La mondialisation ou la fin programmée du capitalisme
Publié le 14 Octobre 2025
La mondialisation ou la fin programmée du capitalisme
L’instinct, la culture et la fin du capitalisme
Du travail instinctif à l’économie de la connaissance
Depuis la nuit des temps, l’humanité avance au rythme de ses instincts.
Travailler, produire, accumuler : tout cela répond d’abord à une logique biologique, bien avant d’être un choix de société.
Mais aujourd’hui, alors que le capitalisme touche les limites d’un monde clos,
une évidence s’impose : nous ne pouvons plus évoluer sans changer de moteur.
Il ne s’agit plus d’exploiter la Terre ni nos semblables, mais de libérer la seule énergie inépuisable : celle de la connaissance.
Elle semble manquer au gouvernant.
Nous vivons en direct l’exemple de la réforme des retraites, l’évolution technologique et la recherche d’économie réduisent les emplois. Rien n’est plus issus de nos instincts que cela, éviter d’avoir à travailler. Des siècles que nous nous faisons remplacer au travail, et notre gouvernement d’expliquer que pour financer les retraites il faut travailler plus, d’où la réforme des retraites de 2023. Que le premier ministre Sébastien Lecornu ait suspendu la réforme, ne supprime pas le problème, l’objectif étant de rallier le PS. Le ministre du travail dans un interview disait, que même reporté il faudra trouver les financement et ce ne peut être qu’en travaillant plus longtemps.
Nous avons là une capacité de réflexion extraordinaire face à une évolution du rapport entre actifs et des retraités qui ne meurent plus ont 65 ans comme avant. Dans le même cadre de réflexion il faudrait cesser de faire progresse l’espérance de vie, même ne plus vacciner les personnes âgées pour pouvoir ajuster le travail des actifs et le nombre de retraités. C’est merveilleux ce à quoi peut conduire comme résonnement la limitation de l’émission de monnaie suivant les critères de Maastricht. Moi je propose de faire financer les machines puisqu’elles produisent du travail. Mais plutôt que de les taxer, émettre de la monnaie en conséquence pour financer la Sécurité sociale et les retraites sans peser sur les entreprises. Si nous l’avions fait nous ne passerions pas notre temps à durcir les règles du régime des retraites. J’ai le souvenir du PC qui soulignait pour défendre le départ à 60 ans que les gouvernements s’accommodent du départ à 65 ans, car beaucoup de travailleurs meurent autour de cet âge. Celui actuel n’a rien inventé, si ce n’est que certains avant lui émettaient l’idée que vivant plus longtemps, nous pouvions travailler plus longtemps, Pavlov Pavlov quand tu nous tiens. Il rend même nos dirigeants aveugles pour ne pas voir l'évolution qui se dessine comme bifurcation paradoxale de la recherche de richesse.
L’instinct, la culture et la fin du capitalisme
Il se peut qu’avec la série d’articles publié sur mon blog ou Agoravox, je surprenne certains lecteurs.
Mais à force d’avoir plongé dans la dimension géologique du développement humain,
et d’avoir observé ce que l’histoire, la science et la pensée nous permettent d’en comprendre,
il m’apparaît comme une évidence que l’humain reste guidé avant tout par ses instincts,
même lorsqu’il croit les avoir dépassés.
Si l’on décortique tous les paradigmes successifs de nos civilisations,
on découvre qu’ils ne sont souvent que des formes nouvelles d’instincts anciens.
Le plus emblématique d’entre eux demeure cette idée :
il faut travailler pour survivre.
De cette nécessité biologique est né un système social : le capitalisme, le travail de la majorité mis au service d’une minorité plus chanceuse, née dans un environnement favorable à l’accumulation.
Nos instincts nous dictent toujours des réponses immédiates à ce que notre environnement nous impose. Le cortex, notre conscience, n’intervient qu’ensuite, pour justifier, organiser ou prolonger ces réponses instinctives. C’est pourquoi l’humain reste, malgré sa culture, un animal économique avant d’être un être pensant. Tant que l’instinct de survie domine, le partage, la solidarité et la connaissance ne sont que des stratégies secondaires, et non encore des fins en soi.
Ce n’est que lorsque l’interdépendance des intérêts humains devient visible et donc comprise que le cortex peut inviter les instincts au partage. Et cette invitation ne passe que par la culture et l’éducation.
