Le serf du 21 ième siècle.

Publié le 6 Mars 2013

Depuis 35 ans la courbe du chômage oscille inexorablement dans une permanence d’ajustement structurel en fonction des conditions des choix productifs et de la consommation qui les tirent.

A ce sujet nous avons tout entendu, allant d’un tour over indispensable à l’option « complotiste » malveillante d’un patronat qui favorise le chômage pour  réduire les salaires.

Il est bien évident que sans complot sournois la nature structurelle ou conjoncturelle du chômage influence les relations sociales comme celle des salaires et causes biens des problèmes sociaux comme nous l’avons vu dernièrement avec le suicide d’un chômeur.

Nous avons également mis en place tout un nombre des mesures incitatives à l’emploi qui sont pour certaines dans l’esprit surprenantes, quand l’on sanctionne un salarié qui ne trouve pas un emploi alors que nous savons être dans une orientation économique structurelle « destructrice » (ce serait plus juste de parler de redéploiement des emplois) d’emplois.

Depuis le début de la référence à la loi du marché les plus avertis savaient que la compétition mondiale entrainerait l’Europe et les pays qui la composent vers un accroissement du chômage et que nous serions amenés vers une « moyennisation », c’est ce en quoi s’attache, l’actuel gouvernement, réduction du coût du travail contre emploi.

Si idéologiquement, c’est une catastrophe de voir un parti qui se réfère encore au socialisme ajuster à la régression notre société, ce n’est pas mon sujet d’analyser le chômage, ni l’illusion d’un parti qui se croit socialiste.

L’accroissement du chômage qui n’est pas seulement du à l’action du précédent gouvernement mais trouve sa source dans l’ouverture du marché et la répartition des productions vers des cieux plus compétitif et une financiarisation du marché emporte une demande constante  d’emplois qui se répartissent au fil des circonstances et de leurs natures autour de la planète. Tout ceci a donné lieu a un slogan hier avec le PC et aujourd’hui à l’unanimité produire en France, avec cerise sur le gâteau, la dénonciation des licenciements dit boursiers et à la  dénonciation des entreprises qui licencient.

Dans un précédent article j’avais mentionné l’évolution des grands groupes vers des formes seigneuries entrepreneuriales, (http://ddacoudre.over-blog.com/article-le-joule-pour-corriger-le-libertarianisme-qui-cache-des-seigneuries-entrepreneuriales-114768419.html) établissant une comparaison entre nos seigneuries du moyen âge occupant des serfs qui dépendaient de ces fiefs ; et notre situation actuelle ou chacun réclame un emploi dans celles d’aujourd’hui, comme si le but d’une entreprise était de créer des emplois et d’assurer le devenir de ses « serfs ».

Histoire de rafraichir la mémoire des citoyens dont beaucoup l’on lessivé par les JT, je rappelle ce qu’ils pensaient en 1999. D’après une enquête CCA, 1999,  dans la vie de tous les jours les Français disent compter sur leur famille et amis pour 82%, sur eux-mêmes 68%, tandis que seulement 2% accordent leur confiance aux partis politiques

Dans le même temps les Français attendent de l’État qu’il agisse moins pour l’ensemble de la collectivité, mais qu’il prenne en compte la singularité de chaque citoyen.

Pourtant ils attendent de l’Entreprise, considération, restauration de liens sociaux par la convivialité et qu’elle invente des solutions aux problèmes contemporains.

Une manière comme une autre de dire qu’ils sont à la recherche d’une réponse pour eux-mêmes, une réponse à la dichotomie due à la contrainte imposée par la nécessité de vivre une autonomie. Une autonomie dont un des moindres paradoxes est celui énoncé plus haut. C’est à dire que les Français attendent tout d’eux même, sauf de leur propre organisation politique (gestion de la cité, du pays) dans laquelle pourtant ils peuvent exercer leur responsabilité de citoyen.

