Le dindon de l’agriculteur.

Publié le 27 Janvier 2024

Le dindon de l’agriculteur.
Nous ne devons pas perdre de vue que les agriculteurs sont des exploitants propriétaires de leur exploitation, et généralement de leur demeure. De la sorte qu’aux revenus que nous entendons évoquer à la télévision, il faut, rajouter 30 % de logement pour avoir un revenu, comparable à celui des salariés. Il m’a semblé que les journalistes ont oublié cela, et bien d’autres choses.Presque historiquement, ils votent pour les partis dits de droite ? C’est-à-dire les partis favorables au libéralisme capitalistique d’exploitation de l’Homme par l’Homme. Quand ils emploient du personnel saisonnier, ils ne les payent pas au-dessus du tarif syndical, comme l’on dit ; Le SMIC.Le choix de leur vote induit l’acceptation d’une libre concurrence, et leurs statuts d'exploitant agricole leur laissent l’entière responsabilité du choix de leur organisation du travail, sans aucune limitation. Car, si l’emploi d’un salarié est réglementé, c’est parce que tous ces libéraux capitalistiques les faisaient travailler sans limitation, jusqu’à ce que le socialisme se développe, dont les canuts furent les précurseurs. Les exploitants agricoles exercent leur métier sous les conditions que leur imposent leur culture ou leur élevage. Ils dépendent également des contraintes du climat et des maladies animales. Les agriculteurs ont tout loisir du choix de leur organisation, en mutualisant les risques, en mutualisant l’emploi de salarié, en créant des coopératives, ou en s'organisant en circuit en cours. En principe, entre la commercialisation pour tous les marchés et les industries agroalimentaires, ils écoulent leur production. En principe pour une auto-suffisance alimentaire, 1 500 m² suffisent, pour nourrir quatre personnes, sans inclure les consommations de conforts et ostentatoires, comme nous tous.
En 2022 les exportations ont rapporté 100 milliards d’excédant agricoles, pour 416 436 exploitations, soit 240 000 € par exploitants. Naturellement, il n’y a aucune répartition mathématique de ces excédents comme je viens de l'écrire. C'est seulement pour mentionner que ce n'est pas un secteur déficitaire de notre activité primaire et que nous importons pour 60 milliards, 20 % de notre consommation agricole. Essentiellement de l’UE. Enfin durant de nombreuses années l’UE a aidé les agriculteurs dans les grandes mutations agricoles, qu’ont financés les salariés européens.Alors, quel est l’enjeu de ce conflit ? D’une part à l’exception des plus pauvres, toute la population mange à sa faim et bien au-delà. Pour autant, il ne faut pas espérer sur une augmentation de la consommation agricole en dehors de l'augmentation de la population. La mode étant à l’inverse pour perdre des kilos et de plus nous n'allons pas nous gaver pour manger au-delà de ce qui nous est nécessaire. En 1950 la dépense par habitant représentait 42 % du revenu, en 2020, elle ne représente plus que 20 L. la productivité, entre ces deux dates, est lié à la mécanisation qui a permis, pour un nombre d’exploitations en diminution et une consommation dont la croissance est devenue stable en dehors de celle du à l’augmentation de la population. Nous sommes dans une économie agricole qui maintient une consommation surabondante. Les agriculteurs ont choisi, en votant à droite, de valider la politique de la lutte contre l’augmentation des prix que régule L’UE par les taux d’intérêt, la libre concurrence et un marché ouvert. Il faut tout de même avoir cela en tête, quand l'on choisit la loi du marché. De la sorte le débat c’est déplacé sur la diminution des revenus, dont des prix essentiellement, pour disposer d’un pouvoir d’achat, dans le cadre d'une politique d’augmentation des salaires insuffisants, pour engager une augmentation des revenus des agriculteurs autrement que par la productivité tournée vers l'exportation. Personne ne va doubler sa consommation pour maintenir le revenu des agriculteurs.
Cette guerre des prix est surtout visible dans les grandes surfaces, qui font depuis des années la promotion des prix bas, à l’exception de ces deux années de conflit entre l'Ukraine et la Russie qui ont eu une incidence sur les prix de l’énergie nécessaire aux productions, et qui ont été répercutés aux consommateurs, et dont les industries, agroalimentaires en ont profité pour augmenter leur marge de 20 %, en passant de 28 % en 2020 à 48 %. Rien de neuf, tout le monde convient que, pendant les conflits, les plus honnêtes en profitent. Et figurons-nous que ces gens honnêtes sont des salariés, des cadres supérieurs qui vivent pour l’entreprise qui les emploie. C’est la même chose dans la plupart des grandes surfaces, ce ne sont pas les patrons en titre, ou les actionnaires majoritaires qui négocient, mais des cadres supérieurs salariés à qui l’on distribue des stock-options pour qu’ils se sentent impliqués par la recherche de la meilleure marge. Ils en bénéficieront bien plus que les participations qui sont octroyées aux salariés. Habitué à cela, nous n'en concluons pas que ce sont des salariés qui concourent à l'exploitation d'autres salariés, et sans cela l’organisation capitaliste se serait écroulée ; actuellement 62 % des salariés, interroger, rêvent de gagner de l'argent pour ne plus avoir à travaille, essentiellement les jeunes autour de trente ans. Dans cette bagarre des prix, les salariés consommateurs seront les financeurs quoiqu'il arrive, parce que ce sont eux essentiellement qui sont solvables avec leurs salaires, et les quelques indépendants, qui ne pèsent pas lourd dans la balance. Dans ces discussions sur les marges, il n’y a pas de référence de base, même pas le temps de travail. C’est une partie d’empoigne, si bien que le gouvernement avait dû imposer un seuil en dessous duquel les grandes surfaces et l’industrie agroalimentaire ne pouvaient pas descendre. Je ne sais pas si le gouvernement relèvera ce seuil, car c’est à l'encontre de sa doctrine libérale, que de fixer des prix. En agriculture, il n’y a pas de référence possible en dehors des charges d'exploitation face a de diversité de production et des coûts de production variables qui vont avec.

