Ne me dites pas que c'est impossible.
Publié le 30 Septembre 2025
Ce que ne vous disent pas les informations ni les gouvernements.
Depuis Maastricht, les discours politiques nous répètent qu’il faut réduire la dette comme si c’était un monstre menaçant notre survie collective. Or, cette dette n’est rien d’autre que le cumul depuis 1974/76 des déficits annuels de l’État. Elle finance des salaires, des services publics, des investissements collectifs. Depuis des décennies, la dette publique est présentée comme un gouffre, un fardeau insupportable, une anomalie qu’il faudrait absolument résorber. Pourtant, il faut avoir le courage de le dire : la dette ne finance pas des trous, elle finance des vies.
Chaque euro emprunté depuis les années 1970 a permis de maintenir des services publics, des hôpitaux, des écoles, des routes, mais surtout des salaires. Ce sont ces salaires qui font tourner la société, car les salariés, en consommant, financent tout : impôts, cotisations sociales, investissements, bénéfices et dividendes.
Réduire la dette en coupant dans les dépenses publiques, c’est donc supprimer des emplois réels.
Personne ne sait qui, parmi ceux privés de revenus, basculera vers la précarité, la délinquance ou la révolte. Mais l’histoire nous l’a appris : réduire la dette brutalement, c’est créer du chômage et de la misère, donc nourrir les crises politiques.
La dette est ainsi le révélateur d’une hypocrisie collective. Les citoyens réclament toujours plus de services publics, mais refusent l’impôt. Les gouvernements veulent la croissance, mais organisent la rareté monétaire en laissant la création de monnaie aux seuls marchés financiers. Les dominants capitalistes en profitent, car ils perçoivent les intérêts et renforcent leur pouvoir sur les États.
Autrement dit : réduire la dette, c’est réduire directement des emplois et des services.
Les 3 200 milliards d’euros de dette cumulée en 2024 représentent environ 190 millions de mois de salaires, soit l’équivalent de plus de 15 millions d’emplois annuels sur cinquante ans. Quand un gouvernement annonce vouloir économiser 40 milliards d’euros, cela revient à détruire l’équivalent de 2,4 millions de mois de travail, donc 200 000 emplois annuels.
Si l’on divise cette somme par le coût d’un emploi au SMIC chargé (~2 100 €/mois), on obtient :
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1,52 milliard de mois d’emplois financés depuis 1974.
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Soit 126 millions d’années d’emplois.
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Bien sûr, ces emplois ne sont pas simultanés : la dette s’est accumulée en cinquante ans. Mais cela montre qu’elle représente avant tout des vies humaines, du travail, du service rendu à la collectivité.
La dette n’est pas une abstraction : ce sont des enseignants, des soignants, des agents publics, des services de proximité. Supprimer des milliards, c’est supprimer des vies professionnelles et précariser la société.
Le gouvernement annonce vouloir réduire les dépenses publiques de 40 milliards €.
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40 milliards ÷ 2 100 €/mois = 19 millions de mois d’emplois.
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÷ 12 = 1,6 million d’emplois annuels au SMIC.
Cela signifie que, mécaniquement, 1,6 million de personnes perdraient leur activité si l’on coupait cette dépense, sauf à créer immédiatement une activité équivalente dans le privé. Or, cela n’arrive jamais.
C’est la conséquence de réduire l’existence à une comptabilisation, un parfait exemple d’humanistion, qui m’a fait déclarer un jour de colère, ouvrons des fours pour les humains en trop.
Réduire la dette revient donc soit à fabriquer du chômage, soit à rogner sur des services collectifs indispensables (hôpitaux, écoles, transports, justice…). Depuis 1974, l’endettement a servi à compenser l’insuffisance chronique des salaires et des prélèvements. Sans lui, la France aurait connu des crises sociales autrement plus violentes. En vérité, la dette est une respiration collective, un outil de survie dans un système capitaliste qui bride l’émission monétaire.
Le vrai débat n’est donc pas « faut-il réduire la dette ? », mais : qui contrôle la monnaie, et pour financer quoi ? Tant que nous restons prisonniers de la rareté imposée par le capital et par les institutions financières, nous continuerons à nous endetter. À l’inverse, si nous adoptions une création monétaire indexée sur la productivité, sur l’énergie (le joule), ou sur les besoins sociaux et écologiques, nous financerions directement la société sans passer par l’endettement ni par les marchés. Ce n’est pas la dette qui est un danger : c’est l’obsession de la réduire au prix de l’humain.
C’est ce que ne comprennent pas les citoyens que ce soit dans les jaqueries des gilets jaunes ou de Bloquons la société, la batille à prendre n’est pas le gouvernement mais la BCE
Quand les politiques parlent de dette, ils oublient toujours cette réalité comptable :
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La dette, c’est du travail déjà effectué par des salariés.
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Elle finance des enseignants, des infirmières, des policiers, des chercheurs… qui ont touché un salaire et produit un service.