A chacun de juger à quoi nous avons abouti. Particulièrement avec l’accord salarial signé par le patronat et la CFDT (ANE) qui démontre où se trouve le sens des intérêts de l’entreprise pour  les naïfs de 1999 qui croyaient que c’était le MEDEF qui allait leur ouvrir un avenir radieux.

Trouver des solutions commence souvent par se poser les bonnes questions.

Nous reprochons à une entreprise de licencier quand elle le juge nécessaire.

Pourtant l’entreprise n’est qu’un outil de travail, son but final est d’assurer une production ou service dans lequel un entrepreneur à  trouvé dans l’activité qu’elle met en œuvre le moyen de s’assurer un revenu, d’autres le moyen de voir grossir leur capital et de ne faire d’une production que le moyen subsidiaire d’aboutir à cette fin. C’est le discourt sur la croissance, je consomme pour maintenir une activité qui me donne des revenus qu’un système comptable pompe vers la formation de capital, qui se cherchent d’autres sources de capitalisation en dehors de la consommation dont les initiés savent que l’avenir traditionnel est bouché, pour faire court. Ceci fonctionne grâce à un huilage qui s’appelle la monnaie,  sous réserve qu’elle circule, de sorte que chaque acteur trouve sa place.

Nous vivons de la sorte depuis le fordisme, les masses monétaires se sont accrues par l’endettement et le processus de capitalisation les a rassemblés dans les mains des entrepreneurs puisque telle était la finalité de l’entreprise. Naturellement nous connaissons les disparités qui existent même entre eux et l’on ne peut pas mettre sur le même plan l’artisan et l’actionnaire d’une entreprise du CAC 40.

Si l’histoire sociale économique à constamment opposé les possédant et les prolétaires, leur destin restent interdépendant autour de la notion de travail qui est la pierre angulaire de notre évolution, mais pêche par les réglementations qui  répartissent le produit de la richesse et génère des conflits permanents d’ajustements.

Ainsi notre supposé modernité n’est qu’une relation ancestrale du début du 19 siècle (1804), j’ai évoqué cela également dans un article. Les lois anti trusts ont volé en éclat et les grands groupes internationaux ont tissé leurs toiles et drainent presque toute l’activité annexe de sous-traitants.

C’est dont dans ces conditions que nous entendons tous les citoyens réclamer du travail pour trouver un emploi source de revenus (Ignorant parfois pour certains que par le choix de leurs épargnent ils concourent à la destruction des emplois qu’ils réclament)

C’est la traduction populaire et les politiques de renchérir en promesses, mais qu’en est-il.

Manque-t-on de travail, c'est-à-dire d’un productivisme, c'est-à-dire de la satisfaction de désirs de biens et de services, aucunement, ils sont insatiables. Or nous savons que suivant nos choix ils ne pourront pas être satisfaits, non par manque de capacités créatrices, par manque de capacités productrices, par manque de technologies, par manque de capacités de créations monétaires, mais parce que nos choix se dirigent vers des productions nécessitant des matériaux non renouvelables.

Nous savons tous cela, pourtant nous réclamons à corps et à crie toujours plus de consommation pour créer des emplois qui nous donnent des revenus. Nous réclamons que les entreprises soient pourvoyeuses d’emplois et aient une activité contraire à leur objet.

Je soutiens qu’avoir fait de l’entreprise un outil exclusif de formation de capital, n’est pas mieux que d’en faire un outil de création d’emploi.

Cette dichotomie place, l’entreprise au centre de l’existence humaine et font des humains libres, attachés au libéralisme comme acte de civilisation s’opposant au processus inaliénable de domination, des Serfs modernes qui ont reconstitué une structure primitive (dominant dominé) dont le creuset du libéralisme les avaient émancipé, même si les capitalistes se sont servis du libéralisme pour assoir leur domination dont les groupes « entrepreneuriaux » constituent l’apogée régressive. Alors que nous nous en ébahissons comme le summum de la modernité, comme les serfs du moyen âge étaient ébahis et rassurés par les murailles des enceintes des châteaux des seigneuries qui les asservissait et dont ils retiraient une protection et une maigre autonomie, comme celle que nous laisse aujourd’hui la répartition de la richesse amassé par le processus de capitalisation.

