Dans une société où l’on vous invite par modernité et évolution à renoncer à ce que vous avez acquis cela s’appelle la régression.

Publié le 18 Juin 2013

 

Ces derniers temps circule dans les médias ces arguments.

- déficit plus important que prévu des caisses de retraites ; 

 - on vit plus longtemps et il faudrait travailler plus longtemps ; 

 - la Commission européenne l’exige pour ramener les déficits publics à 3 % du PIB.

 

Impuissant depuis 1977 à résorber l’évolution du chômage qui est la conséquence directe, non pas d’un manque de travail, mais d’une relocalisation des productions en fonction du lieu où leurs coûts de production est le plus rentable, quand ceux-ci ne peuvent être vendus à la clientèle autochtone aux prix de la vie hédoniste que nous avons construite, santé, solidarité, loisirs, ou quand les productions de sont pas « délocalisables ».

 

Une autre cause est le remplacement de l’homme au travail par le machinisme permettant de moins y consacrer de temps et d’efforts conduisant à un taux de productivité consommateur d’emplois.

Une autre en est l’accessibilité aux moyens d’échanges (monnaie) que par la fonction travail et le placement financier pour les consommations à court moyen et l’on terme qui engendre des surcoûts important par ses intérêts qui sont autant d’heures de travail capté à d’autres (généralement cet aspect n’est jamais comptabilisé en nombre d’emploi, globalement cela représente 30% d’emplois captés qui seraient disponibles si l’emprunt se faisait sans intérêt). D’où l’importance de la loi de 1973 sur la création monétaire.

 

Il va de soi que la recherche des réductions des coûts créaient de fait un manque de ressources pour toutes les recettes qui reposent sur le revenu, que ce soit l’impôt ou en l’espèce les cotisations salariales retraites. La recherche d’économie n’est pas en soi productive si elle n’emporte pas une redistribution. Or les deux sources de financement, le travail et le rapport financier se réduisent du seul fait de l’organisation « capitaliste ».  

 L’un parce que la consommation qui le soutient se réduit, l’autre parce que les intérêts d’emprunts ne sont plus supportables. Reste donc à triturer le contenue des vases communicants (durée de cotisation, âge de départ, années de référence, fonds de compensations, remise en cause des régimes) tout ce qui n’apportera aucune solution, sauf la régression, puisque nous en arriverons au fil des ans à retrouvez les pensions retraites des années  50 soit 40%.

 

D’autres estiment que parce que l’on vit plus longtemps il faut travailler plus longtemps. J’invite ses amoureux du travail à aller trouver un employeur et de lui proposer de travailler gratuitement contre nourriture et logement toute sa vie, d’un coup l’on règle la difficulté.

Le salariat est apparu dès que les liens féodaux ont été suffisamment lâches pour permettre à des hommes de disposer librement de leur force de travail. Bien que cette liberté soit plus formelle que réelle, car ne disposer que de la force de ses bras pour subsister et assurer ses lendemains, borne nécessairement cette liberté. C’est ainsi qu’au XIV ième siècle, apparaît le terme «prolétaire » qui qualifiait ceux qui ne possédaient que leur descendance (proles, en latin), et les pauvres dont l’existence ne dépendaient que de leur capacité à louer leur bras.

Mais la plupart du temps leur activité professionnelle les faisait qualifier «Brassiers », «manouvriers », «journaliers ». Ils étaient plus comme des domestiques, car la plupart du temps ils s’intégraient à la famille de leurs employeurs, dont ils partageaient le gîte et le couvert, à l’instar de la «famille » romaine qui désignait en fait l’ensemble des esclaves. Cette intégration limitait la précarité de leur existence, parce que le salaire correspondant (modeste fraction de la récolte, quelques pièces de monnaie équivalentes à un argent de poche) ne permettait pas de trouver une autonomie, à moins de trouver d’autres occupations complémentaires, ce qui n’était pas chose facile. Malgré des conditions qu’il ne faut pas regretter, cette société rurale, dure pour les pauvres et les sans grades, était immergée dans un monde de relations personnelles, voire familiales qui lui donnaient un sens (communauté de famille).

