des années et a laissé place au fascisme. La déception, qui a suivi la chute de l’URSS pour la gauche, a laissé un vide que le PS n’a pas su combler en passant à la social-démocratie, abandonnant ainsi la lutte contre l’exploitation de l’homme par l’homme, représentée par le libéralisme capitalistique. Cela a conduit à la situation actuelle, où les citoyens veulent que l’on tienne compte de leurs opinions, mais ne vont pas dans les lieux où elles peuvent se formuler : syndicats, partis, ou autres associations d’intérêts citoyens. Ils se contentent de commenter les statistiques de l’opinion publique, réalisées par les sondeurs et diffusées par les médias.

L'Adhésion Syndicale et l'Échec des Gilets Jaunes.

L’adhésion syndicale est désormais perçue comme une simple carte d’assurance salariale, et la ferveur s’est éteinte. L’échec des gilets jaunes en est une démonstration. Seuls, sans structure, certains partis ont apporté un soutien, mais l’on finit par n’aboutir à rien. Les leaders ont disparu, rentrés dans l’ombre. Si les syndicats survivent, c’est par la volonté politique d’avoir des interlocuteurs représentatifs historiques.

Les Fonctions Électives : Carrière ou Conviction.

Alors, on peut rire du gouvernement Bayrou, même si on devrait en pleurer, mais il y a deux façons d’assumer des fonctions électives. Il y a ceux qui y trouvent une carrière à poursuivre et qui adoptent une vision carriériste, et ceux qui s’y engagent par conviction. Ces derniers n’en retirent pas moins une satisfaction personnelle, car sans elle, ils ne pourraient se dévouer à leur conviction. Mère Teresa, bien que sainte, devait retirer une satisfaction personnelle de ses actions, car ce n’est pas un choix conscient mais une nécessité inhérente à l’être humain.

Jugement des Hommes Politiques.

Je ne côtoyant plus d’hommes politiques en exercice, je ne porte aucun jugement sur leurs personnes, tant il est difficile de juger sans connaître la place de chacun dans ce processus, notamment celle du conjoint, s’il y en a un.

Attachement à la Démocratie et Perception de la Classe Politique.

Bien qu’une large majorité des Français reste attachée à la démocratie, cet attachement est mis à l’épreuve par la perception d’une classe politique déconnectée des préoccupations des citoyens. Pourtant, il s’agit là d’une assertion dénuée de fondement de la part de citoyens dépourvus de réactivité politique. Nous n’élisons pas des représentants pour qu’ils connaissent le prix du pain. La majorité des citoyens ne s’engagent ni dans les partis politiques ni dans les syndicats, acteurs essentiels de la vie sociopolitique. La démocratie, ce n’est pas simplement donner son opinion à travers des sondages, c’est aller débattre dans les partis, les syndicats ou toute autre association d’intérêts citoyens.

Développement de l'Individualisme et Boucs Émissaires.

La politique du développement de l’individualisme a fait son chemin, et faute de sentiment d’appartenance à une classe sociale, les citoyens se sont tournés vers leur famille. Ils ont demandé à l’État et aux entreprises de s’occuper d’eux, espérant qu’elles inventent demain. Dans cette voie, la déception, l’amertume et la haine ont conduit certains à trouver des boucs émissaires, comme les immigrés ou les abus sociaux. Comme si ces derniers étaient responsables du déficit public accumulé depuis 1976, qui justifie les mesures d’austérité depuis les accords de Maastricht.

Nécessité d’amender les Accords.

Comment peut-on croire aujourd’hui qu’un accord puisse durer toute une vie sans être amendé pour faire face aux événements qu’il a lui-même engendrés, limitant ainsi les moyens d’action de la communauté citoyenne ? Le monde évolue rapidement, et déjà dans les années 70, des décisions politiques prenaient six mois avant que leurs applications ne soient dépassées par l’évolution rapide de la réalité. Face à ces difficultés, des partis comme le RN se réfugient dans un nationalisme mortifère, là où il faudrait réformer nos institutions et libérer la monnaie au minimum.

Fin Inévitable des Programmes Politiques.

Rien ne dure éternellement. Tout programme, élaboré à partir de données passées et de prévisions estimées, connaît une fin inévitable. S’y accrocher par dogmatisme, c’est creuser son propre tombeau. Nous ne sommes pas à la hauteur des espérances qui découlent de nos connaissances et savoirs. Si la liberté a existé, elle n’a certainement pas eu lieu parmi les humains. C’est une notion qui est devenue un handicap à la réflexion. Aucune espèce vivante n’a de responsabilité sur son existence. Chacun répond aux sollicitations de son environnement géohistorique, auquel il participe comme acteur, agissant selon ce que son psychisme, sous le contrôle de l’inné, lui indique comme profitable.

