Le covid-19 n'est pas libéral ?

Publié le 13 Avril 2020

 

 

Lentement les esprits bougent.

Des années, comme d'autres, que j'explique les limites du libéralisme Capitalistique, c'est à dire, je vis pour le profit.

Pourquoi ?

C'est un vieux paradigme du dominant qui nous renvoie aux hommes préhistoriques, j'avais d'ailleurs titré un article « le capitalisme est la marque de l'homme préhistorique »http://ddacoudre.over-blog.com/article-le-capitalisme-est-la-marque-de-l-homme-prehistorique-120716748.html.

Rien d'infamant en cela, retrouver nos comportements innés, c'est être ce que nous sommes des cueilleurs et des adeptes du moindre effort. Sur un arbre couvert de fruits personne ne commence par monter à l'arbre pour aller chercher le fruit le plus haut. C'est seulement la pénurie de fruits à portés de main qui nous conduira à grimper ou à fabriquer une échelle.

La culture.

La fabrication d'une échelle nous demandera de faire un effort, consommateur d'énergie, pour bénéficier de la facilité d'atteindre les fruits les plus hauts. Nous l'appelons cela l’accès à la Culture.

Si jamais par les hasards de l'histoire, certains disposent d'un moyen d'échange reconnu et désiré pour obtenir le fruit sans avoir à le cueillir sur l'arbre, ils ne feront pas l'effort de s'investir dans un travail pour rendre accessible les fruits convoités.

Nous appelons cela la Fainéantise, la Où il n'y a que la recherche Innées du moindre effort pour n'avoir qu'à cueillir.

Ainsi un gagnant de sommes astronomiques aux jeux de hasards ne désire seulement que de disposer de moyens d'échange pour cueillir chez le commerçants les biens qu'ils désirent sans avoir à effectuer un travail pour les produire. Il devient un CUEILLEUR comme les hommes préhistoriques.

Cueilleur culturel.

Ainsi, le capitalisme qui ne vise qu'à faire gagner son moyen d'échange par d'autres que soi-même est la marque de l'homme préhistorique.

 

C'est ce désir partagé par tous de ces traces de l'inné qui est le support de ce qui est devenu le Capitalisme, faire réaliser par d'autres ou faire exécuter par d'autres le travail ou les efforts nécessaires pour produire ce que la nature ne nous donne pas par la seule cueillette, afin de rester, soi même, un « cueilleur Culturel ».

c'est le Paradigme le plus Primaire d'une réalité psychique qui nous habite et dont nous avons développé bon nombre de paradigmes culturels intellectuels définissant des valeurs du travail et des systèmes d'organisations socio-économique au travers de dogmes religieux, philosophiques et idéologiques dont leurs raisons d'être est de réguler la concentration humaine et de répartir la rareté par la compétition et le rêve de devenir un « cueilleur culturel ». Amasser suffisamment de profit pour ne pas travailler.

Le vieil homme et les sots.

Si tous les dominants systémiques ont socialisé les hommes autour de valeurs suggestives accordées aux réalisations des diverses tâches économiques et administratives pour construire des sociétés stables, nous restons toujours aliénés à cet hommes préhistorique qui nous habite et nous conduit à rechercher à redevenir un cueilleur originel.

Les Taoïstes appelle cela le « vieil homme », c'est lui qui nous conduit, sous son impulsion psychique refoulé par la morale sociale nécessaire, à rechercher à se faire remplacer au travail par des machines et des robots. Cela fera que demain nous n'aurons besoin que de nous instruire pour maintenir cette capacité mécanique de production et nous réjouir des bienfaits de notre capacité culturelle construite sur la souffrance des hommes dans l'erreur capitalistique, présenté comme indépassable.

Nous sommes encore des sots qui nous croyons à l’apogée de la civilisation occidentale encadré par la financiarisation de l'existence. Ce que cette épidémie fait éclater au grand jour, du moins pour ceux qui prendront la peine d'y réfléchir, c'est notre idéologie libérale égotiste, au delà de la peur et de l'émotion suscité par cette épidémie.

