je suis fasciste, mais je me soigne.
Suivant Umberto Eco je naitrais fasciste, car il estime qu’il existe un fascisme éternel. D’après lui il existerait un fascisme dans l’éternité qui combattrait la liberté et le progrès, définissant des sociétés ouvertes et des sociétés fermés, l’Ur-fascisme. Il parle d’un fascisme qui traverserait toute l’histoire sous différente appellation. Karl Popper lui sur le même thème prend référence dans la Grèce archaïque dans laquelle le comportement des sociétés tribales au V siècle étaient unifiés en leur sein jusqu'à l’uniformité et soumise à leur chef. Sparte en est la représentation la plus typique, car ils allaient jusqu’à la pratique de l’eugénisme (Les enfants les plus faible étaient abandonné) pour conserver une population de souche. Sparte est la représentation type de la société fermée issus de ce comportement fasciste éternel qui s’oppose toujours aux changements. Changement qu’accepterait plus facilement une société ouverte qui se prêterait à l’usage des libertés individuelles aux débats démocratiques, aux cosmopolitismes sous toutes ses formes et de citer la république de d’Athènes.
Si ces deux villes sont à prendre dans leur symbolisation pour illustrer que l’homme a une tendance naturelle à la stagnation, a vouloir maintenir les choses en l’état dans des environnements rassurants où il n’a qu’à suivre le dominant.
Popper oppose donc, dans son exemple, la recherche d’unification sous l’égide d’un chef charismatique à l’expression individuelle qui doit s’organiser pour exercer son pouvoir par des débats. Où en sommes-nous aujourd’hui dans la demande des citoyens. 87% des citoyens espèrent un chef charismatique pour rétablir l’autorité. 97% d’entre eux vote FN, 98% UMP, 74% FG et. 70% au PS.
Nous avons là la marque d’une recherche de soumission, quand l’on sait qu’en démocratie ce sont les citoyens qui sont décisionnaires. Les raisons sont légions, mais pour se référer aux propos de Umberto Eco nous serions devant un retour de l’Ur-fascisme, c'est-à-dire une société prête à s’unifier jusqu'à l’uniformité, soumise à une autorité autocratique que certain français verraient bien détenu à 56% soit par des experts, soit par un chef d’entreprise pour diriger un gouvernement dont 51% pensent qu’il n’aurait pas à tenir compte du parlement, ce qui correspond à l’anti parlementarisme que nous trouvons dans le fascisme italien, et qui est naturellement en opposition avec la démocratie représenté par la société de débats de Athènes.
Les sociétés fermées se caractérisent par le replie sur soi et la méfiance envers les autres. Aujourd’hui la mondialisation offre l’ouverture à toutes les sociétés, et cela effraie, car l’on ne peut qui perdre son unification pour un syncrétisme culturel qui s’impose toujours au bout du compte dans le conflit et le drame.
Sans nier le caractère unificateur de la mondialisation via la loi du marché parfaitement uniformisé (la pensé unique relève plus de Sparte, que d’Athènes) qui la classe donc plus dans les comportements fascisants que libéraux dont elle se prévaut, cette organisation de nature fascisante (soumission) a poussé les citoyens vers des choix de replies qui le sont aussi.
78% des citoyens sont méfiants, 61% craignent la mondialisation et 58% favorisent le replie sur soi. Nous avons donc une forte tendance à privilégier une société fermée, et c’est à tord que les actuels pro-européen et libéraux capitalistique présentent leur mode d’organisation comme une société ouverte, puisque elle a une tendance à l’uniformisation et se cherche une gouvernance mondiale pour devenir une parfaite Spartiate qui soumet le monde à son autorité.
Ensuite 70% des citoyens pensent qu’il y a trop d’étranger en France et 74% pensent que la religion musulmane est incompatible avec les valeurs de la société française. Nous sommes loin de l’acceptation du cosmopolitisme Athénien qui concernait ses aspects, intellectuels, culturels et relationnels.