Désigner un responsable.
La Liberté et la Responsabilité.

Désigner un responsable, c’est se priver de notre capacité à analyser l’environnement et de comprendre les choix imposés par celui-ci. La liberté et la responsabilité sont des reliques du vieux monde qui est en train de disparaître et qui risque de tous nous entraîner par ses armes de destruction massive. Nous n’avons pas su émanciper les populations, qui se sont engagées dans une régression intellectuelle. Trump en a fait une démonstration éclatante en se faisant élire.

Débats Injurieux et Régression Intellectuelle.

Comment peut-on se satisfaire de débats injurieux, comme ceux que l’on retrouve sur le Net, notamment parmi les militants du RN ? Des émissions comme Droit de réponse, Arrêt sur image et Ce soir ou jamais ont disparu du petit écran, symbolisant une régression de la pensée intellectuelle sans censure.

Importance des Partis Politiques.

Ceux qui entretiennent l’idée que les partis sont désuets se trompent. Ce sont des creusets où des hommes partageant les mêmes convictions les soumettent au vote, formant ainsi des candidats pour les responsabilités politiques. Le droit de chaque citoyen d’être un candidat éligible n’est pas une garantie de démocratie, mais le parti politique, lui, se structure pour participer au quotidien à la vie politique, ce que ne peut pas faire un citoyen indépendant. Il ne pourrait pas assumer toutes les réunions où se débattent et où se déroulent les prises de décision, et il y en a des milliers chaque jour.

La Maîtrise de l'Ubiquité.

Pour envisager cela de la part d’un citoyen, il lui faudrait attendre que nous maîtrisions l’ubiquité. En attendant, il vaut mieux s’occuper de la poutre qui nous éborgne.

 

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 23 Décembre 2024

Mieux vaut en rire qu'en pleurer

Il est acquis que nous allons vivre de plus en plus les conséquences du réchauffement climatique et de ses drames. Par exemple, celui qui vient de frapper l'île de Mayotte est le premier à toucher un département français, et il fait suite aux périodes pluvieuses qui ont conduit à la déclaration de l'état de catastrophe naturelle. Cela signifie que les dégâts sont pris en charge par les assurances multirisques vie privée. Bien entendu, les compagnies d'assurances répercuteront ces coûts pour préserver leurs dividendes. Selon les prévisions, le coût des sinistres pourrait doubler dans les 30 prochaines années.

Cependant, la plupart des sinistres ne sont pas causés par ces tempêtes impressionnantes. Ce sont plutôt la sécheresse, qui fragilise les sols argileux et fissure les habitations, ainsi que la grêle et les chaleurs extrêmes, qui détruisent les récoltes depuis plusieurs années. En quatre décennies, la facture des coûts liés aux aléas climatiques a fortement augmenté, passant de 1,5 milliard d'euros dans les années 1980 à 10,6 milliards en 2022. Si les prévisions climatiques se confirment, notre système d'assurance risque de s'effondrer d'ici 2100. Les États, quant à eux, ne prennent aucune décision pour réduire les gaz à effet de serre, malgré des catastrophes similaires à celles vécues par la Norvège. De plus, les grandes actions de compensation, comme la reforestation, semblent irréalisables, faute de terres disponibles, selon le Land Gap Report.

En réponse au désastre de Mayotte, la société a montré sa solidarité par la charité, faute de pouvoir accéder à l'état de catastrophe naturelle, qui permettrait l'intervention des assurances. La charité consiste généralement à donner de manière ponctuelle pour aider ceux qui en ont besoin, mais elle reste une relation asymétrique entre celui qui donne et celui qui reçoit. La solidarité, en revanche, est plus structurelle : elle vise à créer un soutien mutuel et collectif au sein d'une communauté. Elle repose sur l'égalité et la réciprocité entre les participants et est motivée par un sentiment de responsabilité collective.

Ainsi, comme tous les êtres humains, nous ne saisissons une difficulté que lorsqu'elle impacte nos sens. Ce phénomène est bien connu grâce à la politique de l'émotion, qui est utilisée par les médias pour manipuler l'opinion publique. Cette approche entrave le développement de l'intellectualisation des problèmes, nous empêchant d'y faire face avec des analyses rationnelles et de nous éloigner des réactions émotionnelles. Prenons l'exemple des viols à Mazan, où Mme Pélicot est devenue l'effigie de la lutte contre les violences faites aux femmes. Il est facile de se concentrer sur l'émotion suscitée par cet événement, mais il est essentiel de rappeler que dans le monde entier, des milliers de femmes sont violées quotidiennement, souvent sous la contrainte des proxénètes. Toutefois, il est dangereux de s'élever contre l'opinion publique pour souligner qu'un plus grand nombre de femmes subissent cette forme d'exploitation que des violences conjugales.

