Publié le 14 Juin 2025


 

Mise en contexte et exploitation médiatique à partir du meurtre de la surveillante de Nogent.

Le meurtre de la surveillante par un adolescent de 14 ans représente bien plus qu’un tragique événement isolé. Au-delà de l’épreuve douloureuse qu’il constitue pour les familles impliquées – et, au sens large, pour chacun d’entre nous en tant qu’acteurs, souvent inconscients, de la vie sociale – cet incident est exploité par les médias et certains hommes politiques. Ceux-ci s’alignent sur l’urgence des choix éditoriaux immédiats, donnant ainsi plus de visibilité à des faits divers qui, en réalité, dévoilent des dysfonctionnements plus profonds de notre société. Dès lors, les polémiques, en particulier celles alimentées par les colères de figures telles que Mélenchon ou d’autres responsables, participent à un jeu de discrédit visant les journalistes en les accusant de manquer d’impartialité. Dans une interview, le président Macron soulignait justement l’absurdité de la situation en rappelant que ni lui ni le gouvernement ne peuvent se laisser guider par la réactivité des médias pour réagir à chaque fait divers.

Les déclarations politiques et leurs incohérences

Les opposants de Macron n’ont pas tardé à réagir, affirmant que le meurtre de la surveillante justifiait pourtant des mesures sévères. Cette contradiction a forcé le gouvernement à revenir sur ses positions pour finalement annoncer des limitations concernant l’usage des réseaux sociaux par les moins de 15 ans, tandis que le Premier ministre envisageait d’interdire la vente de couteaux aux mineurs. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, évoquait « l’ensauvagement de la société » en qualifiant, par exemple, l’attaque au couteau à Nantes non pas de simple fait divers, mais de fait de société. Ces déclarations témoignent d’un discours paradoxal : d’un côté, la volonté de présenter de manière scientifique et désintéressée la réalité des faits, de l’autre, l’emploi de formules simplistes et théâtrales, à l’instar de celles souvent utilisées par l’extrême droite pour alimenter la peur collective.

La transformation des faits divers en faits de société

Historiquement, certains faits divers étaient relégués à des rubriques mineures – par exemple, les « chiens écrasés » – et n’attiraient guère l’attention médiatique. Aujourd’hui, en revanche, ces événements sont sublimés, reformulés en « faits de société » et utilisés pour véhiculer une vision de la violence quasiment inhérente à notre mode de vie. La confusion entre le réel déclin des taux de violence (une mutation sociologique mesurée) et le sensationnalisme d’une information qui s’affiche en première page crée une perte de repères. Cette situation traduit une inversion des priorités : les faits divers sont désormais conçus et exploités non pour informer de manière objective, mais pour susciter une réaction émotionnelle immédiate, souvent au détriment d’un débat de fond sur l’évolution de notre société.

La dimension éducative et la responsabilité individuelle

La question de la compréhension des mécanismes menant au passage à l’acte – qu’il s’agisse de suicides, de délits ou de crimes – demeure plus qu’abrupte. Chaque jour, par nos actions et nos choix, nous contribuons, directement ou indirectement, à la dynamique sociale. Toutefois, sans une approche éducative et une reconnaissance de la part de chacun de la complexité de ses influences, il est difficile d’identifier les prémices de comportements déviants. Or, il serait irréaliste d’exiger de chaque parent qu’il endosse le rôle de psychanalyste, surtout lorsque, dès l’entrée de l’enfant à l’école, une partie de son monde et de ses interactions leur échappe. Cette situation renforce l’impression que l’information et la gestion de la délinquance chez les mineurs sont laissées à des dispositifs institutionnels qui parfois paraissent détachés de la réalité quotidienne des familles.

Analyse critique et réflexion globale

Les déclarations de personnalités politiques – de Marine Le Pen qui appelle à des mesures radicales pour « éradiquer la banalisation de l’ultraviolence dans nos écoles », aux prises de position de figures conservatrices sur la rigueur sécuritaire – soulignent l’utilisation instrumentale des faits divers à des fins électorales. Tandis que l’Observatoire de la société sur la délinquance et la criminalité des mineurs indique, dans certains cas, une tendance à la baisse des comportements délictueux malgré le sensationnalisme médiatique, le discours politique continue d’entretenir des peurs irrationnelles. Ce décalage entre la réalité statistique et le discours public rappelle combien il est dangereux de confondre l’émotion avec l’analyse rigoureuse. Pour réussir à encadrer la violence et promouvoir une véritable sécurité, il est impératif de réconcilier la rigueur scientifique avec une éducation qui valorise la compréhension des enjeux sociaux. L’existence d’un arsenal législatif entourant nos rapports sociaux – 29 codes et plus de 150 000 lois en témoignant – souligne la complexité des interactions humaines, bien loin de la vision manichéenne véhiculée par certains discours politiques qui empruntent aux orateurs des références antisoixante-huitardes.

Enfin, si ces déclarations pèsent lourdement sur la perception collective et peuvent ouvrir la voie à des dérives autoritaires, elles illustrent surtout la difficulté de dépasser les intérêts médiatiques et électoraux pour aborder de manière objective les questions de violence, d’éducation et de cohésion sociale. Le défi consiste alors à réconcilier une information posée, éclairée par des données réelles, avec une approche qui ne se contente pas de sanctionner ou de stigmatiser, mais qui propose des pistes pour transformer durablement notre société.

https://ddacoudre.over-blog.com/article-il-n-y-a-pas-de-gouvernement-mais-des-communiquant-qui-surfent-sur-l-actualite-69487456.html.

https://ddacoudre.over-blog.com/2025/05/la-meute-n-est-pas-la-ou-ont-la-decrit.html.

https://www.observationsociete.fr/

https://ddacoudre.over-blog.com/pages/La-france-enceinte-d-une-dictature-2892788.html

 

l’information

Être informé des risques qui nous entourent est essentiel à notre survie. Cependant, est-il vraiment nécessaire que les journaux télévisés diffusent quotidiennement un ou deux faits divers à forte charge émotionnelle ? Ne contribue-t-on pas ainsi à maintenir un climat d’inquiétude et d’anxiété, souvent abstrait pour ceux qui ne sont pas directement concernés ?

Avec environ 3 700 000 faits divers chaque année, soit plus de 10 000 par jour, il serait impossible de tous les relater : il faudrait plus de 56 heures d’écoute quotidienne rien que pour les couvrir. Par conséquent, la sélection des faits divers relayés dans les médias n’est jamais anodine et répond à des choix éditoriaux et politiques qui dépassent la simple volonté d’informer le public.

C’est un sujet de débat complexe qui touche à la responsabilité médiatique et à l’influence sur l’opinion publique dont les citoyens devraient s’emparer au lieu de suivre béatement l’actualité que leur proposent les médias.

Un point qui mérite réflexion.

L’information joue un rôle essentiel dans la société : elle éclaire, protège et permet aux citoyens de prendre des décisions. Mais la sélection des faits divers diffusés dans les journaux télévisés est effectivement subjective et peut orienter l’opinion publique.

Certains médias privilégient des nouvelles qui frappent les émotions, car elles captent l’attention et fidélisent les téléspectateurs. Cela peut donner une impression déformée de la réalité, où l’on pense que le monde est plus dangereux qu’il ne l’est statistiquement. Cet effet est parfois appelé biais de négativité : les événements dramatiques marquent plus que les nouvelles positives ou neutres.

Cela dit, il est aussi vrai que certains faits divers ont un impact sociétal et méritent d’être exposés pour sensibiliser et prévenir des risques réels. Mais où se situe la frontière entre une information nécessaire et une stratégie médiatique influencée par des intérêts politiques ou économiques ? C’est une question essentielle qui questionne de nombreux chercheurs en sociologie et en médias.

Il est impossible d’ignorer cette évolution, bien que souvent éclipsée par les polémiques autour des colères de Mélenchon contre certains journalistes, visant à mettre en doute l’impartialité de l’information comme je l’ai rappelé au début. Depuis 1990, les faits divers, autrefois relégués à la rubrique des « chiens écrasés » par des journalistes privilégiant l’actualité politique, ont progressivement pris une place centrale dans les médias. Ce basculement, que j’ai nommé « stratégie de l’émotion », semble avoir pour objectif de remplacer la réflexion intellectuelle par une mise en scène de l’angoisse et de l’insécurité à travers des événements tragiques, suscitant une compassion immédiate pour les victimes.

Cette montée en puissance de l’émotion entraîne non seulement une forte empathie, mais aussi une quête de justice qui pousse à accepter des sanctions parfois plus sévères que celles prévues par le code pénal. Cette dynamique a notamment ravivé, au sein de l’opinion publique, le débat sur la peine de mort. Parallèlement, l’administration a mis en place des services dédiés à la prise en charge des victimes ainsi qu’à la réinsertion des auteurs de ces drames, accompagnés d’un soutien psychologique et psychiatrique adapté à chacun.


 

L’évolution scientifique peine à s’imposer

dans l’opinion publique l’évolution scientifique peine à s’imposer, trop souvent dominée par des analyses réductrices qui omettent de saisir pleinement la complexité du monde.

La violence n’est pas une dérive anormale, mais une caractéristique intrinsèque des rapports vitaux, présente chez tout être vivant pour survivre. L’humain, malgré sa capacité à raisonner, n’y échappe qu’en cultivant une éducation qui vise à canaliser ses instincts et à favoriser une coexistence harmonieuse, a se civiliser.

Dans un univers où l’agressivité se manifeste dès les gestes les plus simples – qu’il s’agisse de cueillir une pomme ou d’abattre un animal pour se nourrir – les structures sociales et économiques, fondées sur une logique de compétition féroce, nous rappellent que la pure innocence est une utopie. En devenant pleinement conscients de nos actions et de leurs conséquences, nous acceptons implicitement notre responsabilité dans la perpétuation de pratiques souvent violentes, que ce soit au niveau individuel ou collectif.

Ce manque de compréhension intellectuelle se heurte aux émotions qui nous définissent en tant qu’êtres sensibles. Certains acteurs, qu’ils soient politiques ou économiques, exploitent cette dichotomie apparente entre raison et sentiment pour légitimer une vision du monde qui nie l’humanisme. Ils se servent de la violence comme d’un miroir de notre nature fondamentale, tout en se dérobant à la possibilité d’une transformation sociale à long terme. Pourtant, le passage à une société réellement apaisée ne peut s’opérer qu’après une longue évolution, s’inscrivant dans le temps et dépendante de conditions environnementales favorables.

Les paradigmes dominants, notamment ceux incarnés par le capitalisme et la logique du « plus fort », tendent à exclure toute alternative à l’expression exacerbée de la violence sociale et économique. Cette dynamique contracte non seulement les possibilités d’un changement pacifique, mais elle confond aussi l’évolution sociétale – mesurable par des statistiques souvent trompeuses – avec une mutation réelle de nos comportements collectifs. Ainsi, les sanctions punitifs et les discours politiques réducteurs masquent les mutations profondes plutôt qu’ils ne les favorisent.

Enfin, tenter de déchiffrer les facteurs qui conduisent certains individus au passage à l’acte – qu’il s’agisse de suicides, de délits ou de crimes – relève d’un défi complexe. Chaque jour, nous sommes les artisans de nos actions, et repérer, en amont, le germe d’un comportement déviant nécessiterait une vigilance quasi psychanalytique de la part de chaque parent. Or, dès qu’un enfant entre dans le cadre structuré de l’école, une partie de son quotidien demeure inaccessible, façonnée par des interactions et influences extérieures dont la compréhension complète échappe aux observateurs proches. D’autres part l’histoire, le cinéma, la littérature, les contes, la télévision et les jeux sur le net proposent une quantité d’histoire avec la violence pour support, sans que chacun d’entre-nous ne deviennent un criminel où un délinquant, quel est l’enfant qui ne s’identifie pas à une éros.

https://ddacoudre.over-blog.com/pages/Que-sommes-nous-avec-notre-agressivite-8495698.html

Repenser la violence.

Par ce texte je nous invite à repenser notre perception de la violence et de l’évolution sociale. Il met en lumière la nécessité d’équilibrer l’émotion et la raison dans notre interprétation du monde, tout en reconnaissant que notre environnement, tant naturel que social, joue un rôle déterminant dans la mise en scène de nos comportements. La stratégie éducative et la transformation des paradigmes économiques et politiques semblent indispensables pour ouvrir la voie à une société où la violence n’est ni amplifiée ni banalisée, mais plutôt comprise dans toute sa complexité. Ces réflexions soulignent l’importance de favoriser une pensée nuancée et collective, au lieu de céder à des explications simplistes souvent instrumentalisées politiquement.

Je souligne souvent que depuis 1990 l'information s'oriente massivement vers des faits divers chargés d'émotion, on constate ce que certains appellent la "stratégie de l'émotion". L'idée centrale est que la diffusion de récits tragiques qu'ils soient de "chiens écrasés" ou d'autres drames personnels sert à détourner l'attention de débats plus nuancés, politiques ou structurels, au profit d'une impulsion immédiate, émotionnelle et souvent anxiogène. Cette approche produit plusieurs effets :

L'évacuation de la réflexion intellectuelle.

En focalisant l'attention sur le drame vécu par une victime, l'information devient presque automatiquement un morceau de compassion qui, en submergeant l'analyse rationnelle, ralentit ou néglige la prise de recul sur les causes et conséquences de ces événements. Par exemple le harcèlement scolaire ou professionnel voire familial ou rendre compte des faits par une anecdote ne permet aucune réflexion sociétale de fond, sur laquelle se penchent les professionnels des psys.

Une demande de justice exacerbée.

Lorsque le récit émotionnel domine, il devient tentant pour le public d'exiger des sanctions excessives, parfois bien au-delà de ce que prescrit un système judiciaire mesuré. Ce phénomène, en créant une atmosphère de crise permanente, favorise des positions politiques allant jusqu'à réhabiliter l'idée de la peine de mort. Cela sans prendre conscience que l’on demande à une société de devenir criminelle en conscience pour satisfaire au désir de vengeance naturel des victimes qu’une société dite civilisée n’a pas à partager

Un outil de régulation sociale et politique.

En suscitant de la peur et de l'insécurité, cette stratégie peut amener les citoyens à renoncer à l'effort de compréhension complexe et à se laisser guider par des réponses simplistes, souvent punitives.

Paradoxalement, alors que des dispositifs administratifs existent pour accompagner tant les victimes que les auteurs d'infractions—avec des mesures de soutien psychologique, de réinsertion et de réparation—la sphère médiatique, concentrée sur l'immédiateté du drame alimente une vision distordue de la réalité. Cette dynamique favorise un climat d'angoisse qui peut, à long terme, influencer tant le débat public que l'action politique de manière potentiellement dangereuse pour nos démocraties, comme nous le constatons.

Nous devons nous interroger sur l'information, censée éclairer le citoyen, qui devient un vecteur de manipulation émotionnelle, et détourne de la compréhension profonde des enjeux sociaux et judiciaires. En cultivant une approche critique face à ces récits, en cherchant à recontextualiser ces drames et en s'informant auprès de sources diversifiées, il est possible de résister à cet effet de désensibilisation intellectuelle et à l'appel à une justice purement punitive.


 

Ces exemples illustrent comment une information médiatique axée sur des récits émotionnels ou centrée sur certaines tragédies peut orienter le débat public et, par ricochet, influencer directement l’action des décideurs politiques. Dans un contexte où l’information est omniprésente et souvent formatée pour susciter des réactions immédiates, il devient impératif d’analyser de manière critique le rôle des médias dans la construction des lois qui régissent notre société.

Pour aller plus loin, nous devons aussi examiner comment les médias numériques et les réseaux sociaux, par leur instantanéité et leur viralité, modifient encore davantage cette dynamique entre opinion publique et législation.


 

Ces critiques témoignent d’une inquiétude générale quant à la transformation de l’information juridique en un outil d’influence politique. Elles appellent à une responsabilisation éthique des médias, pour qu’ils rétablissent un équilibre entre l’impératif de capter l’attention et celui d’informer de manière complète et nuancée.

Face à ces enjeux, certains acteurs de la société civile et des institutions travaillent à promouvoir une information plus équilibrée sur le droit et la justice, tels WWW.actu-justice.fr2, www.portaildudroit.fr3 et shs.cairn.info dont l’on n’entend jamais parler.

 

Simultanément, d’autres propositions visent à contrer le climatoscepticisme diffusé par certains médias, par l’instauration de règles ou de quotas qui orienteraient la couverture vers des faits étayés et contextualisés.

Renforcement des pouvoirs des régulateurs Dans le même temps, les autorités de régulation, comme l’ARCOM en France, voient leurs prérogatives étendues. Ces mesures visent à encadrer les pratiques journalistiques pour assurer que les informations relatives aux lois et aux enjeux critiques ne se limitent pas à des extraits sensationnalistes, mais s’inscrivent dans une perspective d’intérêt public et de vérification des faits. Ce cadre réglementaire tend à responsabiliser les diffuseurs et à favoriser un débat public plus approfondi.

Initiatives de formation et de sensibilisation Au-delà des réformes législatives, plusieurs think tanks et associations, tels que l’Institut Rousseau, travaillent à la promotion d’une culture médiatique et juridique renforcée. Ces initiatives incluent la formation des journalistes pour mieux aborder les sujets complexes liés aux lois et à la justice, ainsi que la mise en place de référentiels de qualité assurant une information contextualisée et fiable. Par ailleurs, des projets de sensibilisation auprès du grand public visent à développer l’esprit critique face à l’information diffusée, en aidant les citoyens à décrypter les enjeux législatifs, vert.eco2, reporterre.net3, institut-rousseau.fr.

Ces diverses initiatives illustrent la volonté d’instaurer un cadre dans lequel la couverture médiatique des lois – et des sujets associés – ne se contente pas de susciter l’émotion pour capter l’audience, mais participe activement à l’information responsable et à la formation d’un débat public éclairé. Leurs actions semblent encore plus que limité quand à leur efficacité.


 

 


 


 

Nous sommes entrée dans une ère de technicité où tous va vite.

Nous traitons des masses d’informations égotiques pour la plupart du temps, disons narcissique , ce n’est pas là un reproche, mais un constat qui répond à notre nature instinctive qui nécessite de se valoriser et de séduire pour se trouver une place et être reconnu. Cela met en mouvement de nombreux processus émotionnels au fil des informations reçues dans son environnement. Or aujourd’hui la part de l’information médiatique ou réseautique monopolise la circulation de l’information et s’entrecroise sur une multitude de sujets qu’il est impossible d’ordonner législativement. Hormis la désinformation expresse comme moyen politique, celle naturelle que véhiculent les individus malgré eux est tout aussi importante et d’autant plus caricaturale suivant l’éducation aux sciences humaines des sujets. Nous y trouvons rumeurs, fausses nouvelles, distorsions de l’info, et tous les aspects insultants qui s’y greffent. En clair c’est le simple déroulement de l’existence qui met les humains en relation et échange ce que chacun ressent de son existence dans son espace personnel où il est le seul à poser ses pieds. Pour ceux qui ont la chance de suivre une instruction sur la communication, tout cela est connu, et fait l’objet d’outil de travail pour ceux qui sont des conseillés en communication. Cet ensemble accompagné de la place de la psychologie et la psychiatrie dans notre monde devrait être l’objet d’une instruction, dès que les enfants sont à même d’utiliser un appareil informatique avec lequel ils peuvent intervenir dans les rapports interpersonnels. Nous ne ferions rien de plus que ce qu’il se faisait par le passé en instruisant nos enfants de la morale nécessaire pour entrer en communication avec l’autre dans le respect de chacun. Nous ne vivons que les conséquences des moyens technologiques mis à notre disposition qui multiplie X fois les rencontres et les relations interpersonnelles, le plus souvent virtuelles, ce qui ne pouvait se faire par le passé. La différence est que la rumeur, la désinformation, la distorsion, et toutes les insultes touchent un public sans limites. Nous avons en quelque sorte le devoir de donner à nos enfants les moyens éducatifs d’utiliser un outil qui ouvre sur les autres et le monde et dont la neutralité des effets n’existe pas, car tout ce qui y circule constitue une information disponible. Le public dans son ensemble n'en est pas arrivé à la compréhension de cette évolution, et conserve des jugements et des analyses qui sont ceux d'un temps qui n'existent que dans le souvenir de leur vécu, et sont la source de dichotomies que nous observons, et qui sont le fonds de commerce de la RN et de tous les adeptes d'extrême droite.

C’est un ensemble d’enjeux cruciaux qui témoignent d’une transformation profonde dans notre manière d’accéder, de traiter et de diffuser l’information. En effet, nous voilà immergés dans une ère de technicité où le flux d’informations se fait à la fois massif et individualisé, exacerbant des ressentis égoïstes et narcissiques inhérents à notre nature humaine. Ce phénomène, tout en n’étant pas intrinsèquement négatif, expose chacun de nous à une saturation émotionnelle et à une accélération permanente de la circulation des messages. L’évolution vers une telle « information en réseau » contribue à amplifier non seulement la diversité des opinions mais aussi les rumeurs, fausses nouvelles et distorsions, qui s’entrecroisent sans cadre légal véritable pour en ordonner la diffusion.

Le constat où la désinformation exprimée volontairement à des fins politiques se mêle aux biais naturels de la communication individuelle met en lumière la difficulté à distinguer l’urgent de l’essentiel. À l’échelle d’un individu, la circulation incontrôlée de ces informations peut facilement susciter anxiété, polarisation ou même une forme de repli identitaire. Ce contexte, bien que révélateur d’une condition humaine toujours à la recherche de reconnaissance, souligne aussi le défi majeur d’assurer une qualité informationnelle dans un monde où tout est médiatisé, souvent sans filtre ni recul critique.

Face à ce constat, l’idée d’intégrer dès le plus jeune âge une éducation à la communication, ainsi qu’aux sciences humaines et à l’esprit critique, apparaît comme une nécessité.

Auparavant, un apprentissage moral transmit à travers des interactions plus limitées pouvait suffire à encadrer la socialisation. Aujourd’hui, la multiplicité des canaux d’information avec ses algorithmes, ses bulles de filtres et sa diffusion instantanée exige des outils pédagogiques adaptés pour doter chaque enfant des compétences nécessaires pour démêler le vrai du faux, comprendre les effets émotionnels des messages et adopter une posture éthique dans leurs propres interactions.

Parallèlement, plusieurs initiatives actuelles en matière de formation aux médias (par exemple, des ateliers de « media literacy » dans certaines écoles et associations) tentent de compenser en sensibilisant le public, dès le plus jeune âge, aux mécanismes de la communication digitale. Elles visent à développer un esprit critique et à responsabiliser tant les utilisateurs que les créateurs de contenus. Ces démarches s’inscrivent dans une perspective de citoyenneté numérique, où la maîtrise des outils et la compréhension des enjeux sociétaux liés à l’information deviennent indispensables pour naviguer dans un monde surchargé de messages.

