Que sommes-nous ? Avec notre agressivité…

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Le Savoir impose d’apprendre ou d’essayer de comprendre ce que nous sommes avec notre agressivité parce que nous l’observons. « L’agressivité naturelle» est indispensable à la survie de toutes les espèces, dont la nôtre. La socialisation nous permet d’en définir différents concepts, de manière à pouvoir en bannir quelques-uns comme asociaux. Néanmoins, «l’agressivité » reste l’élément moteur, bien que socialisée et de ce fait acceptable.

Maîtrisée durant l’évolution de nos aptitudes et de notre capacité cérébrale, elle a façonné l’homme et lui en retour son espace.

Par «agressivité naturelle»j’entends la capacité d’action de l’homme d’inter agir sur lui-même, sur les autres, ainsi que sur toutes choses de son environnement, même si un jour il doit réorganiser son existence en ayant compris qu’il ne disposait d’aucun libre arbitre. Il impose de ce fait, contrainte, transformation ou destruction dans l’ignorance partielle du TOUT qu’il est, dans un TOUT plus grand que lui dont il est le semblable, l’univers. Il ne s’agit donc de ne pas confondre ici agressivité et violence.

En effet, chaque Être ou sujet ou individu, n’est qu’un élément inséparable d’un ensemble, d’un Tout, que nous appelons l’espèce humaine. Elle-même étant contenue dans un ensemble plus grand dont elle est issue, l’univers. Elle ne peut donc qu’être régie par les mêmes lois qui ont construit l’univers, et qui ont donné naissance à des singularités, telle notre planète. Des lois que nous commençons à mieux cerner aux travers des sciences.

A leurs sujets, Stephen Hawkins disait : «L’histoire des sciences tout entière n’est que la compréhension progressive du fait que les événements n’arrivent pas de manière arbitraire, mais qu’ils reflètent un certain ordre sous-jacent qui peut ou non, avoir été inspiré du divin ». Cette remarque est d’autant plus importante qu’elle s’applique à nous, elle s’applique au déroulement de notre existence.

De telle manière que les événements de notre existence ne proviennent que des ordres (systèmes, organisations) qui les ont inspirés, et notre cerveau par la construction de son psychique en est un producteur efficace dans la représentation de ses affects à partir de la nécessité vitale fondatrice de se nourrir, s’accoupler et s’abriter.

Partant de là l’agressivité prendra des nuancescapables de répondre à toutes les éventualités de 0 à l’infinique nos schémas conceptualisés lui suggéreront, suivant la traduction et la représentation des informations que nos sens auront recueillies du monde, pour façonner les moyens de vivre ou s’entre-tuer. Ceci est d’autant plus important à préciser que nous essayons en permanence de réduire l’éventualité de s’entre-tuer, et nous regardons l’agressivité comme nécessité naturelle motivée par la frustration, ou bien dans une approche morale, comme la nocivité, le méfait, le crime qui se justifie quand l’homme est un loup pour l’homme, le contraire de la bienveillance dans un idéal d’amour ou d’harmonie sociale. Pour en saisir toutes les nuances il nous faudrait avoir accès à l’infini, un infini pour lequel nous n’avons ni de départ ni d’arrivée, mais qui au lieu de nous décourager doit nous permettre de comprendre éventuellement : que, si depuis 2000, voire 3000 ans ou plus nous appliquons toujours les mêmes principes punitifs ou méritocratiques sans résultat, qui souvent s’apparente à de la persécution, il serait peut-être temps de s’interroger.

Donc la capacité d’agressivité ne doit pas être prise comme seulement l’expression de violence, mais en un sens plus générique qui est la capacité d’agirpour aller prendrechez l’autre (son alter ego et le monde) ce qu’il vous donneafin d’exister quelles qu’en soient les motivations. L‘Homme n’est donc pas irrévocablement un être violent. Il est lui-même la construction d’un amalgame d’informations ordonnées qui ont élaboré son psychique ; mais il a la difficile responsabilité à partir de celui-ci, de quantifier et qualifier les informations qu’il perçoit dans l’ignorance la plus totale du monde objectif, en bâtissant au fil des millénaires l’image de ce qu’il a pu comprendre de lui et du monde. Et ce n’est qu’à partir des définitions qu’il leur donne qu’il est en mesure de transformer une agressivité innovatrice en violence mortelle intra espèce en l’absence d’un inhibiteur inné. Donc l’information est capitalepour l’homme, et traiter l’information oblige d’apprendre, d’apprendre en permanence, sinon on la subit. Nous la subissons dans toutes les formes imparfaites et barbares dans lesquelles nous la figeons en nous croyant possesseur de la compréhension ultime. De ce fait nous faisons en permanence le procès de l’Homme, au lieu de celui de sa construction psychique, même si celle-ci porte un nom par acteur, tout en n’ayant jamais apprisà cet acteur comment fonctionnait un organe aussi essentiel que son cerveau, avec lequel il allait devoir passer sa vie.

Ceci parce que quels que soient les raisonnements que nous tenons au travers d’un psychique organisé, borné par sa culture, bonne ou mauvaise, de manière close par nécessité structurelle, afin d’évacuer l’incertitude et la peur qui développe craintes et angoisse. Cette construction structurelle du psychique retransmettra l’aptitude de son organisme à s’ouvrir à l’autre ou au monde, en fonction d’une multitude de paramètres environnementaux. Je me suis expliqué sur ce sujet dans l’avant-propos, mais l’on peut retenir deux types d’événements, ceux stressants et ceux rassurants. Ce raisonnement sera sous-tendu par l’inconscient qui contrôlera en permanence, si les décisions, que notre psychique culturalisé prend en retour sous sa direction, sont compatibles avec les informations dont il dispose ; informations qui sont de veiller à ce que la structure organique qui le porte puisse se nourrir, copuler, s’abriter : vivreet éventuellement s’auto détruire sous sa prolifération. Et il en est ainsi au quotidien indépendamment de nous dans toutes les décisions que nous prenons. C’est pour cela qu’il est si important que l’Homme soit assuré, épanoui, pour que son agressivité innovante au travers d’organisations systémiques sociétales ne se retourne pas contre lui et son alter ego ; mais, si nous ne pouvons pas agir sur l’inconscient nous pouvons le tromper, et c’est un autre débat.



En conclusion l’hominisation vers laquelle nous tendons ne consiste pas à définir nos pulsions originelles comme étant criminelles (ce qui l’est, c’est l’organisation culturelle qui l‘exhibe), car peut être dans quelques milliers d’années ou quelques siècles, ce sont elles (les pulsions) qui sauvegarderont l’espèce ; mais d’en instruire l’Homme de sorte qu’il les contrôle par la compréhension de ce qu’il s’interdit, en attendant que ce qui caractérise l’hominisation, le développement et la compréhension de son psychique, poursuive son évolution.

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