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Dire « réduisons la dette », c’est donc implicitement dire : « supprimons des salaires et des services ».
Tableau comparatif (Italie / autres pays)
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Pays |
Réduction de déficit / ajustement |
Coût social / pertes d’emplois / effets sur salaires & services |
Commentaire critique |
|---|---|---|---|
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Italie |
Réformes du travail, compression budgétaire |
Chômage élevé, salaires réels stagnants, services publics comprimés |
Le “modèle exemplaire” masque la précarité |
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Grèce |
Austerité radicale |
Fuite des talents, explosion de la pauvreté |
La dette “réduite” au prix de la survie |
|
Espagne |
Réformes, coupes sociales |
Perte de millions d’emplois après 2008 |
Apparence de redressement mais déficit structurel |
5. Coût social caché de la “réussite” italienne
Les discours politiques citent souvent l’Italie comme « exemple de redressement » ou de “bonne gestion”. Mais derrière ces chiffres se cache un lourd tribut social qu’on préfère occulter. Voici quelques éléments concrets :
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En janvier 2025, l’Italie affiche un taux de chômage de 6,3 %, selon l’ISTAT, avec 145 000 emplois créés ce mois-là — un regain ponctuel, mais dans un contexte où le taux d’emploi reste l’un des plus faibles d’Europe. Reuters
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Le secteur automobile, via l’entreprise Stellantis, a annoncé avoir supprimé près de 10 000 emplois en Italie entre 2020 et 2024. Reuters
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Le rapport Oxfam Italie (2013) montrait déjà que lors de périodes d’ajustement budgétaire, le plein-emploi recule, les emplois à temps partiel augmentent, et les ménages les plus modestes sont les plus touchés. www-cdn.oxfam.org
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Depuis les crises de la zone euro, l’Italie a perdu une part importante de sa production industrielle (≈ 25 %), freinant sa capacité à retrouver des emplois industriels de qualité. SpringerLink+1
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Les “emplois créés” ne sont pas tous équivalents : beaucoup sont précaires, temporaires ou à temps partiel. Le renversement de la précarité durable reste peu visible.
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Le “succès” italien est souvent mesuré en termes de croissance ou de réduction du déficit, mais peu en termes de reconstruction de services publics ou de rehaussement des salaires réels.
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L’amélioration du ratio dette/PIB peut masquer le fait que ce sont les citoyens ordinaires, et non les marchés, qui ont payé le prix : via des impôts, des coupes dans les services, des compressions salariales.
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Comparer l’Italie à d’autres pays (Espagne, Grèce…) révèle que les politiques d’ajustement sont toujours assorties d’une précarisation massive, d’une montée du chômage de longue durée et d’une exclusion sociale invisibilisée dans les statistiques officielles.
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On peut désormais dire : « Oui, l’Italie “s’améliore” sur les indicateurs macroéconomiques — mais à quel coût humain ? »
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Les “emplois créés” sont souvent des emplois faibles ; les suppressions dans les secteurs industriels ou stables frappent les classes moyennes et populaires.
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On présente les réductions de dette comme des réussites abstraites, mais elles sont obtenues sur le dos de vies précarisées.
L’obsession comptable, une impasse historique
Les dirigeants répètent : « Il faut réduire la dette ! ». Mais aucun pays ne s’en sort uniquement par la rigueur. Historiquement, les dettes publiques se stabilisent ou se réduisent par :
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La croissance économique.
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L’inflation modérée (qui allège le poids réel de la dette).
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La création monétaire (non admise dans l’Union européenne actuelle).
Couper dans les dépenses publiques n’a jamais produit de miracle. Cela ne fait qu’alimenter le chômage et la défiance politique.
Le vrai débat n’est pas : « Faut-il réduire la dette ? »
Le vrai débat est : qui contrôle la monnaie, et pour financer quoi ?
Tant que la création monétaire est laissée aux marchés financiers et aux banques, la dette restera une chaîne qui nous étrangle, et les coupes budgétaires continueront de fabriquer du chômage.
Mais si nous assumons que la dette est en réalité une avance sur productivité collective, alors nous pouvons imaginer une autre voie : une création monétaire publique, indexée sur les besoins sociaux, écologiques, ou même sur une mesure énergétique universelle comme le joule.
Alors, au lieu de compter les milliards « à économiser », nous compterions les vies améliorées, les services garantis, et l’avenir construit.
Parce qu’au fond, la dette finance des vies, pas des trous.
Une autre logique : investir dans la vie
Si la dette finance des vies, alors l’enjeu n’est pas de couper, mais de mieux orienter.
Investir dans :
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La transition écologique,
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La santé et l’éducation,
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Les technologies utiles,
c’est garantir des emplois et un avenir. Le problème n’est pas la dette en soi, mais la soumission aux marchés financiers qui exigent leur part d’intérêts.
Les citoyens ne veulent pas payer plus d’impôts, mais ils exigent des services publics.