Cette réflexion met ainsi en lumière la complexité de notre ère technologique, où la neutralité d’un outil d’information est une illusion, tout est influence, transformation et réchauffement émotionnel. Cela pose la question fondamentale de la place de l’éducation dans la gestion de ces flux et de la responsabilité collective pour préserver une information qui, plutôt que de polariser, puisse éclairer et enrichir le débat public.

C’est ce que nous devons faire pour sauver la démocratie.


 

 


 


 

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 26 Mai 2025

La meute n’est pas là ou ont la décrit.

« La Meute » : Le système LFI n’est pas un dysfonctionnement, mais un état d’esprit

J’ai lu avec intérêt l’article ; il a, à mon sens, le mérite d’avoir été écrit. Il n’est pas rare que des journalistes adoptent une démarche similaire lorsqu’ils commentent un parti ou un homme politique. Il suffit, par exemple, de rappeler quelques noms – Rocard, Balladur, Mégret, Philippot, etc. – pour constater que la liste est longue. De même, Mediapart ou Le Canard enchaîné relaient des anecdotes que, pour reprendre une expression familière, nous pourrions qualifier de « lièvres » – ce que font encore quelques journaux indépendants. Je ne m’attends pas à découvrir ici « La Meute » comme une révélation, puisque ce type d’ouvrage apparaît, force est de le constater, partout dans le monde.

Ce serait magnifique que, en politique comme en économie, seuls des « saints » – des êtres irréprochables, impeccables, parfaits, exemplaires, honnêtes, inattaquables, irrépréhensibles, probes, vertueux – peuplent les scènes publiques. Hélas, dans un monde où, en politique, en économie ou même dans nos relations interpersonnelles, le conflit règne et où chacun se comporte parfois comme un requin, il est impossible pour un être humain de révéler l’intégralité de sa vie. Nous ne montrons que ce que nous jugeons essentiel pour être reconnus et valorisés, occultant nos failles pour mieux préserver notre image.

Dans ce jeu complexe qu’est la vie, nourri de frustrations, de déceptions ou simplement afin de coller à une ambiance victimaire délétère, il faut impérativement occuper pleinement sa place dans « la politique du pays » pour pouvoir défendre ses positions quand l’appel médiatique suscite des jugements purement émotionnels. Porter des convictions, poser des idéaux, se poser en guide n’est jamais chose aisée : ainsi, tous les partis se séparent inévitablement de ceux qui ne partagent pas leurs valeurs fondamentales – qu’ils soient exclus ou qu’ils s’en aillent d’eux-mêmes. Ce mécanisme, bien qu’ordinaire dans les associations de personnes, est en réalité l’un des moteurs de la vie démocratique.

Je ne trouve pas justifié de comparer Mélenchon à Staline. Jusqu’à présent, il n’a fait tuer personne. Pourtant, refuser de reconnaître son déterminisme – sans oublier ses déclarations assumées, comme lorsqu’il annonçait vouloir mettre en place immédiatement une VI République – nous conduit à écrire des inepties. J’en parle d’autant plus en sachant que j’appartiens à ceux qui ont été exclus pour avoir défendu une conception de la démocratie. Néanmoins, je reste lucide : sans lui, sans son opiniâtreté, son entêtement, sa diatribe et son droit légitime de s’indigner, la gauche aurait peut-être disparu de la vie politique.

Cela dit, s’il pense changer la vie des citoyens – qui, dans leurs comportements économiques, se comportent avant tout comme des capitalistes – il risque d’être déçu ou, à l’instar de Mitterrand en 1983, de glisser vers la social-démocratie, renonçant ainsi à l’esprit de son engagement. Dans un monde capitaliste, le passage au socialisme ne s’opère pas par une élection ; il doit se faire par l’information et une éducation socialisante visant à l’émancipation des dominés, afin qu’ils assument leur rôle de sujets économiques capables de générer du capital et de financer une solidarité collective et humaine. Cependant, ce processus prend des siècles, car il suppose de maîtriser nos atavismes, en totale contradiction avec les pratiques actuelles.

Face à ce défi, certains ouvrages – et, dirions-nous, certains auteurs – n’ont d’intérêt que pour ceux qui recherchent la bonne foi, la conscience, la droiture, l’honnêteté, l’honorabilité, l’incorruptibilité, l’intégrité, la loyauté, la moralité, la pureté, la rectitude, la sincérité à chaque instant de la vie… Autant dire qu’il s’agirait de nier la réalité humaine dès la naissance. Il est difficile de porter un jugement impartial dans un tel contexte ; il importe donc de savoir faire preuve de tolérance, sans pour autant accepter l’inacceptable.

Il y a quelques années, en 2009, après le départ de Mélenchon du PS, j’avais écrit un article intitulé « Mélenchon sera-t-il plus productif que le PS ?». J’y concluais notamment :

> « Est-ce que cela sera productif ? > Pour l’instant, nous nous dissimulons derrière un leurre qui semble, de façon trompeuse, offrir une sécurité absolue, alors même que les atteintes aux libertés fondamentales – nées d’une fracture sociale – sont bien réelles. Il existe une contradiction fondamentale entre l’État de droit et l’État policier, ou entre la force du droit et le droit de la force, ce dernier glissant inexorablement vers une dérive totalitaire. »https://ddacoudre.over-blog.com/2016/10/melenchon-sera-t-il-plus-productif-que-le-ps.html

Par la suite, en 2011, dans un article intitulé « Mélenchon sera-t-il une autre histoire ?», j’exprenais l’espoir qu’il puisse unifier ce qui restait du socialisme afin d’envisager un avenir à construire et à inventer. Cela ne peut pas se faire en accédant au pouvoir en s’appuyant sur des citoyens – tous capitalistes dans leurs comportements – qui, dans leurs échanges, cherchent systématiquement à réaliser une plus-value en vendant plus cher que la valeur réelle de leurs produits ou en achetant moins cher. Cette quête incessante de probité dans les échanges, bien que paradoxale, ne nous rend pas forcément meilleurs ; elle permet néanmoins d’éviter, à l’instar de l’approche du FN/RN qui fustige d’un côté les riches profiteurs et de l’autre l’assistanat, de sombrer dans une vision simpliste des rapports de force. https://ddacoudre.over-blog.com/melanchon-sera-t-il-une-autre-histoire.html

J’espère, par ailleurs, que l’affaire judiciaire concernant la leader de ce mouvement aura permis d’apporter un peu de clarté dans le discours tendu autour de la RN/FN, souvent présentée comme victime des « antifascistes ».

En relisant mes deux articles, il m’est apparu que l’avenir m’avait, en quelque sorte, donné raison.


 


 


 

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 24 Mai 2025

Les Salariés, Source du Capital

Publié le 22 août 2019

Introduction

Le débat sur la fiscalité perdure depuis toujours. Les impôts font souvent l'objet d'une mauvaise presse, et nombreux sont les citoyens qui réclament une imposition plus forte du capital. Cette revendication conduit à dénoncer la diminution de la fiscalité applicable aux sociétés ainsi que les pratiques d'optimisation fiscale agressive ou de fraude honteuse. Mais ces critiques nous causent-elles réellement du tort ? Qui, en fin de compte, paie ces charges fiscales ? C’est ce que je vous invite à examiner de plus près.

Une Analyse Fragmentaire de la Fiscalité

Les économistes et les médias présentent souvent des analyses fragmentaires, en se concentrant sur quelques éléments isolés sans toujours replacer ces chiffres dans leur ensemble. Prenons l'exemple du taux de prélèvement : il est calculé sur l'ensemble des revenus soumis à imposition, auquel on soustrait les sommes redistribuées sous forme de prestations sociales. Ce mode de calcul, qui relève d’un choix politique, semble logique puisque ces prestations dépendent elles-mêmes de prélèvements (bien que certaines indemnités restent elles aussi imposables).

Par ailleurs, les salaires des personnels du secteur public (du président aux élus, en passant par l’armée, la police, l’éducation, la sécurité sociale, les collectivités territoriales et autres services) sont financés en grande partie par les prélèvements qui constituent le budget de l’État et des collectivités. Ces mêmes personnels contribuent également, par leurs prélèvements, à financer l’ensemble du système. Autrement dit, on assiste à une sorte de double imposition ou, pour employer l’image, à un « impôt sur l’impôt », comme si ces agents se finançaient eux-mêmes en remboursant une partie des prélèvements perçus.

Le Schéma d’Ensemble d’une Entreprise

Pour illustrer ce propos, envisageons le cas d’école suivant :

Rémunération et Charges : Une entreprise verse 100 euros à un salarié pour un travail effectué, ce montant figurant comme charge dans le plan comptable.

Prélèvements sur le Salaire : Sur ces 100 euros, le salarié se voit appliquer la TVA, l'impôt sur le revenu, les impôts locaux et les cotisations obligatoires. Également des taxes aléatoires en fontion de sa situation sociale.

Prélèvements sur l'Entreprise : De son côté, l’entreprise est soumise à l'impôt sur les sociétés (IS), aux impôts locaux ainsi qu’à d'autres prélèvements de cotisations obligatoires, en plus de la TVA sur sa consommation de produits finis.

Pour l'ensemble de l'activité économique, ces prélèvements représentent environ 45 % du PIB, soit l'équivalent de 1 077 milliards d'euros en 2018 (source indicative d'après Les Échos). Dans ce schéma, l’entreprise agit véritablement comme un filtre : toute l'activité économique traverse les structures de production réglementées par le plan comptable, d'où s'extrait le bénéfice individuel de ses propriétaires. On distingue ainsi l'entité juridique (ayant une personnalité morale) des citoyens, qui sont des personnalités physiques. Pour l'entreprise, les moyens de fonctionnement découlent exclusivement de la vente de productions issues du travail humain – et ce, quels que soient les intermédiaires technologiques ou autres comme les placement financiers.

La Formation du Capital et la Valeur du Travail Humain

La formation du capital repose sur la capacité d'échanger, qu'il s'agisse d'échanges volontaires ou contraints, en accumulant les produits du travail humain au fil des siècles. Ce concept peut être décliné en plusieurs notions :

La Rareté : C’est la rareté qui a contraint l’homme à travailler pour produire ce que la planète ne fournit pas gratuitement. Déjà cela était connu de nos anêtres qui ont écrit comment ils le comprenaient dans la génèse de la bible.

L’Abondance et la production de masse: Paradoxalement, le désir d’abondance a aussi poussé à exploiter ses semblables et à développer la technologie complémentaire de l’économie d’énergie.

L’Universalité : Il n’existe aucun capital qui ne trouve pas son origine dans le travail humain, quel que soit le détenteur ou les modalités d’obtention (notamment via des rapports financiers).

Ainsi, il apparaît clairement que la richesse n'est pas créée directement par l'entreprise, la technologie ou même les moyens animaux ; ils ne sont que des prolongements de notre capacité physique et intellectuelle auxquelles ils se substituent tant faire se peut.

Le Client et le Salariat

Le client d'une entreprise est essentiellement celui qui dispose d’un revenu, un moyen d'échange façonné par l'histoire. Le salariat représente le point de bascule majeur dans l'émancipation des humains qui, autrefois, étaient asservis.

Naissance du Salariat : À partir de 1804, les détenteurs du capital ont consenti à rémunérer les individus qu'ils tenaient auparavant dans l'asservissement. Ce changement à donné lieu au développement du socialisme en remplacement de la charité chrétienne en occident.

Rôle dans l’Entreprise : Une fois salariés, ces individus deviennent non seulement les principaux acteurs de la production, mais également les clients essentiels de l’entreprise. En effet, ils achètent les biens et services qu'ils contribuent à produire grâce aux salaires qu’ils perçoivent.

Une Circulation Simple

Je présente ci-dessous de manière schématique comment le capital, en versant un salaire, génère un enchaînement de flux monétaires qui, en fin de compte, font peser le coût des prélèvements sur le salarié lui-même.

La Circulation du Salaire et des Prélèvements

Versement du Salaire. Le capital verse un salaire pour rémunérer le travail. Ce salaire est considéré comme la contrepartie de la production réalisée.

Le Rôle du Salarié en Tant que Client. Une fois perçu, le salaire est échangé contre les biens et services produits par l’entreprise. Ainsi, le salarié, qui reçoit son salaire, devient aussi le client qui achète le fruit de son travail.

Retour du Salaire au Capital. Par le biais de cet achat, le salaire retourne au capital, augmenté des besoins des propriétaires ayant investi dans l’entreprise. L’objectif premier de l’investisseur est de dégager des bénéfices et non de créer des emplois.

Le Cas d’École : Qui Paie l’Impôt sur les Sociétés (IS) et les Impôts Locaux (IL)

Prélèvements sur le Salaire du Salarié

    • Supposons que le capital verse 100 unités de monnaie au salarié.

    • Sur ce montant, le salarié est soumis à divers prélèvements obligatoires (TVA, impôt sur le revenu, cotisations sociales) qui s’élèvent à 45 %.

    • Il lui reste alors : 100 – 45 = 55 unités pour acheter ce qu’il a lui-même produit.

  1. Prélèvements sur l’Entreprise

    • L’entreprise, quant à elle, est également soumise à des prélèvements : impôt sur les sociétés (IS), impôts locaux (IL) et autres charges de cotisations et taxes aléatoires.

    • Ces prélèvements s’élèvent, dans notre schéma, à 45 unités.

    • Ainsi, l’entreprise doit vendre le « salaire » qu’elle a versé à hauteur de 100 + ces 45 de prélèvements, soit 145 unités.

  2. Les Frais de Fonctionnement de l’Entreprise

    • Outre le salaire et les prélèvements, l’entreprise doit couvrir ses frais généraux (charges, structure, dividendes des actionnaires, etc.), estimés ici à 55 unités.

    • Le coût minimal de production devient alors : 100 (salaire) + 45 (prélèvements) + 55 (frais) = 200 unités. Le prix de revient.

  3. Calcul du Chiffre d’Affaires Nécessaire

    • Pour réaliser un résultat bénéficiaire net (après impôts) de 100 unités, l’entreprise doit générer un chiffre d’affaires total correspondant à :

      100 (salaire) + 45 (prélèvements) + 55 (frais) + 100 (bénéfice souhaité) = 300 unités.

    • Autrement dit, l’entreprise doit vendre le travail de son salarié pour 300 unités afin d’obtenir un bénéfice de 100. Le prix de vente au client.

  4. Contribution des Employeurs/Actionnaires

    • Les employeurs ou actionnaires, recevant ce résultat de 100 comme revenu, paieront, à leur tour, divers prélèvements (TVA, impôt national, impôts locaux, etc.), par exemple environ 40 unités.

  5. Total des Prélèvements Financé par le Salarié-Client

    • Sur un chiffre d’affaires de 300, l’État et les collectivités prélèvent au total :

      45 (prélevés sur le salarié) + 45 (prélevés sur l’entreprise, incluant IS et IL) + 40 (prélevés sur les revenus des employeurs/actionnaires pour tous les prélèvements obligatoire) = 130 unités.

    • Ces 130 unités servent à rémunérer les services publics, les indemnités des élus et divers frais fonctionnels, en d’autres termes, nous « achetons » les services de l’État et des collectivités.

L’Intermédiaire qu’Est l’Entreprise et l’Impact sur le Salarié

  1. Double Contribution du Salarié

    • Le salarié verse directement 45 unités en prélèvements sur son salaire.

    • Puis, lorsqu’il achète le produit final de l’entreprise (vendu à 300 unités incluant IS et IL), il contribue indirectement à financer ces mêmes prélèvements.

    • Au total, de manière directe et indirecte, il finance 45 + 45 = 90 unités.

    Effet de l’Emprunt sur le Salarié

    • Le salarié, qui ne dispose que de 55 unités (après prélèvements sur 100 initiales), doit emprunter pour acheter un produit vendu à 300 unités.

    • En tenant compte des paiements indirects (ajouter environ 45 + 40 = 85 unités), on peut estimer que le salarié se retrouve en situation déficitaire par rapport à la valeur d’échange de son travail.

    • Par exemple, s’il doit emprunter pour combler la différence estimée à 245 unités « 300 - 55 », avec un taux d’intérêt de 20, il remboursera 245 + 20 = 265. Ainsi, le coût final pour obtenir la valeur correspondante à son travail se monte à 300 + 20 = 320 unités.

    • Dans le schéma où le salarié n’emprunte pas c’est la productivité qu’il devra fournir pour que le prix de sa production soit de 55 unités. Celle-ci sera égale à 300 divisé par 55 = 5,45 de productivité.

    Conclusion sur la Répartition

    • Le schéma démontre que, finalement, c’est le client salarié qui paie l’essentiel des prélèvements (impôts et charges).

    • On en déduit que l’entreprise ne sert que d’intermédiaire pour transférer le salaire et les prélèvements vers le trésor public, de la même manière que la TVA est collectée.

Remarques sur le Prix et le Pouvoir d’Achat

  • Le Prix d’un Produit n’Existe pas en Soi – La valeur intrinsèque d’un produit n’est jamais achetée directement ; nous n’achetons en réalité que du travail humain, rémunéré en fonction de son utilité, de sa rareté et de son apport social (ex. SMIC, revenus professionnels). Nous achetons la consommations de la chaine Humaine de production, c’est à dire notre niveau de vie, soit le prix d’utilité de la valeur physique des produits à laquelle peut s’ajouter la valeur consentie du désir de le posséder.

  • Critique à l’Égard des Récriminations des Employeurs – Les employeurs qui se plaignent de la charge de l’IS et de l’IL font abstraction du fait que ces impôts, via la structure salariale, sont également financés par les salariés. – Réduire les impôts signifie en réalité réduire les services publics, sauf à les remplacer par une technologie ou à accepter une obsolescence programmée qui ne saurait soutenir notre qualité de vie humaine.

  • Le niveau de vie. Il est fonction de la production rendu possible par la productivité qui peut être dégagé. L’achat du niveau de vie par l’augmentation des charges et des salaires seront racheter par les clients salariés en majorité, car la classe des employeurs artisant professions libérales revendent le prix de revient de leur activité plus leur marge, ne sont pas les consommateurs essentiels qui soutiennent la consommation.

  • Cap sur l’Énergie et la Mesurabilité du Travail – Il sera nécessaire, à terme, de mesurer le travail non seulement en temps, mais également en énergie consommée, afin d’établir un prix réel du travail. – Le produit du travail deviendra alors mesurable par le temps multiplié par l’énergie utilisée, divisé par le nombre d’unités produites – une approche universellement comparable.

Bilan Final

En résumé, nous avons observé ci dessus que l’entreprise, loin de payer elle-même l’impôt, agit comme un filtre elle fait les avance d’un fardeau qui sera redistribuer sur le salarié client, qui, par son achat, finance le coût global du système fiscal et autres. En définitive, c’est le client salarié qui, directement et indirectement, achète l’ensemble des prélèvements nécessaires au fonctionnement de l’État et des collectivités ou le budget de la Sécu.

Quelques valeurs indicatives : sur 28 millions d’actifs, 26 millions sont salariés, dont environ 5 millions travaillent dans les services publics et pour les collectivités.

Argumentation Économique : je tâche de démontre de manière critique la manière dont le salarié, à travers son salaire et ses dépenses, finit par financer l'ensemble des prélèvements, y compris ceux qui sont, de prime abord, supportés par le capital ou l’entreprise. Ce point de vue intéressant n’est pas celui qui se développe dans les débats économiques. Nous en sommes toujours resté à l’analyse de la Boètie, comment la classe laborieuse reste aux ordres du tyran « le capital » avec leur aval.

Aspect Critique et Moralisateur : Je critique fortement certains discours des capitalistes et remet en question notre « vulnérabilité intellectuelle » que je qualifie souvent d’inculture écnomique face au système fiscal actuel. Si je porte des jugements trop abrupts, ce n’est pas pour quelque mépris que ce soit envers une classe laborieuse pour laquelle je milite toujours, ni pour « manger du patron » dont les innitiatives ont toute leur place dans la société mondiale. Je tâche seulement de froisser notre égo surdimentionner par le confort de nos innovations et sciences, dont la lutte contre la rareté pour survrivre est le résultat de notre inné que nous croyons avoir enfoui.

En conséquence, seuls environ 21 millions d’actifs financent, à peu près, l’ensemble du système. Ce schéma est certes caricatural, car de nombreuses variations existent, mais l’idée essentielle reste irréductible.

Le salarié perçoit, par exemple, 100 unités de salaire, dont 45 % de charges et de prélèvements, ce qui lui laisse 55 unités pour acheter ce qu’il a lui-même produit – un travail qui, en fin de compte, lui sera revendu à hauteur de 320 unités. Ces 320 intègrent notamment les impôts sur les sociétés, lesquels font l’objet d’optimisations fiscales, d’évasions ou de fraudes.

Si l’on suit ce cheminement, c’est bien les salariés, par le biais de leur salaire et de leur recours à l’emprunt, qui ont financé une partie de ces phénomènes d’évasion ou de fraude fiscale. Il ne s’agit pas du travail de l’entreprise, mais du travail effectif réalisé par le salarié.

On peut concevoir que ce schéma serait évident pour un enfant de 12 ans s’il était présenté ainsi : qui finance l’évasion fiscale, et à qui profite-t-elle ? Aucun salarié ne peut réellement « acheter son travail », quelle que soit la rémunération perçue. L’organisation économique n’est pas conçue pour que le salarié en bénéficie, mais pour qu’il soit exploité.

Ce constat s’applique même dans le cas des stars – comme celles du football – dont le club revend le salaire à ses supporters et aux chaînes de télévision (qui, à leur tour, revendent ce service à leurs abonnés ou aux publicitaires). Ces intermédiaires intègrent leur coût dans le prix du produit final du travail du salarié, le revendant même à des consommateurs non-fanatiques.

Quel que soit l’élément ou le groupe d’éléments analysé, la relecture de l’ensemble nous ramène toujours au salarié-consommateur qui produit. Pour connaître la valeur monétaire référentielle de son travail, on peut diviser le PIB par le nombre total d’actifs salariés (ici 21 millions). Par exemple, en 2018, un PIB d’environ 2,660 billions de dollars US pour 21 millions de salariés équivaut à environ 127 000 dollars US, soit 114 300 € par salarié.

Si l’on prend en compte l’ensemble des actifs (24 millions), cela donnerait en moyenne 114 000 € par actif. On voit ainsi que, noyé dans la masse, le travail de l’actif salarié ne semble pas être déterminant. Mais il s’agit ici uniquement d’une vision mathématique qui ne traduit pas toute la réalité, puisque les masses monétaires circulent et se forment en capital sans que les détenteurs ne souhaitent, ou ne puissent, en partager la totalité.

