La démocratie sur la voie de l'auto destrution.

Publié le 9 Novembre 2015

L’avenir nous semble obscur est-ce une vision seulement française ou une vision européenne. Infographie qui a établi un classement suggestif de 65 pays dans le monde réalisé par Win-Gallup sur 64 000 personnes dresse un baromètre indicateur faute d’être scientifique.

C’est ainsi, qu’en 2015, globalement 7personnes sur 10 sont optimistes sur l’avenir, mais quand l’on regroupe par pays suivant leur développement économique, ce sont les pays émergeant Asie avec les 2/3, Afrique les 3/4 qui sont le plus optimistes.

En Europe c’est seulement 12% de la population et la France dans le concert des pessimistes occupe la 58 ième place sur 65.

Un chiasme.

Si j’indique cette étude malgré sa grande suggestivité, c’est qu’elle oppose son réalisme, d’un état d’humeur mesuré, à un discourt récurent d’une union Européenne idyllique qui doit apporter le bonheur à tous, grâce à la loi du marché et la libre concurrence facteur de progrès.

Nous avons là un chiasme flagrant de deux visions, dont le divorce est consommé, entre d’une part une élite accroc à une administrative comptable de toutes ses décisions, ouverte aux intérêts des lobbies de grands groupes entrepreneuriaux et fermé aux besoins sociaux des peuples avec l’assentiment et l’accord de tous les chefs d’états des pays adhérents, que ces peuples continuent d’élire, en renvoyant la faute aux technocrates Bruxellois..

Nous pouvons dire qu’en France le divorce c’est consommé en 2005 et que les partis qui ont reniés la voie du peuple et la constitution (référendum) ont creusé la tombe de la V république, qu’il faut le reconnaitre tarde à mourir.

Il faut dire que les élites, formées dans nos grandes écoles publiques ou privés composant dirigeants de grandes entreprises, de grands corps de l’état, et qui se sont imposés dans la direction des partis de gouvernement, sont des tenaces et forment un clan solidaire sur le plan économique et politique.

Nous pourrions même dire qu’ils vivent en vase clos coupés du désir des citoyens. C’est ainsi que 85% de citoyens pensent que l’on ne tient pas compte de leur avis, 65% non ni confiance dans la droite ou la gauche et 61% considèrent que la démocratie ne fonctionne pas bien, mais pourtant à 83% ils considèrent que les responsables politiques des camps opposés devraient s’entendre pour trouver une solution aux problèmes.

Une porte ouverte à l’autocratie.

L’avis des citoyens sur les hommes politiques clivant est clair, Alain Juppé, Manuel Valls, François Hollande, Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy aucun d’eux ne passent la barre de 50% de confiance, le meilleur résultat est Alain Juppé avec 47%.

Quand il leur est demandé comment ils les perçoivent, c’est l’inquiétude qui les caractérise en dépassant les 50%, sauf pour Valls, il inquiété à 42%, Sarkozy à 51%, Marine le Pen à 55% et Hollande à 56%. En toute logique aucun de ces personnages ne devrait être élu en 2017. La question n’a pas été posée pour Juppé donné élu au 2ième tour contre Marine Le Pen, que 58% des français ne se disent pas prêt à voter pour elle.

Si je donne ces appréciations c’est pour faire toucher du doigt l’enfermement mental dans lequel sont conduis certains citoyens. Il y a une cassure franche, issue de 2005, entre les élites politico-économiques tenante de « l’idyllisme» Européen et la population au point, que seulement 14% accordent une confiance aux partis, alors vers qui va-t-elle ?

Cependant, la maitrise de l’information, par ceux qui la détiennent, développe une censure subtile par les temps d’interventions des uns ou des autres, quand certains partis ne sont pas passés sous silence. La conséquence en est que l’on ne sort pas du cercle fermé des élites Rps/PS qui occupent la scène médiatique, sur laquelle a été introduite Marine le Pen, qui n’a toujours pas pris conscience qu’elle va permettre aux partis de gouvernement, Républicain/ PS d’être réélu, bien que les citoyens ne leurs accordent plus leur confiance et ne croient plus en leurs partis.

Pourtant à 59% les citoyens s’intéresser à la politique, 76% pensent, qu’ils peuvent changer la société par leurs choix et leurs actions et 84% considèrent que le référendum est un bon moyen de décider des questions importantes, et 66% qu’ils ont une propension à manifester. Parcontre dans le même temps ils ne sont que 35% à vouloir manifester dans la rue, 27% prêt à boycotter, 19% à faire grève, 17% à pétitionner, 6% à militer dans un parti et 3% à discuter sur le Net, et 62% jugent que le meilleur moyen d’expression est le vote.

Ce qui est extraordinaire c‘est bien cela. 86% des citoyens n’ont plus confiance dans les partis politiques suite aux comportements anti démocratique de deux d’entre eux et ils jettent l’opprobre sur tous, marquant une préférence, que rapporte les médias qui participe au jeu, pour le FN. Ce qui en l’agitant comme épouvantail est le plus sur moyen de contraindre les citoyens à revoter pour un de ceux qui les ont trahis et y assimiler comme aussi nocif les autres partis tel le FDG.

Curieusement ils sont 91% à désirer un système de gouvernance démocratique, 56% que ce soit les citoyens qui décident de ce qui est bien pour le pays, 56% souhaiteraient que ce soit des experts et 51% voudraient à leur tête un homme fort qui n’a pas à ce préoccuper du parlement et des élections.

