Une bonne raison de voter Mélenchon
Publié le 13 Décembre 2011
Depuis 1989 le monde politique à vu la victoire du capitalisme, caché sous le vocable emblématique de libéralisme, ce qui me fait écrire souvent que je suis opposant au "libéralisme capitalistique", car je suis un libéral qui reconnait à chacun le droit d’entreprendre, de rester propriétaire de son investissement, mais s’il doit se faire aider pour atteindre son but, ceux qui l’aident doivent rester propriétaire du fruit de leur participation.
Nous pouvons convenir que lorsqu’un particulier prend l’initiative d’un investissement créatif, il est normal qu’il dispose des revenus et profits de ce dont il est le propriétaire.
Mais lorsque son projet doit utiliser l’aide de tiers, alors c’est lui qui est demandeur ; et c’est une évidence que de comprendre que sans ces aides, il ne parviendrait pas à ses fins.
De fait une collaboration s’impose, et si le propriétaire veut être le maître absolu de ses décisions, s’il veut disposer du fait du prince, alors il doit rester seul. Dans tous les autres cas il y a une collaboration à imaginer pour que le propriétaire conserve les profits de son investissement et atteigne ses buts, sans s’approprier ceux générés par les tiers.
Nous franchirions donc là un pas vers la civilisation de l’économie, un pas qu’avait initié De Gaule avec la participation, non comme un pas « civilisationnel » mais comme une régulation des profits.
Nous changerions alors de relations économiques par rapport, à celles d’aujourd’hui qui reposent sur un rapport de dominants à dominés dont ces derniers acceptent, et réclament cette contrainte volontaire que l’on appelle le salariat.
Cette relation permet aux possédants de transformer le travail de ceux qui l’aident, dans la réalisation d’un projet de production, en capital qu’ils s’approprient légalement dans une acceptation reposant sur la base de rapport instinctifs animaliers (dominant /dominé) que nous avons modélisé par toutes nos théories économiques et comptables.
Nous croyons par elles avoir museler nos instincts alors que par le capitalisme nous les avons exacerbés, justifiant en cela que le possédant domine comme s’il s’agissait d’un pas en avant vers la civilisation de nos relations économiques, alors qu’il ne s’agissait que d’un changement de paradigme introduit par le christianisme qui limitait les possédants aux droits des naisses pour faire court, se devant d’être charitable.
L’opposition au capitalisme vers une recherche d’équité à donné le socialisme avec ses différentes variantes, et une tentative de socialisation de la vie économique par toutes les législations qui en sont sorties démontrant à contrario « l’asservicement » du système capitaliste justifié par l’appropriation du concept du libéralisme par les seuls possédant, soumettant à ses conditions de compétition "sauvage" ceux qui travaillaient à leurs services, et que le libéralisme historique ne visaient pas.
La liberté d’entreprendre n’emporte pas la liberté d’exploiter, encore aujourd’hui il est difficile de faire comprendre cela.
La chute du mur de Berlin a valorisé la représentation aliénante du libéralisme, qui démontre aujourd’hui ce que nous savions de son développement par l’analyse de notre histoire sociale.
Nous savions qu’il justifiait la concentration des moyens financiers, économiques, et du pouvoir politique qui en découle en oligarchie ou ploutocratie, donnant naissance à la contestation par le socialisme qui en découla par l’émancipation des travailleurs avec ces deux branches, révolutionnaire et réformiste.
La disparition de l’idéologie communiste, et de sa représentation dogmatique par certains états, a libéré le comportement hégémonique du "libéralisme capitalistique", jusqu’à la reconnaissance par le PS de sa suprématie par l’acceptation de la loi du marché, qui cache non pas le libéralisme dont il se prévaut, mais la loi des plus forts, soit le capitalisme organisé en société anonyme morale fondatrice d’un mode de vie que soutien en France le MEDEF.