Les gouvernements ne veulent pas assumer cette contradiction, alors ils s’endettent.
Les libéraux dénoncent ensuite la dette pour imposer leurs solutions : privatiser, réduire les droits sociaux, transférer la richesse vers le capital.
En vérité, la dette est le reflet d’un choix politique : maintenir un niveau de vie collectif malgré une répartition des richesses toujours plus inégalitaire.
La dette publique n’est pas un gouffre, mais un miroir : celui d’une société qui préfère préserver les profits privés plutôt que de financer équitablement ses besoins collectifs.
Réduire la dette sans alternative, c’est fabriquer des chômeurs.
Réduire la dette pour « rassurer les marchés » est un mythe destructeur. Derrière chaque milliard coupé, ce sont des vies humaines qui basculent dans la précarité.
La vraie question n’est pas : « Comment réduire la dette ? »
Mais : « Comment faire en sorte que la monnaie serve à financer la vie, et non à enrichir une minorité ? »
Alors oui, il vaut mieux « laisser couler la dette » que couler des millions de vies.
La dette n’est pas un trou : c’est une respiration. Coupez-la, et vous étouffez la société.
« Entre dette et austérité, le choix est clair : la dette nourrit, l’austérité affame. »
La comparaison France–Italie montre que l’obsession comptable détruit plus de vies qu’elle n’en sauve. Nous pouvons dire la dette nourrit, l’austérité précarise, la dette c’est la vie, couper la dette c’est couper des vies car elles sont derrières les chiffres
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Retraités (France) : 17,0 millions
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SMIC net mensuel de référence : 1 400 €
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PIB (repère) : 3 000 Md€
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Dépense retraites actuelle (toutes pensions confondues) : 14 % du PIB ≈ 420 Md€
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Part de retraités sous le SMIC net : 40 %
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Écart moyen à combler (mensuel) : 250 €
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Bénéficiaires : 40 % × 17,0 M = 6,8 millions
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Complément annuel par personne : 250 € × 12 = 3 000 €
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Coût annuel total : 6,8 M × 3 000 € = 20,4 Md€
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En % du PIB : ~0,68 % du PIB
Lecture : avec ces paramètres réalistes, éradiquer les pensions sous le SMIC net par un complément coûterait de l’ordre de 0,6–0,8 % du PIB.
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Montant annuel par retraité : 1 400 × 12 = 16 800 €
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Coût total : 17,0 M × 16 800 = 285,6 Md€ ≈ 9,5 % du PIB
Remarque importante : ce scénario remplacerait toutes les pensions actuelles par un seul montant au SMIC net (il réduirait donc mécaniquement les pensions supérieures au SMIC). Il sert juste de borne pour raisonner.
Tu veux approcher la puissance économique des machines (investissements productifs) et relier ça à une création monétaire cible qui n’alimente pas l’inflation (car adossée à des gains réels de productivité).
9. Méthode simple, transparente (ordre de grandeur)
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Idée : additionner, sur 50 ans, la FBCF en machines/équipements (part de l’investissement total) rapportée au PIB.
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Hypothèse prudente (stylisée, solide pour la France) :
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Part machines/équipements ≈ 6 % du PIB en moyenne long terme.
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Somme des PIB (euros constants) sur 1975–2024 ≈ 90 000 Md€-années (moyenne ~1 800 Md€ × 50 ans ; c’est un repère raisonnable en €2024).
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Cumul machines ≈ 6 % × 90 000 = 5 400 Md€ (soit 5,4 T€ en euros 2024).
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Fourchette réaliste (5–8 % du PIB) : 4,5 à 7,2 T€.
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Ce n’est pas un « stock net » (on ne retire pas l’usure), c’est le flux cumulé investi dans des capacités productives non humaines.
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Constat macro stylisé pour la France 1975–2024 : la productivité horaire a été multipliée ~2,0 à 2,5.
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Décomposition standard : une part de ce gain vient du capital deepening (plus de capital par heure travaillée), l’autre de la TFP (progrès technique/organisation).
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Hypothèse classique : ~60 % des gains viennent du capital (machines, au sens large), ~40 % de la TFP.
Si on prend un multiplicateur de productivité horaire ×2,2 sur 50 ans :
– Le « gain » est (1 − 1/2,2) ≈ 54,5 % par heure.
– La part machines ≈ 60 % × 54,5 % = ~33 % du PIB courant.
En niveau 2024, ça suggère qu’en gros ~1 000 Md€ par an de valeur ajoutée sont portés par l’apport des machines (ordre de grandeur, pas une identité comptable).
Idée clé : si une fraction prudente de cette valeur adossée aux machines est canalisée vers des usages non inflationnistes (investissements verts, rénovation énergétique, R&D publique, École/recherche, “banque verte”, écomonnaie locale pour travaux utiles), on n’ajoute pas de tension de prix puisque l’on mobilise une capacité réelle déjà créée par la productivité.
