Sauver le soldat Holland n’est pas le problème.

Publié le 13 Novembre 2013

 

Peut-on sauver le soldat Holland. Pas de l'avis de la majorité des citoyens, mais les citoyens manquent souvent de recul pour ne pas dire plus, même s’ils ont du bons sens. Ils ressentent bien une situation difficile qui perdure, dire qu'elle s'aggrave ne serait pas juste, car elle la ferait supporter au seul actuel Président. Or tous ces prédécesseurs n'ont pu maitriser ou s’assurer du contrôle des conséquences d'une évolution technologique sans précédant déroulé par les Savoirs, tant pour subvenir à nos besoins dont nous retirons richesse, que pour nous séparer de la pénibilité du travail, de la tâche.

J'ai pris en référence l'évolution de la population France au travail depuis 1850 que l'on peut regarder comme le début de l'essor de notre industrialisation. Naturellement entre les deux il y a eu de nombreuses inflexions conséquentes aux événements qui ont émaillé ces plus de deux siècles et que ne mentionneront pas ma comparaison linéaire. De plus je ne corrige que globalement les résultats du à l'immigration qui devient, dès la deuxième moitié du XIXe siècle comme XXe siècle, un phénomène structurel, se poursuivant d'ailleurs, auquel même les périodes de récession économique liés aux différents événements ne mettent pas un terme. Les travailleurs étrangers représentent ainsi 3% de la population des actifs en 1881, en 1901, 4, 4 % en 1921, 7, 7 % en 1931, 7, 3 % en 1974, 5, 6 % ; 8.6% en 2004/2007, et 11%17 en 2013. Nous voyons bien au travers de ces quelques pourcentages que le phénomène d’immigration est structurel comme je l’écris plus haut et non épidermique.

Par population active s’entend également les citoyens au chômage ou recherche d’emplois ou en stages.

D’autres chiffres qui parlent d'eux mêmes : en 1850 la population Française est de 35 800 000/h dont 16 500 000 actifs, 46% de la population répartis comme suit.

Agriculture, 47%    soit 7 755 000 h

Industrie,     25.7% soit 4 240 500 h

Services,     27.3%  soit 4 504 500 h

Soit un actif pour 3.16 habitants.

En 2013 la population française est de 65 800 000 h dont 28 400 000 actifs soit 43% de la population répartis comme suit.

Agriculture, 2.9% soit  823 600 h

Industrie,   22.2% soit  6 304 800 h

Services,   74.5% soit 21 158 000 h

Soit un actif pour 2.31h.

Ainsi comme nous le lisons avec les aléas de l’existence malgré l’immigration et l’évolution de la fécondité dont chacun peut lire l’étude dans ce lien (évolution population Microsoft Word - Table des matières.doc - La_population_de_la_France-2.pdf ) l'activité primaire Agriculture et secondaire Industrie en 2013 représente à eux deux 7 127 400 actif soit la population agricole active de 1850.

En calculant le ratio population sur actif, car les actifs nourrissent la totalité de la population, auquel il conviendrait d’ajouter celle structurelle de l’immigration, l’on peut y observer la déclinaison des actifs français par activité sous le résultat suivant.

Agriculture : 1850, 0.216 ; en 2013, 0.108.

Industrie     : 1850, 1.185 ; en 2013, 0.095.

Services     : 1850, 0.125 ; en 2013, 0.321.

Dans un second temps en corrigeant l’ensemble par l’immigration nous obtenons des rations qui cacheraient cette inflexion par la place qu’elle apporte dans l’activité. Pour être juste il faudrait retrancher l’émigration française qui se monté à 1 600 000 en 2012, mais je n’ai pas de données pour 1850.

Population totale immigré inclus, en 1850, 36 472 000 dont 16 995 000 actifs, ratio 0.465

Population totale immigré inclus, en 2013. 72 500 000 dont 31 683 000 actifs, ratio 0.437

Ce serait trop lourd pour un article d’affiner la répartition de l’immigration par activité sachant par avance qu’elle se situe sociologiquement de manière traditionnelle dans les secteurs les plus défavorisés et les moins rémunérateurs. Nous observons néanmoins que la part de l’immigration en 1850 était plus importante ou au moins semblable (en tenant compte de l’approximation de certaines données de cette époque) à celle d’aujourd’hui qui soulève des tollés et nourrit toutes les craintes.

