Des fouilleurs de poubelles aux éboueurs de la France.

Publié le 23 Octobre 2013

 

Je pensais qu'avec Hollande l'on en finirait du climat de haine entretenu par le « Sarkozisme » passant son temps à opposer les citoyens entre eux sur des sujets clivant, immigration, identité, laïcité, alimentant les médias au jour le jour d'affaires minables sans aucun intérêt pour la nation, mais qui atteignait ce besoin de considérations vital pour l'humain qui s'accommode mal de l'indifférence et réclame que l'on parle de ses bonheurs et de ces souffrances.

 

Il n'y a rien de bien nouveau en la matière, si ce n'est que c'est devenu un instrument de manipulation des populations. Cet état de fait est apparut dans tout l'occident à la suite de l'effondrement de l'union soviétique et du débat politique qu'elle nourrissait.

J'ai encore le souvenir d'avoir posé la question au sein du parti socialiste en 1990, « par quoi allons-nous remplacer le vide qui vient de se créer ? ». La réponse fut « par ce que nous mettons en place », il s'agissait du virage vers la social-démocratie.

Aussi plus tard nous retrouvons dans une enquête l'absence de ce débat politique et l'apparition formulé de ce besoin de considération. C'est ainsi que les citoyens attendaient en 1999, date de l'enquête CCA, que l'entreprise invente un avenir pour eux, et que l’État agisse moins pour l’ensemble de la collectivité, mais qu’il prenne en compte la singularité de chaque citoyen.

En 10ans de 89 à 99 « l'égologisme » caractérisant le développement de l'individualisme, dont le summum fut le client roi, se concrétisait par des attentes plutôt curieuses, puisque dans une démocratie les citoyens n'accordaient plus leur confiance dans les hommes politiques, 2% seulement, mais dans une structure totalitaire que l'on appelle l'Entreprise, et au surplus ils pensaient que chacun d’eux est le nombril de la France qui doit recevoir tout de l'état, mais pas de devoir à se solidariser avec les autres.

14 ans plus tard nous pouvons mesurer les dégâts de ces choix et de ces attentes. Les entreprises leurs ont apporté pour tout avenir la précarité et la délocalisation, et l'état n'a jamais pu se pencher sur la singularité de 68 millions de citoyens.

Comment dans une société instruite et éclairé peut-on ainsi se tromper aussi fondamentalement.

Nous ne pouvons trouver la réponse que dans ce qui alimente au quotidien la pensé de chacun au point que lorsque l’on l'interroge les citoyens ils régurgitent la nourriture médiatique dont ils ont été abreuvée.

Ce sont donc les médias qui on rempli le vide laissé par l'effondrement du mur de Berlin relayant en cela le besoin de considération humain, ils ont joué le rôle des faiseurs d'opinion en remplacement du débat d'idées pour le compte des victorieux de la guerre froide. Loin de moi la nostalgie d'un système que j'ai combattu, mais je ne dois pas avoir honte de reconnaître mon échec dans l'espérance d'un avenir radieux qu'offrait l'effondrement d'une dictature, puisque les citoyens ont confié leur avenir à une autre, renvoyant l'état à chien de garde du système comme les journalistes, et donc aujourd'hui ils se mordent lesdoigts

Alors pouvons nous nous étonner de voir le FN faire école et les citoyens glissaient lentement vers la fascisation en toute ignorance, car par ce besoin de considération, ce n'est pas de savoirs dont ils ont été abreuvés, mais de médias réalités qui le flatte, qui lui laisse croire que son existence les intéressent ; même si elle a sa place, car le quotidien est important pour chacun puisque c'est l'univers où il vit.

Le reproche que je formule c'est médiatiquement de prendre toute la place, non parce que le besoin est exprimé par les citoyens, mais parce que sur cette justification l'on peut annihiler les débats essentiels, maintenir une chape de plomb sur les esprits et en plus faire de l'argent.

 

Si la majorité des citoyens 62% pensent que les hommes et femmes politiques sont pourris (87% au FN, 70% et chez les moins de 35 ans ce qui est particulièrement inquiétant) ce n'est pas parce que ils les connaissent, mais c'est par l'image que rapportent d'eux les médias. Leur souci n'étant pas d'informer mais de faire du buz, de la polémique, de vivre et de vider en définitive les poubelles de la république et l'on ne peut s'étonner que dans les thèmes du FN les citoyens se cherchent un éboueur pour la France.

Un jour de mauvaise humeur en 1999 j'écrivais ceci : Nous restons accolés au système mercantile dans lequel se vend mieux tout ce qui est racoleur, scabreux, polémique, et où le voyeurisme a pris le pas sur l’information.

Je vais le redire d’une manière plus primaire qui trouverait sa place dans Charlie hebdo. J’ai déjà mentionné le rôle important de l’information, qui dépasse de loin son seul rôle d’organe informateur. Et dans un monde où l’on se personnalise aussi par leur intermédiaire, à vendre de la « merde » tout le monde veux devenir Caca.  

Mais comment le savoir ?

Une histoire l’illustre. Deux hommes discutent sur un trottoir et s’arrêtent. – « tu crois que cela en est ? – Je ne sais pas. Un des deux mais le doigt dedans et goûte. - Oui ceci en est ! - Et bien on a bien fait de ne pas mettre le pied dedans ! »

Cette histoire illustre la régression où nous sommes, encore contraints aujourd’hui de mettre le doigt dedans pour nous rendre compte quand cela en est afin de ne pas y patauger.

Il me semble que nous y sommes et jusqu'au cou. La démonstration est cette affaire léonarda qui a mobilisé jusqu'au sommet de l'état, remué les poubelles d'une famille comme nous aimons le faire, conditionné à cela depuis tant d'années, libéré toutes les acrimonies avec des rebondissements inattendus telles les déclarations de Copé qui envisage que les étrangers payent leurs soins sur notre territoire et de revoir le droit du sol.

 

Le décomplexé de l'UMP ne sait plus comment accrocher ses wagons à la locomotive du FN, celui-ci doit boire du petit lait et il suffit de regarder les airs ironiques de ses dirigeants.

 

 

 

 

 

 

Rédigé par ddacoudre

Publié dans #critique

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