Sur l’évasion fiscale

L’évasion fiscale est estimée entre 25 et 100 milliards d’unités, dont seulement 16 milliards seraient récupérables. Même si ces estimations manquent de précision, lorsqu’on rapporte ces chiffres aux 21 millions de salariés, cela représente entre environ 1 190 et 4 761 € par salarié, à comparer aux 114 300 € de production de richesse par actif.

Ce que l’on peut en déduire, c’est que l’évasion fiscale ne bénéficie pas directement à la collectivité publique : quel que soit son usage, elle est financée par le salarié et retourne au capital. Ces comparaisons illustrent, sans mesurer exactement les inégalités, l’ampleur du déséquilibre entre les revenus – même au sein des employeurs actifs.

Dernier point : la personnalité juridique des entreprises

La notion de personnalité morale (SA) est particulièrement ironique pour des entreprises qui exploitent leurs salariés. Ce mécanisme permet aux entreprises d’externaliser leur passif sur le plan personnel et de masquer, en cas de pénalités juridiques, qui paie réellement. Par exemple, si, au nom du CETA, une entreprise réclame des dommages-intérêts à l’État, on sait alors précisément qui en supportera le coût.

Depuis 1976, j’ai intériorisé ce schéma quand un employeur m’avait dit : « Je veux bien te payer un million, si je peux te revendre ce million. » Alors, pourquoi ceux qui accumulent la richesse nationale sont-ils incapables de réclamer leur dû ? Sommes-nous, au final, irrévocablement des crétins ?

Cela nous interroge sur l’usage de nos capacités d’analyse et de réflexion. Comment des citoyens instruits – appartenant aux élites intellectuelles – peuvent accepter l’exploitation flagrante que même un enfant de 12 ans comprendrait ? Pourquoi ne comprenons-nous pas nous-mêmes cette incohérence ?

Comment continuer à réclamer des salaires qui, de fait, sont rachetés au double ? Comment accepter qu’entreprendre confère le droit d’exploiter autrui ?

La question qui tue est la suivante : comment une planète entière peut-elle accepter cet état de choses sans se révolter ? Ce questionnement ne relève pas uniquement des mathématiques, mais bien de notre organisation psychique et émotionnelle, de notre identité en tant qu’êtres humains.

Chacun pourrait refaire ce cheminement avec des taux de prélèvements exacts, mais c’est un casse-tête chinois sur lequel triment les ordinateurs du fisc et du trésor public, bien au-delà de mes capacités et de ma calculette.

Tout ceci ne remet pas en cause la place des « découvreurs » ou des entrepreneurs, mais souligne que leur rôle ne s’inscrit que dans une organisation collective nourrie par une recherche atavique d’abondance, qui ne peut s’opérer sans une analyse historique.

C’est cette même recherche de la facilité, du moindre effort, qui nous conduit à n’être que des salariés exploités ou des entrepreneurs habiles, capables de cumuler l’abondance.

J’espère que nous comprendrons que notre organisation est avant tout culturelle et que la capitalisation de toute chose ne repose pas sur une valeur intrinsèque, mais sur un imaginaire nourri par un atavisme inné.

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Rédigé par ddacoudre

Publié dans #critique

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Publié le 22 Mai 2025

TVA sociale ou l’impasse cognitive de la pensée associative.

 

Ce serait une honte syndicale de se rendre au rendez-vous de la TVA sociale sur la consommation.

Je n’ai pas assisté à l’intervention complète du Président, mais ce qui m’a immédiatement interpellé, c’est sa déclaration sur TF1, ce mardi 13 mai, selon laquelle « le financement du modèle social repose trop sur le travail ». Il souhaite ouvrir « ce chantier avec l’ensemble des forces syndicales et patronales ». J’ai eu le sentiment de tomber des nues en lisant ces propos. Je me suis demandé si je vivais dans un monde où l’on envisage une économie qui ne soit pas exclusivement fondée sur le travail, alors que, en réalité, aucun centime ne serait généré autrement.

La Dépendance du Financement Social au Travail

L'un des enjeux majeurs du débat réside dans le fait que le travail constitue la source principale des revenus permettant l’accès à la consommation. Taxer la consommation, comme l’envisage le pouvoir, revient donc à taxer le travail lui-même. Il est essentiel de se rappeler que les ressources financières, qu’elles soient issues des rentiers ou des employeurs, proviennent, en dernier lieu, du travail des salariés. Ainsi, que le financement de la Sécu soit prélevé par les cotisations salariales que versent employeurs et salariés ou que le financement soit effectué par une TVA sociale sur la consommation, cela reste un financement issu du travail, et plus particulièrement des salariés du privé des activités primaire. En effet, toutes les masses monétaires circulant en Europe (M0, M1, M2, M3) découlent directement de l'effort humain, particulièrement celui des travailleurs. Ce constat met en lumière une réalité douloureuse : ce ne sont pas les salariés qui bénéficient de cette richesse, mais ceux qui disposent des moyens d’investir des capitaux. Le tableau des détenteurs de la richesse en Europe va de 50,5% en Slovaquie à 87,4% en Suède en passant par 70,3 % en France « données 2022 ». https://ddacoudre.over-blog.com/2019/08/supprimer-l-impot-sur-les-societes-que-paient-les-salaries.html.

La Financiarisation de la Sécurité Sociale et le Rôle du CADES

Une piste partiellement équitable consisterait à sortir de cette dépendance en revenant aux fondements historiques de la Sécurité sociale. Depuis sa création, la Sécurité sociale n’a jamais été financée par les marchés financiers ni par le crédit public, mais exclusivement par les cotisations des travailleurs. Cependant, en 1996, l’ordonnance d’Alain Juppé a instauré la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES), obligeant la Sécurité sociale à se refinancer par le biais des marchés financiers. Force est de constater que cette évolution nous coûte « un coût exorbitant ». Exemple : L’économiste Ana Carolina Cordilha estime qu’entre 1996 et 2018, le CADES a repris 260,5 milliards d’euros de dette sociale (en euros constants, base 2018), a reçu pour refinancer cette dette 208 milliards d’euros, et n’a finalement remboursé que 153 milliards d’euros, soit environ 59 % du total. Malgré des gains de 10 milliards d’euros liés aux taux d’intérêt négatifs depuis 2014, le système entraîne plus de 70 milliards d’euros d’intérêts et de commissions.https://www.alternatives-economiques.fr/thematiques/idees-0

Aujourd’hui, en 2024, la Sécurité sociale s’établit avec un budget de 640 milliards d’euros et un déficit de 15,3 milliards (soit 2,4 %), montant qui, quand nous sommes des citoyens responsable devrait être comblé par une augmentation des cotisations plutôt que par une fiscalité dissimulée sur la consommation.

La financiarisation de la Sécurité sociale est une gabegie qui ne fera pas l’ouverture du journal de 20 heures. Mais qui est bien plus ruineuse pour les finances publiques que la mythique fraude à la carte vitale ou toutes les dérives dont nous abreuvent les médias pour induire en erreurs les citoyens. https://ddacoudre.over-blog.com/2025/05/le-jt-de-cons.html

Le Principe de Méritocratie et l’Origine de la Richesse

La question fondamentale se pose alors : faut-il privilégier l’héritage ou le mérite ? Cette interrogation est cruciale pour offrir aux jeunes générations l’espoir que le travail puisse encore leur permettre d’améliorer leur niveau de vie. Autrefois, il fallait environ 40 ans de travail pour espérer doubler son niveau de vie, alors qu’aujourd’hui, il faut compter presque 70 ans – une perspective presque irréalisable sur une génération. Bien que certains puissent prétendre qu’il existe une source de richesse indépendante du travail, il apparaît clairement que les capitaux historiques ou financiers, qu’ils proviennent d’un patrimoine ou d’héritages reposent eux aussi sur la valeur créée par le travail. Par exemple, prenons le cas d’un orpailleur qui, en exploitant le sol et en maniant un tamis, transforme son effort en or : même s’il peut vivre par la suite des revenus de son travail, c’est uniquement parce que d’autres, grâce à des capitaux historiques ou financiers issues de l’économie de pillage et de l’exploitation de la servitude, ont pu valoriser cette production. Ce constat nous amène à reconnaître que toute richesse se constitue à partir du travail, qu’il soit effectué directement par les salariés ou indirectement à travers des investissements qui exploitent ce même travail, en le revendant à un coût largement supérieur à celui initialement engagé pour fructifier leur capital.

En définitive, quel que soit le mode de financement – par cotisations salariales ou par une TVA sociale sur la consommation – l’ensemble des ressources provient inévitablement du travail majoritairement salarié. Passer à une taxation basée sur la consommation ne ferait que masquer la réalité économique sous-jacente, tout en imposant un fardeau supplémentaire particulièrement injuste sur les salariés, maîtres de la production et de la consommation. Pour améliorer la situation, il serait judicieux de réexaminer le financement de la Sécurité sociale, en s’éloignant progressivement d’un modèle dépendant des marchés financiers, pour revenir à une approche fondée sur les cotisations réelles des travailleurs. Ce débat ouvre la voie à une réflexion plus large sur l’évolution de nos systèmes économiques, notamment en envisageant des modèles qui valorisent davantage la contribution réelle des individus, tout en limitant les dérives liées à la financiarisation.

Passage de la Valeur Travail de l’Humain à la Machine

Si le travail était une valeur, alors celle-ci serait en train de passer de l’humain à la machine. Devrait-on alors vénérer nos machines et robots comme le faisaient les animistes, en leur offrant des présents pour les remercier de nous nourrir et de nous offrir davantage que ce que nous leur apportons ? À entendre parler de « valeur travail », j'éprouve une vive irritation. https://ddacoudre.over-blog.com/la-valeur-travail-n-est-qu-un-mythe-moderne.html Ce n'est pas que nous ne puissions être fiers de nos savoir-faire ou prendre plaisir à nos réalisations et innovations ; mais si demain un revenu de base universel sans contre partie était instauré, personne n’irait travailler, l’Humain étant, par nature, « fainéant ». https://ddacoudre.over-blog.com/2019/05/l-humain-ce-fegneant.html Pourtant, c’est précisément cette tendance à rechercher l’économie d’effort qui a toujours suscité l'innovation dans la fabrication de biens et dans d’autres domaines, afin d’économiser l’énergie dont nous manquons souvent.

Répartition Historique des Tâches et Évolution des Rapports au Travail

La répartition des tâches, élaborée au fil des siècles, ne s’est pas effectuée par pure intelligence, mais en réponse à la nécessité. Par l’observation et la compréhension de son environnement, chaque société a structuré son travail en fonction des désirs, des savoir-faire valorisés et des rapports de force définissant à la fois la place sociale, le lien de subordination et le revenu perçu. Ainsi, une histoire philosophique du travail ne saurait s’affranchir de l’analyse des conditions sociohistoriques dans lesquelles ce concept prend racine. La conscience de devoir produire dans des conditions socialement acceptables s’est construite lentement, notamment après des drames historiques tels que la peste noire (1347–1352), qui amena les populations à remettre en question la bienveillance d’un dieu imposant un destin de soumis. Ce n’est qu’avec l’industrialisation et les jacqueries—comme celles des Canuts à Lyon (1831, 1834, puis 1848)—que le rapport au travail évolua en révoltes salariales, annonçant une prise de conscience collective.

Dimension Historique et Philosophiques : L’évocation de moments historiques (peste noire, révoltes des Canuts) donnent du contexte aux évolutions du rapport au travail. L’interrogation sur ce qu’implique réellement la « valeur travail » dans une société moderne en mutation ouvre des pistes vers une réflexion anthropologique et philosophique sur l’identité et la reconnaissance sociale. Il suffit de songer aux enjeux actuels de la transformation numérique.

Capitalisme, Exploitation et Dévalorisation de la Valeur Travail

Aujourd’hui, dans notre foi quasi inébranlable en un capitalisme qui exploite l’Homme par l’Homme malgré le confort qu’il a généré, il convient de s’interroger avec la même intensité que les croyants d’antan : comment une organisation basée sur l’exploitation peut-elle être considérée comme bienfaisante quand elle dispose, en outre, des moyens d’éradiquer la vie sur Terre ? Également peut-on alors admettre qu’une notion de « valeur travail » qui ne parvient pas à nourrir ceux qui l’exercent ait une réelle valeur ? Par exemple, en 2025, un salarié célibataire gagnant 1800 euros bruts ne perçoit qu’environ 26 euros de prime d’activité par mois. Si la misère générale recule tout en permettant à certains de s’enrichir via l’accumulation d’un patrimoine issu d’un système qui facilite l’appropriation de la richesse, la pauvreté s’accentue. Pour nombre de retraités, le financement de la retraite reste fondé sur un modèle datant de 1910, puis de 1945. L’âge de départ à 65 ans était établi alors que l’espérance de vie était d’environ 45 ans.

Aujourd’hui, il paraît indécent que, malgré l’accumulation de richesse par le capital, les retraités ne puissent disposer d’un revenu décent, ou au mieux de leur salaire antérieur. Les politiques présentées comme progressistes, qu’elles soient de droite ou sociaux-démocrates semblent souvent décalées par rapport aux évolutions sociales réelles nécessaires en rapport avec la richesse produite. Une illusion persiste : celle de laisser croire aux salariés, grâce à des placements financiers ou l’acquisition d’actions, qu’ils participent à la propriété collective, alors que le pouvoir d’émission monétaire a été délégué aux investisseurs. Ainsi, la « valeur travail » ne bénéficie réellement qu’à ceux qui emploient du personnel, et en surplus s’enrichissent de l’effort d’autrui pour financer les déficits publics dont ils retirent des intérêts.

La richesse quelle que soit sa forme (prime d’activité, pension, capital accumulé)—reste avant tout le produit du travail. Cette observation permet de mettre en lumière la contradiction d’un système qui prétend valoriser le travail tout en le dévalorisant par un financement reposant sur des mécanismes financiers complexes. Ils font souvent l’objet de débats analytiques sur la circulation monétaire que le pouvoir en légiférant oriente celle-ci, et les états s’efforce d’exploiter au mieux leurs salariés pour être compétitif et attirer les investisseurs. Nous pourrions résumer cela par « venez chez nous plumer la poule aux œufs d’or ». Quant à l’avenir il est nécessaire de repenser radicalement notre rapport au travail. Trouver un équilibre entre l’innovation technologique et les valeurs humaines fondamentales nous a conduite dans une impasse, car elle est un pis allé qui cycliquement fait le lit du fascisme. Ces interrogations, nous invites à nous positionner dans un débat qui touche aux fondements même de notre organisation sociale. Un débat que nous n’avons pas face à des citoyens résignés.

Les Inégalités Européennes et les Défis du Progrès Social

Les arguments de l’Union européenne pour ne pas harmoniser le progrès social semblent rappeler ceux d’antan, avant l’instauration d’un salaire minimum et de conventions collectives en France. Si ces prétextes n’ont pas entravé la compétition économique en france, en europe ils ont tout de même laissé place à des délocalisations et à une concurrence qui fait fi du progrès social. En parallèle, force est de constater que, dans certaines sociétés, le travail est également investi d’une double dimension : d’une part, il assure la subsistance collective par la production de biens et de services, et d’autre part, il constitue un vecteur d’identification sociale et professionnelle. Pour autant, considérer l’action purement individuelle comme le fruit de la seule détermination personnelle relève d’une vision romantique. On pourrait résumer cette dialectique par une métaphore biblique : « Dieu occidental a puni l’Homme », sanctionnant le prix à payer par le travail et l’effort.

L’Actualité des Manuscrits de 1844 et du Capital

Les Manuscrits de 1844 économico-philosophiques et Le Capital, écrits par Karl Marx, résonnent aujourd’hui avec une étonnante pertinence. Ils éclairent de manière saisissante la question de l’humiliation dans les sociétés contemporaines. Marx évoque la pauvreté, le dénuement, la dépossession de soi, l’oppression sociale et économique, ainsi que la mortification du corps. À travers ces quelques concepts, il résume l’expérience de l’ouvrier d’usine dans l’Europe capitaliste du XIXᵉ siècle, un être subordonné, exploité et instrumentalisé, exclu de la propriété des moyens de production. Toutefois, dans nos sociétés contemporaines, l'humiliation ne se limite plus à la condition ouvrière ; elle s’étend à l’ensemble des individus. L’isolement engendré par l’individualisme exacerbe la précarité, le sentiment d’impuissance et la souffrance intérieure. La société de consommation pousse chacun à une consommation de soi, où l’identité est mise à l’épreuve entre obsession de la force et appauvrissement psychique.

Travail et Motivation : Équilibre entre Enrichissement et Réduction de la Pénibilité

Avoir une conscience profonde du travail comme nécessité pour répondre à nos besoins devrait l’emporter sur les motivations purement mercantiles qui régissent la production et la consommation. Or, cette tension traverse l’histoire : qui du désir d’enrichissement ou de la volonté d’alléger la peine au travail a été le principal moteur de transformation sociale ? Rien ne permet de trancher. Prenons un exemple : l’invention de la roue en Mésopotamie, datant du IIIᵉ millénaire av. J.-C., ne semble pas avoir été motivée par l’enrichissement, mais par la facilitation du transport et du travail. Elle illustre un processus d’innovation où l’amélioration des conditions de vie précède la recherche du profit. En ce sens, l’histoire économique et sociale montre que ces deux motivations ont toujours cohabité et évolué selon les sociétés. D’un côté, le désir d’enrichissement a favorisé l’innovation et l’expansion des échanges ; de l’autre, la réduction de l’effort a conduit à l’automatisation et aux avancées technologiques destinées à améliorer la vie des travailleurs. Cela c’est déroulé dans un cadre historique d’une économie de pillage en application de nos comportements innés qui se poursuivent sous des représentations paradigmatiques qui nous le cachent et que nous pensons être des relations civilisées.

La Dualité du Travail : Mythe Occidental et Réalité Historique

La propagande occidentale met en avant l’individu en tant qu’acteur principal de son enrichissement, occultant l’autre facette du progrès : la lutte pour l’allègement de la pénibilité du travail. Cette suprématie idéologique masque la part déterminante des transformations sociales visant à améliorer les conditions de labeur. À travers les révolutions industrielles et technologiques, ces deux forces ont été simultanément en jeu. Aujourd’hui encore, avec l’intelligence artificielle et l’automatisation, une question demeure : recherchons-nous l’enrichissement collectif ou simplement à alléger notre labeur ? Historiquement, l’aspiration à la richesse a toujours stimulé l’innovation, en incitant à une réduction de l’effort nécessaire à la production. Inversement, le constat de la pénibilité du travail a alimenté des révolutions sociales et économiques. La transition de l’agriculture à l’industrie, puis vers une économie numérique, en est une preuve : à chaque étape, la substitution de l’effort humain par la technologie redéfinissait le travail et facilitait l’accumulation de nouvelles formes de richesse.

L’Héritage du Travail : Exploitation et Innovation

Ce rappel historique ne doit pas occulter un fait fondamental : nombre de ces évolutions se sont inscrites dans des économies de pillage et de servitude, où la richesse s’accumulait au détriment des peuples colonisés ou des classes laborieuses. Ce sont les travailleurs, serviteurs ou salariés, qui sont à l’origine des innovations et de la créativité. Déjà, la parabole du riche dans les Évangiles souligne cette réalité : « À celui qui a, on donne plus. » Ainsi, le désir d’enrichissement et la réduction de la pénibilité du travail ne sont pas des forces opposées, mais des moteurs imbriqués dans la transformation sociale. L’aspiration à une vie plus confortable stimule l’innovation et favorise l’enrichissement, tant individuel que collectif.

L’Abandon du Rapport de Force au Profit du Capitalisme

Le bien-être des travailleurs n’a jamais été un acquis spontané, mais le fruit de luttes sociales et de revendications syndicales. C’est précisément cette dynamique qui a permis aux sociétés d’atteindre un certain équilibre entre progrès matériel et qualité de vie. Pourtant, depuis les années 1990, le pouvoir politique a tourné le dos à ces avancées. L’abandon des luttes collectives au profit de l’individualisme égocentré a renforcé la domination des investisseurs, écartant le rapport de force historique qui bénéficiait aux travailleurs. Il devient aujourd’hui crucial de repenser ces dynamiques : - À l’échelle individuelle, comment concilier vie professionnelle et personnelle sans sacrifier son bien-être ? - À l’échelle sociétale, comment créer des politiques publiques qui soutiennent l’innovation sans intensifier la pression sur les travailleurs ? Ce dialogue entre valeurs matérielles et qualitatives reste l’un des piliers de notre époque, et pourtant, il semble de plus en plus ignoré par les décideurs politiques, si ce n’est pour mettre en place des mesures restrictives d’économie pour s’ajuster aux financements qui ne sont plus en corrélation avec les besoins d’une population en augmentation désirante de bénéficier des innovations technologiques qu’elle produit.

L’Héritage du Travail : Exploitation et Innovation

Ce rappel historique ne doit pas occulter un fait fondamental : nombre de ces évolutions se sont inscrites dans des économies de pillage et de servitude, où la richesse s’accumulait au détriment des peuples colonisés ou des classes laborieuses. Ce sont les travailleurs, serviteurs ou salariés, qui ont été à l’origine des innovations et de la créativité. Déjà, la parabole du riche dans les Évangiles souligne cette réalité : « À celui qui a, on donne plus. » Ainsi, le désir d’enrichissement et la réduction de la pénibilité du travail ne sont pas des forces opposées, mais des moteurs imbriqués dans la transformation sociale. L’aspiration à une vie plus confortable stimule l’innovation et favorise l’enrichissement, tant individuel que collectif.

L’Abandon du Rapport de Force au Profit du Capitalisme

Le bien-être des travailleurs n’a jamais été un acquis spontané, mais le fruit de luttes sociales et de revendications syndicales. C’est précisément cette dynamique qui a permis aux sociétés d’atteindre un certain équilibre entre progrès matériel et qualité de vie. > > Pourtant, depuis les années 1990, le pouvoir politique a tourné le dos à ces avancées. L’abandon des luttes collectives au profit de l’individualisme égocentré a renforcé la domination des investisseurs, écartant le rapport de force historique qui bénéficiait aux travailleurs. Il devient aujourd’hui crucial de repenser ces dynamiques : - À l’échelle individuelle, comment concilier vie professionnelle et personnelle sans sacrifier son bien-être ? - À l’échelle sociétale, comment créer des politiques publiques qui soutiennent l’innovation sans intensifier la pression sur les travailleurs ? Ce dialogue entre valeurs matérielles et qualitatives reste l’un des piliers de notre époque, et pourtant, il semble de plus en plus ignoré par les décideurs politiques du seul fait de la nécessité de réévaluer le rapport de force entre travailleurs et investisseurs.