Il faut se souvenir de l'affaire Cantat, où l'opinion publique a fait de ce drame un symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes. L'homme a été puni deux fois : une première fois par la justice et une seconde fois, sans fondement, par la société, ruinant ainsi sa carrière artistique. Une fois sanctionné, un homme a droit de travailler pour survivre, quelle que soit la nature de sa culpabilité. Cela a-t-il empêché le drame de Mazan ? Certains, en toute franchise, affirment que cet homme a été sacrifié en vain par ceux qui croient encore que des exemples publics servent à dissuader.

Ce type de comportement est devenu récurrent depuis les années 1990 et est aujourd'hui profondément ancré dans l'analyse de l'opinion publique. Ce phénomène n'est pas une spécificité française, mais plutôt le reflet d'un recul global de la démocratie, qui repose sur l'intellectualisation de l'existence. Nous devons traiter nos émotions avec prudence et clairvoyance, mais c'est exactement l'inverse de ce que démontre la prise de position de Donald Trump sur les personnes transgenres. En ignorant les avancées de la psychologie et de la psychiatrie, qui comprennent et prennent en charge les distorsions générées par la nature ou la divinité, Trump fait fi de la complexité humaine.

En 1995, après la fracture sociale évoquée par Jacques Chirac pendant sa campagne présidentielle, j'ajoutais une fracture plus inquiétante : la fracture intellectuelle. Aujourd'hui, ces deux fractures ont fait leur œuvre, sapant la confiance des citoyens et laissant place à des émotions sectorielles soigneusement entretenues. Cela a conduit à des résultats politiques où une population infantile, comme des enfants, recherche la protection des figures parentales, plutôt que de se confronter aux idées politiques rationnelles. Nous cherchons un homme providentiel ou un gouvernement qui nous sortira de l'impasse des accords financiers de Lisbonne, tout en tournant en rond dans le système capitalistique.

Il n'y a pas un jour sans qu'une institution se plaigne de l'absence de fonds pour ses projets, ni sans que l'on cherche à obtenir des biens ou des services gratuits. Dans des situations comme celle de Mayotte, il ne s'agit pas de recourir au système marchand, mais de mettre en place un plan à long terme avec des sources de financement autres que la poche des salariés. Nous avons aussi l'exemple de l'EPR, dont le coût a largement dépassé les prévisions, mais pour en savoir plus, il faut s'intéresser aux mesures prises pour prévenir sa submersion ou éviter un tsunami d'expérience. Pourtant, l'information à ce sujet est souvent réduite à de la médiocrité ou à des contenus de magazines.

Le Spectacle Politique

Aujourd'hui, François Bayrou a présenté son gouvernement. Il vaut mieux en rire qu'en pleurer. Les citoyens sanctionnent les politiques actuelles par l'abstention ou par des votes désabusés, croyant que le changement viendra si l'on change les hommes. C'est avec une tristesse amusée que l'on voit des personnalités que le peuple ne voulait plus, reprendre leur place dans le gouvernement Bayrou, pour recommencer les mêmes politiques. Ce système ne changera que si Emmanuel Macron démissionne, que son successeur dissout l'Assemblée, ou si, dans un an, Macron prend lui-même cette décision.

En attendant, les médias nous offriront un débat intellectuel sans fin autour des membres du gouvernement, comme si ces derniers avaient les solutions qu'ils n'ont pas trouvées auparavant. Il s'agit de sauver le système financier de Lisbonne en injectant un peu plus d'argent. Tant que nous ne réformerons pas le système financier, conçu pour et par les riches, nous devrons nous adapter aux changements climatiques, tout comme nos ancêtres se sont adaptés aux leurs il y a plus de 12 000 ans, ce qui a façonné notre histoire moderne. Un changement d'ère est à l'horizon, et nous pensions l'éviter grâce au système marchand qui l'a en partie généré.

Conclusion

À l'approche de Noël, notre impuissance intellectuelle n'est certainement pas un cadeau. Bonne fête à tous.

 

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 13 Décembre 2024

Ces rois qui se croient républicains

Une belle nomination comme fin de carrière pour Bayrou ; mais ce n’est pas mon sujet. Parlons plutôt de ces impôts que nous perpétuons en pleine république depuis des années. Ils ont fait l’objet d’une précipitation pour légiférer par une loi pour les prélever. Nous sommes tellement de bons citoyens républicains que nous aurions été nombreux à être heureux d’avoir des agents de la fonction publique qui travaillent gratuitement, depuis le temps qu’ils sont ostracisés de fainéants. Mais c’est une occasion manquée, le roi va envoyer Don Salluste de Bazan récupérer "dés lors" et se plaindre de "la folie des grandeurs" de la dette.

