Le gouvernement pisse sur les manifestants et les médias disent qu’il pleut.

Publié le 8 Novembre 2010

Le gouvernement pisse sur les manifestants et les médias disent qu’il pleut.

 

 

Un gouvernement dogmatique encré sur une activité illusoire d’une loi du marché source de croissance comme s’il s’agissait d’une potion magique à faire boire aux citoyens qui s’en abreuvent depuis  1983 et dont nous devons constater qu’elle nous apporte le déclin programmé de l’Europe

Dans ce conflit sur la retraite, il est encore plus désopilant de vérifier que la perception de la loi du marché pour ce gouvernement est sélective, car le rapport de force qui s’instaure sur la base d’une demande et d’une offre sociale est partie intégrante de la loi du marché, mais bien sûr eux ce n’est pas de ce marché là au sens générique dont il parle, mais celui de la bourse.

 

L’on ne peut donc pas rejeter d’un revers de main le durcissement du conflit présent comme s’il s’agissait d’une saute d’humeur de tradition française

Il est assez consternant de voir au travers des médias et des commentateurs la négation d’une situation qui n’est que la poursuite d’une régression sociale commencé en 1977 poursuivit sous le gouvernement socialiste à partir de 1983 et engendrait par la loi du marché avec toutes ses structures et codifications réglementaires dans le cadre de la libre circulation des biens, des capitaux et des productions.

 

En fait de libre marché c’est un conflit permanant de « guerre » économique ou la logique de la production au moindre coût pour de plus grand profit, fait circuler les capitaux et les production vers les pays où les salariés non ni protection sociale ni retraite pour la plus part.

 

C’est dans l’avènement d’une situation sociale semblable que les pays occidentaux se sont engagés pour être dans les secteurs concurrentiels compétitifs, car technologiquement tous ces pays sont aussi avancés que nous car nous leur avons exporté notre Savoir.

 

Corrélativement il n’y a jamais eu autant de monnaie en circulation et autant de richesse de créer. Naturellement elle est inégalitaire et à creusé ce que nous appelons la fracture sociale et la rémunération du capital financier au détriment de l’emploi et de la rémunération du travail.

 

Pourtant il ne manque pas de voix pour réclamer toujours plus de réduction de charges sociales, simple salaire différé, pour rendre compétitive les entreprises

Or ce sont ces dites charges qui financent notre solidarité sociale et son niveau de prestations actuel. Toutes réductions réduit d’autant les moyens d’actions de toutes les prestations tout en creusant les inégalités sociales qui en découlent en fonction des revenus salariaux, entre ceux qui devrons se contenter d’un régime minimal, vers lequel nous glissons, et ceux dont le revenue leur permettra de souscrire des prestations auprès de compagnies privées.

 

Ce conflit autour de la retraite est un véritable cheval de Troie que pousse le gouvernement.

 

Il est relativement incompréhensible qu’au moment où la côte du président est au plus bas, il décide d’engager cette réforme sachant pertinemment l’opposition qu’elle suscite

Peut-être n’avait-il pas estimé à sa juste mesure, que la haine et la peur sur laquelle il surfe depuis son élection, en faisant s’opposer les citoyens entre eux, cristalliseraient leurs mécontentements sur ce sujet.

 

Ceci étant le gouvernement affiche une détermination inquiétante, il chercherait le coup dur qu’il ne s’y prendrait pas mieux.

Il fait du mensonge une règle de communication que suivent les médias. L’essoufflement de ce conflit est en permanence mis en exergue, alors que sur le terrain cela ne se vérifie pas, d’une manière pour être vulgaire, le gouvernement pisse sur les manifestants et les médias disent qu’il pleut.

Sa quête de recherche de discrédit de ce conflit situe bien l’incapacité de ce gouvernement et son dogmatisme que je rappelais au début.

 

La stupide bagarre des chiffres n’est qu’un élément de désinformation face à une réalité qui se voit sans devoir se compter.

 

Il faut savoir que pour déplacer autant de manifestant il est nécessaire que dans l’opinion le sujet soit mobilisateur et reconnu.

 

De part leurs effectifs aucune organisation syndicale n’à le pouvoir par ses seuls adhérents de réunir autant de citoyens, car même parmi leurs membres certain sont contraints comme d’autres par leur situation individuelle à ne pas participer.

Aussi quand il y a autant de citoyens dans la rue il n’est pas déplacé de parler de succès, ni il n’est déplacé de penser que la revendication est partagé par une majorité silencieuse ;

et c’est cette majorité que le gouvernement essaie de retourner.

 

Cela va peut-être vous surprendre mais dans un conflit la règle de la majorité est une ineptie.

 

Pour saisir mon propos il faut relire le Discourt sur la servitude volontaire de La Boétie.

Les faibles supportent toujours le tyran, ce n’est là qu’une configuration de la soumission au dominant.

Or pour qu’un dominant demeure il faut que la majorité lui soit soumise, c’est une condition essentielle à la pérennisation de son statut, où des organisations sociétales.

Dans notre présent à chaque élection nous désignons par elle notre « tyran », pourtant nous ne nous prévalons pas de l’existence de normes génétiques, mais de la capacité culturelle que nous offre aussi nos gênes en autorisant par l’apprentissage la démocratie.