Nous avons là l’exemple type de la déconfiture totale dans laquelle sont les citoyens. Ils sont pour une démocratie totalitaire, c'est-à-dire, ils envisagent qui leur appartient de dire ce qui est bien pour le pays, mais cela sera mis en application par des élites expertes, ou par un homme fort qui ne tiendra pas compte des moyens d’expression de la démocratie.

Voilà don une image de l’opinion des citoyens en 2015. Des citoyens pessimistes, perdus dans leurs contradictions qui revoteront pour ceux qu’ils détestent.

Ils voteront donc suivant le vent où les guideront les faiseurs d’opinions médiatiques.

Peut-on changer cela ?

Certainement, mais pas dans la logique des partis d’aujourd’hui. S’ils avaient une espérance dans d’autres partis ils auraient depuis longtemps voté pour eux au lieu de s’abstenir en masse. Les citoyens ne sont pas cons au point de ne pas savoir qu’ils existent et qui ils sont, même si les médias font silence sur eux, pourtant ils ne vont pas vers eux.

Cela devrait interroger les partis et de rechercher quels sont les désirs des citoyens ou ce à quoi ils tiennent le plus.

Là ce n’est pas triste du tout, 84% font confiance dans les petites et moyennes entreprises, nous trouvons là le besoin de proximité et celui de cerner une dimension plus humaine. Alors que c’est dans ces petites et moyennes entreprises que les avancés sociales et les salaires sont les moins favorisés. Dans certaines les plus bas, quand ce n’est pas celles ou les salariés ont le moins de moyens de défendre leur intérêts. C’est peut-être une certaine manière de revenir vers un paternalisme patronal qui s’y pratique encore. Juste pour choquer le lecteur, qu’en penseriez-vous si l’esclave disait qu’il avait confiance en son maitre ?

83% font confiance dans l’armée, cela indique le souci de sécurisation extérieur qui ne peut venir que de la crainte que développent les conflits autour du Maghreb, car je ne vois dans l’immédiat aucune raison de craindre le conflit que nous aurons à affronter entre le TAFTA et le BRIC.

82% font confiances dans les hôpitaux, c’est dire le poids d’une population vieillissante.

80% font confiance en la police, ce besoin de sécurisation intérieur est alarmant. Il est le signe d’une détérioration de la perception des risques que font courir les autres, alors que 62% pensent que les gens font leur possible pour se comporter correctement, que 69% font confiance aux autres, et dans le même temps 70% pensent que l’on n’est jamais assez prudent avec les autres.

70% font confiance dans les associations, un bon signe de confiance réciproque dans la fiabilité de l’initiative associative.

68% font confiance à l’école, en octobre 2011 ils étaient 73%. Cela peut s’explique par une autre appréciation où les citoyens considèrent à64% que l’école doit avant tout donner le sens de la discipline et de l’effort, contre 35% à former les gens à l’esprit éveillé et critique.

Il convient d’accorder quelques lignes à ce sondage. Il démontre la corrélation entre la recherche d’un homme charismatique, fort, pour gouverner qui ne s’embarrasse pas de tous les sens critiques que peuvent susciter les débats démocratiques, et la confiance accordée à l’armée, la police et les petites et moyennes entreprises. Toutes sont des institutions totalitaires d’obéissances avec une hiérarchie pyramidale qui ne souffre pas de débats, lieux où un homme fort fait respecter la discipline et l’effort.

Nous voyons donc apparaitre le type de système démocratique que souhaiteraient certains citoyens, quand ils disent que la démocratie ne fonctionne pas bien et que malgré tout à 91% ils sont pour un système démocratique.

Suivant les opinions formulées dans cette étude démocratie devient synonyme d’autocratie.

Nous pouvons dire à ce niveau que c’est une véritable catastrophe, alors que nous sommes au XXI siècle, que la démocratie devrait être le summum de la vie citoyenne, il en résulte le développement, de ce que j’ai appelé une démocratie totalitaire où tous les cinq ans le peuple élit son tyran.

Comment peut-on accepter sans aucune réflexion sans aucune interrogation que nos élites élus sur le principe de la démocratie, par leurs actions conduisent à son autodestruction.

Si le pessimisme ambiant apporte sa confiance aux associations plutôt qu’aux structures démocratiques (abstentions), les élites seraient malvenus de les en blâmer, car ce sont elles, qui n’ont pas su développer la démocratie en s’asseyant dans l’organisation monarchique de la V république. En fait elles ne servent plus leurs populations, les infantilisants et les rendant serviles aux puissants de ce monde. Comment quelqu’un qui se dit socialiste, voire démocrate chrétien peut-il accepter qu’au XXI siècle nous ne donnions comme espérance aux citoyens que la capacité d’aller se vendre à un maitre, fusse-t-il d’une petite ou moyenne entreprise, d’aller se vendre sur le marché du travail, comme hier les maitres se rendaient au marché des esclaves.

En fait la différence entre hier et aujourd’hui c’est que les maitres n’ont pas à se déplacer. Hier ceux qui cherchaient du travail se rassemblaient place de Grève, aujourd’hui à pôle emploi.

Installé dans un confort couteux des citoyens le perdent au compte goutte, réforme après réforme, ils seront dépouillés sans quitter des yeux et des oreilles leurs journaux et la télé.

Il y a de l’espérance à avoir, elle se formalise tout doucement, ce sera pour un autre article.

Rédigé par ddacoudre

Publié dans #critique

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