 

  1. Peut-on s’ouvrir à la réflexion.

    N’y a t-il pas à faire un usage plus novateur de notre pensée associative pour agréger les évolutions quotidiennes qui nous signalent aller vers un futur où les vielles recettes du néolibéralisme doivent être dépassé pour surpasser nos atavismes qui le soutiennent.

    Cela reste vrai encore plus pour des nations comme la Chine, l’Inde, la Russie qui disposent des moyens d’innover en ce sens au lieu de copier les US dans le conflit des égos.

    Quand à la réunion qui doit débattre, si elle à lieu, d’une innovation mystificatrice du financement de la sécu par une TVA sur la consommation, ils seraient plus inspiré d’initier des innovations du travail et sociale, telle que la combinaison des mutuelles et de la sécurité sociale comme un premier pas, car là aussi les salariés ne voient pas que ce sont eux qui les financent même si elles sont parfois réglés par les employeurs.

Réinvention du Travail à l’Ère Technologique

Un Monde en Mutation.

Dans un monde où l’évolution technologique réduit l’appel à la main-d’œuvre, nous pouvons envisager un temps futur où le temps consacré aux loisirs surpassera celui attribué au travail productif. Ce changement imposera une refonte profonde de l’organisation du travail et la nécessité de créer une activité éducative rémunérée, afin de maintenir et d’enrichir le niveau de connaissances des citoyens. Sans transmission des savoirs, une telle évolution ne pourra perdurer. Celle-ci représente de faire effectuer le travail indispensable pour survivre par nos supplétifs technologiques, et nous réconcilier de ce fait avec ce mythique jardin d’EDEN où vivaient nos ancêtres cueilleurs.

Un Changement de Paradigme

Nous serions au cœur d’un changement de paradigme : l’automatisation et l’essor technologique ne réduisent pas seulement la dépendance à une main-d’œuvre traditionnelle, ils reconfigurent notre mode de vie et la valeur que nous attribuons aux activités.

Redistribution du temps : Le temps consacré aux loisirs et au développement personnel pourrait d’ores et déjà dépasser celui du « travail productif » tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Nouvelle vision du travail : L’idée d’instaurer une activité éducative rémunérée apparaît comme une réponse innovante pour consolider le capital humain, faciliter l’apprentissage continu et améliorer le bien-être collectif. Cette démarche viserait aussi à réduire certains comportements déviants sur le plan économique et social en renforçant la cohésion du tissu social.

Une Activité Éducative Rémunérée : Un Pilier pour l’Avenir

Dans ce contexte, l’activité éducative rémunérée ne se limiterait pas à l’acquisition de savoirs techniques. Elle favoriserait également :

La culture de l’apprentissage continu et le développement de l’esprit critique au-delà des années de jeunesse.

La valorisation des compétences individuelles et collectives : Reconnaître le rôle de chacun dans la transmission des connaissances contribue à lutter contre l’isolement et la précarité, tout en atténuant certains comportements de surmenage.

Le respect du savoir commun : Cette approche rappelle que les innovations et les réalisations ne sont pas le fruit d’entrepreneurs isolés, mais le résultat d’efforts collectifs portés par ceux qui, souvent par soumission, constituent la force vive des sociétés.

Repenser le Financement du Travail et l’Économie d’Utilité Humaine

Nous pouvons envisager un autre angle sur l’existence du travail dans nos sociétés. Aucun pays n’est exempt de la nécessité d’offrir du travail à ses citoyens. La difficulté majeure réside dans le fait que la dimension monétaire occupe désormais une place prépondérante, imposant la condition d’un retour sur investissement immédiat pour tout projet de création d’emploi.

Capital et investissement : Dans la plupart des cas, seul le recours aux capitaux historiques ou financiers permet de financer des activités, limitant ainsi les initiatives d’utilité humaine qui n’offrent pas de rendement immédiat. Alors que les besoins existent tant dans l’insuffisance des biens et services marchands, que dans l’émélioration de l’environement humain non marchand.

Libérer la monnaie et redéfinir la valeur du travail : Proposer une compensation monétaire en échange d’activités d’utilité sociale constituerait un moyen de compléter l’économie d’enrichissement par un modèle plus équilibré. En valorisant les activités éducatives, culturelles et communautaires, on reconnaîtrait concrètement la contribution de ces initiatives à la cohésion et au progrès social.

Vers une Redéfinition du Travail et des Critères d’Investissement

Pour parvenir à ce changement de paradigme, plusieurs dimensions doivent être repensées :

Les critères d'investissement : Plutôt que de se focaliser exclusivement sur le rendement financier immédiat, il serait pertinent d’intégrer des indicateurs de bien-être social, d’impact éducatif, de cohésion culturelle et d’empreinte carbonne.

Le rôle de l'État et les financements mixtes : L’intervention étatique ou l’émergence de mécanismes de financement participatif pourraient soutenir des projets innovants qui, bien qu'ils ne soient pas immédiatement rentables, participent à l’enrichissement du capital humain et à la création d’une offre de travail diversifiée par la création monétaire pure.

La redéfinition du travail : Au-delà de la production de biens et de services, le travail doit être envisagé comme un levier de développement personnel et collectif. Il s’agirait de valoriser l’engagement dans des initiatives qui contribuent à l’éducation permanente et à l’innovation sociale, en reconnaissant à la fois leur valeur économique, morale et civilisatrice. Nous ne pouvons continuer à ne dépendre que de paradigmes innés du dominant/dominé, qui s’ils sont inscrit irréversiblement les amander par la culture civilisatrice devrait constituer une espérance Humaine, malgré les échecs observés. Ne pas renoncer est une faculté humaine.

Vers une Refonte de la Monnaie et une Valeur Énergétique du Travail

Enfin, une transformation plus radicale impliquerait d’envisager une refonte de la monnaie. On pourrait introduire une valeur énergétique du travail, c’est-à-dire définir une norme universelle basée non plus sur des rapports financiers immédiats créés par les conflits, mais sur une valorisation des connaissances et de la contribution écologique et sociale. L’activité Humaine consacrée à apprendre pour produire et travailler peut se mesurer en énergie calorique, car telle est notre existence biologique. Cela me paraît plus acceptable que de faire appel, aux conflits et drames guerriers pour envisager une mutation, dont les éléments existent dans notre environnement et demandent de trouver des âmes philosophiques ou idéologiques pour les agréger.

Compétitivité équitable : Cette approche permettrait de rééquilibrer les rapports entre investisseurs et travailleurs, en rompant avec un passé conflictuel où la domination est issue de rapports de force.

Une vision renouvelée de la valeur travail : Plutôt que de considérer la valeur travail sous l’angle de l’exploitation, on pourrait l’appréhender comme le fondement d’un développement collectif, où chaque contribution—qu’elle soit technique, culturelle ou sociale—sert au bien commun.

En conclusion

Ce paradigme postproductiviste ouvre la voie à une réinvention de notre société, dans laquelle le savoir, l’éducation et le bien-être collectif se placent au cœur des priorités. La transition vers une économie qui valorise l’utilité humaine et la transmission des savoirs pourrait non seulement permettre de réduire la pénibilité du travail, mais aussi d’enrichir la vie des citoyens sur le plan personnel et collectif. Ce débat, qui remet en cause des modèles économiques traditionnels, appelle à une réflexion globale sur nos systèmes de financement et sur la véritable valeur du travail dans un monde en pleine transformation.

Mais tel n’est pas le cas

Analyse critique de la réforme du financement de la protection sociale

La question du financement des cotisations de Sécurité sociale est au cœur du débat public. La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a récemment exprimé son souhait de repenser ce système en posant « la question de la participation au financement de la protection sociale par le travail ». Son objectif est de réduire l’impact du coût de la Sécurité sociale sur les entreprises et les salaires. Cependant, cette approche soulève des interrogations profondes.

Un changement qui pourrait renforcer le dumping social

Lors d’une intervention sur Franceinfo, la ministre a également soulevé une problématique : « Comment financer la Sécurité sociale afin qu’elle nuise moins à la compétitivité des entreprises et aux salaires des travailleurs ? » Cette réflexion, bien que légitime dans un contexte de compétition économique internationale, implique des conséquences lourdes. En allégeant les cotisations patronales et salariales, la France s’alignerait sur des modèles moins protecteurs, pouvant conduire à un nivellement vers le bas en matière de protection sociale.

En réduisant ces prélèvements, les entreprises pourraient améliorer leur compétitivité, notamment vis-à-vis des partenaires européens et des concurrents internationaux. Toutefois, ce serait au prix d’un ajustement social aux conditions les plus précaires, pour éviter les délocalisations. Ce mécanisme s’apparente à une forme de dumping social : une stratégie où la pauvreté devient paradoxalement un moteur de création d’emplois.

Un impact direct sur le pouvoir d’achat et les finances publiques

Actuellement, les cotisations sociales et patronales financent la Sécurité sociale à hauteur de 56 %, selon les chiffres officiels de 2023. Le reste des recettes provient de la CSG (20 %), des impôts et taxes prélevés par l’État, notamment sur le tabac et l’alcool (18 %), ainsi que d’autres ressources. Le financement des retraites suit une tendance similaire : 66 % des pensions sont couvertes par les cotisations des employeurs et des salariés.

Si ces cotisations disparaissaient, l’impact sur le pouvoir d’achat serait notable : les salariés verraient leurs revenus augmenter, tandis que les employeurs bénéficieraient d’une réduction de charges. Cependant, cela impliquerait un manque à gagner de plusieurs centaines de milliards pour la Sécurité sociale, qu’il faudrait compenser par d’autres taxes. La TVA sociale, par exemple, pourrait être envisagée, mais elle frapperait plus durement les revenus les plus modestes. En finalité comme je l’ai expliqué les salariés en majorité financeraient tout de la même façon en consommant.

Une fiscalité en mutation : quelles alternatives ?

L’idée d’un transfert de financement vers des impôts indirects comme la TVA ou la CSG est soutenue par certains, notamment par le Medef, qui y voit un moyen de réduire le coût du travail. Toutefois, cette proposition est fermement rejetée par les syndicats, comme la CGT, qui dénoncent les effets régressifs d’une telle réforme. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, plaide au contraire pour une remise en question des exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises. Soit mais celles-ci s’inclueraient dans le coût de revient qu’achéteraient les salariés consommateurs.

La ministre Panosyan-Bouvet a également avancé l’idée de taxer les pensions de retraite supérieures à 2 000 € ou 2 500 € afin de financer la protection sociale. Cette proposition s’inscrit dans une logique de diversification des recettes, mais pose la question de l’équité entre les générations et les niveaux de revenus. Le comble de la capacité réformatrice d’un pouvoir de droite ou conservateur. Dans une période comme il n’en a jamais existé dans l’histoire humaine, nos dirigeants asservis au pouvoir financier demeurent incapables d’une innovation comme dans le passé. Cela au moment où la science nous permet des espérances qui n’étaient qu’utopies il y a quelques siècles, au moment où nous devrions envisager la retraite à taux plein, il n’offre que régression qualifiée de progressistes.

Une impasse financière et sociale ?

L’enjeu central demeure : la réforme du financement de la protection sociale doit éviter un effet d’appauvrissement des travailleurs et une détérioration des prestations sociales. Si le pouvoir choisit d’augmenter la fiscalité indirecte tout en réduisant les cotisations, ce seront encore les salariés qui supporteront le coût de l’ajustement. En d’autres termes, leur rôle ne se limiterait plus à contribuer via leurs salaires, mais également via leur consommation.

Le débat ne fait que commencer. Entre impératifs économiques et justice sociale, les choix à venir détermineront l’avenir du système de protection sociale en France.

Ils s’y épuiseront.

Je pense que nous allons épuiser nos ressources de réflexion, à moins de réussir à sortir du « trou noir » dans lequel nous nous sommes englués. S’affranchir de cet engrenage paraît difficile, compte tenu des caractéristiques intrinsèques de ce système de financement basé sur le travail. Dans mon article laissons couler la dettehttps://ddacoudre.over-blog.com/2025/04/laissons-couler-la-dette-une-reflexion-sur-l-economie-et-la-societe.html En 1850 il y avait 16 millions d’actifs pour 36 472 000 de citoyens, soit 2,2795 pour 3000 heures de travail annuel. En 2024, 30,6 millions d’actifs pour 68 400 000 d’habitants, soit 2,235 pour 1575 heures ans. Nos réflections concernant la pauvreté et l’aide aux personnes démunies me renvoie aux pensée des populations avant que la convention de 1793 propose en son article 21 une prise en charge de la pauvreté. « Tous les pauvres mendiants et qui ne sont point en état présentement de gagner leur vie seront tenus de se retirer dans la paroisse dont ils sont natifs ou de celle de leur domicile […] sous peine de prison ou de châtiments corporels […] Il est enjoint à tous pauvres valides de travailler toutes les fois qu’il se présente l’occasion de le faire et défenses de leur fournir aucune subsistance lorsqu’il y aura des ouvrages sur les lieux auxquels ils pourront gagner suffisamment pour avoir de quoi vivre ».  Une merveille de solidarité que nous retrouvons malheureusment dans les voix de certains politiques. https://shs.cairn.info/revue-vie-sociale-2015-2?lang=fr

Financement par l’impôt et le capital

Le pouvoir public peut imposer toutes sortes de taxes pour trouver des financements. Le coût de ces prélèvements se répercute sur le prix des biens et services, que la majorité des salariés achètent. Paradoxalement, les marges dégagées par les employeurs – qu’ils soient artisans, agriculteurs ou professionnels indépendants – constituent à la fois leur revenu et la base de l’accroissement du capital, pour ceux qui ne sombrent pas dans la faillite à cause de la pression concurrentielle.

Ne souhaitant pas libérer la monnaie et préférant maintenir un système de financement basé sur le capital détenu par les investisseurs et l’épargne citoyenne, nous nous enlisons dans le cercle vicieux que nous avons nous-mêmes contracté. Cela découle notamment de l’abandon progressif du pouvoir régalien au profit des critères imposés par les accords de Maastricht.

La perception du système fiscal

Une enquête récente indique que 51 % des Français estiment désormais que le paiement des impôts et taxes est justifié parce qu’il finance les services publics. Ce taux a toutefois reculé de 7 points depuis le 3 mai 2023. On observe un déclin particulièrement marqué chez les employés/ouvriers (36 %, baisse de 12 points), les professions intermédiaires (54 %, baisse de 10 points) et les moins de 35 ans (35 %, baisse de 24 points). Malgré ces reculs, une majorité d’électeurs d’Emmanuel Macron (73 %, en baisse de 11 points) et, dans une moindre mesure, ceux de Jean-Luc Mélenchon (57 %, baisse de 7 points) continue de soutenir la fiscalité fondée sur cet argument. En revanche, les électeurs de Marine Le Pen se montrent de plus en plus sceptiques (63 %, en hausse de 10 points).

Réduction des dépenses publiques et désinformation

D’après la même enquête, les domaines sur lesquels il serait envisageable de réduire les dépenses publiques sont notamment :

  • les allocations familiales (36 %, hausse de 3 points)

  • le chômage (28 %, +6 points)

  • le secteur numérique (27 %, +1 point)

  • la culture (23 %, +4 points)

Certains y voient, très clairement, la marque d’une propagande visant à remettre en cause notre système de protection sociale – notamment en insinuant que des étrangers en bénéficient indûment. Dans les villes administrées par le FN/RN, la suppression progressive des subventions pour la culture est devenue un constat évident.

Loin de l’aspect que j’ai développé sur tout financement issu du travail, la place, le pouvoir poursuit une désinformation concernant les prélèvements de cotisations sécu. La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a indiqué vouloir poser « la question de la participation au financement de la protection sociale par le travail ». Elle souhaite notamment faire en sorte que le coût de la Sécurité sociale pèse moins sur les entreprises et les salaires. Si à la suite de mes explications nous croyons encore à cela, nous ne sommes plus dans l’inculture populaire, mais dans un trou noir.

Nous savons que la TVA frappe plus durement les bas salaires. Les charges patronales représentent entre 25% et 42% du salaire brut, tandis que les charges salariales varient entre 23% et 25% du salaire brut, soit au total entre 48 % et 67 % . Si nous supprimions ces prélèvements sur les salaires, les salariés bénéficieraient d’autant de pouvoir d’achat, et les employeurs d’autant d’économie de charges pour être plus compétitifs.

L’illusoire TVA sociale

L’ensemble représente la position haute 67 % qui dégage environ 640 milliards de recette pour la sécu. Il y a 31,2 millions de ménages en France qui disposent de revenus pour consommer. Cela représente pour financer la sécu 18 932 € par ménage. En comparaison le budget de l’état en 2024 s’élevait à 582 milliards au budget général, soit 18 713 par ménage. Or la TVA ne finance le budget de l’état qu’à hauteur de 100, 806 milliards , cela représente 17 % de son financement, soit, 3 241€ par ménage. Dans ce tour de passe-passe d’illusionniste d’une TVA sociale, nous pourrions dire que ce sont les salariés qui financeront le gain de compétitivité des entreprises. Je ne vois pas comment nous pourrions dire cela, alors que déjà le cas, les salariés quand ils sont clients achètent les 25 ou 42 % de charges qui servent à déterminer le coût de revient. Ainsi le prix client diminuerait de la valeur des 25 ou 42 %, le salarié aurait un pouvoir d’achat correspondant aux gains de 23 ou 25 % du salaire brut. Mais sa consommation serait alors majorée d’une TVA sociale qui devrait dégager les besoins de la Sécurité sociale sans déficits. Puisque nous savons que la TVA actuelle dégage 100,806 milliards, je laisse à chacun le soin de faire le calcul de la TVA sociale.

Difficile de sortir du trou noir.

L’organisation néo libérale capitalistique se présente comme un trou noir dont il est difficile de sortir car les forces qui nous y maintiennent sont psychiquement innées.

Je pense qu’ils vont s’épuiser à réfléchir, sauf s’ils sortent du Trou Noir, ce qui me paraît difficile compte tenu des propriétés que nous lui connaissons. Le pouvoir peut taxer ce qu’il veut pour trouver des financements, ils se retrouveront dans le coût de revient d’un produit ou service qu’achèteront en majorité les salariés avec le bonus de la marge qui permet aux employeurs, artisans, agriculteurs et professions libérales de gagner leur revenu et l’augmentation du capital, pour ceux qui ne seront pas en faillite par le jeu de la concurrence qu’ils acceptent.

Ne voulant pas libérer la monnaie pour rester dans un système de financement par le capital détenu par les investisseurs et l’épargne citoyennes, nous tournons en rond dans la nasse que nous avons contractualisée en abandonnant le pouvoir régalien et en ayant établi les critères de Maastrich.

Devons-nous rire de cela ou accepter de devenir plus pauvres et moins bien nantis socialement en nous orientant à l’inverse des possibilités et espérances qu’offrent les sciences d'aujourd’hui dans tous les domaines.

Interrogés sur notre système fiscal.

51 % des Français estiment désormais que le paiement des impôts et taxes est justifié, car il finance les services publics, une proportion en baisse de 7 points depuis le 3 mai 2023. Le consentement à l’impôt recule fortement chez les employés/ouvriers (36 %, -12), les professions intermédiaires (54 %, -10) et chez les moins de 35 ans (35 %, -24). Malgré des baisses, une majorité d’électeurs d’Emmanuel Macron (73 %, -11) et dans une moindre mesure de Jean-Luc Mélenchon (57 %, -7) demeurent convaincus que le paiement des impôts et taxes est justifié. A contrario, les électeurs de Marine Le Pen sont de plus en plus sceptiques (63 %, pas d’accord, +10).

Conséquence de la désinformation et des rumeurs.

A contrario les domaines sur lesquels il faudrait baisser les dépenses publiques sont les allocations familiales (36 % +3, 3 réponses parmi 18 items) devant le chômage (28 %, +6), le numérique (27 %, +1) et la culture (23 %, +4). Je peux me tromper, mais j'y vois la clairement la marque de la propagande FN/RN

concernant les étrangers qui viennent bénéficier de notre système de protection sociale. Dans les villes qu'a gérées le FN/RN le constat de la suppression des subventions pour la culture n'est plus un secret. https://www.institutmontaigne.org/

Connaissance du système socio-fiscal

Vie publique, une enquête d’opinion indique que la : le baromètre montre que les Français ont une assez mauvaise connaissance du système fiscal et social. Sur la base de cette enquête, le CPO préconise d’améliorer l’information des contribuables sur la façon dont est utilisé l’argent public et son contrôle.

Une population rétrograde.

Nos instincts sont bien vissés au cœur de notre psychique, ce sont eux qui nous empêchent de devenir des adultes géologiques en nous conservant dans son enfance. Ce désir d’avoir tout gratuit sans effort qu’apporte le « père » nous le retrouvons dans tous les magasins de consommations, rabais, gratuités, dans les services de l’État et les remboursements sécu, démontrant, s’il le fallait, que les citoyens ont mal au cœur quand ils prennent conscience de devoir payer par leur travail les besoins qu’ils désirent et expriment. Au 21e siècle ce n’est pas acceptable « pas seulement en France, mais dans le monde, car nous avons tous les mêmes comportements psychiques ». Il serait temps d’abolir cette notion d’impôt, « qui date de 1914 en remplacement des contributions directes dites « quatre vieilles » de 1891 », et de le nommer pour ce qu’il est, la participation citoyenne aux dépenses collectives de l’État, d’abolir toutes les taxes qui sont les cache-misères de l’irresponsabilité citoyenne, de ceux qui ne veulent pas voir ni payer le coût de leur existence. Abolir le paiement du stationnement dans nos villes qui ressemblent à des droits féodaux.

S’il est psychiquement Humain, parce que inné, de rechercher économie et plus-value, la contrepartie en est l'accélération de la productivité et la robotisation pour remplacer la perte d’emplois qui en sont induits. Cela impose d’avoir un projet d’avenir, une espèrance et une autre source de financement que le seul travail Humain majoritairement salarié ou bien il faut exiger d’évaluer la mise en circulation de monnaie pure équivalente au travail de nos auxiliaires mécaniques et aux besoins d’enseignement des adultes. Cela nous imposera, alors de mettre sur pied un système de destruction monétaire pour que celle-ci ne se cumule pas dans les capitaux des riches.

Cela me semble plus souhaitable que le nationalisme mortifère vers lequel nous nous dirigeons.


 

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Rédigé par ddacoudre

Publié dans #Politique

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Publié le 16 Mai 2025

Osons le « JE » horizontal.

Nous ne sommes qu’un tout jeune enfant.

