Faut-il un numerus clausus aux prisons ?

Publié le 23 Août 2012

Numerus clausus dans ce domaine n’a pas de sens, encore moins d’apprécier l’évolution de la population au mois le mois comme nous le faisons de toutes choses pour en retire un commentaire d’évolutions qui n’est ne peut être qu’une discussion « politicienne » quand l’on ne participe pas à la gestion analytique que cela implique pour ceux qui en ont la charge.

Mais voila nous disposons de moyens techniques qui nous permettent d’avoir une analyse au jour le jour si ce n’est pas à la seconde comme sur les marchés financiers, pour autant ceci n’entraine pas la marque d’une évolution interprétable politiquement, tout au plus les politiciens et les médias entretiennent avec leurs jardins « polémique » dans lesquels trop de citoyens cueillent les légumes avant qu’ils soient murs.

Ce ne serait sans importance si derrière les uns et les autres n’imposaient pas leurs solutions réactionnelles et émotionnelles qui la plupart du temps ne peuvent pas être appropriés à une évolution sauf en cas de cataclysme ce qui est rare. Nous utilisons a tort ou raison le terme de crise pour des évolutions qui sont prévisible comme la crise des supprimes qui est l’exemple même de l’analyse réactionnelles aux indicateurs journaliers pour en retirer un intérêt immédiat.

Poser la question du numerus clausus est faire cela.

Peut s’intéresse aux raisons de la monté en puissance de la délinquance et criminalité, de cette démarche il en ressort clairement que son évolution et sociale et économique car les crimes et délits ne sont que sociaux.

Quelques chiffres.

Les crimes et délit sont passés de 1.136 millions en 1970 à 3.579 millions en 1985 soit une évolution de 317%. Ensuite le nombre se stabilise autour de 3.600 millions, avec un pic en 2000, à 3.772millions, et une inflexion en1990 à 3.494 millions, pour en arriver en 2010 à 3 087 454 crimes et délits. http://www.inhesj.org/

Maintenant regardons l’évolution du chômage

Le nombre de chômeurs, 502 milliers en 1970 à 2.500 millions en 1985, soit une évolution de 500%. Ensuite leur nombre oscille autour de 2.600 millions plus ou moins avec deux pics à 3.000 millions en 1993 et 2004, et deux inflexions en 2001, 2.110 millions et 2008, 2.200 millions et une augmentation à 2.880 catégorie A en 2011. 

Il saute au regard sans être un grand analyste la corrélation qu’il y a entre les deux, en tenant compte de l’évolution de la population.

Chacun peut lire que l’évolution fondamentale se situe entre 1970 et 1985. Nous avons là une évolution sociétale dont les grandes lignes sont la fin des trente glorieuses, le passage vers le néolibéralisme (abandon du modèle keynésien) jusqu'à l’acceptation de la loi du marché, et le développement du consumérisme (financiarisation, endettement, croissance par l’offre).

Chacun peut tout de même imaginer que l’on ne nait pas criminel ou délinquant et que des facteurs sociaux y conduisent, et ne pas aborder la lutte contre le crime et délit en prenant en compte cet aspect, c’est s’imaginer que seul le coup de bâton est la solution, ce qui a conduit à définir aujourd’hui ce questionnement : Prisons, faut-il instaurer un numerus clausus ?

 

Ce rapport entre pauvreté et se maintiendra jusqu’à nos jours, ce qui signifie que toutes les mesures de sécurité prises depuis ce temps là et qui se sont accrus depuis 1994 et 2002, n’ont pas reversé la tendance prise de 1970 à 1985. Ceci dit ces chiffres que je fournis ne retracent pas l’évolution de la nature des crimes et délits ni des modifications de comptabilisation du chômage ou des crimes et délits. Ils sont juste une photo pour faire toucher du doigt la réalité des sources de la criminalité et des délits avec la désocialisation, la vie économique et l’incitation aux désirs consumériste.

Ce qu’il faut savoir, c’est que tous les pauvres ne deviennent pas criminels ou délinquants, seulement 1/3 d’entre eux (aptitude à la transgression, étude de Milgram).

Egalement ce qu’il faut savoir c’est que la délinquance et la criminalité n’est pas exponentielle. La structure sociétale crée un creuset nourricier de contrôle interne qui se fait par l’éducation en relation avec l’organisation socio économique et morale, dont l’avènement de l’égologie et de l’individualisme favorisant la loi du marché a profondément modifié les comportements en réajustant ceux-ci à la société qui se développait depuis 1970.

Pour imager cela imaginer un étang avec une population de poissons, celle-ci gendarmes ou pas s’ajustera à la taille de l’étang. Pour nous la criminalité et la délinquance c’est adapté a notre environnement sociétal nous ne mesurons plus que des fluctuations analytiques dont nous faisons une exploitation médiatique électoraliste dans une société qui a versé dans le « sécuritarisme » comme raison d’existence. Pourtant avec ou non nos politiciens avec ou non l’augmentation des lois, des effectifs policiers tout ce que vous voudrez la stabilité que je mentionnais aurait eu lieu c’est un processus d’invariance d’échelle. Leurs actions a seulement permis de répondre à la taille de « l’étang », mais n’a pas apporté une solution puisque nous ne sommes jamais revenu à la situation de 1970.

La réponse des hommes politiques de droite ou de gauche fut semblable à quelques variations comme le rappelle Bauer, par contre le discours de la droite est une ineptie en soit quand elle refuse de prendre en compte les sources de l’évolution de la criminalité et de la délinquance, taxant de laxiste ou d’idéologues ceux qui veulent le faire, alors qu’elle en est idéologiquement le plus grand pourvoyeur.

Certes ils n’on pas plus réussi puisque les facteurs « criminogènes » n’ont pas été supprimés et ils ont été dans l’ensemble incapable de trouver un substitue efficace à la prison. S’il est nécessaire que le manquement soit puni, les moyens punitifs sont primitifs et l’on connait leurs limites et leurs « inappropriations » suivant les manquements en envoyant bêtement leurs auteurs en prison où ils se glorifieront de leurs actions dans un milieu criminogène. Il serait plus judicieux de fixer comme peine l’obligation d’un enseignement où ils apprendront que l’on ne nait pas criminel ou délinquants mais qu’on le devient, et l’intelligence est de réduire, faute de les supprimer, les causes qui y conduisent.

Le « sécuritarisme » a engendrait la peur qui a engendré la dangerosité et le tout nous conduits dans la recherches de boucs émissaires et dans un replie sur soi socialement dangereux pour ne pas dire vers une société « policiarisé » à outrance et dictatoriale ou des politiciens comme Estrosie veulent prendre des initiatives qui en relève, pour ne parler que de lui, car Hollande a du se mettre au discours sécuritaire alors que l’évolution globale des chiffres ne le justifie pas.

C’est cela le sentiment d’insécurité, et c’est contre cela qu’il faut lutter avec une modernisation des peines et nous n’aurons pas besoin d’un numerus clausus.

Sauf que ce n’est pas sur l’intelligence des citoyens que nous nous appuyons mais sur leur désirs d’éliminations du fauteur de troubles, et la peine ne se fixe plus en rapport avec le fait mais par rapport à la peur engendré. En cela nous commettons une entorse aux droits de l’homme, mais qui s’en souci quand il a été une victime et qu’elle demande à la terre entière de participer à sa souffrance. Ne pas tenir compte de cela pour les hommes politiques c’est céder au populisme, et l’instrumentaliser est honteux.

 

 

Rédigé par ddacoudre

Publié dans #critique

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