Avec l’avènement de l’industrialisation, les liens personnels ne comptent plus, du fait d’une part de l’urbanisation (migration vers les cités industrielle), d’autre part par la structure industrielle qui mobilise des masses de travailleurs que l’on voit mal s’installer dans la famille de l’employeur. La seule forme qui subsistera en la matière, héritée de la ruralité, sera le «paternalisme ». Un paternalisme qui donnait un sens à l’intégration dans l’entreprise, de la même manière que nous parlons aujourd’hui, «d’esprit d’entreprise ».

Le salaire devint le mode dominant de mobilisation et de rémunération de la force de travail, sans que pour autant la condition des travailleurs s’améliorent, car ils passent d’un dur labeur rural, à un prolétariat qui les plonge dans la misère, et il faut attendre la première loi «sociale » votée en mars 1841 pour voir le travail des enfants limité dans les filatures. Au XIX ième siècle le salaire devient un prix comme un autre, soumis aux fluctuations de l’offre et de la demande en fonction de l’intensité de la concurrence, ce n’est donc plus le juge ou la coutume qui le fixe. Cette relation est analysée par le code civil en 1804 et reconnue comme résultante d’un échange de libres volontés, et considéré comme une forme de «louage de service ». (Imposture du contrat de travail, plutôt contrat d’adhésion).

Ainsi le salarié privé de liens familiaux ruraux, privé d’une fixation d’un salaire coutumier, voit la recherche d’un travail et du salaire correspondant devenir essentielle, et s’imposer comme la valeur référentielle quelles que soient les lentes transformations qui ont jalonné jusqu’à nos jours, sa durée, son organisation, sa rémunération en fonction des trois grandes périodes qui marquent notre société industrielle.

Or personne ne conteste que peu de salariés travaillent à la production de biens consommables qui ont été la base de l’essor du capitalisme, et il n’y a donc pas d’emplois ou du travail pour tous dans ces activités classiques. Pour des raisons qui tiennent aux développements des technologies, des nouvelles ressources tant que du déplacement de productions. Nous pouvons donc dire que dans certains états nous n’avons pas besoin du travail de tous, parce que la production de surplus (la productivité) libère des Hommes pour d’autres activités. Nous avons donc consacré cet espace libéré à l’usage des services et de la distraction. Mais même ces espaces là, demeurent insuffisants si la production de biens qu’ils induisent ne compense pas directement les transferts d’emplois, indépendamment des fluctuations démographiques in situ.

Il est donc possible de transformer des activités de non/ travail en travail pour que ceux qui si activent perçoivent le coupon d’échange indispensable (monnaie), en attendant que l’intrication de nos actions passés engendre les activités du futur.

Que pourraient penser les romains soumis au travail d’alors s’ils voyaient nos contemporains se désespérer parce qu’ils n’ont pas de travail ?

Ainsi si un instrument de torture à pu être un qualifiant   dégradant pour une activité qui aujourd’hui donne de la souffrance à ceux qui n’en ont pas ; c’est qu’il y a une place pour le raisonnement. Et la possibilité d’accepter de rémunérer des hommes pour apprendre pour que chacun ait un revenu, et comme avec la cotisation machine les déficits et les déséquilibres disparaitront

Alors l’on se demande ce que vient foutre dans le raisonnement puisque nous vivons plus longtemps travaillons plus longtemps en dehors de duper leurrer ceux des citoyens qui n’ont aucune connaissance de l’histoire de leur développement social, et c’est d’autant plus honteux que les hommes politiques qui défendent cette option eux la connaisse, mais sont incapables de s’opposer aux rigueurs qu’imposent une « comptabilisation capitaliste de notre économie » et plient donc l’’existence humaine aux chiffres.

Ensuite avoir l’audace de se dire social faute d’être socialiste c’est comme quand Sarkozy voulait Moraliser le capitalisme, il faut vraiment être nullissime pour croire qu’une organisation qui repose sur l’exploitation des « Vices humains» va se moraliser.

Je ne veux pas par mes propos nier l’importance sociale et utilitaire du travail, mais il faut que l’on cesse de prendre les citoyens pour des pipes, juste pour ajuster une productivité concurrentielle de l’économie dont tous les travailleurs des pays  développés comme le notre n’y feront que perdre leurs acquis. Ainsi quand dans une société l’on vous invite par modernité et évolution à renoncer à ce que vous avez acquis cela s’appelle la régression.

Un dernier point la commission de Bruxelles n’a aucune autorité pour exiger de ramené les déficits des caisses de retraite à hauteur des 3% des déficits publics

 

Rédigé par ddacoudre

Publié dans #critique

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