La révolution continue le prélèvement royal (tailles, gabelles, etc.), par des impôts en le rendant plus juste. Avec la Déclaration des droits de l’homme, désormais, le peuple, à travers ses représentants, doit donner son consentement à un système qui soit au bénéfice de tous. De la simple question économique, on passe à celle de la citoyenneté. Depuis lors, chaque citoyen estime recevoir de l’État plus qu’il n’a versé.

Dit comme cela, c’est une absurdité. Alors qu’en disant chaque citoyen attend de l’État plus qu’il n’a versé, laisse un espoir dans la croyance que l’État peut donner plus à chacun. Et c’est ce qu’il fait avec l’endettement, car je ne l’ai pas calculé, mais je ne crois pas que seulement l’augmentation de la population la justifie.

J’ai souvent donné mon opinion sur le sujet, d’une manière tout à fait simple. La monnaie disponible chez chaque citoyen, riche ou pauvre, ne peut être suffisante pour engager les désirs et besoins qui naissent de l’évolution même de nos existences humaines. Notre organisation de financement de nos décisions citoyennes ne rend pas compte du coût réel de celles-ci pour chaque citoyen imposable. Il est noyé dans tous les prélèvements directs, impôts et taxes, et tous ceux indirects quotidiens comme la TVA. Il se perd dans la croyance qu’en faire payer aux entreprises nous en dispense, alors que nous les payons quand nous achetons le produit ou le service d’une entreprise. Nous connaissons cela, mieux vaut ne pas savoir de quels maux nous souffrons pour mourir heureux.

Je suis donc désolé de nous rendre malades. Les recettes fiscales en 2023 s’élèvent à 255,7 milliards d’euros. Évaluée à 101 milliards d’euros dans la loi de finances initiales 2024, la TVA représente 27 % des recettes fiscales et non fiscales de l’État. Elle est suivie de l’impôt sur le revenu (25 %) et de l’impôt sur les sociétés (19 %).

C’est déjà pas mal, en consommant tous les jours, nous payons 101 milliards d’impôts indirects (naturellement la TVA des entreprises se retrouve dans le coût de revient que payeront ses clients, et il arrivera à la poche du salarié client). J’espère qu’un jour nous comprendrons que les prélèvements sur les entreprises ne sont qu’un paiement anticipé de chaque consommateur. Cela nous éviterait de réclamer qu’on les impose, en croyant nous épargner du montant de leur versement. Tout simplement parce que celui-ci nous l’effectuons à petite dose, sans nous en rendre compte à chaque achat.

En 2023, l’impôt sur le revenu a rapporté à l’État plus de 82 milliards d’euros, ce qui représente 20,8 % des recettes fiscales de l’État. Le nombre de foyers assujettis, c’est-à-dire ayant réglé l’impôt sur le revenu, est de 18,2 millions sur les 40,7 millions de foyers fiscaux (devant rédiger une déclaration). Cela revient à dire qu’en fin 2023, 30,4 millions de personnes sont en emploi en France, dont 27,0 millions de salariés ont payé la totalité des recettes de l’État. À titre de TVA, chacun a payé 101 milliards : 30,4 millions = 3222 €. Il nous reste 154,4 milliards, moins 82 milliards d’impôts directs = 72,4 milliards que règlent à petite dose tous ceux qui ont un revenu pour eux ou leur famille dépendante, soit 72,4 milliards : 30,4 millions = 2381 € par tête. Et d’une manière plus simple, les répartissant sur 18,2 foyers assujettis, ils devraient régler 14 967 € par an, si nous avions un règlement des financements des ressources de l’État direct.

Cela revient à dire et à accepter que par un financement réellement visible et mesurable, en moyenne, le financement individuel annuel d’un assujetti du budget de l’État est à la hauteur du SMIC annuel de 20 966 euros brut, et 17 796 euros net en mai 2023. Ce sont ces sommes que payent de manière progressive ceux qui sont soumis à l’impôt sans s’en rendre compte.

En 2023, la dette s’élevait à 48 milliards, c’est-à-dire le coût des besoins réels supplémentaires humains à ceux satisfaits par le financement direct et indirect. Notre système fiscal archaïque est à bout de souffle, comme pouvait l’être en 1789, le système fiscal reflétant l’inégalité flagrante de la société, en même temps qu’il la renforçait.

Il serait temps que les citoyens cessent de croire aux miracles de la société libérale individuelle, dans laquelle pour ne pas avoir à verser un financement public voté, nous payerions des services privatisés plus chers du montant des dividendes des actionnaires, et cela toujours d’une manière cachée, dans le prix client.

