Publié le 29 Mai 2016

Des paroles et des crasses.

C’est par le plus grand des hasards que j’ai suivis l’émission « Des paroles et des actes ». Il y a longtemps que les émissions de grands spectacles politiques faisandés ne m’intéressent plus. Généralement l’invité politique sert de divertissement où s’enchainent des questions Buzz pour grand public peu avertis. Il y a plus à apprendre en lisant « La politique pour les nuls » qu’a écouter les animateurs journalistes se livrer à un jeu de rôle où le seul intérêt est d’écouter l’invité tenir la langue de bois et se faire entendre ses convictions tant faire se peu. Sauf que pour les hommes politiques être entendu sur un plateau de télévision est incontournable. J’ai donc suivi la prestation de Mélenchon et les questions journalistiques qui lui étaient soumises par les « chiens de garde » de cette émission se présentant comme des journalistes neutres. Ce fut un jeu de « crasses » où le summum fut atteint par François Lenglet quand il qualifia de « corrompu » le président de la Bolivie. Naturellement le fond n’était pas de traiter de corrompu le président de la Bolivie, mais que le téléspectateur assimile Mélenchon aux affres du président de la Bolivie et suppute ce risque en votant Mélenchon, idem pour les deux autres. Heureusement que c’était la dernière émission, que regrettent certains citoyens qui voyaient chez François Lemglet le professeur d’économie irréfutable affichant ses certitudes et fiabilités à l’aide de graphiques. Je ne veux pas en cela nier ses compétences, mais souligner que sa vision de l’économie est celle de la loi du marché et de l’ultra libéralisme. Il s’agit là, non d’une vérité, mais de choix idéologiques présentés comme allant de soi et de nature incontournables. J’ai eu l’occasion d’écrire sur ce sujet un article « Stigler : un autre monde » http://ddacoudre.over-blog.com/article-stiegler-un-autre-monde-87179906.html. Essayer d’imaginer qu’en 2016 nous aurions donc atteint la finalité de l’organisation humaine, quelle tristesse et quel dénie de l’histoire de l’évolution humaine que de penser que nous ne puissions vivre que dans une relation de servitudes, dominants/dominés, dit autrement employeurs/ouvriers. Cet autrement c’est le rêve des anarchistes, une relation de collaboration à inventer, l’inverse de ce qu’offre la loi du marché qui institue le capitalisme comme finalité irréductible http://ddacoudre.over-blog.com/pages/Le-capitalometre-8441227.html.

Mélenchon l'a expliqué aux forceps dans cette émission pour redire qu’il ne suit pas de modèle, mais recherche dans tout ce qui se fait, le projet que pourrait apporter une révolution citoyenne par l’urne.

Il y a 28 millions d’actifs dont 3 432 089 chefs d’entreprises. 2 253 718 n’emploient pas de salariés. 982 782 en compte entre 1 et 9. 193 061 entreprises en comptent de 10 à 499. 2 528 en occupent 500 et plus. (Insee)

Pour les néolibéraux les prélèvements sont une charge. Cette vision conduirait à l’éclatement de la communauté sociale et humaine. Pour les patrons avisés, ils savent que les prélèvements formeront leurs chiffres d’affaires, venant que ce soit des salaires ou de tous les prélèvements. Reste à pouvoir vendre le tout aux clients qui sont les mêmes. Alors il est fort amusant de constater que les accros de la « libre concurrence » (que représentait le boulanger et l’agricultrice dans cette émission) se plaignent, quand ils pâtissent du jeu de concurrence qu’ils soutiennent et vantent les mérites et réclament à corps et à crie de pouvoir ajuster les effets de la concurrence sur les charges et prélèvements, comme l’ont pratiqué toutes les aides à l’emploi des gouvernements successifs.

