Publié le 29 Avril 2024

RÉMUNÉRER LES HOMMES POUR APPRENDRE.

 

 

 

 

 

 

 

LE DEVOIR D’APPRENDRE : UN MARCHÉ DE L’INTELLIGENCE

Par
DDACOUDRE.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Remerciements.

Je remercie chaleureusement monsieur Bernard CAZEAUX pour l’aide qu’il m’a apportée à la réalisation de cet essai.

Je remercie tous ceux que j’ai usés par mes controverses, et auxquels j’ai fait endurer mes débats contradictoires.

 

Mon essai commence par l’avertissement où le lecteur ou la lectrice trouvera les grandes lignes qui le sous-tendent précédées du résumé synthétique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Introduction.

 

RÉMUNÉRER LES HOMMES POUR APPRENDRE.

 

1/ Rémunérer les Hommes pour apprendre, c’est mettre un pied dans l’incertitude. Mettre un pied dans un monde à inventer, repenser, méditer, concevoir avec le passé pour seul acquis, dans lequel nous devons sélectionner les informations pour un avenir en direction d’un Éden, à la portée des humains. Nous avons un défi à la mesure du nouveau conte fondateur de la Baryogénése, le big-bang. Pas forcément comme je le vois, ce n’est que le mien ! Mais celui qui sera, réellement, et notre aventure pour demain, avec ou sans notre accord. C’est poser les marques d’une aventure qui ne pourront se satisfaire de personnes illettrées, juste efficaces à la tâche.

Il ne pourra pas paraître aussi déplorable que le nôtre aujourd’hui. Dans lequel, pour sortir d’une existence passée que nous avons admise, cruelle, n’avons-nous pas, en développant nos cultures sociétales, érigées et structurées des organisations eugéniques, et répandues, la mort ?

 

L’Homme n’a jamais eu autant de savoirs, de moyens à sa disposition pour le comprendre. Il reste toujours sur la défensive, guère enclin à apprendre si l’on ne l’oblige pas. Il ne fait pas dans l’ensemble la démarche de s’ouvrir au monde, à l’univers, à la connaissance de la condition humaine. Il reste dans son mensonge culturel par nécessité primitivement matérialiste, liée à l’évolution de la planète, à partir de 12 000 ans, caractérisé par la rareté de la nourriture. Cette rareté aura un grand retentissement dans l’évolution des comportements humains qui y sont soumis depuis ces temps.

Pourquoi ne pas forcer la main de l’évolution, en rémunérant les Hommes pour apprendre, afin qu’ils ne rasent pas la planète pour de l’or ou de la monnaie ? Chercher si dans notre arrogance nous ne nous fourvoyons pas dans notre ignorance existentielle. Je vais m’efforcer de m’en expliquer.

 

 

L’actuelle organisation économique fondée sur l’économie de pillage à partir des cités-États en Asie-Mineure reste pour la population occidentale inébranlable. Serions-nous les seuls à détenir la pierre philosophale dans ce domaine, avec, encore, 800 000 ans évalués avant notre prochaine évolution ?

J’en comprendrais mal que l’on vienne dire au nom de l’entreprise que les personnes n’ont pas le droit de développer une autre motivation de richesse en dehors d’elle.

Nous comprenons que les détenteurs du pouvoir, économique, élevé en science économique pour le sacraliser, disent qu’ils n’entendent pas le partager. L’entreprise demeure aussi une arme, une arme de conquêtes, et vise depuis les années 90 à s’approprier le pouvoir politique et constituer un modèle de vie. Une décision politique ne reste pas rationnelle si elle donne le pouvoir, à un plan comptable, qui devient le dominant alpha de l’entreprise, son dieu, pour gérer et analyser la condition humaine laborieuse. Des rivières de sang parcourent encore le monde, pour le faire comprendre, et, que ce soit, le prétexte invoqué, en dessous s’y trouve le motif économique et nous devrions donc déclarer la guerre, crime contre l’humanité. C’est le résultat d’un plan comptable où la vie de ceux qui travaillent est une charge qui sonne la mesure de l’assaut.

 

 

L’entreprise n’emploiera du personnel que si elle y trouve un intérêt, et ce fonctionnement correspond à une finalité établie. L’entreprise a pour finalité de produire des biens et des services, et non de donner du travail. L’entreprise ne peut pas inventer un avenir pour l’humanité, lui donner ce pouvoir conduirait ses dirigeants à supplanter celui du peuple.

C’est aux Hommes à se trouver une autre motivation de revenu sans aucun conflit et modifier le système monétaire subjectif par une valeur humaine réelle et incontestable, l’énergie dépensée pour produire. C’est à eux de s’interroger sur leur devenir, pas à l’entreprise. Ce n’est pas à l’entreprise de fixer les choix de société, quand dans leur majorité les Hommes du monde ne connaissent pas les mécanismes de l’économie. Ils en génèrent, inconsciemment, des valeurs inabouties, subjectives ou consenties dans leurs rapports à l’entreprise, et les prennent pour absolues ou réelles.

Nous devons comprendre que la Liberté ne révèle qu’une chimère qui cache la recherche, du désir de l’Homme dominateur, en l’absence du géniteur alpha animalier. La compréhension des contraintes dans lesquelles nous enserrons notre corps et notre esprit reste indispensable, plutôt que continuer d’entretenir avec l’entreprise des rapports de maîtres à esclaves. Où, quand le maître disparaît, l’esclave cherche à qui se vendre. C’est un signe que bien des Hommes du monde ne sont pas sortis de l’enfance géologique et ont besoin d’être nourris. Si l’entrepreneur donne 100, à un salarié pour produire du lait, il le revend au salarié qui est devenu un client, à un prix de vente trois fois supérieur au salaire reçu pour le produire. La population mondiale vit ainsi, et réclame que l’entreprise leur offre des emplois.

 

Nous désirons être des dominants pour n’être que les serviteurs d’une contrainte imposée par la rareté. L’important, ce n’est pas de devenir maître ou esclave, ce ne sont que des mots. C’est surtout devenir des Hommes communicants, capables de se prendre en charge, et d’innover. Une aide apportée par l’instruction, la connaissance, et le savoir que nous découvrons et qu’il n’est pas acquit à jamais. À chaque naissance, nous le renouvelons dans une démarche culturelle indispensable. Nous devons y consacrer des années d’apprentissages, pour ne pas dire la vie. C’est si difficile que nous préférons utiliser un langage rapide et universellement connu, les armes, quand nous restons sans aucun mot pour discuter et soutenir un débat, alors nous générons nos maux.

 

Une définition conçoit que l’homme est un être économique, l’homo-œconomicus, un être rationnel motivé par son seul profit, coût/avantage, pour effectuer un travail par la cueillette et la chasser.

Cette extension de la définition de l’économie nous conduirait à dire que notre univers est un univers économique, si chaque association atomique, et ce qui en découle exigent un coût énergétique d’association. Ce ne serait pas absurde de dire que l’univers paraît économique en la présence d’un perpétuel échange. Ce n’est dû qu’à notre observation d’y trouver un rapport, coût/avantage.

Redéfinir notre monde sur cette base se justifierait et nos relations affectives et sociales deviendraient économiques, ce qui ne changerait rien à leurs qualités. Très vite, nous verrions apparaître une nouvelle définition de notre activité productrice, pour que ceux, qui justifient au travers d’elle l’exploitation des tiers, puissent le réaliser. Les colonisations l’ont réalisé en soutenant apporter la civilisation. C’est l’exemple de ma métaphore sur la production du lait. Nous changeons derrière les échanges économiques, l’ancestrale économie de pillage qui s’y cache, et nous mesurons la valeur du pillage par le commerce extérieur.

 

 

L’organisation économique ne peut qualifier l’humain. Elle reste seulement un moyen de parvenir à la réalisation de la production, et à la satisfaction de nos besoins et désirs humains. À la fois, nous pouvons nous épanouir socialement, quand c’est concevable suivant les tâches à accomplir.

Chaque Homme songe à un rêve absolu, s’il y songe, c’est qu’il accommode des informations concevables, sans cela, ce serait impossible. La difficulté vient de l’imperfection du sens des mots avec lesquels nous le définissons pour exprimer le désir émotionnel auquel il correspond.

Ce rêve, quand nous ne prenons ni le temps ni les moyens pour l’ériger, nous est vendu à leur place des mensonges compensatoires, qui nous empêchent de voir que nos rêves demeurent accessibles.

 

Aujourd’hui, le rêve le plus répandu demeure celui qui obsède depuis des siècles les Hommes, c’est devenir fortuné, en accumulant, ce à quoi les Hommes ont donné de la valeur subjective, de la monnaie. Nos opinions ne disent pas que chacun voudrait pouvoir vivre sans avoir à travailler, vivre dans une Jet-société, retrouver une forme d’Éden. Ce rêve-là, aujourd’hui, avec l’aide de la technologie, de la recherche scientifique et de la possession des savoirs pour le maintenir effectif, entre dans les hypothèses concevables. Il exige d’apprendre, et de maintenir en l’état la technologie pour l’atteindre sans fragiliser l’existence par notre dépendance et conserver une activité indispensable et rémunératrice. Tous les jours, nous recherchons un emploi, où nous vendre sur le marché de l’emploi, plutôt qu’acquérir des savoirs rémunérés pour parvenir à un monde où le travail reste une nécessité, et non un moyen d’enrichissement. Acquérir les savoirs ne peut dépendre de la bonne volonté des Hommes motivée par le mercantilisme. Cette motivation primitive peut être dépassée.

 

Notre économie repose sur l’instauration de modèles simplifiés de millions de décisions indépendantes, prises par les individus organisés pour nous répartir des biens rares, et effectuer un choix parmi ceux-ci et s’enrichir par la consommation humaine. Ces biens rares résultent de l’évolution de l’accroissement de la population et du manque de nourriture vivrière au cours du néolithique. C’est l’économie de rareté.

Cette organisation économique s’est développée au fil des siècles par d’innombrables penseurs, découvreurs, entrepreneurs et acteurs qui exerçaient dans des cadres sociopolitiques multiples. Nous pouvons aisément comprendre qu’opter pour le modèle structurant l’activité économique en retour fixe un cadre rigide des modèles sociaux difficilement réformables. Cette contrainte nécessaire, imposée ou volontaire pour produire demeure depuis des temps immémoriaux, le creuset dans lequel les possesseurs de capitaux, historiques ou financiers vont s’enrichir.

Anciennement, les possédants étaient les maîtres avec serviteurs et esclaves à leur disposition. Nos rapports au travail n’ont pas changé, si nous ne l’appelons plus le maître, il est devenu le patron, l’employeur, le chef d’entreprise, l’entrepreneur. Le serviteur s’appelle, salarié, depuis 1804 et l’esclavage est interdit.

 

Ce constat ne permet pas d’affirmer que l’économie crée le social comme l’idée s’est répandue. Certes, il l’imprègne et l’empreint, en ayant bâti des dépendances structurelles à l’égal de nos désirs psychiques, à moins d’analyser que le conflit fait partie intégrante de l’activité sociale.

 

2/ La notion d’économie moderne apparaît au 17 siècles. L’on ne peut pas soutenir que cueillir ou chasser sa nourriture soit de l’économie. Tout le vivant demeurerait donc économique, puisque les animaux et les plantes se nourrissent en cueillant ou en chassant. Nous restons devant un glissement idéologique libéral au travers de comportement inné, l’exploitation de l’Homme par l’Homme.

 

L’histoire humaine permet de l’appréhender, nous pouvons étudier pour la voir confirmée avec l’écriture. Celle-ci a laissé des traces écrites, pouvant être relues, recommentées, et employées pour servir l’avenir. Elle nous renseigne sur la vie socio-économique et politique déiste, à partir de 3 000 à 3 500 ans av.-J.C des cités-États en développement.

ET nous comprenons qu’en l’absence de contes fondateurs, autres que ceux racontés par les vainqueurs, leurs utilités sociales, se dogmatisent. Nous avons attendu pour observer l’évolution explicative d’historiens, le 19e et 20e siècle. Elles apparaissent en association avec le développement de sciences, comme l’archéologie. Les contes et mythes deviennent, alors, de pseudosciences référentielles empiriques, en lesquels 80 % de la population mondiale leur accorde un crédit.

 

La plupart des humains s’accommodent de celles scolarisées de base, faite pour se situer dans les temps de la condition humaine culturelle. Aujourd’hui d’utilité insuffisante pour accéder à la complexité du monde, elle véhicule encore des légendes et du folklore.

L’histoire ne dépend que de ce que nous retrouvons comme traces archéologiques et des écrits parvenus jusqu’à nos jours. Avec les techniques d’enregistrement et du monde filmé depuis le 19 siècles, nous profitons d’une quantité d’informations historiques titanesques. En bénéficier nous permet de mémoriser les grandes mutations ou évolutions fondatrices de notre monde contemporain.

Nous ne pouvons pas l’apprendre dans le temps obligatoire consacré à la scolarité. Nous nous trouvons avec des populations instruites et avec un savoir sociologique et historique pauvre, par une évolution technologique trop rapide, et d’un encodage relationnel devenu un code complexe d’initiés.

Du fait d’être submergé par une information dantesque inaccessible dans sa totalité, par le manque de temps pour lire, l’écouter dans son entièreté. Le métier de journaliste, rapportant ses informations, nous ramène vers la fin, du 19 siècles. Aujourd’hui, il est devenu médiatique, il représente une force politique d’information partiale. Elle exige de s’instruire pour trier dans une désinformation importante. Dans les médias, les communicants flirtent avec le mensonge et la manipulation, une difficulté supplémentaire, si l’on demeure trop ignorant, pour ne pas avoir plus appris que l’obligation imposée.

Cette prolifération, d’idées ou d’œuvres qui circulent, conduit à masquer des originalités en restant accolé au système mercantile. Il s’y vend tout le racoleur, le scabreux, la polémique et le voyeurisme a pris le pas sur l’information. Ce genre-là nous fascine, comme par le passé, quand s’y confondent la critique et le dénigrement ?

Par leur vie, des Hommes ont payé un lourd tribut, pour nous en sortir, afin que par l’intelligence nous restions aptes à distinguer, nommer et comprendre l’information que nous recevons du monde vivant.

Pour ne plus nous complaire à fabriquer des morts, nous délectés de l’odeur des corps, au point de nous en divertir, certainement quelques siècles paraissent encore nécessaires à l’enrichissement de l’intelligence.

Je ne veux pas méconnaître la violence ni croire que c’est en l’interdisant qu’elle va disparaître. Si notre éducation tend encore à mettre en exergue nos caractères de nécrophages, c’est que nous avons dû nous égarer. La première exécution d’un voleur par la guillotine eut lieu en place de grève le 25 avril 1792. La foule, accoutumée depuis le moyen âge à des supplices beaucoup plus « raffinés », se montra déçue de la rapidité du procédé.

 

Pour conclure cet essai, je ferai un pari sur le futur des progrès de notre « intelligence cérébrale », d’un cerveau transcripteur sensoriel doté d’une capacité psychique extraordinaire pour développer une nouvelle richesse.

La découverte de l’imprimerie a marqué une étape importante dans la diffusion du savoir et de l’information. À son instar, j’imagine que la connaissance des sciences de la physique, la mécanique quantique, va marquer une autre étape dans le développement sociétal de notre civilisation. Beaucoup de nos relations seront à réexaminer ou à « requalifier » sous son auspice, inventées d’autres mots. Si la théorie du chaos permet d’exploiter la plus petite donnée économique, elle peut nous permettre d’en mesurer son incidence à très long terme. Elle permet d’envisager sur notre existence un regard à la seule mesure de notre intelligence, avec les moyens de nos perceptions sensorielles. Cela nous conduit à créer un enseignement général à destination des adultes, tout au long de l’existence, sans attendre quatre cents ans pour le mettre en pratique. Cet engagement demandera le même effort qui a suivi la découverte de l’imprimerie, et la maîtrise de la durée du temps. De telle sorte qu’en finalité apprendre devienne un plaisir. Et non une souffrance, comme celle à laquelle nous avons réduit nos relations vitales avec le travail par cupidité. L’unique raison reste que le savoir est l’élément dans lequel baigne notre nature culturelle apportée par l’évolution. Nous devons parcourir l’existence, à l’échelle de la durée de l’espèce, chacun sachant y prendre au quotidien, à travers des mots qui définissent l’humain et son monde, le plaisir d’y appartenir.

 

Tout ceci commande d’être convaincu qu’il existe, et survient un moment où nous découvrons que tout absolu que nous concevons s’écroule. Nous devons nécessairement comprendre alors que quelqu’un qui dispose d’une certitude absolue peut se suicider, il est existentiellement déjà mort. S’il vit, c’est un mort-vivant, qui ne pourra plus rien apporter au monde, hormis sa destruction, pour vivre, il ne peut développer que la mort qu’il porte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

AVERTISSEMENT.

 

 

1/ Fréquemment, nous entendons des personnes dire de leurs congénères, « Ils pètent plus haut que leur cul ». Certes, c’est un tantinet vulgaire, et certes efficace comme définition pour remplacer avec humour le narcissisme.

L’Homme en découvrant ses aptitudes, ses capacités s’est installé en maître du monde, illustre le produit de grand nombre de dieux. Ces mêmes capacités l’ont poussé et entraîné en levant les yeux à comprendre son monde, et le décrypter en tant qu’être à part entière de l’Univers l’enveloppant. Nous ne l’avons pas encore tous admis d’en être une totale partie en une espèce.

 

Des hommes ont consacré leurs temps à comprendre le fonctionnement de cet Univers, et ils nous ont laissé des traces de leurs quêtes par un savoir que nous précisons sans relâche.

Aujourd’hui, leurs traces nous donnent les ou des clés pour concevoir, y appartenir, voire y voyager.

Par là, nous avons mis en évidence que notre propre existence est régie par des règles naturelles et que nous ne pouvons plus les négliger. Nous savons qu’elles se préciseront encore, sans parvenir à connaître l’ordre sous-jacent absolu. Leur validité n’en demeure pas pour autant toujours conditionnée à la compréhension et aux définitions que nous en avons données dans la limite imposée par notre condition humaine. Elle nous pousse à établir un monde que nous conjecturons maîtriser, et nous percevons qu’un univers objectif infini existe, auquel nous n’avons pas accès, comme nous le formulons.

 

Chacun dispose d’une vision du monde à partir de ses savoirs, retenu, oublié, mal compris, ignoré, imaginé et vécu.

Chacun d’entre nous a refait le monde dans les soirées entre amis avec ces acquis individuel et à la fois partagé, conformément à notre condition humaine spécifique et similaire au vivant.

C’est à cela que je me livre, en ayant retenu l’importance du développement de l’intelligence. Je vais essayer de le faire partager, sur la source de lois de la physique que j’ai retenue. En exposant comment pouvons-nous développer une nouvelle richesse en rémunérant tout au long de l’existence les Hommes afin d’apprendre ?

Mon essai sera sous-tendu par ces lois. Non comme des lois qui expliquent tout. Elles nous aident seulement à plus de compréhension, et relèvent de notre regard et de notre technologie et restent attachées à notre structure cérébrale. Elles forment notre activité culturelle, qui véhicule un grand nombre de valeurs mystiques et imparfaites, issue de nos représentations nées du conflit nominal permanent de l’inné et du culturel. Elles offrent le caractère de crédibilité de valeurs scientifiques réfutables, pour être traduites dans un langage strict universel, les mathématiques. Ce langage s’offre aujourd’hui à la critique et donne lieu à des débats philosophiques. Le langage employait, par l’homme-médecine Navajo, le Hopi, le moine tibétain ou l’Aborigène australien, les introduisait dans un paysage de connaissances ancestrales que nous avons apprécié, béotien, par ostracisme ethnocentrique.

 

Je conçois que les « Forces ou énergies ou flux » qui composent l’Univers combinent toutes choses. Nous les assemblons, sans pouvoir encore en définir certaines, et peut-être ne jamais accéder à l’indéfinissable.

 

En observant les lois que nous connaissons de cet univers pour nous, comprendre et nous découvrir devient plus commode. Cet effort intellectuel consiste à s’observer en tant qu’être, ces forces, restant dans ces forces, et le produit de ces forces, et pas seulement soumis à ces forces.

Si l’univers transporte une information depuis son origine, nous devons envisager que nous sommes dans cette information, une information, façonnant de l’information, et pas seulement, soumis à l’information. Difficile d’expliquer que ces forces, qui nous ont créés, nous ont donné les moyens de les concevoir. Également, il est compliqué de concevoir toutes celles qui forment le vivant et l’univers dans lesquels nous retenons celles qui nous correspondent et demeurent accessibles au psychique singulier de notre espèce.

Fondamentalement, la nuance modifie l’image, la représentation que nous pouvons avoir de notre « monde cérébral » à partir du « monde sensible ». Qu’au lieu d’y être seulement soumis, qui peut être interprété comme une condition irréversible, nous resterions sous condition de la connaissance de l’organisation de ces forces, de cette information. Nous serions un Être « conditionnel », conditionné et capable de le comprendre et créer les conditions de son évolution.

 

Quelques-unes de ces lois mises en évidence par des scientifiques sont :

1° — le deuxième principe de la thermodynamique qui postule que tout va de l’ordre vers le désordre. Et la théorie du chaos qui indique qu’il est ordonné par cycle.

2° — le principe de l’incertitude d’Heisenberg, la relativité générale d’Einstein (qui exclut l’incertitude).

3° — l’état quantique de notre Univers en dilatation (qui inclut l’incertitude), est-il la réalité d’une information, ou produit d’un imaginaire humain. Sujet d’actualité avec la théorie de la supra-gravité comme des supers cordes dans la recherche d’une Loi potentielle d’unification, qui fait toujours l’objet d’études ayant nécessité la construction d’accélérateurs de particules.

Dont le paradoxe de Schrödinger, mettant en évidence une frontière au passage directe entre la mécanique quantique et la matière atomiste et la physique classique. Ainsi que la matière organique, qui nous compose en nous interrogeant. Comment pouvons-nous quantifier des informations quantiques qui donnent la matière ? Que pouvons-nous retirer du phénomène de « décohérence » 1, ou pour nous don d’ubiquité pour pouvoir vivre deux histoires de vie qui n’interfèrent pas ?

4° — le noir cosmologique, dont les chercheurs sont de plus en plus convaincus qu’il est constitué de quelque chose, « Les Wimps ». 2

Je laisse volontairement de côté les ondes électromagnétiques 3 produites de deux théories distinctes que J.C. Maxwell a unifiées pour fixer les bases de l’électromagnétisme. Sa théorie a permis d’élucider la nature des ondes radio de la lumière des rayons X et Y.

 

aujourd’hui, nous ne pouvons pas sérieusement concevoir être tenus en dehors de ces lois. La longueur d’onde de notre regard nous donne accès à un monde différent des ultra-violets ou des rayons X et de celui de certains animaux.

C’est en tenant compte unilatéralement de ces lois que nous pouvons, observer, que certains de nos comportements s’y conforment. Au travers d’elles, les Hommes paraissent à la fois des êtres analyseurs et synthétiseurs, des décodeurs et des encodeurs, individualistes et collectivistes, qui forment un ensemble inséparable. Ceci invalide l’idéologie individualiste, car aucun élément n’a de valeur pour rester seul.

Nous sommes aussi des êtres connaissant la difficulté d’accéder à la « synthèse finale », « à la compréhension finale », « aux raisons de cet univers » dont nous mesurons et cherchons les limites. Tout cela, comme nous nous livrons à la recherche d’une loi d’unification citée ci-dessus pour comprendre notre Univers.

 

La distinction entre le naturel et le culturel est purement convenue. C’est une évidence, cela résulte d’une impression à considérer que nos innovations, donnant lieu à des réalisations, échapperaient à la « nature » à ses « forces ». Elles permettent de réaliser des assemblages ou des combinaisons, par une quantité innombrable de connaissances, d’inventions, de savoir-faire résultant de notre environnement que nous nous transmettons.

 

2/ Purement convenue, en l’absence de décohérence entre les deux. Cette opposition ne donne pas une valeur nulle, en l’absence d’une loi d’unification que nous n’avons pas encore définie.

Nous pouvons le comprendre par la capacité combinatoire de la pensée associative dont notre cerveau est doté. Lorsque celui-ci reçoit les informations envoyées par les cellules de notre organisme, qui ont enregistré une ou des perturbations de son environnement, notre structure cérébrale commande les comportements qui satisferont à cette ou ces perturbations. Toutes choses matérielles ou abstraites prennent corps par projection de la pensée symbolique, lorsque les événements favorisent leurs émergences, en perturbant notre organisme, tout en ayant conscience de la limite de nos perceptions. Par des moyens techniques, nous avons mis en évidence certaines lois que nous ne pouvons pas contester, qu’elles ne soient pas issues d’autres choses que de la perturbation de notre organisme que décrypte le cerveau. Toutes ces perturbations sont liées à des événements environnementaux dont nous ignorions tout, il n’y a pas si longtemps. Ce culturel que nous définissons appartient entièrement au naturel, il se trouve dans l’univers, et celui-ci l’a constituée, dans une structure innée qui favorise l’aptitude à l’adaptation.

Nous faisons cette distinction entre l’inné et l’acquis, quand notre regard, par sa structure, sa forme et sa nature, est limité. Il donne au cerveau les images de notre monde sensible 4 que celui-ci redistribuera à tout l’organisme.

Par nos concepts conditionnant notre représentation du monde, nous considérons comme naturel ce qui existe en l’état dans la nature. À notre échelle, le naturel se manifeste par des régularités observables, la vie, la mort, la pensée, et diverses adaptations de transmission agroalimentaires, comme le lactose, etc.

Cela ne tient que pour exister, nous sommes exemptés, dispensés de connaître, de comprendre et d’établir des repères, des millions d’humains ont vécu sans connaître l’univers. Nos repères lient nos compréhensions normalisatrices, régulatrices de l’émergence d’un Homme qui se dit créateur. Pour exister, nous n’avons pas besoin de comprendre notre monde sensible, c’est « l’État que nous qualifions à tort ou en raison d’animalier ». Peut-être cela relève-t-il aussi du fait d’une approche eschatologique de l’Homme créé. 5 Ou à notre ignorance due à nos difficultés à retrouver, ou à, vouloir chercher le « réel » dans l’image que nous en construisons, dans notre reflet.

Pour penser autrement, c’est être convaincu que l’Univers permet toute chose que nous inventons. Il nous permet la voiture qui ne nous paraît pas issue de l’univers, en disant la créer, sans ignorer que la planète nous fournit les matériaux nécessaires à de tels assemblages. Comme pour un axiome, nous pourrions dire que tout événement est déterminé par ceux qui l’ont précédé.

 

Force est de constater que l’univers autorise des formes bien plus complexes, telles que nous les humains ou un flocon de neige, dont la structure complexe n’apparaît pas à notre regard. L’univers n’a aucun besoin de voiture pour se déplacer, cet outil apparaît inhérent à nos contingences humaines planétaires. Avec une force de gravitation plus faible, nous nous déplacerions sans des véhicules, où bon il nous semble. Nous n’aurions, sous ces conditions pas créées des véhicules, les volatiles n’auraient pas besoin d’ailes, et notre monde serait tout autre. Comme avec une gravitation plus forte, nous aurions réalisé dans ces conditions peut-être d’autres innovations.

Par nous, l’Univers sous-tend les créations que nous réalisons, et elles apparaissent comme le produit d’un empilement d’événements successifs. Nous ne naîtrons pas au volant d’une voiture, de la même manière que notre planète n’est pas apparue spontanément.

Bien sûr, en l’état, cette voiture n’est pas codifiée dans nos gènes. Elle le reste dans la capacité combinatoire cérébrale projective qui va associer l’inné et l’acquis, besoin de se déplacer sans effort. Elle se transmet par l’apprentissage, et par l’information que nous nous enseignons des uns aux autres pour la concevoir, et détermine d’autres événements.

À un moment donné, les comportements culturels vont constituer la source d’un ajustement vers une évolution en passant dans l’inné. Ils doivent pour cela être reconnus comme une exigence vitale ou nécessaire pour notre adaptation à l’environnement, telle l’adaptation au lactose.

 

Le culturel doit se regarder comme autant d’essais que nous pouvons concrétiser. Nos réalisations en dépendront et ne dureront qu’en fonction de leurs capacités à subsister. Aussi longtemps qu’elles demeureront les constantes d’une élaboration de nos capacités créatrices, dans un système d’évolution universel. Le culturalisme favorise et facilite l’adaptation, l’acculturation, la régression, la progression, ou son suicide, capacité à une structuration de porter son auto-destruction donnant à la matrice culturelle toute son importance dans notre développement.

 

À partir de là, nous pouvons regarder le culturel comme un événement en soi, issu de l’univers au cours de la formation de la planète Terre, pour assurer la survie de toutes les espèces dans leur ensemble. Cela comprend le monde végétal, et favorise l’évolution, dont nous ne sommes pas les dépositaires exclusifs de ce processus.

 

Par événement en soi, j’entends toute l’activité qualifiée de culturelle qui constitue dans son ensemble un événement holistique.

Cet événement reste capable d’interaction comme l’activité météorologique et l’activité tectonique qui demeurent des événements particuliers que nous différencions et qui appartiennent à un tout. L’utilisation du mot culturel devra toujours être interprétée et comprise ainsi.

 

3/ Des chances existent dans cette perspective pour que certains de ces essais s’inscrivent dans nos gènes ou dans le substrat de leur origine, leur quantum quantique, sur des périodes géologiques. C’est quand l’environnement, le mouvement, la nature, Dieu, la conscience primordiale, l’indéfinissable, l’ordre sous-jacent, la méconnaissance les retiendront. Comme une modification nécessaire à notre adaptation, sous quelques appellations que ce soit suivant nos cultures.

Un chercheur américain a soumis des mouches drosophiles à de constantes disparitions de leurs œufs. Les mouches traitées produisent des œufs plus résistants.

Dans nos schémas abstraits, nous sommes soumis aux tensions (stress) de l’existence exo-biotopique, extérieure à son biotope naturel. Rien ne nous garantit, par les informations ou les événements vécus, que notre descendance devienne plus résistante ou plus fragile. Notre évolution technologique nous ayant permis d’échapper aux rythmes biologiques, en fonction de la durée de cette échappatoire, une incidence se dévoilera en bien ou mal.

 

Si j’ai pris l’exemple choquant de la voiture, c’est pour souligner que dans notre logique humaine cela est inconcevable qu’une innovation culturelle puisse affecter le biologique. C’est là, une partie de notre problème. Nous regardons l’univers, à travers notre logique humaine, culturaliste 6 par son histoire déiste, et nous savons par les sciences qu’il en est autrement, ce qui n’empêche pas les créationnistes et les évolutionnistes de s’opposer.

 

Pourquoi ?

À l’échelle de la durée de notre vie humaine, de percevoir ou d’admettre notre développement intellectuel comme une évolution que nous vivons en direct nous est particulièrement difficile. Nous devons là, distingués, être l’acteur participatif d’un potentiel en émergence, et penser ou être l’auteur de sa source. Nous vivons dans l’information. Opposer à cela une responsabilité humaine est une ineptie. Comment pouvons-nous être responsables d’une existence dont nous sommes seulement les acteurs ? Nous savons que cela permet de se dédouaner de nos actes, ce serait une erreur catastrophique, qui nous ramènerait à l’état animalier primitif. S’il nous dirige, nous avons établi des paradigmes acceptables.

Sans corrélation entre des événements, soutenir que le « culturel » est ce qui s’ajoute à la nature serait avoir trouvé le premier cas d’une non-corrélation dans l’univers. Notre « culturel » n’imprègne pas toujours héréditairement et systématiquement nos gènes, qui se reproduisent par l’apprentissage 7 comme une régularité dynamique qui influe sur notre évolution biologique et psychique (psychosomatique) suscitant cet événement. L’organe ayant en charge la codification de notre monde sensible « culturel » est le cerveau.

D’une certaine manière, nos sens enregistrent les événements extérieurs qui conduisent à la recherche de toute « nourriture » (au sens d’informations aussi) nécessaire. Ils permettent au cerveau de concevoir nos besoins, en réponse aux informations intérieures qui commandent à notre organisme de vivre.

 

Cette distinction convenue du culturel s’appuie aussi sur le qualificatif d’apprentissage donné à une fonction consistant à se communiquer, s’enseigner l’usage de nos aptitudes 8 stimulées par les événements environnementaux.

L’inverse signifierait que de manière instinctive nous portions tout notre « futur, avenir » déjà élaboré, déterminé dans notre inné primitif.

 

Ce futur l’est certainement, sous une autre image, une idée autre que notre vision de la destinée soumise aux erreurs de la définition de nos projections.

Il l’est, soustrait à notre compréhension. Nous devons pour le comprendre, le décrypter, réunir et assembler les pièces détachées de « la connaissance et du savoir » que nous découvrons, sans nous imaginer atteindre le but. Exemple, les machines à calculer donneront toujours une décimale, tant qu’elles auront de l’énergie pour calculer.

 

Nous en prenons conscience au fur et à mesure en sélectionnant les pièces de ce puzzle qu’est la vie, et nous savons que la pièce théâtrale finale est jouée (la mort).

Ce futur, nous le portons dans la capacité de modélisation du plus petit élément infinitésimal qui, associé à d’autres, donnera la perception de l’image future. Nous savons que le futur n’est qu’une capacité de projection cérébrale, dont la réalité repose sur la perception de la durée du temps en fonction de la vitesse à laquelle tout se déplace, suivant trois flèches. 1 / La thermodynamique, le sens dans lesquels l’entropie croît. 2/ La psychologique, la direction suivant laquelle nous sentons le temps passer. 3/ La cosmologique, la direction du sens dans lequel l’univers se dilate. Extrait d’une brève histoire du temps. Pages 185 à 197. Nous n’avons toujours pas pris la mesure de leurs incidences sur nos comportements, hormis celle de la durée du temps.

Le culturel complète le naturel, et en résulte de l’information produisant de l’information. C’est une information qui se différencie par des fréquences ondulatoires. Si nous avions une vision aux rayons X, nous ne serions que des os s’articulant activement, avec la matière organique qui les enrobe, sans la voir. Dirions-nous que les perceptions du squelette qui ressent les conséquences de la matière organique qui l’enrobent sont culturelles ?

Un squelette, qui par cette vision constaterait la perte de son bras, conduirait inévitablement à la mort de l’être vivant squelettique, par l’ignorance d’une réalité qu’il ne perçoit pas. Ce dernier, ne se connaissant qu’en l’état de squelette, n’aurait pas normalisé un décès dû à une hémorragie.

Cet exemple permet de comprendre qu’au-delà de nos perceptions sensorielles actuelles, notre organisme peut contenir et recevoir des informations, qui ne nous sont pas perceptibles, et que nous supputons, en essayant d’en donner une définition. Elle inclut forcément celles que nous ignorons, qui nous influencent, et constitue l’incertitude et l’aléatoire de l’existence.

 

Naturellement, ce n’est pas inconcevable de soutenir qu’une partie de l’activité humaine puisse se qualifier de culturelle. Pourvu que cette définition ne conduise pas à une dissociation de l’être, et que nous ne refassions pas d’une origine animale, une espèce déifiée à la ressemblance de son créateur dont elle ignore tout.

 

La question reste ouverte en disant que le culturel est un « événement en soi ».

 

1«Si l’interférence entre deux histoires est nulle, on dira d’elles qu’elles décochèrent».

Murray Gell-mann. Le Quark et le Jaguar. Éditeur Flammarion. 1997. PP.170 à 175.

 

2 Note de l’auteur. Particules imaginées par les physiciens pour expliquer la masse manquante. L’autre étant composée par des neutrinos à entre 0,1% et 18% de la masse de l’univers.

3 Note de l’auteur, l’usage des ondes ont fait l’objet d’étude au travers de leur usage d’armes militaires à partir des années 60, dans notre usage au quotidien nous les trouvons du radar antivol de 0,1 watt au micro-ondes de 1500 watt au gros émetteur hertzien existant de 3200 milliards de watt. Certains effets des ondes de basses et très basses fréquences de rayonnement non ionisant peuvent modifier le processus physico-chimique qui régit le métabolisme endocrinien. Différentes études ont mis en évidence des atteintes biologiques insidieuses au niveau du cerveau, des yeux, de la thyroïde, du cœur, des testicules.

«Dans la recherche d’un nouveau traitement de l’épilepsie, Michael Persinger étudie l’effet sur le cerveau de champs électromagnétique, engendrés par de petites bobines disposées sur les côtés d’un casque. Un domaine presque vierge ou bien peu de neurologues se sont aventurés jusqu’ici, et avec lequel Michael Persinger voit une ouverture sur un nouveau type de traitement de l’épilepsie. Pour sa thèse il a fait subir à des souris nouveau-nées des champs magnétiques en rotation. Il constate des modifications de la sécrétion de mélatonine, une hormone impliquée dans la régulation des rythmes biologiques et des émotions. D’autres chercheurs reproduisent ses expériences et confirment. » Science et vie. N° 932. Mai 1995. P 82.

4 Note de l’auteur, il est d’usage d’appeler le monde sensible celui que nous voyons de part nos sens où avec les outils qui les suppléent par rapport au monde «objectif » celui qui est, et que nous ne connaissons pas.

5 Le seigneur Dieu prit de la poussière du sol et façonna un être humain. Puis il insuffla dans les narines le souffle de vie, et cet homme devint un être vivant. (Genèse 2/7).

6 Néologisme de l’auteur, Culturalisé = dépendant de la culture. Ainsi en faisant un verbe du mot culturel, je lui accorde la capacité d’action, d’agir que nous lui reconnaissons sous les termes d’interaction, de rétroaction.

