Laisser la place au MEDEF
A mon sens le temps écoulé depuis l’intervention du président aux journées du MEDEF en 2007 à corroboré l’analyse que j’avais faite en en 1999.
Il est le maitre du jeu de rôle du MEDEF et manipule le sens des chiffres comme je le démontre en fin d’article.
Dans notre société la communication est un art qui passe aussi par la représentation qu’évoquent les mots. Ainsi, les filles mères sont devenues les mères célibataires, le concubinage est devenu l’union libre, les concierges des gardiennes, les bonnes des employées de maison, les emplois de ménage dans les entreprises des techniciens de surface, notre besoin de reconnaissance est sans limites et les puissants n'ont de cesse de jouer avec et durant toutes ces années le pouvoir en a abusé et en abuse encore…
C’est ainsi que le CNPF (acronyme) est devenu MEDEF. Le Conseil du Patronat français, terminologie dans laquelle s’affirme le poids de l’autorité de celui qui commande dans son seul intérêt (image péjorative du profit), a opté pour une image plus fluide et moderne : Le Mouvement des Entreprises de France.
A la suite de ce changement j’avais écrit en 1999 :« cette idée de mouvement signifie : nous sommes agissants, nous faisons vivre les entreprises qui vous emploient (sous-entendu ses dirigeants), les entreprises agissent (sous-entendu la structure collective), mais elle signifie également beaucoup plus que cela.
En effet, la captation par l’entreprise du mot mouvement a une connotation sociologiquement importante, celle d’entreprise collective visant à établir un nouvel ordre de vie ou résister pour maintenir son ordre de vie existant, Cette vision de l’entreprise beaucoup plus dynamique dilue, dans l’intérêt collectif de l’entreprise qu’affirment les caractéristiques de la Société Anonyme, la notion de profit personnel.
Les revenues des nouveaux dirigeants, souvent salariés, sont supérieures à quelques exceptions près aux véritables patrons
Ainsi, à partir du sigle CNPF, qui est le reflet d’une organisation corporatiste, défendant ses intérêts particuliers, nous passons au sigle MEDEF qui affiche une volonté de développer son ordre de vie. Dans cette logique des candidats du MEDEF se présenteront un jour au suffrage universel en us et place de leur démarcheur Sarkozy.
Ainsi aujourd’hui les règles déterminant la compétitivité des entreprises sont devenues le nouvel ordre social du pays, devenu celui de l’Europe et en passe de devenir celle de la gouvernance mondiale contre laquelle je suis.
Il faut donc s’attendre au pire, nous en avons un bon échantillonnage depuis 2008.
Certains pensaient que construire une Europe compétitive libérale avec les mêmes approches que celles développées par l’économie américaine était le meilleur moyen d’envisager l’avenir.
Souhaitons bien du plaisir aux futures générations, parce que pour surpasser l’économie américaine dans ses rapports conquérants, que la chine va dissoudre, il nous faudra être meilleur qu’elle, et vu les effets déviants que nous pouvons constater par son approche libérale, il faut nous attendre au pire de nous même, ce que notre président a engagé.
Durant une période il était question de gérer l’état comme une entreprise, l’idée est effrayante mais elle a fait son chemin, puisque certains états sont en faillite.
N’avons-nous pas entendu les français reprendre ce slogan ignorant qu’ils parlaient d’eux-mêmes ? Parfois quand ils parlent de l’état, je me demande s’ils savent encore que l’état c’est eux.
Nous avons aussi entendu parler de mener une politique de résultat, nous y sommes arrivé, avec la sécurité routière dorénavant le citoyen normal est regardé comme un délinquant et se trouve en garde à vue.
Aujourd’hui, le leitmotiv fourni par le MEDEF et repris par des politiques et : « travailler plus nous sauvera de la crise », après l’échec du : « travailler plus pour gagner plus ».
L’idée est juste, il faut savoir que le travail engendre le travail par le seul fait des compétences qui nécessitent et des outils de mise en œuvres qui eux aussi exigent de la compétence pour produire un bien ou un service qui exigera le travail des autres dont de nouveaux outils et de nouvelles compétences. J’arrête sinon je bloquerais mon ordinateur, tous avaient compris que depuis l’âge de pierre ce processus est en place.
Un processus qui se perpétue en trouvant de nouvelles activités pour occuper le temps des hommes et leur fournir une source de revenu.
Nous avons également entendu, « c’est parce que les allemands travaillent plus qu’ils s’en sortent mieux que nous ».
Foutaise, du slogan et de la manipulation.
Une fois encore l’ignorance de la population permet toutes les audaces.
Qu’en est-il réellement. Je vais prendre en référence quatre états européens pour lesquels je dispose de chiffres.
Angleterre
- Temps de travail hebdomadaire par convention : 37,2 heures.
- Durée hebdomadaire moyenne /base temps plein : 43,9 heures
- Ensemble des emplois : 31,7 heures
c’est d’autant plus intéressant que le MEDEF réclame la suppression de la durée légale du travail comme en Angleterre.
La disparité est grande, 25% travaillent à temps partiel
Les femmes travaillent en moyenne 33h les hommes 39h, mais 6 millions travaillent 45h, 4millions 45h et certains jusqu'à 60h
Pays-Bas
–temps de travail hebdomadaire ; 37h
-Durée moyenne base temps plein ; 40.8h
-Ensemble des emplois 29.2h
Particularité les accords se négocient au sein de l’entreprise, mais les salariés sont organisés pour être assez forts pour une négociation équilibrée.
Le MEDEF réclame aussi cela, appuyé par la CFDT.
Sauf qu’en France les salariés ne sont pas forts ni organisés dans la majorité des entreprises, à l’exception des grandes
Allemagne
-Temps de travail hebdomadaire par convention 37h
-Durée moyenne hebdomadaire base temps plein 41.7h
-Ensemble des emplois 33.9h
Volkswagen - LE symbole de la réussite allemande a appliqué les 32 heures il y a plus de dix ans
France
-Temps de travail hebdomadaire par convention 35H
-Durée hebdomadaire moyenne base temps plein.
-Ensemble des emplois 36.3
Je ne ferai pas de commentaire les chiffres invalident tous seuls toute la dialectique que l’on entend à ce sujet.
Seule indication technique, le fruit de la richesse produite et le résultat du travail de l’ensemble, celui ci regroupe autant ceux travaillant plus que la durée légale, dont le résultat est la moyenne base temps plein, que ceux travaillant à temps partiel.
Donc pour savoir qui travaille plus que qui, c’est le travail de l’ensemble qui doit être comparé. L’ensemble de ces pays ont une productivité équivalente.
Conclusion : que ceux engagés sur cette voie dictée par le MEDEF lui laissent la place, car si l’état doit être une entreprise, autant laisser la place à ceux qui ont cette compétence là.
12 janvier 2011
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