Un coup de bambou.

Publié le 25 Septembre 2023

Un premier de la classe, notre président, il excelle dans l’art de la communication. À l’écouter annoncer les solutions pour résoudre les difficultés auxquelles il a contribué comme ses prédécesseurs dans la continuation d’une politique capitalistique dont l’efficacité se mesure aux nombres de nouveaux millionnaires et à l’augmentation de la précarité en toute logique. L’on pourrait croire tant ses argumentaires étaient bien agencés, qu’enfin nous allons voir le bout du tunnel annoncé en vain par tous les précédents présidents.

Je ne vais pas me lancer dans une analyse, il faudrait écrire un roman, mais soulever quelques paradoxes pour en arriver à l’objet de mon article.

Réduire les impôts est une hérésie, c’est s’assurer les mêmes services qu’ils financent, plus cher par ceux qui vous les vendront, profit en plus pour rentabiliser leurs investissements en remplacement de la diminution des impôts. L’impôt est le pouvoir financier du peuple face aux investisseurs privés. Moins il y a d’impôts, c’est-à-dire d’investissement public sans des actionnaires à rémunérer, ou des intérêts à verser, plus l’on privilégie la rentabilité des placements financiers, des financements bancaires et de l’épargne. L’impôt pour les citoyens a encore le goût d’une charge moyenâgeuse, alors que c’est le coût des financements publics de services qu’ils ont acceptés. À la place de l’impôt, il serait plus d’actualité d’adresser à tous les citoyens, en fonction de leurs revenus, une facture des coûts des services rendus par les collectivités. Sans impôts nous entrerions dans une ploutocratie, à moins de recourir au pouvoir régalien de création monétaire, qui a été remis aux banques.

 

La richesse est produite par les seuls salariés et quelques employeurs qui bossent réellement.

La masse financière qu’ils reçoivent en salaires, ils la rachètent, comme seuls clients solvables.

Ils financent tous les revenus de ceux qui leur vendent des services, y compris les financements bancaires.

Quand les salariés réclament une augmentation de leurs pouvoirs d’achat, ce sont eux qui le financeront en achetant leurs productions ou services, et par la productivité (remplacement des Hommes au travail par des technologies, ou les délocalisations).

 

Relocaliser, c’est assurément augmenter le coût de la vie, car l’inflation a été régulée par des prix bas grâce aux délocalisations, aux achats extérieurs dans des pays de bas salaires.

 

Le développement des voitures électriques pourrait être réalisé avec un plan d’investissement public financé auprès de la BCE, mais ce serait une grave entorse au libéralisme, il faut donc y aller doucement pour que les investisseurs privés puissent s’approprier ce marché. Rien de nouveau, j’avais écrit il y a quelques années, que faute d’un projet global planifié, les investisseurs s’approprieraient le marché de l’écologie.

Il faut comprendre que les investisseurs ne brûlent pas leurs capitaux, mais financent leurs investissements en récupérant par le prix de vente, des productions ou services, auprès des salariés devenus clients, le montant des salaires qu’ils ont versés, ce qui constitue leurs chiffres d’affaires.

 

Comme tous ses prédécesseurs, c’est le jeu des vases communicants.

Durant son intervention, il c’est flatté d’avoir diminué des impôts locaux, réduisant ainsi les moyens des communes qui recherchent comment y pallier. C’est ainsi que dans toutes les villes fleurissent des stationnements payants sur la voie publique. Peu de voix s’élèvent contre cela, instaurant un véritable excès et une inégalité flagrante. Mais là aussi, l’absence de financement public global améliorant le cadre de vie fait défaut. En sous-sol, en aérien, il y a tous les espaces nécessaires pour satisfaire à l’accroissement du parc automobile qui engorge certaines villes, sauf que né-ni, les mairies préfèrent dépenser un peu de peinture, quelques bornes, quelques agents pour rendre la voie publique payante aux usagés motorisés qui se déplacent en voiture.

De la sorte, les citoyens motorisés des communes, comme tous les citoyens, financent par l’impôt local les voies publiques et en plus, quand ils veulent s’y garer dessus, ils doivent payer. À quand les piétons devront payer une taxe pour circuler, ce serait plus rentable. Ne souriez pas, j’ai connu un maire qui voulait faire payer un droit d’entrer dans sa ville aux automobilistes des autres communes. Le moyen âge n’est pas loin. Ainsi s’en prendre seulement aux automobilistes constitue une inégalité de traitement. Les communes généralement louent des emplacements de voies publiques à des commerces, ou des emplacements de marchés, on peut comprendre, que se servant de la voie publique pour faire des ressources sur un bien public, ils soufrent une location momentané, mais l’automobiliste qui se gare quelle qu’en soit la raison quel gain fait-il.

 

Il pollue, c’est souvent la raison invoquée dans cette lutte contre le réchauffement climatique ? Les transports représentent 30 % d’émission de gaz à effets de serre, les maires disent alors insister sur les automobilistes à prendre les transports en commun et la taxe sert à leur développement. Là encore, ils financent deux fois, une fois par l’impôt que la commune y consacre et une autre fois comme naïf qui gobe tout. Une fois de plus, ce n’est qu’une problématique de financement, où trouver de l’argent sans avoir à l’emprunter aux banques, qu’il faut rembourser avec intérêts ou augmenter les impôts locaux à des citoyens qui voudraient disposer de services gratuits des communes, comme si cela existait. Alors l’on met à contribution une fois de plus les automobilistes, comme, si disposer d’une voiture aujourd’hui était signe de richesse comme d’antan. J’ai le souvenir de mettre élevé contre l’installation des premiers horodateurs, c’était il y a très longtemps, une bataille perdue.

Est-ce que les excès qui s’installent dans toutes les villes pour trouver des financements relanceront l’opposition, il me semble que ce soit peu probable tant la servilité est de rigueur. Pour ma part dans ma commune où le maire s’y est abandonné, il aura perdu une voix. Je trouve toujours un emplacement où me garer sans payer et si je dois payer je vais dans des parkings gardés.

 

Ceci dit, nous nous retrouvons, faute de financements, devant l’évolution d’un parc automobile qui croît au rythme de la population, sans que les infrastructures puissent s’y adapter. Nous avons connu cela dans le passé avec un réseau routier d’avant-guerre où tous les points noirs faisaient entre 14 et 16 mille morts par an. Aujourd’hui, le réseau routier n’est plus adapté au flot de circulation, particulièrement aux heures de pointe ni aux habitudes de déplacement des citoyens durant leurs temps libres, alors stationner devient un problème que l’on résout par le coup de bambou.

Toutes les places disponibles sur la voie publique deviennent payantes.

Rédigé par ddacoudre

Publié dans #critique

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