7 Processus actif d’adaptation.

8 Trait stable et permanent que l’on trouve chez tous les individus, mais à divers degrés.

4/ Je ne crois pas, et cela me paraît évident que nous ne couvrirons pas la planète ni de béton, ni de voitures, ni de produits toxiques. Cela, à cause d’une mécanique qui nous échappe et par laquelle se manifestent toujours des êtres plus « intelligents » que d’autres, pour jalonner leur époque, et alerter le monde 9. Malgré cela, certaines toxicitures, pour être résorbées, des siècles sont nécessaires.

L’époque des scientifiques de toutes les nations est proche, et ils ne resteront pas éternellement alarmistes, naturellement je ne pense pas à ceux qui suivent leur maître financier ou idéologique. Ce n’est pas là, la marque du hasard, c’est de celle d’une espèce dont l’événement culturel génère ses propres éléments qui concourent, à son évolution. Toute cellule qui prolifère produit des déchets, ils entraînent sa destruction, si elle ne reçoit rien de l’extérieur ou n’est pas capable de se transformer.

Le culturel événement en soi déterminera son évolution et, à la recherche de la richesse matérielle, une autre succédera. Ce peut en être qu’en raison du deuxième principe de la thermodynamique appliqué à notre système. Un système évolue de manière irréversible, quel que soit son état initial, quand il tend toujours vers le même état final unique, et fixe une direction d’évolution qui ne peut être inversée sans intervention extérieure au système.

Un corps chaud mit au contact d’un corps froid : la chaleur ira spontanément vers le corps froid de manière irréversible jusqu’à l’équilibre. Se pose seulement la question, quel est l’équilibre de notre espèce ?

Peut-être que notre successeur n’aura pas besoin de bibliothèques, sous réserve que son prédécesseur ait su gérer l’abondance et son essor, et ait su gérer l’événement culturel, là où sont nos limites actuelles.

 

Pour conclure, la notion, d’activité culturelle, ne sert qu’à distinguer les innovations humaines, et ne présuppose pas de leur innocuité à interférer sur l’espèce, et doit après compréhension être replacée dans son ensemble.

 

5/ Le culturel n’est pas séparé des lois fondamentales, qui nous gèrent. C’est par son activité que nous sommes parvenus à les établir et, si toutes nos innovations se concrétisent, c’est qu’elles existent en tant que « Forces, flux, Énergies ou informations » 1.

Partant de là, tout ce que nous imaginons existe en potentialité d’être dans l’écoulement du temps, en puissance d’être, dans le déroulement de l’expansion. La forme sous laquelle nous concevons aujourd’hui nos innovations n’est pas obligatoirement celle qui sera révélée par l’évolution, nous sommes des Hommes limités par notre matérialité présente s’exprimant dans des langages réducteurs. Elle est une matérialité présente en constant devenir.

L’inverse, pour nous, signifierait la capacité de créer ou maîtriser des Forces, des flux d’énergies ou des informations de l’univers. Elles situeraient l’Homme au-dessus de lui, l’obsession de la toute-puissance. Il serait un dieu, un supra-humain, un être n’existant que par sa « pensée », ou le qualificatif que chacun voudra lui donner.

La seule possibilité d’imaginer ce concept signifie qu’il existe en potentialité d’être, en n’étant pas forcément sous la définition ni la représentation que nous lui donnons.

Imaginer cela est en probabilité d’être sous-tendu par une pensée construite ou non, et en tout état de cause issue de l’indéfinissable 2.

Ce processus conduit à un raisonnement infini, où nous devons accepter des postulats invérifiables, pour en arriver à des exactitudes expérimentales (réfutables). Issus du big-bang, ou d’un quelconque dieu de l’instant d’avant, nous restons le résultat de sa source originelle in fine.

Toute notre activité cérébrale, que nous étudions, par la psychologique, et la psychanalyse, 3 en essayant d’en comprendre les mécanismes par les neurosciences, articule les raisonnements. La preuve de leur exactitude ne dépend que de l’humain, de sa « raison ». Une raison, qui nous fait considérer la vérité comme la non-contradiction d’un système de jugement, prouve ta preuve. Comme un postulat invérifiable, Dieu, l’ordre sous-jacent, le monde objectif, l’au-delà, etc. Comme les contradictions des opinions. Comme la régression à l’infini. Comme un cercle vicieux, le di’allêlôn. Comme une opinion relative, les uns par les autres. Comme vérité expérimentale. Comme herméneutique, sens caché. Ce sont tous ces postulats que nous utilisons à notre convenance pour justifier nos innovations et en lesquelles nous croyons jusqu’aux conflits quand elles divergent.

Toutes nos innovations, comme nombre d’essais, ne favorisent pas obligatoirement le développement de l’espèce, quelles que soient les échelles de valeurs que nous leur appliquons, et leur appliquerons. Nous n’avons, et n’aurons que la possibilité d’un choix restreint dans toutes les innovations « Culturelles » que l’Univers sous-tend par l’évolution, ou la création pour les croyants.

 

Ce choix restreint est en fonction de la réduction de la méconnaissance de toutes les associations possibles d’informations que nous ne serons peut-être jamais en mesure de connaître sur notre planète. Puissions-nous le comprendre, et évaluer certaines de ces associations, avec le travail des scientifiques, et de ceux qui dans les sociétés ancestrales avaient compris la même chose sans disposer des moyens d’une vérification techniciste. Le travail des scientifiques n’est qu’une mesure, elle aussi limitée par notre psychique, et notre technologie ouverte sur l’infini.

 

Einstein a dit : la nature ne nous montre que la queue du lion et il ne fait aucun doute pour moi que le lion à qui elle appartient est au bout. Cela sans qu’il puisse se montrer tout d’une pièce à cause de sa phénoménale stature, 4 si bien, que d’une certaine manière notre existence se déroule par défaut.

 

Aussi chaque fois, que nous définissons un concept pour expliquer l’indéfinissable, ce concept défini vient de l’indéterminé. Nous parvenons à préciser cet indéterminé par des théories. Lesquelles entrent dans les divers degrés de l’incertitude ? Cette incertitude a pour principe qu’après la conceptualisation d’une théorie, nous nous rassurons. Or la durée du temps qui s’écoule nous empêche d’être assurés que ses éléments trouvent la place que nous leur avons imaginée, qu’ils restent à la place où nous les avons mis ou observés.

Cela, du seul fait que l’Univers est en mouvement, et, si ceci pouvait échapper au regard du primitif, cela ne peut plus l’être au nôtre.

Nous existons dans ce mouvement et en mouvement, et durant ce laps de temps d’autres événements interviennent ou se modifient. Ces événements se produisent entre autres dans une logique issue du deuxième principe de la thermodynamique.

Ce principe impose que tous aillent de l’ordre vers le désordre et se réassocient, ainsi de suite, dans un nouvel ordre. Et le Tout, dans un mouvement en dilatation, comme caractéristique d’une durabilité.

Dans notre univers, les chercheurs espèrent y découvrir un ordre sous-jacent. Imaginer que notre big-bang ne serait pas unique. Plus, toutes les autres hypothèses émises par les scientifiques concernant l’univers. Il pourrait, être plat, ou courbe, ou chiffonné, ou bulle. Il pourrait être apparu par sept autres forces supposées, poursuivre l’étude des trous noirs, etc. (source revues Science et vie). Tout cela, pour accepter une interrogation philosophique, si notre univers n’était que le produit de notre structure cérébrale qui relie toutes nos cellules.

 

Par l’indéfinissable, j’entends la question, Pourquoi ? Avec, comme, réponse, je ne sais pas !

Par l’indéterminé, j’entends : imaginer une réponse à la question.

Par l’incertitude, j’entends : détenir une réponse temporairement vérifiable.

Supposons que j’ignore à quelle température, l’eau bout. Je m’interroge pourquoi l’eau bouillonne et j’imagine en mesurer l’ébullition. Je vérifie qu’elle bout à 100° à 76 millibars. D’autres découvrent qu’à plus de 76 millibars elle bout à plus de 100°, et à moins de 76 millibars elle bout à moins de 100°.

L’incertain provient de l’ignorance de la pression. Si je n’en avais pas connaissance, en affirmant que l’eau bout à 100° j’aurais établi une fausse régularité. Ce sont des situations fréquentes qui ont suivi l’Homme tout au long de son existence et le suivent encore, par cela se génèrent de faux schémas aux effets certains.

Ce postulat sera aussi vrai que les éléments qui le constituent seront stables. Dans notre mode de fonctionnement, cette même incertitude nous permet d’espérer. D’espérer trouver une réalisation aux concepts que nous élaborons, lorsque nous parviendrons à en définir les déterminants qui les composent. Leur définition réduira l’indétermination de ces concepts, dans la limite de ce qui nous apparaît toujours indéfinissable.

Notre monde est un mouvement qui va du désordre à l’ordre, et de l’ordre au désordre. Comme l’indéfinissable va vers l’indéterminé, puis vers l’incertitude avec un certain degré de continuation cyclique. En retour, l’incertitude est produite par l’indéterminé qui est issu de l’indéfinissable. Nous voyons que chaque innovation est vouée à se réorganiser, et chaque réponse fait apparaître une question qui oblige à se reconstruire.

Ce mouvement est à la base de toutes nos difficultés pour appréhender notre monde sensible. Il nous est indispensable pour l’appréhender, d’élaborer des repères et d’établir « un ordre humain » que nous voulons stable, générant des échelles de valeurs de compréhension. Ce souhait est de l’ordre de l’angoisse à la recherche d’assurances compréhensives dans un ordre où se constituent en permanence des jalons ouvrant de nouvelles voies. L’exemple le plus probant est l’interprétation de nos rêves pollués par nos définitions des événements, où ce qu’ils racontent n’est pas le produit de l’image que nous en percevons au réveil.

 

Les informations de toutes les forces, les flux d’énergies ne valent que dans la mesure où un mouvement les anime. C’est ce mouvement qui paraît la clé de toute création et vie de systèmes simples et complexes comme le pensaient les philosophes de l’école de Millet.

 

6/ Beaucoup de personnes pour comprendre notre monde ont développé des théories philosophiques. Certains ont mis l’accent sur l’expérience : le positivisme instrumental ; le positivisme (d’Auguste Conte) ;

D’autres sur l’objet : l’être est, le néant n’est pas (Parménide) ; le Réalisme (Démocrite, Newton) ;

Les empiristes (Locke, Hume) ;

Le réalisme faible et fort ;

Le dualisme (Descartes) ;

Le monisme ;

Le matérialisme (Épicure, Holbach, la Mettrie, Hegel, Marx) ;

Le spiritualisme (Leibniz) ;

D’autre encore, sur la relation : « Tout s’écoule » (Héraclite) ;

Le solipsisme, je pense, dont je suis.

L’idéalisme (Platon) ;

Les rationalistes (Kant) ;

D’autres, sur le « Tout », l’holisme (David Bohan, Ervin Laszlo).

 

Pour beaucoup d’entre eux, l’univers quantique n’existait pas, ils n’imaginaient pas, que la matière et l’esprit étaient composés des mêmes « Forces, flux, Énergies et informations. » Ils ne pouvaient tenir compte du fait que la réalité matérielle, et la réalité spirituelle pouvaient être définies par les mêmes (forces, énergie, flux, informations).

Ils n’avaient raison que dans leurs certitudes, qualifiant de substance, selon le cas, ce que nous appelons aujourd’hui « particules », qui en s’associant véhicule aussi bien la lumière que notre propre corps.

Ces particules, entre cent et deux cents de masse faible, d’autres plus massives, en nombre infini, renferment une valeur. Elles pourraient tout aussi bien dérouler leur existence dans l’univers, indépendamment les unes des autres, si un ordre sous-jacent ou une interaction ne leur permettait pas de s’associer. Je pense, au-delà de la recherche sur les théories d’unification, l’énigme du noir qui enveloppe l’Univers, et qui demeure un casse-tête du cosmos.

C’est devenu banal de voir des chercheurs se pencher sur le fonctionnement de l’univers. Ces chercheurs disent qu’il est apparu d’un Tout, le big-bang, et nous ne le contestons plus, sauf des nihilistes. Nous savons que le big-bang ne répond pas à toutes nos interrogations, face à l’existence d’un seuil où tous les raisonnements humains s’écroulent. Il n’en demeure pas moins le nouveau conte fondateur de notre monde par les connaissances et les moyens utilisés.

 

Depuis des siècles, nous vivons au rythme de contes fondateurs, et des mythes. Celui de l’occident hérité de la Mésopotamie est le conte de la genèse et ses conséquences dans l’organisation sociale économique qui en a découlé.

Aujourd’hui, ce conte-là est terminé et beaucoup d’Hommes dans le monde s’y accrochent encore.

Le nouveau c’est celui du big-bang ou de la Baryogénése, comment de la matière a créé l’univers, et ce conte attesté par la science va rayonner et éclairer nos relations humaines ? Nous devrons encore le sortir du monde des initiés et qu’il nous questionne, sans omettre l’instant d’avant.

 

Des questions ! Nous n’avons que cela dès notre naissance. Une particulièrement dérangeante : « sommes-nous des individualistes ou des collectivistes » ? Lorsque nous nous observons, la controverse est vive entre les tenants de l’individualisme, et les collectivistes. 5

En nous soumettant toujours à cet antagonisme organisé autour de ces concepts, cette dualité nous impose toujours de devoir choisir entre l’un ou l’autre par de mauvaises approches de cultures politiques égocentriques.

En observant l’Univers, nous y constatons schématiquement que la valeur générique de chaque particule ne vaut que par ses propriétés lui donnant sa capacité à s’associer à d’autres, et donner corps à des créations.

Pour nous, notre singularité n’a de valeur que par sa particularisation lui donnant sa capacité associative interactive, sa capacité à s’associer dans un collectivisme fractal. 6 Il conduit à tout type d’organisations, qui favorise le développement individuel pour s’en enrichir. Ne serions-nous ni individualistes ni collectivistes, une « structure interactive », 7 dont l’holisme est la plus proche et insuffisante définition, qui inclut l’analyse individuelle discrète ? Objectivement, tous nos comportements interférents avec les autres sont induits par les autres et notre personnalité n’a de valeur que si elle peut être observée, reconnue, et trouver son espace ou un espace momentané dans une association.

C’est l’existence de la communauté de ses semblables qui fait de chaque Homme un Être conscient. 8 N’en découle pas d’évidence de la conscience holistique de l’espèce.

 

Tous les êtres et végétaux n’existent pas pour vivre seuls. Imaginons un Homme seul dans un espace uniforme, en se déplaçant, il ne s’observerait pas marcher. Mettons-lui n’importe quel objet, il se dirigera vers lui. Cet objet sert d’attracteur et à partir de lui le mouvement de la vie s’observera et l’existence se déroulera.

 

Cette « structure interactive » nous poussant à l’association, chacun d’entre nous le détient comme enveloppées dedans, à l’exemple du noir cosmologique enveloppant notre univers.

Comparativement, ce serait soutenir que seuls les organes de notre corps sont essentiels, tandis que d’autres diraient que c’est l’enveloppe humaine qui l’est. Les organes, aussi essentiels qu’ils soient, sans une structure de liaison, ne donneraient pas plus un Homme que des bouts de fers mis côte à côte donneraient une voiture. Parfois, percevoir les évidences les plus simples reste difficile.

Ce que nous sommes n’aurait de valeur que par la « structure interactive » qui permet l’association : serait-ce pour l’homme en voie d’hominisation « Le culturel événement en soi » ?

 

L’absence de théorisation d’une loi générale sur cette « association interactive » conforte l’idée qu’elle n’existerait pas, en dehors de l’acceptation de l’action de démiurges durant plus de trois mille ans. Exceptées, si nous considérons que l’association est seulement motivée par un processus de création rattaché à l’origine du big-bang. Les démiurges sont devenus la Baryogénése. Avec une interrogation, pourquoi avons-nous une structure cérébrale aussi élaborée, hormis si elle doit concourir à l’élaboration d’un être nouveau, par synergie cinétique, et non par prédestination ?

Naturellement, se regarder sous un aspect mécaniste froisse notre fierté, tant notre émotivité est puissante. Si l’enveloppe de notre corps mérite les soins que nous lui apportons, sa fonction essentielle réside dans sa capacité d’associer l’ensemble des informations qu’elle reçoit : analyser et synthétiser, décoder et encoder.

Dans quel but ?

Procréer certainement !

Repousser la mort comme l’on peut !

Ce sont deux motivations qui en génèrent une troisième que nous nous refusons à vouloir regarder. Celle de tout organisme apte à produire sa capacité régulatrice, qui n’est pas seulement la chaîne alimentaire. C’est l’autorégulation humaine difficile à saisir tout en la vivant. Elle est plus facile pour les systèmes fermés que nous observons, telle l’évolution d’une population de poissons dans un étang.

Différer la mort sur une planète où nous n’avons aucune chance de vieillir paisiblement, au milieu des risques représentés par les autres espèces ou d’autres organismes, vireux, microbien, etc. Ce sont les risques que représente aussi la vie de notre espace terrestre, glaciation, réchauffement, dérive des continents, percussion d’astéroïdes, risques météorologiques, et des risques culturels, accident et organisation de la violence.

L’apprentissage pour chacun d’eux permet d’accéder aux choix utiles, reculer l’échéance éphémère d’un ultime but énigmatique, la mort.

Cet apprentissage n’a pas que des adeptes. Ce sont particulièrement les obscurantistes d’hier et de toujours, s’opposant à toutes les études de la connaissance de notre évolution très certainement par crainte des réponses scientifiques. Pour des chercheurs, la science n’est pas une affaire d’argent, seulement un questionnement. Cette recherche demande une haute conscience humaine, elle nécessite des précautions quand elle nous concerne, et nous pouvons la résumer en une question : pourquoi ?

 

Pour réaliser cet essai, j’ai lu les ouvrages des auteurs qui ont eu la volonté de vulgariser leur savoir, absents de l’enseignement général. Celui de James Gleick (journaliste scientifique au New York Times) convient parfaitement pour assimiler ses exposés dans son ouvrage LA THÉORIE DU CHAOS. Cette théorie ouvre à la connaissance classique du monde, et sur les explications de bien des phénomènes naturels. Beaucoup étaient demeurés totalement incompréhensibles, et ils se sont révélés gouvernés par un ordre dynamique (cycle).

 

 

1 En effet, une particule en elle-même n’existe que par les effets qu’elle engendre, cet ensemble d’effets les scientifiques les appellent des «champs », ces champs sont, le champ électromagnétique, le champ de gravitation, le champ protonique, le champ électronique. Note de l’auteur.

2 Une perception sans qualification.

3 Note de l’auteur. Il existe une appréciation contradictoire sur la psychanalyse qu’il faut connaître. Ceux qui pensent que c’est une science, mais elle doit se passer de l’expérimentation, et les scientifiques qui considèrent que les postulats de la psychanalyse ne se prêtant pas à la vérification, ne sont pas scientifiques, puisque «irréfutables ».

4 Michio KAKU. VISIONS. Éditeur Albin Michel. 1999. P 466.

5 Note de l’auteur. Tout au long de cet ouvrage je vais utiliser le terme collectiviste ou celui de collectivisme, dans une forme plus large que celle du Petit Larousse, qui rapporte la signification politique d’une forme d’économie fondée sur la mise en commun des moyens de production, et leur appropriation par le prolétariat. Le sens que j’accorde à ces deux termes est pour indiquer toutes les situations ou nous mettons notre activité en commun quelle qu’en soit les formes, car au travers de la notion de moyens de production, je sous-entends toute la valeur innovatrice et productrice du collectif, de la communauté, du groupe, du clan, de la famille et de l’individu en leur sein, et pour souligner un état de fait, où l’Homme Seul n’existe pas, si ce n’est que comme anachronisme qui effacerait son espèce s’il se généralisait. Également parce que ces termes me conviennent pour indiquer que si nous regardons l’individu comme un système fermé dans un univers en mouvement, il ne peut s’enrichir qu’en recevant de l’extérieur, des autres, par association consciente ou non, et il y a là donc une mise en commun puisque cela se fait réciproquement. Et que nous avons tort d’avoir peur dogmatiquement de ce mot parce qu’il a une histoire meurtrière, il y en a bien d’autres qui le sont autant sinon plus.

6Note de l’auteur. Ensemble constitué de la valeur de chacun des éléments qui, associés le constituent, et peuvent être examinés dans leur plus petit élément, l’individu, l’individu collectiviste, et non pas l’individu Homme Seul, l’individu construit dans son ensemble, et non l’individu séparé de son univers et de l’Univers.

7Note de l’auteur. Par structure interactive, je veux indiquer par-là, que nous réagissons à un processus qui nous fait vivre, en quelque sorte un processus qui ne nous appartient pas, parce que nous en sommes les acteurs inter agissants avec lui, mais que notre intelligence peut comprendre, qui n’est pas un point d’équilibre entre des opposés, l’approche duale, mais un mouvement complémentaire attractif de régulation. Même si nous pouvons considérer que l’homme sujet unique, est seul, parce que nous naissons seul, et mourrons seul.

Je veux souligner par-là, que ni la position sociale, ni l’argent, ni le père, ni la mère, ni dieu, ne nous aiderons à franchir l’instant de ces passages. Par contre notre «moi » de l’instant de la naissance à celui de la mort, même si nous le portons seul, sera fait avec et dans la vie des autres. Pour glisser au-delà et tenir compte de ceux qui pensent que le souvenir de l’existence d’un être, peut se conserver dans l’énergie qui retourne à l’univers et recompose ce qui naît. Dans ce cas, à notre moi avec et dans la vie des autres, s’ajouterait celui de fragments ou de la totalité de l’histoire de notre passé, suivant une échelle de probabilité infinie.

8 Note de l’auteur. Succinctement la conscience de soi n’est pas le propre de l’espèce humaine, même s’il y a controverse sur sa source, soit par la neurobiologie ou par la phénoménologie, sa vocation n‘est pas d’exister par elle-même, mais pour concourir à un événement plus global, soit par une capacité autonome des cellules d’évoluer, soit parce que l’événement global inter agit sur les cellules, ou les deux.

Werner Heisenberg, physicien, dans : « LA PARTIE ET LE TOUT » apporte des idées essentielles à la théorie de la mécanique quantique 1, en particulier ses célèbres relations d’incertitude, et raconte ses souvenirs professionnels et humains ;

 

Robert Shapiro, professeur de chimie et chercheur de recherche sur l’ADN, dans son ouvrage « L’ORIGINE DE LA VIE ». Il met l’accent sur la difficulté d’appréhender l’origine de la vie seulement par l’étude de l’ADN. Il dit que la réponse à la question : « comment est apparue la vie » est : « Je ne sais pas ». En apprenant de plus en plus sur les phases les plus reculées de l’évolution de la vie, tout se résumera à un « sourire », 2 « un principe de complémentarité structurelle entre sous-unités monomères ».

 

Stephen Hawking, cosmologiste et physicien, vulgarise dans « UNE BRÈVE HISTOIRE DU TEMPS », nous fait assimiler par un langage simple et compréhensible les travaux et les grandes théories, de Galilée à Newton, en passant par Einstein et Poincaré. Il déborde sur la recherche d’une théorie unitaire combinant la relativité générale et la mécanique quantique 3, du big-bang aux trous noirs ;

 

Murray Gell-Mann a écrit « LE QUARK ET LE JAGUAR » ou l’aventure dans le simple et le complexe. Professeur émérite, au California, institutes de Technology, Le Caltech, il expose de manière précise ce qui relie la physique des particules aux objets de notre quotidien. Il explique comment se déploient les interrelations des systèmes, en partant des plus simples aux plus complexes. Nous passons alors de la résistance des bactéries aux antibiotiques, à l’enfant qui apprend à lire, comme de la formation des galaxies, à celles des différentes cultures.

 

Edgar Morin, philosophe, dont « LA COMPLEXITÉ HUMAINE » retrace l’essentiel de la pensée mauricienne. Dans un ouvrage présenté par Heinz Weinmann, Edgar Morin expose l’homme dans toute sa complexité mise à nu à la lumière des connaissances contemporaines. Son œuvre conserve l’espoir que la connaissance permette une réforme de la pensée ;

 

Pierre Daco, psychologue et psychanalyste, membre de l’institut international de psychothérapie et de psychologie analytique. Au travers DES VOIES DE LA NOUVELLE PSYCHOLOGIE, Pierre Daco mentionne l’appel vers la psychologie que provoque notre monde en mutation. Face aux anciens critères sont en voie de disparition, et il espère dans les nouvelles générations « les cadets ». Des cadets plus et mieux éduqués du savoir fondamental pourront développer une société plus épanouie par une nouvelle éducation, afin d’échapper à notre monde névrosé, qui développe la culpabilisation.

 

Edward Harrison, professeur de physique et d’astronomie à l’université du Massachusetts. Dans son ouvrage, LE NOIR DE LA NUIT, il relate l’histoire de cette énigme du cosmos qui passionne toujours le monde des chercheurs. Selon lui, une lumière, autrefois brillante, disparut dans le refroidissement de l’expansion cosmique, et transformée en ténèbres infrarouges invisibles à l’œil nu.

 

LA PLUS BELLE HISTOIRE DU MONDE, les secrets de nos origines co-écrits par Hubert Reeves, Joël de Rosnay Yves Coppens et Dominique Simonnet, dont j’ai retenu la question cruciale en guise de conclusion. « Sommes-nous prêts à coexister avec notre propre puissance » ?

 

Dans cet essai, je veux tenter de développer la nécessité qu’a notre espèce de devoir apprendre. Nécessairement au-delà du quotidien, sans s’écarter des pratiques de notre monde mercantiliste actuel. Et d’être capable de raisonner globalement comme nous le propose notre cerveau à chaque instant, sans les censures culturelles par une vision holistique et critique du monde.

 

7/ Si des sophismes m’ont échappé, ils n’ont pas pour vocation d’induire le lecteur en erreur. Ils se situent au-delà du regard conformiste que nous portons sur notre monde, analysé par champs, sériés, chacun dans sa spécificité.

 

Comme important, nous devons retenir, que notre intelligence peut découvrir de notre Univers que ce qu’elle comprend, qu’illustre le poème suivant.

 

Aux pionniers de l’univers.

 

Poussières d’étoiles.

 

Poussières d’étoiles et d’éternité.

Photons de lumière de ma vie passée.

J’ai sorti les hommes de l’obscurité.

En brodant un voile pour les protéger.

 

Ils ont tissé des dentelles avec des crochets.

Pour réunir des atomes à satiété.

 

Poussières d’étoiles et des temps glacés.

Le bing bang, s’éclate, pour me réchauffer.

J’ai offert aux hommes une singularité.

Le saphir d’un disque galactique à souhait.

 

Ils ont accordé des champs d’ondes pour s’envoler.

D’une portée de lune, ils vont s’élancer.

 

Poussières d’étoiles et de la pensée.

Dans le grand désordre, je me suis éveillé.

J’ai poussé les hommes vers la destinée.

Dans une pièce boréale de diversité.

 

Ils ont nommé les planètes comme il leur plaisait.

Fais du Soleil leur maître le temps d’une journée.

 

Poussières d’étoiles et de l’indéterminé.

Le temps de trois flèches pour me dilater.

J’ai donné aux hommes l’illusion d’exister.

En faussant les cartes de leur volonté.

 

Ils ont fait de grands cirques pour s’identifier.

Marcher sur la tête pour se rassurer.

 

Poussières d’étoiles et de l’humanité.

Avec un cœur quantique bien mécanisé.

J’ai des supercordes pour m’harmoniser.

Des trous énormes noirs de densité.

 

Ces cueilleurs d’étoiles m’ont appelé l’Univers.

Honneur dérisoire à un indéfinissable voyageur.

 

Né de la poussière et d’éternité.

Particule élémentaire dans des temps glacés.

Né de la poussière et de la pensée.

Gluons colorés dans l’indéterminé.

 

La poussière d’étoiles que les hommes ont observée.

Sera peut-être un jour « la » guide de l’humanité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3 — Un jour, j’eus une idée née d’une problématique pas si simple, entre utopie et idéologie.

1/ en 1975, à la tribune d’un congrès fédéral à Lyon, j’eus l’idée de réclamer dans les années à venir une réduction du temps de travail hebdomadaire, et de porter la semaine à 35 h. Le temps dégagé devait être utilisé, pour une moitié au gré des salariés, pour l’autre à s’éduquer. J’avais observé que l’accès au savoir de l’ensemble des connaissances acquises par l’étude, permettant de comprendre, de maîtriser les rouages de l’activité socio-économique, échappait à leur détriment à la majorité des salariés.

Durant l’exercice de mes mandats syndicaux, à de nombreuses reprises, plus souvent que je l’aurais voulu, j’ai pu en vérifier l’exactitude. Je dus approfondir plusieurs sujets, lois, droits, économies, sociologies, relations humaines, politiques et autres, et je me heurtais inévitablement au mur incontournable du temps disponible.

 

En 1978, je retenais comme fait marquant de la dégradation de l’économie la situation de l’emploi qui englobait, les difficultés rencontrées par les chômeurs pour changer d’emploi, et l’allongement de la durée, du chômage.

C’est dans ces années que je réfléchissais, à une source de richesse perpétuelle pour que chacun puisse recevoir un revenu.

Je préconisais d’utiliser le développement de l’intelligence humaine en une source de revenu direct, sans l’obligation de transiter par la production d’un bien monnayable

 

En 1982, durant mon activité de militant, j’en retirais la problématique suivante. Si dans le futur, par nos nouvelles technologies, dix millions de personnes suffisent au fonctionnement de l’économie, et que l’espérance de vie s’allonge, quelle sera la source de revenus des citoyens ?

Cette idée de création de richesse intellectuelle, source de revenu individuel direct, me revint à l’esprit.

J’imaginais qu’elle ne devait plus seulement concerner que les seuls chômeurs, elle devait s’étendre obligatoirement à l’ensemble de la population adulte, active ou non jusqu’à l’âge de la retraite.

 

Les années suivantes, je répétais que, dans une société riche, posséder le savoir et les moyens de communication était des atouts vitaux. Par moyen de communication, je ne songe pas à la manipulation et à la désinformation qui se camouflent sous ce concept de communication mis au service de la duperie.

En effet, je considérais comme une aberration de ne pas structurer l’accession à la richesse intellectuelle pour chacun tout le long de l’existence, tout en réalisant, l’objectif de n’avoir aucun citoyen dépourvu de ressources.

Nous verrons que ce n’est pas aussi simple devant les blocages psychologiques des Hommes. Détenant la quasi-totalité du savoir disponible, il ne peut se contenir dans un cerveau, aujourd’hui, comme hier.

Un choix quantitatif s’imposera sur plusieurs générations, tout en définissant des priorités qualitatives.

 

La montée en puissance durera des années pour ne pas déstructurer l’économie.

Quel temps y consacrer ?

Quel type d’enseignement ?

Qui le dispensera ?

Quelles seront les conséquences sur la vie au quotidien des actifs ou non actifs ?

Quelles incidences sur l’appareil productif ?

Quel financement ?

Quels impacts sur la production de richesse ?

Autant de domaines à explorer.

Quelles motivations incitatrices doivent être développées ? L’argent, l’idéal futuriste, la réflexion rationnelle, la contrainte partielle ou totale. Autant de réflexion à méditer.

Comme, que devons-nous craindre.

Les effets, d’agrégations ? 

Les déviations idéologiques ?

Que pouvons-nous espérer par les technologies de la communication, par le développement de l’intelligence artificielle ? Quels rêves pouvons-nous nourrir avec la génétique ou la neurologie ?

Ces questionnements ne doivent rien nous faire oublier. Les hommes et les femmes réagissent avec leurs idéaux, leurs philosophies, leurs mysticismes, leurs valeurs, leurs classes sociales, leurs pouvoirs établis, leurs rêves, et le tout imbriqués dans le « mensonge culturel 4 » comme huilage de la sociabilité.

Dans mon argumentaire, je m’efforcerai d’éviter toute approche idéologique, sachant par avance que cela se fera machinalement. Je ne peux pas faire abstraction de mon vécu, je formulerais, des critiques. Vouloir que chacun dispose de ressources peut paraître un idéal utopiste, et mon approfondissement peut n’être qu’un déploiement idéologique. Ce en quoi je paraphraserai Bergson, nous ne lui avons pas dit que c’était impossible, il la fait. 5

CHAPITRE, I

RÉMUNÉRER LES HOMMES POUR APPRENDRE.

 

 

1/ Rémunérer les hommes pour apprendre est un autre monde, c’est mettre un pied dans l’incertitude, c’est mettre un pied dans un monde à inventer. Pas forcément comme je le vois, ce n’est que le mien, c’est poser les marques d’une aventure inconnue !

Ces aventures inconnues que nous aimons dans les contes, quand ce sont les autres qui les vivent. C’est forcément aller vers un monde différent du nôtre et cela ne peut que nous effrayer.

Cette réorganisation ne pourra pas être plus effrayante que celle qui est le nôtre aujourd’hui. Où, pour sortir d’un monde et d’une existence passée que nous reconnaissons cruelles, nous avons développé des cultures sociétales mortifères et, nous avons aussi érigé des organisations eugéniques. 6 L’Homme dispose des moyens, pour comprendre le monde, l’étudier. Il n’en demeure pas moins, sur la défensive, et dans l’ensemble, nous ne faisons pas la démarche de nous ouvrir au monde, à l’univers, pour rester dans notre mensonge culturel. Pourquoi ne pas forcer la main de l’évolution, en rémunérant les hommes pour apprendre, essayer de découvrir si, dans notre suffisance, nous ne nous étions pas fourvoyés par ignorance existentielle ?

 

Je vais essayer de m’en expliquer tout au long de ce chapitre, et de ceux qui suivront.

 

4 — Nous devons pour cela seulement comprendre un questionnement : sans le savoir, que serions-nous ?

1/ Qu’est-ce élaborer un modèle ? Élaborer un modèle, quel qu’il soit, suppose une finalité. L’organisation d’un modèle sociétal est transitoire et sa finalité momentanée. Il évoluera au gré et au rythme de la qualité de ses acteurs, pour capter dans son environnement le nécessaire dont il dépend. Cela sous réserve que les Hommes aient pu le comprendre, et se le transmettre.

 

Souvent, ce que nous présentons comme une finalité qui inclut la notion d’aboutissement n’est qu’un but.

 

Des buts nous n’avons que cela, et notre espèce évolue au gré de son environnement, et de sa possibilité à conceptualiser abstraitement autour d’un schéma initial adaptable au raisonnement humain. Celui-ci repousse sans cesse l’indéterminé, par la technologie qui supplée la faiblesse du regard de notre espèce.

Cette capacité à raisonner et cette technologie ne peuvent rester la propriété de quelques initiés.

Les Sumériens auxquels l’écriture permettait de nommer le monde, de l’inscrire, d’en faire un recensement précis considéraient que la chose était sacrée, et devait rester secrète. Ce que nous rapportent des tablettes d’argile, que l’initié instruise l’initié, le profane ne doit pas savoir. Et nous savons que pour bâtir le projet salvateur ou détenir la vérité suprême accessible qu’aux initiés, nous aurons toujours des hommes.

Il en est encore de nos jours sous une forme plus élaborée. Les initiés sont ceux qui sont instruits dans de grandes écoles socialement accessibles, les autres bénéficient d’une instruction générale. C’est une invariance d’échelle structurelle plus que séculaire qui ne peut être réduite que par un enseignement tout au long de la vie.

Ce en quoi je développe l’idée qu’entretenir de connaissances l’intelligence humaine reste important, comme de nourrir sa réflexion de manière continue tout le long de son existence. Cela, malgré qu’existe un décalage entre devoir apprendre et percevoir son utilité immédiate, dans une existence dont nous ne savons pas quelles évolutions viendront la modifier. Autant bénéficier des savoirs disponibles pour ne pas rester sur le bord de la route.

 

Que serions-nous sans le savoir ? Imaginons-nous aujourd’hui dans les pays riches, privés d’électricité !

Imaginons la vie des individus sans leurs lunettes !

Imaginons qu’un cataclysme ne laisse que quelques survivants !

Quelques générations plus tard dans ce cas de figure, par l’oralité parabolique, les survivants expliqueraient que dans les temps passés de gigantesques temples abritaient la puissance du dieu nucléaire, qui donnait aux hommes l’électricité. Pour les survivants, l’individualisme égoïste deviendrait peut-être l’objet d’un tabou.

Sans l’enseignement de l’apprentissage, nous serions toujours à l’aube des temps, il ne remplace qu’en précis, les intuitions des hommes de comprendre où ils étaient et qui ils étaient.

Nos ancêtres ne pouvaient qu’être intelligents pour élaborer des contes fondateurs et des mythes. Ils n’ont pas pu arrêter le développement de l’intelligence pour l’intérêt qu’ils y trouvaient. Nous ne pouvons pas en dire de nous autres, dans un passé pas si lointain : ce fut les autodafés, maintenant partie exemplaire du déroulement de l’histoire.

Demandons-nous, seulement, ce qu’est l’Univers, le monde, l’Homme ? Ils ne sont que de l’information perçue par nos sens, définie par certains scientifiques et que nous nous transmettons des uns aux autres sans cesse redéfinie.

 

Voilà pourquoi comprendre ce questionnement facilite les relations humaines débarrassées de l’Homme bloqué : sans le savoir que serions-nous ?

 

1 Note de l’auteur. Actuellement certains chercheurs considèrent la mécanique quantique comme des données d’informations pouvant être quantifiées, expliquant ses paradoxes. Ceci à la suite des diverses interprétations qui ont été donné par des physiciens de renom, tel Niels Bohr, David Bohn, Hugh Everett.

2 L’auteur Robert Shapiro entend par «sourire » la faculté des cellules monomères à s’associer avec d’autres cellules identiques ou différentes. (Monomère cellule de base pouvant former des liaisons.)

3 Note de l’auteur. Cette difficulté a été en partie levée par le physicien Valéry Nesvizhevsky qui a apporté la preuve que la gravitation est quantique. Naturellement cela ne changera pas notre manière de voir tomber une pomme, mais ouvre la connaissance à celle du déplacement des tous petits corps (milliardièmes). Science et vie. Mai 2002. Pp 72 à 81.

