Publié le 8 Avril 2011
Nous fumes pour beaucoup heureux de l’effondrement du mur de Berlin, symbole de l’écroulement d’une dictature, qui très longtemps s’en dédouana au nom du monde ouvrier, jetant ainsi le discrédit sur celui-ci, et les socialistes ne comprirent pas que ce mur était leur pierre tombale. Certes ils avaient déjà entrepris leur modernisation comme ils disaient. En fait mourrait le socialisme historique.
Ceux qui y sont toujours accrochés devront l’adapter et même le conduire vers une nouvelle espérance, en abandonnant, non son souvenir attaché à l’histoire, mais leurs idiogrammes que le mur a enterrés.
Les communicants ont modernisé le monde et ils ont su jouer avec le faire valoir présent en nous. Si le mur à enterré le socialisme, le salarié à enterré l’ouvrier, mieux le travailleur c’est aujourd’hui aussi bien l’employeur que le rentier, tandis que les entreprises vivent et meurent comme des humains. L’intérêt particulier du patronat est devenus le guide de la société avec le Medef, pire nous y assimilons la république et faisons du gouvernement un employeur et de l’état une entreprise.
Il n’y a pas de retour en arrière possible, le passé demeure un souvenir qui nous aide à construire le futur, cela devrait faire comprendre qu’il n’y aura plus de PCF, de Marxisme, mais ce qu’ils furent, doit seulement nous aider pour construire un futur et non chercher à reconstruire leur mort, à les ressusciter.
Les capitalistes qui avaient le même problème, ont su abandonner leurs intérêts particuliers (le patronat) pour viser plus haut devenir un modèle de société, avec le Medef.
La réunion de Davos est devenue le symbole de leur puissance, et tous les grands de ce monde s’y pressent, au point que son initiateur estime que cette réunion a été dévoyée de son sens originel.
En 99 j’écrivais déjà ceci : « L’effondrement du communisme a entraîné un recentrage de l’idéal socialiste laissant des vides idéologiques qui se sont remplis de dogmes économiques, d’acrimonies confessionnelles et nationalistes.
Le débat du Nord contre le Sud est devenu un débat du libéralisme contre l’islamisme au travers de chefs de guerre de tout poil, car les pays pauvres, ne trouvant plus d’échos et de soutiens dans un idéal politique éteint qui les portaient.
En conséquence de quoi ils se sont réfugiés dans la religion et l’identité culturelle pour porter leurs espérances, faute de trouver un Nord qui leur propose comme idéal autre chose qu’une exploitation à terme dans laquelle la règle est de manger les autres et qui convoite ses territoires. Tandis que l’islamisme leur offre de retrouver une espérance et une dignité, nous ignorons ce qu’engendrera le long terme ».
Mais dans l’immédiat l’occident se fait peur avec des aboutissements stupides comme le débat distordu sur l’identité, la monté des nationalismes, concrétisation d’un cheminement prévisible, dont le 11 septembre a permis la focalisation.
Il n’y a pas de danger réel de guerre que déclarerai un pays musulman, et si une bipolarité source de guerre doit surgir, ce n’est pas d’eux qu’elle viendra, ils ne disposent pas des moyens d’une lutte armé conventionnelle, d’où le débat sur les centrales nucléaire avec l’Iran.
Mais ceci ne va pas seul et cette cristallisation à aussi une source économique, né du recentrage du socialisme laissant la place au dogme économique libéral.
J’en écrivais cela : « les sociétés Laïques porteuses d’un idéal républicain sont en déclin. Elles ont trop cru qu’une économie libérale était synonyme de démocratie, et qu’il suffisait de se faire l’apôtre du libéralisme, pour voir l’idéal républicain se développer ; qu’il suffisait, d’une part, d’aboutir à une « employabilité » capitaliste en amenuisant l’activité socialisante des citoyens pour qu’ils fassent l’éloge de la république ; qu’il suffisait d’autres part de respecter les confessions, pour qu’elles ne deviennent pas un recours idéologique identitaire devant la faiblesse et la réduction de l’action socialisante du travail, définie comme charge. D’une certaine manière la laïcité républicaine est attaquée de tout bord, autant par les initiatives privées, que par celles confessionnelles. Si bien que les responsables politiques, qui ne sont que le reflet de leurs électeurs, s’appauvrissent dans leur débat, incapables de reformuler des idéaux qui se réforment devant les événements. Et leur rôle de guide s’est transformé en celui de gardien d’un potentiel mercantile, sans philosophie autre que son expansionnisme. »
Ainsi le débat sur l’identité débouchant sur celui de la religion musulman démontra le règne du chambardement et de tous les amalgames d’hommes entrés en confusion qui ne distinguent plus rien d’autre que leurs peurs, de la même manière qu’ils croient que des entreprises sont semblables à des êtres humains et vivent.
L’autre confusion pour certain est de croire que les religions sont paroles de DIEU.