Il est attristant de constater qu’un monde semble aujourd’hui dépourvu d’espérance et de sens. Dans un article précédent, j’évoquais « l’homme qu’il faut faire taire » le vieil homme – une expression qui, selon moi, résume notre héritage instinctif, tel que perçu déjà par les Taoïstes. Nos instincts primitifs, qui nous guidaient pour survivre et nous accoupler, semblent aujourd’hui relégués au second plan et se perdent dans les fantasmes civilisationels paradigmatiques. La manipulation génétique offre désormais la possibilité de sélectionner des comportements qui nous conviennent, mais est-ce réellement la solution à adopter ? Après tout, sur près de huit millions d’années d’évolution biologique, notre culture, en seulement 10 000 ans, n’est encore qu’un tout jeune enfant géologique.

Héritage évolutif et sélection naturelle

Dans certaines régions, comme sur l’île de Bornéo, on rapportait, déjà, l’existence de tribus arboricoles dont les pratiques – par exemple, la nécessité de rapporter la tête d’un aîné pour se marier – semblaient inscrire dans les gènes des comportements essentiels à la survie du groupe. Peut-on réellement admettre que la manipulation de ces comportements par la génétique ne ferait qu’inscrire nos fantasmes au détriment de la sélection naturelle ? Il semble préférable de laisser la nature décider des caractéristiques nécessaires à notre existence plutôt que d’y projeter la totalité de nos idéaux.

La tension entre nature et culture soulève une question centrale : jusqu’où faut-il intervenir pour modifier ou préserver ce que la nature a inscrit dans notre ADN ? La tentation de recourir à la manipulation génétique pour « améliorer » nos comportements se heurte à la complexité des processus évolutifs qui ont façonné nos sociétés. Cette interrogation fait écho aux débats actuels sur l’éthique en génétique et sur la nature même du progrès. « bioéthique ». Et la pensée que les maitres de la Shoah aient pu en disposer fait frémir.

L’avènement des sociétés sédentaires

La sédentarisation et l’installation autour de la production ont conduit à la formation de groupes humains de plus en plus denses, dont nos mégapoles sont l’exemple moderne. Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, regroupés en communautés de 60 à 100 personnes, entretenaient avant tout des relations interpersonnelles horizontales. Bien que ce modèle privilégiait l’égalité et la coopération, il est important de souligner que toutes les sociétés de chasseurs-cueilleurs n’étaient pas dépourvues de hiérarchies. L’avènement de l’anthropologie vers 1870 permit d’observer que, globalement, le passage à une organisation verticale – avec, souvent, des hommes occupant le sommet – résultait du stockage de nourriture, de la concentration humaine dans les cités et d’une économie fondée sur le pillage pour s’approprier la rareté.

Organisation verticale et compétition

Recevoir des directives ou des félicitations d’une personne située au-dessus de nous rejoint l’instinct primaire de la compétition entre mâles. La finalité de cette concurrence, chez les animaux, est d’être le meilleur géniteur pour assurer une descendance vigoureuse, et non d’amasser de la richesse ou de se déclarer le plus riche du monde. Accumuler des richesses ne traduit pas, en soi, la détention des meilleurs gènes ; il s’agit plutôt d’un signe superficiel, comparable à la fascination pour le ventre le plus rebondi ou la voiture la plus brillante, suggérant la capacité à prendre soin et protéger sa progéniture – voire tout un groupe.

L’émergence de la solidarité et de l’organisation horizontale

À l’opposé de l’organisation verticale, qui renforce l’individualisme et l’exploitation, la véritable communauté se construit en orientant son intérêt vers autrui. Nos ancêtres, par le biais de croyances animistes et celles qui ont suivit, exprimaient déjà cette communion avec le vivant et l’inanimé – la Terre et le cosmos – par le biais d’un savoir empirique transmis à travers le mythe et le sacré. Le christianisme, en préconisant « aime ton prochain comme toi-même », fut la première opposition significative à la hiérarchie imposée en Mésopotamie. Ce principe place l’individu (le « je ») dans une posture où sa propre affirmation s’enrichit justement par sa capacité à contribuer aux autres, sans pour autant se sacrifier. Toute fois, il existe une complexité des facteurs historiques et culturels. J’oppose une organisation horizontale, caractérisée par l’égalité et la solidarité, à une organisation verticale, fondée sur la compétition et la hiérarchie. Bien que l’argument ait du sens en soulignant l’essence de la coopération dans les petites communautés de chasseurs-cueilleurs, il est important de nuancer cette opposition. L’histoire sociale humaine n’est pas binaire et les structures horizontales et verticales se chevauchent souvent. Par exemple, même dans les sociétés dites « égalitaires », des formes de pouvoir symbolique ou informel peuvent exister verticalement.

La fin de la poursuite d’une ère horizontale.

À la fin des Trente Glorieuses, nous assistons à la disparition progressive de relations interpersonnelles véritablement horizontales du « Je ». L’autre n’est plus perçu comme un « camarade » au sein d’une communauté solidaire, mais plutôt comme une source de profit – une sorte de « machine à sous ». L’offre s’est alors caractérisée par l’envolée des publicités, symbolisant une relation hiérarchisée où nous ne détenons qu’illusion d’un pouvoir, celui de bénéficier de baisses de prix qui nous paraissent avantageux. La prolifération des grandes surfaces en est la démonstration concrète : elles ne créent pas de richesse, elles prélèvent la monnaie directement dans nos poches en nous incitant à dépenser toujours plus.

L’essor d’une organisation d’entreprise hiérarchisée

À partir des années 1990 – et plus marqué dès 1998 – un nouveau changement se profile avec l’émergence d’institutions telles que le MEDEF. Sa philosophie consiste à organiser la vie autour de l’entreprise, non pas pour générer des emplois, mais pour rentabiliser les investissements. Nous sommes ainsi invités à nous inscrire dans un mouvement qui, plutôt que de s’intégrer à la communauté, s’y substitue. Dans ce modèle, le pouvoir n’est plus issu d’un véritable regroupement communautaire, mais imposé de manière hiérarchique, bien à l’opposé des Scops.

De la dépendance à la responsabilité individuelle

Lorsque l’individu embrasse pleinement son être, nourri tant physiquement que psychologiquement, il peut orienter ses forces vers autrui. Apporter une contribution permet de renforcer le sens du « je » et de rompre avec la constante recherche de reconnaissance fondée sur le jugement extérieur – qui, de toute manière, maintient un rapport hiérarchique. À l’inverse, dans une société verticalisée, le citoyen perd sa capacité à entreprendre pour la communauté et se replie dans l’attente d’un pouvoir paternaliste, qu’il s’agisse d’un patron, d’un parti ou d’un État. Cet état est le propre de la relation dominant/dominé avec laquelle nous naissons et si difficile à maitriser pour franchir le pas vers un monde civilisé.

Réformes et réflexions économiques

La critique des structures verticales s’étend également au système de punition hérité de siècles de pratiques archaïques : les prisons, vestiges de barbarie, nous renvoient à un système punitif dont l’efficacité a depuis longtemps été mise en question. Bien que dans l’actualité elle retrouve un essor, démontrant notre incapacité à endiguer les conséquences de la verticalité.

De plus, l’économie, longtemps dominée par la logique de la demande – « qu’est-ce que je peux faire pour vous ? » a cédé la place au marché de l’offre, où l’individu ne pense qu’à ce qu’il peut obtenir en ne servant que ses intérêts personnels, comme l’affirmait Adam Smit. Ce glissement illustre une rupture entre des modes de vie basés sur la solidarité et l’égoïsme exacerbé. La valeur de la confiance dans les relations interpersonnelles.

Les relations interpersonnelles horizontales reposent sur une confiance mutuelle : croire en l’autre permet de tisser des liens profonds et de voir autrui en véritable « camarade ». Cette confiance est la base pour trouver refuge et soutien au sein de la communauté. Le socialisme, en mettant en avant la notion de classe, a cherché à cultiver ce type de relation. Certes, l’organisation proposée autour de la classe est une spécificité par rapport à l’idée d’une communauté globale du vivant, mais elle constituait néanmoins un moyen de rassembler les individus.

4. L’érosion du lien de confiance et le repli sur soi

Progressivement, le sentiment de lien – ce sentiment de fraternité entre « camarades » – s’est effiloché, en même temps que s’affaiblissait la cohésion de la classe ouvrière. Le mouvement antagoniste qui s’est développé n’était pas le fruit d’une véritable éducation horizontale, celle qui se transmettrait dès l’enfance. À titre d’exemple, le bouddhisme offre une approche des relations interpersonnelles fondée sur la compassion et l’égalité, contrastant avec les modèles hiérarchisés. En France, dès les années 1990, les rares structures s’appuyant sur un sentiment de classe – plutôt que sur une éducation fondée sur la confiance – se sont désagrégées. Selon une étude de 1999, la majorité des Français comptait désormais sur l’entreprise pour inventer l’avenir, tant leur propre affirmation du « je » s’était atrophiée. Ce repli se manifeste aussi par une préférence à compter sur la famille plutôt que sur une communauté élargie, et par l’attente que l’État intervienne de manière personnalisée, à l’image d’un parent protecteur. Au fil du temps, le doute, la méfiance et la défiance se sont installés dans des esprits que, selon certains, les médias avaient vidés de leur substance. La gestion du COVID-19 a servi de catalyseur à cette tendance.

La force du lien communautaire et la nécessité d’une éducation renouvelée.

En retraçant un chemin historique allant de l’ère horizontale des relations communautaires à un modèle hiérarchisé imposé par des logiques économiques modernes, j’offre une lecture. Toutefois, c’est loin d’être aussi simpliste tant il a existé des chevauchements. Mais aujourd’hui l’impact des publicités, la multiplication des grandes surfaces et l’essor des institutions économiques (comme le MEDEF) s’inscrivent dans un même processus d’individualisation et de délégation du pouvoir. S’en effacent même les souvenirs de l’œuvre horizontale apportée par l’espérance dans le socialisme et les luttes ouvrières. Exemple, plus de 270 millions de travailleurs, soit environ 8,2 % de la main-d'œuvre mondiale travaille pour le tourisme issu des congés payés, que ceux qui détenaient le pouvoir vertical considéraient être une demande de fainéants. C’est encore le cas aujourd’hui quand le pouvoir incite à travailler plus longtemps.

Contrairement à l’image des communautés horizontales ou des enseignements bouddhistes par exemple, la relation hiérarchique imposée par un système économique exploite l’individu. Pourtant c’est dans cette exploitation que la majorité des Français portent leur confiance. Ceci va de pair avec leur défiance envers la politique et les syndicats démontrant, s’il le fallait, que la confiance, pierre angulaire de la solidarité, s’est progressivement érodée. Nous pouvons suivre cela dans une étude de données contemporaines.
La performance économique conciliable avec l’impact social et environnemental

Les Français font plus confiance aux entreprises qu’aux politiques pour changer les choses. L’enseignement à en tirer est le suivant : l’entreprise serait, pour les personnes interrogées, le principal moteur de la société. En conséquence, les Français placent en elles des attentes qui outrepassent les simples considérations économiques. Ainsi, 83 % des Français estiment que la performance économique ne doit pas aller à l'encontre de l'impact social et environnemental. Les salariés réclament par exemple une plus grande transparence de la part des entreprises sur leurs engagements de responsabilité sociale, sociétale et politique (RSE). 74 % des salariés sont susceptibles d’intégrer une entreprise en fonction de ses engagements RSE. Toujours dans une dimension sociale, 58 % des Français attendent que l’entreprise agisse pour contribuer à l’égalité homme/femme au travail. « juin 2024 »

La dichotomie est totale entre la responsabilisation adultérante et la dépendance infantilisante, entre la connaissance de l’histoire de l’évolution sociale horizontale et l’influence d’une information aliénante d’emprise de la verticalité. Le « Je » qui doit s’enrichir de sa propre affirmation par sa capacité à contribuer aux autres, sans pour autant se sacrifier, disparaît au bénéfice de la servitude séculaire au maitre. Rien de bien moderne et progressif, si ce n'est dans le langage des communicants politiques néolibéraux.

Nous en revenons au modèle paternaliste en plein 21e siècle, et de rappeler qu’en 1864, le comité des forges, qui était un patronat paternaliste, a regroupé les principaux maitres de forges français, leur permettant d'étendre leur sphère d'influence dans le monde des affaires, de la finance et de la politique. Cette étude démontre la régression que nous accomplissons, ou l’information l’emporte sur les connaissances didactiques des bacheliers qui en deviennent des analphabètes de leur temps.

Rôle de l’éducation et de la transmission des valeurs qui représentent la nécessité de repenser l’éducation pour renouer avec des valeurs horizontales. Cette exigence est forte et offre une ouverture constructive. Pour l’instant, seul actuellement des associations proposent des pistes concrètes d’éducation ou des initiatives qui cherchent à redonner à l’individu sa place dans une communauté fondée sur la confiance.

Institutions et communautés : Comment les institutions modernes (systèmes éducatifs, associations, gouvernements) pourraient-elles réintégrer des mécanismes favorisant l’émergence de liens horizontaux sans sacrifier l’efficacité nécessaire à la coordination d’une société complexe, et les nécessités de coordination à grande échelle ?

Nouvelles technologies et socialisation : Dans un monde dominé par les réseaux sociaux et le numérique, quelle stratégie adopter pour restaurer la confiance interpersonnelle et lutter contre l’isolement individuel induit par une logique consumériste ? Dans un monde où la robotique remplacera l’humain dans une multitude de tâches et qui avec le développement des technologies numériques détruira des emplois, le seul travail ne pourra plus servir de base au développement social et au financement de ressource des citoyens.

Nous devrons repenser l’économie et le « Je » solidaire, pour ne pas dire le socialisme adultérant façonnera l’avenir pour ne pas succomber au nationalisme et à l’égologisme dévastateur du vivant.

Éthique de la manipulation génétique : Au-delà des considérations évolutionnistes, quelles en seraient les implications morales et sociales, quand les désirs des « Je » sont, comme d’antan avec des moyens plus probants, l’éternité et la jeunesse ?

Modèles éducatifs alternatifs : Quelles approches pédagogiques pourraient être mises en œuvre dès l’enfance pour cultiver la coopération, la solidarité et la capacité à voir autrui comme un véritable camarade plutôt que comme un simple consommateur ou un profit potentiel ?

Cette réflexion, en croisant l’évolution des relations interpersonnelles, les transformations économiques et l’importance d’une éducation renouvelée, offre un éclairage stimulant sur les défis sociétaux actuels. Elle invite à repenser notre rapport à l’autre et à réévaluer les fondements mêmes de notre cohésion sociale.

Dimension économique et sociale. Le passage à la rationalité économique – baisse des prix, prolifération des grandes surfaces, et la logique entrepreneuriale du MEDEF – montre bien comment l’économie se sert de stratégies marketing pour créer l’illusion du pouvoir d’achat. Cependant, le lien avec la transformation de la société reste parfois implicite. Cette logique influence le tissu social et la perception de soi, aussi bien que la perception de ce que peut-être l’espérance dans l’avenir.

La transition d’une économie de la demande à celle de l’offre ci-dessus permet d’illustrer les conséquences d’un modèle social individualiste sur nos modes de production et de distribution. Cependant, le lien entre ces modèles économiques et la structure sociale (verticale versus horizontale) se mesure à partir de la fin de la guerre 40/45. L’évolution technologique a boosté la consommation de biens et services avec son corolaire à partir des années 77 du blocage des salaires engageant la montée du chômage, de la délinquance et de la criminalité qui les accompagne. Avant la Deuxième Guerre, le développement du socialisme représentait et représente toujours l’organisation horizontale, quels qu’en fussent ses échecs pour avoir ignoré la place de la biologie des comportements. L’on ne transforme pas ceux-ci qu’avec des idéaux, le christianisme en donne l’exemple dans le passé.

Nous ne pouvons pas faire l’économie d’une réflexion ambitieuse et multidimensionnelle en reliant l’évolution biologique, l’organisation des sociétés humaines et les transformations économiques. Nous devons aussi repenser notre rapport à la nature qui oppose une sélection naturelle authentique à une manipulation génétique purement guidée par des fantasmes culturels économiques sur nos interventions actuelles dans le vivant.

Dualité entre confiance et hiérarchie.
Le contraste entre les relations basées sur la hiérarchie et les relations interpersonnelles ont avant tout besoin de foi : de croire en l’autre pour que se tisse la vraie communauté humaine, qui s’étend même à l’appartenance au vivant et à l’inanimé – la Terre, ce TOUT dont nous avons pris conscience. Ainsi, pour pérenniser cette cohésion, il sera indispensable de repenser l’éducation de nos enfants afin de cultiver dès le plus jeune âge cette confiance mutuelle, gage d’une véritable solidarité.
Nous devons purger ce « Je » de sa voracité suicidaire qu’il soit athée ou religieux, imaginer disposer la paix par la détention d’armes nucléaires en fixe toutes les limites de sa débilité, malgré ses prouesses technologiques.
Osons poser la question aux États la possédant, s’ils s’en serviraient. S’ils répondent NON, autant qu’ils les détruisent. S’ils se taisent ou nous expliquent préserver la paix, c’est qu’ils s’en serviront. Osons donc !

Ce texte est une invitation à repenser nos fondements sociaux et nos choix évolutifs, en prônant une forme de solidarité qui valorise à la fois l’individu et la communauté du vivant. Il interroge sur l’artificialisation de notre nature et sur la manière dont la culture moderne pourrait, en opposant systématiquement l’intérêt personnel à la collectivité, nous éloigner de valeurs ancestrales fondées sur la coopération et l’équité.

En somme, la réflexion que je propose est riche et stimulante. Elle interpelle sur l’essence même de notre évolution, la transformation des rapports sociaux et la quête d’un équilibre entre le respect de notre nature et l’ambition d’un progrès éclairé. Ces questionnements, au croisement de la biologie, de l’anthropologie et de la philosophie sociale, méritent d’être approfondis pour envisager les défis du futur de manière plus nuancée et intégrée.


 

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 13 Mai 2025

Le JT de CONS

Ce titre me sert de leitmotiv symbolique à la critique de la transformation médiatique et de l’endoctrinement des masses par une information uniforme et manipulatrice.

Référence culturelle.

J’ouvre mon texte sur l’évocation du « Dîner de cons » comme symbole d’une comédie où des élites se jouent d’un « prolo ». Je détourne cette image pour dresser le parallèle avec la manière dont l’information est conçue depuis les années 1990.

Réorganisation de l’information.

Une refonte de l’information s’est opérée à partir de cette période, en s’appuyant sur une utilisation primaire et émotionnelle du message. L’objectif étant de maintenir les citoyens occidentaux dans une « inculture » volontaire, en étouffant la critique intellectuelle et en renforçant une vision libérale-capitaliste.

Chacun doit se souvenir du « Diner de cons », une comédie culte où des élites invitent un prolo.

Nous vivons la même chose depuis les années 1990 avec la réorganisation de l’information dans l’utilisation très primaire de l’émotion humaine pour maintenir les citoyens français et les populations occidentales dans une inculture sclérosant la critique intellectuelle.

Non parce que les uns ou les autres manqueraient d’intelligences, mais parce qu’il s’agit d’une stratégie d’acteur pour maintenir les populations dans une occidentalisation de la pensée libérale capitalistique dans laquelle, ce sont les détenteurs de Capitaux qui dirigent l’organisation productive fondamentale aux fins d’enrichissement auquel les dirigeants des États occidentaux veillent.

 

Nous assistons au Jeu des Émotions en Politique autour d’une stratégie d’endoctrinement.

La transformation de l’information repose sur la manipulation des émotions. Ce procédé vise à éviter toute réflexion critique et renouveler le contrôle sur les masses, non par manque d’intelligence, mais par une stratégie volontaire.

Son impact sur la pensée favorise l’uniformisation des contenus, les médias limitent le pluralisme des points de vue et induisent une occidentalisation de la pensée, au service d’intérêts économiques et politiques privilégiés.

 

De la sorte tous les jours, matin et soir, les citoyens occidentaux sont invités au JT de cons. Des émissions comme Arrêt sur images, créées par Daniel Schneidermann en 1995, justement conçues pour analyser et critiquer ces dérives médiatiques ont été retirées de l’antenne en 2007, mais elle continue son travail de déconstruction des narrations médiatiques sur son site web. Des organisations comme Acrimed (Action Critique Médias) analysent régulièrement ces phénomènes et dénoncent la surreprésentation de certains sujets au détriment d’une information équilibrée.Un autre facteur influençant le traitement de l’information est la concentration des médias entre les mains de quelques grands groupes industriels et financiers. Ce contexte limite la diversité des points de vue, et favorise une uniformisation des contenus. Il existe tout de même des cartes et listes de médias indépendants, comme celle proposée par Reporterre, permet d’identifier des sources d’informations alternatives https://reporterre.net/spip.php? Une analyse des journaux les plus lus publiés par The Média Leader ne contient pas de journaux indépendants d’informations.

Mais globalement en France, 96 % des citoyens suivent les informations nationales sur les chaînes et sur les sites de ces chaînes ou des autres médias qui ressassent tous les mêmes sujets d’informations bien qu’il y ait de nombreuses agences de presse.

Mais trois d’entre elles sont mondiales et généralistes, car elles sont présentes dans la plupart des pays et fournissent des informations dans tous les domaines.

 

Il s’agit de l’Agence France-Presse (France), de Reuters (Royaume-Uni) et d’Associated Press (États-Unis).  Le pluralisme des médias ou de l’information, c’est la diversité des sources d’information, mais aussi le fait que l’on puisse accéder à une diversité d’analyses et de visions du monde et de l’actualité

De fait la concentration médiatique entre les mains de quelques groupes financiers et industriels restreint la diversité de l’information, et engendre une Perte du Pluralisme malgré l’existence de multiples agences de presse. L’exemple concret de l’émission « Arrêt sur images » – créée en 1995 par Daniel Schneidermann – illustre bien cette lutte contre ces dérives. Malgré son retrait de l’antenne en 2007, son travail de déconstruction médiatique perdure sur Internet. Des organisations comme Acrimed contribuent également à dénoncer la surreprésentation de certains sujets.

 

Influence médiatique d’une Emprise de l’Information.

 

Aujourd’hui, l’information détient une influence sans précédent sur la pensée et exige de plus en plus de compétences pluridisciplinaires, pour ne pas se laisser abuser, afin de dépasser l’endoctrinement émotionnel, quel qu’il soit. Cette influence sur les comportements et les perceptions des citoyens s’observe quasiment uniformément en occident, à des pourcentages variant.

Stratégie quotidienne.

Ce JT de cons diffusé matin et soir depuis plus de 34 ans a eu des aboutissements que nous mesurerons plus facilement aujourd’hui avec le recul du temps. Il conditionne les citoyens à absorber une narration uniforme qui, volontairement ou non, écarte toute critique intellectuelle progressiste.