4 Note de l’auteur. Je fais allusion aux mensonges quotidiens que nous faisons aux autres et à nous même, soit pour nous protéger ou éliminer les sources de conflit, dont nous faisons l’apprentissage dès l’enfance en fonction des différentes cultures lors de l’analyse des événements.

5 Note de l’auteur. Je n’ai pas trouvé la source de cette citation attribuée à Bergson.

6 Note de l’auteur. Je fais volontairement une extension de l’usage traditionnel de ce mot, en l’ayant préféré au terme d’hégémonie, non pour créer une confusion, mais parce que, au travers de leurs jugements de valeur les hommes ont toujours recherché d’une manière plus ou moins indicible de ne vouloir retenir que les caractères qu’ils reconnaissaient être ceux correspondants au fait majoritaire reconnu. Or jusqu’à présent c’est l’accès à la technologie qui les en a empêché, ceux qui s’y sont livrées, ont utilisé des moyens barbares ou subtil dans le domaine de l’extermination en utilisant des termes aussi anodin que développement de la culture ou de la pensée à la recherche de l’homme parfait. La découverte du génome nous ouvre la porte de toutes les espérances et de toutes les craintes, et nous n’échapperons pas à la redéfinition de certains termes, et à la création de nouveaux, pour être le plus précis afin de ne pas utiliser le multiple sens de certains pour nous tromper, dans ce que nous appelons l’évolution, et dont nous connaissons si peu. Et pour aller jusqu’au bout de ma pensée, lorsque par culture commerciale nous vendons des images de top modèle type, et que par chirurgie aujourd’hui certains les copient pour supprimer leurs caractères spécifiques innés, la limite est subtile. Pour un cas individuel nous pouvons encore parler de soin d’un mal être d’une personne dans sa peau, de dopage dans le cas de sportifs, mais dans le cas d’un phénomène de masse, si la génétique vulgarise cette possibilité de changer ses caractères, si la génétique favorise cet effet de mode, à partir de quel nombre entrerons-nous dans l’eugénisme.

 

5 — Que sommes-nous ? Avec notre agressivité, au-delà de l’égocentrisme et de l’instinct ; d’Êtres intelligents. Capables d’assumer notre agressivité qui permet d’agir, malgré nos erreurs, comme pour se saisir de ce qui nous est nécessaire.

1/ La vie nous impose par le savoir d’apprendre et d’essayer de comprendre notre agressivité naturelle observable. La socialisation nous permet d’en définir différents concepts, et d’en bannir quelques-uns, comme des asociaux. L’agressivité socialisée reste acceptable comme un élément moteur, pour agir sur beaucoup de choses, comme couper un arbre. C’est un geste si naturel que nous n’imaginons pas qu’il puisse constituer une agression sur un organisme vivant.

Maîtrisée durant l’évolution par notre capacité cérébrale, l’agressivité a façonné l’Homme. Lui en retour a façonné son espace, quel qu’en soit l’aboutissement, et il en a découlé un paradoxe observable. Être capable de prolonger la vie par la médecine, et capable de tout détruire avec un armement nucléaire.

Par agressivité naturelle, j’entends la capacité d’action de l’homme d’interagir sur les autres ou sur lui-même quelquefois, comme sur toutes choses de son environnement, pour s’en protéger ou s’en servir. Si un jour, l’humain doit réorganiser son existence en ayant compris qu’il ne disposait d’aucun libre arbitre, il ne peut continuer de croire que l’agressivité, la violence sont des actes librement consentis.

 

Il impose des contraintes, transformations ou destructions dans l’ignorance partielle du TOUT qu’il est, dans un TOUT plus grand que lui, dont il est le semblable, l’univers.

Nous ne devons pas de confondre ici agressivité et violence.

Chaque Être ou sujet ou individu est un élément inséparable d’un ensemble de l’espèce humaine, elle-même, étant contenue dans un ensemble plus grand, dont elle, est issue, l’univers. Elle est régie par les mêmes lois qui ont construit l’univers, et qui ont donné naissance à des singularités telles que notre planète. Ce sont ces lois que nous commençons à cerner par les sciences sans certitude absolue. C’est nous qui avons élaboré ces lois, comme hier les Hommes inspirés par leur dieu les prêchaient. Ces lois et les contes divins proviennent du même cerveau, seules les connaissances élaborées durant les siècles les séparent, et pour ne pas être stupides nous ne devons pas les comprendre dans leur littéralisme pour découvrir leur sens.

 

Stephen Hawking disait au sujet de ces lois, l’histoire des sciences tout entière n’est que la compréhension progressive du fait que les événements n’arrivent pas de manière arbitraire. Ils reflètent un certain ordre sous-jacent qui peut ou non avoir été inspiré du divin. 1

Cette remarque est d’autant plus importante qu’elle s’applique à nous, elle s’applique au déroulement de notre existence.

Les événements de notre existence ne proviennent que des ordres (systèmes, organisations) qui les ont inspirés. Notre cerveau à l’aide de son psychique en est un producteur efficient. Il définit la représentation de nos sensibilités à partir de la nécessité vitale fondatrice de se nourrir, s’accoupler et s’abriter.

 

Partant de là, l’agressivité prendra des nuances capables de répondre à toutes les éventualités de 0 à l’infini. Nos schémas conceptualisés lui suggéreront les moyens de vivre ou s’entre-tuer suivant la traduction et la représentation des informations que nos sens auront recueillies du monde, pour la façonner dans une organisation culturelle.

Ceci est d’autant plus important à préciser, que nous essayons en permanence de réduire l’éventualité de nous entre-tuer dans notre monde culturel. Nous regardons l’agressivité naturelle, comme un comportement motivé par la frustration ou bien par la transgression dans une approche morale qui trouve sa place dans les relations interpersonnelles quand l’homme est un loup pour l’homme. Pour en capter toutes les nuances, nous devrions avoir accès à l’infini, un infini pour lequel nous n’avons pas de départs et pas d’arrivées. Qui, au lieu de nous décourager, doit nous permettre de comprendre qu’en appliquant depuis 2000, voire 3 000 ans ou plus, toujours les mêmes principes punitifs ou méritocratiques sans résultats, il conviendrait peut-être de nous interroger ?

La capacité d’agressivité doit être prise, pas comme seulement l’expression de violence, en un sens plus générique qui est la capacité d’agir afin d’exister, quelles qu’en soient les motivations ? L’Homme n’est pas irrévocablement un être violent. Il est lui-même la construction d’un amalgame d’informations ordonnées composant son psychique. Il détient la difficile responsabilité à partir de celui-ci, de quantifier et qualifier les informations qu’il perçoit dans l’ignorance la plus totale du monde objectif, en bâtissant au fil des millénaires son image et du monde. Ce n’est qu’à partir des définitions qu’il leur donne, qu’il est en mesure de transformer une agressivité innovatrice en violence meurtrière, intra-espèce en l’absence d’un inhibiteur inné. L’information est capitale pour l’Homme et traiter l’information nous oblige d’apprendre, d’apprendre en permanence, pour ne pas la subir. Nous la subissons dans toutes les formes imparfaites et barbares dans lesquelles nous la figeons en nous croyant possesseurs de la compréhension ultime. Nous faisons par cela en permanence le procès de l’Homme, au lieu de celui de sa construction psychique. Celle-ci porte un nom par acteur, tout en n’ayant jamais appris à cet acteur comment fonctionnait un organe aussi essentiel que son cerveau, avec lequel il allait devoir passer sa vie.

Aussi, son psychisme développe craintes et angoisses quand il développe des raisonnements ignorants, alors qu’ils sont organisés et bornés par culture bonne ou mauvaise. Cela de manière close par nécessité structurelle afin d’évacuer l’incertitude et la peur. Cette construction structurelle retransmettra la capacité de se relier à l’autre ou au monde en fonction d’une multitude de paramètres environnementaux. Nous pouvons retenir deux types d’événements, les angoissant et les rassurant. Les événements seront examinés par l’inné qui contrôlera en permanence, si les décisions, que notre psychique culturaliste prend en retour sous sa direction, sont compatibles avec les informations dont il dispose pour rassurer ou protéger, l’Homme. Des informations qui permettent que l’humain puisse se nourrir, copuler, s’abriter : vivre. Au quotidien, nous vivons indépendamment de la connaissance des raisons de toutes les décisions prises à cause d’une structure cérébrale lente sans avoir accès à l’influence de l’inconscient. L’Homme pour y parvenir doit être assuré, afin que son agressivité innovante au travers d’organisations systémiques sociétales ne se retourne pas contre lui et son alter ego.

 

L’hominisation vers laquelle nous tendons ne consiste pas à définir nos pulsions originelles comme criminelles. Ce qui l’est, c’est l’organisation culturelle qui nous produit les moyens de l’être. Peut-être, que dans quelques milliers d’années ou quelques siècles, ce sont nos pulsions qui sauvegarderont, l’espèce. En instruire l’Homme lui accorde les capacités de les contrôler, dans la compréhension des interdits, en attendant que ce qui caractérise l’hominisation, le renforcement et la compréhension de son psychique, poursuive son évolution.

2/ Une évolution au-delà de l’égoïsme instinctif de tout ramener à soi, pour enregistrer toutes les informations et trouver son épanouissement personnel. Il ne peut se pratiquer en dehors des relations interpersonnelles harmonieuses avec les autres, dans une réciprocité qui apporte reconnaissances et fiertés. Si la vie inclut la rivalité de nature pour le meilleur reproducteur, s’entre-tuer n’est pas de nature pour vivre. Alors que nous, nous l’acceptons comme conséquence d’un comportement culturel. Nous avons appris à tuer notre semblable, par la culture, comme nous avons assimilé, par elle, de bénéficier d’une capacité d’altruisme propre aux femmes pour élever leurs progénitures. 2

Ce long cheminement vers l’altruisme fut renforcé par la volonté d’un père des dieux dans la cosmogonie proto-syrienne de l’Asie Mineure. C’était une divinité bénéfique aux humains, dieu de la justice et de l’équité, et le dieu de la conjuration. Ce sont les bases ancestrales du dieu unique de la culture occidentale, dont les évangiles, selon Jésus-Christ, poussent l’altruisme jusqu’à s’aimer les uns les autres, pouvoir pardonner et pratiquer la charité par le partage.

 

 

Toute fois n’en demeure pas moins nécessaire de pouvoir souffrir l’agonie d’un animal que nous tuons pour nous nourrir, comme à l’opposé nous pouvons trouver de la répulsion à le concevoir. 3

Cette fonction d’agressivité innée répond à l’identification de ce qui représente un obstacle ou reconnue comme telle pour la survie de notre être. Généralement, nous n’avons pas à y réfléchir son déterminant, c’est la peur.

Notre activité culturelle innovante, avec ses productions et ses outils, a articulé la multiplication des mobiles afin de percevoir l’autre comme concurrent, un étranger. Elle a accru les raisons, les prétextes de retourner ses outils, contre sa propre espèce. Utilisant au fil des siècles la performance de ses outils, pour se répartir la rareté par le fil de l’épée. Construisant des outils spécifiques, des armes, et l’organisation géographique de territoires concurrentiels pour sa communauté spécifique, elle façonne par la sédentarité des diversités culturelles.

Ceci, malgré la raison, reste soumis au processus d’auto-régulation de toute espèce, dont nous ignorons la nôtre, qui nous pousse à concevoir une régulation socialisante. Elle vient tempérer cette disposition à nous regarder comme de potentiels agresseurs spécifiques. C’est l’altruisme, l’humanisme, la morale, la religion, le droit, des régulateurs dont le paradoxe est qu’ils génèrent eux-mêmes une capacité de confrontations destructrices organisée autour de leurs définitions.

 

Le raisonnement organise lui-même la représentation des objets et justifie une réponse agressive, émotionnelle, violente. Celle-ci conduit, parfois impulsivement, au meurtre et à l’assassinat ou la mort intentionnellement organisée par la guerre. Nous transposons la capacité d’une fonction instinctive de piller ou de se servir dans le vivant par nécessité de survie. Nous dirigeons la personnalité de chacun, suivant son tempérament et le caractère vers une fonction spécifique qui est de tuer, l’armée.

C’est au travers de valeurs quantitatives et qualitatives, culturelles, de la perception de l’image du monde que nous véhiculons de génération en génération par l’image du père, dans les diverses organisations familiales et politiques.

Rien ne nous permet d’affirmer que l’image du Père veillant sur le respect des interdits en punissant soit, in extenso, la meilleure pratique d’une agressivité humaine. L’anthropologie témoigne des diversités des interdits ou pratiques socialisantes.

Nous ne pouvons qu’observer que l’image du Père est porteuse de violence, soit nous ne respectons pas ses interdits, soit chacun veut être le Père, le dominant. Soit une fois que l’on a construit son psychique avec elle, il nous reste à savoir la contenir. Elle n’échappe pas à l’égocentrisme sur lequel elle veille et que la culture veut canaliser sans trop de succès depuis le paléolithique. Peut-être à cause de l’usage d’une interprétation culturelle erronée à partir du néolithique. Particulièrement avec l’apparition de chefs, de despotes, de dictateurs, de souverains en tout genre, tous sont une transposition du dominant animalier. Ils ont érigé les premières cités-États au néolithique, devenu des empires pour former les États-nations d’aujourd’hui. Dans lesquels s’exerce le même processus émotionnel humain générant au fil des siècles les conséquences de l’agressivité par des représentations différentes ?

 

L’extériorisation de notre processus émotionnel, sous forme physiologique, somatique, est traitée cognitivement suivant le stade d’évolution et de développement de cette capacité. Cela s’opère en réorganisant son schème, réaction normale du corps qui est examiné par la réflexion et réorganisé par elle, sa structure introspective.

La capacité d’information sensorielle accumulée modifiera la réaction émotionnelle dans un rapport connu/inconnu où l’agressivité peut trouver son expression.

S’organiseront à partir de là toutes constructions sociologiques, notamment celle du langage, au sens le plus large, comprenant l’expression corporelle et la codification instrumentale et linguistique.

L’usage de la globalité de ce langage développera et communiquera des concepts dont l’exactitude dépendra du degré de réduction de l’incertitude, de l’indéterminé et de l’indéfinissable. L’ensemble permettra la définition compréhensible de notre propre existence relationnelle événementielle où l’agressivité s’atténuera avec la connaissance de notre être et du monde.

D’une certaine manière, nous domestiquons notre inné en apportant une réponse à ses interrogations. Nous n’avons plus peur du tonnerre, et nous sursautons à un bruit non identifié. Nous lui apportons aussi des informations culturelles auxquelles il réagira comme instinctivement, par une pratique répétitive ou quand elles s’inscriront, dans le conscient, profond, voire si nécessaire, intégreront l’inné. Quel que soit le centre de formation de l’émotion, il déclenche un processus interrogatif actif pour l’interprétation de l’information de l’événement survenu.

 

Les définitions, les traductions, les interprétations de notre existence au-delà de l’égoïsme de nature pour devenir de l’égocentrisme ou de l’égotisme revêtent une importance cruciale, et doivent être sues dans leurs diversités.

 

3/ Cela nous permettrait de comprendre pourquoi nous sommes emmenés, à nous entre-tuer. Non par instinct, par construction sociologique 4, qui influence notre psychisme dès l’enfance, et se répercute par génération avec la matrice culturelle. Nous utilisons la notion d’instinct 5pour nous dispenser ou nous justifier de ne pas toucher à certains aspects de nos constructions culturelles et sociales de nos relations interpersonnelles. Nous allons jusqu’à soutenir que nous entre-tuer est de nature. Discerner et admettre nos imperfections quand nous confondons le naturel, ou l’assimilons à nos conventions culturelles, nous est difficile.

L’inné, acculturé, par une lente l’évolution au fil des siècles a déterminé la matrice culturelle d’aujourd’hui. Nos comportements sont dans la continuation précédente des événements tout le long de l’existence, à la vitesse géologique, depuis 2, 5 millions d’années. Nous avons reçu l’inné, notre conscience et notre pensée associative, non pour comprendre que c’est, notre intelligence, qui distingue ce qui est de l’innée génétique. Bien, avant que la science ne définisse nos instincts, de fortes probabilités existent pour que nos ancêtres aient tenu pour naturels des comportements culturels. Encore aujourd’hui des contemporains effectuent cette méprise faute d’avoir appris.

La fonction innée acculturée6, celle de tuer un humain se distingue de celle de tuer pour se protéger de prédateurs ou se nourrir en tant qu’activité de soi pour soi ou pour les siens est inné. D’autres fonctions culturelles deviennent instinctives par l’apprentissage, et représentent un seuil plus élaboré d’acquis culturel que nous les assimilons à des automatismes. Nous ne faisons pas ce discernement compris par toutes nos représentations de nouveaux modèles dynamiques d’organisations de notre activité collective. Nos conceptions paradigmatiques innées passent inaperçues.

Aujourd’hui, nous l’accomplissons toujours dans notre organisation économique, ceci dans le but d’acquérir, de conserver ou de fabriquer la rareté matérielle ou socioculturelle dans l’évolution de notre espèce. La rareté n’est pas le seul corollaire de la diversité, de multitudes d’essais, au nom de la sélection naturelle, ce sont réalisées de source, autant de progrès que de conflits.

Se servir des découvertes de la science telles, la biologie, la neurologie ou la physique devient de plus en plus indispensable. En physique, La Théorie du chaos met en évidence un ordre sous-jacent, que nous ne pouvons pas observer de visu, et, par la science qui démocratise et vulgarise ses découvertes, elles nous permettent d’enrichir notre pensée associative.

Notre organisation économique est une construction psychique et culturelle, sous-tendue par l’inconscient égoïste. Son activité s’inscrit dans un plan comptable élaboré au fil du temps. C’est lui qui régule la ventilation de milliers d’actions au profit de l’ego de l’investisseur. Le plan comptable devient le dominant systémique dont seuls les investisseurs sont bénéficiaires. Le plan comptable amasse le cumul, d’énergie nécessaire au dominant, représenté par le capital. Le comportement instinctif du combat des chefs se réorganise dans une construction culturelle et s’impose aux Hommes comme une donnée de science économique, là où se situe une transposition du dominant animalier devenu dominant systémique.

Nous n’échappons pas à un ordre sous-jacent.

Un ordre sous-jacent dont nous sommes partie intégrante, que nous l’ignorions où que nous en acceptions l’hypothèse ! Les régularités mises en évidence par la théorie du chaos ne sont pas observées quand nous regardons notre monde. Sans le savoir, nous concourons sous l’aspect d’un ordre, au désordre (le chaos) dans l’ordre sous-jacent. 42 Leurs effets exhibent des comportements différents, quand nous établissons notre ordre humain, qui s’est calqué, sur la connaissance de son monde.

Voilà pourquoi la Théorie du chaos indique qu’une légère modification d’un des paramètres quelconques d’un ensemble dévoile des comportements d’une nature complètement différente.

 

À partir de la géométrie fractale de Mandelbrot, trois Français Jean Chaldine, Laurent Nottale et Pierre Grou ont mis en évidence une loi de l’évolution. Cette loi prévoit une évolution de l’espèce humaine dans 80 000 mille ans. Cette loi repose sur des observations de l’ordre paléontologique antérieur, sur lequel l’ordre introduit par la technologie humaine n’a pas encore engendré la totalité de ses effets. En particulier ceux mis en œuvre depuis cinq cents ans par la civilisation capitaliste industrielle polluante. Si demain les hommes par leurs productions militaires s’irradient, l’évolution de l’espèce aura été très courte, avec cette hypothèse catastrophique. Elle n’en demeura pas moins le produit d’une évolution, celle du cerveau de notre espèce. Si les hommes empoisonnent l’atmosphère par leurs activités industrielles, et qu’ils s’y adaptent physiologiquement, l’évolution aura été anticipée. Cela nous aura modifié un des paramètres de notre ensemble, la quantité de CO2.

Indépendamment de la justesse ou non des données paléontologiques, dans cette loi de l’évolution apparaît, entre chaque évolution d’une accélération des rythmes du renouvellement des espèces. Quelle que soit la série testée, ils se réalisent de plus en plus rapidement. Cela permet de penser que, chaque successeur bénéficiant de l’apprentissage de son prédécesseur, par acculturation, les successeurs apparaissent plus rapidement. Nous observons donc l’évidence d’un phénomène d’adaptation dynamique acculturé lié aux événements, suivant les espèces sériées.

Ça ne signifie pas avoir peur, mais accélérer notre compréhension du monde par le développement de l’intelligence qui accélérera notre propre développement. Avec cet ordre sous-jacent de nature que nos anciens appelaient empiriquement, le paradis, nous devons nous harmoniser dans son ignorance, en ayant compris qu’existait un univers objectif où l’Homme se retrouverait. De la connaissance que nous aurons de toute chose de ce monde et de l’univers devenu accessible, toutes ces lois bousculent notre compréhension de l’Homme.

Nous ne pouvons y accéder sans développer notre intelligence enfermée dans un carcan patriarcal capitalistique qui en quelques siècles d’industrialisation a pollué terre et mer.

 

1 Hawking. UNE BREVE HISTOIRE DU TEMPS. Éditeur Flammarion. 1989. p.159.

2 J’entends par altruisme restreint, la faculté de secourir sans réflexion un proche par instinct filial, élargie à la communauté humaine.

3 L’agressivité est utile pour défendre un individu contre d’autres espèces qui peuvent le menacer. Elle permet aux carnivores de se nourrir, aux herbivores de se défendre. Elle est nuisible à l’intérieur d’une même espèce, car elle diminue ses chances de prospérer et met en cause son polymorphisme. Contrairement à la lutte interspécifique souvent mortelle, la lutte intraspécifique qui établit une hiérarchie permet une socialisation…. Mais presque jamais au meurtre. L’homme possède» le triste privilège de pouvoir tuer ses semblables à tout bout de champ, sans le moindre frein biologique. Jacques Ruffié. TRATE DU VIVANT tome 2. Édition flammarion. 1982. Pp 270 à 273.

Note de l’auteur. Pour tant quand nous observons morphologiquement un individu il ne dispose d‘aucun attribut pouvant lui permettre d’en tuer un autre. A main nue nous sommes incapables de tuer une tierce personne ; accepté si nous avons appris un art pour cela ou que nous utilisions un objet à cette fin ; mais là nous sommes déjà dans l’appris, dans le culturel, dans l’expression perfectionnée d’aptitude agressive innée.

4 Note de l’auteur. Pour illustrer ces différentes appréciations de valeurs quantitatives et qualitatives de l’image du monde j’ai choisi deux exemples diamétralement opposés. Les récits des voyages du capitaine Hearne rapportent que chez les Indiens du Nord-Ouest du Canada, ce qui est aujourd’hui l’Alberta, la tribu Athabasca n’a de cesse de s’entre-tuer avec celle des indiens "Côtes de chien". Cette guerre est leur joie, leur gloire, de part et d’autre. Un tel comportement nous le jugeons « primitif » comme pour le rejeter dans les comportements naturels archaïques de l’Humain, sans être capable de discerner que ce que nous rejetons comme primitif, nous l’acceptons aujourd’hui recomposé faisant toujours la gloire et la joie de certains de part et d’autre.

De l’autre côté du pacifique dans l’île coréenne de Chen Yu subsiste une originalité traditionnelle ; c’est la femme qui assure l’activité économique, elles assurent la totalité du travail de la communauté ; naturellement leur physique reflète l’énergie du travail accompli. Par contre les hommes élégants mène une vie consacrée aux satisfactions intellectuelles, ils sont cultivés polis et sont des compagnons recherchés ; il est dit deux : l’homme de Chen Yu est un aristocrate, il n’en demeure pas moins que ‘c’est l’homme qui dirige la communauté. La violence meurtrière, comme cet exemple de communauté le montre, n’est pas inéluctable. Pour caricaturer l’une à choisi l’expression de la virilité physique, l’autre celle de l’intelligence du psychique. Les deux exemples cités sont extraits de l’Histoire des mœurs II vol 2. Édition Gallimard. 1991., Pp 957, 958, par Solange Petit Skinner (l’île de Chen Yu); Pp 979, 980, par Pierre Quillet (tribus indiennes).

5Note de l’auteur (L’instinct naturel, une notion imprécise à la mesure de nos connaissances sur le fonctionnement cérébral. Je songe également au-delà à la construction atomique de toute matière vivante). «On préfère rejeter dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit ». Claude Lévi-Strauss. Race et histoire. Éditeur Gonthier. Paris 1968. P. 20.

6 J’entends par ce terme la possibilité que des pratiques culturelles liées à des événements puissent s’inscrire héréditairement et concourir à l’évolution de l’espèce. Si la remarque est osée et s’oppose au point de vue de Rostand (pensée d’un biologiste) «que le biologique ignore le culturel » ou Bergson (Évolution créatrice), le simple fait que nous conseillons au femme enceinte de ne pas fumer durant la grossesse, explique clairement que le culturel fumer peut affecter le biologique. Ce que nous ignorons aujourd’hui, c’est comment il passe dans l’héréditaire, peut être seulement parce que nous n’avons que pas de trace de ce passage et pas assez de recul de temps pour apprécier des évolutions. Des évolutions qui se font sur des dizaines, des centaines, voir des milliers de milliers d’années. Naturellement ce ne seront pas toutes nos pratiques culturelles dans le détail mais dans leur globalité. Exemple notre activité culturelle a développé une industrie polluante qui affecte même ceux qui ne l’ont pas produite et qui en subiront les conséquences s’il doit y en avoir. Mais il faut être convaincu d’une chose, c’est que rien n’existe qui ne puisse avoir une incidence sur l’évolution, sinon cela n’aurait aucune raison d’exister, et tôt ou tard nos pratiques culturelles auront une incidence sur notre évolution. Car dans l’univers rien n’est du hasard sinon notre insuffisance à en comprendre tous les mécanismes, et nous n’allons pas faire du hasard un Dieu, ni de notre imagination quelque chose qui ne serait pas naturel. Enfin si le système des valeurs, des règles sociales, des conduites apprises varient dans chaque groupe, elles révèlent toutes la même structure de développement car il n’y a, à aujourd’hui, pas de gène de prédestination pour cela et chacun en fonction de son apprentissage peut être l’autre, sauf à en trouver une dans les protéines ou dans ces flux d’énergies qui nous ont créé et qu’illustre la notion de karma chez les moines Bouddhiste.

Par rapport à l’inné primitif acculturé, il s’agit pour moi d’indiquer que notre inné a bénéficié de l’expérience du vécu de ses ou son prédécesseur dans l’évolution.

Les êtres perçoivent la sensation indéfinissable qui les relie à l’univers instinctivement, mais le savoir et la connaissance leur permettent d’en cerner plus les contours. 1 Nous ne sommes pour autant jamais assurés d’avoir fait le bon choix avant que ne se dévoilent les conséquences de ceux-ci.

 

Nous comprenons difficilement que, dans le chaos omniprésent, stable et structuré, 2 nous avons, par notre ordre ignorant, introduit un désordre qui se répercutera sur la diversité si nous n’arrivons pas à nous harmoniser. L’ordre sous-jacent, dans l’enchaînement de nos organisations conflictuelles dont nous recherchons l’immuabilité, l’évolution nous conduira, sur les traces de nos actions, autrement que nous le pensions.

 

4/ Notre intelligence serait-elle encore si atrophiée ou si primaire qu’il nous serait impossible de sortir de cette matérialité, matérialité réelle, au sens de RES, égal à la chose. Si elle est indispensable à notre survie, elle enferme notre intelligence dans celle-ci quand produire se délimite par ses déchets.

Le matérialisme devrait-il s’intéresser qu’à la partie matérielle de l’existence en ignorant l’essentialisme ? Lui-même, est-il tenu de se désintéresser du matérialisme, où chacun d’eux considère disposer de la vérité d’un monde sensible et non objectif qui les relie ? Serait-ce impossible d’imaginer que si l’existentialisme trouve dans le matérialisme les moyens de son expression dans le vécu de l’humain comme base de toute réflexion ?

Si nous nous situons dans la logique de l’évolution de notre espèce, sa survivance est assurée par l’inné. Il n’a pas toujours revêtu l’aspect que nous lui connaissons, ce qui signifie que l’innée génétique est réceptive aux acquis. Nous existerions toujours sans cela sous la forme de procaryotes, 3 qui vivaient sur terre, depuis plus de trois milliards d’années ? Alors, les procaryotes : ils étaient matérialistes ou spiritualistes. Ni l’un ni l’autre ! Si l’un des deux était la Vérité, l’autre n’existerait pas et vice-versa. L’un et l’autre nous permettront peut-être de pénétrer le mouvement indispensable à notre évolution, sous réserve que nous n’établissions pas de fausses régularités.

Dire que tout est source d’affrontements et le réaliser suivant la méthode Coué. Nous ne savons pas comment nous y prendre pour maintenir l’émulation, la tension ou l’aiguillon qui rend imaginatif et inventif sans entrer en compétition égotique. Notre crainte perpétuelle est, celle de craindre que, ne pouvant contrôler ses pulsions innées, l’Homme disposant d’assez de monnaie ne travaille plus, pour satisfaire ses besoins. La valeur travail ne cache que cette peur de l’expression, de la paresse ou la fainéantise instinctive.

Ceci est d’autant plus important, que le biologique n’est pas soudainement ou brutalement affecté par les événements pour engager une évolution. Nous pouvons penser qu’une modification génétique intervient, si nous considérons que des groupes cellulaires perçoivent les variations événementielles, disposent d’un système sensoriel autonome et sont soumis à son évolution dynamique. Nous pouvons imaginer qu’elle ait pu s’obtenir par une transmission sensible dont le cerveau effectue la traduction.

Ignorant ces fonctions, nos ancêtres les ont attribuées aux divinités. Ils n’en étaient pas moins des Êtres intelligents ayant saisi la distinction entre le matériel et le spirituel. Nous retrouvons cela dans les contes et les mythes sans qu’ils aient réussi à en faire une jonction et une application harmonieuse.

 

Pour apprécier cette innée génétique, ces lois naturelles, nous prenons communément, nos références dans l’observation d’équivalence de l’existence d’espèces animales. Nous y trouvons toutes les formes de pratiques pour assurer la survie de chaque espèce suivant nos définitions. Nous avons reconstitué et observé comme pratiques, le cannibalisme, le parricide, le fratricide, l’Homicide, l’inceste, le vol, le viol autant de comportements que nous nous interdisons pour les avoir effectués. En cela, nous avons franchi un pas dans la civilisation. Ces comportements ont accompagné toutes les formes sociales, l’organisation matriarcale, patriarcale, la famille restreinte, conjugale, élargie, individuelles, collectives. Autant de paradigmes de la sélection du meilleur reproducteur, distordu par la concentration ou la densité humaine sur des espaces restreints développés par la sédentarisation. En son sein l’égocentrisme n’a pas pu être dépassé par l’altruisme et a nécessité des règles de sociabilité malgré l’injustice de certaines qui favorisent l’égocentrisme.

Serions-nous tout cela ?

Serions-nous, capables de tout cela, avec, en plus, l’exultation de nous entre-tuer, le plaisir de faire souffrir, que nous ne trouvons pas chez les autres espèces animales ?

Cette remarque n’est que l’observation de nos propres comportements, comparés à la vie d’autres espèces.

Le ou les schémas, le ou les structures qui seront les plus adaptés à notre propre progression seront de plus en plus confirmés par la connaissance scientifique de notre espèce qu’apporte le savoir. Telles la biologie, la neurologie, la physique atomique, quantique, etc., le plus souvent elles demeurent inaccessibles aux citoyens lambda en dehors de leur vulgarisation. Celles-ci, sous réserve qu’à un moment de leur existence, ces connaissances scientifiques s’incluent dans celles philosophiques et littéraires. Ceci nous permet d’accéder à une fraction de la pensée, essentialiste, de nos ancêtres, ce qui donne une âme à notre existence et à leurs travaux.

 

Nous devrons assumer la conséquence de l’élargissement de notre savoir incomplet, et encore certainement nous tromper.

 

5/ Par valeur morale, nous excluons des comportements innés de la régulation naturelle de la prolifération de l’espèce, nous en présentons certainement une fausse image en la calquant sur notre observation du monde animalier. Parfois inopportunes, la comparaison et nos analyses nous ont conduites à bien des égarements anthropomorphiques. L’importance de la régulation culturelle nous laisse croire que nous nous substituons à nos instincts, c’est le sentiment que nous en avons, quand nous envisageons la régulation des naissances. Car nous ne comprenons pas que nous répondons à une pression environnementale pour laquelle l’instinct coordonne les voies d’une réponse.

Ce contrôle nous paraît de caractère culturel sans pouvoir estimer que cette responsabilité culturelle vient de l’inné !

Notre inné assure la sauvegarde de notre espèce et sa mutation, par nos échecs et nos erreurs de jugement et de valeur. Cependant, nous ne manquerons pas de continuer d’en commettre en assumant la responsabilité de gérer notre évolution, comme autant d’essais qu’il autorise.

Pour rester dans l’exemple de la régulation de la population, ce n’est pas son nombre qui pose un problème aujourd’hui, que le rapport entre son nombre, et son aptitude à produire et évacuer ses déchets. Ils sont les conséquences écologiques du besoin d’assurer notre subsistance et notre existence, en fonction des techniques que nous mettons en œuvre dans la transformation des matières premières et de la protection des plantes vivrières. Et tous les entrepreneurs ont ignoré leurs déchets par cupidité, afin de retirer le maximum de plus-value.

Si nous devions vivre à partir des seuls moyens primitifs (la cueillette et la chasse), compte tenu de la population actuelle, notre planète serait un désert et la famine nous décimerait. Nous avons pour cela affronté la rareté durant de longs siècles sans prendre conscience de ses répercussions, en l’absence de savoirs et de connaissances suffisantes dont nous disposons aujourd’hui.

Toutefois, nous demeurons toujours soumis à une analyse malthusienne, n’osant imaginer d’autres formes de nourriture, par habitude sociobiologique et blocage psychologique.

Notre production alimentaire élevée au rang d’art gastronomique ou de mode dans les pays riches y tue par excès et par pénurie dans d’autres, malgré les prouesses que nous permet la chimie moléculaire ou la génétique.

 

Dans les pays riches, nous préférons mourir d’un cholestérol et d’autres maux agroalimentaires, pendant que d’autres meurent de malnutrition par peur de faire face aux risques de produits, dits artificiels ou aux risques génétiques inconnus. Or la nature y procède elle-même par l’évolution, c’est par les travaux d’archéologues qu’ont été découverts des grains de riz consommés par nos ancêtres préhistoriques qui n’existent plus aujourd’hui.

Naturellement, le risque zéro n’existe pas, bien qu’il soit de plus en plus attendu par les Hommes. Il donne lieu à des polémiques sur les responsabilités et conduit à l’intolérance. Les Hommes se sont illusionnés autour du progrès technique et scientifique, à espérer que par lui seuls tous les problèmes peuvent être évités. Les dérives sécuritaires des dirigeants économiques et politiques au tour de la compétition nous encouragent en cela.

 

Le contrôle associatif citoyen qui existe n’est pas une garantie, et l’usage, de certaines découvertes de la science, ne peut être laissé au seul domaine marchand source de dérives. Les compétences limitées et l’espérance parfois obscurantiste du contrôle par les populations laissent la place à des dérapages dans la recherche d’un absolu qui ne peut exister.

Économiquement, nous nous trouvons, sous la binaire problématique, de laisser à un domaine marchant l’usage de découvertes dont le but affiché est le profit. Dans le même temps, nous demandons à ces mêmes découvreurs et producteurs de nous garantir dans l’absolu le risque zéro. Nous leur commandons de devoir nourrir une population grandissante que nous cherchons à réguler, et qui exige toujours plus de subsistance produite, dans le temps où celle produite naturellement pour nourrir les populations n’existe plus depuis 9 000 ans.

L’erreur critiquable est de disposer de la capacité de nourrir la population mondiale et de considérer qu’elle est trop nombreuse au regard de notre type de consommation. Ce sont nos blocages psychiques, et à la circulation des disponibilités financières investis dans ce domaine qui doivent être mis en adéquation par rapport à notre capacité productrice de nouvelles consommations. Nous retrouvons là, la difficulté de se séparer d’un régulateur culturel monétaire imaginaire qui conditionne l’existence humaine, et qui est un substitut réel du dominant.

 

Si nous considérons encore comme Malthus que des hommes ne doivent pas être invités au banquet, c’est moins par l’absence de nourriture, que celle des partages des profits. Qui ne peuvent se réaliser sur sa production, et nous en gérons notre régulation sur des critères de rapports financiers, sans autres limites que celles des krachs boursiers.

 

Comme Malthus n’avait pas su extrapoler les conséquences de la technologie de son époque, nous, nous avons peur de la nôtre, et nous en connaissons les raisons.

Nous n’en finirions jamais, dans la définition de ce qui est normal ou pas, naturel ou pas, si nous n’accordons pas plus d’importance à la réflexion intellectuelle.

Cette réflexion intellectuelle peut être utilisée pour examiner nos comportements devant l’accroissement de la connaissance de notre espèce. Elle nous permet de nous pencher sur ses mécanismes émotionnels qui assurent son développement et comprendre ce qui nous pousse, à nous gaver et exiger toujours plus de consommation. Cet appétit du confort cache, sous une construction psychique boulimique de possessions financières, pas seulement la nécessité d’afficher sa supériorité que la recherche du moindre effort, par économie d’énergie humaine. Nous n’avons là rien d’anormal, si c’est d’y reconnaître l’éternel paradigme du combat des chefs animaliers, où nous remplaçons la force, par la possession monétaire, quoi de plus primitif. C’est également la persistance du comportement du cueilleur qui n’a qu’à faire l’effort de lever la main pour se nourrir.