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Règle prudente : cibler 5 à 10 % de ce « socle machines » annuel comme création monétaire dédiée (hors dette classique), soit environ 50 à 100 Md€ / an en France.
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Comparaison utile : les déficits budgétaires typiques sont de cet ordre.
On peut donc remplacer une partie de l’endettement pro-cyclique par une émission monétaire ciblée (Banque verte / écomonnaie de projet), adossée à la productivité — sans nourrir l’inflation, car fléchée vers des capacités réelles et non saturées (transition énergétique, adaptation climatique, bilan matière).
10. Pourquoi ça tient debout (et pourquoi c’est politique, pas magique)
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L’inflation surgit quand on crée de la demande sans offre disponible. Ici, on financerait des chantiers qui augmentent l’offre future (énergie décarbonée, efficacité, infrastructures d’adaptation, connaissance), ou qui réduisent des coûts futurs (santé, risques climatiques).
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Comptablement, on traite cette émission comme une monnaie d’investissement à maturité longue, intransférable vers la spéculation, circulaire (dépensée uniquement sur listes de projets certifiés), donc peu inflationniste.
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Politiquement, c’est acter que la richesse “machines” — créée par la collectivité des savoirs (découvreurs, ingénieurs, systèmes éducatifs) — autorise une part de monnaie publique sans rançon au capital privé, plutôt que d’attendre qu’il « veuille bien » prêter… puis faire payer les plus pauvres quand le cycle se retourne.
Ce que ces chiffres te donnent, tout de suite
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Plancher de pension au SMIC net : ordre de grandeur 0,6–0,8 % du PIB pour éteindre la pauvreté en complément ciblé.
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Cumul machines 1975–2024 : ~5,4 T€ (fourchette 4,5–7,2 T€).Les 5 400 milliards d’euros (5,4 T€) correspondent à une estimation du cumul des investissements en machines, équipements et automatisation en France depuis 1975 jusqu’en 2024, en euros constants (c’est-à-dire corrigés de l’inflation).
Ça veut dire qu’en moyenne :
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≈ 108 Md€ par an ont été investis dans les machines sur cette période de 50 ans.
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Ces investissements sont ensuite amortis, mais leur effet productif (la valeur créée par la machine) continue année après année.
Donc :
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Stock cumulé ≈ 5 400 Md€.
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Flux annuel actuel (valeur créée par machines/automatisation) ≈ 1 000 Md€/an (≈ 40 % du PIB français).
C’est ce flux annuel qui peut servir de base pour l’idée de création monétaire pure adossée à la productivité machine.
En résumé : 5 400 Md€ = stock cumulé 1975–2024.
≈ 1 000 Md€/an = flux machine actuel.
“Socle machines” annuel (valeur portée par le capital dans la productivité actuelle) : ~1 000 Md€ (33 % du PIB, ordre de grandeur).
Création monétaire “pure” soutenable : 50–100 Md€ / an fléchés (5–10 % de ce socle), sans pression inflationniste si adossée à des projets offre-augmentants.
Comparer 50–100 Md€ / an à nos déficits actuels : montrer qu’il existe une marge publique structurée par la productivité réelle.
Mettre en parallèle cette marge avec les coûts climatiques à financer (rénovation, réseaux, eau/feux, santé).
Cela démonter l’argument « il n’y a pas d’argent » : ce n’est pas l’argent qui manque, c’est la décision d’adosser une monnaie de projet à la richesse machines que nous avons déjà.
11. Retraites aujourd’hui
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Dépense totale retraites (2023) ≈ 340–350 Md€ (≈ 14 % du PIB).
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Cotisations sociales (part salariale + patronale) couvrent l’essentiel, avec parfois un complément d’impôt.
12. Complément pour assurer un plancher SMIC net
(d’après le calcul précédent)
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Besoin ≈ 20 Md€ par an (≈ 0,7 % du PIB).
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À comparer aux 350 Md€ actuels de dépenses retraite.
20350≈5,7%\frac{20}{350} \approx 5,7 \%35020≈5,7%
Donc : un effort supplémentaire d’environ +6 % sur les cotisations retraite actuelles permettrait d’assurer à chaque retraité un revenu au moins égal au SMIC net.
13. Si on financait ce besoin avec la « richesse machines »
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Rappel : les machines contribuent à environ 1 000 Md€ par an de valeur ajoutée dans l’économie (notre estimation prudente).
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En prélevant 20 Md€ (plafond SMIC net pour tous) sur ce socle :
201 000=2%\frac{20}{1\,000} = 2 \%100020=2%
Cela veut dire qu’on pourrait sécuriser toutes les petites retraites en fléchant 2 % de la valeur annuelle créée par les machines, au lieu de surtaxer le travail humain.
14. Lecture politique
Vu du système actuel : il faudrait +6 % de cotisations retraite (partagée entre salariés et employeurs).