Certes, il est injuste au regard de qui produit la richesse. Mais l’absence de maturité citoyenne est entretenue par ceux qui sont les citoyens libéraux qui prônent en permanence la diminution des impôts, pour leur faire accepter un financement clientéliste quotidien, sans traçabilité du montant, plus cher pour les mêmes biens et services. Je pense que chacun peut trouver le qualificatif approprié à une telle situation. Peut-on se dire citoyen et ne pas accepter la réalité d’un phénomène d’évolution exponentielle d’enchaînements technologiques, dont notre seule obligation est de le réaliser écologique ?

Nous en sommes à un niveau de niaiserie pour ne pas dire plus où tous les jours des appels à la réduction des prix fleurissent dans les propos ou les publicités, tout en ayant des milliardaires qui prospèrent (indépendamment des faillites dans la compétition économique) et la recherche permanente d’une augmentation de salaire qui viendra augmenter les prix pour que les milliardaires le restent. Il serait temps que nos rois cessent de tenir les citoyens en sujets, mais les émancipent réellement en citoyens. C’est ce que préconisait la révolution par le consentement à l’impôt de passer de la simple économie à la citoyenneté en faisant de l’impôt le lien matériel constitutif du peuple français. L’échec en ce domaine est patent compte tenu de tous ceux qui surenchérissent d’astuces pour le réduire. Dans ce cadre, il n’y a pas d’ostracisme envers le « noir ».

Réformer le Système de Financement

Que serait-ce que de réformer notre système de financement des services ou des actions confiées à l’État ? Évaluer les financements nécessaires pour satisfaire les demandes acceptées par le Parlement, avec l’analogue dans les mairies, départements, régions ; déterminer quelle part du financement doit être demandée aux citoyens en fonction de leurs différentes sources de revenus, d’où qu’elles proviennent. Ensuite, estimer la part nécessaire de création monétaire par dépôts ou pure ; j’ai toujours opté pour la pure. Que les particuliers fassent appel aux dépôts pour leur réalisation, c’est un moyen de régulation, mais l’État n’est pas le particulier auquel l’a réduit Fillon, c’est une communauté républicaine, sinon il n’y a qu’à réclamer que l’État nous verse des intérêts sur nos impôts directs ou indirects. Ce serait drôle pour une TVA à 20 % : l’État nous rendrait les 20 % du capital, plus 5 % d’intérêt. Cela doit certainement nous choquer, mais est-ce plus choquant que de régler les impôts des entreprises et même ceux de leurs actionnaires en achetant les produits ou les services résultants du travail salarié, tout en réclamant qu’ils soient plus imposés et se plaindre que leur prix client augmente. J’avais oublié que les libéraux ultras nous ont expliqué que le client est roi et non plus républicain.

 

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 6 Décembre 2024

Vivement la Prochaine Dissolution 2.

Je ne dois pas être normal, il faut que je me soigne. Mes cours d’économie remontent à 1971, à l’époque où nous étions encore dans une économie keynésienne, quelques années avant que Valéry Giscard d'Estaing (VGE) arrive au pouvoir. Il était alors ministre de l’Économie et des Finances de 1969 à 1974. Sous son ministère, la Banque de France s'est modernisée, abandonnant le pouvoir régalien des peuples d’émettre de la monnaie pour leurs services publics ou toute planification économique.

Cela s'est produit avant que, par l’accord de Lisbonne, la création monétaire ex nihilo ou la planche à billets soit interdite. Les États doivent donc emprunter. C’est notre série régulière « Si la dette m'était contée », très prisée par les gouvernements de droite. Je rappelle que le synoptique permet de saisir d’un seul coup d’œil un ensemble d’informations liées ou un système complexe. Soyons assurés que concernant la monnaie, les dialogues sont basiques, mais les scènes complexes. J’ai encore en mémoire les messages de Fillon : « La France est en faillite, l’État c’est comme l’économie familiale, ce sont les riches qui créent les emplois. »

Depuis lors, c’est moins direct, mais cela reste toujours des concepts populaires qui touchent les citoyens au portefeuille : réduire les charges pour créer des emplois, faire des économies pour réduire les coûts, réduire les prix pour augmenter le pouvoir d’achat. Or, toutes ces incitations à faire des économies détruisent naturellement des emplois.

Notre développement repose depuis des siècles sur ce paradoxe. Celui-ci n’est qu’un comportement instinctif que j’ai souvent expliqué. Tout animal met toute sa volonté à dépenser le moins d’énergie possible pour pouvoir satisfaire ses besoins.