 

Cette intelligence en réaménageant nos schémas, engendrant tant de paradoxes, devrait nous permettre de ne pas recommencer les erreurs de Malthus en justifiant l’exclusion de celui qui est en trop à notre table. Un jour viendra où il aura eu raison. La planète n’est pas extensible, et l’espérance de coloniser l’univers en est à ses balbutiements.

6 — Face à la sélection naturelle, à l’exclusion, et à la production de nos maux qui ne sont pas inévitables.

1/ La sélection naturelle, à laquelle nous nous référons si souvent, en ayant à l’esprit celle de certaines espèces qui se soumettent à un dominant guide ou meilleur reproducteur, n’existe plus à notre regard depuis longtemps. Dans la plupart de nos structures sociales affectées par la culture, elle se présente sous d’autres paradigmes. Nous pourrions dire que la culture n’est qu’une élaboration d’une existence paradigmatique de l’instinct.

Nous pouvons estimer que l’instinct se soit distordu, à partir de l’instant où l’humain s’est laissé porter par des concepts qu’il déduisait de la contrainte de son environnement. Sous celle-ci, il a défini des organisations sociales basées sur la morale sacrée ou profane. Et il a façonné des outils pour produire, et s’entre-tuer, et permettre à certains d’accéder au rôle de guide divin ou de guide temporel sociétal.

Comme nos organisations fluctuent constamment entre l’ordre et le désordre pour préserver l’espèce de tous schémas qui se scléroseraient, en favorisant l’évolution envers et contre tous.

À un fait social se substitue un autre fait social devenant majoritaire, sous la direction d’un référent, mystique, idéologique, structurel ou utopique.

L’absence de dominants référentiels, animaliers alpha, permet aux moins capables aux plus faibles, en utilisant les structures organisationnelles des dominants systémiques, d’accéder au pouvoir.

L’histoire de rois de France en fourmille d’exemples, et notre monde contemporain en est peuplé.

Nous devons concevoir l’idée dans les organisations démocratiques que celui que je qualifie d’inapte ou faible sera notre propre reflet, le reflet de la représentation majoritaire de ceux qui l’ont élu.

 

Ce fut parfois le cas des formules populistes qui si elles peuvent être susceptibles de soulever des besoins, elles, sont aussi le reflet d’une opinion publique, elles fabriquent aussi du fascisme et de l’intolérance ignorante.

Notre sélection naturelle populaire n’est que le résultat produit par nos organisations sociales systémiques. Nous avons refoulé certains de nos comportements primitifs correspondant à une sélection culturelle, comme asociaux.

Nous ne développons pour notre compréhension qu’une sélection culturelle systémique phagocytaire par le fait social. Elle est phagocytaire, ne recherche pas le débat, seulement l’élimination de ce qui ne correspond pas à l’unicité de sa construction, qu’elle soit mythique, idéologique, structurelle ou utopique.

Nous éprouvons la difficulté de déterminer ce qui sera l’objet de la sélection naturelle, de ce qui représente la réponse de cette sélection naturelle et qui se recompose sans limites dans les fantasmes. C’est une réponse pour outrepasser les interdits culturels qui lui font obstacle, et qui en génèrent certains autres, bien au-delà de la sélection naturelle.

Afin d’en avoir une idée, pour toutes mesures, il ne nous reste comme référence que les fonctions propres de nos organes. Et nous savons, qu’ils peuvent répondre à des usages pour lesquels ils n’étaient pas conçus dans le cadre de l’évolution, et être destinés à des fins culturelles que nous leur assignons qui se pérenniseront ou pas.

 

Et nous faisons en sorte que quand nous disposons des moyens de créer l’abondance et que nous maintenons l’exclusion, quelles qu’en soient les justifications, nous vivons dans le mythe de la sélection naturelle. Nous survivons dans la culture idéologique de l’individualisme. 4.

Il conduit des Hommes vivant au quotidien en interdépendance les uns, des autres, à dénier leurs intérêts communautaires. Elle laisse entrevoir une finalité humaine dans la recherche de l’individualisme, parce qu’en fin ultime nous sommes dotés des attributs du monde du vivant, pour survivre envers et contre tous.

 

7/ Je prends l’exemple des cités dites difficiles. L’exclusion économique et xénophobe, qui s’applique à certaines personnes de la population, les pousserait à la névrose, et au-delà au suicide, si elles étaient individuellement isolées. Si ces personnes survivent, c’est qu’elles se sont regroupées dans des zones, où elles développent une communauté d’exclus édifiant leurs propres règles, assurant leur survie.

Quand des responsables politiques nous demandent de supprimer les raisons de ces ghettos, que ce soit par l’absence de ressources, la discrimination culturelle ou les cultuelles, nous refusons inconsciemment ou non. Car nous avons comme fin de conserver notre ordre in fine. Mal nous en prend, il évoluera nécessairement dans le cadre de celui sous-jacent de l’univers auquel nous sommes soumis. L’incompréhension de cette évolution ne fait pas partie de l’éducation populaire, d’où en émanent des difficultés relationnelles entre cultures. Les découvertes scientifiques sont trop récentes pour en instruire la population mondiale, qui ne semble pas le souci de bien des gouvernements.

Nous préférons ne regarder que les manquements à l’ordre établi et employer la répression policière. Plutôt que de faire appel à une politique budgétaire de financement de plans établissant les ponts nécessaires d’apaisement des confrontations culturelles et cultuelles ethniques. L’analyse holistique continue nous renvoie toujours à l’absence de savoir suffisant de la connaissance, de l’être humain, emporté par ses instincts aux conséquences délictuelles dans les luttes que soulève la rareté.

Nous savons que deux ou trois générations sont nécessaires pour une acculturation d’intégration, et nous n’éradiquerons pas la délinquance sans supprimer les luttes pour la rareté.

La financiarisation politique restreint notre action sociale et économique en direction de ces zones, et nous croyons que les structures libérales capitalistiques, qui ont créé ces exclus, vont y remédier.

Dans notre société prospère et consumériste, l’identification s’effectue par sa propension à consommer. Par le statut social qu’offre le travail, et les plus faibles, les plus fragiles, les mal-nés sont les exclus, les perdants dans les luttes que crée la rareté. Face à cela, certains deviennent de riches criminels ou délinquants pour ne pas y succomber.

 

Nous savons que la variation d’un élément de notre ensemble se répercute inévitablement en générant des retentissements inattendus. Les exclus engendreront des modifications dans l’organisation de l’ensemble d’une population, comme, le sécuritarisme qui est l’usage idéologique et électoral du besoin de sécurité. Nous rechercherons une réponse policière à un problème socio-économique. Il se confond avec le maintien de l’ordre public, dont la fonction n’est pas de maintenir les exclus dans la misère. Cette confusion engendrera l’autoritarisme, le fascisme et nous accablerons nos élus d’inaptitudes que nous accuserons de nos propres turpitudes.

 

Dans l’exemple choisi, la répression policière n’y changera rien, sauf à accroître la frustration. Nous conservons encore à l’esprit que la morale institutionnelle, familiale, religieuse, scolaire, a pour but de faire accepter la misère et la pauvreté, et nous cacher de nos propres responsabilités d’acteurs sociaux.

 

8/ Faute d’apporter une réponse socio-économique, nous fabriquons des délinquants et des criminels. Plus actuels, nous sommes en passe de créer des criminels de la route.

En effet, l’évolution des performances mécaniques fournit des véhicules fiables répondant à un désir d’accélération, qui découle de nos structures sociales, dans lesquelles nous vivons, pressées. Ce qu’illustre correctement l’idiome : le temps, c’est de l’argent. Nous retrouvons ce besoin de vitesse quand nous conduisons au volant d’un véhicule, dont l’argumentation de vente de leurs performances, la vitesse et la puissance, devient incitative. Or ces performances de moins en moins perceptibles dans la conduite de ces véhicules par le confort de conduite, entraîne une perte de la sensation de vitesse préjudiciable.

Notre réseau routier (hors autoroute) date d’époques où nous n’avions que des chevaux et une circulation restreinte de véhicule peu rapide. Faute d’avoir pu adapter le réseau routier au nombre et à la vitesse des véhicules d’aujourd’hui, ou la

1 Note de l’auteur. La pensée Taoïste l’exprime dans la réponse d’un sage Kouang-tch’eng-tseu répondant au désir de l’empereur Jaune de connaître le principe parfait pour assurer le bien être de tous. Il répondit : Ce sur quoi vous voulez m’interroger, est la substance même du chaos ; ce que vous voulez régler est la diversité des choses. Si vous gouverniez le monde suivant votre propre désir… la lumière du soleil et de la lune serait vite éteinte. Ainsi aujourd’hui nous avons presque les moyens de faire l’un ou l’autre.

2 James York analysa mathématiquement l’effet entraînait par la modification d’un paramètre d’un ensemble et en conclu que le chaos était omniprésent stable et structuré. Il démontra que tout système à une dimension dans lequel apparaît un cycle régulier de période trois présente à la fois dans des cycles réguliers de durées quelconques et d’autres totalement chaotiques. James Cleick. La théorie du chaos. Éditeur Champ flammarion. 1991. Pp 104 et 105.

3 Procaryotes : micro-organisme unicellulaire considéré par les paléontologues, comme élément de l’apparition de «la vie », parmi les diverses théories qui divisent les scientifiques. Note de l’auteur inspiré de la lecture de, SHAPIRO Robert, L’ORIGINE DE LA VIE, éditeur Flammarion, 1994.

4 Note de l’auteur. L’individualisme peut se présenter aussi sous une forme associative comme il s’est pratiqué dans le communisme. Ce qui rejoint les deux aspects qui paressent séparés profondément, c’est que tous les deux demandent aux hommes de partager une échelle de valeur unique pour des êtres qui sont semblables et différenciés, et c’est cette forme là qui nous est difficile de structurer, car elle ne peut être que changeante puisqu’elle paraît être l’essence même du monde objectif que nous ne saisissons pas sans devoir l’arrêter dans des structures normatives erronées.

vitesse des véhicules à celles du réseau, nous avons accru la législation routière. Nous avons imposé de plus en plus de contraintes, jusqu’à l’absurdité où des nationales à quatre voies sont limitées, pour être classées nationale.

Naturellement, de demander aux constructeurs de réduire la vitesse de leur véhicule est plus facile et moins coûteux que d’aménager le réseau routier. Les aménagements réalisés ont concerné tous les points accidentogènes et ont contribué plus efficacement à la réduction des accidents de la route que la limitation de vitesse.

Pour répondre à cette évolution génératrice d’accidents, nous réglementons jusque dans les comportements sociaux qui génèrent des infractions continuellement qui ne sont pas relevées par manque d’agent de police derrière chaque conducteur.

Or la vitesse et la rapidité sont mises en exergue dans d’autres champs de nos activités productrices, de sports ou de loisirs comme qualité, et qui deviennent synonymes de dangerosité au volant d’un véhicule. Cela fait partie des nombreux paradoxes qui doivent être résolus par le juste à propos de chaque chose qui s’oppose à l’impulsivité à laquelle nous conduisent certains usages.

Pour ne prendre que la plus répandue l’alcoolémie, nous incitons à consommer par des raisons culturelles, et économiques également pour sa fonction, dés-inhibitrice. Puis nous l’interdisons avec de justes raisons au volant d’un véhicule, par des campagnes d’informations, qui sensibilisent et cristallisent l’opinion publique.

Quelles que soient les mesures de rétorsion, qui pourront se prendre ou d’appel à la responsabilité, elles ne peuvent pas être absolues. Et le seul fait d’imaginer cela rend nos réactions forcément intolérantes, et induit une surenchère de sanctions. Les aménagements techniques routiers, et autres pour réduire les accidents incluront toujours la survenance d’un nombre de concordances d’événements qui conduiront à des accidents mortels. C’est la simple règle des probabilités ici comme ailleurs où les éléments mis en présence généreront des occurrences accidentogènes. Elle indique que les événements sont déterminés par ceux qui les précèdent, et que forcément leur conjonction produira l’événement aussi longtemps que ceux qui le précèdent existeront. Toutes actions menées dans le sens de leurs réductions feront apparaître celles qui subsisteront comme intolérables. Nous jugerons de criminels celles qui subsisteront quand le nombre d’accidents se réduira. Nous observons cela autour de l’émotion médiatique que les accidents de la route suscitent. Nous sommes à la veille de définir un statut du criminel de la route par facilité, en pensant que faire passer une infraction de délit à crime fera disparaître les occurrences probabilistes.

L’absurdité consiste à avoir une demande de véhicules, qui roulent de plus en plus vite, et nous interdire d’utiliser leur puissance par manque d’infrastructures adéquates, pour des raisons financières. En l’absence de financement d’un plan adéquat dépendent des citoyens qui refusent les augmentations d’impôts nécessaires, tous en réclament des services publics.

Pour que les règles de la circulation routière se respectent quasi instinctivement, elles doivent s’enregistrer, dans le conscient profond. Si nous voulons réduire les nuisances liées à l’utilisation des véhicules, c’est modifier la demande, nous encourageons-nous à le réaliser ?

Pour l’instant, nous avons fait le choix de la criminalisation, sous la pression complexe, d’une part des familles de victimes avec de compréhensibles raisons. Nous relayons ce choix par des campagnes thématiques électoralistes, et taisons l’hypocrisie des constructeurs qui se déchargent sur la responsabilité des citoyens.

 

Nous préférons criminaliser certains d’entre eux, comme si c’était une condition qui allait de soi, plutôt que de remettre en cause la construction automobile et la globalité des moyens de transport, comme des infrastructures.

Pour être cruels jusqu’au bout du raisonnement, d’interdire l’alcool, des technocrates évalueraient les profits économiques qu’ils rapportent et les emplois qu’ils induisent, et soupesez le coût des pertes de vie qu’ils causent.

 

L’on ne peut pas sous le coup d’une émotion terrible se laisser aller à qualifier de criminel n’importe lequel de nos comportements, même en devant revoir nos activités à risques mortels.

 

9/ Imaginés seulement un instant que le bar-tabac tombe sous le coup de la législation des narcotiques, les fumeurs deviendraient des délinquants, les fabricants et les revendeurs des criminels. C’est un pas que n’ont pas franchi les Américains, se contentant d’indemnisations, des millions de gens qui fument, et qu’ils ne sont pas encore assez fous dans leur jugement pour se proclamer criminels. Ils n’hésiteraient pas à y procéder face à une minorité.

Naturellement, ces réflexions n’ôtent rien à la souffrance des victimes. L’on ne peut leur demander de raisonner quand la souffrance émotionnelle réclame, une vengeance.

Ceci peut nous faire comprendre que l’évolution technologique et scientifique, de ces cinquante dernières années, a bousculé des structures sociales qui ne leur sont plus adaptées. Ces évolutions n’ont pu encore être intégrées dans les structures et dans l’acquis culturel par toutes les générations. La référence à certaines lois empiriques et valeurs traditionnelles comme l’école, et la famille, les religions, la patrie, ne sont d’aucun recours, là, où il doit se développer la réflexion et la connaissance.

Ces insuffisances des lieux de repères traditionnels sont ressenties comme un effondrement de la moralité, là, où ce n’est qu’une transformation trop rapide de valeurs qui s’adaptent à l’évolution des structures sociales et économiques. Nous voyons ces transformations socio-économiques, dans le partage de la responsabilité de l’autorité familiale par les époux. Les femmes ayant acquis une autonomie économique et politique réclament un statut d’égalité.

Les évolutions socio-économiques ne vont pas sans poser des difficultés d’adaptations, que certains utilisent pour justifier ou maintenir leurs vues intégristes ou qui proposent seulement à la place de la réflexion éducative devant la complexité croissante, l’action judiciaire et policière. Leurs persistances et multiplications indiquent que nous engendrons toujours les maux dont nous nous plaignons, comme s’en plaignaient nos ancêtres il y a plus de 5000 ans. La preuve de notre incapacité à nous interroger, ou bien de notre hypocrisie, d’accepter en conscience un taux d’effets pervers, pour maintenir une organisation patriarcale capitaliste, existe depuis tout ce temps.

 

C’est d’autant plus inacceptable qu’aujourd’hui nous savons qu’ils sont issus des conflits pour disposer de la rareté. Le sachant, les Hommes politiques libéraux capitalistiques gèrent les incidences criminogènes de cette inégalité socio-économique et tiennent un discours hypocrite en assurant régler par l’ordre judiciaire et policier, une racaille spontanée venue par enchantement.

Étant les créateurs de nos maux, nous devons en connaître et cerner les raisons quand nous voulons les appréhender, et comprendre qu’ils sont évitables.

 

10/ Devoir vulgariser la connaissance des lois génériques fondamentales connues aujourd’hui serait de nature à faire franchir un nouveau seuil à l’acquis culturel. Elles favoriseraient notre capacité d’innovations, en réduisant les événements qui mettent en exergue notre aptitude à nous détruire, anticipant sottement une fin programmée. Nous devrons peut-être repenser l’enseignement, et y intégrer assez tôt ce qui est devenu une affaire de spécialistes, la sociologie et la psychologie, et autre psychanalyse. Si nous voulons nous assurer d’une progression intellectuelle, nous devons en venir à une formation généraliste solide, par la compréhension de disciplines plus dures, dont nous ne pourrons pas faire l’économie dans l’avenir.

Pour l’instant, ce n’est pas ce choix fait, seuls les initiés d’une tranche aisée socio-économique accèdent aux hautes écoles. Imaginer que cela nous dispensera de l’effort d’atteindre ces savoirs et un leurre, tant notre existence est devenue complexe.
En prenant conscience par le savoir de l’absence de fatalité, par, seulement, l’existence de conjonctions d’événements, nous réduirons nos maux réels et le sentiment subjectif d’insécurité liberticide.

 

Nous réagissons à des assemblages d’événements dont nous sommes seulement les acteurs d’une pièce collective, même quand nous nous considérons en être les auteurs individuels et créatifs, nous le devons aux conjonctions événementielles précédentes.

Ceci limite cette obsession de la responsabilité totale de l’individu à laquelle nous tenons. Sans elle, nous ne pouvons pas mettre en prisons l’événement culturel en soi, et la théorie sur les probabilités. Là, où la connaissance de la genèse des événements devrait nous conduire à une réflexion conciliatrice réparatrice, nous développons les pulsions et passions émotionnelles sources d’intolérances. Pour nous cacher de cette impuissance et pour ne pas évoquer le désir de vengeance, nous considérons que la justice n’est pas de la vengeance à tort. Elle se substitue aux individus et applique des sanctions punitives, hors dédommagement par vengeance, et également dans le cadre du maintien de l’ordre. Par l’art de la sémantique, la vengeance devient la punition, ce qui permet de faire le deuil d’un traumatisme, et nous renouons avec un comportement primitif.

 

Certains de nos maux sont évitables pour peu que l’on veuille s’instruire de leurs genèses, à découvrir dans un ensemble où les possédants occupent l’espace, et l’enseignement, qui rythme avec l’intérêt de la consommation.

 

7 — Perdu au milieu d’un ensemble, du clan à l’État et au clan financier, dans un espace occupé par les possédants

 

1/ Réduire nos maux reste une voie plus que difficile dans la réalité que nous vivons si la connaissance ne les distingue pas, dès leurs apparitions.

Au cours de son évolution, l’Homme s’est sédentarisé dans des espaces délimités à la mesure de ses besoins économiques, et de son esprit conquérant, le clan, la tribu, l’empire, l’État. Aussi dramatique que soit l’histoire humaine, ce besoin demeure vivace, et se manifeste encore aujourd’hui par des luttes concurrentielles monopolistes. Nous les retrouvons, dans des conflits territoriaux d’espace culturel et politique, qui donnent le plus souvent des confrontations dominatrices par le cumul de puissance militaire, économique ou financière, à l’échelle planétaire.

Cette puissance militaire demeure l’apanage des États, la puissance, économique ou financière, ou les deux peuvent être détenus par des particuliers. Elle leur confère plus de puissance que beaucoup d’États et nous pouvons les regarder, dans leur ensemble, comme des entités, de groupes de puissance financière, telles les SA dans les luttes pour la répartition de la rareté. Peu de citoyens prennent conscience que ces sociétés pourraient rivaliser avec des États, si nous prenions l’habitude de considérer l’état comme une entreprise. Le citoyen salarié et directement concerné, par cette concurrence des puissants dont la recherche de rentabilité favorise les exclusions, développant des activités d’économie souterraine, avec leur lot de criminalité et de délinquance

 

Un Homme dans un tel ensemble peut se sentir perdu et renoncer.

 

2/ D’autant plus qu’il naît dans un espace occupé. Dans son enracinement, l’Homme s’est approprié la planète. Il a défini des règles propriétales arbitraires, et, aujourd’hui à l’extérieur des communautés humaines territorialisées, aucun espace disponible n’existe, pour qu’un Être puisse se développer. Les règles régulant la sédentarisation modifient la dépendance de l’individu au clan, au groupe, des groupes entre eux, et la circulation des individus d’un territoire à un autre ? (par opposition au nomadisme dans un espace libre.)

 

C’est de son habileté à ordonner cette interactivité, à réguler la sélection naturelle culturaliste pour l’accession aux ressources des différents groupes, que surgissent ou non des possédants, des exclus et nos maux.

 

3/ Des possédants sans limites. En façonnant son espace, l’Homme a découvert des matières premières, et a créé des matériels et matériaux, sources de confort enviables pour plus de bien-être. Il retire au-delà plus de considérations, de puissances, d’autorités pour s’affirmer séparément ou solidairement.

Ayant le sens de la possession, il en a étendu sa pratique à tout bien matériel ou non. Il a assujetti et enchaîné ses semblables, pour se contenir dans une organisation mercantile, puis monétariste. Il la poursuit dans une économie consumériste en dehors de laquelle n’apparaissent pas d’autres possibilités de croissance que la production exponentielle in fine de biens et services.

 

Les biens et services sont devenus le dénominateur commun de richesses, qui repose sur un capital de confiance et de crédulité.

8 — Sur quoi repose cette richesse, si ce n’est sur un capital confiance ou une crédulité, dans un puzzle infini de contraintes.

1/ Son intelligence a permis à l’Homme de découvrir des mécanismes de la connaissance de soi, comme celle de son Univers. Au passage, il créa des sociétés mythiques, où, d’un concept paraissant dénué de réalité, jaillissent des organisations sociales durables, et des courants de pensée omniprésents, mettant en exergue l’indispensable capital de confiance ou crédulité suivant les circonstances.

Ce que nous appelons mystique n’est que la perception d’une appartenance concrète à un ensemble dont nous ne pouvons donner une juste définition autrement que par des schémas abstraits mal définis. Très souvent, ils sont invalidants et absolutistes, du fait même de l’Être inachevé que nous sommes, un être en devenir qui se bonifiera ou disparaîtra dans la logique de l’évolution.

Le mysticisme est une piètre définition de la compréhension d’un Homme intelligent devenu conscient de la mort et qui a voulu exercer un contrôle, sur l’observation des régularités qui y conduisent. Elles n’étaient que le résultat de la sélection naturelle de toute espèce vivante, qu’il a bornée d’interdits et d’une espérance dans l’au-delà.

 

C’est un mysticisme qui se recompose par les sciences, et nous fera passer de la crédule confiance à la confiance mesurée vers l’Hominisation peuplée d’incertitude, où le doute est une voie nécessaire pour avancer assurée.

2/ De comportements naturels en concepts dits irréels, l’homme s’est construit un monde de connaissance et de savoir, où cohabitent des paradoxes.

La connaissance approfondie, le savoir grandissant, les ressources surabondantes, les idéaux et les courants de pensée multiples dans ce même temps ont complexifié l’organisation et la compréhension du monde.

Par analogie, notre monde ressemblerait à un puzzle en expansion où chaque pièce se renouvelle, se multiplie, varie de forme, de couleur, de place, et modèlerait une image sans cesse changeante.

Ce serait un puzzle que nous n’avons aucune chance de décrypter l’image dans son ensemble. Si nous étions dans une position d’observateur, nous ne pourrions qu’observer et que comprendre le passé, et, le temps de décoder l’image que nous définissons, elle n’existerait plus.

Là sont nos difficultés qui tiennent à l’étroitesse de notre regard qui nous permet d’exister que par défaut, tout en étant partie intégrante du monde objectif humain. Monde que nous devons percevoir par nos sens, et c’est cet apparent paradoxe qui a certainement donné naissance à la récurrente querelle des matérialistes et des spiritualistes.

 

Toute cette complexité se formule par des règles mathématiques, qui, sans être absolues, réduisent l’incertitude des probabilités dans la survenance d’un événement, et elles nous ont ouvert la porte à la science. La mesure réalisée n’est juste qu’au moment où nous la réalisons, incapable de percevoir sa variation quantique. Tous les usages que nous effectuerons sur sa certitude ne vaudront que par notre inaptitude sensorielle à l’infiniment petit. Dans le cadre du déterminisme matérialiste, mathématiser nos comportements psychiques pour nous rassurer en croyant détenir les moyens d’une vérité ne nous pose pas particulièrement de difficulté.

 

3/ Aujourd’hui, comme hier, le ou les dominants demeurent le ou les possesseurs des ressources économiques indépendamment des moyens pour y parvenir, qui vont de la force brute à l’intelligence la plus subtile. Je pense à toutes les conquêtes territoriales, comme à toutes les unions et alliances d’intérêts d’hier, et aux concentrations et réunifications d’aujourd’hui.

Quels que soient les visages multiples et éphémères qu’ils revêtent, qu’ils soient personnifiés, institutionnalisés ou théorisés, leurs pouvoirs résultent de l’action contraignante exercée sur le ou les groupes communautaires.

La Bible relate que le seigneur a mis toutes choses au service des hommes. Cette contrainte, pour ceux qui l’acceptent, leur retire la paternité de toutes leurs innovations, le postulat énoncé sous-entend qu’elles ne peuvent l’être que par la bienveillance du seigneur. Ce n’est pas faux, avec les connaissances d’aujourd’hui nous arrivons au même résultat sans le nommer dieu, nous désignons les lois naturelles, la Baryogénése, l’indéfinissable, l’instant d’avant pour dire la même chose. Le dominant, dans cet exemple, qui est le dieu insondable, se manifeste par la confiance accordée à un postulat. Tout comme admettre que l’on ne sait pas et croire être athée par une analyse socio-politique. Et en croire que les actes des humains ne sont pas sous-tendus par un ordre que nous ignorons, et entrer en confusion. Avec les théories monétaires, la même structure de confiance existe, où c’est, la masse des capitaux qui influencent ou contestent les décisions politiques et impose ses contraintes, ses commandements comme dieu dictaient les siens. Le tout repose sur la confiance accordée à un système tout aussi irréel et fictif que la croyance en un dieu indéfinissable qui inspire les Hommes. Dans sa substitution au troc, la confiance en une monnaie d’échange à un long parcours historique. Ne pas évoquer la durée du temps demeure impensable dans nos sociétés productivistes, il structure l’organisation de la vie autant qu’un livre d’histoire ou de géographie.

 

9 — Un puzzle dans lequel existent deux constantes incontournables d’une réalité persistante mise en évidence depuis 1950. 

1 / l’Homme a dû gérer deux constantes incontournables.

Le temps qui s’écoule ou la vie qui passe nous ont conduits à des innovations de mesures.

Une des premières mesures du temps connues sera le nilomètre chez les Égyptiens. Ils mesuraient les crues annuelles du Nil. Ils mirent en place l’année du Nil de 360 + 5 j, 4241 av. J.-C. Viennent dans la foulée d’autres instruments de conservation de la mesure de la durée du temps, la clepsydre au cadran solaire et les horloges à échappement, jusqu’à notre montre actuelle et aujourd’hui son calcul atomique. Quitter les heures locales vers une référence universelle demanda des siècles. Nous avons fini par reconnaître les 2  fuseaux horaires qui divisent le globe, issu d’une proposition canadienne, et dont le méridien de référence de Greenwich sert de base de départ. La France y adhère le 9 mars 1911. Ceci donne une mesure de la durée du temps nécessaire pour progresser dans l’évolution d’un processus, quand, dans une société, comme la nôtre, nous voulons que tout changement s’opère dans l’instant, où nous perdons patience.

De l’observation de la Lune et du Soleil, l’Homme en a retiré la notion de mois et d’années. Il a décompté le temps en semaines inégales au gré de ses croyances. Il en a découvert au moins quinze façons de regrouper les jours par paquets de cinq à dix. 1. Aujourd’hui, notre semaine est d’origine romaine et astrale, le lundi pour la Lune, le mardi pour mars, le mercredi pour Mercure, le jeudi pour Jupiter, le vendredi pour Vénus, le samedi pour Saturne, le dimanche pour le Soleil.

Un autre événement participe à l’utilisation optimale du temps, la lumière. Du flambeau à la bougie et à l’éclairage tel que nous le connaissons, elle permet l’utilisation de la période nocturne pour toute activité.

Le temps, ainsi segmenté, scande notre existence après 500 ans et plus de tergiversations.

La réalité, c’est que nous mesurons la durée de l’écoulement du temps, et nous ne savons pas grand-chose du temps lui-même.

Il est devenu un élément fondateur de notre économie productiviste (ce que nous pouvons faire dans un temps donné), comme un sujet important de controverse dans l’utilisation de sa répartition par les hommes, travail/repos. Ce temps conventionnel fondateur, les Hommes le considèrent comme une réalité. Donner l’heure est devenu aussi banal que de boire, comme apparu spontanément.

 

2— La gestion de la population de l’espèce a suivi des voies, fixées par des

1 Daniel Boorstin. Les Découvreurs. Éditeur Robert Laffont. 1990. P. 16.

commandements religieux pour accroître la population et peupler toute la terre. 45 Les politiques de natalité ou de dénatalité, et de migration en fonction des structurations socio-économiques, et des limites territoriales des États, s’y sont substituées. Et dans ce domaine, la pensée malthusienne, et devenue une référence indicative socio-économique. Elle met en relation la production de la rareté et les populations qui se la répartissent.

 

La mort et la fécondité sont deux constantes incontournables de la réalité d’hier et d’aujourd’hui qui ont généré des références socio-économiques structurantes et conflictuelles. Les incorporer dans la vie planétaire en un ensemble harmonieux est un défi que nous ne parvenons toujours pas à réaliser. Nous restons dans la finalité du matérialisme sans faire un seul pas vers l’existentialisme, par l’accroissement, de l’humanisme en devenir, qui peut réunir les deux par les savoirs en donnant un sens à notre existence.

 

2/ Je peux ici rappeler la pensée malthusienne,

Un homme qui naît dans un monde déjà occupé, s’il ne peut obtenir de ses parents la substance, et si la société n’a pas besoin de son travail, n’a aucun droit de réclamer la plus petite portion de nourriture, et en fait, il est de trop. Au grand banquet de la nature, il n’y a pas de couvert mis pour lui. Elle lui commande de s’en aller, et elle met ses ordres à exécution, s’il ne peut recourir à la compassion de quelques convives du banquet.

En partant simplement de l’observation de la nature si nous sommes bien convaincus des maux qu’entraîne un excès de population… Je ne vois pas comment un homme qui base sa morale sur le principe de l’utilité peut échapper à la conclusion que la contrainte morale (ou abstention du mariage) est pour nous un devoir jusqu’au moment où nous sommes en mesure d’entretenir une famille. 1.

 

Cela peut nous choquer, mais, combien d’entre nous pensent « une guerre réglerait le problème du chômage », « il faudrait une bonne guerre ». Ou « pour me marier, j’attends de trouver un emploi stable », « ce n’est pas tout d’avoir des enfants, il faut pouvoir les élever », etc. L’Occident a souvent mené une politique nataliste et intégrationniste. D’autres choisissaient la pensée malthusienne.

 

La réalité de la pensée malthusienne a trouvé son évidence en Inde en fonction des réalités de l’époque. C’est ainsi qu’en Inde et en Chine depuis 1950, des politiques de planification familiale antinataliste sont conduites. Elles vont de la simple incitation, avantages sociaux aux familles qui limitent leurs naissances, à la dissuasion, voire la contrainte, campagnes de stérilisation forcée, menace de prison, nombre et choix du sexe de l’enfant. Ceci pour rappeler la préoccupation constante et nécessaire de l’appréciation de l’évolution démographique de notre espèce qui engendre la maîtrise de ses sources nourricières.

 

Ces deux constantes de nos vies sont des réalités pesantes dont aujourd’hui l’utilisation infinitésimale de la durée du temps et la fécondité planétaire croissante modifient nos existences et engagent l’avenir planétaire. Nous obligeant à apprendre.

 

10 — Avenir que nous bâtirons de compassion pour affronter les peurs au-delà de nos certitudes, dans une dynamique progressiste pour se répartir le temps, vers une dynamique de temps libre.

1/ Nous nous trouvons avec Malthus en 1798, en pleine interprétation de l’inné, comme objectivation des lois naturelles. Elle se rapporte à l’observation objective de l’accroissement des populations en un instant donné, de l’histoire humaine qu’il vivait.

En 1800, le pays comptait 954 millions d’humains. Aujourd’hui, nous sommes 6 milliards en 1999, et le maximum est estimé à 12 milliards. Quand nous nous référons aux lois naturelles, nous devons les interpréter avec une certaine prudence !

Nous n’avons pas accès au futur, contenu dans notre capacité réflexive, définissant des concepts sans durée d’application, l’idéal, l’utopie, le but, la désidérabilité.

La compassion aurait eu de meilleur effet que la valeur d’utilité, pour réaliser des plus-values. Cette compassion, que nous tenons de la femme (altruisme maternel), nous ne cessons d’essayer de la définir et de la compléter par les acquis scientifiques. Elle nous motive à la survivance de l’espèce au travers de la filiation et de l’acculturation, malgré l’individualisme affiché et notre hégémonisme culturel d’humain égocentrique, qui maintient par les inégalités des regroupements de classes antagonistes !

Pour éliminer la lutte pour la rareté, rien ne nous empêche aujourd’hui d’imaginer une nourriture moléculaire, nos connaissances biologiques et autres le permettent. Et demain par la technologie quantique, par exemple, d’entrer dans un appareil de « nanofréquences nucléaires » 2 pour nous revitaliser.

Cela peut nous effrayer, nous sommes toujours tournés vers notre passé. Nous ne connaissons partiellement que lui et nous voulons le maintenir, il est rassurant.

Ce faisant, nous ignorons tous les motifs qui nous signalent que nous restons, comme d’autres espèces, condamnées à évoluer si nécessaire, sauf à dénier toutes les preuves d’existences disparues découvertes par des études paléontologiques. Sauf comme nous l’observons chez certains organismes, espèces ou tribus indigènes, nous vivons dans un biotope idéal qui ne la justifie pas.

C’est ainsi que nous confions aux lois naturelles ou à l’inné le rôle de vouloir nous maintenir tels que nous existons, contre toute évidence. Nous qualifions toutes innovations, manipulations génétiques en la matière, d’ouvertures de boîte de Pandore ?

L’univers, ne l’a-t-elle pas ouverte ?

Nous sommes-nous demandé combien d’Êtres avaient pu mourir avant que nous ne décelions la toxicité de certains champignons, plantes ou animaux que nous évitons soigneusement ?

Nous sommes-nous interrogés sur la toxicité de nos consommations ? 3 Combien d’inepties ou de légendes avons-nous construites, autour d’eux, par ignorance ?

Naturellement, je comprends que l’usage de toutes choses à des fins mercantilistes ou dominatrices fonde 4 des craintes. Nous ingérons tant de produits nocifs, dont la probabilité de nuisance est évaluée au-delà de l’espérance de vie des humains.

Nous ne prêtons pas suffisamment d’attention à un phénomène qui n’avait pas échappé à Malthus : c’est l’utilité d’un égoïsme équilibrant, son exactitude n’est juste qu’à l’instant où il a été émis. L’évolution emporte toute considération humaine d’un instant T, pour un futur qui ne peut être qu’incertain.

 

Je ne me prive pas de critiquer l’égoïsme présenté comme une fin, justifiant tous les buts, et présenté comme un but par notre culturaliste individualiste.

Cet égoïsme, instrumentalisé par notre culture technologique, apporte une réponse à la surpopulation, par l’observation que les taux de fécondité sont les plus bas dans les pays industrialisés.

Les pays dans lesquels nous pratiquons l’hédonisme technologique.

De la sorte avec un peu de réflexion, nous pouvons nous rendre compte que, pour réguler l’espèce, nous entre-tuer, ou laisser mourir dans la famine nos semblables n’est pas nécessaire. Notre espèce, si elle peut jouir de la vie, par le confort technologique et disposer de temps, procrée moins.

Nous avons un intérêt évident à nous trouver une source de richesse qui ne nous entraîne pas à la progression suicidaire, pour fabriquer des armes de destructions massives dans la recherche d’un enrichissement personnel sélectif par le productivisme.

Quand tous les établissements de jeux feront faillite, nous pourrons considérer comme avoir maîtrisé notre animalité.

Rien n’apparaît fantastique dans cela, nous l’observons dans l’équilibre de l’écosystème, et nous pensons que notre culture y échappe. Nous présumons avoir refoulé sa condition originelle en imaginant des paradigmes d’adaptabilités. Ce sont des raisonnements d’adaptabilités technologiques, apportés pour la plupart par les lois universelles, la physique ou la biologie, dans notre activité culturelle qui porte sa propre autorégulation.

 

Ainsi, si nous ne craignons pas de nous regarder en tant qu’espèce, plutôt qu’en étrangers des solutions altruistes nous apparaîtraient. Nous n’aurions plus à nous approprier encore ce vieil adage de Malthus « que celui qui n’est pas invité au banquet de la nature se retire », et nous entre-tuer pour sélectionner celui qui doit se retirer.

