Bonjour horizon 2050.
Publié le 4 Décembre 2023
Bonjour horizon 2050.
Je ne comprends pas pourquoi tant d'expression de sentiments négatifs, ou plutôt je ne sais pas pourquoi. C'est l'exemple type de ce que j'appelle la fracture intellectuelle, l’abîme qui sépare ceux qui détiennent le savoir, et ceux qui en dépendent. J'ai écrit ceci en 1999.
À ce sujet, les scientifiques devraient veiller à ce que leurs inventions soient vulgarisées, car, ils encourent qu’elles soient rejetées, par les populations à cause de l'écart de connaissance et de savoir croissant entre elles et eux. Cela, parce que l’usage commercial ou politique qui est fait de leurs inventions ne sert pas toujours l’intérêt de notre espèce.
Il nous faudra donc dans l’avenir avoir une idée du futur lointain, celui où nos ressources minières se raréfieront. C‘est là que je voulais en venir, quand il ne restera que notre psychique pour faire face à la nouvelle période glaciaire.
Alors, nous faudra-t-il de nouveau avoir peur de souffrir, pour faire la redécouverte de nos capacités psychiques, et revenir à la rhétorique et à l’art de l’apaisement ?
Ces capacités psychiques que les scientifiques cernent de mieux en mieux, qui nous permettront de réparer les « cellules » et peut-être de comprendre les mécanismes qui nous permettront de réaliser des prouesses égales à celles des yogis, si nous savons utiliser les mots qui apaisent.
D’ici là, notre espèce ne bénéficiera que de ce que nous aurons su bâtir, que ce soit dans le monde physique ou dans le monde psychique. Mais c’est là une tâche qui demande d’autres perspectives que celles à court terme que nous véhiculons. Il y a les hommes pour le faire, sauf que le monde médiatique ne leur laisse guère de temps d’écoute ; et puis cela nous arrange tellement de ne pas regarder au-delà de notre propre vie.
Pour l’instant, l’Occident parie sur le monde physique par la puissance de la recherche scientifique qui nous permet d’envisager d’aller coloniser la planète Mars si nous parvenons à y diriger une comète (les comètes qui sont de gigantesques icebergs), afin d’y créer un monde viable pour notre espèce, ou d’autres formules. Il y a tout de même une difficulté dans ce schéma, non pas qu’il ne soit pas réalisable, mais pour arriver à une végétation identique à celle de notre planète permettant de faire vivre une population de plus de dix milliards d’habitants, les scientifiques n’ont pas indiqué de temps. Mais, nous pouvons en avoir une idée avec celui qu’il a fallu à notre planète pour développer la sienne qui se chiffre en milliard d’années. Si bien que si la prévision des scientifiques se réalise, nous ne disposons que de 10 000 ans. Exit l’espérance générale dans ce domaine. Reste celle dans la découverte de planètes telluriques à l’extérieur de notre système solaire, avec la difficulté non résolue de les atteindre. Dans le même temps, les scientifiques se questionnent pour savoir sur quels astres ou astéroïdes trouver des ressources minières.
Cette vision de notre futur est tout à fait respectable et n’est en rien utopiste, nous disposons de 10 000 ans pour trouver une solution. Mais nous disposons également de ce temps pour explorer notre monde psychique.
Encore faut-il être convaincu qu’un enseignement permanent pour adulte, accroissant le nombre de gens instruits, créera en conséquence plus d’intelligence pour relever le défi. Tout en prenant soin d’éviter que l’utilisation de cette intelligence ne soit pas réservée seulement à l’endoctrinement culturel, à « l’art de la confrontation ».
Peut-être que ceux qui savent que notre monde est dérangé, pour être sortis de son biotope originel, oseront-ils s’organiser malgré l’incertitude, pour expliquer qu’être sain c’est connaître ses maux, et vulgariser les savoirs plutôt que de rester des docteurs de la « loi », car l’avenir est toujours traumatisant ?
Si notre existence dépend de l’univers, notre vie dépend aussi des mots avec lesquels nous la définissons, et les mots sont un univers, ils sont devenus notre univers à eux tous seuls.