Dans ce cadre, les besoins humains sont insatiables. Ils veulent pouvoir en disposer gratuitement ou presque. Alors, comment au XXIe siècle pouvons-nous accepter cet état de communication économique, désirs de nos instincts créateurs de productivité technologique, et réduction du temps de travail consacré à la production de nos désirs ? Or, le pouvoir nous demande de travailler plus, sans nous expliquer que c’est pour rentabiliser les investissements des actionnaires, y compris les salariés qui ont des livrets, des assurances vie et autres épargnes avec lesquelles les banques font des placements pour leur verser des intérêts. Si je demandais aux salariés de se manger une main, ils me taxeraient de fou, mais quand ils le font (je parle des salariés qui ont une épargne) par l’intermédiaire des intérêts qui leur sont versés par les banques venant de leurs voisins salariés, ils sont contents et même se plaignent que ce soit insuffisant. Sauf quand ils empruntent, car ils ne voient pas que ce sont eux qui financent.

C’est beau la circulation monétaire, c’est une rivière tumultueuse qui arrose une vision égoïste et individualiste de l’économie, niant l’apport collectif de milliards d’humains au cours des siècles. Ce nihilisme est le cas des libertariens, des ultra-libéraux, des anarchistes (ni dieu ni maître), de tous ces gens qui affirment s’être faits seuls. Incapables de comprendre que s’ils s’étaient faits seuls, ils marcheraient encore à quatre pattes, car il n’y aurait eu personne pour leur apprendre à se lever et à s’élever. Il en est de même pour tous ceux rêvant de ne pas financer les services qu’ils ont confiés à la gestion d’élus de la collectivité publique. Cela tout en bénéficiant de ceux-ci et en ayant accepté d’interdire à leurs élus de créer la monnaie ex nihilo pour financer l’insuffisance des financements obligatoires de la part des citoyens qui n’ont pas suffisamment de ressources.

De fait, nous assistons depuis un certain nombre d’années à une incitation au financement de certains services ou d’adhésions par le don, avec à la clé une déduction du montant fiscalisable. Intellectuellement et moralement, c’est une honte, surtout pour les riches et les entreprises qui y participent, d’avoir l’audace d’en faire financer une part par la collectivité et de ne pas avoir la moralité d’assumer les donations qu’ils choisissent. Et j’en oublie certainement bien d’autres. Comment encore croire que l’intérêt individuel est supérieur à celui de la collectivité humaine qu’ils forment en s’étant socialisés ?

La Dette et les Services Publics

Il n’y a pas un seul centime qui ne vienne pas des autres. Faute de cela, si nous devions nous payer les services mutualisés de la collectivité par les prélèvements obligatoires, ceux qui n’ont pas de revenus suffisants ne pourraient pas sortir de chez eux, pour ne pouvoir pas payer un droit de circulation sur les voies publiques ou les routes. J’ai déjà eu l’occasion d’expliquer que la dette est une création monétaire qui coûte les intérêts que l’on sert aux investisseurs. Cette dette a permis de maintenir 25 000 000 d’emplois sur 48 ans depuis 1976. Une fois de plus ce sont les citoyens salariés particulièrement qui les financent. Une première fois quand ils achètent les produits qui permettront aux marchands de disposer de fonds à investir et une seconde fois en lui versant les intérêts de son investissement par l’impôt. Si au nom de la propriété privée chaque citoyen disposait d’un morceau du territoire, il vivrait sur 8 m² et ne pourrait pas sortir de chez lui sans l’accord de ses voisins.

Critique de l'Ultralibéralisme

Elle n’est pas belle la vie avec l’ultralibéralisme, et celui pas moins trompeur des libéraux capitalistiques qui veulent toujours moins d’États pour laisser le pouvoir aux riches et aux financiers. S’il n’est pas interdit de s’enrichir, ce devrait l’être d’exploiter le salariat. Nous vivons ainsi dans le cadre d’une impuissance de responsabilité politique à gérer l’abondance. C’est-à-dire de pouvoir, dans le cas où les revenus salariaux sont insuffisants pour financer les besoins collectifs des populations, créer de la monnaie ex nihilo, pour compenser la relation d’exploitation salariale, qui veut que le revenu salarial soit suffisant pour soutenir la consommation, afin que les marchands de biens et de services puissent s’enrichir, tout en réduisant la charge qu’il représente dans l’organisation comptable. De sorte que l’État fasse appel à leur richesse, plutôt qu’à son pouvoir citoyen de créer la monnaie nécessaire qu’il a abandonnée, pour ne pas subir le manque dans les secteurs essentiels gérés par l’État.

L'Égologisme et la Responsabilité Politique

Le problème n’est pas là où nous le croyons, mais bien dans la maîtrise de l’inné égoïste qui nous empêche de devenir des adultes culturels. Jean-Marie Albertini l’a écrit, il vaut mieux que les Hommes envient ce que possèdent les autres mêmes au prix de guerres. Cela, car il était incapable d’avoir une vision de l’avenir où les Humains seraient toujours au fait des savoirs pour maintenir une espérance hédoniste dans une société où il peut se faire remplacer au travail pour disposer de temps pour son épanouissement, même si celui-ci est dans le non-travail (activité de travail pour soi).