 

Mais mon article ne vise pas la part de l’immigration qui semble être le sujet essentiel de certains islamophobes qui font tâches d’huiles dans d’autres partis, pour seulement des raisons électorales. Mais celle d’une certaine continuité linéaire, avec ses secousses sociétales, qui n’accroissent pas l’activité travail comme devraient nous le faire penser celui de l’accroissement sans précédant de biens manufacturés que nous retrouvons dans les activités primaire et secondaire qui regroupent prés de 8 millions d’actifs, et que nous ne comptabilisons qu’en monnaie et non en volume.

C’est dire si nous n’avons pas besoin du travail productif de tous. Nous pouvons comprendre alors que si les ratios pour ces secteurs ont été divisés par deux ils sont effectivement le signe d’une désindustrialisation du à la « modernité » et non pas seulement à la mondialisation, même si elle c’est accéléré sous le coup des moyens de communication, mais essentiellement aux effets du remplacement de l’homme au travail par les outils technologiques qui sont venus remplacer la domesticité des animaux et l’appétence de l’homme pour la facilité, pour ne pas dire le droit à la paresse.

 

Ainsi contrairement à ce que nous nous racontions dans les commissions paritaires de l’emploi dans les années 70, les transferts d’activités générés par la production de technologies n’ont pas pu préserver ni développer l’emploi direct, l’indicateur le plus démonstratif de cela est l’accroissement du ratio des services.

 Il n’y a pas à être surpris de cette remarque, car il semble évidant que les productions de biens manufacturés étaient inspirés par les désirs de progrès qui ne peuvent s’accomplir que si nous pouvons jouir et disposer des productions auxquelles nous contribuons, pour l’essentiel ce fut le développement des couvertures médicales et para médicales et des loisirs que certains désignent sous le vocable de charges.

D’autres plus audacieux ont le courage de dire qu’il faut travailler plus longtemps et bénéficier de moins de couverture sociale.

 

C’est leur droit, nous comptons notre existence en monnaie, ou pour être plus juste en croissance et en PIB. Pourtant ce court exposé de l’évolution de notre activité démontre sur la durée (2 siècles) que notre destiné recèle quelques interactions qui échappent à tous ceux qui croient diriger le monde et, depuis que se succèdent des chefs d’états aux discours similaires, notre existence se déroule comme emporté par l’inertie de tous ce que nous ne pouvons maitriser et qui génèrent des effets différents de ceux escomptés.

Nous ne pouvons pas raisonnablement considérer que nous sommes dirigés par des sots. Il n’y a que des imbéciles pour dire cela. Certes leurs choix est toujours discutables et leurs fondement parfois sinueux, mais sur la durée nous voyons biens qu’ils influencent peut le déroulement de l’existence ou pour être plus juste ils ont fait et dit ce que le déroulement de l’existence les a conduit à être et à faire jusque dans les drames de l’histoire humaine.

Alors si aujourd’hui nous suivons les médias et passons notre temps à disséquer au quotidiens les faits et gestes des hommes politiques, comme le fondement ou les raisons de notre quotidien, comme de ceux qui nous dirigent,  nous pouvons être assuré que l’existence se déroulera malgré nous, car pour lire demain il faut connaitre son passé, car c’est le seul bagage, même imparfait, qui préfigure ce que nous pouvons envisager pour l’avenir, en sachant qu’il sera différent.

 

Il y a donc autre chose à faire qu’a déboulonner le soldat Hollande, mais ne nous y trompons pas nous n’aurons pas de Généraux à y mettre en remplacement, car comme le démontre ce raccourci chiffré, ils n’inversent pas la donne. Vaut donc mieux se pencher sur les conséquences des évolutions technologiques qui demain remplaceront ce monde Capitaliste par ce que nous laissons se construire à la place des nations, des groupements d’intérêts économiques.

 

 

 

 

 

Rédigé par ddacoudre

Publié dans #critique

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