Il ne s’agit pas par là de mettre en cause le professionnalisme des journalistes ni l’intégrité des populations qui réceptionnent naturellement les sollicitations médiatiques avec leurs instincts sensoriels. Puisque c’est celui-ci qui est régulièrement ciblé et sollicité tous les jours de manière volontaire et organisée, pour éviter la critique intellectuelle progressiste et civilisatrice.

 

L’exmple des Escrocs.

 

Je ne prendrais qu’un seul exposé, les escrocs, où la Manipulation des récits illustre comment la médiatisation de la victimisation mène à une réaction émotionnelle qui, à son tour, justifie des mesures sécuritaires renforcées.

Les escrocs ont existé de tout temps, certes l’on peut abuser les naïfs, mais généralement ceux qui sont abusés, sont aussi les acteurs de leur propre destin, fréquemment par cupidité, en espérant une affaire juteuse. Hormis qu’aujourd’hui il est interdit de dire que ces personnes se sont laissées emporter par leur naturel instinctif de possession, comme chez toutes les espèces, qui porté à l’excès se qualifie de cupidité. C’est sur cela que comptent les escrocs, pour annihiler une réflexion intelligente d’analyse.

Le récit médiatique dans les chaumières émeut les citoyens en leur faisant pleurer sur le sort de ceux et celles qui ont perdu, bien souvent, des économies durement acquises, et auxquels ils s’identifient, avec en filigrane l’idée que « cela peut vous arriver ». S’emparant du sujet, les commentateurs de tous horizons blâment cet Internet qui multiplie les victimes, mais passent sous silence la part de responsabilité que la victime elle-même prend dans son propre drame, par ignorance ou par cupidité.

Alors, la foule, ministre de l’Intérieur en tête, réclame plus de forces de l’ordre, plus de sanctions, plus de prisons. En 1998, j’ai dénoncé cette orientation primitive du besoin naturel de sécurité humaine, qui se pratique dans un cadre législatif depuis environ quatre mille ans, sans aucune avancée de fond, si ce n’est d’avoir humanisé les peines, peines que certains voudraient aujourd’hui voir redevenir plus sévères.

Manquons-nous de pensée associative et de recul historique pour comprendre que la répression n’a jamais éduqué qui que ce soit ? Nous est-il interdit d’instruire la population à travers une analyse critique des risques que nous font courir nos propres instincts, devenus mortifères sous l’influence du développement civilisationnel technologique ?

Car tous ceux qui veulent tirer profit de l’ignorance ou de la cupidité des populations comptent sur elles. Et, ces dernières années, les politiciens s’appuient sur cette réalité pour se faire élire !

Nous assistons alors à une véritable comédie théâtrale, où l’on met en avant les drames vécus par les victimes, entretenus par des communicants de la presse et du monde politique. Ils présentent cette problématique sécuritaire comme une nouveauté, que nous allons résoudre par la baguette magique de la technologie, technologie que nos ancêtres Sumériens n’avaient pas.

Aujourd’hui, nous ne pouvons faire l’économie du savoir. Si nous rechignons instinctivement à nous comparer aux animaux, la science met pourtant à notre disposition l’organisation biologique de l’humain pour comprendre quels sont les comportements innés qui dirigent nos relations socio-économiques. C’est ainsi que nous pouvons analyser comment, par la sémantique, le pillage séculaire s’est humanisé pour devenir un commerce accepté par tous : celui de l’exploitation salariale, orchestrée par les dominants systémiques d’aujourd’hui. Autrefois, le glaive était l’outil de domination ; aujourd’hui, c’est la monnaie, après une évolution relativement courte, géologiquement, de quelque 8000 ans, depuis la cité d’Uruk.

 

Une double responsabilité.

 

Cette regrettable manipulation d’une infortune met en lumière la part de responsabilité des victimes, souvent attirées dans leur propre drame par ignorance ou cupidité. Ce mécanisme alimente le cycle de l’endoctrinement sécuritaire qui en découle.

Nous sommes donc face à une escroquerie intellectuelle qui traverse tous les États du monde, car elle repose sur notre soumission aux émotions instinctives propres à l’humain. Il existe un abîme à franchir pour, grâce à l’intelligence dont nous disposons tous, ne pas céder aux appels incessants de la presse ou des politiques de droite et d’extrême droite qui cherchent à réveiller cet « animal » en nous.

Cet endoctrinement se retrouve partout, y compris dans la presse occidentale et, sans doute, dans celles des autres États. Son rôle est de maintenir les structures politiques et économiques qui bénéficient à ceux qui les soutiennent, tandis que d’autres les subissent, en conscience ou non.

Ainsi, plusieurs stratifications sociales sont visibles dans le monde salarial, où les investisseurs capitalistes accordent 100 à un salarié en quête de revenu pour produire un bien ou un service qu’ils lui revendront ensuite à 300. Cette logique d’exploitation va de pair avec la violence sociétale économique, qu’elle soit individuelle ou institutionnelle.

Cette soumission semble convenir à une grande partie des populations, où la « déresponsabilisation » sociétale est manifeste. Cette infantilisation se traduit par une acceptation passive de la domination et par une discipline sociale qui conduit, sous l’égide de la démocratie, à élire des « oppresseurs » économiques. L’information entretient l’illusion que chacun peut appartenir à ce cercle restreint, alors que la constitution en Scops (Sociétés coopératives et participatives) demeure marginale.

Paradoxalement, tout au long de l’histoire, ces mêmes populations ont constamment démontré leur capacité créative, leur savoir-faire et leur aptitude à l’innovation. Pourtant, elles restent enfermées dans une soumission à l’exploitation et ce n’est ni le fait du hasard ni le fait de leur volonté. Il n’est plus temps d’ignorer ces mécanismes, comme l’avait déjà perçu La Boétie en son époque. Se libérer de ceux qui asservissent leurs égaux Humains me semble conduire vers cet adulte sociétal pour s’ouvrir vers des comportements interpersonnels sociaux économiques civilisés. Nous ne sommes pas civilisés parce que nous nous avons voitures et frigidaires, mais parce que nous sommes capables de développements singuliers et équitables dans un monde interdépendant sans exclusive. Ce n’est pas ce message que délivre l’information dans sa structure adoptée depuis 1990. Inverser celle-ci demande d’en avoir conscience, et ce n’est pas garanti pour ceux qui sont nés avec.

Nous vivons donc avec un Modèle d’Exploitation Capitaliste facteur d’inégalité et de violence que nous perpétuons pour conserver la recherche permanente de plus-value en ayant institutionnalisé dans le monde salarial une répartition des revenus asymétriques favorisant les capitalistes, dont l’histoire démontre qu’elle n’est qu’un paradigme de comportements innés, nous pensant civilisés pour l’avoir redéfinie et humanisée.

« L’Infantilisation » politique de la Population diminue l’esprit critique et la soumission aux messages médiatiques réduit la capacité de la société à se penser autrement. Dans le dilemme de classes, l’analyse se décline ensuite en trois catégories :
    • Les hauts salaires qui, malgré leur lucidité, choisissent un mode de vie frugal,

    • La classe moyenne, consciente de son exploitation et de l'impact de l'inflation, mais démunie face aux vecteurs de changement.

    • Les classes populaires, souvent poussées vers des discours populistes (comme ceux du Rassemblement national), qui dénoncent une réalité qu’elles subissent tout en acceptant la logique de l’exploitation.

 

Devenir un adulte sociétal signifierait être un partenaire des découvreurs et partager les responsabilités économiques, en étant capable de réaliser avec les revenus du travail commun, le capital nécessaire à la pérennisation de l’entreprise partagée, comme dans les Scops, et garantir les financements des services publics que nous confions au pouvoir national ou local.

Or nous constatons que les populations consomment les revenus qu’elles reçoivent et rechignent à en consacrer une part au bien commun privé ou public pour en conserver un usage égoïste.

 

Il y a ceux qui savent cela, et en sont partisans dans la mesure où ils vivent chichement avec de hauts salaires.

Ensuite, il y a la classe moyenne qui l’ignore encore dans sa majorité tout en ayant en conscience le sentiment de tout payer, frappé de plein fouet par l’inflation, exclue des dispositifs d’aide destinés aux plus modestes et sans perspective d’ascension sociale. Les classes moyennes, lasses et déprimées, sont usées par le JT de cons. Si bien qu’au lieu d’user de l’intelligence dont elles disposent se tournent alors par fainéantise intellectuelle vers le Rassemblement national, traditionnellement plutôt ancré dans les milieux populaires, qui soutient ce modèle d’exploitation, tout en se plaignant de la violence qui l’accompagne, comme tous les partis de droite qui se sont succédé au pouvoir y compris les sociaux-démocrates du PS.

Enfin, les classes populaires qui acceptent ce sort et réclament des emplois et augmentations de salaire qu’elles achèteront trois ce qu’elles auront reçu du capital.

 

Le pire étant régulièrement lors des débats sur le budget de l’État, la culpabilisation des citoyens au travers de la dette. Le pouvoir d’une manière récurrente cherche des économies en faisant des coupes dans les comptes sociaux, les services de l’État et les collectivités territoriales.

 

Là encore, la presse se presse de rapporter toutes les enquêtes qui mettent à jour les abus qui y existent dans ces services, par exemple. Pour 2023 ils atteignaient 13 milliards d’euros (soit 7,2 milliards de fraudes des employeurs aux cotisations (URSSAF et CCMSA) et 5,8 milliards de fraudes des salariés aux prestations) sur un budget de 672 milliards d’euros de recettes recouvrées en 2023.

Cela représente 1,4 % pour les employeurs et 0,86 % pour les ayants droit.

Ces chiffres, qui varient en plus ou moins suivant les années, sont conformes à la régularité d’abus qui s’observe tous les ans. C’est une illusion que d’espérer les résorber comme nous le laisse croire le pouvoir, et c’est de la désinformation quand il présente ces fraudes comme cause du déficit. L’intention, du et des pouvoirs, est ailleurs.

Sauf, que la presse et des hommes politiques nous en serinent les oreilles, afin de conduire par l’émotion ressentie des citoyens, et renforcée par certains partis d’extrême droite, que cette émotion moralisatrice emporte leurs acceptations de diminution de prestations et de remboursement.

C’est à cela que sert la stratégie de l’émotion. C’est la culpabilisation par la dette et je souligne comment la stratégie de coupure des comptes sociaux, des services publics et des collectivités territoriales se double d’une culpabilisation des citoyens face à la dette publique. Cette approche sert à légitimer, auprès du grand public, des mesures d’austérité et des réductions de prestations que réclament les investisseurs et employeurs pour diminuer leurs charges.

 

La Stratégie de l’Émotion dans la Narration Politique a un impact sur le quotidien et la réflexion collective. En concentrant l’attention sur des drames financiers et des chiffres chiffrés, l’espace public se voit dépossédé des questions existentielles et prospectives sur l’avenir. L’attention se porte alors sur l’immédiateté, reléguant au second plan les réflexions sur les conséquences de nos actions quotidiennes – une tendance qui trouve un écho dans le baromètre du CEVIPOF 2025.

 

De cette manière, concentrés naturellement sur notre quotidien, les questionnements existentiels sur l’avenir en tant que conséquence de nos actions quotidiennes ne passionnent plus la plupart des citoyens. En conséquence, des événements qui se développent au quotidien et préfigurent ce que pourrait être notre avenir, autre que l’exploitation capitaliste, sont marginalisés.

C’est ainsi, que les dominés, comme des êtres soumis à l’inné de tout temps, au lieu d’utilisé la pensée associative dont chacun dispose, restent inconsciemment accolés à leur destiné, en attendant un dominant salvateur. Nous retrouvons ces tendances dans le baromètre du CEVIPOF 2025, particulièrement leur avis concernant la démocratie, n’ayant toujours pas compris que c’est leurs engagements sociaux politiques qui la fait vivre. Cela est à l’opposé de leurs opinions sur les partis politiques et syndicats.

 

Une confiance dans la politique en berne.

La France se distingue par son niveau de confiance extrêmement faible envers la politique. Seuls 26 % des Français déclarent avoir confiance dans la politique. La défiance est particulièrement marquée envers le gouvernement, qui n’inspire confiance qu’à 23 % des Français.

Les chiffres sont également peu encourageants pour les personnalités politiques : seuls 27 % des Français font confiance à François Bayrou. 74 % considèrent que le personnel politique est corrompu.

Un rejet profond des institutions nationales

La confiance dans l’Assemblée nationale atteint un niveau historiquement bas, avec 24 %, soit un retour à son niveau de décembre 2018, au plus fort de la crise des Gilets jaunes.

L’écart entre la politique nationale et la politique locale reste prononcé : 61 % des Français font confiance à leur maire, contre 40 % aux députés, 27 % au Premier ministre, et seulement 23 % au président de la République.

J’apprécie particulièrement cette mise en lumière du décalage entre la confiance envers la politique à l’échelle locale et nationale. Le fait que la population privilégie la proximité du maire par rapport aux institutions nationales démontre toute l’ambiguïté d’un système perçu comme déconnecté de la réalité quotidienne. Ce fossé se traduit par une montée du désir pour un pouvoir plus autoritaire, révélant la vulnérabilité citoyenne face à un discours simplifié global qui exploite l’émotion.

Une perception marquée par la méfiance et le découragement.

Le climat général est dominé par des sentiments négatifs : 45 % des Français expriment de la méfiance, 40 % de la lassitude, 35 % de la morosité.

A contrario, seuls 15 % ressentent du bien-être, 14 % de la sérénité, et 13 % de la confiance.

Une crise de légitimité politique.

La perception de la classe politique est particulièrement critique : 52 % des Français considèrent qu’il n’y a pas de quoi être fier de notre système démocratique. Seuls 28 % des Français estiment que la démocratie fonctionne bien.

La confiance dans les partis politiques continue de reculer, avec seulement 16 % de confiance, soit une baisse de 4 points par rapport à l’an dernier. La confiance dans les syndicats est également en déclin (−3 points), passant de 40 % à 37 %.

Vers une aspiration à plus d’autorité.

Le Baromètre met en évidence une montée de l’attrait pour un pouvoir plus autoritaire : 48 % des Français estiment que « rien n’avance en démocratie, il faudrait moins de démocratie et plus d’efficacité », 41 % approuvent l’idée d’un « homme fort qui n’a pas besoin des élections ou du Parlement », un score inégalé depuis 2017, 73 % souhaitent « un vrai chef en France pour remettre de l’ordre ».

Une mise à distance croissante de la politique.

L’absence de Vision et Information Médiocre pointent sur les constats d’une situation où l’immédiateté médiatique et les débats superficiels supplantent une réflexion visionnaire à long terme. L’information, en se concentrant sur l’émotion et l’immédiat, participe à un désengagement des citoyens des enjeux existentiels et des projets collectifs pour l’avenir.

Enfin, face au « chaos politique actuel », 65 % des Français préfèrent se détourner de la politique et se concentrer sur leur vie personnelle.

La porte au fascisme n’a jamais était aussi grandement ouverte, 65 % des citoyens en toute ignorance sont devenus de la graine de dictature, dans un mouvement enclenché par la présidence de Sarkosy qui a tiré la droite vers son extrême. La situation en France est la conséquence directe d’une absence de vision de l’avenir, faute de n’avoir que des informations médiocres et des débats entre politologues qui n’ont pas de grain à moudre pour l’avenir, absorbé par l’immédiateté et le taux d’audience.

Enfin, cette critique que je formule sur l’absence de débat existentiel et la perte de vision à long terme dans notre société est particulièrement inquiétante, tant en France que dans le monde à l’excéption des fondamentalistes déconnectés de la réalité des œuvres existentielles et universelles du dieu auxquels ils croient. Dans un contexte où l’information est axée sur l’immédiat et sur des scénarios alarmants, il apparaît que la population se détourne de toute réflexion qui pourrait nourrir une vision plus éclairée et collective de l’avenir. Cela aboutit à un désengagement politique qui, à terme, ouvre la porte à des dérives autoritaires. Je nous invite à repenser notre rapport à l’information, en questionnant la nature des débats qui nous sont présentés et en nous interrogeant sur notre capacité à conserver une perspective critique face à des récits médiatiques qui exploitent nos émotions.

 

 

 

 

L’information doctrinaire joue sur des ressorts complexes.

 

Rôle des médias et collectifs.

La stratégie de l’émotion est un dispositif orchestré par des journalistes et acteurs politiques que je qualifie parfois d’hypocrites ou de comédiens, quand c’est en conscience qu’ils canalisent l’empathie et la compassion dans le but de maintenir un climat d’insécurité profitable à une audience lucrative et élective. Dans les faits situer les responsabilités initiales de ce choix politique à partir de 1990, n’est pas la mise en place d’une volonté, mais la conséquence de la victoire du capitalisme sur le communisme et l’absence d’espérance sociétale sur laquelle se porter.

 

L’émotion.

 

Nous avons une diffusion à profusion de drames, de crimes et délits, car L’émotion attire l’attention.

Les faits divers (meurtres, accidents, violences, etc.) provoquent de fortes réactions émotionnelles (peur, indignation, tristesse). Cela capte l’attention des téléspectateurs plus efficacement que des sujets "froids" ou positifs, comme des sujets qui engagent l’avenir de l’humanité, le réchauffement climatique, la réduction du travail marchand, l’existence d’arme de destruction massive, le surarmement en cours, l’augmentation de la pauvreté, etc.

L’audience prime

Les médias, surtout les chaînes privées ou commerciales, vivent en grande partie des audiences et donc de la publicité. Plus un sujet choque ou intrigue, plus il est vu, il devient donc plus rentable. J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire. En 2021 il y a eu 3 270 442 crimes et délits, en 2022 - 3 568 359, en 2023 - 3 452 311, en 2024 – 3 501 385, ainsi sur cette quantité stable depuis 1995, excepté 2002, ce sont donc biens le choix de faits divers émotionnels capables de bouleverser les citoyens qui sont triés et sélectionnés, avec l’aval du pouvoir, de la police et gendarmerie, qui affirment depuis 1791 la création de la gendarmerie, résorber les crimes et délits, sans jamais toucher aux sources économiques et sociologiques qui en sont à l’origine au travers de la Rareté qui perdure dans le monde.

Facilité de traitement

Les faits divers sont souvent faciles à raconter : il y a un début, une intrigue, un dénouement, parfois un coupable. C’est un format narratif efficace, produisant l’effet attendu même en peu de temps. De plus aujourd’hui avec les caméras de surveillance et les portables, si elles n’évitent pas les crimes et délits, elles fournissent l’occasion de diffuser un spectacle de la réalité qui n’implique pas l’usage de notre intelligence, mais notre voyeurisme. Ainsi, les téléspectateurs n’ont qu’à se laisser porter par l’image, et sans réflexion conclues de manière erronée à une aggravation, alors que la violence s’adapte et utilise les moyens technologiques disponibles.

Ressort psychologique.

Que "les pires choses arrivent ailleurs" donne parfois un sentiment de sécurité à ceux qui regardent, c’est le besoin de se rassurer. Cela renforce l’idée que le monde est dangereux, mais que "chez soi, on est en sécurité." D’où la progression de l’idée d’enfermement dans ses frontières et un retour vers le nationalisme. Mais également concernant les crimes et délits une véritable manipulation entretenue par tous ceux qui politiquement retirent un avantage ou espèrent retirer un avantage d’informations anxiogènes, qui, pour 54 % des Français créaient de l’insécurité et pour le pouvoir une mise en valeur des ministres de l’Intérieur. Depuis Charles Pasqua, les ministres de droite, ont une activité marquée par la répression des manifestations, dans la pure tradition conservatrice séculaire du pouvoir des riches, et mènent des actions contre le terrorisme, l’immigration et limitent la nationalité française.

Un fait d’actualité.

Bruno Retailleau le ministre actuel de l’intérieur ne faillit pas règle, il propose la dissolution de deux associations, une qui lutte contre l’extrême droite et le fascisme et une qui soutien Urgence Palestine.

La récurrence des dérives lors de manifestations emporte les convictions d’extrême droite, au point que s’opposer dans la rue au fascisme devient inacceptable pour un ministre qui n’a jamais caché ses convictions conservatrices.

Une association La Carmagnole titrait : La rue appartient à celles et ceux qui défendent la justice, l’égalité, la solidarité et l’émancipation de toutes et tous. C’est cela que le pouvoir leur reproche.

Chaque ministre de l’intérieur depuis 1999 se doit d’être auprès des victimes, de les rassurer et de leur assurer l’infaisabilité d’une réponse adaptée. La stratégie de l’émotion, jouée par les journalistes et autres déclenche empathie et compassion de citoyens bienveillants. C’est cette organisation structurelle, démontré par le site « info sans info », que suivent en inconscience certains, en étant réceptifs à des informations qui au fond ne sont que stratégie d’acteurs hypocrites et de parfaits comédiens. Nous sommes abreuvés de données analytiques autour desquelles les partis se querellent, sans que cela change la tendance de fond que j’ai mentionné, et ce depuis 1995. Mais aucun média ne semble juger utile de le mentionner, préférant servir la cause de l’insécurité source de discours fascisants et régressifs pour de lucrative audience.

L’attention.

Une fin essentielle dans l’information doctrinale. Capter l’attention sur des sujets émotionnels pour entourer, cerner des sujets sociétaux dont la réflexion intellectuelle qu’ils engagent est submergée naturellement par le souvenir des sujets émotionnels. Succomber à cela n’est pas un reproche, car nous n’échappons pas facilement à nos instincts. Le site, « info sans info » qui a disparu du Net, décortiquait cette organisation annihilante, sur la deuxième chaîne, avec comme présentateur David Pujadas. Pour autant le recordman dans ce domaine fut Sarkosy, tant comme ministre de l’Intérieur que comme président. Avec lui l’info du JT de cons étaient renforcer.

Une tradition médiatique.


 

Historiquement, les faits divers n’ont pas toujours eu une place aussi grande dans les médias, journaux, radios ou télévision. Il est commun de dire, ils ont évolué avec la demande du public. Si cela est exact avec le souci de la rentabilité, la fin inavouée est toute autre.

Historiquement l’évolution et finalités inavouées, par le choix induit de la place grandissante des faits divers n’est pas uniquement le résultat d’une demande populaire ou de la quête de rentabilité. Elle reflète en réalité une stratégie de transformation de l’information amorcée dès la fin de la guerre froide, visant à exploiter la manipulation étatique et à maintenir une forme de « fracture intellectuelle ».

L’on ne réforme pas l’information à partir de 1990 pour le plaisir d’une réforme, mais pour poursuivre une ou des fins. L’occident dans son ensemble tirait les conséquences de la disparition de l’URSS. Nous connaissions celles politiques, moins celles dont l’information est devenue l’instrument de « manipulation » étatique. Et cela existe depuis que le fou du roi se promenait dans la ville pour informer son maitre.