Ainsi la bonne question reste d’où pouvons nous retirer une source de revenu sans « effacer » l’utilité de l’entreprise, dont il faut entendre l’activité de production de biens et services qui découlent de nos existences.

Certain ont émis l’idée d’un salaire citoyen à vie, l’idée semble au premier abord plaisante et même attirer certains regards capitalistes. Normal car nous raisonnons en oubliant constamment, tant cela fait partie intégrante de notre organisation économique, que la comptabilisation est un processus fait pour générer du profit et qui capte comme une pompe, toutes les sources d’émissions ou de redistributions de monnaie, il est donc facile de comprendre que la distribution d’un salaire citoyen à vie serait la corne d’abondance pour eux.

 

D’où une autre question, est-on  obligé de comptabiliser notre économie comme nous le faisons.

La réponse est non, la comptabilisation est un long processus issus de nos relations de domination, (http://ddacoudre.over-blog.com/pages/le-capitalometre-8441227.html) aujourd’hui nous disposons des savoirs qui nous indiquent qu’il n’y a pas un modèle dominant, mais nous savons que ceux qui tirent leur puissance d’un modèle dominant ne l’abandonne pas de plein gré. Nous pouvons donc scinder le marché suivant des critères de solidarités égoïstes, celui de la santé, celui de l’écologie et de la sauvegarde de la biodiversité, celui des productions nourricières vitales, celui des productions durables et laisser au domaine marchand tout ce qui n’est pas essentiel à l’existence humaine.

Aujourd’hui nous pouvons ajuster la monnaie à des valeurs réelles et non suggestives, naturellement, nous savons compter le temps et l’énergie dépensée pour créer un bien ou rendre un service. Tout absolument tout dépend de ces deux critères qu’aujourd’hui nous maitrisons. Les matériaux n’ont aucune valeur qui ne soit pas lié à l’activité humaine. L’or ou le diamant ne vaut que le temps et l’énergie déployée pour les extraire et en faire les utilisations auxquelles se prêtent leurs propriétés physiques.

Si c’est matériaux atteignent les sommets qui sont les leurs ce n’est du qu’à nos relations sociales et aux principes de rareté et non à leur valeurs intrinséques (http://ddacoudre.over-blog.com/pages/la-rarete-est-une-invention-geniale-7886790.html).

Mais voila ce ne sont pas les « serfs » qui ont révolutionné le monde, ils se réfugiaient dans les châteaux comme nous nous réfugions dans les entreprises. Il faut seulement comprendre de ce parallèle que si notre environnement social économique à changé nos gènes qui nous aliènent à notre condition humaine n’ont développé que des paradigmes de dominations et quel que soit l’homme politique ou l‘être salvateur qui s’imposera ou que nous élirons, être un libéral c’est refuser de se soumettre. Il nous appartient donc de rechercher au-delà du culte de la personnalité ou de la starisation que nous imposent les communicants, quel sont les dominants qui nous soumettent ou auxquels l’on s’aliène.

Aujourd’hui ils ne portent pas de nom, ce sont des structures, marché, comptabilisation, entreprise structure auxquelles nous sommes inféodés, est-ce irréductible non, le marché peut être scindé, la comptabilisation réorganisé, l’entreprise retrouver sa vocation productrice et aux hommes à se trouver des sources de revenus dont une des sources indispensables sera dans le futur l’enseignement rémunéré tout au long de l’existence car le travail productif métallurgique se réduira comme une peau de chagrin. Si les citoyens ne l’on pas encore comprit, il y a longtemps que les capitalistes l’on compris en créant d’autres sources de développement en faisant de tout un marché, de tout un métier pour justifier en leur nom d’en retirer un profit avec l’assentiment des populations.

Rédigé par ddacoudre

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