Vu sous l’angle de la monnaie “machines” (monnaie pure adossée à la productivité non humaine) : il suffirait d’allouer 2 % de ce socle annuel pour garantir qu’aucun retraité ne tombe sous le SMIC net.
15. Par prudence
Estimer la création pure “jusqu’à 30 %” du flux machine (≈ 1 000 Md€) comme plafond de création de “monnaie pure” est défendable… à condition de cadrer ça proprement.
Politiquement l’on peut aller plus loin en fonction de la réalité des besoins sociaux et économiques de la population.
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Flux annuel de valeur imputable aux machines/automatisation aujourd’hui : ≈ 1 000 Md€.
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Plafond de création adossé à ce flux à la manière d’un “taux d’effort” de crédit à 30 % : ≈ 300 Md€/an (≈ 10–11 % du PIB).
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Ancrage réel : on n’émet pas “dans le vide”, on l’adosse à une capacité productive déjà existante (capital machine mesurable).
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Proportionnable : 30 % joue le rôle d’un plafond macro-prudentiel (comme le 30 % d’endettement des ménages).
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Impact social : 300 Md€ couvrent ~75–85 % de la dépense annuelle de retraites (ordre de grandeur 350–400 Md€), ou financent à la fois retraites minimales pleines + éducation adulte (ECPA) + banque verte. ( Enseignement Complémentaire Pour Adulte, rémunéré).
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Pas de goulots : flécher vers capacités supplémentaires (énergie, transports, rénovation, agro, numérique public), pas seulement vers la demande finale.
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Ciblage : émettre via une éco-monnaie/banque verte (crédits conditionnels, bons datés, usages éligibles) plutôt que du cash généralisé.
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Phasage : démarrer à 100 Md€ la 1ʳᵉ année, puis +50 Md€/an jusqu’à 300 Md€, avec déclencheurs (on ralentit si inflation cœur > cible et que l’output gap se ferme).
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Stérilisation : prévoir des reprises (taxes correctrices, éco-contributions, mise en réserve) si surchauffe locale.
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Cadre euro : en zone euro, passer par des instruments dédiés (obligations vertes achetées par l’Eurosystème, éco-monnaie non-conversible, fonds d’investissement publics).
Émission annuelle maximale = min (30 % × “valeur-service du capital machine”, 10–11 % du PIB), avec
(a) ciblage 70 % investissement productif/écologique, 30 % dividende social (retraites plancher, ECPA) ;
(b) review trimestrielle (inflation cœur, capacités, emploi).
(hypothèses simples et transparentes)
Hypothèses de base (France, ordre de grandeur 2024)
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PIB ≈ 3 000 Md€
-
« Valeur-service » annuelle du capital machine/automatisation ≈ 1 000 Md€ (repère macro)
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Dépenses de retraites ≈ 375 Md€/an (milieu de fourchette 350–400)
-
Coût complet d’un emploi-an (salaire + charges) ≈ 40 k€
-
Coût d’un année d’apprentissage rémunérée (ECPA : allocation + pédagogie) ≈ 15 k€
-
Population ≈ 68,5 M d’habitants
22. Trois paliers d’émission prudente (10 / 20 / 30 % du flux machine)
|
Palier |
“Monnaie pure” émise |
% du PIB |
% du flux machine |
|---|---|---|---|
|
A |
100 Md€ |
3,3 % |
10 % |
|
B |
200 Md€ |
6,7 % |
20 % |
|
C |
300 Md€ |
10,0 % |
30 % |
Lecture : 300 Md€ = 30 % du flux machine estimé à 1 000 Md€, soit ~10 % du PIB.
23. Couverture potentielle des retraites
|
Palier |
Couverture des retraites (≈ 375 Md€) |
|---|---|
|
A – 100 Md€ |
27 % |
|
B – 200 Md€ |
53 % |
|
C – 300 Md€ |
80 % |
24. Effets « capacité » (emplois-an, années d’étude financées)
|
Palier |
Équivalent emplois-an (40 k€) |
Apprenants-an ECPA (15 k€) |
|---|---|---|
|
A – 100 Md€ |
2,5 M |
6,7 M |
|
B – 200 Md€ |
5,0 M |
13,3 M |
|
C – 300 Md€ |
7,5 M |
20,0 M |
Règle simple : 1 Md€ = 25 000 emplois-an (à 40 k€) ou ~66 700 apprenants-an (à 15 k€).
25. Fléchage prudentiel proposé (anti-inflation)
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70 % vers investissements productifs/écologiques (banque/éco-monnaie verte ; projets éligibles)
-
30 % vers dividende social (plancher retraite, ECPA, minimas)
Exemple palier C (300 Md€) :
-
210 Md€ investissement (énergie, rénovation, mobilité, agro, numérique public)
-
90 Md€ dividende social
→ 1 315 €/hab/an si universel ou ~240 €/mois ciblés (retraites plancher, apprenants)
26. Ancrage « Joule » : conversion énergie ↔ monnaie (pour une norme universelle)
Idée : calibrer la « monnaie-travail » sur une référence énergétique observable.