 

Alors quelle est la place de ce virus dans ce schéma. À qui veut y réfléchir, il est plein d'enseignement.

1/ il fait un pied de nez au libéralisme comme valeur absolu du développement collectif.

Également à tous les libertariens ou anarchistes attachés au culte du non étatisme.

Si nous n'avions pas eu un gouvernement centralisé, malgré les conseils de celui scientifique de santé préconisant le confinement, je doute que nous aurions pris individuellement la décision de rester confiné afin de préserver l'existence collective.

Le seul fait que le confinement soit encadré par des sanctions démontre cette incapacité qu'ont les individus, qui œuvrent dans leurs seuls intérêt, à concourir à l'intérêt collectif.

 

Tout comme l'écologie, cette épidémie vient mettre à mal l'axiome idéologique d'Adam Smith un des pères fondateur du libéralisme, l'intérêt individuel concours le mieux à l'intérêt collectif que s'il avait voulu y concourir avec raison.

 

Sans entrer dans la réalité des inégalités sociales qui rend le confinement plus ou moins supportable et sur l’intransigeance de la police pour appliquer la forme avant d'analyser le fond et à qui l'on demande de ne pas avoir à réfléchir pour sévir, nous nous trouvons devant un paradoxe politique.

 

2/ « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne » article 3 de la déclaration des droits de l'homme.

Nous voyons rapidement que le confinement est contraire à cette liberté et conforme à la sûreté des personnes. Un virus invisible met à mal une déclaration universelle, car une loi constitutionnelle même si elle autorise les ordonnances, celles-ci ne peuvent venir limiter ou détruire les droits garantis par la constitution des droit de l'homme, article 30 : « Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant, pour un État, un groupement ou un individu, un droit quelconque de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés. »

 

si le confinement est le moyen de se protéger du virus nous sommes face à une situation s'en précédent ou la police a le droit de contrôle sur les faits et gestes des citoyens, bien plus que dans une dictature. En ce sens le gouvernement a montré sa vrai nature, adepte de la répression comme solution aux problèmes rencontrés, là ou la Conscience Politique Citoyenne Collective aurait du s'imposer. Nous sommes loin d'être dans le monde des peuples Adultes culturellement, toujours accrochés à des vestiges d'ordre monarchiques ou autocratiques.

 

Mais voilà, la conscience collective cela se construit dans d'autres habitudes que l'appel permanent à l'émotion plutôt qu'à l'intelligence citoyenne. Trente ans d'infantilisation par la peur nous conduit à, papa fait « pampam » cucul si pas sage.

Ce n'est bien sur pas le virus qui met à mal la démocratie, c'est l’abandon progressif dans la démocratie, la responsabilité collective, vers une l'autocratie qui nous rend incapable d'assumer comme des citoyens responsables les conséquences de cette épidémie.

 

Que l'on se souvienne, au tout début de l'épidémie en France. Des salariés et des syndicats ont réclamé et fait appel au droit de retrait pour se protéger. Face à ces faits le pouvoir, par la bouche de son ministre de l'intérieur, a déclaré qu'il y avait là un abus manifeste au principe de retrait.

Voilà comme ont été considérés les premiers à avoir eu une conscience collective.

Et aujourd'hui ce même ministre n'a pas de mots assez durs pour fustiger ceux qui transgressent le confinement, ni de sanctions assez fortes, ce qui est de la folie mentale que d'en arriver à des peines de prison.

Pourtant cela nous laisse froid, habitués que nous sommes à n'être majoritairement que de la graine d'esclave. Il nous reste bien du chemin avant de devenir des nations d'hommes et de femmes culturellement adultes et politiquement responsables.