Il n’y a donc rien d’anormal, ni de quoi jouer les pucelles apeurées, si ce n’est de faire état de son inculture. Les citoyens et les peuples du monde ne choisissent pas d’être incultes, c’est un état naturel. La culture, elle, est un choix civilisationnel pour comprendre la conséquence de nos actions sur l’avenir du monde avec lesquelles l’Humain évoluera. Il est dans la nature de tout Humain à tout âge de considérer qu’il en sait assez pour vivre son quotidien. Sauf qu’aujourd’hui c’est un point de vue suicidaire de penser que c’est notre ignorance présente qui va satisfaire nos désirs qui dépassent les seules connaissances du Baccalauréat.

La fracture intellectuelle et la manipulation de la conscience par la diffusion constante de faits divers émotionnels, associée à une information superficielle, contribue à renforcer une forme d’inculture politique et économique.

Cette inculture est démontrée, d’une part par le baromètre du CEVIPOF, qui nous révèle les prémices d’une dictature voire une autocratie. Exception faite de ceux qui suivent la vie politique. Ils connaissent l’enjeu de l’information et la place du capital dans l’ensemble des décisions sociales économiques. Pourtant il n’est pas acquis qu'ils aient tous la conscience que nous ne vivons que les conséquences de cette inculture politique et économique des peuples. Elle n’est que la continuité de ce que j’avais qualifié en 1995 de fracture intellectuelle.

L’inquiétante jeunesse.

La jeunesse de 18 à 34 ans n’est pas une entité unique et homogène. Des fractures sociales et politiques la traversent qui produisent des réponses électorales différentes, explique Sciences Po .

Comment les intentions de vote se répartissaient-elles au vote du 9 juin 2024.

La réponse la plus massive est l’abstention, 3 jeunes sur 10 comptent voter (soit 34 % des 18-25 ans). L’autre réponse significative est le choix de la radicalité, un jeune sur deux parmi ceux qui se déplaceront aux urnes envisageant de voter pour les listes aux deux extrêmes de l’échiquier partisan.

D’un côté, La France Insoumise capte 19 % des intentions de vote chez les 18-24 ans et 17 % des intentions de vote des 25-34 ans. C’est nettement plus que dans l’ensemble de l’électorat où LFI et la liste de Manon Aubry stagnent à 8 %. À l’autre bout du spectre, leurs intentions de vote s’alignent sur la population générale. Un tiers des Français (33 %) envisagent de voter pour la liste du Rassemblement national. Ils sont 30 % parmi les 18-24 ans et à 28 % parmi les 25-34 ans.

Que retenir de cette étude de science Po ?

Toutes les sociétés espèrent sur leurs cadets, leurs enfants, pour un avenir plus abouti, j’avais même écrit cela en 1999 et Pierre Daco plein d'espérance écrivait ceci :

Pierre Daco, psychologue et psychanalyste, membre de l’institut international de psychothérapie et de psychologie analytique. Au travers DES VOIES DE LA NOUVELLE PSYCHOLOGIE, écrit en janvier 1983, Pierre Daco mentionne l’appel vers la psychologie que provoque notre monde en mutation. Face aux anciens critères sont en voie de disparition, et il espère dans les nouvelles générations « les cadets ». Des cadets plus et mieux éduqués du savoir fondamental pourront développer une société plus épanouie par une nouvelle éducation, afin d’échapper à notre monde névrosé, qui développe la culpabilisation.

Nous le lisons pour Daco dans un monde en mutation, les anciens repères s’effritent pour laisser place à une nouvelle génération, mieux formée aux savoirs fondamentaux, et capable d’échapper aux travers d’un monde névrosé et culpabilisant. Ce pont entre l’héritage de nos anciennes valeurs et les promesses d’un renouveau éducatif représentait pour lui une lueur d’espérance.

Devons nous dire qu’elle a disparue ?

Le présent ou ce qu'il en est advenu depuis, après l'abandon des deux années de socialisme, dément son espérance dans les cadets. Surtout quand 33 % votent RN, un parti fascisant ou s’abstiennent. Il me semble évident que soient intervenus des événements qui ont inversé cette espérance naturelle envers les choix des cadets dans les sociétés d'entraides intergénérationnelles que remettent en question le pouvoir et l'individualisme primitif hérité d'Adam Smith.

Nous ne pouvons pas considérer que l’abstention et le vote régressif en se positionnant à l’extrême droite soient propices à un avenir radieux. Cette jeunesse a été élevée au JT de cons depuis 34 ans, et même si 62 % des citoyens se méfient des médias, 76% des Français disent suivre l’actualité avec grand intérêt.

Baromètre de la confiance politique / vague 16 – février 2025 page 80.

 

Les valeurs et l’adhésion à certaines propositions.

 

Il y a trop d’immigrés en France 63 %. Les chômeurs pourraient trouver du travail s’ils le voulaient

vraiment 59 %. Pour établir la justice sociale, il faudrait prendre aux riches

pour donner aux pauvres 59 %. Il faudrait réduire le nombre de fonctionnaires 53 %. Il faudrait rétablir la peine de mort 49 %.

Nous sommes là, avec ces réponses face à l’inculture économique qui démontre que l’information doctrinaire exploite l’émotion pour détourner le regard des enjeux fortement structurels et pour conforter un statu quo politique et économique. Je vais être dur, ce ne sont que des ragots d’ignorants qui s’obstinent à ne pas vouloir faire usage de leur intelligence et se complaisent dans une situation de dominés, qui n’ont ni volonté ni courage pour se prendre en charge comme des adultes et attendent l’espérance salvatrice d’un tyran nationaliste qui ne leur apportera que la guerre, comme nous le lisons dans l’histoire humaine, quand nous l’apprenons.

 

L’impératif est de cultiver une réflexion éclairée.

 

La dichotomie entre inculture induite par une information formatée et la culture consciente constitue le cœur du débat. Il s’agit de repenser la place du citoyen dans un monde où l’information se fait outil de manipulation plutôt que vecteur d’émancipation. La jeunesse, qui aurait dû être le moteur d’un changement progressiste, est aujourd’hui victime d’un environnement médiatique et sociétal qui semble l’avoir formatée à des positions réactionnaires.

J’observe avec inquiétude cette fracture entre l’intérêt affiché pour l’actualité et la persistance de mentalités rigides et simplistes. Il est urgent de se poser la question d’une refonte en profondeur de notre système éducatif et de notre culture démocratique. Plutôt que de céder à la facilité d’un repli identitaire ou populiste. Il faut encourager l’esprit critique, le dialogisme et une formation plurielle qui incite chacun à se prendre en charge de manière autonome et responsable.

Cette situation m’amène à penser que l’urgence n’est pas seulement de combattre les idées extrémistes, telle la lutte contre l’anti sémitisme, mais surtout de repenser la manière dont nous transmettons le savoir et les valeurs civiques à nos futures générations. Le défi consiste ainsi à renouveler le pacte social : valoriser l’éducation, favoriser l’accès à une information de qualité, et surtout encourager un engagement citoyen véritable qui ne se contente pas de critiquer, mais propose des alternatives constructives.

Au final, l’étude de Sciences Po révèle une dissonance troublante entre l’idéal d’un avenir façonné par une jeunesse éclairée et l’actuelle réalité marquée par des opinions régressives et un repli sur soi. Cette situation doit être perçue comme un appel à l’action pour réinventer nos modes pédagogiques et médiatiques. Restaurer la confiance collective passe inévitablement par une émancipation intellectuelle et citoyenne, loin des raccourcis simplistes qui nourrissent le terreau des extrêmes. Il est essentiel de repenser nos stratégies de formation et d’information pour éviter que l’espoir d’un avenir meilleur ne soit irrémédiablement détourné par la tentation d’un sauveur autoritaire.

 

Davos, 1995, un tournant.

Qui donc s’intéressait à Davos parmi les citoyens à part les altermondialistes et où sont-ils passés ?

En 1995 M. Hans Tietmeyer, président de la Bundesbank averti—, car les hommes politiques sont désormais sous le contrôle des marchés financiers. »Comme a pu le constater, à Davos, M. Marc Blondel, secrétaire général du syndicat français Force ouvrière : « Les pouvoirs publics ne sont, au mieux, qu’un sous-traitant de l’entreprise. Le marché gouverne. Le gouvernement gère. »

Les accents triomphalistes n’ont pas manqué. M. Bill Gates, patron de Microsoft, a annoncé que la suprématie des États-Unis s’accentuerait : « Les nouvelles technologies sont américaines ; donc, c’est nous qui profiterons de l’explosion des marchés ! »Et M. Raymond Barre, ancien premier ministre français, a claironné : « Le monde est entré dans une phase de croissance longue ; désormais, les capitaux irradient l’ensemble de la planète. »

Pourtant, pour la première fois, sur cet aréopage des élites, on a senti planer un doute, une inquiétude, le sentiment qu’une période d’euphorie précisément s’achève. À cet égard, la révolte française de décembre 1995 a servi de tocsin. Le professeur Klaus Schwab, fondateur du Forum de Davos, a lui-même formulé la première mise en garde : « La mondialisation est entrée dans une phase très critique. Le retour de bâton se fait de plus en plus sentir. On peut craindre qu’il ait un impact fort néfaste sur l’activité économique et la stabilité politique de nombreux pays . »

Qu’en a rapporté le JT de cons, rien, si ce n’est les éclats de la rue agitée par les altermondialistes et la grève de 1995

D’autres experts ont fait un constat encore plus pessimiste. Ainsi, Mme Rosabeth Moss Kanter, ancienne directrice de la Harvard Business Review et auteur de l’ouvrage The World Class, a averti : « Il faut créer la confiance chez les salariés, et organiser la coopération entre les entreprises afin que les collectivités locales, les villes et les régions bénéficient de la mondialisation. Sinon nous assisterons à la résurgence de mouvements sociaux comme nous n’en avons jamais vu depuis la Seconde Guerre. » C’est également la grande crainte de M. Percy Barnevik, patron d’Asea Brown Boveri (ABB), l’une des principales compagnies énergétiques, qui a lancé ce cri d’alerte : « Si les entreprises ne relèvent pas les défis de la pauvreté et du chômage, les tensions vont s’accroître entre les possédants et les démunis, et il y aura une augmentation considérable du terrorisme et de la violence. »

Cette inquiétude se répand même dans les milieux les plus acquis au libéralisme. M. Bill Bradley, sénateur (démocrate) des États-Unis, a révélé que, en raison de l’actuelle fureur compétitive, de la précarisation de l’emploi et de la baisse des salaires, « les classes moyennes américaines vivent de plus en plus mal, et doivent travailler de plus en plus pour maintenir leur niveau de vie ». C’est pourquoi l’hebdomadaire américain Newsweek n’a pas hésité à dénoncer récemment le « killer capitalism »(le capitalisme tueur), clouant au pilori les douze grands patrons qui, ces dernières années, ont congédié à eux seuls plus de 363 000 salariés ! « Il fut un temps où licencier en masse était une honte, une infamie. Aujourd’hui, plus les licenciés sont nombreux, plus la Bourse est contente… », accuse ce journal qui, lui aussi, redoute un violent retour de bâton.

« La mondialisation est en train de créer, dans nos démocraties industrielles, une sorte de sous-classe de gens démoralisés et appauvris. » Qui affirme cela ? Un syndicaliste excité ? Un marxiste archaïque ? Non, tout simplement le ministre du Travail américain de l’époque, M. Robert Reich. Il vient de réclamer que les entreprises ayant manqué à leur devoir civique en réduisant le nombre de leurs salariés soient sanctionnées, obligées de payer une taxe supplémentaire.

Nous pourrions compter sur nos doigts les citoyens lambdas qui savaient cela, il était plus important pour le JT de cons d’agiter le chiffon rouge de l’insécurité.

L’erreur de diagnostic.

Ce n’est pas une grève monstrueuse de révolte que nous avons eue, en réponse à ces déclarations, mais une presse aux ordres de la « bourse » dont la mission assignée était de maintenir la population dans l’anxiété et la peur, d’instrumentaliser le FN/RN afin d’endiguer toutes révoltes. La bourse n’a pas peur du fascisme elle la démontré dans l’histoire.

Si nous pouvons mettre au compte de la révolte celles des gilets jaunes, elle a succombé à la absurdité de ceux qui l’ont dirigé en se voulant indépendants des syndicats et partis de gauche qui leur apportaient leur soutien, préférant l’apport du FN. Comme les altermondialistes ceux qui ont dirigé cette révolte ont disparu de l’écran, assez naïf pour imaginer tenir tête au pouvoir de la « bourse » sans organisation ni structure. C’est encore là, la conséquence de cette inculture politique qui se poursuit malheureusement et fait le lit du fascisme.

À mon avis, le tournant amorcé à Davos en 1995 était plus qu'un simple rendez-vous économique. Il fut le signal avant-coureur d'une transformation radicale des rapports de pouvoir entre l'État, les marchés et les citoyens. La montée en puissance des logiques financières, alors perçues comme la clé du progrès, a détourné l'attention des questions essentielles de solidarité, de justice sociale et de démocratisation du pouvoir économique. Ce constat reste particulièrement pertinent aujourd'hui, dans un monde où la précarisation de l’emploi, l’inégalité croissante et la déconnexion entre les élites et la population ne cessent de nourrir un ressentiment social.

Il est essentiel de reconnaître que la mondialisation, avec tout son potentiel d’innovation et de coopération internationale, ne doit jamais être laissée aux mains d’intérêts financiers exclusifs. Le défi consiste à repenser la gouvernance économique pour qu’elle intègre pleinement les aspirations citoyennes, en donnant priorité à des modèles de développement durable et inclusifs. En refusant de se résigner face aux dérives d’un système qui, parfois, semble cultiver l’inégalité, nous participerions à réinventer une démocratie où le pouvoir politique se refonde en une force collective au service véritablement de chacun.

La mondialisation est une espérance qu’il faut garder pour créer un monde Humain internationaliste et Universaliste, comme l’est notre espèce. Malheureusement nous n’avons pas su retirer la mondialisation des mains de la bourse, qui s’en est servi pour s’enrichir sans réserve. En plus nous lui confions la lutte contre le réchauffement climatique pour qu’elle y puise toujours plus de capitaux, avec la bénédiction des populations qui se désintéresse du pouvoir politique qu’ils ont. Ils s’imaginent que ceux qui les exploitent, allaient, en dehors de promesses électorales qu’ils ne peuvent tenir, améliorer leurs sorts de salariés. Nous savons ce qu'il en est, prison et retour au pays. Renoncer à la politique c’est renoncer de se prendre en charge, particulièrement celui de maitriser l’émission de monnaie pour ne pas en laisser la maitrise à « la bourse ». Mais il y a un abîme à franchir, j’espère avoir permis de ne pas tomber dedans.

Pourrions nous alors suivre ces quelques pistes de réflexion supplémentaires :

Réexaminer le rôle des médias : Comment transformer la couverture médiatique pour qu’elle devienne un vecteur de transparence et de sensibilisation plutôt qu’un instrument de manipulation ?

Encourager le dialogue démocratique : Quels mécanismes concrets pourraient être mis en place pour rapprocher le pouvoir économique des préoccupations citoyennes ?

Réinventer la mondialisation : Quelles initiatives (locales ou globales) pourraient permettre de concilier efficacité économique, développement durable et justice sociale ?


 

 


 


 


 


 

 

 

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 17 Avril 2025

 

Laissons couler la dette : une réflexion sur l’économie et la société.

1. L’obsession de la dette cet épouvantail : un héritage de Maastricht

La réduction de la dette est devenue une obsession pathologique, héritée des accords de Maastricht. Pourtant, à mesure que l’humanité grandit, ses besoins augmentent également. Il est donc essentiel de disposer d’un moyen d’échange permettant à tous les citoyens d’accéder aux productions qu’ils réalisent, non seulement pour soutenir la communauté mondiale, mais aussi, de manière plus égoïste, les citoyens de chaque État.

Nous connaissons la difficulté en fonction des matières premières disponibles. Nous l’avons surmontée le plus souvent par l’innovation et la recherche. Ensuite dans l’économie capitaliste les revenus disponibles fixent les choix de consommation, de sorte que l’abondance financière nous fait peur en l’état de la société. Toutefois, nous ne devons pas perdre de vue que l’endettement collectif national représente le manque de financement pour maintenir un seuil de confort à la population présente.

Cela revient à reconnaître que les salaires sont insuffisants et ne permettent pas de financer les besoins collectifs non marchands par les prélèvements.

Intentionnellement, cette situation est maintenue par le pouvoir libéral capitalistique, et elle bénéficie aux investisseurs, à ceux qui peuvent détenir un capital, et politiquement aux états qui détiennent une partie de la dette d’autres.

Nous vivons une équation stupide, les citoyens ne veulent pas payer des impôts, mais réclament des services collectifs publics. Quant au pouvoir, il veut réduire l’endettement auquel il est conduit de faire appel, faute de prélèvement suffisant par les salaires.

Je rappelle pour mémoire que les salariés financent tout comme client, quand ils consomment le salaire qu’ils ont reçu. Dans le prix client, ils financent par leur achat toutes les charges et prélèvements versés par les entreprises et les employeurs.

Ainsi les salariés vivent dans un marché de dupes et s’en accommodent comme ils s’en sont toujours accommodés durant des siècles. En ce domaine, nous n’avons pas évolué d’un iota depuis 7000 ans.

2. Le rôle des dominants dans l’économie mondiale

Les dominants systémiques du libéralisme capitalistique imposent des limites à l’utilisation des capacités régaliennes des États, notamment en matière d’émission monétaire. En Europe, cette soumission a été acceptée sans révolte, même en 2005. Aujourd’hui, face à une inculture économique et politique croissante, certains citoyens se tournent vers des partis nationalistes, espérant une solution salvatrice, mais creusant en réalité leur propre tombe.

3. Les dépenses publiques : un moteur économique sous-estimé

La recherche d’économies dans les dépenses publiques est une absurdité. Les 3 200 milliards d’euros de dette ont permis de soutenir l’emploi et la consommation, en finançant des salaires, des services et des subventions, soit environ 190 476 191 emplois. Réduire des dépenses, comme le gouvernement le propose avec une économie de 40 milliards, entraînerait la suppression de près de 2,4 millions d’emplois sur la base d’un Smic, aggravant ainsi les difficultés économiques.

4. L’impact des politiques protectionnistes

Les décisions protectionnistes, comme celles de Trump, accentuent les tensions économiques mondiales. Les pays soumis à des droits de douane élevés cherchent à compenser en se tournant vers d’autres marchés, déclenchant une spirale de protectionnisme. Ce phénomène n’est pas nouveau : la France a elle-même limité les quotas d’importation dans le secteur automobile pour protéger son industrie. Souvenons-nous de Montebourg Ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique appelant à consommer français.

5. L’évolution de l’emploi depuis 1850

Une analyse des ratios actifs/population montre une relative stabilité depuis 1850. Cependant, la réduction du temps de travail a permis de maintenir l’emploi malgré les avancées technologiques. Toute augmentation du temps de travail aujourd’hui risquerait de détruire des emplois, dans un contexte où la productivité humaine a atteint ses limites. Il est quasi normal que ces ratios soient stable, car l’économie repose sur la consommation des populations.Une comparaison rapide sur l’évolution d’actifs depuis 1850 nous permet d’établir un ratio par rapport à l’évolution de la population d'hier à aujourd’hui. En 1850 il y avait 16 millions d’actifs pour 36 472 000 de citoyens, soit 2,2795 pour 3000 heure de travail annuel. En 2024, 30,6 millions d’actifs pour 68 400 000 d’habitants, soit 2,235 pour 1575 heures ans. Il est difficile de trouver des données avant la création de l’Insee en 1946. Néanmoins ce lien « https://perspective.usherbrooke.ca/ » permet une vision de l’évolution de la consommation depuis 1960.

6. Les perspectives pour 2040 et au-delà

Selon les projections, le nombre d’actifs en France restera stable jusqu’en 2040 avec un ratio de 2,393, avant de diminuer. Les secteurs en croissance incluent la technologie, la santé, l’énergie renouvelable et l’économie verte. Ces évolutions soulignent l’importance d’adapter notre modèle économique pour répondre aux besoins futurs. Une adaptation que freine notre organisation de création monétaire.

7. Réformer le capitalisme pour un avenir durable

Le modèle libéral capitalistique actuel ne peut répondre aux défis du futur sans une réforme profonde. Une réindustrialisation de la France est impossible sans une coopération internationale visant à civiliser les relations économiques et à responsabiliser les citoyens. L’égocentrisme des nations freine cette transition.

8. L’éducation comme levier de transformation

Face à la complexité du monde actuel, les citoyens sont souvent dépassés. Une solution réside dans l’éducation, notamment par la mise en place d’un enseignement rémunéré pour adultes. Cela favoriserait la créativité et l’innovation, tout en offrant des revenus complémentaires. Cependant, les capitalistes, focalisés sur les dividendes, ne financeront jamais une telle initiative.

Les citoyens lambda sont maintenus dans une information sécuritaire, 70 % des citoyens suivent les faits divers. L’information sur ces sujets leur suggère que par la force du droit et de la police l’on va résoudre les crimes et délits. Cela est faux, ils changent seulement de paradigmes depuis des siècles en s’adaptant à l’évolution. Une solution ne peut passer que par une économie équitable dont chacun disposera de ressources pour vivre et investir dans le futur, plutôt que d’attendre que ce soit ceux qui exploitent le monde du travail qui leur prête les capitaux.

Une responsabilité pour laquelle les populations de dominés de France et du monde ne sont pas prête, asservis et infantilisés par le modèle « capitaliste ».

L'économie de 40 milliards visé par le pouvoir supprimera 190 476 191 emplois, personne ne peut dire quel est celui ou ceux ou qui franchiront le pas pour devenir délinquant, car l’on n’est pas délinquant ou criminel de naissance. Alors il vaut mieux laisser couler la dette.


 


 


 

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Publié le 14 Avril 2025

 

Trump : Les ferments d’une guerre

1. Un monde occidental en mutation

Dans un Occident qui se nationalise et s’éloigne de la démocratie, l’élection de Trump ne surprend guère. Elle marque non pas l’aboutissement d’une mondialisation humaniste et socialisante, mais la rupture avec l’idéal d’équité et de tolérance capable de fédérer une population mondiale autour d’une unité fondamentale : l’espèce humaine. Historiquement, les humains ont évolué du couple au groupe, au clan, à la nation, et aujourd’hui, les moyens de communication et de production permettent d’envisager une planète unifiée. Cependant, cette vision d’un "village mondial" est souvent entravée par une lecture immédiate de l’histoire humaine, influencée par nos instincts primitifs.