De cette lente transformation sont nés le savoir empirique, puis le savoir scientifique, et, demain, un savoir encore plus profond, celui qui reconnaîtra notre ignorance du monde objectif comme la plus grande des richesses cognitives. Mais pour atteindre cette dimension, il faut se situer dans un temps long, presque géologique, tandis que nous vivons dans la précipitation du quotidien, formés à travailler, rarement à penser.
Le capitalisme repose sur un moteur unique : la croissance. Or une croissance infinie dans un monde fini ne peut que s’épuiser. Le support du capitalisme la matière et l’énergie terrestre atteint ses limites physiques. Et ces limites, nous les avons nous-mêmes tracées : pollution, réchauffement, perte de biodiversité.
Mais la société, inféodée à la marchandisation de l’existence, ne se réorganisera pas d’elle-même.
Tant qu’une idée, une mesure, une invention ne sera pas rentable, elle ne sera pas mise en œuvre.
Ainsi, même les projets de sauvetage écologique ne sont entrepris que s’ils peuvent se vendre, et donc prolonger le capitalisme jusqu’à vendre la planète à ses habitants.
“La Terre est finie à notre échelle physique, mais l’humain continue d’y chercher l’infini sous forme de profit.”
Heureusement, une autre voie s’ouvre. La physique quantique, la recherche fondamentale,
et les technologies nouvelles préparent une transition vers une dimension sans limite connue,
celle de la connaissance pure. Mais notre dimension biologique et morale n’a pas encore suivi.
Nous restons prisonniers d’une logique d’exploitation : celle des plus faibles, celle des rêves inaccessibles de richesse, celle de l’espoir de “vivre sans travailler” dans un système où d’autres travaillent à notre place.
C’est là encore l’expression brute de nos instincts, dont seule la culture peut nous libérer.
Les choix des humains dépendront toujours de l’environnement dans lequel ils inscrivent leurs actions. Cet environnement les influence, et cette influence revient à eux sous forme de rétroaction naturelle. Aujourd’hui, cette boucle se manifeste par une contradiction absurde : nous avons les savoirs, les moyens, les outils, mais nous ne réalisons pas les transformations nécessaires
faute de “monnaie”. Nous croyons manquer d’argent, alors que nous manquons seulement
de confiance dans notre propre intelligence collective.
Ce qu’il nous faut, ce n’est pas plus de capital, mais plus de circulation monétaire orientée vers la connaissance. Nous devons accepter de “libérer” de la monnaie pour financer ce qui, seul, est illimité : l’esprit humain.
C’est lui qui a fait la richesse des nations développées, c’est lui qui a nourri le capitalisme, et c’est lui, désormais, qui devra le dépasser.
Le capitalisme a permis la modernité, mais aussi les instruments de notre extinction.
Il a été l’éducateur aveugle de l’humanité. Désormais, il nous faut apprendre à le transcender
non par rejet, mais par dépassement en donnant à la connaissance la place qu’occupait jadis la croissance. Le capitalisme a domestiqué nos instincts, la connaissance apprivoisera notre humanité.
Nous avons conquis la matière, il est temps maintenant de nous conquérir nous-mêmes.
Ça commence par lire notre histoire.
De la cité-État antique à la planète connectée, l’histoire humaine suit une même loi : celle de l’unification.
Mais dans un monde clos, un système fondé sur la croissance infinie ne peut que s’autodétruire.
Depuis les premières civilisations, l’histoire humaine suit une logique d’unification.
En Asie Mineure, en Grèce ou en Égypte, les cités-États furent les premières formes d’organisation politique. Elles commerçaient, se faisaient la guerre, puis s’unissaient sous la domination d’un empire plus vaste. Mais ces empires, après avoir imposé leur puissance, s’effondraient à leur tour,
laissant place à des structures plus petites, mieux adaptées à la gestion des échanges humains. À chaque chute, c’est la monnaie, le commerce et la connaissance qui rassemblaient à nouveau les hommes. Ces forces invisibles ont toujours été plus puissantes que les armes : elles tissent les routes, relient les peuples et finissent par imposer une organisation nouvelle.
