Halte au feu !
Publié le 1 Décembre 2023
Halte au feu !
Quelqu’un qui écouterait l’espace médiatique français croirait à la dislocation de l’État.
Nous savons déjà, depuis des années, que les médias entretiennent une information d’angoisse avec les faits divers et les drames. Que les candidats sont élus plus sur leur capacité à promettre toujours plus de sécurité que sur leur annonce programmatique qui ont découragé des citoyens de prendre part à la vie civique ! Certains, par l'abstractionnisme, le vote blanc et d’autres en s’acoquinant avec un parti fascisant, la RN. https://lanticapitaliste.org/.
En 1995, Bill Gate, à la réunion de Davos, mettait en garde ses confrères de ne pas aller trop vite, sous réserve de voir réapparaître l’idée communiste. Il ne s’est trompé que de fascisme, car du moins en France ils y ont tourné le dos avec Robert Hue. Cela pour dire que la situation que nous vivons n’a rien d’extraordinaire, si ce n’est les médias et les réseaux sociaux qui s’enflamment, et que les radio-trottoirs rapportent des angoisses qu’ils ne vivent pas en se faisant les porte-parole d’une information funeste parce qu’elle se vend.
Hier, nous étions appelés d'aller envahir ces salops de Russes et assister ces braves Ukrainiens. Aujourd’hui, ils peuvent crever dans leur coin, nous sommes passés à un autre incendie. Depuis le 7 octobre, il n’y a pas un jour où l’apitoiement nous parvient au moment des repas sans nous couper l’appétit, nous regardons cela comme une série télévisée, si ce n’était les quelques excités qui croient sauver le monde en commettant des exactions ne satisfaisant que leur égo de primate pour avoir été mal éduqué. Mais il y a des chiffres qui parlent d’eux-mêmes. En France, il y a environ 115 mille Ukrainiens et 54 000 Russes, alors qu’il y a environ 600 000 juifs et 5 millions d'Arabes, Il y a plus de probabilité de trouver quelques illuminés chez les Arabes en termes de réponse politique plutôt qu'en fait divers comme nous le rapportons.
Je le rappelle pour mémoire, mais nous sommes avec un taux de criminalité de 56,41 pour 1000, au 38 rang des états, c’est-à-dire sur une ligne de stabilité depuis, soit presque 30 ans et qu’il n’y a aucune raison de crier à l’insécurité quand se déroule un fait divers. Nous pouvons par contre suivre l’évolution analytique suivant les thématiques choisies. Mais si elles augmentent, cela, ne signifie pas qu’il y a une évolution de la criminalité et de la délinquance, car celles qui diminuent n’intéressent personne, ni les médias, ni les réseaux sociaux, ni les politiques. L'analyse de l'évolution de la criminalité doit se faire sur une longue période pour indiquer la tendance. La nôtre évolue en dent de scie d'une année sur l'autre depuis 1995. L’analyse de cette évolution de la criminalité et délinquance est claire.
Elle n’est pas le fait des Arabes comme de mauvaises langues fascisantes l’expliquent sans recul, juste pour maintenir le sentiment antiarabe, parce qu’ils ont les plus nombreux en prisons, pour être ceux, qui sont dans la stratification sociale la plus pauvre. Imaginer que des Hommes naissent criminels serait revenir au temps de Cesare Lombroso en 1789.
Sauf que la montée de la criminalité et la délinquance entre 1975 et 1995 montrent le lien entre la pauvreté par manque de rémunération et l’augmentation des désirs entretenus par l’offre de biens. Si bien que les courbes de la criminalité, celles du chômage et celle des disponibilités de biens sont quasi parallèles, tandis que celle de l’évolution des salaires décroche dans l’année 77 et progresse très lentement en restant en dessous des autres. Chacun d’entre vous peut trouver ces informations sur le net pour réaliser cette analyse, mais bien du courage parmi les milliers de graphiques.
