L’emballement Mélenchoniaque.

Publié le 12 Octobre 2023

L’emballement Mélenchoniaque.

 

Mélenchon fait par sa prise de position l’unanimité contre lui. Pourtant c’est le plus lucide politiquement.

Bien sûr, il n’aboie pas avec la meute qui surfe sur les émotions humaines.

Chacun a pu observer depuis de nombreuses années que le choix de jouer avec les émotions humaines est une stratégie politique mise en place depuis les années 90. Tout ce qui n’est pas dans le camp occidental est qualifié de terrorisme sans plus de distinctions.

 

Depuis 90 il y a eu 18 conflits causant plus de 1000 morts par an, et 26 de moins de 1000 morts par an.

La plupart se situent en Afrique. Au total après les années 90, il y a eu 109 conflits et guerres de par le monde. Le plus petit aux Comores avec 3 morts au plus meurtriers en République démocratique du Congo 5 400 000 morts. Dans ce cadre mondial, le débat sur le terrorisme me paraît totalement déplacé. Il n’y a pas si longtemps, c’est la Russie que l’on qualifiait de terroriste dans sa guerre avec l’Ukraine. Par contre quand nous évoquons la guerre des Kurdes pour leur libération, leurs opposants qualifient leurs actions de terroristes, tandis que les Occidentaux les soutiennent.

En fait, les Occidentaux considèrent que si la guerre ne se déroule pas suivant leurs critères, toutes morts civiles sont victimes d’une action terroriste. Mais quand les Occidentaux tuent des civils, c’est un dommage collatéral.

 

Dans ce nouvel affrontement entre Israël et les palestiniens, les biens pensants se sont précipités pour qualifier de terrorise les deux raids des palestiniens sur des populations. Il est certain que derrière ces actions abominables, il y a un message politique signifiant que malgré sa puissance, ils peuvent atteindre Israël, et semer l’angoisse dans les populations. Celles-ci réclament alors des gouvernements autoritaires, et doucement nous glissons vers la, fascisation.

Ce type d’action généralement conduit à déstabiliser les démocraties et entretient les haines. C’est ce que nous avons vécu durant la période des actions terroristes et nous avons accepté toutes les surveillances. Et une fois cette inquiétude passée, la surveillance c’est projetée sur la délinquance qui sert de justification à son acceptation.

N’ayons aucune illusion, la délinquance et le crime se poursuivront. La guerre des gangs à Marseille en est la démonstration.

Aussi, nous pouvons qualifier de terroristes, toutes les actions ou les civils deviennent des cibles politiques directes, sans chercher à comprendre que les opposants s'affrontant à des États puissamment armés non pas les moyens de rivaliser armés contre armée.

Alors, le fameux dicton : la faim justifie les moyens, trouve son application. Naturellement, comprendre n’est pas accepter.

 

Des démocraties ont une armée de métier, comme si tuer des humains était un métier, et  les populations demeurent spectateurs. Elles comptent les morts et s’offusquent si un civil en meurt. Cette vision de la guerre relève plus du jeu vidéo que de la réalité d’un conflit armé. Il n’y aura jamais de guerre propre comme nous la vendons en Occident. La guerre est en soi un crime contre l’humanité. Il n’y a pas à prendre parti dans ce conflit, que ce soit Israël ou les Palestiniens, il n’y a rien de noble à s’entre-tuer. Pas plus que, de se culpabiliser d’être à l’origine, par un choix politique, de ce conflit à la fin de la guerre de 40. Mais, Israël par sa politique d’extension de son territoire n’est pas à écarter dans l’exacerbation du conflit.

Pourtant, appartenant au camp occidental, nous disons que ses bombardements ne tuent qu’incidemment des civils en étant destinés aux soldats du Hamas qui se cachent dans les maisons.

 

Il est naturel et humain d’estimer que le choix de cette action commando fut un massacre immonde de civils, fait pour semer la terreur. Nommer cette action commando, d’action terroriste, se justifie.

Mais ce n’est pas plus un massacre immonde que celui que provoquent des pluies de bombes. Tuer en vis-à-vis serait barbare et tué sans contact serait le Nec le plus ultra.