-
Prix repère d’électricité de gros 75–100 €/MWh (moyenne pluriannuelle, hors pics)
-
1 TWh = 3,6 PJ ; 1 MWh = 3,6 GJ
Palier C (300 Md€) équivaut à 3 000–4 000 TWh achetables
→ 10,8–14,4 EJ (exajoules) d’équivalent énergétique.
Proposition de convention : 1 “Joule-monnaie” = pouvoir d’achat de 1 kJ de travail/énergie standardisée.
Avec 75 €/MWh, 1 kJ ≈ 2,08×10⁻⁵ € → 1 € ≈ 48 kJ.
On obtient ainsi une échelle physique réplicable, utile pour comparer secteurs/pays.
27. Cadre macro (pour rester non-inflationniste)
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Phasage : +100 Md€ la 1ʳᵉ année, puis +50 Md€/an jusqu’à 300 Md€, avec revue trimestrielle (inflation sous-jacente, goulots, output gap).
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Ciblage : 70 % capacité réelle (offre), 30 % revenu social (demande) → équilibre.
-
Mécanismes de reprise : éco-contributions temporaires si surchauffe sectorielle.
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Zone euro : passer par banque verte / éco-monnaie non-convertible, ou obligations vertes publiques rachetées par l’Eurosystème (cadre UE déjà existant sur les green bonds).
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La machine (automatisation, logiciels, robots, capital productif) génère un flux économique d’ordre 1 000 Md€/an en France.
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Adosser une création de “monnaie pure” à ce flux, plafonnée à 30 % (≈ 300 Md€, ~10 % du PIB), est macro-prudent et non-inflationniste si :
-
70 % vont à des investissements qui augmentent l’offre (énergie, rénovation, mobilité, agro durable, numérique public),
-
30 % vont à un dividende social (retraite plancher, éducation adulte ECPA).
-
-
Effets directs (palier 300 Md€) :
-
80 % des retraites annuelles peuvent être couverte sans taxer davantage le travail.
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Jusqu’à 7,5 millions d’emplois-an ou 20 millions d’apprenants-an ECPA (selon fléchage).
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Équivalent énergie : 10–15 EJ (standardisation possible via un étalon Joule).
-
-
Pourquoi ça marche : on socialise le dividende de l’automatisation. La machine ne remplace pas seulement le travail humain ; elle finance une part du revenu social et de la transition.
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Objectif : rémunérer les humains pour apprendre (ECPA), sécuriser un plancher de retraite décent, et accélérer la transition productive—sans “faire payer” les plus pauvres ni couper des services publics.
29. Encadré « retraite plancher » (ordre de grandeur)
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Besoin pour garantir 1 300 €/mois nets aux pensions < seuil (hypothèse : 5,5 M de bénéficiaires moyens, complément moyen 400 €/mois)
→ ≈ 26 Md€/an (inclure effets de bord = 30–35 Md€). -
Pris sur la part sociale (30 %) du palier C (90 Md€), il reste 55–60 Md€ pour ECPA/solidarités.
30. Encadré « ECPA » (éducation rémunérée adulte)
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15 k€/an par apprenant (allocation + pédagogie + infra).
-
Palier C (reste social 55–60 Md€ après retraite plancher) → 3,7–4,0 M d’apprenants-an sans impacter l’investissement (210 Md€).
31. Encadré « comparaison au déficit budgétaire »
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Déficit public typique récent : ~140–150 Md€/an.
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Palier B (200) couvre ~130 % de ce besoin si fléché vers dépenses substitutives.
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Palier C (300) permet à la fois transition + socle social sans compression de dépenses utiles → on évite de “faire payer” l’ajustement aux plus fragiles.
32. Formule de pilotage (proposition)
Émission annuelle max = min( 30 % × flux machine, 10–11 % du PIB )
avec (a) 70/30 investissement/dividende social, (b) revue trimestrielle des paramètres (inflation cœur, tensions, emploi), (c) filets anti-surchauffe sectoriels.
1) « La dette finance des vies, pas des trous. »
Réduire la dette, c’est couper dans des salaires, des services publics, des emplois. En Italie, comme en France, ce sont toujours les citoyens qui paient la facture sociale.
2) « Socialiser le dividende de la machine : 10 % du PIB pour des retraites décentes, des cerveaux en apprentissage, et une transition qui crée de l’offre. »
3) On nous dit : maîtriser la dette. Mais à quel prix ? »
Chaque milliard “économisé” équivaut à des milliers d’emplois supprimés. Derrière les chiffres, il y a des vies précarisées.
34. Les Canuts et la monnaie pure : de la révolte à l’émancipation
Au XIXe siècle, les Canuts, tisserands lyonnais, se révoltèrent contre les machines à tisser qui
menaçaient leur survie. Leur cri « vivre en travaillant ou mourir en combattant » résonne encore
comme une revendication fondamentale de dignité. Face à la misère et aux 18 heures de travail
quotidien, ils inventèrent pourtant des solutions sociales novatrices : mutualisme, coopératives,
conseils de prud’hommes, presse ouvrière, caricatures militantes. Autant de jalons d’émancipation
que nous avons aujourd’hui tendance à oublier.