Dans le monde d’après 2020, les scientifiques espèrent voir la véritable intelligence artificielle commencer à pénétrer sur Internet. L’étape suivante de celle des agents intelligents concerne une branche de l’intelligence artificielle que l’on nomme heuristique, qui essaye de codifier la logique et l’intelligence au moyen d’une série de règles. Dans l’idéal, l’heuristique devrait nous permettre de parler à un spécialiste informatisé, médecin, avocat ou technicien, qui répondrait à des questions détaillées, techniques, concernant le pronostic ou le traitement… L’une des toutes premières branches de l’heuristique à avoir de fait surpassé les capacités humaines est la machine à jouer aux échecs… Parce que ces machines intelligentes sont fondées sur des règles simples, bien définies, des millions d’informations peuvent ainsi être analysés à la vitesse de la lumière,
Actuellement, l’enseignement dispensé couvre tout le savoir disponible, à l’exception de celui issu du travail des découvreurs qui ne viendra s’y rajouter que plus tard. Le temps qui est imparti à cet apprentissage est législativement fixé, pour une période estimée suffisante à l’assimilation d’un niveau de « culture générale » minimal obligatoire. Il est suivi des filières, techniques, universitaires et spécifiques de grandes écoles, ENA, etc.
La scolarité terminée, une fois, que chacune a réalisé ou subi sa sélection, le solde restant à apprendre est immense, et inaccessible dans sa totalité.
Par exemple, si l’on voulait avoir le niveau de doctorat dans dix disciplines différentes, il faudrait au minimum étudier durant soixante-dix ans.
Ainsi, pour l’accès au savoir, le temps demeure un déterminant, dont la disponibilité s’est accrue puisque nous vivons plus longtemps, et que nous le consacrons moins au labeur.
Rien ne nous empêche aujourd’hui d’imaginer une nourriture moléculaire, parce que nos connaissances biologiques et autres le permettent, et demain entrer dans un appareil de « nano fréquences nucléaires » pour nous revitaliser.
Cela peut nous effrayer, car nous sommes toujours tournés vers notre passé. Nous ne connaissons partiellement que lui et nous voulons le maintenir parce qu’il est rassurant.
Néanmoins, il est indispensable de se doter d'une éthique d'existence, la recherche de l'immédiateté du gain serait un sérieux handicap, l'exemple de Futura ou la réduction des crédits de la NASA le démontre, ce serait une erreur gigantesque d'aligner notre existence sur sa comptabilisation, comme nous le faisons. Aujourd’hui, nous savons les dangers qui découlent des technologies qui sont appliquées sans contrôle autre qu'une recherche de rentabilité, la gouvernance par de grands groupes en est un, sauf si ses dirigeants n'ont plus comme credo le capitalisme.
J'en écrivais ceci: « Aujourd’hui, il nous serait possible de dresser une carte géographie avec des frontières de marchés commerciaux, en fonction de divers groupes financiers. Il nous apparaîtrait alors une stratification d’espace qui se recouvre au-delà des limites des États qui exigent que les États abandonnent leurs prérogatives spécifiques, qui ressemblent alors à de l’autorésistance pour satisfaire aux règles des groupes financiers. Avec un peu d’imagination, nous pouvons spéculer que s’opéreraient des échanges territoriaux d’influence mercantile, comme le faisaient avant les seigneurs et les Rois par alliances ou mariages, qui dessineraient les frontières d’États financiers sous l’autorité d’un conseil d’administration ou autres, dont le président serait celui qui détient la majorité. Est-ce illusoire ?
« La société ne peut se désintégrer sans que, dans la même mesure, l’individu ne soit pas dégagé de la vie sociale, sans que ses finalités propres ne deviennent prépondérantes sur les fins communes, sans que sa personnalité en un mot ne tende pas à se mettre au-dessus de la personnalité collective. Plus les groupes auxquels il appartient sont affaiblis, moins il en dépend, plus par la suite, il relève de lui-même pour reconnaître d’autres règles de conduite que celles qui sont fondées dans ses intérêts privés. Si donc on convient d’appeler égoïsme cet état où le moi individuel s’affirme avec excès en face du moi social et aux dépens de ce dernier, nous pourrons donner le nom d’égoïsme au type particulier de suicide qui résulte d’une individuation démesurée » Durkheim.
Demain avec l'usage des machines intelligentes, la société basée sur le seul travail comme valeur d'existence implosera ou se suicidera, avec le monde qui se dessine. Alors,est-ce que ce sera en 2050 ou en 2100, l'équation de Bayes pourrait nous le dire approximativement ? Par contre, le savoir sera la pierre philosophale. C'est pour cela que j'avais intitulé mon essai, « rémunérer les hommes pour apprendre », afin que l'intelligence dont chacun dispose devienne un creuset d'élaboration de ce qu'il nous est permis de comprendre et qui croît de manière exponentielle ces 50 derniers ans. Alors, que des citoyens sont à la traîne. Il n'y a qu'à suivre les infos pour s'en rendre compte. Alors que tous les jours il y a une innovation, ce qui intéresse la majorité des populations, ce sont les affaires de cul, les faits divers et les polémiques.