Dans un rapide retour sur notre passé proche nous ne pouvons pas affirmer que nous soyons été un peuple démocratique en ayant soutenu l’esclavage, développé le racisme scientifique (arianisme Vacher de Lapouge), et nourri en permanence à la pensé nationaliste qu’a fort bien formulée Maurice Barrés par le culte du moi qui s’oppose à celui des gens de l’extérieur vu comme des barbares, et plus généralement contre tout ce qui peut affaiblir l’épanouissement de sa propre sensibilité. Il n’a pas été comme chez les spartiates jusqu’à proposer l’eugénisme, mais ce n’est pas pour autant qu’il n’a pas existé avant guerre (USA Norvège etc.)
Il semblerait donc que ces barbares incompatibles avec la sensibilité des valeurs françaises soient illustrés par les musulmans.
Si le fascisme italien par exemple n’a jamais été antisémite cela tient plus à l’histoire de la migration des populations en ces époques qu’à une ouverture à ce monde culturel.
Cette présentation duale que j’ai reprise pour cerner quand l’on glisse vers Sparte ou Athènes, sans que je leur attribue une valeur de bien ou de mal, car j’ai essayé de vous faire percevoir que ceux qui se disent anti fasciste au nom du libéralisme en fait en développent également un, mais ne le conçoivent pas comme tel puisque c’est eux qui le développent, c’est comme si j’allais demander au gens du FN s’ils se pensaient fascistes.
Or nous développons du fait des difficultés due à l’uniformisation de la pensé unique avec la loi du marché l’Ur-fascisme que nous ne reconnaissons pas puisque comme l’écrit Umberto Eco nous lui donnons un autre nom.
Cette vision du fascisme qui prévaut aux sociétés fermées, s’applique bien évidemment à toutes organisations sociétales religieuses, philosophiques, idéologiques qui disposent d’une vérité absolue dans des valeurs intangibles qui rejette les autres. Le fascisme s’oppose donc à la laïcité, et naturellement il existe d’autres approches du fascisme, le plus souvent je privilégie celle de robert Paxon qui fixe cinq critères de reconnaissance qui conduisent au replie et à l’autocratie.
Une des conséquences du développement du fascisme c’est que l’on fini tôt ou tard par passer du rejet à l’élimination de l’autre, à conduire sur le mont Taygète des Spartiates les enfants inadaptés pour y être dévoré.
Ainsi, devant les difficultés inévitables qu’on a affronté les sociétés ouvertes qui se confrontent le plus souvent à des sociétés fermées, c’est de se comporter comme elles, ce que nous avons fait par le colonialisme, l’impérialisme et aujourd’hui par la loi du marché que régule le monétarisme. Il semblerait donc que nous n’ayons que le choix d’une fascisation et même nos institutions y conduisent d’où l’urgence dans changer, mais cela ne signifiera pas que les citoyens irons débattre de la politique qu’ils désirent mettre en place puisque dans leur majorité ils se fascisent en se laissant aller vers leur penchant « éternel ».
Donc, depuis longtemps je me soigne et je ne suis pas prêt de reconnaitre dans le FN qui se cherche une honorabilité en se référent au général de Gaulle qui tenait à préserver l’indépendance de la France que le nationalisme dont il se prévaut soi de même nature que celui du général. C’est peut être pour quoi avec des citoyens de plus en plus fascisant le FN ne rassemble qu’un peu plus de 5 millions de voix, alors qu’avec en moyenne plus de 60% de citoyens qui développent des critères fascisants il devrait pouvoir compter sur un potentiel de 25 millions de voix. Il y a donc les débats politiciens médiatiques et la réalité des choix politiques. Nous avons peu de chance que ce soit le FN qui apporte la fascisation de la nation, mais plutôt l’UMP si Jupé ne l’emporte pas, après le fabuleux coup de mains que lui apporte le PS en croyant que l’union européenne se fera par l’uniformisation de son économie. Il favorise son rejet et nous passerons inévitablement du rejet à l’élimination.