Les religions ne font pas connaître Dieu, elles régulent l’organisation humaine au travers de commandements dont certains ont leurs pertinences et nous ont sorti du cloaque. L’opposition et les luttes qu’elles se sont livrés et se livrent témoignent de leur dimension humaine.
Parmi ses membres certains ont véritablement atteint la foi, ceux là sont Laïques, ils ont compris que dieu est multiple, que dieu n’est que la représentation de l’espérance devant l’incertitude, ils ont compris que la nouvelle représentation de dieu sera Laïque, car eux aussi acceptent que d’autres pensent dieu différemment d’eux.
Nous sommes passé de la multitude de représentation de divinités, à un dieu unique, mais nous ne savons pas de quelle manière et pour quelles raisons cette transformation c’est effectué, hormis l’histoire qui est consigné dans les écris de cette époque, et nous ne pouvons jurer qu’il en sera ainsi demain.
Je peux donc soutenir que la laïcité est le creuset de la tolérance de toutes les religions, en acceptant la foi là où elle se trouve dans l’espérance des hommes face à la seule terre que tous les jours nous devons conquérir, l’incertitude.
Pourtant, le savoir et la science sans cesse renouvelées, nous ouvre la porte à un nouveau obscurantisme si nous voulons en faire une religion. La foi n’est pas une difficulté, elle répond à des interrogations, et organise la multitude, car la concentration humaine développe des cloaques. L’humain est un animal peureux qui tremble quand le tonnerre gronde, alors qu’il devrait se réjouir, car il vient d’éviter la mort. Notre émotion échappe donc à notre raison.
Ne pas comprendre cela c’est ne pas comprendre pourquoi des humains élèvent des concepts et des pratiques en rituel immuable. Dieu n’est qu’un paradigme au même titre que la loi du marché tous deux reposent sur le même principe "d’insaisissablilité" et d’externalisé de la méconnaissance de l’humain. Ceci permet à ceux qui s’en font les apôtres reconnu pour leur compétence d’éditer des modèles qu’ils imposent comme vérités.
Je prends en comparaison notre modèle économique qui vie les mêmes blocages cérébraux que ceux qui croient en leurs Ecritures.
Les uns pensent trouver la paix et la sérénité dans leur rituel, même quand ils en voient leurs travers qu’ils considèrent comme une distorsion sans effet sur la remise en cause des fondements.
Pour tous nos athées laïques et consorts auquel j’appartiens, il en est de même chose, nous avons le même comportement. Dans le domaine économique, qui n’est pas séparable du tout, le capitalisme est la seule vérité économique et leurs adeptes ne veulent en rien réformer des théories (rituel) qui leurs assurent la paix et la sérénité, et considèrent que les maux qui en découlent sont des distorsions que le fond régulera.
Tant que nous penserons que des personnes peuvent tenir compte de ce qu’ils ignorent nous nous tromperons et serons obligé de nous affronter.
Être couvert d’un tchador pour se sentir en conformité avec les enseignements religieux, n’est pas plus terrible que contraindre nos enfants à devenir des ouvriers dociles, dans les deux cas il faut savoir si la condition est accepter dans le cadre de ce qui s’appelle la contrainte volontaire, ou si elle asservi sous le joug.
Ensuite c’est la vie et la diversité qui fera le reste en se confrontant à d’autres modes d’existences qui développeront un syncrétisme sociétal.
Nous ne trouvons pas anormal d’aller vêtu, pourquoi serait-il plus injuste de cacher son visage que les autres parties du corps, ce n’est pas parce que nous lisons au travers de notre corps nos émotions que les cacher ne correspond pas a une raison profonde. etc.
Nous n’avons pas trouvé de Solution pour que des parties arrivent à réformer ce en quoi ils croient dur comme fer, parce qu’il n’y en a pas.
Nous le vivons tous les jours dans nos relations avec la loi du marché.
Il n’y a pas plus de dieu que de loi du marché, seulement des humains qui ont peur de l’incertitude et se rassurent par leur pouvoir de possession que ce soit d’un bien ou une espérance.
Nous n’en sommes que là. Pour le moment nous trouvons presque tous un réconfort dans nos dogmes qu’ils soient religieux ou autres.
la laïcité nous fait encore peur, parce qu’elle est le lieu où l’on doit se mélanger aux autres et abandonner de nos spécificités textuelles et usuelles pour découvrir la diversité, celle de leur semblable qu’ils ont tant de mal les uns les autres à se reconnaître seulement pour des raisons culturelles qu’ils croient immuables.
Les grecs nommaient la terre Gaïa, la terre au large sein capable de nourrir le monde, la laïcité c’est un peu cela, elle est capable de faire une place à tous les hommes avec leurs diversités de pensé, mais elle a une exigence, la liberté, l’égalité et la fraternité. Nous ne retrouvons pas tout cela dans les commandements religieux et les modèles économiques.