Le PS concrétisa sa transformation en parti social démocrate se donnant pour volonté la gestion de cette relation économique victorieuse, avec ses paradoxes, car chez lui cohabite des fidèles du socialisme historique réformistes et les nouveaux gestionnaires de la "financiarisation" de la vie, dont certains dénoncent les méfaits aujourd’hui.
Situation qu’ils ont en commun avec la droite l’UMP qui a suivit un parcours similaire car ceux qui étaient favorables à la régulation des excès du "libéralisme capitalistique (les keynésiens) ont perdu la partie au bénéfice de ceux qui étaient partisans de la "financiarisation" de la vie. Le réveil du keynésianisme par Devillepin sera difficile.
Dans ce schéma les autres partis ont été réduits à des portions congrues, pour la gauche, ce sont le NPA, le MPTT, les Communistes. Ce sont ceux que j’appelle les restes du mur de Berlin, rien de péjoratif en cela, comme à droite il y a les restes de la régulation Keynésienne.
Avec ces vestiges du socialisme, et un socialisme inféodé dans le PS à la logique de la loi du marché par la pensé social démocratie, les perspectives semblaient bouchés, jusqu’à ce que Mélenchon fonde le parti de gauche, et se lance dans une refondation des vestiges de la gauche historique.
C’est cette action que je soutiens, mais avec une ambition qui dépasse de loin celle que beaucoup attendent de ce parti de gauche.
Pour le moment, il est accolé aux réalités actuelles de l’existence car il se doit de prospérer et offrir des espérances, mais il pose dans celles-ci quelques marques d’un futur qui va s’écarter du communisme, car le communisme est mort et il ne sert à rien de le ressusciter.
Ceci ne signifie pas que l’analyse marxiste du capitalisme soit fausse, mais elle doit s’ajuster à aujourd’hui.
Il faut en reconstituer une autre idéologie ou utopie en rapport avec notre monde qui par la technologie est devenu ultra rapide, universaliste (mondialisation, globalisation), qui par cette même technologie est devenu polluant, destructeur et suicidaire face à l’augmentation de la population engendré par le bien être, issus de la compétition politique et sociale (capitalisme/socialisme) que chaque pays réclame et qui ne pourra pas être satisfaite sur la base de nos productions actuelles, de notre croissance.
Il y a donc une autre évolution "civilisationnelle" à mettre en route, et je pense qu’il en a la capacité, pour cela il faudra qu’il refonde tous les restes de la gauche, quitte à changer d’acronyme.
Alors ceux qui vivent les affres de leur attachement paradoxal au socialisme historique dans le PS pourront le rejoindre, et ceux qui dans UMP vivent leur paradoxe keynésien pourront aussi se regrouper dans une social démocratie régulatrice des excès du "libéralisme capitalistique" que veut représenter Devillepin (la moralisation du capitalisme) tandis que Mélenchon essaiera de définir un nouvel avenir au delà du capitalisme égoïste.
Il faut comprendre que si le capital peut être un outil nécessaire, il n’est écrit nulle part qu’il n’est efficace que dans les mains de quelques uns, mais surtout c’est envisager une autre forme de croissance qui est à inventer en la faisant émerger de nos difficultés, et dans ce domaine les verts ont toute leur place.
Nous pouvons donc penser si nous ne sommes pas trop mauvais (ce qui n’est pas le cas actuellement) que nos difficultés engendreront des révoltes qui réorganiseront nos comportements et déterminerons de nouveaux modèles théoriques autre que la refondation du paradigme du dominant animalier, même s’il ne nous abandonnera jamais (les taoïstes l’appellent le vieil homme qui nous habite), que sont le capitalisme et son corolaire la loi du marché qui se sont appropriés le libéralisme pour justifier de leur hégémonie..
Je crois que 2012 va être un tournant, si Hollande est élu à la présidentielle il y aura une scission dans le PS car les miracles ne se produisent pas à l’Elysée mais à Lourdes, et les primaires démontrent toutes les divergences de pensé qui ne cohabiteront pas avec un parlement aux ordres.
