Pour les ignorants 1+1 font 2.
Publié le 5 Novembre 2011
Ces rendez-vous du G20 ressemblent de plus en plus à un rassemblement d’apparatchik coupé de leur peuple et agissant en son nom dans la suite logique d’un mandat électif par lequel ils se pensent autoriser de ne plus tenir compte de son avis en matière social économique durant le temps de leur législature. Tout cela comme si après tant d’années d’échecs et de désapprobation populaire, que concrétisent les résultats électoraux passés, on pouvait en attendre une solution à la mesure des enjeux mondiaux, et qu’ils auraient raison seul contre tous.
Nous savons depuis longtemps que la raison populaire n’est pas plus une garantie et quelle est soumise dans le jeu démocratique au débats pour s’affranchir de son ignorance et faire des choix éclairés.
Nous savons aussi qu’à plus de 88% elle s’informe sur les trois médias télévisuels nationaux pour prendre connaissance des informations politiques, et ce n’est pas « C dans l’air » avec sa fausse impartialité plus ou moins affiché, rattraper par la langue de bois et le "lustrage de poils", ou « Ce soir ou jamais » favorisant la controverse qui compenseront la pauvreté de l’information politique de masse qui compense si chacun n’a pas une démarche citoyenne personnelle.
La presse télévisuelle nous a présenté les primaires socialistes comme les retrouvailles de la vie politique par citoyens. S’il y a eu succès, il demeure comme toujours une amplification médiatique, comme tous les sondages effectuée avant et depuis lors sur le scénario présidentiable vendu à la population ou les évolutions de la cote de tel ou tel leader.
Le rapport de synthèse du cevipof d’avril 2006 indiquait déjà que les français étaient pessimistes sur leur avenir et nourrissaient une défiance vis-à-vis de la classe politique.
La confirmation de cette orientation, un temps suspendu par la présidentielle de 2007, n’aura pas tenu le temps de sa législature, puisque le rapport de synthèse de mars 2010 et février 2011 (http://www.cevipof.com/img/logoDossier_sciencespo.gif) confirme l’accroissement de cette tendance conséquente de l’échec de sa politique, et il va falloir attendre le prochain de 2012, pour mesurer la réalité de l’engouement des primaires et de la réponse infantilisante en résonnance de la convention de l’UMP.
L’événement concernant la Grèce est édifiant, le couple franco-allemand s’ingère dans les décisions du gouvernement Grec qui avait décidé d’interroger son peuple sur une évolution de mesures économiques drastiques engageant durablement son avenir. Pire un temps, il a même dicté la question de ce référendum, et en faire une question d’adhésion ou non à l’euro. L’abandon du référendum y met un terme mais les actions restent en mémoire et sont indicatives du dictat qui se met en place.
Il apparaît d’évidence que la population n’est plus en mesure de choisir un destin qui soit contraire, éloigné ou contestataire de directives purement financières (spéculation financières des marchés), dont aucun d’eux n’a la maîtrise, puisque les états sont devenus dépendant du marché financier et non plus de leur population.
Durant toutes ces années les états néolibéraux n’ont eu que des choix paradoxaux, déposséder les états de ses sources de financement (construisant ainsi le marasme actuel)aux bénéfices de relances économiques captatrices du revenu du travail, des ressources de la consommation assurant une croissance par l’endettement des ménages, tout en élaborant des programmes interventionnistes appelant devant la faiblesse des recettes un endettement souverain aliénant.
Avec 28.2 millions d’actifs pour un revenu moyen de 2519 €, tous les mois les salariés français déposent 71, 035 milliards € sur les comptes bancaires, depuis son obligation légiférée en 1973.
Or la dette souveraine cumulée s’élève à 1646,1 milliards €, soit 23 fois les dépôts salariaux mensuels, et d’autre part si la dette s’accumule tous les ans déduction faite des intérêts à auteur de 49 milliards €, les 71,1 milliards € de dépôts salariaux sont consommés, donc redistribués, moins l’épargne qui s’élève à environs + ou - 15%, plus la création d’une capacité d’endettement qui ne doit pas être supérieure à 33%.
Cette photographie juste pour démontrer qu’il n’y aucune chance de rembourser une dette par la seule austérité salariale, ni pression fiscale de celle-ci par quelques TVA que ce soit que les salariés financeront en partie en tant que clients, sous les conditions inégales auxquelles la TVA donne lieu, et encore moins par des économies budgétaires.
Chacun peut observer que je n’ai pas multiplié les dépôts mensuels par 12 mois, car ils ne se cumulent pas, tous les mois l’on nous rend sous forme de salaires les dépenses que nous avons effectué avec, tout le long du mois.
Iil en est de même pour les taxes, les impôts, et tous les prélèvements de toutes natures publics ou privés.
C’est seulement pour une comptabilisation de notre activité que sur le papier se cumulent les masses financières qui donneront lieu aux calculs les plus divers. La monnaie circule donc, et ne s’ajoute pas toujours. Il est donc important de comprendre le côté inflationniste, pour ne pas dire fictif, de cette comptabilisation, et donc comprendre que nous n’en sommes pas prisonniers, même si son utilisation est fondatrice, en permettant de se répartir la rareté.
C’est ainsi que la dette souveraine est de la monnaie empruntée à l’épargne, (à une capacité de pouvoir d’achat qui n’a pas été consommé dans la croissance directe et vient soustraire à celle-ci les intérêts qu’elle en retire s’ils ne circulent pas), qui a été redistribué aux ménages français, y compris à ces mêmes épargnants.
Mais voilà nous ne nous posons jamais la bonne question, quels sont ces préteurs ? qui utilise l’épargne ? qui s’enrichit de l’endettement ?