Il est curieux que chaque entreprise réalisant leur chiffre d’affaire grâce aux revenus salariaux et aux retours des prélèvements voient sur l’alignement au moins disant, dans la concurrence locale ou internationale, un facteur d’enrichissement social. De la même manière que les clients exigeant des prix sans cesse plus bas ne voient pas qu’ils construisent leurs propres licenciements. La loi du marché qui consacre le client roi a un point de commun avec le système capitaliste poussé dans son aporie. Pour chacun d’eux, le pied c’est quand le client peut avoir son produit gratuitement et l’autre quand il peut faire travailler gratuitement ses salariés. Peut on voir dans cette aporie une future organisation économique, étant donné qu’à janvier 2016, 91% des français veulent réformer le système capitaliste et 65% ne font confiance ni à la droite ni à la gauche pour gouverner (étude cevipof). Il ne leur reste plus qu’à voter pour Mélenchon puisqu’il veut réformer le capitalisme par la révolution citoyenne et ne prend pas comme modèle politique la gauche d’aujourd’hui, ayant dit clairement qu’il ne participerait pas au primaire de gauche.

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 17 Mai 2016

Je ne sais plus quand a commencé ce qu'il est convenu d'appeler la "Morale". Certainement le jour où modifiant les comportements instinctifs pour les adapter aux diverses situations auxquelles l'homme en migration a du faire face. Il a du définir un apprentissage adapté aux régions dans desquelles il a retirer son nécessaire pour survivre.aujourd'hui rappeler que l'humain pu passer de l'Afrique à "l'EuroAsie" de celle-ci dans les Amériques et l’Australie d’aujourd’hui, nous parait donner des informations dont l'on a que faire, et qui de surplus n’intéresse que les scientifiques contemporains où ceux qui veulent suivre des filières d'anthropologie, d'archéologie et toute la suite des "Ologis" qui décortiquent notre monde.

il est juste de dire que pour vivre il n'est pas utile de savoir que l'on pouvait aller d'EuroAsie en Amérique et en Australie à pied, pas plus que connaitre l'histoire de la colonisation de toutes les peuplades qui se sont organisées en sociétés structurées ne nous fera gagner à la loterie.

Or c'est dans le mixage de tous ces hommes qui ont circulé lentement durant des siècles dans ce que sont nos continent d'aujourd’hui que c'est forgés la morale, c'est à dire les meilleurs comportements pour vivre en bonne harmonie et intelligence avec les autres. Nous devinons donc que condamner autrui à la peine de mort peut être aussi moral que de faire traverser un passage clouté à un aveugle. C’est donc par elle que les hommes ont établie des us et coutumes et légiférés au nom d'Un tout puissant ou d'un collectif. Nos morcellements territoriaux en sont la résultante et nos" identités" justifient de l’histoire de nos enfermement. L'histoire qui raconte l'épopée humaine est une suite de massacres incessants toujours fondé moralement.

Aujourd'hui où les hommes s'essayaient à la mondialisation, nous observons que les massacres se fond toujours au nom d'une morale qu'invoquent les protagonistes pour se placer dans la posture d'acteurs "d’agressés", justifiant ainsi son droit de guerroyer, en appliquant ou pas les règles déontologiques qu'ont établie, par accord, ceux de Genève ou les déclarations de l'ONU, des gens qui se connaissent pour envoyer s'entre tuer des gens qui ne se connaissent pas.

Face à ses situations la MORALE se perd dans un imbroglio de déclarations de faux culs assis sur leurs préjugés historicistes « civilisationnes »l, sur leurs identités "ethnicites" du fond des âges qu'ils trainent depuis la nuit des temps pour ne pas perdre leurs racines, mais qui débouche sur de vrais morts, comme toujours.

Ainsi l'Homme dispose d'une morale généré par un comportement instinctif afin de réagir aux sollicitations de son environnement dans lequel il doit assurer sa survie, se nourrir, se protéger, s'accoupler et renouveler son espèce face à la mortalité.

En ce XXIe siècle se pose des problématiques éthiques urgentes sur la capacité de notre espèce de concourir à sa propre disparition, réchauffement climatique, armes nucléaires et bactériologiques, sans oublier la pollution chimique, tout cela, afin en toute bonne morale d’assurer sa survie. Tel est le paradoxe dans lequel se déploie la Morale aujourd'hui, car hier si elle n'était pas meilleure, elle ne comportait pas les risques majeurs que nous traversons.

Tout l'arsenal destructeur connu de tous sera effectivement statistiquement utilisé un jour, par accident ou en finalité d'un cheminement psychologique émotionnel basé sur le pouvoir supposé du libre arbitre.