Si Sarkozy est élu l’on fera un pas de plus vers le renforcement d’une dictature molle et un grand saut suicidaire (je m’en expliquerais dans un autres article).
Quand à Mélenchon je ne vois pas son action se concrétiser par la conquête du pouvoir.
Il demeurerait, comme tout autre, prisonnier de ceux qui détiennent le pouvoir économique et financier.
Les difficultés pour affronter ceux-ci sont-telles que ceux mêmes qui l’auraient élu l’abandonneraient, pour une raison simple, chacun ne réclame que du travail afin d’obtenir un revenu pour consommer un peu plus, c’est à dire accroitre les problèmes qui sont issus de cette seule vision consumériste du monde, et comme la notion de classe à disparu au profit de l’individualisme, de « l’égologisme tribal », presque tous quitteraient le bateau.
Il faudrait donc donner du temps au temps, ce qui me parait peu possible aujourd’hui, tant les marchés pressent les états et les citoyens s’écartent des hommes politiques.
Ceci est la conséquence de l’abandon du débat d’idée pour la recherche de l’homme salvateur qui s’occupe du quotidien des français (l’infantilisation) auquel à conduit la présidentialisation de notre politique, ancré par l’inversion du calendrier électoral, alors que les français peuvent peser sur les choix politiques par leur représentation parlementaire.
Nous avons donc besoin d’un parti qui lise et traduise le présent dans la perspective d’un futur plus civilisateur de nos relations économiques qui n‘ont pour tout horizon qu’un affrontement pour le partage des richesses.
La politique à abandonné l’idéologie pour le pragmatisme financier, et très vite le dogme de la loi du marché a démontré sa dictature en annihilant la liberté de penser autrement, mais surtout en entretenant une fracture intellectuelle, dans un monde où le savoir se multiplie à la vitesse des découvertes et des technologies alors que l’enseignement pour la plupart des français s’arrêtent avec leur scolarité qui ne leur donne plus les moyens de lire le monde.
Tenu de s’informer politiquement (88% par la télé) sur des médias médiocres qui ne véhiculent que des polémiques et des ragots, ils s’éloignent de ce qui devrait les rapprocher comme en témoigne cette enquête d’opinion.
69% des français se méfient des autres.
29% des français ont confiance en leur président,
31% en leur député européen
38% en leur député (parlement)
43% en leur conseil général
52% en leur maire.
Cela s’appelle un replie sur soi, car il faut attendre le niveau le plus étroit pour dépasser les 50%.
83% des français pensent que les hommes politiques ne se préoccupent pas des gens comme eux.
57% pensent que la démocratie ne fonctionne pas bien
56% n’ont confiance ni dans la gauche ni dans la droite
C’est pire pour les organisations sociales économiques
13% ont confiance dans les partis politiques 81% s’en méfient
20% ont confiance dans les banques 74% s’en méfient
22% ont confiance dans le G20 72% s’en méfient
27% ont confiance dans les médias 67% s’en méfient
29% ont confiance dans l’OMC 65% s’en méfient
33% ont confiance dans les syndicats 61% s’en méfient
37% ont confiance dans les grandes entreprises privés 57% s’en méfient
40% ont confiance dans l’Union Européenne 54% s’en méfient
43% ont confiance dans les grandes entreprises publiques 51% s’en méfient
64% ont confiance en leur police 30% s’en méfient
78% ont confiance dans les hôpitaux 16% s’en méfient.
Nous voyons dans ce champ d’opinions que c’est la peur et la crainte qui prédomine.
27% des français sont pour l’ouverture au monde, 40% estime qu’aujourd’hui l’on doit s’en protéger, 32% ni l’un ni l’autre.
96% sont pour la réforme du capitalisme
69% estiment que leurs enfants auront moins de chance de s’en sortir
29% estime qu’il y a plus de corruption, 64% autant mais l’on n’en parle plus, 6% moins.
74% ont de la méfiance envers la politique au sens générique.
59% estime qu’il y a trop d’immigré en France.