Ma critique ne vise pas le nécessaire confinement, qui aurait du s'imposer par la simple « avalisation » des citoyens comprenant le cas de force majeure, mais toute la panoplie de mesures répressives et d'interdits qu'il a fallu mettre en œuvre, pour imposer une situation qui intellectuellement allait de soi sur les conseils des responsables de la santé publique.

Si sur ce chapitre 2 je fais d'aussi longues remarques ou critiques, c'est pour faire toucher du doigt que sans cet interdit aucune entreprise n'aurait accepté que son salarié reste confiné pour se protéger. Elle l'aurait licencier derechef.

Il a donc fallu la caution du chef de l'état et les ordonnances du gouvernement pour que les 8 millions de salariés au chômage partiel ne soient pas licencier et que 700 000 entreprise en bénéficient.

voilà ce que donne l'inter action de notre droit devant un cas de force majeure.

D'autres pays comme les USA nous donne l'exemple de l'incurie du libéralisme en autocratie capitaliste. Pour continuer à faire du profit sans texte légal confinant les gens les employeurs n'auraient pas pris cette responsabilité ni les salariés.

Ce virus nous laisse de quoi méditer plutôt que de passer son temps à juger les couacs.

 

3/ Des villes concentrationnaires. Pour des raisons de coûts les villes continuent d'enfler bien au delà de la seule croissance des naissances. La décentralisation voulu par le gouvernement d’Édith Cresson est passé aux oubliettes. Nous nous agglutinons autour des bassins industriels, et l'ouverture de l'A 75 pour irriguer le centre n'a pas changé la donne.

Cela signifie que la circulation de toute chose se propage le plus facilement là où la distance de l'un à l'autre est la plus courte. Un champ béni pour la propagation des virus, et autant de difficultés pour le confinement.

La perspective d'ici les années 30 à 50 est un accroissement de 38% des grandes villes, donc un accroissement des difficultés de toutes natures, et bien sur nous ferons appel à la répression plutôt qu'à la décentralisation et la déconcentration, comme cela c'est fait un peu par la suppression de barres d'habitats des années 60. si personne ne conteste que la concentration humaine multiplie les risques en tout genre, il n'est pas aisé de prendre des clauses limitatives en ce sens, un numérus clausus.

Je pense à la principauté de Monaco qui gagne des terres artificielles sur la mer et à c'est 24 000 habitants au km2.

L'on peut me répondre que cette épidémie est exceptionnelle et qu'avant longtemps il n'y en aura pas d'autres. Je pense qu'il y a là un optimisme excessif.

Les virus sont des organismes vivants qui subissent tous, comme tout le vivant, les changements environnementaux auxquels nous concourons du seul fait de notre mode de vie.

Alors en quoi les virus resteraient-il en marge de ces changement et n'en seraient-ils pas affecté. Nous nous attendons bien à avoir plus d'ouragans ou de cyclones, plus d'espèces qui disparaissent, pourquoi du seul fait environnemental il n'y auraient pas de mutation d'organisme vivant tel que des virus, puisque c'est l’environnement qui suscite les adaptations

À ce jour la piste animalière est toujours avancé et suivit https://www.passeportsante.net/, mais quid de la pensée que du seul fait de s'être désigner comme humain en opposition à l'animal, les virus affectant les animaux ne nous atteindraient pas. La vache folle en avait sonné le glas.

 

Reprendre la vie comme s'il ne s'était rien passé sera difficile, voire insensé, mais déjà des pays comme les USA font comme tel et relance leur économie, comme si cette épidémie été un phénomène anodin quelconque.

 

Élargir sa réflexion dans un monde de complexité n'est pas un luxe ce virus nous en donne la preuve.

 

4/ Le pouvoir a pris des mesure de sauvegarde des revenus, car de sa décision d'imposer le confinement, il prive les citoyens de leurs revenus.

Il n'y a pas là une décision extraordinaire de celui-ci comme il semble bien le présenter, ou comme le président l'a annoncé dans sa première intervention. Il ne fait pas une faveur, il n'a aucun mérite en cela il ne fait qu'appliquer la décision de la déclaration des droits de l'homme : lire les articles de 22 à 26 .http://www.justice.gouv.fr/.