C’est la première fois que les hommes se trouvent face à ce dilemme qui est la résultante de l'évolution cérébrale de l'homo sapiens devenu l'homme moderne d'aujourd'hui, pour lequel comme pour celui de hier, son passé n'est qu'une donné culturelle qui n'est pas nécessaire à son existence en tant qu'espèce biologique.

Des philosophes, comme Théodore Monod ou Edgard Morin caricaturait l’homme en disant qu'il disposait d'une incroyable capacité créatrice technologique avec un cerveau encore "débile".

Le psychologue Joshua Greene à la suite de son étude de personnes, soumises à des choix moraux sous contrôle d'IRM fonctionnel, distingue un mode instinctif (automatique) agissant par des réglages automatiques qui conviennent aux situations pour lesquelles ils ont été programmés, (inné "culturalisé" par l'apprentissage). Ce qui les rend efficaces, mais pas très souple, (disons à la nouveauté). Puis il distingue un mode manuel (nous pouvons dire le libre arbitre en réorganisant le mode instinctif face aux incertitudes en innovant). C'est un mode souple mais pas très efficace, car les réglages prennent du temps. Ce sont les évolutions culturelles sur des millénaires ex l'IVG.

Il conclu en disant le mode instinctif est efficace pour résoudre les problèmes de la vie quotidienne, mais n'est pas adapté pour résoudre des problématiques éthiques planétaires comme ceux évoqués.

De tous les temps des "scientifiques" ont existé (des gens qui détenaient à tord ou raison des savoirs empiriques) influençant la morale de leur époque. Ceux d'aujourd'hui, mieux définis font de même avec de meilleurs moyens. Alors qu'ils soient philosophes, psychologues, religieux ou "neuroscientifiques" etc. ils ont avancé dans la compréhension des mécanismes qui sous tendent notre pensée et notre comportement éthique, par la Morale pour déterminer ce qui est bien et ce qui est mal.

Dans le même temps ils révèlent les limites du processus par lequel nous avons contribué à déterminer ce qui est bien ou mal, puisque subsiste l'usage possible d'un armement et une évolution climatique que chacun reconnait être le mal suprême de notre temps.

Comment le résultat du cumul d'actions individuelles capables d’entrainer une destruction collective se conjugue t-il avec l’accès à la recherche d'un monde hédoniste.

1/ Se demander ce que nous devons faire, qui repose sur un mode instinctif que nous savons inefficace puisqu’il repose sur un mécanisme individuel instinctif inadapté pour répondre aux questions planétaires, qui impose de développer une pensée collective adaptative.

2/ Comment améliorer la morale de populations entières en utilisant des techniques biomédicales agissant sur les neurotransmetteurs, en ajoutant des médicaments dans l'eau d’approvisionnement. En quelque sorte la Morale en pilules, c'est l'axe de recherche qu'explorent certains scientifiques. S'il ne fait aucun doute que la psychiatrie dispose d'un arsenal médicamenteux pour réguler les humeurs des comportements individuels, il y a des limites a ne pas franchir pour rester dans le domaine médical.

Reste un problème majeur, comment diriger l’intérêt individuel vers une pensée collective adaptative par la Morale, alors que comme je l’ai rappelé (et nous le vivons par l’actualité dramatique) elle fluctue au rythme des cultures et de leurs mœurs.

Chacun peut comprendre les limites de ce genre d'usage médicamenteux, mais il existe. Or nous ignorons quels sont les critères de l'auto régulation dynamique de notre espèce. Des études dynamiques d'auto régulation de population animale réalisée par robert May débouchent sur des relations entre la complexité et la stabilité dans leurs espaces environnementaux. Ses travaux jouent un rôle clé dans le développement de l'écologie théorique entre 1970 et 1980. Notre espace disponible étant la planète et l'univers, nous pouvons convenir que le notre dépend de l'usage des moyens d'une pensée collective, complétée et non dirigée par l'usage de machines intelligentes qui calculent plus vite que nous pour aller dans un univers ou ne sommes que des tortues.

Pourtant ce n'est pas cet univers qui décidera si nous aurons un jour le courage de faire dire à la Morale que la guerre est un crime contre l'humanité, ou espérerons nous que ce soit une pilule qui nous y pousse.

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Rédigé par ddacoudre

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