Ce retour vers l’insuffisance intellectuelle, les sociologues appellent cela l’égologisme. Les asservis ont mis des siècles pour parvenir à s’émanciper un tant soit peu, par les luttes d’une minorité agissante, et pouvoir choisir leurs dirigeants. Malheureusement, ce sont les asservis qui majoritairement votent pour ceux qui les oppriment depuis des siècles. Les gouvernements de gauche, Léon Blum et les deux années de la gauche Mitterrandienne sont des exceptions dans la longue succession de tous les pouvoirs qui ont asservi les populations salariales.

Un Monde d'Illusions
La Rançon de l'Inné

C’est là la rançon de l’inné, source de tous nos paradigmes culturels. L’émancipation des humains par le savoir aurait dû maîtriser, renverser et comprendre pour favoriser dans l’évolution la venue de l’Humain géologique enfin adulte, pratiquant la liberté, l’égalité et la fraternité. Où y a-t-il liberté dans le discours des libéraux, dans les 8 m² ? Où y a-t-il l’égalité quand les entrepreneurs exploitent les salariés ? Où y a-t-il fraternité quand l’on ne veut pas financer la mutualisation de services et d’entraide, qui sont l’expression de la vie humaine en collectivité interdépendante ?

Exemple de Dépendance Économique

Par exemple, la France a reçu en 2023 environ 54,8 milliards d’euros. Si elle a une dette avec la Belgique du même montant, elle les lui reversera. Si la Belgique en a une avec le Danemark, elle lui renverra, etc. Ce ne sera qu’un jeu d’écriture. Ainsi, quand nous arrêtons les comptes pour ne pas nous perdre, ils sont faux et nous servent de repères comparatifs calculés selon les mêmes règles. Ils correspondent à des situations qui n’existent plus. C’est donc un miracle de la confiance que d’observer un monde qui s’entre-tue depuis des siècles pour une illusion psychologique en une valeur régulatrice qui compense leurs incapacités à devenir des humains adultes (j’entends par là la maîtrise de leurs désirs égoïstes innés), culturellement transformés autrement que par la violence de leurs relations sociales maintenues par le rapport de force institutionnalisé.

Innovation et Cupidité

Alors que les humains ont fait la preuve de leur inventivité en essayant de se faire remplacer au travail et d’économiser leurs énergies dans des tâches corvéables, nous n’avons retenu que le désir de cupidité pour s’enrichir, partagé par les salariés qui sont la source de l’enrichissement des uns, et à laquelle ils n’accéderont jamais, demeurant les valets des puissants (comme le soulignait La Boétie).

Consommation et Primitivisme

Malgré les conséquences de la cupidité retirée des innovations (réchauffement climatique), la seule motivation idéaliste aujourd’hui dans le monde est de consommer toujours plus. Il n’y a rien de plus primaire, voire de plus instinctivement primitif, maintenu par une éducation qui, au-delà de la nécessité, nous empêche de dépasser ce stade de l’inné de la recherche de domination.

Discours Caché dans la Communication Économique

Beaucoup ne comprennent pas le discours caché dans les artifices de la communication économique. Si les salariés veulent des prix plus bas et des intérêts plus élevés, alors ils doivent accroître leur productivité. Or, l’énergie humaine a ses limites depuis des siècles, et l’humain se fait remplacer par des robots et autres technologies, détruisant des emplois marchands. Pourtant, nous observons que la pratique du non-travail, c’est-à-dire le travail que nous accomplissons volontiers, est répandue.

Pour autant, il a une incidence économique. Il suffit de comptabiliser les entreprises et les sites de bricolage. Cette activité de faire soi-même a conduit à la suppression d’emplois et même de métiers, pour en créer dans ce marché du bricolage, sans que nous sachions combien d’emplois ont été créés et combien ont disparu.

Défaillances et Réindustrialisation

Par exemple, avec 57 729 procédures ouvertes en 2023, le nombre de défaillances est en augmentation de 35,8% par rapport à l’année précédente, après déjà une hausse historique de 49% en 2022. Cela représente 243 700 emplois.

De l’autre côté, le gouvernement nous dit : la France a initié un mouvement de réindustrialisation inédit qui se traduit depuis quelques années par des créations d’emplois et d’usines sur le territoire. Alors que le mouvement de désindustrialisation en cours depuis les années 1970 touchait l’ensemble des pays développés, la France est parvenue à renverser cette dynamique. Ceci grâce à une politique ambitieuse de baisse du coût du travail et de la fiscalité pesant sur les entreprises, de soutien à l’innovation et à l’adoption de mesures favorables aux implantations industrielles, notamment dans le cadre de la loi industrie verte.