L’on peut en conclure les consommateurs de vouloir des prix toujours plus bas, pour toute chose pas seulement pour les produits agricoles, d’avoir des goûts de consommation de tout à tout moment, favorise les importations, toujours avec toujours des prix les plus bas, avec quelques importateurs aussi honnêtes que nos cadres supérieurs qui importent des productions, qui sont interdites en France.

Dans notre organisation économique, il n’y a qu’un « dindon qui se fait farcir » il est au départ, et à l’arrivé, c’est le salarié consommateur. Si son salaire n’augmente pas, pour avoir une marge, une épargne, une plus-value, il recherche les prix les plus bas. Les intermédiaires qui commercialisent les produits finis, se retournent vers les producteurs, pour acheter au plus bas, pour eux aussi avoir, une marge une plus-valu. Dans ce conflit ce sont en ce moment les agriculteurs, ceux qui sont lésés. Ils n’ont que peu de possibilités, soit faire de la productivité, par une production intensive, acheter plus de terre, ou se tourne vers l’état, c’est-à-dire vers tous les salariés qui financeront les aides que fournira l’état. Nous comprenons pourquoi je cite les salariés, car ce sont eux qui achètent les impôts, taxes et prélèvement que versent les entreprises et les actionnaires ou patrons, qui sont des charges contenues dans le prix de vente.

La décision du Premier ministre de retirer la taxe sur le gasoil agricole, dans l’ensemble l'agriculteur l'incluait dans le coût de production et le revendait à l'intermédiaire, qui, lui, le revendait aux salariés clients. C'est les grandes surfaces, et l’agroalimentaire qui sont bénéficiaires de la bagarre des prix, avec le maintien, voire l’augmentation de leurs marges. Ainsi, la bagarre des prix à laquelle a conduit la lutte contre l’inflation conduit les salariés à payer par l’impôt l’augmentation qu’il ne veut pas voir sur les étiquettes. Le traitement émotionnel de l'information laisse de côté le revers des cartes, si bien que 90 % de ceux qui paieront la note sont d'accord avec se mouvement, sans la moindre conscience de leur implication et de la politique nocive de la lutte contre l'inflation décidées par les chefs d'État au nom de leur peuple, qui dans leur majorité ont voté pour cela.

Rédigé par ddacoudre

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