Dans ses conditions nous ne pouvons pas attendre de la démocratie la décision et la mise en œuvre d’un conflit, c’est toujours une minorité opposé au « tyran » qui la met en œuvre, en l’espèce nous appelons cela l’opposition, et elle est forcément minoritaire sinon c’est elle qui exercerait la tyrannie du pouvoir.

 

C’est ainsi que circule un concept qui est, qu’un conflit ne doit pas gêner d’usager ni générer de troubles, en plus clair cela signifie que l’on peut soutenir ce que bon nous semble pourvu que personne ne prenne les moyens de l’obtenir de ceux qui nous soumettent. Un peu naïf mais efficace avec la répétition médiatique.

 

Un conflit ne reçoit sa légitimité que de la gêne que provoque une minorité d’acteurs agissants face à la majorité silencieuse acquise ou contrainte. C’est pour cela que les gouvernants condamnent les actions contraignantes qui visent la majorité silencieuse qu’elle soit opposé ou acquise au conflit, car cela leurs assurent la tyrannie de leur pouvoir.

Il n’y aura jamais tous les français dans la rue, car nous n’aurions plus à faire à un conflit d’intérêts, mais à une révolte, voire une guerre civile, en ce sens ce gouvernement compte ou est sûr de la soumission de cette majorité silencieuse, ou il est sûr de son organisation anti émeute créer après 1995.

 

En tout état de cause sa cause est perdue car les futurs gouvernants déferont ce qu’il aura fait. Soit parce que c’est l’opposition qui arrivera au pouvoir, soit parce que dans sa logique dogmatique la situation se sera aggravée et il faudra régresser encore plus.

 

Le combat à mener n’est pas là. Nous n’avons plus de vision à long terme recroquevillé que nous sommes sur l’immédiateté, et immédiateté financière qui plus est.

Nous ne pouvons ignorer que la situation présente est le résultat de nos actes passés sur lesquels nous n’avons plus d’actions possibles puisqu’ils n’existent plus. Fort de cela nous devrions être attentifs à nos actes présents qui conditionneront notre futur, sans être assuré que le résultat sera conforme à ce que nous pensons aujourd’hui qu’il sera plus tard.

 

Si notre monde était déterministe nous vivrions dans un monde fini et nous n’aurions pas à nous interroger sur le futur. Or les indicateurs économiques disent que la croissance exponentielle n’est plus là, que la dynamique des emplois de transfert c’est tassé, que la délocalisation va se poursuivre, en clair nous vivons les prémisses d’une mutation existentielle.

Les plus saut nous conduisent vers la régression sociale en restant attaché à un modèle économique essentiellement construit sur la consommation dont nous avons épuisé l’effet du renouvellement des produits jetables ou de durée limité pour assurer une croissance du plein emploi.

 

L’espérance qu’ils mettent dans les énergies nouvelles ne changera rien au niveau de l’emploi car ces technologies trouvent leur mise en valeur marchande plus profitable dans les pays d’Asie ou du Maghreb.

Il y a donc une urgence à trouver une source de richesse complémentaire à celle de la production de biens.

Ce n’est pas que nous ayons épuisé nos désirs de possession, c’est que d’autres pays se sont invités au partage et qu’il n’y en a pas pour tous, c’est pour cela que ceux qui seront les moins disant en bénéficieront, et c’est à cela que nous invitent nos gouvernants.

 

Nous pouvons en déduire que pour produire nous aurons trop de main d’œuvre, c’est déjà le cas dans les pays occidentaux et c’est ce qui rend cette loi sur la retraite stupide en l’espèce mais compréhensible sur le fond car elle est une étape régressive.

 

La situation présente exige de revoir l’assiette des prélèvements car le seul travail ne pourra pas supporter notre niveau de vie, et plus loin encore il faudra revoir le processus de création de monnaie que nous avons mis entre les mains de quelques oligarchies financières.

 

En fait ce conflit n’est que l’annonce d’une révolution économique d’une ampleur plus grande que ne le fut le communisme, et même la répartition plus juste des richesses ne sera pas une réponse si nous ne trouvons pas une autre source inépuisable de richesse pour maintenir une activité socialisante et créative, mais cela exige de regarder plus loin que l’immédiateté et de poser les actes qui construiront aujourd’hui ce futur.

 

Les organisations syndicales pour l’instant, ne jouent que les pompiers en s’arque boutant sur le maintient des acquis, voilà presque trente ans qu’elles n’ont plus de revendications novatrices, pourtant au moins deux ont un ancêtre commun, Fernand Pelloutier, il avait compris que la richesse se trouvait dans le Savoir et voulait instruire les travailleurs, aujourd’hui c’est toujours aussi nécessaire car nous ne l’épuiserons jamais. C’est pour cela qu’il est la richesse inépuisable dont nous disposons, et en faire une source de revenu est moins stupide que d’amasser de la monnaie pour qu’elle se détruise dans des bulles spéculatives.

Paralysé par la pensée unique nous ne sommes pas dans cette dynamique, aussi ce que nous construisons en développant la haine de l’autre ce n’est que la guerre.

 

 

En l’espèce

Rédigé par ddacoudre

Publié dans #critique

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