 

Les Années 2022 et 2023 : Un Bilan Contrasté

Les années 2022 et 2023 ont été marquées par un nombre record d’usines ouvertes, avec respectivement 176 et 189 ouvertures nettes. Ce sont aussi 130 000 créations nettes d’emplois qui sont intervenues dans l’industrie depuis 2017, dont 28 000 en 2023. Voilà tout est dit : d’un côté, 57 729 défaillances, et de l’autre, 176 et 189 créations d’entreprises avec 130 000 emplois à la clé. Il y a donc un déficit de 113 700 emplois.

L'Impact de Raymond Barre et la Méritocratie

Pour ne penser qu’à la France, depuis les années 1977 avec Raymond Barre comme Premier ministre sous trois gouvernements, sa lutte contre l’inflation et son principe d’individualisation des salaires par la méritocratie ont appauvri les salariés du secteur privé. Ceci a eu pour conséquence un retournement de situation dont nous vivons les conséquences politiques, en passant par l’effondrement du bloc soviétique. De 1949 à aujourd’hui, le taux de syndicalisation n’a cessé de diminuer. Ainsi, faute de se doter des moyens de se défendre face à l’exploitation salariale, les citoyens ont porté leurs espérances vers les partis politiques, dont peu ont résisté au déferlement de la loi du marché.

Critique du Syndicalisme et de la Fonction Publique

Durant ces années, non content d’entendre les critiques formulées contre le syndicalisme, s'est développée, dans la dégringolade des revenus depuis 1977, une critique de la fonction publique, qui, plus fortement syndicalisée, a su mieux retenir la diminution de ses salaires. Nous avons alors assisté à un dénigrement total de la part des salariés du secteur privé des avantages qu’avaient su obtenir certains secteurs de l’industrie et de la fonction publique. Les salariés du secteur public, qui étaient moins payés que ceux du secteur privé, sont devenus les nouveaux riches salariaux aux yeux des citoyens. C’était les boucs émissaires qui cachaient la honte de n'avoir pas le courage de défendre leurs intérêts face à la peur de perdre leur emploi.

La Lutte pour l'Égalité Républicaine

Ainsi, faute d’avoir le courage de défendre leurs intérêts en se syndiquant, les salariés du privé abondaient dans le sens des pouvoirs de droite qui réclamaient la suppression des avantages acquis par certains secteurs de l’industrie et de la fonction publique, au nom de l’égalité républicaine. Il faut reconnaître que ceux qui ont tenu cette position politique, en s’appuyant sur les ressentiments des salariés du secteur public, ne manquaient pas de culot en affirmant le faire pour le bien du pays. Ce fut une période non glorieuse pour les salariés du secteur privé et une honte pour les politiciens qui, au nom de la lutte contre l’inflation ou l’endettement, ont cherché à réduire des avantages salariaux représentant des charges source d’augmentations de salaire, qui empêchaient la richesse des entrepreneurs, afin qu’ils puissent investir pour créer des emplois, qu’ils supprimaient par l’augmentation de la productivité réalisée avec la technologie robotique et autres.

Les Paradoxes Politiques et Économiques

Personne n’a su ni expliquer ni inverser ce jeu des paradoxes dans lequel le PS n’a pas su se montrer à la hauteur des espérances qu’il avait soulevées, malgré des avancées sociales financées par les salariés. Après de nombreuses années d'hésitations, une majorité de salariés, les plus faibles, se sont tournés vers un parti fasciste qui accusait l’immigration d’être responsable de la situation économique. En réalité, c’est la faiblesse de ceux qui sont soumis ou asservis qui en est à l’origine, faute de posséder une vision holistique de la situation, toujours accrochée à des informations pauvres. Le comportementalisme ou béhaviorisme permet de faire le lien pour comprendre les paradigmes que nous développons en réponse à notre environnement conditionné par nos mécanismes de réflexes à des stimuli donnés par l’évolution de la situation économique ou politique, soumise également au jeu des punitions sociétales.

La Solution Politique

Quand j’écoute les informations politiques depuis la dissolution qui nous a mises dans une impasse politique, je pense qu’elle ne peut trouver une solution en l’état que par un consensus pour passer à l’élection proportionnelle, comme pour les mairies. Et attendre qu’un an soit passé pour prononcer une nouvelle dissolution, et changer enfin de régime parlementaire. Les discours alarmistes que relaient les médias sont de la politicaille de journalistes qui buzzent comme ils le peuvent pour dramatiser une situation qui ne l’est pas. Cela convient à la dramatisation constante de l’ambiance générale qui a fait le lit du fascisme auquel ont adhéré tous ceux qui ont voté pour le RN. Je sais que cela ne fait pas plaisir à des citoyens qui croient que les problèmes viennent des autres, pour ne pas voir la poutre qu’ils ont dans l’œil.

 

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Rédigé par ddacoudre

Publié dans #Politique

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