2/ L’évolution de notre espèce nous a dotés d’un cerveau cognitif, qui doit concourir à la poursuite de cette évolution. Bien sûr, la question reste entière quant à savoir, comme toutes les cellules qui se dupliquent, quelles erreurs le développement de notre intelligence engendre ou engendrera. D’évidence, l’histoire est là pour nous montrer que nous ne choisissons pas de l’utiliser ou non. Tout dépendra des événements environnementaux, dans lesquels nous prenons aussi notre part. Les peuplades de Papouasie ou d’Amazonie ne seraient pas telles qu’elles sont, aborigènes sans un biotope favorable.

 

Nous serons toujours contraints d’affronter nos sens qui poussent, les hommes à s’assembler autour de symboles sociaux dont le pouvoir agrégatif vient du plus profond de la mémoire collective originelle. Elle se répercute d’une génération à l’autre depuis des siècles.

 

3/ C’est au cours du renouvellement des populations qui se transmettent toujours plus d’acquis, que nous avons vu apparaître : des découvreurs, des entrepreneurs, des philosophes, des élites, et des masses, travailleuses et opérantes. Elles sont soumises aux dominants du moment dans les conditions des sociétés les plus diverses, leurs interactions, et l’histoire de nos certitudes, constituent l’histoire de l’humanité. Leurs épisodes de vie, ne se reproduiront plus tels qu’ils ont été. Beaucoup d’entre eux ont des similitudes pour ne se trouver que recomposés, que ce soit de le vouloir ou de l’éviter poussé par l’évolution, nous devenons contraints d’aller au-delà.

 

Quand nous parlons d’évolution, nous la présentons toujours dans l’espérance d’une amélioration, mais rien n’est moins certain. Une régression ou une disparition constituerait aussi une évolution qui n’intéresserait que nous.

 

4/ Pour se garantir une progression dynamique, c’est aller vers l’incertitude. C’est aussi, ce à quoi nous procédons sans le savoir, croyant en un possible retour en arrière, quand nous nous trompons. Chacun réalise cela, sur des territoires inégalement pourvus en ressources. Les cultures sociétales dans lesquelles chaque société a effectué la gestion de la durée du temps de sa population mettent en œuvre des moyens indissociables les uns des autres. Elles croient modifier le passé dans lequel elles ont pu se tromper, mais en fait elles n’ajustent que le présent. Chaque progrès ou invention a trouvé une adaptation et un usage dans des domaines divers et variés, et favorise une dynamique de progression à des rythmes différents.

Autour du IVe siècle, un moine invente l’horloge pour sonner les moments de la prière. En 1330, ces horloges modifiées marquent les 24 premières heures issues de la division de la durée du temps. Depuis le XVIIIe siècle et le début de l’industrialisation, dans les rapports sociaux et ceux du travail, l’heure est synonyme de ponctualité. Cette dernière notion est importante, elle marque une rupture symbolique avec la ponctualité, marque de bienséance en vigueur aux époques antérieures en Europe. 5 Une innovation qui avait une fonction cultuelle est devenue un élément de la mesure de la productivité.

Dans des sociétés dites indigènes durant cette même durée de temps, la dynamique progressivité aura été infime, à un point que nous la considérerons comme nulle si elle ne se mesure pas aux nôtres.

 

Pourquoi un enseignement dont la mission républicaine est d’instruire ne pourrait-il pas devenir une source de richesse, et représenter une dynamique progressiste pour un monde d’incertitude harmonieux ? Cela correspondrait mieux à nos capacités cérébrales dans le cadre des relations interpersonnelles, comme nous en faisons la démonstration en médecine ou astrophysique.

 

5/ Dans le temps, les tâches se sont réparties en structures productivistes, entraînant entre autres, la division du travail en de multiples disciplines spécialisées, fragmentées en sous-disciplines. De là, la sociologie industrielle naît en Amérique, réplique à la rationalisation du travail mise en place par F.W. TAYLOR, dont H. FORD applique la technique à l’extrême, en inventant les chaînes de montage.

La sociologie s’applique aux problèmes de l’industrie, et du travail en général, sous le nom de sociologie du travail. Celle-ci a remis en cause les techniques qui avaient conduit à son élaboration. Ce fut par l’automatisation, et par un retour à la notion de tâches d’ensembles pour conduire à des métiers spécifiques ou des emplois valorisants, et humanisant les chaînes de production.

Une forme de taylorisme conquiert le secteur des industries agricoles et alimentaires en France. Les ouvriers qui travaillent à la chaîne sont passés de 20 % en 1984, à 30 % en 1998, et les ouvriers qualifiés, dans la même période, de 7,5 % à 15 %.

Cette répartition a conduit la contestation ouvrière à se structurer pour formuler des revendications. Cela a débuté par la revendication des trois-huit, en 1882 aux É.-U. et à partir de 1884 en France. En 1936, le Front populaire définissait la semaine de 40 h qui n’est devenue effective qu’à partir de 1975 (42 h contre 48 h en 1936). En 1985, une étape supplémentaire portait la semaine à 39 h, et 2000 la voyait définie pour 35 h.

Nous sommes passés d’une moyenne de 3 232 heures annuelles en 1982 à 1 645 h en 2000 pour les salariés français concernés par les 35 h. Ces réductions successives ont entraîné une évolution technologique compensatrice, avec comme conséquence la substitution du travail par le capital. Ce sont des investissements de machines-outils et robotique que le transfert d’activité pour aboutir au plein emploi malgré le concours de production de renouvellement obtenue par l’obsolescence des produits resta insatisfaisant et insuffisant.

Les salariés privés d’emplois sont passés à 1 600 000 en 1999, suivant les critères du bureau international du travail 6. L’activité de services et de loisirs n’offre pas une alternative satisfaisante faute de capitaux dans le cadre d’une demande existante soumise aux rapports prix/travail. Les services et les loisirs doivent s’inscrire dans une finalité de la recherche d’un Éden, où l’économie de la connaissance remplace celle du profit.

De 1950 à 1999, les salariés du secteur agricole sont passés de 47 % de la population active à 4,2 %. Dans l’industrie, c’est la productivité qui s’est accrue, les salariés sont restés stables, passant de 25,7 % à 24,9 % des actifs, avec une crête à 35,9 % en 1980. Les services, ils ont progressé de 27,3 % à 70,9 % des actifs. Je signale qu’il n’est pas évalué dans ce transfert d’activité, les services, qu’effectuaient elles-mêmes antérieurement les entreprises, et qui se trouvent aujourd’hui comptabilisés dans les services.

Nous pouvons noter à cet instant que, pour ceux qui seraient prêts à travailler gratuitement, le travail ne manquerait pas.

 

Cette réflexion conduit inévitablement à la nécessaire harmonisation de l’utilisation des masses monétaires et de la durée de temps dans notre existence, par rapport à l’insatisfaction permanente de nos désirs. Ils nous conduisent à toujours trouver une justification pour travailler indéfiniment, plus que nécessaire.

 

La répartition de la durée du temps nous commande d’élaborer des projets de sociétés. Alors, pourquoi ne pas nous diriger vers une dynamique de la durée de temps libre, rémunéré pour apprendre, afin que nous poursuivions la robotisation du travail, engageant une diminution de celui-ci ?

5/ Dans l’évolution de la durée du travail, ce qui m’intéresse particulièrement, c’est le temps libre. Cette quête-là a aussi sorti les hommes du seul labeur productif. Consigner notre savoir dans des millions d’ouvrages ne servirait à rien, s’il ne pouvait être lu ou enseigné pour améliorer la condition humaine. Ce qui n’est pas la finalité des politiques du monde, qui recherchent au travers seulement celle du profit.

Voilà pourquoi la recherche de la durée de temps libre dans le travail peut être consacrée à un enseignement rémunérateur et considérée comme une activité productrice. Il deviendra une activité rémunérée comme toutes les autres activités de services auxquelles nous nous livrons. C’est simplement s’engager dans une nouvelle dynamique.

 

Une nouvelle dynamique qui nécessite de forcer son intelligence.

 

11 — Nous sommes un animal pas encore civilisé, que doit forcer son intelligence.

1/ Si j’ai rappelé quelques aspects de comportements humains, c’est pour souligner que l’ensemble forme un système adaptatif complexe. C’est une organisation en mouvement difficile à cerner, dont la compréhension nécessite un accroissement de connaissances, qui croissent, au fur et à mesure que l’Homme répond à ses besoins et interrogations.

C’est pour signaler que l’Homme n’est qu’un animal en stage d’apprentissage, et seule notre suffisance nous empêche de le comprendre.

Notre apprentissage consiste aussi à prendre la mesure de notre capacité intellectuelle et psychique.

L’Homme doit se regarder, comme il regarde les autres espèces, locataire passager de notre planète. Il ne doit pas avoir honte de n’être qu’un mammifère parmi tant d’autres.

Certes, il est un mammifère intelligent qui s’est fabriqué pour l’instant l’arme la plus meurtrière, la Vérité. La Vérité absolue, pour ne pas sombrer dans l’angoisse en découvrant, par la conscience de soi, la peur de l’incertitude.

Une Vérité plus meurtrière que nos instincts, c’est plus cohérent de le comprendre aujourd’hui. Tel, durant des siècles l’Homme a considéré la guerre comme innée au point de la présenter comme un art. Aujourd’hui, nous savons à quoi cela tient et nous pouvons la considérer comme un crime contre l’humanité.

 

Si nous retenons l’idée que l’Homme a été créé par le divin ou par quoi que ce soit, la communication avec eux devait être difficile en inspirant les prophètes ou les théoriciens. Comment ont-ils pu traduire et édicter par inspiration autant de vérités meurtrières  ?

L’Homme devra se débarrasser de la vérité absolue, comme Newton nous a délivré de l’idée de position absolue dans l’espace et Einstein du temps absolu, et mieux comprendre nos blocages.

 

Les vérités absolues sont comme des verrous qui ferment des portes et empêchent d’aller au-delà. La vérité absolue nous est fournie par de psychiques clos, au-delà de leurs constructions nécessaires, incapables de diverger.

En ayant cru refouler l’animal de son cerveau primitif, l’humain développe ce qui représente sa fragilité pour subsister, 7 sa force pour évoluer, son intelligence avec difficulté. Il établit sans cesse des paradigmes, des contes, des mythes structurants, dont beaucoup ont été infirmés par les sciences contemporaines.

En gardant à l’esprit que les mathématiques ont fait sauter tant de verrous, ne pouvant calculer de nombres infinis, nous arrivons forcément à un point où tout s’effondre, comme tous nos raisonnements. Sans absolus, les humains qui ont besoin d’une Vérité les imaginent là où se trouve une place pour eux. Cette place où ils peuvent mettre un Dieu rassurant, aussi nécessaire que l’abri où l’Homme peut reposer sa vigilance et poser ses secrets.

 

1 (Malthus, essaie sur le principe de la population, éditeur Gonthier, pp.157-158).

 

2 Je fais une extrapolation de ce qu’il est connu des forces confinant les quartzs qui composent les neutrons et les protons, les gluons. Tiré de, Murray Gell-mann. Le quartz et le jaguar, PP. 206 à 208.

3 Je vous invite à lire pour cela l’ouvrage de Michel Bounias, Le Guide Des Toxicitudes, édition Robert Laffont, 1992.

4 Note de l’auteur. Il ne s’agit pas de nier par-là les risques réels dus à l’utilisation d’une technologie dans laquelle il y aura forcément des incertitudes génératrices d’événements. Je songe particulièrement aux risques dus à nos constructions mystiques, ou à nos superstitions. Je vais prendre un exemple qui n’a qu’une valeur indicative. Notre approche duale du bien et du mal nous a fait concevoir un dieu bon, et certains ont renvoyé l’image du mal, à un Satan ou un diable. Si avec le temps nous n’avons pas donné un visage à dieu par interdiction biblique, nous avons personnalisé le diable, nous lui avons donné un aspect précis, et le danger est là. C’est que demain avec l’usage de la technologie sur la génétique nous serons en mesure de le concevoir. Ainsi un personnage, qui est issus de nos fantasmes, risque de prendre corps si nous confions cette puissance créatrice à des mystiques. Ainsi demain pour palier à une telle éventualité nous créerons un interdit de plus, alors qu’il eut fallu expliquer par l’appris que le diable n’existait pas en dehors de l’expression de notre violence.

5 (Boorstin, Daniel, Les découvreurs, traduction française, éditeur Seghers, Paris, 19886, livre 1, Le Temps).

 

6 Personnes au chômage cherchant effectivement un emploie (à plein temps ou à temps partiel) ou ayant trouvé un emploi qui commence ultérieurement.

7 Note de l’auteur, chaque fois qu’un Être se trouve en situation de réflexe de survie, c’est le cerveau primitif qui intervient sans contrôle du cerveau cognitif. Ensuite les scientifiques estiment que l’évolution de notre boîte crânienne a entraîné, une naissance prématurée qui expliquerait qu’un enfant, contrairement à l’exemple des autres mammifères, ne survivrait pas sans aide prolongé, et que sa construction se prolonge en dehors de la protection utérine.

L’animal que nous sommes, qui a besoin de vérité, et qui se croit civilisé quand il se dit bonjour, ne s’ouvre aux autres que de manière hégémonique. Il laisse le travail de corrélation événementiel d’acculturation au temps, sur lequel il n’a pas de contrôle.

2/ Ce système adaptatif complexe qu’est notre monde, le plus intéressant, c’est de savoir comment y intégrer le développement de l’intelligence comme source, de revenus directs, et rémunérer les hommes pour apprendre. Certaines formes de financements existent actuellement sélectivement suivant les États : les prestations versées par les allocations familiales, le versement de bourses, la rémunération de stages professionnels, etc.

Dans l’organisation monétaire codifiée par la comptabilité nationale, les sommes qui y sont dépensées, suivant leurs provenances, sont qualifiées de charges, d’investissements ou contributions. Cette codification n’est pas plus absolue que ne l’est notre place dans l’espace. Nous pouvons observer que l’enseignement est d’autant mieux perçu que ceux, qui le reçoivent, y trouvent une utilité immédiate. Nous pouvons aussi observer qu’il n’a pas suffi à éradiquer la violence et la pauvreté. Certainement peut-être que les personnes, de ces milieux difficiles, font le lien direct et immédiat, d’inutilité que leur apporte l’enseignement pour les sortir, de leurs situations précaires présentes.

S’ils percevaient une rémunération pour apprendre, du moins pour une partie d’entre eux, leur vie serait tout autrement.

 

Une place existe pour l’imagination. Et nous n’avons que cela à une condition que nous libérions du temps disponible en ouvrant un espace de réflexion dans les champs clos et bloqués de notre cerveau ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre II

12 — Le temps, un déterminant social. Qu’est-ce que le temps ? Un temps relatif qui n’avait pas échappé à Aristote et dont notre civilisation a acquis les moyens d’une certaine maîtrise.

 

1/ Si tout nous est permis, nous ne disposons que de la durée du temps dont nous avons besoin individuellement. Nous ne le concevons pas dans la continuité de l’espèce, et cela nécessite des choix qualitatifs, où le temps, dans la permanence de sa durée mesurée, ne peut pas être ignoré.

Ce temps peut être la période estimée suffisante à l’assimilation d’un niveau de culture générale minimale obligatoire. Il est suivi des filières, techniques, universitaires et spécifiques de grandes écoles, ENA, etc.

La scolarité terminée, une fois que chacun a réalisé, ou subi sa sélection, le solde restant à apprendre est immense, et inaccessible dans sa totalité.

Si l’on voulait avoir le niveau de doctorat dans dix disciplines différentes, nous aurions besoin au minimum d’étudier durant soixante-dix ans. Il n’est pas nécessaire d’une étude pour observer l’accroissement des connaissances depuis 1959. Le gouvernement en a posé le principe depuis des années par ses résolutions.

L’accélération des sciences et technologies, qui créent de nouveaux défis, résulte du processus de mondialisation qui a nécessité et continue d’imposer une rénovation continue des systèmes éducatifs. L’objectif reste de permettre à tous d’acquérir les savoirs et les compétences requises. Cela, pour vivre dans une société de la connaissance, de plus en plus ouverte au plan international, où nous devons travailler et savoir vivre ensemble.

 

Elle n’en reste pas moins porteuse aussi de nouveaux dangers et de risques de conflits. L’accent a été résolument mis par les ministres successifs sur la formation de citoyens lucides et actifs, capables de construire un monde fondé sur les valeurs de démocratie, de tolérance et de paix.

 

2/ Aujourd’hui, personne ne conteste le bien-fondé de la durée du temps de scolarisation de ses enfants afin d’assurer l’éveil de leur intelligence. Ils y accèdent par l’apprentissage des bases de culture générale indispensables à leur insertion dans la communauté, et leur spécialisation pour les métiers ou emplois, correspondant aux besoins socio-économiques.

Actuellement, l’enseignement dispensé couvre tout le savoir disponible, à l’exception de celui issu du travail des découvreurs qui ne viendra s’y rajouter que plus tard.

La durée du temps imparti à cet apprentissage est législativement fixée. L’accent a été résolument mis par les ministres successifs sur la formation de citoyens lucides et actifs, capables de construire un monde fondé sur des valeurs de démocratie, de tolérance et de paix.

 

Pour l’accès au savoir, la durée du temps demeure un déterminant, dont la disponibilité s’est accrue par le temps libre. Nous vivons plus longtemps, et nous le consacrons moins au labeur. À notre époque, c’est entrer dans la modernité que de s’inscrire dans la réduction du temps de travail permit par nos prédécesseurs. La scolarité est obligatoire jusqu’à 16 ans, et jusqu’à 18 ans pour acquérir une formation. Ce temps, imparti à la culture générale, ne peut intégrer dans ses programmes des savoirs universitaires pour les démocratiser. Certaines filières sont devenues indispensables pour comprendre la complexité du monde. Cela ne peut s’obtenir qu’en continu en s’instruisant tout au long de la vie, et non dans la durée impartie d’une scolarité, trop courte. Les gouvernements du monde sont incapables d’introduire ce progrès, empêtrés dans leurs dogmes à l’écoute de la radio du pognon.

 

3/ Comme je l’écris surgit une contrainte rigide, celle de l’utilisation socio-économique de la durée du temps, que nous gérons sur notre planète. Trouver du temps disponible implique une stratégie politique sur des choix essentiels.

 

Pour gagner du temps, nous pouvons toujours imaginer des voyages cosmiques à la vitesse de la lumière permettant d’apprendre dans un laps de temps qui s’écoulerait moins vite que sur la planète. C’est là, une prospective futuriste due à notre ignorance, que si tout le monde a entendu parler de la relativité générale d’Einstein 1, peu sont capables de l’expliquer. Nous vivons en employant une mesure de la durée du temps structurant, sans tenir compte de la relativité. Sauf, entre autres, dans l’utilisation de systèmes de navigation basés sur les signaux de satellites, sans cela les calculs seraient faux.

Sur le temps structurant, nous ne pouvons rien, gagnez, hormis l’aménager.

 

Dans notre quotidien, nous nous querellions assez souvent au cours de la perception d’un événement autour du temps.

Je pense aux alignements litigieux du hors-jeu au football. Est-ce que nous allons le mesurer à 299 792 458 par seconde à la vitesse de la lumière en étalon historique normalisé, le mètre social ? Entre 180 et 360 millisecondes, nous discernons une image. Et, entre 540 et 72  millisecondes, nous en percevons la conscience.

Si nous pouvions le réaliser, pour avoir la même vision, tous les spectateurs devraient être à la même place, et que nous restons assurés que la perspective ne déforme pas notre vision.

Devant la télévision, elle nous renvoie son temps, le sien, et elle nous trompe en exigeant au nom de l’impartialité télévisuelle de nous l’approprier. Car ce temps n’est que celui du cadreur, à qui capter l’instant réel qui va trancher le litige est tout aussi impossible sans arrêt sur image.

Nous faisons pour cela appel à la technique pour résoudre le litige. Cette même télévision ne nous explique-t-elle pas qu’elle nous fait vivre en direct instantané des événements qui se produisent à l’autre bout du monde ?

Naturellement, c’est faux. Nous n’avons ni l’odeur, ni la sensation, ni une vue personnelle. Nous employons d’un langage commercial sélectif, d’une réalité partielle, dont chacun tire l’émotion qui l’arrange. Cette information nous arrive dans une durée de temps si courte que nous ne pouvons pas la mesurer, consciemment.

 

Cette réalité ne nous est pas perceptible du fait de nos limites, l’intelligence peut la connaître et tenir en compte, au-delà des luttes d’images émotionnelles.

L’image télévisée est et ne demeure qu’une suite de photos. Nous avons conscience qu’une photographie fixe un événement passé, et suscite l’imaginaire. Nous perdons cette réserve de vue, à cause du mouvement qui est donné à la succession de photographies qui défilent, pour ressembler à un instant de vie proche. Un événement retransmis n’est qu’un fragment de vie, il est partiel et partial. Il n’a toute sa valeur de réalité qu’à partir du moment où vous l’avez vécu, ou que vous connaissez l’histoire des événements qui l’ont emmené.

Le film d’un événement reste des photos qui nous parlent, comme nous disons improprement, le dialogue, c’est nous qui l’écrivons avec notre imaginaire. Nous en oublions, trop souvent, que les médias et la télévision en particulier sont un commerce d’audience. Ils sont une loupe grossissante, tant ils sont le reflet de la notoriété qui est sous-jacente en nous.

Le seul fait d’avoir réduit la durée du temps à sa plus petite expression nous fait entrer dans la vie virtuelle des autres, dont nous gardons le plus souvent des caricatures. Nous croyons connaître la vérité et nous n’en avons vu que des fragments.

Ce phénomène n’est pas nouveau, c’est là, nos limites. De tout temps ; les Hommes se sont distribué des bribes d’informations qu’ils ont reliées pour en tirer un enchaînement historique. Ils ont même par leurs connaissances, et leurs propres imaginaires ont comblé les blancs, les vides, quand, par intérêts politiques, ils ne les ont pas mythifiés.

 

Par l’information médiatique, nous sommes entrés dans une tendance à l’anticipation en prévision de gain de temps dans une concurrence à l’information. Ça conduit les commentateurs et spécialistes à extrapoler les événements avant que soient connus les éléments qui concourent à leurs développements.

Cela n’est pas sans incidence sur l’appréciation de l’événement sociétal, et parfois il devient plus dangereux de corriger une contre-vérité que de laisser s’en développer la rumeur. Nous sommes déçus parfois d’avoir cru que l’anticipation est une science sûre (statistiques), ou nous nous glissons dans la peau de l’anticipation, confirmant ce qui n’était qu’une interprétation. Nous passons d’un outil de lecture, à un outil qui nous dirige, qui nous manipule.

 

La perception de la durée du temps et son utilisation ont aussi organisé notre réflexion, comme nos relations sociales et politiques et interpersonnelles.

 

4/ Nous le vivons en mesurant sa durée en temps conventionnel, par nos sensations émotionnelles. Quand nous vivons des heures trop longues ou trop courtes, le temps psychologique, nous le mesurons par notre temps biologique, avec les rythmes circadiens.

Je m’attarde sur cette notion de temps, car elle est devenue essentielle dans notre existence. D’autant plus que nous nous contraignions à nous adapter au temps social qu’il régule. Nous en sommes arrivés, à culpabiliser de vivre suivant notre temps biologique, avec les conséquences névrotiques qui s’en suivent, et en particulier dans l’enseignement des enfants, au travers des rythmes scolaires.

Naturellement, chacun d’entre nous peut fournir un exemple d’un temps biologique qui l’a conduit à ne pas être à l’heure, d’où s’en est suivi une sanction. L’application d’une sanction nous conduit au paradoxe que par le culturalisme nous nous punissons d’être, seulement des humains. Nous avons accordé le travail de nuit aux femmes, une marque d’égalité, paraît-il. Décaler les cycles de repos représenterait un progrès sans incidence. Tout cela pour optimaliser la durée de temps de production, afin de ne capter que les ressources de la clientèle, qui ne dépensera pas plus que le salaire versé par le capital.

Pour de l’argent, nous serions prêts à redire que la Terre est plate.

Cela ne remet pas en cause la nécessité d’organisation, qui ne découle que de l’usage de la durée du temps de référence pour la produire et notre socialisation. Je veux seulement faire observer que, dans les pays industrialisés, c’est l’organisation productrice mise en place par les Hommes qui régit le temps des Hommes. Ceci, jusqu’à nous en faire oublier que nous n’incarnons que cela, des Hommes, et nous n’avons pas lieu de nous étonner qu’apparaissent un certain nombre de maladies qui en découlent. Que nous qualifierons de CHARGES, pour les soigner !

 

Très souvent, nous nous refusons d’admettre ces biorythmes, et nous ne voulons retenir, par confort de déculpabilisation de nos systèmes d’organisations, que la volonté du malade de l’être.

 

Reniant en cela une interrogation légitime qui n’avait pas échappé aux Grecs.

 

5/ En parlant du temps, ignorant qu’il parlait du temps biologique, Aristote ne s’interrogeait-il pas « la question est de savoir si, sans l’âme, le temps existerait ou non. Einstein a donné une réponse avec la relativité, et la recherche biologique avec la découverte des biorythmes, et nous avons forcément quelque part un point de rencontre.

 

Mais dans notre civilisation, c’est surtout, la vitesse à laquelle il s’écoule, qui nous intéresse et dont nous recherchons en permanence une maîtrise.

 

6/ Une maîtrise du temps, dans la circulation des biens et des personnes, comme dans celle des informations. Faute de voyage cosmique, l’Homme a recours à des équipements qui le suppléent dans ses nécessités du quotidien, de mémorisation, de calcul, et de diffusion lui apportant ce gain de temps dont l’intelligence augmentée a besoin. Cela, tout en restant dans une perception biologique, pour le vivre bien ou mal, malgré nos équipements et nos fuseaux horaires structurants.

 

Pourtant ce qui nous a donné la meilleure maîtrise du temps c’est l’écriture. Nous avons pu transcrire des calculs pour la postérité.

 

13 — Pourtant tout comme l’écriture, ces moyens ne sont pas neutres. Aujourd’hui, cette écriture est médiatique et prendre conscience que rien n’est simple pour se surpasser est une nécessité existentielle que nous restreignons, là, où la pluridisciplinarité devient une évidence.

1/ Nous allons le lire dans quelques exemples. Très tôt, des hommes se sont interrogés sur ces moyens techniques, particulièrement celui qui permet de diffuser l’information dans le temps, l’écriture. Je laisse à votre méditation le dialogue de Socrate à Phèdre, regrettant que le dieu égyptien Thot, inventeur de l’écriture, ait mal pesé les conséquences de sa découverte, propos rapportés par Platon.

 

Toi, père de l’écriture, tu lui attribues une efficacité contraire à celle dont elle est capable ; cela produira l’oubli dans les âmes en leur faisant négliger la mémoire ; confiants dans l’écriture, c’est du dehors, par des caractères étrangers, et non plus du dedans, du fond d’eux-mêmes, que ceux qui apprennent chercheront à susciter leurs souvenirs ; tu as trouvé le moyen, non pas de retenir, mais de renouveler le souvenir ; et ce que tu vas procurer à tes disciples, c’est la présomption qu’ils ont la science, non la science elle-même ; car, quand ils auront beaucoup lu sans apprendre, ils se croiront très savants, et ils ne seront le plus souvent que des ignorants de commerce incommode, parce qu’ils se croiront savants sans l’être ».

 

En Orient, la pensée est tout autre.

En Chine, elle est considérée comme permettant de pénétrer les secrets du monde. Shiato, un moine chinois du XIIe siècle a dit quand le poignet est animé par l’esprit, les montagnes et les fleuves révèlent leur âme.

En Inde, elle se veut conservatrice, des énoncés religieux, comme chez les musulmans selon la stricte doctrine, le Coran est bien écrit par l’homme sous la dictée du Prophète, elle est incréée. L’Homme n’a reproduit que l’original éternel situé dans le Ciel. Chacune de ces civilisations par l’écriture a défini leurs visions du monde, comme les Glyphes, les Mayas, les Olmèques, les hiéroglyphes égyptiens, l’écriture cunéiforme, celles de l’Indus et du Brahmi.

Cela confère à toute écriture un caractère ésotérique, elle est le reflet d’une civilisation, d’un mode de pensée sans pouvoir être l’expression totale. Les Hommes ont fondé la civilisation et ont exprimé leur pensée par des écrits. Ils ont retranscrit leurs propres profondeurs derrière les mots, et nous les reconnaissons comme déterminant, bien que chacun d’eux porte leur insuffisance à exprimer toute la pensée sensible de celui qui a écrit.

Un simple écrit qui rapporte des faits n’a rien d’insignifiant, il peut tout à la fois énoncer et raconter les événements. Il les révèle et permet de les comprendre, d’affirmer et d’assurer leur exactitude. Il peut aussi les cacher, les exprimer en non-dit et mentir.

 

L’écriture nous a permis de situer notre histoire dans le temps et dans l’espace malgré les omissions et les interrogations qu’elle suscite.

 

2/ Dans le droit fil du dialogue de Socrate, nous pouvons nous interroger sur le caractère et le rôle éducatif des médias. 2 Les médias ne font pas la différence, entre, l’information éducative et l’information racoleuse par souci d’audience ou politique. Ils veulent, sans le pouvoir, afficher une neutralité et une impartialité, que nous lui accordons à tort. La différence tient au fait que, quelle que soit la valeur de l’information, elle ne peut pas être objective. Nous devons choisir entre des millions d’informations, sans disposer de l’impartialité qu’aucun d’entre nous n’a. Nous ne possédons pas le contact humain entre soi et l’information diffusée de l’éducateur ou de l’éducatrice qui peut s’assurer de la compréhension de l’auditeur ou du lecteur. Cette difficulté vaut pour toutes les formations autodidactes ou tous les diffuseurs de connaissance.

Les médias sont un moyen de communication incontournable, pour qui veut rester en contact avec le monde, diffuser ses messages. Soutenir seulement qu’ils ne font que transmettre l’information, c’est encore appartenir au monde des naïfs.

1La théorie de la Relativité s’est débarrassée du temps absolu. Considérons une paire de jumeaux. Supposons qu’un vit au sommet d’une montagne pendant que l’autre reste au niveau de la mer. Le premier jumeau devrait vieillir plus vite que le second. Donc, lorsqu’ils se rencontreront de nouveau, l’un devra être plus vieux que l’autre. Dans leur cas, la différence d’âge serait minime, mais elle serait plus grande pour l’un des jumeaux s’il partait pour un long voyage dans un vaisseau spatial à la vitesse de la lumière. A son retour, le voyageur devrait être beaucoup plus jeune que son frère resté sur terre. C’est ce que l’on appelle le «paradoxe des jumeaux », mais ce n’est un paradoxe que pour qui conserve une idée de temps absolu derrière la tête. En Relativité, il n’y a pas de temps absolu unique, chaque individu a sa propre mesure personnelle du temps qui dépend du lieu où il est et de la manière dont il se déplace. «L’espace et le temps sont maintenant des quantités dynamiques : quand un corps se meut ou quand une force agit, elle affecte la courbure de l’espace et du temps, en retour, la structure de l’espace temps affecte la façon dont les corps se meuvent et dont les forces agissent. L’espace et le temps n’affectent pas seulement tout ce qui arrive dans l’univers, ils en sont aussi affectés. »

Relativité Générale : Elle explique, la force de gravité en termes de courbure d’espace temps quadrimensionnel suivant la théorie d’Einstein basée sur l’idée que les lois de la science devraient être les mêmes pour tous les observateurs, quel que soit leur mouvement.

La Relativité restreinte :Théorie d’Einstein basée sur l’idée que les lois de la science devraient être les mêmes pour tous les observateurs se déplaçant librement, qu’elle que soit leur vitesse. (Hawking, Stephen, Une brève histoire du temps, Éditeur, Flammarion, France, 1989, pp.2 à 55).

 

2 La culture diffusée en partie par l’école et la famille, l’est de plus en plus par les médias. En effet le prestige de l’école a diminué en même temps, que les modes de vie et les systèmes de valeurs éloignaient les Français des institutions et du «modèle républicain ». L’église qui contribuait traditionnellement à l’éducation, notamment morale, a aussi perdu de son influence. Quant à la famille, son rôle éducatif s’est trouvé amoindri par la prégnance d’un modèle libertaire, favorable à l’autonomie de chacun, mais aussi par l’incapacité croissante des parents à expliquer le monde à leurs enfants et à leur fournir des points de repères. Dans ce contexte, le poids des médias dans la diffusion de la culture générale c’est accru. L’information est devenue la matière première de la vie individuelle et sociale. Tous les médias n’ont pas profité également de cette évolution. La lecture des quotidiens et celle des livres a diminué au profit de la télévision, des jeux vidéo et de l’ordinateur multimédia. L’équipement des français en audiovisuel a connu une progression spectaculaire depuis 1970. On a pu assister à la diffusion progressive d’une «culture de l’écran » qui complète et parfois s’oppose à celle de l’écrit. (Francoscopie 2001)

Ils demeurent aussi, comme tous les moyens de communication dont l’information circule dans le temps, un support à la rumeur par distorsion de leurs auditeurs ou lecteurs. Que ce soit par incompréhension de ces derniers ou qu’ils y trouvent les éléments concourant au but de désinformation qu’ils poursuivent.

 

L’ignorant dans ce monde-là est une proie facile, et en prendre conscience n’est pas aisé.

 

3/ Rien n’est simple et, en avoir conscience, c’est déjà se surpasser. Non pour tomber dans l’indifférence ou le défaitisme, pour aller apprendre à ne pas être des Yo-Yo, et ce temps-là existe.

Il existe, au-delà de la contrainte du temps, pour l’usage productif de biens auxquels l’Homme consacre une partie de ses capacités cérébrales, il dispose de toute son existence pour apprendre.

Nous instruire d’autant plus facilement, quand nous vivons dans un pays riche, et que nous ne consacrons pas tout notre temps au travail.

En dehors du temps consacré à l’acquisition des connaissances socioprofessionnelles, dans l’enseignement en vigueur, nous n’avons plus de suivis. Le temps passé à l’apprentissage, d’autres connaissances ou de complément de connaissances, qui n’ont pas été appris durant la période d’enseignement classique, relève aujourd’hui de la prérogative personnelle. Elle dépend de la volonté de chacun de se cultiver et de s’informer selon sa convenance. Nous pouvons constater qu’elle n’aboutit pas à un résultat positif dans son ensemble sur la compréhension de la complexité du monde. Les réseaux sociaux et les informations généralistes en témoignent.

 

C’est dans cette masse, ce solde d’informations, de connaissances et de savoir que tous ne possèdent pas au-delà, de l’enseignement général, nous devrons effectuer un choix qualitatif. Nous devrons le rendre disponible à toutes les personnes sorties des circuits d’enseignements !

Naturellement, nous n’allons pas devenir chacun de petit génie possédant tous les savoirs, et toutes les compétences. L’objectif demeure d’apporter, en complément, des connaissances 1 qui pourront déboucher sur des vocations n’ayant pu être réalisées au moment de la sélection sociale. De détenir au minimum, les moyens de lire son monde sensible et le monde politique social économique.

 

Comprendre le monde est devenu une exigence pour tout Homme qui veut se dire libre et repousser les limites de nos prisons. Avec la connaissance et le savoir, nous pouvons nous positionner en devenir dans le monde. Comme le démontre la philosophie, qui est l’école de la liberté, d’en comprendre nos chaînes, sans nous en servir pour en préparer ou en révéler de nouvelles.

 

4/ Effectuer un choix parmi les diverses disciplines suppose d’avoir conscience, que l’aboutissement de ce choix apportera du savoir. Savoir qui trouvera une application dans la vie active afin d’accroître la capacité d’analyse des Hommes en agissant sur leurs décisions et désirs de citoyens, de producteurs, de consommateurs, de créateur, d’innovateur et sur l’individuation.

À deux titres, un, pour produire, un second, nous sommes entrés dans un tel développement de notre intelligence et de ses innovations, qu’elle n’endurera pas l’ignorance sans risques.

S’instruire pour de meilleures compétences, réflexions, analyses, décisions sont devenues une nécessité humaine, pas seulement productrices.

De la même manière, toutes les organisations sociales, humaines, ont structuré ce besoin existentiel sous divers aspects, sorciers, chamans, sages, dieux, etc. Où ? Naturellement plutôt que d’avoir à apprendre par commodité, nous consultons toujours celui qui sait ou soutient avoir la réponse à toutes choses. Dans toutes les organisations sociales des différentes civilisations apparaissait clairement le lien direct du pouvoir et du savoir, un pouvoir qui parfois par volonté, incompétence ou impossibilité restreint sa vulgarisation.

Apprendre, ce n’est pas seulement savoir, c’est aussi être à la hauteur de ses apports pour nous civiliser, et pouvoir un jour nous passer des interdits. Cela est une nécessité existentielle pour devenir un adulte géologique qui surgit de l’enfance du néolithique. D’interdits en lois et réglementations, nous avons aussi construit des prisons culturelles mortelles.

 

Pouvions-nous faire autrement en l’état de la popularisation de nos savoirs ? Nos successeurs feront le constat identique à nous aujourd’hui, en jetant un regard à notre temps devenu pour eux l’antiquité. Ils se raconteront qu’à notre époque, les initiés apprenaient aux initiés et les autres, les bacheliers étaient les analphabètes de leur temps.

 

5/ Certainement, ç’a eu été mieux si l’éducation avait visé à l’émancipation de l’être. Or l’instruction qui permet d’accroître la connaissance, le savoir, et tout le potentiel créatif, humain, n’est pas suffisamment étendue à la population. Chacun est capable de toutes les aptitudes que nous pouvons qualifier d’artistiques, qui se sont structurées dans un système d’enseignement qui est devenu insuffisant. Nous ne lui confions que de développer, pour l’essentiel, que l’art de la consommation, et de la confrontation pour le plus grand nombre, et réservons celui de la compréhension à une élite (sciences humaines, enseignement supérieur, etc.).