En 2022 avec 3 720 561 crimes et délits nous sommes toujours dans la fourchette depuis 1995, malgré une augmentation de 9 % par rapport à 2021 et bien plus par rapport à 2020 qui avait vu une chute des crimes et délits pour cause du covid, 3 100 000. Rien ne justifie les inquiétudes d’une augmentation de la criminalité et de la délinquance, si ce n’est le traitement émotionnel médiatique et l’émoi citoyen qui en découlent. Il n’y a pas d’augmentation de la violence, même s’il y a des pics d’actes exécrables.
Le problème vient d’une frange de la population qui globalise des faits divers particuliers pour des visées politiciennes, ou d’autres qui sur un supposé laxisme de la justice décident de se faire justice, en confondant volontairement la lenteur judiciaire et le laxisme. Il est anormal que notre éducation soit insuffisante, et il serait nécessaire que les médias à laquelle ils concourent malgré eux se doivent à l’objectivité, mais l’ont-ils eu un jour ? Par contre il ne faut pas attendre cela des réseaux sociaux ou c’est la rumeur et le complotisme qui l’emportent.
Nous sommes dans une espèce d’incendie verbal inflationniste qui donne l’impression que chacun veut rajouter sa bûche. Je ne jette pas la pierre aux citoyens dont on a vidé le cerveau de leur conscience politique à l’échelle occidentale et européenne. Leur choix politique le démontre par une forme de radicalisation à droite pour ne pas se faire distancer par Le Pen, comme si devenir fascisant était une finalité programmatique, et tous ceux qui s’abstiennent ou ont nourri le soulèvement des gilets jaunes. Le diagnostic est clair, car il est connu de tous les temps, même s’il se présente sous d’autres paradigmes qui le cachent comme la RN. Le capitalisme est cycliquement destructeur, car les Hommes n’y trouvent pas d’espérance d’avenir. C’est le cas en France, malgré une LFI qui s’accroche à en donner une discutable ou non, mais c’est le cas dans toute l’Europe où la motivation est la chasse aux immigrants.
Nous avons l’exemple avec la Hollande où l’on ne peut pas dire que ce soit la sécurité qui les motive, car ils ont un taux de 26,15 pour 1000 et ont dépénalisé la drogue. Le premier critère de la fascisation est le nationalisme et la peur de l’incertitude, car pour la vivre, puisque nous ne pouvons pas l’éviter, c’est de s’instruire. Or celle qui est donnée est insuffisante devant la complexité que nous ne pourrons pas éviter de la mondialisation, mais il n'est pas obligé, qu’il soit capitaliste ? Alors la peur nous fait nous accrocher à notre identité comme si nous allions la perdre, parce qu'un Français deviendrait musulman, bouddhiste, chasseur de fantôme, coupeur de cheveux en quatre, etc., comme si nous étions obligés d'être catholiques. Depuis des années, nous évitons ce débat incendiaire, qui pour moi n’a pas lieu d’être. Nous sommes Français, si nous y naissons ou décidons de prendre cette nationalité. Seuls, les identitaires ont besoin de ce débat, s'ils sont des citoyens, intellectuellement perdus ou des ostracistes instinctifs. Regardons avec quoi nous vivons et imaginons ne devoir vivre qu’avec la production nationale. Nous ne mourions pas de faim, mais l’on serait à poil et nous nous retrouverions en prison pour exhibitionnisme ou il faudrait faire de la France un camp de naturistes.
Alors oui c’est inquiétant que tant de citoyens se rallient à des motivations fascisantes et que cela soit tue dans les médias. J’ai mis en lien un excellent article sur sa complexité, qui fait que des citoyens le deviennent sans le savoir. Personnellement, je suis d'origine de Tayac en Dordogne, où par mon arbre généalogique j'ai pu remonter jusqu'à mon ancêtre l'homme de Cro-Magnon, qui en route a vu son cerveau rétrécir de 15 à 30 % jusqu'à nous, d'où nous comprenons pourquoi, il y a tant d'identitaires, ils ne sont pas arrivés à compenser cette perte.