1. Le parallèle avec notre temps est frappant.
Hier, les métiers à tisser ; aujourd’hui, la robotisation, l’intelligence artificielle et les caisses automatiques. La technologie détruit des emplois mais améliore le confort et la productivité. Elle est mue par le même ressort : la recherche du moindre effort pour satisfaire les besoins humains.
2. Les syndicats, à juste titre, craignent ces destructions.
Mais refuser la technologie est vain : l’histoire montre que son avancée est inéluctable.
La différence fondamentale, c’est que nous savons aujourd’hui ce que les Canuts ne pouvaient pas
savoir : la productivité des machines peut être mesurée et traduite en création monétaire pure. Là
où les révoltes d’hier cassaient les outils, notre tâche est d’inventer un système où la valeur créée
par les machines alimente directement la société plutôt que de se concentrer entre les mains d’une
minorité. C’est le sens d’une « monnaie pure » indexée sur la productivité machine et du savoir
accumulé.
3. Une telle approche ouvrirait la voie à de nouveaux instruments :
une Banque Verte ou une Écomonnaie, capables de financer les défis écologiques et climatiques, sans faire peser le coût sur les seuls salariés. Car il ne manque pas de travail — il manque de monnaie disponible pour l’accomplir.
La leçon des Canuts est claire : face à une technologie inarrêtable, seule l’émancipation
intellectuelle et collective permet d’éviter la misère. Hier, elle prit la forme du mutualisme et des
coopératives. Aujourd’hui, elle doit prendre la forme d’une réinvention monétaire et d’une vision à
long terme, capable de libérer l’humanité de la peur du progrès technique.
Ne craignons donc pas les machines : organisons-nous pour que leurs gains deviennent une
richesse partagée. C’est la condition pour que l’évolution technologique, loin de nous déposséder,
nous rapproche de ce que nous cherchons depuis toujours : vivre dignement, libres, et capables de
choisir notre avenir
4. Le fascisme de Weimar à la France contemporaine : identité de rapport
L’histoire ne se répète jamais terme à terme, mais elle offre des résonances troublantes. Entre
l’Allemagne de Weimar au début des années 1930 et la France contemporaine, certains parallèles
s’imposent. Il ne s’agit pas de confondre Hitler et nos acteurs actuels, mais d’identifier des «
identités de rapport » : mêmes mécanismes, mêmes dynamiques, mêmes aveuglements.
Comprendre ce glissement est essentiel pour éviter que l’histoire ne bascule à nouveau.
5. La République de Weimar : un laboratoire du glissement autoritaire
L’Allemagne des années 1930 ne fut pas emportée par une marée brune irrésistible. Les nazis
n’ont jamais « pris » le pouvoir : on le leur a donné. Les élites conservatrices, industrielles et
médiatiques, préférèrent pactiser avec Hitler plutôt que de perdre leurs privilèges. En utilisant les
failles de la Constitution (article 48), en gouvernant par ordonnances, en criminalisant les «
extrêmes » de gauche, le centre autoritaire ouvrit la voie à l’extrême droite. La presse de masse,
dominée par les magnats comme Hugenberg, entretint la peur du « bolchévisme culturel » et
alimenta les haines identitaires. Ainsi, ce n’est pas la force du nazisme qui l’a porté, mais la
faiblesse des démocrates et la compromission des élites.
6. La France (1984-2025) : un terrain de compromissions
Depuis 1984, la scène politique française connaît un glissement comparable. La gauche a
abandonné la lutte anticapitaliste, se contentant d’accompagner la gestion libérale. Le PS, en
assumant la « social-démocratie » sans rupture avec le marché, a désarmé idéologiquement ses
militants. La droite, elle, s’est « décomplexée », reprenant des thèmes du Front national pour ne
pas perdre son électorat. Aujourd’hui, une partie de LR n’hésite plus à envisager des alliances avec
le RN.
Macron incarne ce « centre autoritaire » :
austérité budgétaire, verticalité du pouvoir, criminalisation d’une supposée « extrême gauche », instrumentalisation sécuritaire et dissolution du Parlement pour contourner le débat démocratique. Quant aux médias dominants, largement contrôlés par de grands groupes financiers, ils alimentent quotidiennement les thèmes de l’extrême droite : insécurité, immigration, déclin national. La réalité est pourtant contrastée : depuis 1995, le taux de criminalité baisse en proportion, mais le discours médiatique fabrique une insécurité permanente.