Cela, dans une société où n’existe quasiment plus de systèmes simples, et où la moindre interrogation nécessite une réponse complexe, sauf dans le monde, des il n’y a qu’à faut qu’on. Sauf chez ceux auxquels nous avons restreint socialement le savoir. Sauf chez ceux qui ne peuvent supporter une explication plus d’une minute.

 

Ce monde restreint les miracles, par sa cupidité, et de laquelle nous devrons, nous extirper.

 

6/ Pour entrer dans la pluridisciplinarité ; afin d’illustrer mon propos, je prendrais comme exemple le débat autour du clonage humain.

  Son interdiction a été votée en France pour des raisons que je qualifie d’ethnicoreligieuses. Pour la chrétienté, que l’homme se fasse l’égal de Dieu ou qu’il se crée scientifiquement reste inacceptable. Pour les tenants de l’éthique, c’est une règle qu’ils s’imposent par morale. Nous rejoignons là un peu le religieux par sa sacralisation, par crainte de risques inconnus ou supposés. Nous craignons d’affronter le traumatisme émotionnel, psychique, social et culturel qu’il sous-tend, par les fantasmes et par les peurs de la marchandisation 2 qu’il évoque.

 

Créer un être humain à partir d’un tissu d’embryon humain ne comporte pas d’intérêt, si nous envisageons de créer des armées de clones, d’esclaves. Ou bien de former des envahisseurs conditionnés, de dupliquer des disparus, chéris, puissants, géniaux. Nous avons su en avoir sans clones par le conditionnement fanatisé. Bien sûr, nous trouvons chez ces demandeurs-là un problème existentialiste. Tous ces dupliqués, chéris, puissants, et géniaux, ne pourraient être que de superbes débiles.

Ce qui représente un objectif découlant de cette prouesse, c’est produire des organes en remplacement des défectueux sur un patient, et non de créer un être pour les lui ôter.

C’est peut-être créer un clone pour examiner, dans l’intérêt de notre espèce, ce qui peut être retenu du processus d’élaboration, ceci nous heurte, sauf quand nous faisons des bébés éprouvette. C’est recueillir de l’observation de son existence, les enseignements qui pourraient l’être. Les conditions de l’événement étant réunies, quel est l’homme sérieux qui peut croire que cela ne se réalisera pas ? Nous pouvons assumer les conséquences de notre puissance, en confiant cela à des hommes de haute conscience humaine, et nous préférons le risque qu’un mégalomane ou pas le fasse discrètement dans son coin. Comme, si nous avions pu arrêter la divulgation de l’héliocentrisme de la Terre.

Par notre activité innovante, nous tous, des milliers de nos semblables, volontairement ou non, nous en laissons mourir dans l’indifférence. Nous mettons en danger la vie sur la planète, par un surarmement, par l’utilisation, civile et militaire, du nucléaire, et par la pollution. Par manipulation génétique, des chercheurs mutent des animaux de laboratoire. Nous créons des prototypes de robot dans le même temps qui seront dans quelques décennies des androïdes interactifs. Nous avons réalisé en laboratoire un Big-bang, de l’antimatière, les trous noirs. Nous essayons de prolonger la vie en recherchant des ralentisseurs du vieillissement de nos cellules, pouvant aller théoriquement jusqu’à leur immortalité, pour revivre, nous utilisons la cryotechnique 3 etc., etc., etc.

L’écart de risque, prenant en compte les conséquences négatives de nos réalisations et celles incertaines de nos recherches, relègue loin derrière elles le risque minimal que représente un clonage humain, pour un résultat incertain.

 

Dans cet exemple, ce qui m’intéresse, ce n’est pas mon opinion que, les connaissances associées pour développer l’argumentaire du raisonnement ?

Par savoir, j’entends l’ensemble de connaissances qui ont été acquises par l’étude ou la pratique conduisant à l’exercice d’une activité.

 

Est-ce que nous trouvons une connaissance scientifique ?

Non. À aucun moment, je ne fais état d’un ensemble cohérent obéissant à des lois vérifiées par une méthode expérimentale.

En ressort-il un Savoir professionnel ?

Non. Je ne fais référence pour développer les arguments choisis à aucun métier dont j’aurais acquis le savoir-faire. Cela ne signifie pas que je ne puisse être plombier, orthodontiste ou artisan. Je ne suis certainement, ni généticien, ni prélat, ni psychiatre, mon argumentaire aurait été tout autre.

En ressort-il une culture ?

Dans l’ensemble, je ne développe pas de connaissances spécialisées acquises, dans un ou plusieurs domaines sur le sujet. Je pourrai être qualifié en égyptologie ou à questions pour un champion, en étant plombier ou dentiste.

L’exemple montre que si je n’ai aucun savoir spécialisé dans les domaines concernés, je n’en développe pas un point de vue nécessitant d’être informé, documenté, dans différents domaines, des conceptions religieuses à la recherche scientifique.

Je pourrais multiplier les exemples sur des thèmes de société faisant appel à plusieurs disciplines.

Je n’ai rien fait de plus que ce que les sociologues appellent la transversalité de discipline. J’ai utilisé des portions de connaissances pluridisciplinaires pour raisonner et argumenter. Qui eurent été différents, si j’eus été une sommité en toutes choses ?

Cette absence de transversalité, nous la voyons régulièrement dans les débats. Nous consultons parfois à des spécialistes, dont leur spécialisation est la limite même de leur pensée. Quand ce n’est pas que chacun pense que sa spécialité suffit à fournir la bonne réponse.

 

Cette transversalité n’est pas systématique, elle s’acquiert et, en cela, nous avons des exemples à suivre.

 

 

14 — Les plus intelligents l’ont accompli, à nous tous de suivre cette voie.

1 : La transdisciplinarité aujourd’hui est une évidence pour les scientifiques. C’est une démarche qu’ils ont dû apprendre à pratiquer, en battant en brèche l’idée selon laquelle ne peuvent être prises en compte que les recherches pointues et compétitives dans une spécialité donnée. Encore en 1950 des scientifiques s’opposaient sur l’idée que seulement leur spécialité spécifique était la plus capable d’expliquer le monde.

Cette démarche de transdisciplinarité a été qualifiée de vision sommaire du Tout par Murray Gell-Mann, prix Nobel 1969 pour la théorie des quarks. Il a contribué à la création d’un institut pluridisciplinaire, le Santa Fe Institue, 4 et Benoît Mandelbrot, polytechnicien qui décrivit la géométrie fractale en 1975, exprime la même idée 5 en se qualifiant de pionnier par nécessité.

 

Quand des hommes aussi intelligents, l’ont accompli, qu’est-ce qui empêche les plus humbles d’y parvenir, ils croient tout naturellement que leur savoir suffit amplement à interpréter et à se projeter dans le monde. Que bénéficier de la culture populaire qui circule peut remplacer celle didactique !

2 : Nous restons dans une version généraliste d’un maximum minimal du Tout, à cause d’un enseignement général nécessairement tronqué. Certaines disciplines manquent du fait même de sa limite arbitraire, fixée dans sa durée par nos contraintes économiques, nos pratiques culturelles.

 

Nous devrons tous nous émanciper de cette situation, pour entrer dans le maximum possible tout au long de la vie dans l’intérêt socio-économique de l’espèce, et nous permettre de nous dépasser.

 

15 — Certains s’en excluent, malgré un archétype, il y a une tendance.

1 : Certains s’en excluent par le choix des orientations professionnelles, dans lequel l’exercice de leur profession ne nécessitera pas d’avoir une compétence pluridisciplinaire, disons, la majorité d’entre nous.

L’apprentissage professionnel, s’il offre la souplesse d’un enseignement général plus lent, ce dernier est relégué à un rang subsidiaire par les acteurs eux-mêmes. Il ressort de ce processus, des connaisseurs qui auront à construire leur bagage de culture pluridisciplinaire universitaire sans aides, comme pour les filières professionnelles. Tous ces citoyens, que nous les laisserons, aux soins éducatifs des médias de masse, de l’industrie littéraire, des encyclopédies en ligne et demain de l’intelligence artificielle ! Nous en disons : les citoyens ont la liberté de rester des ignorants ou d’apprendre à leurs convenances ou rechercher en instantané les réponses dont ils ont besoin. Nous reproduisons sans le savoir la même échelle de comportements que du temps des Mésopotamiens entre les profanes et les initiés. Ce fut le cas durant la période de l’éducation scolastique, jusqu’à la Renaissance, qui a maintenu cette invariance d’échelle que nous poursuivons.

Ce n’est plus la répartition de la durée du temps, l’obstacle, que l’absence de vision existentielle.

Celle-ci ne peut pas reposer sur les savoirs professionnels, eux dépendent des connaissances des sciences dures pour élaborer des choix matérialistes. La pluridisciplinarité englobe la totalité des savoirs, relie et le spirituel et le matérialisme pour aboutir à l’existentiel.

Nous ne pouvons plus nous satisfaire de dire : si durant leur scolarité nous n’avons pas les moyens techniques de suivre les retardataires, au moins s’ils ne deviennent pas instruits, ils auront un métier.

 

C’est une réalité cruelle, elle pèsera sur les choix qu’exige l’exercice de la citoyenneté. L’avenir ne peut pas se satisfaire de l’ignorance du plus grand nombre.

 

2 : Dans une étude sur les tendances des Français, il ressortait de l’analyse sur la formation (éducation permanente), qu’elle jouerait un rôle essentiel, la culture générale et de dire : les connaissances resteront sans aucun doute importantes. La capacité de les relier entre elles et de faire une synthèse intelligible sera sur tout déterminant. Les employés et les cadres seront emmenés à rechercher les informations pertinentes, pour les actualiser, les appliquer dans un contexte particulier. La Culture générale pluridisciplinaire de niveau universitaire redeviendra essentielle. Les lettrés pourraient prendre leur revanche sur les mathématiques. La sociologie, la géopolitique, la philosophie, l’art, l’histoire des civilisations ou des religions seront des outils de plus en plus nécessaires aux cadres et aux dirigeants. À tous ceux dont le métier est d’intégrer le présent afin d’inventer l’avenir. 6

Si je me félicite de cette tendance, elle ne correspond pas tout à fait à celle que je défends, et qui va au-delà des seuls actifs, cadres et dirigeants. Des privilèges ont toujours existé avec la prédisposition élitiste qui leur accorde l’exclusivité de la connaissance par leurs appartenances sociales aux classes dominantes, comme, si elles étaient investies d’une fonction de guide prédestinée ou messianique.

 

Elle présente encore l’accès au savoir en matière de classe sociale dans le cadre de la formation des initiés.

 

3 : Ce n’est qu’une idée reçue que les mathématiques et la littérature s’opposent. Cette tendance des Français ignore que notre monde, comme nous sommes conçus de particules nécessitant l’usage des deux. Son approche par la seule pensée philosophique 7 n’a pas suffi à ouvrir les voies de la compréhension du fonctionnement de notre Univers et de notre Être, sans passer par une traduction mathématique. Cette quantification mathématique nous éclaire, et fige les choses dans une mesure à regarder, comme une rampe de lancement. La pensée ayant conçu les mathématiques, l’opposition entre connaissances littéraires et mathématiques ne se justifie pas. Cela évitera à des commentateurs de dire au cours d’un match de football lors d’un tir que le ballon s’accélère en touchant la pelouse mouillée.

Ce sont les mathématiques 8 qui sont devenues le langage de la concrétisation scientiste, de l’ensemble de nos théories bâties par la pensée, et elles ont permis d’en faire la vérification et l’application. Les deux, littérature et mathématiques associées et vulgarisées, permettent à chacun de naviguer dans toutes les autres disciplines. Le développement du raisonnement repose autant, sur la connaissance du langage lexical qui permet le développement de la pensée abstraite, que des mathématiques qui offrent la logique déductive. Séparer les deux n’est pas sans incidence sur l’appréciation de notre existence.

Ceci permet à chacun d’y trouver les repères dont il a besoin. L’inverse, c’est allé contre la nécessaire transdisciplinarité. Dans nos sociétés, nous devons aussi nécessairement disposer de dirigeants compétents, tout autant que des citoyens, pour œuvrer dans le même intérêt sans réciproque exploitation.

Quelques hommes célèbres ont décrit cette nécessité d’être compétent en raillant l’ignorance.

C’est ainsi que Chateaubriand disait dans René, on ne hait les hommes et la vie que faute de voir assez loin. Lamartine disait, infini dans sa nature, borné dans ses vœux, l’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux. Prévert, lui écrivait, il poursuivait une idée fixe, il s’étonnait de ne pas avancer.

Comme rien n’est jamais simple, je conclurai avec ce propos de Victor Hugo : l’homme qui ne médite pas vit dans l’aveuglement, l’homme qui médite vit dans l’obscurité. Nous n’avons que le choix du noir.

 

Il nous reste à l’éclairer.

 

 

16 — Non pour être des génies, assez pour nous comprendre, en y consacrant du temps pour ne pas s’égarer.

1 : Il n’est pas concevable aujourd’hui de devenir de petits génies. Quand nous avons besoin de compétences pointues, nous faisons appel à des professionnels ou à des experts, nous nous sommes réparti le savoir comme nous nous sommes distribué les tâches, les deux étant interdépendants.

Si nous ne pouvons être experts, nous pouvons accroître notre niveau général de Connaissance et de compréhension.

C’est ce qui s’est produit hier avec le progrès de l’instruction générale, CEP/BEPC, et aujourd’hui l’objectif est le baccalauréat pour tous. Et nous employons des techniciens de surface, bacheliers, qui entraînent une incompréhension populaire afin de les retrouver dans ces emplois, démontrant que la démocratisation du savoir n’emporte pas la valorisation d’un emploi.

 

Nous perpétuons ce vieil adage sumérien. Que l’initié instruise l’initié, l’ignorant ne doit pas savoir, et certaines disciplines ne sont accessibles qu’à certains, quelle que soit la sélection par laquelle cela procède. Nous le justifions par la sélection naturelle, pour devoir nous dispenser de la démocratiser.

Aujourd’hui, d’impérieuses raisons socio-économiques exigent d’enclencher une vitesse supérieure, pour maîtriser notre puissance technologique, réduire la résurgence de l’intolérance, réduire la violence et sortir d’une idéologie individualiste primitive.

 

 

1(j’entends les facultés et les manières de connaître, de comprendre et de se représenter ce que l’on acquiert par l’étude ou la pratique de bases informatives ou plus de diverses disciplines)

2 Néologisme de l’auteur, marchandisage = souci immédiat de songer à tirer un intérêt lucratif de toute chose.

3 Utilisation des cryotempératures, moins 120° Kelvin.

4 « La diversité de la vie sur Terre représente une information distillée au cours de quatre milliards d’années d’évolution biologique, et sur la relation analogue qu’entretient la diversité culturelle humaine d’Homo sapiens sapiens. Je soutiens que la diversité biologique et la diversité culturelle méritent toutes deux de grands efforts afin d’être préservées »… « mais il n’est pas réellement possible de considérer ces questions isolément. Le réseau de relation qui lie l’humanité à elle-même comme le reste de la biosphère est aujourd’hui si complexe que tous les aspects s’affectent les uns les autres à un point extraordinaire. C’est une étude du système tout entier qu’il faut réaliser, aussi sommaire doive-t-elle être, parce qu’aucune mise bout à bout d’études partielles d’un système adaptatif complexe non linéaire ne peut donner idée du comportement du tout. Certains efforts débutent pour mener une telle étude sommaire des problèmes mondiaux, intégrant tous les aspects pertinents, qu’ils soient aussi bien environnementaux, démographiques et économiques, que sociaux, politiques, militaire et idéologiques. La vocation de l’étude n’est pas de se réduire à une simple spéculation sur le futur, mais de tenter d’identifier, parmi les multiples sentiers possibles pour l’avenir de l'espèce humaine et le reste de la biosphère, quels sont ceux qui avec une probabilité raisonnable pourraient mener à une plus grande durabilité. Durabilité est ici entendu au sens large pour inclure non seulement l’évitement d’une catastrophe environnementale, mais d’une guerre désastreuse, d’un despotisme généralisé à long terme et d’autres fléaux de cet acabit tout au tant. Le lecteur trouvera dans cet ouvrage un nombre d’allusions au Santa Fe Institue, que j’ai contribué à fonder… ». Murray Gel-Mann. Le quartz et le jaguar. Édition Flammarion.

 

5Convaincu de devoir créer sa propre mythologie, Mandelbrot ajouta cette phrase à son entrée dans le Who’s Who : « La science irait à sa perte si (comme le sport) elle plaçait la compétition au-dessus de tout, et si elle clarifiait les règles de cette compétition en se confinant à l’intérieur de spécialités étroitement définies. Les rares savants qui ont choisi d’être nomades sont essentiels au bien être intellectuel des disciplines établies » ? Ce « nomade volontaire » qui se qualifiait de « pionnier par nécessité », quitta l’institution académique en quittant la France et en acceptant le refuge que lui offrait le Thomas J. Watson Research Center d’IBM. Gleick. La théorie sue le chaos. Éditeur Flammarion.

 

6 Mermet Gérard, Francoscopie 2001, éditeur I.M.E., 2000, p 293.

7 «Trois systèmes de philosophie naturelle dominèrent le monde méditerranéen à l’ère pré chrétienne. Issus de la pensée féconde des Ioniens et des pythagoriciens, ils ont façonné l’histoire de la science et de la culture occidentale… » «Le système atomiste d’un espace infini parsemé de mondes innombrables composés d’atomes apparut en premier, suivi par le système des sphères célestes d’Aristote, géométrique et harmonieux, suivi à son tour par le système Stoïcien d’un cosmos étoilé entouré d’un vide extra cosmique infini » «Ces trois systèmes nous ont légué également des notions d’ordre religieux, philosophique et éthique ». Edwards Harrison. Le noir de la nuit. Édition du Seuil. 1990. P 27.

8 La spécificité des mathématiques. En premier lieu, il est vrai que les mathématiques ne sont pas une science, si l’on entend par science une discipline vouée à la description de la nature et de ses lois. L’objet des mathématiques est plutôt de prouver les conséquences logiques d’ensembles donnés de suppositions. Il est par conséquent possible de ne pas les inclure dans la liste des sciences et de les considérer comme un sujet intéressant en soi ainsi que comme un instrument des plus utile à la science (mathématiques pures et appliquées). Un autre regard sur les mathématiques consiste à considérer que les mathématiques appliquées s’intéressent aux structures apparaissant en théories scientifiques, tandis que les mathématiques pures couvrent non seulement ces structures mais également toutes celles qui auraient pu (ou qui pourraient un jour) se présenter en science. Les mathématiques sont alors l’étude rigoureuse des mondes hypothétiques. De ce point de vu, elles sont une sorte de science – La science de ce qu’il aurait pu être, de ce qu’il pourrait être, aussi bien de ce qu’il est. Ainsi considérées les mathématiques ne sont-elles pas alors la plus fondamentale des sciences ? Murray Gell-mann. Le quartz et le jaguar. Edition Flammarion. Pp 129/130).

Nous ne devons pas être nécessairement des génies, pour être obligés d’en savoir un peu plus, d’accéder à ce savoir, que se réserve l’élite, pour ne pas se tromper de cible. Le bac aujourd’hui n’est pas un ascenseur social, comme le pensent les citoyens. Il n’est que le maximum minimal d’un savoir général, pour ne pas être distancé par l’évolution exponentielle des connaissances. Comparativement, il est l’équivalent du BEPC d’après-guerre.

 

2 : Pour accroître notre niveau de connaissance, inévitable, nous y consacrerons plus de temps et nous choisirons dans la masse d’informations et du savoir disponible.

Ce choix devra s’opérer en fonction d’un modèle d’enseignement complémentaire pour adultes auxquels ils seront libres de souscrire une fois sorti des circuits d’enseignement traditionnel. 

À l’avenir, c’est sous son initiale ECPA que je le mentionnerai.

ECPA qui n’est que le pendant généraliste de la formation professionnelle, et qui ne s’est pas développé dans le modèle d’éducation permanente initiée par messieurs J. Delors et J. Chaban-Delmas. Ce modèle s’est inspiré de celui initialement lancé en France dans les années 1955-1959 par un inspecteur principal de l’éducation populaire et de la jeunesse : Pierre Arents.

C’est au travers de ce projet politique, que définira la représentation nationale, que se construiront des modules d’enseignements incluant des choix renouant avec l’éternelle nécessité d’instruire pour comprendre hier comme, aujourd’hui.

Le besoin de la population, devant le développement des techniques de communication, doit être enseigné pour maîtriser l’utilisation de ces techniques, plutôt que de les laisser à un apprentissage autodidacte.

D’ordre civique : que les citoyens sachent, comment fonctionne, l’État, les représentations sociales, professionnelles, etc.

ce qu’est un circuit, financier, économique, etc.

D’ordre : anthropologique, etc.

D’ordre : introspectif, par la philosophie.

D’ordre littéraire, lyrique, artistique, etc.

D’ordre informatif.

D’ordre pluridisciplinaire, etc.

En tout état de cause, ce modèle doit aboutir à la vulgarisation rendant compréhensible, la complexité de notre activité humaine culturelle, par la connaissance et le savoir disponible. Car notre activité humaine creuse un abîme dangereux par la puissance du savoir, et ceux qui se retranchent derrière un fondamentalisme passéiste, par crainte de s’égarer.

 

Nous devrons consacrer du temps à ce qui nous permet de réfléchir pour ne pas nous égarer, les connaissances sont disponibles. Il n’est pas vertueux, que ceux qui en disposent s’en servent pour tromper les citoyens, que ce soit en politique ou en économie.

 

3 : Pour nous en convaincre, nous pouvons suivre l’évolution d’une politique américanisée. Depuis 1983, devant la déception des promesses électorales, ce sont des votes de défiance qui se sont exprimés. À partir de 1993, la propagande c’est américanisée, véhiculant des portraits de jeunes premiers idylliques qui se vendent, et chacun stigmatise l’autre, pour savoir qui lave le plus blanc et laisse croire que la politique est vertueuse.

Ceci conduit à partir à la recherche de représentants politiques vertueux. C’est un jeu dangereusement massacrant, nous risquons de partir à la recherche d’une race politique et d’une politique vertueuse, comme d’autres sont allés à la recherche de celle qui était supérieure. En permanence, nous produisons de la suspicion.

Une transformation, pas toujours comprise, en dehors des spécialistes, a été imposée aux citoyens. Elle a conduit les États à réduire leur rôle d’influence politique sur l’économie dite du marché, et les projets de société ne sont devenus que de contradictoires cahiers de revendications.

Pour en donner une image, je serais tenté de dire que les organisations professionnelles d’intérêts corporatifs sont devenues des plaignants, l’État est devenu le syndicat qui s’adresse à son employeur, les financiers. Nous ne demeurons plus au fait des mutations, et la diffusion d’un savoir sociologique reste trop pauvre pour les populations. Elles vivent une évolution technologique trop rapide, et un encodage relationnel de communicants, devenus un code complexe d’initiés, et dans le même temps la culture économique s’étiole.

Nous ne succombons sous une information dantesque que la population n’a ni le temps de lire ni d’écouter dans son ensemble, ce qui conduit au paradoxe, parfois d’étouffer l’originalité, soit d’idées ou d’œuvres. Cela dans le but de rester accolé au système mercantile dans lequel se vend mieux tout ce qui est racoleur, scabreux, polémique, et où le voyeurisme a pris le pas sur l’information.

Je vais le redire à la manière primaire. J’ai déjà mentionné le rôle important de l’information, qui dépasse de loin son seul rôle d’organe informateur. Dans un monde où l’on se personnalise aussi par leur intermédiaire, à écouter de la merde, tout le monde veut devenir caca.

Comment le savoir ?

Une histoire l’illustre. Deux hommes discutent sur un trottoir et s’arrêtent. — Tu crois que cela en est. — Je ne sais pas. Un des deux, qui plonge le doigt et goûte. — Ceci en est ! — On a bien fait de ne pas mettre le pied dedans.

Cette histoire illustre la régression où nous sommes encore contraints aujourd’hui de mettre le doigt dedans pour nous en rendre compte quand cela en est, afin de ne pas y patauger.

Bien des hommes ont payé un lourd tribut, par leur vie, pour nous en sortir, pour que par l’intelligence nous soyons aptes à la reconnaître, et nous devrions en nourrir de honte de ne pas y parvenir.

 

Nous aurons encore besoin certainement de quelques siècles de développement de l’intelligence pour ne plus nous complaire à fabriquer des morts, nous délectés de l’odeur des cadavres, que nous en articulons des divertissements. Je ne veux pas ignorer la violence ni croire que c’est en l’interdisant qu’elle va disparaître. Juste souligner que si notre éducation tend encore à mettre en exergue nos caractères de charognards, c’est que nous avons dû nous égarer quelque part.

 

 

17 — L’enseignement complémentaire pour adulte ne doit pas rester une exclusivité sans relation avec le système éducatif, il va susciter des choix difficiles.

1/ Le choix qualitatif du contenu des ECPA devra être suivi par d’autres à l’intérieur de chaque discipline, pour sélectionner les niveaux de savoirs qui devront être vulgarisés. Cela dans le but d’apporter les bases qui permettent de comprendre et assimiler la discipline enseignée sans devenir des professionnels ou le devenir si l’on se reconvertit dans une discipline.

En effet, le niveau professionnel existe dans les circuits universitaires. Que celui-ci soit accessible à l’occasion des ECPA, en préparant des cycles d’accessibilités, ne conçoit pas d’objection.

Cela pour tenir compte que les ECPA peuvent dévoiler des vocations professionnelles. Le choix qualitatif consiste à effectuer le mixage approprié au modèle et à envisager dans la construction des modules et des niveaux dans la durée, pour accéder à un savoir universitaire supérieur, qui sera adapté, reformulés, simplifiés, pas défigurés.

Je n’ai pas d’attachement à formuler en l’espèce, sinon de ne pas m’accorder l’idée, de vouloir porter à croire que trouver le bon choix pour que tout soit pour le mieux suffit.

 

Je reste attaché à l’idée qu’un savoir supérieur ne doit pas rester la seule compréhension des professionnels, des spécialistes, et pour le partager, nous ne devons pas nécessairement d’en être un.

 

2/ Si la compréhension du sens du mot qualitatif ne semble échapper à personne, s’accorder sur les sélections des matières qui sont de qualité pour démarrer le modèle est plus difficile. Ceci dépendra de la qualité de discernement des concepteurs des programmes, et de leur représentation socioculturelle.

L’étape suivante devra être la mise à disposition de la totalité du savoir disponible. Spécialement dans une société où les exigences économiques et sociales inhibent ou conditionnent nos émotions pour être, performant. Les hommes doivent trouver la part du savoir qui concourt à la compréhension de leur être inachevé 1 et y trouver l’expression de leur individualité. Pour fixer des choix, nous risquons d’avoir, là, des débats difficiles.

 

Un être inachevé, comme l’a développé Égard Morin, et qui m’a inspiré le poème suivant.

 

L’INACHÈVEMENT.

 

Mon regard se dresse vers des constructions,

Vers des œuvres closes comme des maisons,

Je masque les brèches pour conserver mon paradis

Je colmate les fissures pour ne pas laisser entrer la pluie.

 

Il n’y a pas de paradis à conserver

Pas de futur à édifier,

Pas d’histoire à retrouver.

 

Il n’y a pas de terre promise où aller

Pas de messie à espérer,

Pas de vérité à élaborer.

 

Mon toit, se lézarde, où vais-je, m’abrie. ?

Quel édifice vais-je pouvoir élever ?

Je veux une masure en ordre pour me protéger,

Des murs de certitudes pour me rassurer.

 

Il n’y a pas d’harmonie à trouver,

Pas de solution à donner,

Pas de bonnes sociétés.

Il n’y a pas de désordre à éliminer

Pas de contradiction à effacer,

Pas d’inégalité à supprimer.

 

Mais quel est ce monde où j’ai mis les pieds ?

D’où vient cette existence toujours inachevée ?

Je vais briser les portes des systèmes fermés

Et je trouverai dans ma tête la théorie unifiée.

 

Il y a des notes de musiques dans la Voie lactée.

Des portées d’étoiles pour espérer,

Que c’est sur terre que je sais chante.

Il y a des pléiades ithyphalliques dans l’empyrée

La robe d’Andromède pour penser,

Que c’est sur terre que je sais aime.

 

Ma prochaine demeure sera faite d’harmonie

Sous un toit de gammes étendu dans l’infini.

J’ai une clé qui n’ouvre que des mélodies

Et je me nourris des mesures d’une symphonie.

 

Il y a un orchestre pour jouer

Que tous les jours sont fêtes

Pour qui sait danser.

Il y a un orchestre pour chanter

Que la vie est faite,

De plaisirs inachevés.

Il y a un orchestre pour rêver

Aux bonheurs éphémères

Que j’ai inventé !

 

 

 

CHAPITRE III
SUR DES GÉNÉRATIONS.

 

Une telle idée de réalisation de ECPA n’est pas concevable sur une génération, pourtant devant l’évolution de la technologie nous avons besoin d’aller vite, ce que nous savons réaliser pour vendre un produit rentable.

18 — Par transmission et planification.

1/ Nous comprenons aisément qu’un Enseignement complémentaire pour adultes demande une mise en service étalée sur des générations, qui s’adresse à l’ensemble de la population. Toutes les nouvelles organisations modifient des habitudes et divisent les points de vue, un tel objectif ne pouvant s’inscrire que dans une planification modulable. Le choix qualitatif évoluera au fil des générations, pour prendre en compte les connaissances et le savoir qui circulent par transmission. Prendre en compte de nouvelles connaissances liées aux événements existentiels développés par les constructions sociales, et par discernement de besoins futurs.

L’ensemble se véhicule au sein du groupe familial, aussi simplement que nous apprenons à gratter une allumette sans nous brûler. Cela comme autant de certitudes référentielles, pour être un tremplin afin d’aller plus loin.

 

Nous avons ce savoir-faire, le développement du marché du loisir en est un exemple.

 

18 — Arrêtons un instant dessus pour regarder comment l’on passe d’une tradition à un marché planifié qui a développé un savoir-faire seul.

1 / Aujourd’hui, personne ne s’étonne de voir les uns et les autres s’adonner au bricolage ou au jardinage. Observer l’expansion, des magasins spécialisés, suffit pour nous en convaincre.

Sans entrer dans toutes les conditions de son développement, deux au moins m’intéressent, le temps libre et la vulgarisation du savoir-faire. Pour n’observer que sa vulgarisation, elle circulait par la publicité de produits ou matériel facilitant la réalisation de travaux soi-même et par la parution de manuels spécialisés. Elle ne se propage oralement par rien de moins traditionnel que le bouche-à-oreille. La disposition de temps libre a facilité l’émergence et l’explosion de ce marché. Pour les connaisseurs, ce marché existait, la date de parution de la revue du bricoleur « Système D » suffit comme référence. Son développement s’est accru par la réduction du temps de travail et du temps libre des congés payés, contre l’avis des gouvernants et un patronat conservateurs. Aujourd’hui, les employeurs qui ont investi ce temps libre de loisir se plaignent que les salariés des industries ne soient pas assez rémunérés pour bénéficier des services et productions des loisirs.

Pour continuer dans cet exemple, observons le savoir-faire mis à la disposition des consommateurs bricoleurs. Du seuil de l’astuce ou du truc pour se débrouiller seul, il est passé à celui d’un niveau initiatique et spécialisé de la connaissance méthodologique d’un métier. Il s’est professionnalisé du fait de la demande des utilisateurs, et de leurs aptitudes à réaliser une méthodologie complète de tâches appartenant à d’autres métiers que le leur.

 

D’autres métiers qu’ils n’avaient pas pu apprendre du fait de la règle de la sélection scolaire, et du marché du travail.

2/ Sur une courte période de quelque 30 ans, la qualité du savoir-faire délivré par les revues spécialisées d’informations et autres sur le bricolage a évolué. Le bricolage est devenu une activité de loisir de tout faire soi-même. Il a concouru à la disparition de certaines tâches non rentables des métiers de la réparation ou par simple souci d’économie (voire de certains métiers qui se sont raréfiés). L’individualisation et l’aménagement de l’habitat, la production de biens de séries et du jetable, des productions de masse réalisée dans des États pauvres y ont concouru.

Aujourd’hui, 60 % de Français bricolent, contre 45 % en 1969. Dans ce seul secteur, le déboursement par personne atteint 244 euros, le jardinage, 213,50 euros, et le bricolage automobile, 396 euros par ménage motorisé. Ces quelques chiffres montrent d’évidence que le marché du loisir se porte bien.

 

Qu’en est-il du marché de la connaissance et du savoir, le marché de la culture ?

 

20 — Le savoir se vend mal, sauf parmi ceux qui le possèdent, la culture populaire enrichit leurs auteurs. Elle est l’objet de débats, dans lequel il faut un décodeur qui existe en kit et en pièces détachées dans le magasin de la méconnaissance.

 

1/ Si l’on regarde à partir de l’exemple ci-dessus, la croissance de l’enseignement complémentaire auquel actuellement les adultes s’adonnent, cet enseignement, comparé à celui du loisir, en est au stade embryonnaire du bricolage. Chacun se cultive à sa convenance dans le marché de la culture existant, dans ce marché, la part correspondant à un apport de savoir éducatif, est minime.

 

Cet apport de savoir complémentaire se réalise essentiellement au travers de la lecture. Nous examinons et trions la part qui conduit à une accumulation de savoir, ceci par rapport à la culture ludique, quand les deux ne sont pas cumulés comme beaucoup d’ouvrages. Nous y trouvons, par l’apprentissage ludique, la vulgarisation de sciences dures, ou un complément pédagogique de l’enseignement traditionnel.

Je ne veux pas dire que, j’écarte l’activité ludique comme moyen d’enseignement ni l’utilité des ouvrages purement récréatifs. Je ne les retiens pas comme constituant un apport de connaissances correspondant au sens où je l’ai développé pour les ECPA. Je reconnais que mon analyse est arbitraire, des ouvrages récréatifs sont parfois des supports à un enseignement. J’ai à l’esprit des ouvrages de romans ou de sciences-fictions, comme tout un chacun peut en avoir, conseillé parfois comme référence à lire à l’occasion d’un enseignement littéraire. Idem pour le cinéma.

 

Globalement, ce sont les gens les plus instruits qui s’adonnent à la lecture, et les achats sont récréatifs.

Les diplômés de l’enseignement supérieur ont représenté en 1998 24 % de la totalité des achats pour ne représenter que 9 % de la population. Les femmes ont effectué 57 % de ces achats.

Pour 51 % du total de ces achats, ce sont des ouvrages de littérature générale, pour l’essentiel des romans. Les livres des sciences humaines ne représentent que 5 % des achats, les ouvrages de sciences et techniques 3 %.

Je peux, à tort ou à raison, considérer que les livres de sciences sont vecteurs de savoir. 2 Ils permettent d’accéder aux mécanismes du savoir, ils représentent seulement 6,2 % des achats pour 9 553 titres vendus à 25 476 exemplaires. Les livres scolaires, 17,3 % pour 7 274 titres vendus à 71 209 exemplaires. Les livres pour la jeunesse, 7 697 titres vendus à 70 470 exemplaires, chiffres donnés par le syndicat national de l’édition en 1999.

Les livres sont présents dans 91 % des foyers, et les écarts entre catégories sociales demeurent. Les ouvriers et employés ont trois fois moins de livres que les cadres et professions libérales. La contribution par personne toutes catégories confondues représente 38,1 euros. 3. Nous sommes loin des sommes consacrées aux loisirs, 858,6 euros.

 

Un autre marché existe qui n’a pas pour but l’éducation didactiquement ? C’est celui d’acquis par la culture populaire.

 

2/ Si je fais cette distinction, c’est que nous vivons dans une société où se développe une culture populaire commercialisée universaliste qui va du prêt-à-manger aux séries télévisées, et films américains. Cette culture populaire passe par les multitudes de magazines à caractère informatif, et passera demain par les multimédias interactifs.

1 Le terminus de l’hominisation est en même temps un commencement. L’homme qui s’accomplit en homo sapiens est une espèce juvénile et enfantine ; son cerveau génial est débile sans l’appareil culturel ; ses aptitudes ont besoin d’être nourries au biberon. Ce sur quoi s’achève l’hominisation, c’est sur l’inachèvement définitif, radical et créateur de l’homme. (Morin Edgar, Le paradigme perdu : La nature humaine, éditeur le seuil, 1973, p.103 et p. 139-140).

2 Je n’ai pas disposé d’études dissociant la littérature dans les divers types de romans.

3 Gérard Mermet. Francoscopie 2001. Éditeur Larousse. 2001. Pp 432 à 436

Elle constitue un espace commercial qui favorise l’acculturation, qui ne constitue pas un objet propre au cheminement du savoir structuré et didactique ? Cette acculturation, nous pouvons, soit la vivre malgré nous, au travers de notre culture populaire publicitaire, soit l’accompagner par plus de connaissances didactiques, pour ne pas la subir, nous le comprenons et la comprenons. La culture populaire est un espace commercial de toujours, et ce n’est pas une nouveauté. Ce qui l’est, c’est que ce marché dépend de plus en plus de groupes oligarchiques idéologiques anonymes (actionnariat). Leur but demeure de faire de l’argent, et de maintenir aussi les conditions socio-économiques qui leur sont favorables. La diffusion de masse de la culture populaire devient à tort ou à raison, le fait majoritaire, et s’étend par l’expansion de son marché.

Cela n’a pas de corrélation avec l’enseignement didactique du savoir et de la connaissance. Dans la culture populaire se trouve l’activité artistique. Elle résulte d’un enseignement didactique ou autodidacte si toute la population était mélomane, ces groupes vendraient des mélodies, et persévèrerait pour conserver cet esprit mélomane rapportant des profits. Si la population est ignorante, ils vendront ce qui satisfait cette ignorance. Vendre du loisir, ce n’est pas enseigné.