Mais combien de citoyens l'ont-ils lu ?

Je pense au débat qui a animé un instant la France Insoumise qui voyait le président marcher sur ses plates bandes.

Non le président n'a pas viré à Gauche face à cette épidémie. Nous le verrons avec l'engagement des financements pour alimenter les mesures gouvernementales soit, les achats de matériels et les indemnisations du chômage partiel.

J'ai toujours expliqué que ce sont ceux qui travaillent qui financent TOUT, ce sont les 28 millions d'actifs sans entrer dans le détail.http://ddacoudre.over-blog.com/2019/06/le-salarie-qui-paie-tout-avec-la-dette-du-patron.html. http://ddacoudre.over-blog.com/2020/01/supprimer-l-impot-sur-les-societes-que-paient-les-salaries.html.

 

Si nous finançons l’endettement par l'investissement ce sera un jeu de dupe dont les salariés seront les financeurs. Si nous faisons tourner la planche à billet ce sont les entreprises qui en bénéficieront et nous devrons trouver un moyen de détruire cette monnaie en surplus si elle crée trop d'inflation. il y a 4 495 383 entreprises en France, seulement 700 000 sont au chômage partiel, l'économie n'est pas à l'arrêt même si des secteurs souffrent plus que d'autres.

 

Ainsi sans effectuer un travail et conformément à la déclaration des droits de l'homme, des citoyens reçoivent un revenu.

Il y a là un parallèle à faire avec le revenu universel, qui consiste à verser sans condition un revenu de base (perso j'ai déjà expliquer que le verser sans contre partie est une erreur), cette épidémie va donc réaliser pour 38 % de salariés et 15% d'entreprise cette situation.

 

Sauf que dans le projet de Amon, c'était indirectement les salariés qui financé sa mesure. Lire les salariés paient tout. Si nous faisons appel à la BCE ou FMI ce sera une émission de monnaie sans remboursement.

De telles mesures ont déjà eu cours quand la BCE rachetait des dettes des états, et il n'y a pas eu d'inflation derrière, la situation sera donc à suivre et nous verrons la vrai figure du pouvoir pour ceux qui en doutent. Affaire comparative à suivre.

 

5/dernier point. La fin du débat idéologique à partir de 89 a recentré l'intérêt de la politique sur le chômage et la sécurité. L'échec de la lutte contre le chômage a donné plus d’acquitté à la lutte pour la sécurité. Sous l'impulsion du FN qui en faisait son cheval de bataille politique, les hommes politiques se sont lancés dans une surenchère permanente sur ce sujet.

La conséquence fut une manipulation de l'opinion à l'aide des médias pour faire avalisé à partir de cas choisit des mesures punitives toujours plus fortes et un contrôle des libertés toujours plus affirmé avec l'assentiment de la population émotionnellement conditionnée.

 

Aujourd'hui par ce confinement nous sommes en mesure de ressentir les conditions auxquelles nous condamnons des citoyens avec des peines de prisons qui se sont aggravées et des maisons d'arrêt surpeuplées jusqu'à 3 dans 9 m2.

Il y a là aussi de quoi s'interroger sur les mesures que par « peur et austérité» nous avons accepter durant trente ans. Nous avons accru la « policiarisation » de la société et sa judiciarisation devenu incapable de traiter le moindre événement entre citoyens, et usant de la garde à vue et de la prison sans jugement, pour aucun résultat probant si ce n'est la diminution du taux de criminalité du fait de l'augmentation de la population.

Alors ce qui trouvent que c'est trop dur de rester chez soi devraient y réfléchir et peut être ne pas accepter que la prison face partie de la panoplie des sanctions.

Avons nous encore la capacité de nous révolter contre nos propres turpitudes que nous avons concouru à mettre en place.

 

 

Rédigé par ddacoudre

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