2. L’immédiateté et ses dangers

La société moderne est dominée par l’immédiateté et la vitesse, au détriment de la réflexion à long terme. Une information biaisée maintient les citoyens dans un état d’aliénation, les poussant à se tourner vers la sécurité illusoire du passé. C’est précisément ce rôle que jouent les dirigeants nationalistes en reconstruisant des paradigmes du passé. Cependant, croire que l’évolution future repose uniquement sur la réflexion intellectuelle sans considérer les événements imprévisibles est une erreur majeure.

3. Le paradoxe économique

L’économie moderne illustre cette contradiction. Les avancées technologiques ont permis une productivité accrue dans les secteurs primaire et industriel, rendant les biens de consommation accessibles à faible coût. Pourtant, cette quête de productivité entraîne une réduction des emplois et fragilise le financement des services publics. Il devient impératif de concevoir une organisation socio-économique adaptée à cette évolution, où le coût de l’existence ne repose pas uniquement sur le travail salarié. Celui-ci ira en s’amenuisant, et les Humains devront acquérir les savoirs et connaissances leur assurant un futur paisible et éddoniste dans la mesure de leur capacité à maitriser les relations interpersonnelles et l’équité commerciale sans remettre en cause l’esprit innovant que procure la compétition de nature, conçu pour progresser et non détruire.

4. Les dérives du libéralisme économique

Le libéralisme économique aurait pu humaniser le monde grâce à un commerce équitable. Malheureusement, les néolibéraux ont imposé une concurrence déloyale, favorisant les délocalisations et la désindustrialisation dans leur quête de profits. Cette dynamique a non seulement détruit l’idée d’une mondialisation harmonieuse mais aussi alimenté les mouvements nationalistes.

5. Le défi d’un village mondial

Les citoyens, souvent attachés à leur quotidien, peinent à concevoir un monde unifié. Pourtant, l’histoire nous montre que l’unification d’états, comme en France ou en Europe, n’a pas effacé les cultures locales, mais les a transformées au fil du temps. Le refus de relever le défi mondial tient davantage à une peur de l’inconnu qu’à une impossibilité réelle.

6. Vers une nouvelle économie normative

Notre économie mondiale est fondée sur une logique de pillage, où la valeur d’un produit n’est souvent définie que par le temps nécessaire à sa production. Il est temps d’envisager une économie normative basée sur les besoins biologiques humains, plutôt que sur des comportements primitifs tels que l’attachement à l’or. Cette approche pourrait éliminer les barrières douanières et instaurer une véritable équité économique.

L’Homme, l’ego et la monnaie : une réflexion sur nos structures sociétales

7. La monnaie et l’obsession de toute-puissance

Avec le libéralisme, l’Homme a accepté la fonction de la monnaie. Cependant, il doit apprendre à maîtriser l’obsession de toute-puissance qu’elle peut engendrer. Ce pouvoir, souvent mal géré, exacerbe les déséquilibres au sein de nos sociétés.

8. Comprendre et gérer l’ego

L’ego différencié habite chaque individu. Cependant, une méconnaissance du « vieil homme » et des instincts primitifs nous pousse à interpréter cet ego de manière imparfaite, menant à des normes sociétales imparfaites et conflictuelles. Nos sociétés, qu’il s’agisse de la culture, de l’éducation, de la justice ou de l’économie, ne sont que des reflets de cette imperfection.

L’ego ne peut fonctionner seul : il cherche son reflet dans l’autre et se nourrit de la vie en collectivité. Cette interdépendance est essentielle à la survie de l’espèce. Dans ce cadre, la collectivisation des ego est la base de nos existences. Sans les autres, aucun ego ne peut véritablement exister ni créer.

9. Vers une coexistence harmonieuse

Reconnaître que l’ego des autres est un miroir du nôtre pourrait réduire les conflits. Cela n’entrave pas le développement individuel, qu’il soit basé sur des caractéristiques génétiques, morphologiques ou culturelles. En réalité, cette diversité est une richesse et un fondement de l’identité.

Cependant, nos instincts peuvent conduire à des comportements problématiques : l’obsession pour des symboles distinctifs ou des objets culturels a souvent généré des conflits. Cette sacralisation des différences culturelles, bien qu’elle ait des racines anthropologiques, doit être revisitée pour favoriser l’harmonie.

10. La connaissance humaine et ses dérives

La complexité des relations humaines pourrait théoriquement permettre une harmonie sociale. Pourtant, cette connaissance est souvent subordonnée à des objectifs matériels, comme la recherche de profit. Les avancées scientifiques, par exemple en génétique, soulèvent des inquiétudes : plutôt que de protéger la diversité humaine, certaines applications visent à maximiser la rentabilité ou l’efficacité, au détriment de l’éthique.

11. Mythes de la créativité et de la concurrence

Une idée répandue suggère que la créativité naît de la concurrence et de l’affrontement. Pourtant, cette croyance repose davantage sur nos imperfections érigées en normes. En sollicitant de manière excessive des instincts reptiliens, nous amplifions les tensions et alimentons des comportements violents. Cela crée un cercle vicieux d’individualisme exacerbé, où l’autre est perçu comme un obstacle plutôt qu’un partenaire.

12. L’universalité des ego

Les ego, composés des mêmes forces que celles de l’univers, illustrent la diversité des opinions et des expériences humaines. S’associer et vivre ensemble ne signifie pas uniformité, mais acceptation des différences dans un mouvement perpétuel. La stagnation est incompatible avec la vie, tout comme l’harmonisation des ego est essentielle à l’évolution sociale.


 

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Publié le 1 Avril 2025

Marine souviens-toi !

 

Voilà quelques mois que je ne rédige plus d’articles, l’actualité ne réserve plus de surprises, ce ne sont que les ritournelles des mêmes informations resucées sans cesse, excepté les envies d’annexion de Trump.

 

Sinon, nous observons l’éternelle mise en condition des populations par une information médiocre, comme dernièrement les justifications de la réduction des indemnités sécu, par des semaines de de mise ne condition des citoyens, avec la diffusion des enquêtes de comportements malveillants, ou comme la mise en condition des séniors pour imposer des visites et mettre un terme au permis à vie, cela par l’invocation de stats où nous est indiqué que 20 % des séniors causent des accidents, contre 35 % des jeunes. Mais personne, ni aucun journaliste n’indique en fait, que ceux qui en causent le plus c’est la différence, c’est-à-dire 45 % de conducteurs entre les jeunes et les séniors. Voilà les deux exemples d'informations les plus frelatés dernièrement.

 

C’est donc la condamnation en première instance de Marine Le Pen qui m’a décidé d’écrire un article pour dire toute la satisfaction que j’en éprouve.

 

Je n’ai jamais tenu ce parti pour un exemple de démocratie, mais pour ce qu’il est un parti fascisant.

 

L’on retrouve cela dans sa rhétorique contre le jugement rendu par le tribunal correctionnel.

Je le rappelle brièvement : Marine Le Pen ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle de 2027. Le tribunal correctionnel de Paris a requis une peine de 5 ans d’inéligibilité immédiate, 4 ans de prison dont deux fermes et 100 000 euros d’amende.

Pour un préjudice estimé à 4,1 millions, c’est peu, mais ce n’est point là mon intérêt pour cette situation, tout en rappelant que je suis contre l’emprisonnement qui n’est d’aucune efficacité depuis des siècles, et nous le conservons incapable d’y substituer une prise en charge Humanitaire des crimes et délits, à hauteur de nos avancées scientifiques, bref.

 

Je ne vais tout de même pas passer sous silence, comme le fait la presse, les positions politiques du FN puis de la RN concernant le traitement de la délinquance et de la criminalité.

 

Ce parti, qui c’est nourri de l’insécurité et de l’ostracisme pour se développer, ne tarissait pas d’éloges funestes sur la classe politique dirigeante qui se caractérisait par toutes les casseroles que les uns et les autres se trainaient, assistés par une presse qui s’en faisait les gorges chaudes accusatoires et oubliait toutes les réhabilitations, pour ne garder l’expression "tous pourris" qui a concouru à dégrader l’image des politiques.

 

Ce parti fustigeait tous ces criminels ou délinquants qui osaient se poser en victimes de la société, de l’injustice des juges, et n’avait pas de mots assez durs à leur encontre.

 

L’on se souvient que Marine réclamait plus de rigueur, plus de sanctions lourdes. Qu’elle réclamait l’exécution entière de la peine prononcée. Qu’elle réclamait la suppression des remises de peine et des aménagements. Qu’elle réclamait le retour de la peine de mort.

 

Elle faisait toutes ces déclarations au fil des ans en s’appuyant sur sa probité affichée, et dans le même temps elle détournait ses financements de député européen au bénéfice de son parti. Dans le même temps, elle commettait un délit.

Cela va être dur pour elle de rejoindre le clan des pourris.

 

Elle envisage de faire appel pour rester fidèle à ses convictions, elle veut qu’on lui supprime le sursis, les aménagements et remises de peine, elle refuse le bracelet pour effectuer sa peine en prison comme tous les pourris qui y sont allés, elle veut une peine plus dure, cinq ans pleins. Poisson d’Avril, sa probité ne va pas jusque là. Bien au contraire elle est victime de cette juge qui veut l’empêcher d’être candidate, et qui bafoue ainsi la démocratie en appliquant le droit.

 

Qu’Emmanuelli, Jupé, Tibéri, Fillon et Sarkozy soient condamnés, normal tous pourris, mais elle c’est une injustice, elle est victime de cette société et de l’injustice des juges.

 

Si elle était au pouvoir, nous aurions vite compris de quel bois elle se chauffe, il suffit pour cela de mettre en parallèle ces déclarations antérieures et celles qu’elle soutient à la suite de sa condamnation. Drôle de manière d’assumer ses responsabilités.

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Publié le 30 Décembre 2024

Critiques de la Ve République.

Aucun gouvernement de la Ve République n’a suscité autant de critiques, pour rester courtois, bien que certains n’hésitent pas à être très directs. Je ne dirais pas que ces critiques sont injustifiées, car nous avons l’impression de vivre dans une comédie burlesque. J’ai écrit quelques mots à ce sujet, mais je ne pense pas qu’il soit utile d’y revenir plus longuement. Cela dit, j’ai apprécié l’article de Nabun, intitulé « Eh bien dansez maintenant… ».

La Presse Politique et les Gouvernements.

La presse politique ne manque pas de critiques, aussi bien sur la forme que sur le fond. La situation s’y prête, et à moins de chercher une alliance avec le RN, nous risquons d’assister à une valse des gouvernements d’ici juillet 2025, comme l’écrit Nabun. À moins, bien sûr, que Macron décide de partir, ce qui amènerait son successeur à dissoudre le Parlement. Mais ce n’est pas là mon propos.

Critique de la Politique Actuelle.

Si je participe à la critique d’une politique que je ne partage pas en étant socialisant, je m’en prends au président et à ses gouvernements, non pas en tant que personnes, mais en tant qu’agents d’application d’une politique pour laquelle les citoyens se sont prononcés au second tour des élections présidentielles. Même si cette élection s’inscrivait dans une logique du « moindre mal ». Ils ont ainsi pris leurs responsabilités pour cinq ans, et, sauf circonstances exceptionnelles, il n’y a aucune raison que le président démissionne.

Détournement des Élections.

Les élections européennes, comme c’est souvent le cas des élections municipales, cantonales et autres, ont été détournées de leur objectif initial. La politique nationale y est souvent introduite, et les appels à la démission, suite à la victoire de l’opposition dans des élections locales, ont toujours fleuri. C’est un jeu politique de mauvaise qualité, source d’instabilité, comme l’idée de Mélenchon de vouloir destituer un président qui ne respecterait pas ses engagements programmatiques. Ce n’est plus des hommes politiques qu’il nous faut, mais des devins, comme Nostradamus ou Baba Vanga.

Réalités Géopolitiques et Ajustements Politiques.

Cela me donne l’impression d’être dans une cour de récréation, mais ce qui est dit est dit. Je suis conscient que ce que j’écris peut être désagréable. Mais qui peut aujourd’hui garantir que, sur une période de cinq ans, la situation géopolitique restera la même que celle qui a permis d’élaborer un projet politique ? Tout projet politique doit pouvoir être ajusté en fonction des réalités existentielles. Cela ne signifie pas renoncer, mais ne pas dégrader une réalisation réformatrice par dogmatisme.

Influence des Médias et Abandon de la Citoyenneté.

En précisant cela, je parle bien sûr des acteurs sociaux et économiques qui, en grande majorité, abandonnent leur citoyenneté sous l’influence et la manipulation des médias, qui façonnent leurs opinions. J’enfonce une porte ouverte. Tout le monde se rend compte que nous sommes dans des combats de communicants. Cela me rappelle qu’en 1990, j’avais proposé à mon secrétaire général de créer une télévision, car le combat se jouait dans les médias, pas dans les tracts. L’avenir m’a donné raison : les organisations syndicales sont désormais quasi inexistantes pour établir un rapport de force, faute d’adhérents, qui ont subi le matraquage médiatique. Qu’un salarié ose maintenant dire qu’il n’a rien à devoir aux syndicats !

La Stigmatisation des Politiques.

Dans ce jeu politique, il est facile de s’en prendre à ceux qui se sont mis en avant pour briguer des responsabilités politiques. Ces dernières années, orchestrées par le FN et maintenant le RN, ont véhiculé l’idée qu’il n’y avait que des « pourris ». Cette idée s’est imposée sur des cas particuliers, généralisés par ceux qui avaient des raisons légitimes de ressentir de la rancœur et ont utilisé la politique comme exutoire, en rendant responsables les hommes politiques de toutes leurs déceptions personnelles, qu’elles soient dues à la peur, à la faiblesse ou à toute autre cause.

La Thématique Sécuritaire.

Il est indéniable que la thématique sécuritaire a servi de liant psychologique pour maintenir la population dans la crainte, amplifiée par les médias, qui entretiennent une vision constante de l’augmentation de la violence. Depuis quarante ans, on entend dire que cette violence augmente, et pourtant, si c’était vrai, tous les citoyens devraient être en prison.

La Curée Médiatique.

Je ne me laisse pas prendre à la curée médiatique, que ce soit pour Sarkozy, Marine Le Pen, ou tant d’autres. Les saints, ça n’existe pas. Paul, dans la Bible, en est un exemple. Chaque jour, nous sommes confrontés à des drames rapportés par les informations, mais ils ne nous coupent pas l’appétit ; ils s’inscrustent dans notre conscience et produisent un effet multiplicateur, qui satisfait nos amitiés ou inimitiés politiques.

La Fatigue de la Critique Médiatique

J’avoue que cette information médiatique qui fustige les hommes politiques me fatigue. Non pas qu’elle ne soit pas utile, car ces personnes publiques s’engagent, mais elle est fausse, car elle ne rend responsables qu’eux de nos problèmes, comme si les citoyens n’étaient en rien responsables. Or ce sont nous, les citoyens, qui sommes responsables de la situation actuelle, puisque nous l’avons choisie à travers nos votes successifs. Ce n’est pas parce que les élus et les partis s’engagent à apporter des solutions que nous devons leur attribuer l’entière responsabilité. Cette vision que nous cultivons est erronée, car elle corrompt les analyses et nous fait oublier notre rôle de citoyens dans la vie sociopolitique.

La Responsabilité Citoyenne.

Quand seulement 7 à 9 % des citoyens s’intéressent au syndicalisme, ils se privent de moyens pour lutter contre les inégalités sociales, et pourtant ils demandent à ceux qui créent ces inégalités d’y remédier. La participation citoyenne ne se limite pas à « je vote, puis je pars en vacances politiques jusqu’à la prochaine élection ». Tout ce que nous vivons depuis 1984 est le résultat du vote des citoyens. Je ne vois pas pourquoi je les exonérerais de leurs responsabilités d’électeurs en accusant uniquement les élus. Si j’ai fait une parenthèse sur la sécurité, c’est parce que l’on invite les citoyens à se protéger de tout, et si un risque survient, de chercher un responsable à indemniser. C’est pour cela que les chirurgiens font signer des décharges, que des maires démissionnent, etc., et que les hommes politiques sont systématiquement ciblés.

Heureusement qu’il y a des citoyens pour assumer des responsabilités politiques.
Abandon de la Citoyenneté et Montée du Fascisme.

Heureusement qu’il y a des citoyens pour assumer des responsabilités politiques, surtout en cette période d’abandon de la citoyenneté par une majorité d’entre eux, qui dure depuis des années et a laissé place au fascisme. La déception, qui a suivi la chute de l’URSS pour la gauche, a laissé un vide que le PS n’a pas su combler en passant à la social-démocratie, abandonnant ainsi la lutte contre l’exploitation de l’homme par l’homme, représentée par le libéralisme capitalistique. Cela a conduit à la situation actuelle, où les citoyens veulent que l’on tienne compte de leurs opinions, mais ne vont pas dans les lieux où elles peuvent se formuler : syndicats, partis, ou autres associations d’intérêts citoyens. Ils se contentent de commenter les statistiques de l’opinion publique, réalisées par les sondeurs et diffusées par les médias.

L'Adhésion Syndicale et l'Échec des Gilets Jaunes.

L’adhésion syndicale est désormais perçue comme une simple carte d’assurance salariale, et la ferveur s’est éteinte. L’échec des gilets jaunes en est une démonstration. Seuls, sans structure, certains partis ont apporté un soutien, mais l’on finit par n’aboutir à rien. Les leaders ont disparu, rentrés dans l’ombre. Si les syndicats survivent, c’est par la volonté politique d’avoir des interlocuteurs représentatifs historiques.

Les Fonctions Électives : Carrière ou Conviction.

Alors, on peut rire du gouvernement Bayrou, même si on devrait en pleurer, mais il y a deux façons d’assumer des fonctions électives. Il y a ceux qui y trouvent une carrière à poursuivre et qui adoptent une vision carriériste, et ceux qui s’y engagent par conviction. Ces derniers n’en retirent pas moins une satisfaction personnelle, car sans elle, ils ne pourraient se dévouer à leur conviction. Mère Teresa, bien que sainte, devait retirer une satisfaction personnelle de ses actions, car ce n’est pas un choix conscient mais une nécessité inhérente à l’être humain.

Jugement des Hommes Politiques.

Je ne côtoyant plus d’hommes politiques en exercice, je ne porte aucun jugement sur leurs personnes, tant il est difficile de juger sans connaître la place de chacun dans ce processus, notamment celle du conjoint, s’il y en a un.

Attachement à la Démocratie et Perception de la Classe Politique.

Bien qu’une large majorité des Français reste attachée à la démocratie, cet attachement est mis à l’épreuve par la perception d’une classe politique déconnectée des préoccupations des citoyens. Pourtant, il s’agit là d’une assertion dénuée de fondement de la part de citoyens dépourvus de réactivité politique. Nous n’élisons pas des représentants pour qu’ils connaissent le prix du pain. La majorité des citoyens ne s’engagent ni dans les partis politiques ni dans les syndicats, acteurs essentiels de la vie sociopolitique. La démocratie, ce n’est pas simplement donner son opinion à travers des sondages, c’est aller débattre dans les partis, les syndicats ou toute autre association d’intérêts citoyens.

Développement de l'Individualisme et Boucs Émissaires.

La politique du développement de l’individualisme a fait son chemin, et faute de sentiment d’appartenance à une classe sociale, les citoyens se sont tournés vers leur famille. Ils ont demandé à l’État et aux entreprises de s’occuper d’eux, espérant qu’elles inventent demain. Dans cette voie, la déception, l’amertume et la haine ont conduit certains à trouver des boucs émissaires, comme les immigrés ou les abus sociaux. Comme si ces derniers étaient responsables du déficit public accumulé depuis 1976, qui justifie les mesures d’austérité depuis les accords de Maastricht.

Nécessité d’amender les Accords.

Comment peut-on croire aujourd’hui qu’un accord puisse durer toute une vie sans être amendé pour faire face aux événements qu’il a lui-même engendrés, limitant ainsi les moyens d’action de la communauté citoyenne ? Le monde évolue rapidement, et déjà dans les années 70, des décisions politiques prenaient six mois avant que leurs applications ne soient dépassées par l’évolution rapide de la réalité. Face à ces difficultés, des partis comme le RN se réfugient dans un nationalisme mortifère, là où il faudrait réformer nos institutions et libérer la monnaie au minimum.

Fin Inévitable des Programmes Politiques.

Rien ne dure éternellement. Tout programme, élaboré à partir de données passées et de prévisions estimées, connaît une fin inévitable. S’y accrocher par dogmatisme, c’est creuser son propre tombeau. Nous ne sommes pas à la hauteur des espérances qui découlent de nos connaissances et savoirs. Si la liberté a existé, elle n’a certainement pas eu lieu parmi les humains. C’est une notion qui est devenue un handicap à la réflexion. Aucune espèce vivante n’a de responsabilité sur son existence. Chacun répond aux sollicitations de son environnement géohistorique, auquel il participe comme acteur, agissant selon ce que son psychisme, sous le contrôle de l’inné, lui indique comme profitable.

Désigner un responsable.
La Liberté et la Responsabilité.

Désigner un responsable, c’est se priver de notre capacité à analyser l’environnement et de comprendre les choix imposés par celui-ci. La liberté et la responsabilité sont des reliques du vieux monde qui est en train de disparaître et qui risque de tous nous entraîner par ses armes de destruction massive. Nous n’avons pas su émanciper les populations, qui se sont engagées dans une régression intellectuelle. Trump en a fait une démonstration éclatante en se faisant élire.

Débats Injurieux et Régression Intellectuelle.

Comment peut-on se satisfaire de débats injurieux, comme ceux que l’on retrouve sur le Net, notamment parmi les militants du RN ? Des émissions comme Droit de réponse, Arrêt sur image et Ce soir ou jamais ont disparu du petit écran, symbolisant une régression de la pensée intellectuelle sans censure.

Importance des Partis Politiques.

Ceux qui entretiennent l’idée que les partis sont désuets se trompent. Ce sont des creusets où des hommes partageant les mêmes convictions les soumettent au vote, formant ainsi des candidats pour les responsabilités politiques. Le droit de chaque citoyen d’être un candidat éligible n’est pas une garantie de démocratie, mais le parti politique, lui, se structure pour participer au quotidien à la vie politique, ce que ne peut pas faire un citoyen indépendant. Il ne pourrait pas assumer toutes les réunions où se débattent et où se déroulent les prises de décision, et il y en a des milliers chaque jour.

La Maîtrise de l'Ubiquité.

Pour envisager cela de la part d’un citoyen, il lui faudrait attendre que nous maîtrisions l’ubiquité. En attendant, il vaut mieux s’occuper de la poutre qui nous éborgne.

 

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Rédigé par ddacoudre

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