 

La culture populaire reçoit sa propre littérature adaptée aux besoins citoyens et à ses tendances. Son incidence sur le développement de la culture caractérise des choix politiques sous-jacents, tels le voyeurisme ou l’infantilisation. Mais également des créations inattendues, que ne peut pas apporter le savoir et qui procèdent de l’expérience de la vie, tels le jazz, le hip-hop, et bien d’autres.

 

3/ Ce que nous appelons culture sous-entend aussi la possibilité d’élever ses connaissances, de s’éduquer. La culture populaire consiste à fournir une culture sans effort de compréhension. Cela afin de ne pas réduire la capacité de commercialisation espérée du produit mis sur le marché correspondant au besoin

d’une population d’âges diversifiés. Pour certains, ce sera la base d’un départ vers plus de savoirs. Rien n’est péjoratif à parler de la culture populaire, elle reflète les existences successives des humains.

La culture populaire est toujours en rapport avec le niveau de connaissance de la population concernée en fonction de sa culture personnelle, et ne contient aucun but d’émancipation. C’est un creuset où toute la pensée humaine, pour le meilleur ou le pire, s’y trouve. C’est aussi la culture de ceux qui n’ont pas été initiés, des profanes.

 

La culture populaire, c’est aussi apprendre seul chez soi sans aide pédagogique, un marché qui va devenir exponentiel avec Internet, et qui est l’objet de débats autour d’intérêts financiers.

 

4/ Cette culture populaire prolonge aussi des us et coutumes, véhicule aussi des constructions sociétales, suivies par mimétisme. Nous pouvons considérer que l’américanisation de l’Europe s’effectue par le commerce, la musique, le cinéma.

Cela a donné lieu à un débat, sur l’espace culturel français, qui était celui de l’opposition entre le modèle anglo-saxon 1 et le modèle francophone. Il véhicule des modèles de pensée qui peuvent être destructeurs, au nom de la diversité, de la spécificité culturelle, de l’Autonomisme 2, qu’au nom de l’universalisation, le Mondialisme 3.

Il n’y est pas évident, de s’y retrouver sans repères. Nous devons concevoir que la diversité engendre le mouvement socioculturel et socio-économique. Nous ne devons pas avoir peur de trouver une diversité qui existe de nature. Si un modèle dominait, nous arriverions à un stade ultime où plus rien ne se passerait.

C’est un domaine mortifère pour les Hommes encore aujourd’hui. Ils ont fait comme corollaire de la diversité, des races ou des cultures hégémoniques, là où n’existe qu’une espèce humaine diversifiée géohistoriquement.

Elle est liée à la vie tellurique de notre planète, géographie, climatologie, etc. Nous répondons à un environnement qui concourt à édifier notre culture géohistorique 4différenciant les applications de nos désirs et passions par des applications concrètes ou mythiques des lieux où nous naissons. Ce sont elles, l’objet de nos débats faussement identitaires, et parfaitement meurtriers. C’est un sujet convoité électoralement, dans les démocraties, pour ceux qui savent empoigner l’opportunité au sein de la culture populaire, d’une prédominance à l’autarcie sociétale.

 

Le débat n’est pas simple devant l’acculturation inévitable des peuples par la culture populaire. Le pouvoir de l’information populaire peut devenir un pouvoir colonisateur. Cela est possible quand ceux qui ont des moyens financiers s’approprient l’information et sa diffusion sur les autres, sur ceux qui n’ont que l’ignorance de la subir. Ils se la retransmettront, convaincus de disposer des savoirs satisfaisants.

L’histoire est là pour nous démontrer que la culture populaire n’a jamais renversé de dictature sans émancipation.

 

5/ Une culture pseudoscientifique s’est développée avec le même genre de support. Elle consiste à faire appel aux personnes d’une compétence reconnue. Elles doivent apporter des réponses aux problèmes qu’on leur soumet, dans des domaines ne relevant pas de la science rigoureuse, telles les sciences économiques, politiques, humaines.

L’une et l’autre n’influent pas moins sur nos analyses et comportements, elles font partie du nécessaire de notre quotidien. Elles nécessitent des informations qui circulent pour l’essentiel par les médias plutôt que par l’enseignement de connaissances essentielles, afin d’essayer de choisir, de la comprendre, et non de la subir.

Devant l’explosion d’informations et de désinformations, pouvoir discerner ce qui est exact est devenu indispensable. Dans cette immensité d’informations composées d’idées, de données, de positions, d’affirmations, notre cerveau se doit d’être un décodeur intelligent, et disposer des savoirs, pour ne pas être simplement plus abusé, ou devenir colporteur de rumeurs. Certaines informations peuvent être erronées, voire délibérément fausses, être mal compris, ou embrouillées. C’est la difficulté propre de la circulation de l’information.

Au-delà, retrouver nos perceptions affectées ou développées par des siècles de constructions sociales. Quand nous traitons l’information, elle l’est, à partir de notre apprentissage initial organisé, névrosé, conditionné. Pour n’en citer qu’un exemple en le prenant dans l’histoire de la misogynie culturelle (la femme tentatrice, pécheresse, soumise, etc.), le regard que nous portons sur elles, par culture, affecte les informations les concernant.

Ces décodeurs existent dans l’enseignement supérieur, nous devons pour cela avoir la volonté d’assembler les pièces. Apprendre à nous en servir demande d’aller s’instruire. Ils existent aussi dans la littérature et en philosophie si nous lisons.

 

Les statistiques données sur la lecture montrent qu’en dehors de l’enseignement organisé, peu de citoyens ont cette démarche. La lecture en ligne ne semble pas plus être utilisée.

 

6/ La connaissance et le savoir collectif ne se construisent pas plus dans des kiosques à journaux et magazines, ou dans les fractions informatives des médias. Ils peuvent y contribuer ou donner envie de savoir, être un point de départ. Pourtant, l’origine et la lente progression des savoirs ont commencé par la communication orale, puis écrite et leurs supports, la culture populaire. Elle a servi, et sert de creuset, de foyer d’où sont sorties toutes les émancipations.

Compte tenu de l’enseignée de qualité des savoirs et de la connaissance, cela ne s’oppose pas ou ne conteste pas qu’existe tout le long de l’existence, la culture populaire. Et imaginer instruire ou enseigner plus de connaissance et de savoir à toute la population n’est pas la renier ! La culture populaire, c’est la vie des humains.

Une partie de notre culture humaine est dans des bibliothèques. Elle pourrait y rester si par l’ensemble de méthodes didactiques nous n’avions pas vulgarisé et spécialisé le contenu de cette culture, au travers de l’enseignement organisé qui assure sa diffusion, et en génère en retour. Elle signifie en retour qu’il n’est là que pour nous permettre, d’utiliser notre être sensible, producteur et penseur, fragile et fort, ordonné et désordonné, d’associer l’appris. Non pour répéter béatement nos souvenirs, comme dirait Socrate, pour nous connaître et être inventif. Inventifs, nous ne manquons pas de l’être, plus dans le domaine technologique que dans celui de la pensée qui subit une régression spectaculaire.

 

Nous allons devoir réorganiser d’autres ensembles de modules d’enseignement pour les rendre disponibles à chacun d’entre nous, du moins pour ceux qui en voudront devant l’abondance de découvertes qui complexifient notre monde.

7/ Les autres formes médiatiques et littéraires n’en resteront pas moins un moyen constant d’expression individuelle ou collective, concourant au développement de la culture personnelle. Certains de ces ouvrages, des publications de travaux, d’autres écrits ou d’images passeront en fonction de leur impact, dans l’enseignement collectif, cinémathèques, événements historiques, découvertes scientifiques, éditions, etc. Ils passeront de la culture populaire à la culture didactique.

Exemple, les écrits des penseurs ont donné naissance à la philosophie, la philosophie se nourrit de nouvelles pensées qui se façonnent au fil des événements, et qui circulent. Naturellement, le penseur n’écrit pas dans l’objectif d’un enseignement philosophique, ce qui n’empêche pas l’enseignement d’y trouver un intérêt collectif à en faire usage. Son ouvrage passe du domaine de la culture personnelle, à celui du savoir collectif.

Comme personne n’est détenteur de la vérité, chaque écrit et information sont des pièces détachées de cet immense puzzle qu’est notre existence, dans laquelle chacun de nous peut puiser à sa convenance, et en être un pourvoyeur.

À travers des ECPA, nous n’allons pas définir un enseignement politique étatique ou confessionnel, mais nous devons mettre à la disposition de chacun les moyens de devenir en retour aussi un maillon du savoir. Chacun peut être une future pièce détachée d’un nouvel ensemble de connaissances, faute de disposer de générations spontanées d’êtres intelligents. Par soucis historiques, les personnages, qui ont marqué leur temps, sont classés dans le dictionnaire, eux seulement. Ils sont autant de repères temporels, mais ils ne peuvent pas être la source de leur notoriété, sinon de lire leur biographie. Leurs noms sont autant de jalons, de repères qui nous permettent de situer dans le temps et l’espace des événements importants.

 

Ils sont classés, comme repère du départ d’un événement, vers un nouvel essai dans le magasin de l’inexpérience.

 

8/ Ainsi, souvent faire un tri de qualité dans la diffusion d’écrits et d’informations orale est nécessaire. Ce tri n’est pas à assimiler à la censure existante, sans remettre en cause le droit de penser, d’écrire librement, et aussi de se tromper. Je pense que pour nous assurer d’une diffusion d’informations fondamentales, nous devons instruire les lecteurs et auditeurs en actualisant leur connaissance et leur savoir au fil de l’existence. Cela afin qu’ils soient toujours aptes à faire le tri eux-mêmes.

Ceci impliquera que les ECPA soient informés des innovations et s’y ajustent, nous le savons, la méconnaissance 5 rend la connaissance illimitée.

Si nous y accédions sans connaissances bornées, structurées, dans le magasin de la méconnaissance dont nous n’avons aucune idée, nous sombrerions très certainement dans la folie, faute d’avoir les capacités cérébrales suffisamment organisées pour y faire face. Nous savons que tout sujet qui n’a plus d’identité, de passé référentiel, sombre dans la folie.

C’est un peu ce qui se passe quand nous rêvons, nous accédons à notre magasin d’informations cérébral, dont l’assemblage nous paraît désordonné en associant des données, que notre raison ne ferait pas.

C’est cela qui attend les hommes de demain. Ils n’intégreront pas le monde quantique, de la génétique, d’intelligence artificielle, avec l’enseignement d’après-guerre recomposé et appauvri par la limitation de la durée de l’instruction. Ceci pour rester serviteur du libéralisme économique capitalistique. Dans le temps géologique, il eut son intérêt comme essai ou marchepied dans la lutte contre l’illettrisme pour vaincre la rareté. Aujourd’hui, nous devons comprendre que nous devons dépasser cette étape pour ne pas disparaître du monde ou régresser.

 

Le libéralisme capitalistique ne sera qu’un passage géologique. Nous avons élaboré par défaut de connaître le monde objectif auquel nous appartenons. Bien des Hommes ont pressenti qu’il ne pouvait pas être et rester dans un monde de soumission aux dominants. Mais pour l’instant il reste un frein à une possible évolution, ou la ralentie, cette évolution qui n’est pas à la mesure de la durée d’une vie humaine.

 

 

21 — Le savoir en expansion reste difficile à suivre pour tous.

1/ La mise en œuvre et l’évolution des ECPA nécessitent une impulsion et une détermination politique. Il ne peut se concevoir que sur des générations, du fait même du nombre de personnes qu’il implique. Et du temps nécessaire à l’appréciation des choix qualitatifs à effectuer, comme de la mise en œuvre d’une méthodologie à élaborer.

Par l’enseignement public ou privé dispensé suivant les pays, nous observons la progression de la créativité engendrée par les savoirs durant ces dernières décennies. Dans tous les domaines, les résultats obtenus par le savoir diffusé auprès des populations instruites ont exigé une durée de temps d’instruction plus long, suivant les disciplines.

Cela, c’est réalisé du fait de l’apparition de nouveaux métiers, au détriment de certains qui ont périclité ou qui se sont industrialisés dans le cadre de la concurrence.

 

2/ Surtout, par les découvertes scientifiques qui exigent d’accroître le temps d’études dans certaines filières.

Quatre-vingt-dix ans se sont écoulés depuis la découverte de la fonction des chromosomes par Thomas Morgan en 1910. Ensuite, ce fut en 1953, la découverte de la double hélice d’ADN, et le décodage du génome humain en avril 2000 par des laboratoires privés et publics. Le temps d’étude nécessaire en 1910 n’a plus rien de comparable avec celui d’aujourd’hui pour la même discipline. Trois découvertes ont modifié le contenu de cet enseignement durant ces 90 ans.

Entre les deux à partir de 1946, l’usage de la puissance de l’ordinateur a permis la progression de celui-ci par le gain de temps des calculs et des données analysées.

Nous descendons toujours plus dans l’infiniment petit. Là, ce ne sont plus nos yeux qui regardent, c’est notre tête qui comprend, et dans ce monde-là qui modifiera nos relations et valeurs sociales, ceux qui n’auront pas appris seront aveugles.

Il leur sera difficile de suivre l’évolution sociétale, comme nous pouvons déjà le constater au travers des débats politiques, dans lesquels, sans un langage vulgarisé, un politicien n’est pas compris. L’on y trouve, ces petites phrases assassines, dont les partisans ou les ignorants se délectent, s’en satisfont et s’ajoute parfois le bruit des casseroles.

 

Les retardataires dans ce monde-là se tourneront vers leur passé, qui est connu et, rassurant, en ignorant qu’ils ne peuvent pas le reproduire, les événements l’ayant constitué, n’existe plus. Ils voudront en conserver l’image, sans savoir que celle-ci en est une autre. Ce retour vers le passé est dangereux si nos sens ne nous ont pas permis de concevoir que nous appartenions à une espèce, où la peur des autres, devenus trop nombreux, installera la régression.

 

2/ L’instruction générale ne reste accessible qu’aux scolaires. Elle s’adapte à l’évolution des connaissances et des technologies, et la population attend d’elle qu’une formation pour exercer un emploi. Aujourd’hui, cette finalité de point de vue ou d’opinion ne suffit plus. Le maximum minimal de l’instruction générale est le bac, pour rester accoler au développement exponentiel des connaissances et la complexité du monde. S’il est en retrait d’une instruction nécessaire, cette absence du nécessaire a creusé, une fracture intellectuelle, malgré sa diffusion populaire. Il en ressort des désagréments, de ne pas avoir un emploi à la hauteur de ses diplômes, avec les frustrations que cela engendre. L’instruction générale ne peut plus rien apporter à ceux qui au moment de leur scolarisation n’avaient accédé qu’au minimum. C’est le cas de ceux qui ont accédé à une filière professionnelle par l’apprentissage. Le résultat en est que les disciplines qui étudient les divers aspects de la réalité humaine, collective ou individuelle restent des spécialisations professionnelles universitaires et échappent à la majorité des citoyens, et des populations du monde. Nous avons des citoyens qui observent la vie de leurs semblables, sans que ceux-ci aient pu avoir accès à ces connaissances. L’instruction des sciences sociales et humaines demeure comme par le passé une spécialisation. Tout les vit au quotidien et le dialogue entre les deux est inégal. La création des ECPA modifierait cela en y donnant accès.

Depuis les années 1970, avec une accélération à partir de 1980, 6, l’augmentation du niveau d’instruction est observable, il est essentiellement dans sa finalité productiviste. Il sélectionne des pans de culture générale qui constituent le cœur d’une égalité des chances d’accès aux connaissances professionnelles, satisfaisant aux besoins humains. Pour l’accès au savoir, des sciences humaines qui permettent la compréhension de la complexité de notre monde, il en est autrement. Acquérir ce savoir est impossible pour le plus grand nombre. Depuis plus de quarante ans, ce savoir pluridisciplinaire se diffuse sélectivement auprès des cadres et dirigeants dans un but spécifique. Optimaliser le capital humain, avec les problématiques qui en découlent, le stress et l’épuisement professionnel.

Les détenteurs de ces connaissances seront sollicités à formuler leur avis. Les autres, les plus nombreux, devront se contenter de l’apprécier avec les seuls critères de leur culture populaire et utilitaire.

 

Nous savons que lorsque les écarts de savoirs sont trop grands entre les uns et les autres, s’instaure une incompréhension source de conflits ou d’assujettissement.

 

 

21 — L’espérance peut venir de la loi du nombre.

 

1/ La loi du nombre qui fixe le fait social est une maîtresse courtisée. Si elle n’offre aucune garantie de vérité, elle constitue le socle d’un maximum de circonstances favorables à la mise en œuvre de la réalisation d’un projet. C’est l’adhésion de la loi du nombre, quelles qu’en soient les modalités, qui stabilise et rend viable une société. La loi du nombre est une force passive.

 

2 : Nous pouvons espérer à juste titre qu’une plus large diffusion de l’enseignement de la connaissance des savoirs en complémentarité de l’enseignement général apporterait mécaniquement sur des générations son lot de créativité tout au long de la vie. Cet enseignement s’oriente par des programmes sélectifs, malgré une répartition socio-économique inégalitaire comme nous la connaissons !

 

En multipliant sa diffusion, nous aurons accru la possibilité que des informations trouvent une association qui n’aurait pu être réalisée. Soyons lucides, le savoir n’est pas l’instruction de l’ignorant, l’ignorant instruit devient souvent un tyran narcissique. Le savoir doit permettre par la connaissance de la complexité, d’aller vers plus de sagesse, de tolérance et de solutions harmonieuses.

1 Note de l’auteur. L’expansion du modèle anglo-saxon s’effectue essentiellement au travers de la capacité cinématographique américain et de l’utilisation de l’anglais comme langue commerciale.

2 Note de l’auteur. Par «autonomisme » j’entends toute organisation dont la structure au nom de la diversité ou de la spécificité culturelle se veut centrer sur elle-même, par une structure fermée ou tournée exclusivement vers son passé «géohistorique » stagnant, sans apport extérieur (exogène).

3 Note de l’auteur. Par mondialisme j’entends toute organisation unique dont la structure ne pouvant plus rien recevoir de l’extérieur et pour cause, ne favoriserait pas le développement de la diversité et la spécificité culturelle d’un passé «géohistorique » dynamique, puis quelle ne peut espérer que des apports intérieurs (endogènes), pour se tourner vers le «futur ».

Ces deux définitions, «autonomisme et mondialisme » peuvent vous paraître incompréhensibles si vous n’aviez pas en tête le deuxième principe de la thermodynamique, que tout ce qui tend vers «l’ordre » arrive à un état ultime d’équilibre, ou il ne se passe plus rien car il n’y a plus de mouvement. Nous sommes donc condamnés à maintenir une certaine entropie, une diversité pour échanger, partager et gérer notre monde, pour qu’il ne devienne pas une organisation fermée vouée à mourir, sauf apport extérieur, ou faute dans recevoir y aller, ce qui ne signifie aucunement entretenir des conflits.

4 Par géohistorique, néologisme de l’auteur, j’entends le rapport, la relation entre les donnés géographiques des territoires et l’histoire culturelle des hommes qu’elle a façonnés, ne pas confondre avec géopolitique.

 

5 «La connaissance et les limites de la connaissance. Ce qui permet notre connaissance limite notre connaissance et ce qui limite notre connaissance permet la connaissance. La découverte des limites de la connaissance est beaucoup plus qu’une découverte des limites. Elle constitue un acquis capital pour la connaissance. Elle nous indique que la connaissance fait partie des possibilités de la connaissance et elle accomplit cette possibilité. Elle dépasse les limites de la connaissance bornée qui se croyait illimitée. Elle nous fait détecter une réalité qui excède nos possibilités de connaissance, elle nous amène à édifier un méta point de vue, celui de la connaissance de la connaissance, d’où l’esprit peut, comme d’un mirador, se considérer lui même dans ses principes, règles, normes et possibilités, tout en envisageant sa relation diabolique avec le monde extérieur. Nous nous rendons compte désormais que l’inconscience des limites de la connaissance est bornée. L’idée que notre connaissance est bornée, a des conséquences illimitées ». (Morin Edgar, La Méthode III, édition le Seuil, 1986, p. 222).

6 Dans une enquête sur l’emploi pour 1999, il ressort que le niveau d’instruction de la population métropolitaine de 15 ans et plus est que, 25,2% de l’ensemble non aucun diplôme ou le certificat d’étude ; 7,2% le BEPC ; 29,1% le CAP ou BEP ; 13,4% BAC ou BP ; 11,6 le BAC + 2 ; 11,1% un diplôme supérieur ; 2,4% en cours d’études initiales. Alors qu’en 1982 60,2% de l’ensemble n’avaient aucun diplôme ou le certificat d’étude et 48,6% en 1990. Gérard Mermet. Francoscopie 2001. Éditeur Larousse. 2000. Pp 91 et 92.

22 — Au fil des générations.

1/ Être individuellement performant est devenu une clé de la réussite matérielle. Nous perdons de vue la fonction éducative de la cellule familiale intergénérationnelle devenue presque obsolète par ignorance, éclatement, sollicitation mercantiliste et par disparités sociales.

2 : Par génération, nous devons entendre aussi le temps que mettra la connaissance pour se diffuser dans la cellule familiale et devenir un acquis.
Cela en restant disponible au travers des ECPA, qui seront ouverts à toutes futures découvertes, inventions ou connaissances où se démentent celles précédemment acquises. Se diminuera la désinformation accrue par les moyens de communication, également de ne pas véhiculer des données obsolètes, ou en réhabiliter d’autres, écartés par la pensée, occidentalisés.
Aujourd’hui, faute d’organismes de formation comme les ECPA, souvent les enfants sont en mesure d’instruire leurs parents, qui, eux, véhiculent encore des pensées erronées retirées de la culture populaire. Soit au nom du culturel de leur temps, ou par l’absence d’un enseignement auquel ils n’ont pas eu accès, comme dans certains États, par un enseignement confessionnel ou traditionnel.  

Nous avons des enfants, possesseurs d’une connaissance didactique, sans vécue et des parents avec un vécu qui ne peut pas prendre en compte les nouvelles connaissances didactiques, et apprécier leur incidence sur le vécu.

3/ Nous savons parfaitement que dans les familles les plus éduquées se trouvent les réussites les plus probables. 1
Pour la petite histoire, en ce qui concerne l’Europe, c’est à Gutenberg (invention des caractères mobiles fondus) qu’il revient d’attribuer le mérite de notre créativité actuelle. Son invention a permis de vulgariser et propager le savoir dans le monde. N’en déplaise à Socrate. Il fut possédé par les lettrés s’exprimant en latin, dans toute l’Europe. Reste bien regrettable, que les nations aient par cupidité et volonté de puissance le goût du secret.
Cela a permis l’impression de livres dans toutes les langues vernaculaires qui aboutirent aux langues nationales, et à une meilleure communication par la connaissance, mise à la disposition du plus grand nombre. Ce nationalisme linguistique sépara les lettrés suivants, qui durent se regrouper et se retrouver dans des sociétés de savants, dont les colloques sont aujourd’hui la continuation. Nous avons perdu le latin, remplacé par le français, petit à petit lui-même, anglicisé.
Nous pouvons légitimement nous poser la question de savoir si le libéralisme capitalistique serait survenu sans la popularisation du savoir. Il serait peut-être plus tôt arrivé en Asie, si les Chinois avaient eu un alphabet au lieu de trente mille caractères à classer (44 905, suivant diverses sources, dont 3 000 d’usage courant). En 1041-1048, un nommé Pi Shêng inventa, le caractère mobile avant Gutenberg (1394-1468), et leur énorme quantité de caractères représentèrent un handicap pour l’édition. Comme quoi l’histoire n’a peut-être tenu qu’à un nombre de caractères, à un moyen technique de communication.

 

 

 

 


CHAPITRE IV.

Structure d’accueil complémentaire pour adulte.


24 — Il en existe pour les actifs à hauteur de 30 %, les ECPA ont une autre vocation et la capacité à atteindre est importante. Cela sera fonction d’un choix politique, nous couvrons bien d’autres besoins.

1/ Un certain nombre de structures d’accueil destinées à l’enseignement des adultes existe. Ce sont les instituts universitaires du travail, les centres de formation professionnelle, les organismes de formation professionnelle, de perfectionnement, d’adaptation, bref tout l’arsenal législatif en vigueur sur la formation et l’éducation permanente. À cet arsenal, nous devons rajouter les organismes de formation à destination des employeurs, et ceux à destination des familles, dans le cadre, des actions sociales de la caisse d’allocations familiales.

Ce cadre actuel, à l’exception des spécificités de la CAF, est destiné aux actifs ou en passe de le devenir et les prépare à l’exercice d’une activité professionnelle.

1/ Si la formation professionnelle ne couvre qu’une population d’actifs restreints, elle remplit sa mission spécifique.
Un tiers des salariés sur trois suit une semaine de formation de 30 heures par ans en roulement de rotations, une sortie égalant une entrée. Sur une population d’environ vingt-six millions d’actifs (en 1999, 25,983 millions), cela nous donne 8,7 millions de personnes suivant une formation. Cela nous donne un total de deux cent cinquante, un million d’heures de formation, soit les emplois équivalents de 185 240 personnes/an. Cela donne un aperçu des capacités d’accueil en 1999. Celui-ci devrait croître dans les années à venir, comme un passage obligé vers des emplois.

2/ Si nous voulions fournir un enseignement à la totalité de la population française, en excluant les adolescents et les adultes scolarisés, nous multiplierions par quatre et demi les capacités d’accueil actuelles. Et nous satisferions seulement, une semaine de formation annuelle. Nous restons loin des moyens à mettre en œuvre pour couvrir la population.

3 : Sans entrer dans les détails de la fréquence de l’ECPA pour envisager comment ils doivent se dérouler, semaine de formation, enseignements journaliers, hebdomadaires, mensuels, etc., pour s’harmoniser avec les diverses situations d’existence. Naturellement, les structures d’accueil devront être de proximité, du lieu du travail et de l’habitation. Elles seront fonction : de la durée de l’enseignement choisi, de sa fréquence, du taux de participation, et des cycles mis en place.

Cela relève de l’organisation structurelle à mettre en place à la suite d’un choix politique. Nous en avons accompli d’autres en couvrant d’autres besoins, comme le développement du loisir ou comme après-guerre, avec d’un plan Marshall.

4/ Dans chaque ville au mieux, un centre d’enseignement pour adulte (ECPA) devrait s’implanter, ce qui est parfaitement réalisable. Quelle est la ville qui n’a pas son centre culturel, ou sa salle des fêtes au minimum, son stade de football ?
Ne comprenez, au travers de cette image, que mon désir de signifier que n’importe quelle municipalité peut disposer de locaux à l’usage d’un ECPA. Nous avons un parc d’accueil existant, celui qui couvre nos besoins actuels et les moyens de l’accroître par une volonté politique.
Ce sont là des structures collectives qui peuvent être mises en place par la formule d’enseignement par correspondance. Elles ne nécessitent que peu de structures, hormis celles à consacrer à la logistique, qui couvrent actuellement un certain nombre de besoins d’éducation. L’une ou l’autre des formules, à mon avis les deux à la fois, ne nécessite qu’une mise en place de quelques années.
Cette utilisation des structures d’accueil s’effectuera en fonction des populations au sein desquelles apparaîtront des priorités, le besoin en connaissance d’un SDF n’étant pas le même que celui d’un ministre.

Structurellement, la tâche n’est pas insurmontable, nous disposons d’un savoir-faire.

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE V.


QUELS TYPES D ENSEIGNEMENT ?

25 — Un enseignement pour des adultes, dans un échange particulier auquel nous ne pouvons échapper. Nous sommes des répétiteurs qui pourront s’évaluer et afficher leurs réflexions librement dans des limites incitatrices.                                           

1/ L’enseignement devra prendre en compte la diversité des situations professionnelles, sociales et scolaires. Il devra être modulaire, dans le cadre des projets initiaux définis et des programmes d’enseignements. Il s’adresse d’évidence à une population d’adultes, parmi lesquelles nous pouvons distinguer au moins quatre groupes. 1/ Les actifs qui disposent d’un savoir dans le cadre de l’activité qu’ils exercent. 2/ Les pères ou mères au foyer. 3/ Les retraités. 4/ Les exclus.

2/ Comme je le soulignais plus haut, l’enseignement s’adresse à une population d’adultes, dont chacun d’eux a emmagasiné un capital éducatif (autodidacte ou non qui constitue son patrimoine d’entendement et de savoir-faire) utilisable.
Dans un enseignement dispensé à des adultes, nous n’échappons pas au croisement des connaissances et du savoir, scolaire, professionnel ou empirique interférent sur celui qui leur est destiné.
Loin de l’entrevoir comme parasite, nous devons le regarder, comme un ajout, comme le reflet du quotidien où chacune des nouvelles informations qui circulent est immédiatement traitée par nos cerveaux.
Elles sont classées dans les structures cognitives en fonction de l’organisation de nos références de valeurs d’utilité personnelle.
Notre cerveau les classe tout de suite en fonction de ses désirs, pour un usage immédiat ou futur.

C’est, cet échange croisé, entre enseignants et enseigné, qui doivent constituer une particularité de l’enseignement pour adulte. Nous n’enseignons pas un adulte comme un scolaire, ou un universitaire. Les adultes ont un acquis et une expérience de vie.

3/ Dans notre monde, le traitement moderne de l’information ou de la désinformation occupe une place quotidienne à tel point, que sont apparus des experts et spécialistes en traitement, de la communication, de l’image. Toutes ces informations, et le langage qui les véhicule, façonne le raisonnement et le comportement individuel, et elles sont partie intégrante de nos échanges journaliers. Et toutes ces informations qui, à moins d’être un ermite, nous atteignent.

Nous accomplissons au quotidien sous notre seul arbitraire un échange d’informations croisées, qui en dehors d’une structure d’enseignement didactique s’appelle la conversation, et, avec ces connaissances éducatives, la rumeur et les fausses nouvelles s’estompent.

4/ Quelles que soient les diverses formes sous lesquelles se diffusent les informations, leurs distorsions ont toujours de tout temps existé. Les médiatiques ne rencontrent pas de contrepoids ou contre-pouvoir, si ce n’est celui de leurs propres controverses.
En règle générale, ces informations médiatiques constituent une information descendante. Elle se nourrit des manifestations d’opinions collectives ou individuelles exprimées (le vote, les sondages d’opinion, les porte-parole de groupements associatifs, les manifestations populaires sporadiques, et tout autre événement). Cette information descendante s’impose par sa quotidienneté et elle est subie, en l’absence de droits de réponse. Les variétés d’informations interactives sont rares et ne peuvent être que sélectives, du fait de la loi des nombres et du choix du journaliste, tels les radio-trottoirs qui équivalent la rumeur publique.

Souvent, elle représente, à tort, la réalité sociale, politique et économique générale par un effet loupe qui se répand, est l’unicité de l’événement diffusé et fantasmé pour donner tout son poids mimétique aux médias.

5/ Dans ce marché de l’esprit, si je peux me permettre de l’appeler ainsi, la variété, la crédibilité de l’information s’atrophie malgré une liberté d’expression acquise. Le commentateur fabricant d’opinion publique a pris de l’ampleur pour le meilleur ou le pire, dans un but lucratif. Il doit se vendre. Alors le rôle de l’auditeur ou du lecteur se réduit presque exclusivement à celui de répétiteur (pour plaire à Socrate). L’Homme moderne répète l’instantané, l’immédiateté sans recul. Il ne prend jamais le temps de s’interroger de l’intérieur, d’autres cultures disent méditer.

C’est là une aptitude essentielle dans le cadre de l’enseignement fondant notre sociabilité et nos cultures. Une autre fonction est aussi essentielle, d’évaluer celui-ci.

6/ Dans le genre d’enseignement croisé où l’enseigné intervient dans l’enseignement dispensé, où il exprimera aussi une information médiatique écoutée qui a concouru à son éducation populaire. Elle se mesurera et pourra se comparer, se mesurer à un enseignement de connaissances et du savoir reconnu aujourd’hui. Sans le rechercher, il s’évaluera.
J’ai en mémoire une discussion sur la genèse. Mon interlocuteur avait comme référence des extraits mémorisés du film de la Bible. Il ne faisait rien de plus que les gens du moyen âge qui avaient les représentations picturales, les fresques, etc., des églises pour les édifier sur les voies morales. Aujourd’hui, c’est aussi cela que nous réalisons quotidiennement. Faute de pouvoir tout savoir, nous glanons au fil de notre existence, des informations provenant de peintures ou de fresques d’alphabétisation, sur les sujets les plus divers. Nous les propageons en ayant que peu de possibilités d’en débattre avec des professionnels.

Disposer d’un lieu d’enseignement, vulgarisant ou démocratisant un enseignement supérieur qui n’est accessible qu’à une minorité d’initiés, permettrait de s’évaluer.

7/ Le genre d’enseignement croisé permettra d’affiner totalement ou en partie notre réflexion. Il nous permettra d’avoir autour des sujets enseignés une discussion élargie par une réflexion dirigée, guidée. Cela pour ne pas construire avec notre culture générale restreinte et notre culture populaire des schémas parfois erronés, quand ce n’est pas de contre exactitudes, faute d’interlocuteurs patentés ou de discussions éclairées. Parfois, la fausseté va jusqu’à façonner des opinions publiques aberrantes où des individus ou des groupes d’individus s’inventent des maux ou des attitudes pour correspondre à l’événement ambiant, que la circulation de l’information fabrique.

Ce type d’enseignement croisé permettra de pallier partiellement un certain nombre d’erreurs. Et nous devrons veiller à ce qu’il reste dans son rôle d’enseignement complémentaire, et pas celui de porteur d’une quelconque vérité, à charge de réciprocité, pour les enseignés.  

8/ Au cours de l’enseignement croisé, l’enseigné s’échangera des connaissances et des savoirs de son vécu. Et non pas les vérités d’une construction plus irrationnelle de l’adéquation au sein de la réalité de l’être humain, individuellement ou en groupe.
L’enseignement ne doit délivrer, quel que soit le sujet, qu’un contenu programmé, il reste ouvert à la discussion, au débat, à l’échange.

Toute fois la liberté des échanges ne peut l’être au point de transformer l’ECPA en tribune de confrontation d’idées propagandiste, là où chacun conserve sa liberté d’opinion.

9/ Ce type d’enseignement ne couvrira certainement pas tous les besoins. Il peut inciter à une démarche personnelle de recherche éducative, ou au développement de la connaissance de ses propres aptitudes qui ne s’épanouissent pas toujours en temps et en heure dans l’enseignement traditionnel.
Le milieu familial et social, nous le savons, reste un facteur de disparités de chance devant l’éducation. Cela ne retire rien à des capacités intellectuelles latentes chez ceux qui les vivent. Ces capacités latentes émergent parfois, durant l’exercice de la vie socio-économique. La formation professionnelle en témoigne.

Les ECPA, tout en demeurant dans leurs limites, créeront un environnement incitatif favorable.
QUI DISPENSERA CET ENSEIGNEMENT ?

26 — Ceux qui ont déjà la connaissance et le savoir, après une formation comme cela existe.

1/ Les personnes chargées de dispenser l’enseignement des programmes, je les appellerai pour la convenance formateurs.
Enseignez durant toute la vie la majorité de la population sortie de l’instruction générale et universitaire, demandera un nombre des formateurs. Cela ne pose pas de difficultés et nous savons former des formateurs.
Partiellement, nous aurions comme formateur une partie, du personnel du corps enseignant qui pourrait être utilisé, je pense aux enseignants universitaires, pour subvenir à un enseignement de masse comme j’en émets l’idée, il serait nettement insuffisant.
C’est plutôt vers ceux qui exercent déjà leur savoir, ou sont dépositaires d’un savoir que nous devons nous tourner. Chaque citoyen pourrait devenir un formateur, soit partiellement ou à temps complet en fonction des programmes établis, et d’une disponibilité à organiser, ceci inclut les retraités qui voudraient s’investir.

Là, nous trouvons des milliers d’emplois à créer et donner un intérêt à la vie de ceux qui, ayant cessé leur activité professionnelle, se sentent mis en marge de la société.

2/ Si posséder un savoir est un atout, l’enseigner ou suivre un programme préétabli tout en réalisant les conditions d’un enseignement croisé est plus difficile. Chaque formateur devra recevoir un minimum de formation pédagogique d’enseignant.

Dans ce domaine, nous avons déjà beaucoup de savoir — faire.


3/ Dans notre organisation actuelle, ce type de formateur existe. Nous appelons ces personnes des intervenants extérieurs. Très souvent, ils exercent dans le cadre de la formation professionnellement pour adulte. Les centres de formation y font appel, la pédagogie étant assurée par l’animateur du stage. Voilà une forme d’enseignement effective, concrète, tangible et rodée après un temps, où beaucoup de marchands de soupe ont occupé la filière. Cela se disait dans le milieu de la formation professionnelle, pour signifier que certains organismes de formation n’étaient pas très regardants sur les programmes, pourvu qu’ils vendent leur formation.

Nous détenons le savoir-faire. Nous n’avons plus qu’à élargir un enseignement de masse en continu. Nous ne rencontrons pas de difficulté de qualité ni de quantité pour nous harmoniser aux réalités de la vie socio-économiques.

27 — Sous un ministère tout désigné l’éducation nationale.

 

1/ La mise en place de formateurs, comme l’élaboration des programmes, nécessitera l’utilisation d’une structure administrative à l’égale de celle en vigueur dans l’enseignement national sous l’égide du ministère de l’Éducation nationale. Celle du ministère du Travail gère la formation professionnelle. Les ECPA n’ont pas seulement à former pour accéder à un métier, se perfectionner dans son métier, intégrer des innovations, mais aussi accéder aux connaissances disponibles de diverses filières universitaires. C’est ouvrir l’avenir sur un inconnu qui se bonifiera tous les jours, car il sera unique au monde.