Mais cela, n’emporte pas de désigner le Hamas comme un gouvernement terroriste. Il y a là un amalgame vers lequel l’émotion ne doit pas nous conduire, sauf pour les antiarabes.

Toutefois, les civils, comme tels, sont engagés dans ce conflit à la suite des choix du gouvernement qu'ils ont élu et ne peuvent pas s’en dire victime s’ils ont voté pour lui.

Les commandos ne demandent pas le choix électoral de ceux qu’ils tuent.

 

En démocratie, quand un gouvernement décide d’une action de guerre, il engage tout le pays et pas seulement l’armée. Il n’y a alors aucune contradiction à ce que des civils soient pris pour cible. Je vais sûrement choquer beaucoup de personnes en écrivant cela, mais quand l'on fait des choix il faut les assumer. Pourtant je ne trouve rien d’honorable de demander à des hommes et des femmes de pratiquer le suicide altruiste. D’accepter qu’ils meurent pour nous. Or, il est de la responsabilité de chacun d’avoir à défendre son pays. Ce qu’on fait bon nombre d’Ukrainiens.

 

Dans l’histoire proche, la raison est du côté des Palestiniens qui se sont vus dépossédés de leur territoire par les puissants. Dans l’histoire humaine, les Hébreux ont conquis des territoires par l’épée, puis les ont perdus par le même moyen. Il y a donc aujourd’hui une certaine déraison, même si l’on est un croyant en dieu, de prétendre que c’est lui qui a attribué ces territoires historiques aux Juifs, et les revendiquer à ce titre aujourd’hui.

De son côté, les Palestiniens ne sont pas plus sensés d’imaginer pouvoir récupérer leur territoire par les armes, même s’ils sont les sacrifiés de l’histoire à un moment de celle-ci.

 

La position de vouloir dénoncer les palestiniens comme des terroristes, parce qu’ils luttent contre des moulins à vent, relève plus d’un glissement à l’extrême droite de la droite française empêtrée dans ses amalgames avec l’immigration et toute une population de confession musulmane, au point de devenir antiarabe. Ce n’est certainement pas eux qui auraient reconnu l’OLP comme observateur à l’ONU au temps d’Arafat.

 

Ainsi, juger une action seulement sur l’émotion produite et rapportée par les médias avec force d’interviews de familles de victimes reste une démarche stratégique inscrite dans le développement de la stratégie de l’émotion. Nous savons, que si l’émotion est humaine, et ne peut être condamnée comme telle quand elle se manifeste, en jouer politiquement n’est pas raison, sauf à poursuivre une fin, comme le fait l’Occident dans son ensemble en navigant sur l’angoisse et les peurs.

 

Il me semble que ne pas vouloir qualifier de terrorisme une action de commando dont c’était la finalité n’est pas raisonnable. Tout comme il n’est pas raisonnable de considérer que les civils étaient des victimes innocentes, comme nous le déclarons régulièrement en annonçant en plus les enfants morts, pour faire bonne mesure dans le pathos.

Ce n’est pas pour autant une raison supérieure pour ostraciser Mélenchon et diffuser les sottises que raconte Hanouna.

 

Mathilde Panot a raison de soutenir que le Hamas n’est pas une organisation terroriste, ce gouvernement à était élu par la population, donc autant dire que la population palestinienne est une population terroriste.

Voilà le genre d’absurdité ou peut nous conduire ce débat autour de ces massacres émotionnels, si l’on ne prend pas le recul historique pour traiter de l’immédiateté d’un événement. Or, les journalistes pour faire le buzz n’en prennent plus et une fois lancé, si l’émotion se globalise dans la population, les politiques s’y glissent s’ils y trouvent un intérêt.

Combien, d’entre nous ont entendu parlé des 109 guerres ou conflits de par le monde où y meurent des civils y compris des enfants, des vieux, des handicapés, des femmes, des chiens et des chats qui eux vraiment n’y sont pour rien. Hormis d’attendre leurs pitances de leurs maîtres et de courir les mêmes risques qu’eux en cas de guerre. Ou éventuellement en cas de rationnement de servir de repas. C’est un peu de l’humour noir, pour signifier, que nous sommes partiaux au point de faire fi de l’histoire. Peut-être simplement que peu la connaissent au bout de plus de 70 ans.

Rédigé par ddacoudre

Publié dans #Politique

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