Nous ne pouvons arrêter les passions humaines qui sont nécessaires pour évoluer sans tout détruire, il faut s’écarter de tous ceux qui nous ramènent en arrière par un fondamentalisme ignorant, parce que la société capitaliste n’offre pas d’idéaux autres que celui de se faire exploiter et de conserver les citoyens dans une ignorance scientifique, au point qu’ils deviennent de plus en plus intolérants et partent à la recherche de l’homme parfait dont nous savons qu’ils ont rempli les camps de concentration et alimenté le feu.
Est-ce cet avenir, que nous voulons alors, qu’il y a tant à faire pour affronter la montée des eaux, qui vont lancer sur les routes de l’immigration des millions d’humains. Nous pouvons imaginer nous enfermer dans des frontières en barbelés. Nous y périrons comme a péri l’Empire romain attaqué à toutes ses frontières. Il serait temps que des hommes sensés prennent les rênes du pouvoir dans cet occident déboussolé qui s’accroche à sa puissance financière en raréfiant la monnaie comme si les catastrophes qui nous attendent allaient pouvoir être financées par les seuls citoyens qui travaillent dans chaque état. C’est de la folie que d’imaginer cela. Pour que les capitalistes conservent leur richesse.
La monnaie est la chose la plus facile à produire, ça n’existe pas, mais le plus difficile est de mettre en place une organisation en laquelle les hommes ont confiance. Nous arrivons à un seuil de stupidité sans commune mesure par rapport aux savoirs disponibles, et c’est tristement que je vois chacun aspirer au fascisme, alimenter le feu plutôt que d’appeler les pompiers, pour l’arroser de monnaie malgré des risques d’inflations que nous pouvons gérer, et retirer de nos innovations technologiques qui vont détruire des millions d’emplois, une espérance d’augmentation de temps libre pour s’instruire, afin de maintenir nos acquis et tracer des voies dans l’incertitude du monde. La solution n’est pas de désigner des exclus.
Nous savons que la variation d’un élément de notre ensemble se répercute inévitablement en générant des développements inattendus. Ainsi, les exclus engendreront des modifications dans l’organisation de l’ensemble d’une population, comme, le sécuritarisme qui est l'usage idéologique et électoral du besoin de sécurité. Alors nous ferons de nos élus des inaptes que nous accablerons de nos propres turpitudes, et nous rechercherons une réponse policière à un problème socio-économique qui se confondra avec le maintien de l’ordre public, qui engendrera l’autoritarisme et le fascisme.
Si toutefois nous ne pouvons pas débrouiller le « désordre » universel, nous pouvons néanmoins comprendre que nos organisations communautaires, que nous voulons ordonner, tendront au désordre pour se réorganiser. Ceci rend toutes nos conceptions éphémères, et rend compréhensible la nécessité permanente de se réformer, y compris, réformer nos idéaux, et élargir nos horizons intellectuels. Ceci est un exercice périlleux qui exige d’apprendre et d’apprendre encore, d’apprendre et de désapprendre. Pour cela, il faut développer un marché de la connaissance et des savoirs, pour endosser la veste d’un érudit, plutôt que le maillot d’une idole du foot ou autres.
Alain Bihr, il y a 25 ans, écrivait concernant les motivations conduisant au fascisme ceci. « Le désir d’être aimé (reconnu et valorisé) par autrui et par soi-même […] Désir précisément mis à mal chez ceux qui sont ou qui redoutent de devenir les “laissés-pour-compte” de la crise […] Les mouvements fascistes répondent par leur idéologie nationaliste qui permet à des individus déboussolés […] de regagner identité, confiance et fierté en se sentant […] membre de la grande communauté nationale »
Pour autant, nous ne percevons pas la fascisation de la RN, car il diverge un peu des développements classiques, ce qui me paraît tout à fait normal, car il galvanise les foules dans le cadre institutionnel pour ne pas être dissous.