Homicide routier.

Publié le 18 Juillet 2023

Homicide routier.

 

Décision symbolique qu’ils disent. Qui donc prend son véhicule avec l’intention de tuer quelqu’un ?

Si l’homicide est tué, une personne. Il va falloir envisager « l’homicide du travail » en lieu et place d’accident du travail, l’homicide au foyer, en lieu et place d’accident ménager, et j’en passe.

Ce n’est pas pour autant, que s’éliminera la question ; dans quelles conditions, ceux-ci ont-ils eu lieu ?

IL me paraît tout à fait anormal que les parents des victimes soient choqués par la notion d'accident involontaire. Dans un accident de la route, c'est automatiquement et naturellement que ce mot trouve sa place significative , si l'on se sert pas de son véhicule pour commettre un meurtre ou un assassinat.

Ces associations de victimes ne semblent pas savoir qu'en dehors du meurtre, de l'assassinat et de la guerre tout autre homicide survenant, dans n'importe quelle condition, même sous aggravation, est involontaire. IL me semblait que la notion d'homicide involontaire d'accident routier collait parfaitement à la situation, qu'il n'y avait pas de raisons à vouloir criminaliser de tels accidents, car au-delà, ce sont tous les accidents de la vie qui devraient être .criminalisés.

Si la souffrance des familles de victimes est une réalité inconsolable, ce n'est pas dans le déni d'une autre réalité "Accidentaugène" qui le seront. Si ce n'est de satisfaire à une souffrance vengeresse naturelle, à laquelle le pouvoir n'a pas à s'y substituer qu'elle que soit son empathie.

Car, alors l'on crée un ennemi social que l'on criminalise et dont la population se charge d'en définir ses degrés d'intensité d'infamie. Nous vivons ce phénomène avec les affaires de mœurs qui n'ont plus de "raisons". Notre société s'est criminalisée depuis longtemps déjà et poursuit dans cette voie.

En 1999 j'écrivais ceci : Exemple, essayez d’imaginer qu’un Inuit (habitant du Groenland) porte plainte contre les États qui polluent les mers, parce que de ce fait là, il doit se nourrir de poissons qui contiennent des taux de mercure nuisible à leur santé. Il pourrait donc considérer qu’on l’empoisonne, un pas que nous n’avons pas hésité émotionnellement à faire dans le l’affaire du sang contaminé, poursuivi dans l’affaire des farines animales, avec celle du nuage de Tchernobyl ; et que nous appelons pollution quand il s’agit d’empoisonnement par l’oxyde de carbone rejeté par nos propres véhicules et industries. Qui condamne-t-on ? Les présidents, les industriels, les citoyens ? Cela fixe les limites de n’importe lesquelles des institutions judiciaires, car sinon autant porter plainte contre Dieu parce que nous mourrons. Cela fixe aussi la limite du langage et des mots que nous utilisons pour qualifier des manquements aussi individuels que collectifs, sans entacher la nécessité de définir des responsabilités d’acteurs. C’est ainsi que le mot de crime se banalise. Ne dit-on pas : «ce qu’il fait est criminel », «comme il se conduit c’est criminel », «ce qu’il pense est criminel », etc.… pour qualifier de plus en plus la dangerosité d’événements ou de comportements, et cela nous conduira incidemment à regarder notre activité humaine comme une activité criminelle. Ce qui est certainement vrai, mais nous passerons de la notion d’humain «Être violent », à celle «d’Humain criminel ». Cela, parce que sans nier le rôle important de la justice comme valeur institutionnelle, nous voulons lui confier celui de nous apporter «La Solution, La Justice ». Solution et Justice inexistantes en dehors de nous, et de l’usage que nous faisons de notre intelligence, et des débats que nous sommes capables d’avoir entre citoyens.

Depuis longtemps les débats ont quitté la scène médiatique et il ne faut même pas en parler quand il s’agit de sécurité, s’opposer à une aggravation des sanctions est un sacrilège. Tous les responsables analystes savent que ce ne sont pas les sanctions punitives qui ont permis de réduire les accidents de la route, mais la rénovation des infrastructures, la fiabilité des véhicules avec leurs aménagements sécuritaires.

Faire le compte d’une année sur l’autre ne présente aucun intérêt statistique, seulement un souci politicien. Dans toute évolution il y a des seuils en correspondance avec les changements qui peuvent intervenir dans les moyens et les dispositions de circulation. C’est ainsi que la stabilité sur la durée d’un nombre de tué autour de 3000 ans plus ou moins pour 41,238 millions de véhicules en circulation ne démontre pas une aggravation.

Le discours sur l’accident mortel involontaire est un discours émotionnel obsessionnel pour certaines associations qui courent après une idéologie du « risque zéro » fondamentalement, lui, de nature criminogène.

 

 

Rédigé par ddacoudre

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