“À chaque effondrement impérial, c’est la monnaie, le commerce et la connaissance qui redonnent à l’humanité un centre d’équilibre.”
L’histoire européenne illustre cette marche vers l’unité. La France, d’abord mosaïque de seigneuries, devint royaume par agrégation, sans que les provinces perdent pour autant leurs cultures propres.
Les royaumes devinrent empires, puis nations. Et après des siècles de guerres, l’Europe a tenté une expérience inédite : l’unification pacifique à travers la construction européenne. Pour la première fois dans l’histoire du continent, les États ont choisi de s’unir non par la conquête, mais par la coopération économique. L’Union européenne n’est pas née d’un empereur, mais du souvenir des ruines et du besoin de peser face aux blocs économiques mondiaux.
“L’Europe n’a pas cherché à conquérir, mais à se fédérer pour ne plus être conquise.”
La mondialisation : un empire sans empereur
La mondialisation contemporaine prolonge cette dynamique, mais sur une échelle planétaire.
Aucune nation ne peut plus produire seule ce qu’elle consomme. Les flux de matières premières, d’énergie, de capitaux, de données, et même d’idées, tissent un réseau d’interdépendance totale. Le monde est devenu une immense cité planétaire, mais sans souverain, sans gouvernement mondial, sans régulation commune. Les décisions majeures appartiennent désormais à des acteurs économiques transnationaux, guidés par la rentabilité et la vitesse de circulation monétaire. “Nous sommes déjà unis économiquement, mais divisés par les instruments de mesure qui nous séparent.”
L’État-nation a été une conquête historique : il a remplacé la loyauté féodale par la citoyenneté,
et permis la redistribution interne des richesses. Mais aujourd’hui, il se heurte à ses propres frontières : les capitaux, les données et les technologies circulent sans visa. Les gouvernements essaient de défendre leur souveraineté, mais l’économie mondiale fonctionne déjà au-delà d’eux.
Les politiques nationales ne sont plus que des ajustements locaux dans un système global qui échappe à toute autorité unique. “La mondialisation n’a pas aboli les nations : elle les a rendues interdépendantes.”
Le capitalisme a accompagné cette unification du monde. Il a libéré la créativité, accéléré les échanges, et fait reculer la misère dans de nombreuses régions.
Mais son moteur la croissance infinie ne peut fonctionner dans un monde fini.
Quand chaque pays, chaque entreprise, chaque individu cherche à croître sans limite, le système se retourne contre lui-même. Une fois la planète entièrement intégrée, il n’y a plus de “nouveau marché” à conquérir, plus de ressources à extraire, plus de marges à grignoter.
La mondialisation capitaliste ne peut donc pas durer : elle finira par s’auto-détruire, étouffée par son propre succès au service de ses instincts. “Si la mondialisation se poursuit sous l’égide du capitalisme, elle portera en elle les germes de son auto-destruction” par ses propres créations.
Le capitalisme doit les détruire comme premier acte vers la culture "adulturante."
Ce qui peut succéder à la mondialisation capitaliste, ce n’est pas la fermeture nationaliste,
mais une mondialisation cognitive. Une économie du savoir, de la recherche et de la transmission,
où la richesse ne se mesure plus en capital accumulé, mais en énergie humaine partagée. Les futurs “empires” seront ceux de la connaissance : réseaux scientifiques, éducatifs, culturels où la circulation des idées remplacera la conquête des territoires. “Ce que les empires ont imposé par la force, la connaissance l’accomplira par la compréhension.”
L’histoire nous enseigne que l’humanité ne cesse de s’unifier.
Mais elle doit désormais apprendre à le faire par la conscience et non par la domination.
Nous avons conquis le monde matériel ; il nous reste à conquérir notre monde intérieur. Les tentatives manquées ne sont que des essaies disant « c’est possible »
Le défi du XXIᵉ siècle n’est donc pas économique, mais cognitif : inventer une circulation monétaire et humaine qui nourrisse la vie, au lieu de l’épuiser. Tout ce qui existe à un sens sans cela la nature ne le retiendrait pas. Ainsi l’histoire humaine porte son sens à nous de le trouver.
« Ce qui s’annonce n’est pas la fin du monde, mais la fin d’un mode d’organisation du monde qui ne dure que depuis 7000 ans dans la longue histoire humaine»