Il serait amusant d’y retrouver des préteurs institutionnels ou particuliers, qui par ailleurs bénéficient d’exonérations, de minorations, de niches fiscales, et viennent retirer de l’impôt auxquels ils participent peu ou prou, les intérêts qu’ils perçoivent.
C’est ainsi qu’aux français et aux autres populations occidentales, il leur est vendu que 1+1 faisant 2 ils ne peuvent échapper à l’austérité du remboursement de la dette.
S’il n’est pas absurde d’utiliser l’épargne nous voyons, bien que son utilisation fait l’objet d’un jeu spéculatif de la part de ceux qui en sont devenus les placiers, qui la prêtent au point de fragiliser la souveraineté démocratique des populations, et conduisent les élus démocratiques à faire fie de celle-ci et entrer ainsi dans ce que j’appelle la dictature démocratique.
Peut-on avoir un autre regard sur la monnaie, peut-on la comptabiliser de manière différente ?
Certainement, sa seule vertu est d’être un moyen d’échange sans limite. Seule la réalité des Productions, ce que nous extrayons de cette planète et les âmes qui y vivent en est une.
Nous en sommes arrivés à Produire pour cumuler de la monnaie, à jeter pour préserver des emplois rémunérateurs, nous en sommes arrivé à un niveau d’absurdité dont cette crise de l’endettement va générer une interrogation salutaire.
Le plus difficile va être d’en dégager des idées novatrices et des portes paroles, et surtout de déjouer les espérances consuméristes destructives et « inflationnistes » qu’espèrent toutes les populations.
Peut-on développer un art de vivre pour nous survivre ?
Naturellement il ne s’agit pas de notre art de vivre actuel, mais de celui de toutes les générations qui vont nous succéder avec le résultat de nos échecs et succès.
Par nos vérités déistes ou idéologiques, nous ralentissons son évolution. Le cerveau est comme une pâte à modeler, pour y donner une expression il est nécessaire de le travailler, et en l’espèce les doigts qui le façonnent c’est le nombre d’informations dont nous l’alimentons, afin de répondre à une question : comment vais-je faire pour ne pas souffrir, et vivre le plus longuement jusqu’à …?
Cela nécessite une seule chose, développer un art de vivre et ne pas se gaver de ce qui nous tue. Développer un art de vivre ne signifie pas pratiquer l’ascétisme, ne plus avoir de passions, ne plus rêver. C’est entrer dans un monde où l’outil, l’instrument, la règle, l’organisation, la systémique, servent le psychisme, où la pensée symbolique se servira du monde physique pour développer le monde psychique, et non pour l’asservir.
Cela ne peut pas se comprendre si nous ne retournons pas sur le banc d’un enseignement permanent. Si nous n’entreprenons pas cette démarche, les populations se retourneront vers les marchands d’espérance, vers les « dieux » avec l’obscurantisme dont ils sont porteurs indépendamment du bénéfice de la foi.
Pour l’instant nous confions nos existences à des «Raiders » (j’avais écrit cela en 1999) fraîchement promus, diplômés, certes compétents dans leur spécialité, mais totalement dépourvu du sens du vécu, car ils ne peuvent pas en avoir, et encore moins du sens caché du vécu, si aucun d’eux n’a, d’une manière ou d’une autre, jamais entendu parlé ou ouvert un livre de philosophie.
Il n’y a aucune aberration à associer le monde du confort et celui de l’utopie, car le monde du confort est né de l’utopie, et son seul ennemi est la Vérité. Pas la « vérité » du monde Scientifique, pas celle de la Foi, mais celle de tous les potentiels dominants ignorants que nous voulons être, parce qu’apprendre et difficile et nous considérons en savoir toujours assez.
Ignorants de ceux que nous pouvons être, mais rassurés de ce que nous pouvons vendre et consommer sous le couvert de règles mathématiques qui accréditent un absolue où nous ajoutons de l’illusion monétaire.
L’hégémonie de la loi du marché par sa vue à court terme et son sens du profit immédiat risque d’entraîner notre espèce dans une démarche irréversible, car il n’y a aucune possibilité de retour en arrière.
La conquête mondialisée dans laquelle se lancent les pays industrialisés dans le sillage de la culture consumériste et du jetable tend par hégémonie à faire disparaître toutes autres capacités de réflexions et de consommations durables et pérennes qui s’imposeront par la rareté.
De cette « crise de la dette » qui est plutôt la crise de la construction européenne, il y a de grande chance que dans le sillage de la Grèce il apparaisse de plus en plus à des états que la BCE doive jouer un rôle de financier régalien.
Ce fut une erreur de financer les services de l’état par l’endettement, cela démontre pour le moins que l’on en arrive, par la planche à billet ou l’endettement par le marché, à une récession, un comble pour les néolibéraux qui nous en assuraient le bien être.
J’ai déjà écrit que le confort et la jouissance de la vie sont des régulateurs démographique plus sûr que la guerre ou le choléra, non pas parce que nous disposerions d’un exceptionnel libre arbitre, mais seulement parce que notre mode de consommation comporte ses propres régulateurs et paradoxes qui nous propulsent vers une évolution de la pollution nocive à la vie et des soins de santé exponentiel pour la maintenir.
N’écoutant que ceux qui parlent de finances nous traitons à la marge ceux qui posent les enjeux de l’avenir de la communauté humaine.
Or nous pouvons démontrer que 1+1=3 est-ce que cela changerait le réel est-ce que nous en serions plus grand ou plus petit, est-ce que nos réalisations scientifiques n’existeraient pas, certainement pas, les mathématiques sont un langage qui facilite l’innovation, et ces aux hommes de dire ce qu’ils veulent, c’est a eux de s’instruire de ce qui les grandit. »