7. Identité de rapport : similitudes et enseignements
Comme à Weimar, nous observons aujourd’hui : – un centre autoritaire qui préfère s’allier à droite
qu’à gauche ; – une gauche social-démocrate en retrait, incapable de porter une alternative claire ;
– des élites économiques et médiatiques qui instrumentalisent la peur pour préserver leurs intérêts
; – une extrême droite qui gagne en crédibilité grâce à ces compromissions. L’histoire ne se répète
pas : Hugenberg n’est pas Bolloré, Papen n’est pas Macron. Mais le rapport entre les forces
politiques est analogue. Les élites, par calcul, nourrissent ce qu’elles prétendent combattre. La «
banalisation » de l’extrême droite est le fruit de cette complicité, et non d’une fatalité.
La République de Weimar est morte moins de la force des nazis que de la lâcheté et de la cupidité
de ses élites. La France contemporaine n’en est pas au même point, mais les signaux sont là. La
judiciarisation, la policiarisation de la société, la criminalisation des contestations sociales, sont les
symptômes d’un glissement. Si l’on veut éviter qu’un jour le RN gouverne comme Hitler fut nommé chancelier, il faut briser cette mécanique. Non par la peur, mais par la lucidité, le courage et la reconstruction d’un horizon commun.
« Le fascisme ne s’impose pas, il s’infiltre. Il prospère quand la démocratie
s’endort.
8. Le glissement fascisant : du Juif au Musulman, d’Hitler à nous
Héritages et avertissements
L’histoire des Canuts ou de l’Allemagne des années 1930 nous rappelle que les sociétés, en crise,
cherchent toujours un ennemi intérieur. Hier, les ouvriers lyonnais détruisaient les métiers à tisser ;
hier encore, Hitler désignait les Juifs comme responsables de tous les maux. Aujourd’hui, nos
sociétés fragilisées par la mondialisation et le capitalisme financier rejouent ce scénario. Non pas
de façon brutale comme en 1933, mais sous une forme insidieuse : un glissement fascisant.
35. En 1999 je prédisais cette dérive et en 2011j’écrivais : Le musulman remplacera-t-il le Juif ?
À la faveur de la peur et de l’insécurité, le débat sur « l’identité nationale » et « la place de l’islam »
s’est installé. L’amalgame s’est construit : l’immigré = le musulman = l’ennemi potentiel. Les
médias, en relayant sans cesse faits divers et amalgames, ont fixé cette perception dans les
esprits. Comme jadis les caricatures antisémites, les discours péjorant l’altérité ont nourri une
mémoire collective qui habitue les citoyens au rejet. Le processus décrit par l’histoire se répétait :
recherche d’un chef charismatique, construction d’un groupe homogène, désignation d’un « autre »
menaçant, appel à des mesures d’exception. Le fascisme ne se choisit pas : il s’installe lentement,
à travers nos peurs et nos discours quotidiens.
1. 2023 — La banalisation du rejet
Douze ans plus tard, nous n’en sommes plus à l’étape du glissement : nous sommes dans la
banalisation. Le Parlement vote des lois restrictives sur l’immigration. Le RN s’impose comme parti de gouvernement. La confiance démocratique s’effondre (2 à 6 % de confiance dans les
institutions). La société accepte qu’une partie de la population soit traitée comme une
sous-humanité, privée de droits égaux. Les statistiques montrent pourtant une réalité très différente
: la criminalité baisse depuis 1995, l’immigration irrégulière représente moins de 1 % de la
population, et plus d’un immigré sur dix travaille déjà dans nos entreprises. Mais la peur l’emporte
sur la raison. Comme hier, la stigmatisation remplace l’analyse.
2. Un processus en miroir
En 2011, nous pouvions dire « attention, le fascisme se glisse en nous ». En 2023, nous devons
dire « attention, le fascisme s’institutionnalise ». Le parallèle est clair : hier, les Juifs étaient
accusés d’être responsables de la misère et des crises sociales. Aujourd’hui, les musulmans sont
désignés comme la cause de l’insécurité et du chômage. Les mêmes mécanismes se déploient,
avec l’appui des médias, la lâcheté du « centre » politique, et la peur instrumentalisée des citoyens.
36. Quelle issue ?
Peut-on arrêter cette spirale ? Pas en cherchant un nouvel Hitler à abattre, ni en se réfugiant dans
la nostalgie des Canuts. Il nous faut changer le terrain même sur lequel prospère le fascisme :
briser le lien entre rareté économique et désignation d’un ennemi, créer une nouvelle richesse par
la productivité des machines et la monnaie pure, bâtir une banque verte ou une écomonnaie, pour
répondre au défi écologique et donner des revenus indépendants du travail salarié. Car si nous
restons prisonniers du capitalisme de rareté, nous continuerons à chercher des boucs émissaires.
Si nous inventons une richesse nouvelle, nous pourrons enfin sortir du piège qui alimente le
fascisme.
Le fascisme n’entre pas par effraction : il s’installe dans nos habitudes. Pour l’arrêter, il
ne suffit pas de dénoncer ses discours, il faut créer une société qui n’ait plus besoin de boucs
émissaires