Concernant les formateurs recrutés, comme les intervenants extérieurs, ils auront l’avantage d’avoir ou d’avoir eu une expérience professionnelle dans leurs spécialités respectives. Comparé à un enseignement académique de base, l’apport est notable. D’avoir eu leur enseignement universitaire, ils ont l’expérience de l’exercice de leurs métiers. Nous connaissons déjà ce genre d’intervenants dans le cadre d’enseignement.

Toute personne qui connaît son sujet à enseigner peut être formatrice. Ces personnes interviendront en fonction de leurs propres aptitudes pédagogiques, ayant nécessité ou non une formation, sous la conduite ou non, d’un corps de formateurs coordonnateur.

 

Ce corps de formateurs aura pour fonction de mettre en œuvre l’exécution des programmes sous la responsabilité des responsables de centres d’ECPA. La représentation politique pourra décider d’en créer un ministère ou une branche de l’éducation nationale.

 

 

 

 

CHAPITRE VII.
QUELLES INCIDENCES SUR LA VIE DES CITOYENS ?

28 — Il faut l’imaginer, nous nous imposons d’apprendre, l’adulte est ostentatoire et conservateur par peur, et nous avons notre futur presque illimité.

1/ Incitez une population adulte à s’insérer dans un enseignement de masse, conduisant à générer une nouvelle répartition du temps disponible.

L’imaginer revient à exclure de trouver d’entrer des paramètres préexistants. Les seuls quelque peu approchant seraient ceux découlant de la FPA (formation professionnelle pour adulte). Les comportements seront des plus divers en fonction des situations individuelles. Comme pour toutes actions globales en direction d’une population, à l’équivalent de l’application d’une loi, se dégageront des comportements types, guidés par l’intérêt immédiat d’une source de revenus. Nous ne devons pas oublier que l’enseignement sera rémunéré.

 

Cette particularité devrait concerner en tout premier lieu les populations les plus démunies. Nous savons que les populations sans qualification sont celles qui s’inscrivent dans les centres de formation professionnelle. Cela donnerait de l’importance au système rémunérateur pour la mise en place pour cet enseignement pour adulte.

 

2/ Nous n’éprouvons pas une prédisposition naturelle, pour nous instruire par un enseignement didactique, nous nous imposons d’apprendre, essentiellement par besoin économique. Particulièrement quand l’économie familiale s’est vue dépasser par celles des manufactures, les manufactures par l’industrialisation et celles-ci le seront par l’économie de la connaissance.

Chacun d’entre nous est conscient de l’importance de l’instruction, même parfois intolérant vis-à-vis de ceux qui, reconnus comme possédant le savoir, se trompent. Nous ne concevons pas l’erreur comme faisant partie intégrante de notre existence. Comme corollaire, de la non-existence du zéro défaut, comme probabilité certaine qu’un événement erroné se produira du fait même de toute l’activité culturelle que nous avons développée, comme causalité, comme occurrence.

Cette approche nous a fait définir des systèmes punitifs personnifiés, qui en poussant à cacher l’erreur en entraînent d’autres. C’est que nous confondons la responsabilité d’acteur, auteur d’une erreur, et les occurrences de cette erreur qui émane des auteurs de l’événement culturel sociétal. Ces occurrences qui sont conséquentes d’un ensemble, nous les transposons en totalité sur l’acteur. En effet, nous ne pouvons pas sanctionner La Société culturelle, pour la part qu’elle détient au travers de l’enseignement qu’elle véhicule et transmet, dans une existence où le libre arbitre n’existe pas. Sauf pour ceux qui considèrent disposer de la vérité.

Réduire, supprimer les erreurs et ses occurrences dépend de la connaissance et du savoir accumulés dans la compréhension de la complexité des relations interpersonnelles en résonance dans la vie des autres. Bien des erreurs commises durant l’apprentissage familial ou scolaire pourraient être rattrapées ou corrigées. Nous ne devrions plus vivre en compétition, plutôt en complémentarité, comprendre que retenir les meilleurs n’invalide pas l’action des autres, dont la place et l’utilité ne sont pas discutables, voire essentielles.

 

Pour arriver à cela, nous n’avons pas su légitimer le développement permanent organisé de la connaissance individuelle destinée à chacun tout au long de son existence. Les savoirs sont les ressources intégrantes, et intégrales de l’événement culturel humain. Ils ont accompagné l’humain tout au long du néolithique avec ses égarements que nous comprenons aujourd’hui, et dont certains perdurent.

 

3/ En dehors du processus professionnel, la diffusion des connaissances, du savoir, des informations demeure un marché.

Plus généralement, acquérir l’habitude d’aller régulièrement dans un centre d’enseignement pour adulte, c’est déjà s’accepter comme perpétuel ignorant. Cela nous reconsidérera avec nous-mêmes, différemment, que rechercher dans des confrontations permanentes, toutes les situations de l’existence pour nous valoriser, faisant parfois étalage de pseudos-savoir, et surtout en dévalorisant autrui.

Nous sommes sans cesse poussés dans nos relations interpersonnelles à correspondre aux références conventionnelles imposées par les autres. Nous nous coulons dans un ordonnancement sélectif des meilleurs compétiteurs. Ce n’est qu’aux yeux des autres, que nous avons une valeur, et nous en oublions de développer la nôtre. C’est d’autant plus important que nous vivons qu’une fois notre vie dans un partage avec celle des autres, au milieu de milliards d’informations recueillies par nos sens à traiter par l’intelligence. Tout sujet unique que nous soyons au sein de notre diversité culturelle, nous partageons des goûts communs, pour être nous-mêmes, et nous avons des chances de ressembler à d’autres par certains aspects. Parmi ces milliards d’informations, être soi ne s’obtient pas par un faire semblant, pour se valoriser, aussi, parfois oser dire que je ne sais pas, c’est plus intelligent, que d’être son propre ennemi. Résister à la demande inconsciente de valorisation pour paraître l’ami ou l’ennemi d’un autre se révèle toujours compliqué, ce que nous reprochera, de toutes les façons, notre miroir conscient.

 

Dans une société où choisir le meilleur qui exclut l’autre, demeure une pratique sélective d’efficacité devenue aussi une source de paraître ostentatoire, à cause de nombreuses difficultés liées aux frustrations de l’existence.

 

4/ Nous n’avons pas trop l’habitude de nous inscrire dans un processus d’éducation sans limites. Sauf pour quelques personnes, des professionnels, médecins, scientifiques, certains dirigeants pour rester au fait des savoirs. Pour chacun, tout doit aboutir par nécessité à un objectif perceptible, dans un univers que nous désirons rationnel et déterministe, dans nos émotions là l’incertitude effraie. La recherche appliquée et la recherche fondamentale en sont l’exemple le plus significatif, l’un rationalise et l’autre s’aventure vers l’inconnu.

L’incertitude rend conservateur par peur, un comportement naturel et non pas une anomalie. S’il correspond à une exigence biologique de la construction de notre psychique, le mouvement évolutionnaire nous impose en permanence à reconsidérer et dépasser la socialisation résultante de notre histoire géohistorique passée. Aucune socialisation ne peut espérer perdurer dans la forme où elle s’est définie. Ceci impose de reconnaître, ce que nous considérons, être une progression vers l’hominisation. Hier, cette incertitude inquiétante était régulée par les croyances et les convictions. Aujourd’hui, c’est détenir de l’argent qui rassure. Avec c’est s’assurer ses lendemains, et quand l’argent fait défaut, nous retournons vers les croyances et les convictions. À aucun moment, nous n’envisageons les connaissances et les savoirs comme l’atout essentiel de notre développement sous réserve qu’ils soient toujours réfutables.

 

J’ai souvent entendu des hommes politiques plaider pour l’émancipation des populations. Aucun ne s’est tourné vers la démocratisation des connaissances et des Savoirs en tant que but économique rémunérateur pour affronter l’incertitude. C’est d’autant plus dommageable que l’incertitude demeure perpétuellement, la seule terre à conquérir. En permanence, nous voulons anticiper l’avenir, que ce soit en lisant les entrailles d’un animal, en consultant l’horoscope ou en établissant des probabilités.

 

5/ S’inscrire dans un processus d’éducation sans limites demande de discerner, que nous puissions choisir de vivre en pleine compréhension l’évolution de notre espèce que les connaissances et les savoirs propulsent. Cet accroissement de toutes connaissances du présent n’utilise notre intelligence cognitive estimée qu’à 10 % de ses possibilités. Nous disposons alors d’une marge confortable d’utilisation de notre intelligence. Nous bénéficions pour cela des moyens d’apprendre, d’emmagasiner sans cesse du savoir. Aussi, le futur semble passer par là et, plus les populations seront initiées, plus nous multiplierons les chances d’être inventifs.

 

Une telle multiplication à notre échelle humaine donne au futur un caractère presque illimité. Nous avons peu de chance que la civilisation capitaliste, à laquelle nous devons aussi les moyens culturels d’une auto-destruction, s’éternise.

 

 

29 — Ce futur, c’est aussi une incertitude que nous rejetons, par une illusoire grandeur dans l’essentiel mémorisé, nous pouvons toujours prendre le temps d’apprendre.

1/ Je vais m’attarder un instant sur l’incertitude, c’est un principe fondamental pour les scientifiques, et ceci l’est aussi dans notre existence de mortel avec laquelle nous vivons, au quotidien.

Lorsqu’en 1900, Max Planck, un chercheur allemand, suggéra que la lumière, les rayons X, et les autres ondes ne puissent être émis que par paquets, et les nomma des quantas, et avec lui naissait la mécanique quantique. En 1926, un autre Allemand, Werner Heisenberg, essaya de mesurer avec exactitude un quanta. Il dut éclairer un quanta, et les ondes de cette lumière incidente seront éparpillées par la particule mesurée, indiquant sa position. Comme la lumière suivant l’hypothèse de Planck fait appel à un quanta, celui-ci dérangera la particule à mesurer, et modifiera sa vitesse de façon imprévisible. En recommençant la tentative de mesure, on accroît l’imprécision. Il démontre ainsi que l’incertitude de la position de la particule, multipliée par l’incertitude de sa vitesse, multipliée par sa masse, ne peut jamais être plus petite qu’une certaine quantité que l’on nomme la constante de Planck.

Cette démonstration est appelée le principe de l’incertitude.

Hawkins a écrit que le principe d’incertitude a eu de profondes répercussions sur la façon dont nous envisageons le monde. Ses implications n’ont pas été entièrement admises par nombre de philosophes et font l’objet de polémique. Le principe de l’incertitude indique la fin du rêve d’une théorie de la science, d’un modèle de l’univers complètement déterminé élaboré par Laplace.

Comment à partir de cela prédire les événements futurs avec exactitude si l’on n’est pas capable de mesurer l’état présent de l’univers avec précision ?

Le principe d’incertitude de Heisenberg est une propriété fondamentale inéluctable du monde d’aujourd’hui. 1

Nous comprenons très bien que, si Heisenberg avait eu toute la connaissance et les informations nécessaires pour effectuer sa mesure, il ne s’en serait pas privé. Cette incertitude est liée aux moyens de notre connaissance, et dans sa méconnaissance il utilisa cette incertitude pour établir une valeur indicative.

 

Ce que nous pouvons retenir de cet exemple, c’est que comme un quanta qui mesure un autre quanta ne suffit pas à définir avec exactitude, avec la même mesure, la position et la vitesse d’un quanta.

Dans ce cadre, définir avec précision, l’homme qui se mesure par lui-même, semble peu probable. Nous en connaissons sa valeur moyenne, dont l’essentielle demeure innée et la malléabilité de son cerveau.

 

L’incertitude peut être utilisée pour définir une certitude moyenne. Pour l’instant, nous recueillons des informations sur nous en attendant qu’elles puissent trouver des définitions précises et exactes sur nos fabuleuses capacités cérébrales.

 

Le souhait exprimé par les populations de maîtriser avec exactitude la pensée de chacun, et ce qu’il réalisera demain, nous fera entrer dans un déterminisme rassurant qui n’est pas à la portée de nos investigations.

 

2/ Pour sourire, d’autres techniques existent aujourd’hui pour cerner au plus juste la position d’une particule, dans les limites fixées par le principe d’incertitude. Notamment en la refroidissant, ce qui ralentit son déplacement.

Nous n’allons pas en conclure que nous devrions refroidir les hommes pour qu’ils se connaissent mieux. Dans les pays froids, nous pouvons observer une plus grande sociabilité, du fait même que leurs déplacements sont restreints. Cela les conduit plus facilement à des relations interpersonnelles pacifistes.

Nous retrouvons cette tendance au travers des pratiques religieuses, dont leurs dieux donnent une image. Les Germains, Baltes ou Slaves n’avaient que peu de pratiques guerrières. Les Celtes, eux, étaient un peuple querelleur et batailleur. Si nous véhiculons encore sur eux des idées de peuples barbares, ce n’est dû qu’à une lecture chrétienne de leur histoire idéalisée, et non à une lecture historienne. Source l’encyclopédie de religions.

 

3/ Le débat est plus difficile que mon exposé, si l’on retient que la mécanique quantique représente la quantification d’informations. Elles donnent corps à la matière par un processus que nous ignorons. Ces informations donnent des images de ce qui Est, tout en n’étant que des informations virtuelles, un reflet, un double sans consistance physique, mais aux conséquences effectives pour l’observateur, les paradoxes 2. Ceci, rapporté à la conceptualisation de nos schémas abstraits, se pose une question. Que révèle la part de nos réponses à des schémas cérébraux qui pourraient n’être que virtuels, car l’information quantique nous constitue comme toute chose ? Nous nous trouvons devant des informations, dont nous ne possédons pas la maîtrise, qui ouvre sur des mondes dont nous n’imaginons pas.

 

Nous accomplissons cela à tous les instants  ? Nous recevons l’information d’un événement qui s’est produit dans un autre lieu que le nôtre et nous y donnons une réponse conforme à notre sensibilité du lieu où nous résidons, pour bâtir une image mentale.

 

Dans le monde quantique, la Loi d’unification ou l’ordre sous-jacent ne se trompe pas aussi souvent que notre cerveau par l’imprécision du langage à définir la réalité d’une émotion.

4/ Dans notre existence, l’incertitude s’associe à la probabilité de la survenance d’un désir dont nous anticipons les possibilités de réalisation en fonction des connaissances objectives ou subjectives que nous possédons.

Nous n’aurons toujours qu’une connaissance limitée, d’autant plus que l’ensemble sera complexe ou bien qu’un ensemble simple fasse intervenir un ensemble plus complexe qui nous conduira à des échecs. Ces échecs eux-mêmes accroîtront notre connaissance de toutes choses.

L’échec produit de l’incertitude, et culturellement nous nous en culpabilisons, et nous en punissons. Notre apprentissage est basé aussi sur un système punitif, qui va de la gifle au paradis, par mimétisme, l’événement culturel accroît les contraintes de son exercice.

Ces contraintes engendrent autant de systèmes punitifs inappropriés, par des approches superstitieuses, divinatoires, pseudoscientifiques, graphologie, numérologie, astrologie, etc., qui relèvent de l’escroquerie. Le jour où l’un d’entre eux nous dira, à la seconde, à quelle heure le lendemain, nous allons nous laver les dents, nous pourrons lui baiser les pieds. Pour l’instant, les seuls qui soient exercés à de telles prédictions sont des scientifiques. Eux sont capables de prévoir quand une éclipse aura lieu, ils se gardent bien de prédire quand nous allons nous laver les dents. S’il en était autrement, depuis longtemps, les casinos de jeux et les Jeux auraient fait faillite.

Nous, les humains sommes au-dessus de l’incertitude, nous avons depuis la nuit des temps nos devins, nos astrologues, nos messies, s’instruire n’est pas nécessaire ? Nous demeurons justes à côté de l’univers, dans une planète taillée à notre mesure livrée à notre arbitraire.

Voilà pourquoi lorsqu’un projet, une espérance, une réalisation ne se concrétisent pas suivant la prévision escomptée, quand une erreur survient, nous sanctionnons, nous licencions, nous pénalisons, se tromper est anormal ?

 

Avec tous ces carcans censés nous apporter la certitude, nous ne parvenons pas à gagner à tous les coups aux jeux de hasard. Pourquoi  ?

 

5/ Pour comprendre l’événement, nous devons arrêter les choses, arrêter le mouvement, peut-être à cause de notre propre existence qui s’arrête aussi, et nous ne savons pas, ou nous ne pouvons pas raisonner en un tout. Si notre cerveau photographie un paysage, nous ne retiendrons que ce qui aura arrêté notre attention, un fragment. Notre regard est comme le faisceau d’un phare, notre attention se fixe sur la partie éclairée. Le reste se fixera dans notre cerveau sans que nous en soyons conscients de manière plus ou moins durable. Nous le figerons dans une image passée, pendant que le paysage aura changé dans l’instant même où nous l’avons mémorisé. Ce changement aura échappé à notre regard. Sans le traitement sélectif actuel de notre cerveau, nous ne pourrions rien fonder, nous ne parviendrons même pas à viser un écrou sur son boulon. Paradoxalement, nous nous disons intelligents alors que le reste du tout nous échappe, et pouvons nous nous prétendre intelligents quand nous n’avons pas accès à notre inconscient ?

Nous perdons au tiercé en fixant une limite à la course. Imaginons qu’elle n’en est pas. Dix chevaux s’élancent de 0 à l’infini, difficile de savoir quel est le meilleur. Non ! C’est simple. Tous les dix kilomètres, nous relevons les ordres de passage. Arrivés à l’infini, nous calculons la moyenne de celui qui est passé le plus de fois en tête aux bornes des dix kilomètres, et nous avons gagné. Nous avons trouvé le meilleur cheval en établissant des positions moyennes, nous pouvons miser dessus.

C’est certain. Non !

Si nous faisons le point, tous les 15 kilomètres, cela en sera un autre.

 

Le meilleur ne sera pas le réel, meilleur, il ne sera le meilleur que dans l’ordre que nous aurons défini.

 

6/ Comme, à l’infini, au tout nous n’y avons pas accès, nous faisons partir 10 chevaux sur mille mètres. Nous devons étudier toutes les courses auxquelles ont participé ces chevaux, étudier l’état du terrain, étudier le parcours professionnel des jockeys, étudier la santé physiologique des chevaux et des jockeys, étudier aussi leur santé psychique. En procédant ainsi, nous aurons réduit l’incertitude. Il ne nous restera que la période entre la clôture des paris et le départ de la course, puis les aléas de la course elle-même. Nous jouons au hasard de l’estimation de nos probabilités faute d’arriver à déterminer la probabilité de régularités gagnantes qui apparaîtront en fonction du nombre de chevaux et de parieurs.

 

Notre existence se déroule avec son système méritocratique punitif. Son évolution est symptomatique de notre clairvoyance à comprendre les événements et, faute de tout comprendre, nous recherchons toujours une imputabilité rassurante.

1 Stephen Hawking. Une brève histoire du temps. Édition Champs / Flammarion. 1989. pp 79 à 88.

2 Note de l’auteur. Les paradoxes de la mécanique quantique ont toujours intrigué les chercheurs, comment un électron peut se trouver en même temps à Paris ou Londres. Une réponse a été apportée, parce que l’un est l’image de l’autre et cette image est un paquet d’informations. Je n’ai pas de compétences pour juger cela c’est le travail des scientifiques, mais ce que j’ai indiqué dans l’avertissement c’est que si notre cerveau est capable d’associer des informations pour concevoir un phénomène «d’ubiquité », c’est que cela doit exister quelque part sous une forme qui nous échappe, car notre cerveau n’invente rien qui ne puisse exister, car il associe des informations existantes dont nous extrayons notre créativité.

7/ Le plus souvent pour gagner, nous ne comptabilisons que les probabilités gagnantes, pas les perdantes.

Quand nous regardons nos possibilités avec la monnaie, nous ne comptabilisons pas les impossibilités qu’elle crée en la raréfiant.

Bien des réalisations d’utilités publiques facilitant la vie pourraient être réalisées en émettant de la monnaie pure par l’exercice du pouvoir régalien des citoyens ou en empruntant à la BCE. Par souci de bonne gestion financière, nous limitons de fait la créativité et l’innovation, bien que nous sachions que l’existence se déroule sur le mode échec ? Certaines sociétés comme Apple le pratiquent dans le cadre de la recherche, quand elles fixent des objectifs de recherche se traduisant par un maximum d’échecs. Cette création de monnaie pure nous permettrait dans le domaine de la santé d’utiliser les dernières découvertes, de lutter contre le réchauffement climatique, d’aménager le réseau routier, etc. Nous préférons n’exécuter des réalisations qu’en fonction d’une rentabilité d’investissements privés. Dans toutes les villes, les problèmes du stationnement pourraient se résoudre par des parkings en sous-sol ou autres. En l’absence de financement ou d’augmentations d’impôts locaux, nous utilisons les voies publiques pour installer des zones de stationnement payant. Si bien que cela en devient un comble. Celui d’avoir des citoyens qui financent par l’impôt les voies publiques et, s’ils sont motorisés, ils doivent payer une taxe pour s’y garer. Nous sommes conduits à de pareilles aberrations là où seule la disponibilité de main-d’œuvre et de faisabilité devrait nous limiter, tellement il existe de possibilité de travail.

Nous intégrons avec l’argent une échelle de rapport comme si nous possédions pour lui un biorythme psychique de nature, là où n’existe qu’un rapport culturel. Cette confusion tient au fait que nous utilisons la monnaie pour régler notre désidérabilité, qui elle est bien de nature. Si nous comptions, combien de monnaie serait nécessaire pour financer nos désirs. L’impossibilité ne viendrait pas tant de la comptabilisation de quantité de monnaies à émettre que de la mesure de la réalité de la durée du temps et de la technologie disponibles nécessaire. Dans une courte analyse, nous constaterions que la vie ne suffirait pas à réaliser tous nos désirs ? En conséquence, affirmer que nous manquons de travail devient une ineptie politique ?

Pour résoudre cette problématique, nous raréfions la monnaie, nous posons un jalon jusqu’à 10 km et nous organisons des compétitions idéologiques que nous pensons essentielles autour de lui. Instinctivement, nous posons des questions existentielles, en ce qui concerne la monnaie, nous les censurons, par nos doctrines politiques.

Rien ne nous empêche d’en définir une nouvelle à côté de celle qui existe de par la rareté, pour que de 0 à l’infini nous trouvions plus de gagnants. Nous en posons une autre, et encore une autre. Seule, la recherche de la puissance et de la domination nous en empêche. Notre psychisme reste attaché aux comportements primitifs qui ne sont pas partageurs.

 

Nous seuls nous empêchons d’en poser, nous avons entraîné la diversité vers la confrontation, et non vers l’échange, en acceptant par facilité l’héritage de nos ancêtres qui avaient un besoin social de fabriquer des vérités conquérantes.

 

Étudier tout au long de votre vie, pour réduire l’incertitude liée à la compréhension de notre existence, n’intéresse pas les populations. D’autres utilisent les savoirs sur l’incertitude, la théorie du chaos et bien d’autres pour anticiper nos désirs. Ils nous proposent de l’individualité clés en main, en vous expliquant que nous restons libres de choisir entre toutes les mêmes et satisfaire à leurs enrichissements.

 

 

30 — La seule terre à découvrir est l’incertitude, avec modération pour ne pas faire du savoir un dieu, elle n’est que culture, et elle est lente et incertaine.

 

1/ Cette incertitude, nous l’avons réduite. C’est ce qui s’est produit avec la scolarisation obligatoire, morale et civique. Nous avons instruit les populations pour un objectif, en ignorant les conséquences qui en découleraient au-delà de l’objectif affiché dans l’enchaînement de la dynamique de l’industrialisation. C’est les connaissances, qui hier conféraient la célébrité à quelques érudits, sont devenues généralités en se démocratisant. Elle reste insuffisante depuis le 20e siècle et nous reconstituons une classe, de nouveaux érudits.

Qui peut contester aujourd’hui le bouleversement engendré par l’alphabétisation dans notre organisation sociale mise au service de nos motivations ?

Elle a engendré un développement socio-économique et scientifique sans commune mesure dans l’histoire humaine connue à aujourd’hui. C’est à juste titre que nous pouvons penser qu’enseigner les populations tout au long de leur existence avec la potentialité cérébrale humaine, cela générerait une multiplication d’une semblable progression. Sauf à prétendre, comme les obscurantistes d’hier, que nous allons trop loin.

 

2/ Si nous regardons le culturel comme un événement en soi, l’accumulation de savoirs d’une génération sur l’autre, de manière empirique ou organisée. Son expansion constante dans les populations ne peut que s’enchaîner, se poursuivre dans les conséquences issues de cet événement. La simple application de la théorie du chaos nous indique qu’une modification d’un des paramètres de son ordre suffit pour influencer l’ensemble. Lucidité oblige, rien n’indique que c’est pour un mieux quand les hommes rêvent de domination. De là, nous avons l’obligation de déclarer la guerre, crime contre l’humanité, et nous engager dans un pacte international de non-agression.

Tout ce domaine inconnu et incertain provient de la conséquence de l’accumulation, exponentielle de savoirs, il représente encore la conquête à réaliser, pour avancer d’un pas de plus vers la civilisation.

 

3/ Tout ordre culturel, ignorant tend dans sa majorité à être despotique, et exclut toute forme de pensée qui lui paraît hostile. Aujourd’hui, ce phénomène existe toujours. Il se trouve lié à l’ordre patriarcal capitaliste ou au libéralisme capitalistique majoritaire actuel.

Avec ses paradoxes, il énonce une éthique issue de la morale d’origine confessionnelle, ou censure par des raisons idéologiques, ce qui n’avalise pas ou conteste son ordre dominateur.

Les conséquences n’en sont pas moins visibles. Si nous ne pendons plus ou nous ne brûlons plus sur la place publique pour chasser l’hérétique politique, nous le mettons au pilori dans les médias. Dans les faits, cette incertitude qui nous effraie provient de nos actes toujours soumis au mouvement perpétuel d’un instant T du monde objectif. La seule chose qui devrait nous effrayer est notre certitude ignorante. Elle fabrique aussi un doute, paralysant, la vie. C’est là que se trouve la difficulté, comme, dans le cadre de la recherche de la position de la particule, devoir situer leur place, et trouver quand nous perdurons dans la certitude ignorante et le doute paralysant.

 

D’apprendre de manière continue nous offre plus de chance de passer ensemble les lignes du gagnant que nous que nous trace l’existence, en sachant nous y situer, et conquérir l’incertitude chaque jour sans angoisses.

 

4/ En conséquence de quoi, nous pouvons espérer qu’une généralisation d’un enseignement pour adulte tout au long de l’existence présentera des bouleversements analogues dans leurs ampleurs, à l’enseignement obligatoire ?. Nous serait-il possible de limiter les effets néfastes que nous découvrons au quotidien, par l’utilisation de nos réalisations dues à l’accroissement de nos connaissances ?

Les scientifiques se soucient de vulgariser leurs découvertes, ils s’inscrivent déjà dans cette vision d’un enseignement pour adulte complémentaire. L’Internet offre cette vulgarisation fragmentairement par des synthétisations, sans jamais pouvoir répondre aux interrogations qu’ils éveillent.

 

Nous pouvons observer que l’usage commercial ou politique de leurs découvertes ne sert pas toujours l’intérêt de notre espèce en se fixant comme objectif le profit. Cela ne doit pas nous arrêter pour avancer un pas supplémentaire, pour nous dépasser.

 

5/ Les conséquences d’un accroissement de connaissances ne sont pas linéaires et rationnelles. D’autres facteurs sociologiques sont à considérer. J’en veux pour exemple l’éminent personnage que fut Jules Ferry, qui n’en considérait pas moins la population africaine comme une sous-race. Aujourd’hui encore, toute notre connaissance n’a pas fait disparaître ce syndrome de la race ni un retour vers le créationnisme du conte fondateur de la genèse. Croire en un dieu créateur de l’univers n’est pas s’attacher à un conte d’Hommes intelligents avec peu de connaissances de la compréhension du monde connu aujourd’hui.

Plus actuelle, la croissance de certains jeux vidéo est plus proche de l’abêtissement que du progrès de l’intellect. Alors même qu’ils sont le produit de l’utilisation d’une technologie élaborée, permettant d’accomplir des tâches grandioses. N’y apprenons-nous pas à des enfants, au travers de certains jeux virtuels à faire peu cas de la vie ? Dans d’autres, à jouer avec des jeux apologiques, dans lesquels il suffit de tuer, ou de se racheter une vie si l’on y meurt soi-même, voire de supprimer par la force la civilisation du mal.

Que dire aussi de cette tendance à un individualisme mercantile excessif où le repli sur soi, conduit à une idolâtrie élitiste, à fabriquer des exclus ?

Des exclus pauvres qui s’enferment dans des ghettos pour survivre, et des riches qui se ghettoïsent dans des espaces sous vidéo, et cernés de forces de police.

Nous ne devons pas croire que le savoir est le remède miracle de toute chose. Il ne pourra pas remplacer l’intuition, le bon sens commun, la sensibilité, tout ce qui constitue l’Homme. Cela appartient à sa conscience, à son esprit, à son âme qu’elles soient mécanistes ou spirituelles, au 90 % de potentialité du cerveau à utiliser. Cela appartient à la sagesse à laquelle se rapportent certaines cultures ancestrales. Ces capacités sont en possibilités d’être à chaque naissance, elles peuvent être développées par la matrice culturelle, si l’environnement le justifie.

La science n’est pas une fin, un moyen seulement. Nous ne devons pas confondre, sciences interprétatives et sciences expérimentales. Le besoin de se rassurer ne doit pas transformer une voie de découverte, en un dieu oppresseur, pour remplacer l’image du père divin recomposé.

 

Enseigner les découvertes apportées par les sciences dans les ECPA rémunérés doit nous permettre d’observer le monde sous un autre angle que celui du seul système capitaliste non compatible avec les défis écologiques planétaires.

 

6/ Je dois préciser qu’apprendre ne suffit pas, si nous ignorons que nous sommes une espèce animale, qui se qualifie d’humaine. Ce qualificatif peut nous laisser croire que nous serions par culture sans possible successeur dans le futur, et que notre activité est paisible. Si nous n’avons pas à douter de notre création, comme toute chose dans l’univers, ignorer appartenir au qualificatif par lequel nous avons désigné les autres espèces vivantes reste problématique et source de

nombreux conflits. L’utopie futuriste serait de croire qu’un enseignement permanent des populations pourrait façonner chacun de nous en un philosophe populaire ou en un génie permanent, qui échapperait à cette origine. Là, où dans notre monde, le dominant animalier est recomposé en dominante systémique, et qu’il est d’usage d’utiliser toutes choses du système pour asseoir sa supériorité et sa richesse.

Un dominant systémique, où ceux qui y sont soumis n’ont rien à attendre des constructions dominantes sourdes à autre chose qu’au rapport de force. Caractéristique de constructions sociétales dominantes d’un processus d’apprentissage millénaire, existant tel quel, depuis 5000 ans, comme le propre reflet de nos espérances contingentées. C’est de cet ensemble que les connaissances doivent nous émanciper.

 

C’est pour cela que toujours soumis au primitif recomposé par la culture, tant de révolutions sont devenues des dominations. Croyant préparer celle de l’esprit, elles n’aboutirent qu’à réaliser celle de la matière, clouant, la plupart du temps, au pilori tour à tour penseurs et philosophes pour éréthisme.

 

7/ Le savoir est une lente édification. En conséquence de quoi, nous devons escompter une lente modification des comportements et de la réflexion ?

Ceci me paraît une évidence dans notre monde actuel en ayant une certitude optimiste. L’évolution poursuit sa route, avec nous, indépendamment du fait que nous concevions ou non, en conscience d’y contribuer. Les ECPA seront une voie vers une évolution domestiquant le primitif surgissant à chaque compétition.

 

Si jamais, pour la nature, pour le monde objectif, l’humain doit être un essai manqué, il reste encore quelques milliards d’années d’existence à notre planète, pour générer une autre espèce. Nous pouvons nous préserver de cela, en détruisant nos armes de destruction massive, qui sont loin de faire la gloire de notre espèce, ni celle de la conscience et de la pensée associative, dont nous avons hérité. Si c’était pour en arriver là, la nature et tous les dieux auraient dû nous laisser des primates.

 

8/ Le savoir est aussi incertain. Rien ne peut garantir que ce soit pour un mieux comme je le soutiens, nous vivons dans un univers développant la totalité de son ordre sous-jacent. Nous, nous organisons le nôtre dans l’ignorance de cet ordre sous-jacent et de cet univers objectif dont nous contons la Baryogénése. Nos connaissances ne sont en rien une garantie d’un développement harmonieux. L’univers n’existe pas pour nous, c’est nous qui existons dans l’univers sans savoir pourquoi.

Pour donner une métaphore de mon propos, c’est comme, si le foie s’interrogeait sur les raisons de son existence dans le corps, en méconnaissance de son fonctionnement et dans l’ignorance de l’existence du cerveau.

Nous vivons dans cette difficulté. C’est toujours le même cerveau qui construit les contes qu’il peut comprendre. Seuls les moyens technologiques à sa disposition ont changé. La genèse biblique et la Baryogénése contemporaine ont été pensées par la même construction cérébrale. La science, en redéfinissant la création, n’a pas supprimé l’incertitude.

 

Nos organisations sont des systèmes fermés pour soigner les angoisses existentielles humaines de l’incertitude.

Le plus perceptible dans nos sociétés est le nombre grandissant de textes réglementaires et l’accroissement des systèmes punitifs devant la modification des repères traditionnels, famille, école, religion et culture.

Ils regroupent les Hommes dans des organisations mécanistes lisibles par eux, les dominants systémiques. Ils engendrent une homogénéité de comportements culturels que nous nous acharnons à conserver en l’état dans leurs diversités.

Nous n’avons pas trouvé comment comprendre et s’organiser dans l’ordre universel. C’est un ordre en perpétuel changement, en équilibration 1 en échange permanent. Nous, ne sachant pas pourquoi, nous existons, nous nous construisons des finalités compréhensibles par des ordres qui s’affrontent, ils remplissent l’incertitude.

J’intègre sans précautions le second principe de la thermodynamique, conçu pour traiter des problèmes de la dégradation de l’énergie, dans l’ordre social. Nous ne nous composons que d’énergie que nous dépensons plus ou moins en fonction même des organisations systémiques élaborées. Cette consommation influence directement notre système émotionnel et engendre des comportements interagissant avec l’ordre des organisations systémiques.

Pour comprendre tout cela, nous bénéficions de systèmes déterministes que nous pouvons lire pour faire des prédictions. Nous profitons de systèmes aléatoires pour y lire le déterminisme qu’ils incluent, c’est long et fastidieux, et nous en retenons les probabilités. Nous disposons du système dit chaotique que nous concevons d’être. Nous ne parvenons toujours pas à y lire la conséquence entraînée par la modification d’un de ces plus petits composants. Il est connu sous le nom familier de l’effet papillon de Edward Lorentz, découverte au cours de l’étude des manifestations météorologiques, sauf au travers des deux précédents. Tout cela, nous le vivons par le ressenti et nous l’avons traduit populairement, nous connaissions ce principe d’effet papillon comme l’illustre cette comptine.

Faute de clous, on perdit le fer ;

Faute de fer, on perdit le cheval ;

Faute de cheval, on perdit le cavalier ;

Faute de cavalier, on perdit la bataille ;

Faute de bataille, on perdit le royaume.

 

Diffuser le savoir à six milliards d’individus reste incertain, et de fortes probabilités existent, qu’un seul d’entre eux génère l’effet inverse à celui espéré, autant qu’un l’induise. Reste que l’optimisme est de considérer que plus de cinq mille ans nous ont suffi pour définir un temps conventionnel, et comprendre qu’il n’est que cela. Ceci autorise une espérance devant les 4,5 milliards d’existences qui restent à notre planète.

31 — Une espérance qui nous astreint à l’effort du fait de notre matérialité.

1/ Les progrès de l’espèce humaine ont apporté un peu d’ordre dans la compréhension du désordre croissant de l’univer2. Notamment par la théorie du chaos qui laisse espérer une compréhension du désordre 3   Cette réflexion, qui concernait la connaissance de l’univers cosmique, est aussi applicable à celle de notre existence. L’homme n’échappera pas malgré lui à l’obligation de s’éduquer en permanence pour avoir une compréhension plus complète du déroulement de son existence. Faire face à cette entropie inévitable, pour la maîtriser ou l’accompagner, à l’exemple de la théorie sur le chaos. Une fois de plus, comme par le passé, malgré nous, nous devons trouver des indicateurs à notre existence.

Ils ne sont pas seulement à chercher en levant les yeux vers l’univers pour l’interpréter, en comprenant aussi de manière réfutable ce qui s’y passe, que de comprendre que cela se passe aussi sur la terre. C’est le même cerveau qui décrypte l’un et l’autre et associe les informations qu’il a recueillies.

Et si nous levons les yeux pour y trouver quelques vérités, dans ces conditions, nous avons déjà perdu. Nous devons accepter que nous existons sans savoir pourquoi, et que cela ne nous empêche nullement de nous interroger face aux réalités. Et personne n’aurait pu imaginer que, pour notre espèce, qui s’est glorifiée de ne pas être un animal, ce fut dramatiquement difficile de trouver à se nourrir. Là, nous risquons d’entrevoir cette vérité qui nous conduit, à croire. Elle va toujours nous aspirer jusqu’au point d’un absolu, un point où tout ce que nous aurons bâti s’écroulera. Comprendre ce déroulement devrait nous sortir des dogmes séculaires d’antan et apaiser toutes confrontations idéologiques.

Aujourd’hui, les savoirs d nous aspirent vers cet absolu malgré nous, au bout de l’évolution terrestre. Toutes les civilisations l’ont défini comme un lieu de renaissance après la mort.

 

Avec la physique quantique, nous savons n’être que des particules, dont toute la matière de l’humanité tiendrait dans un dé à coudre pesant 280 000 tonnes. Nous avons un effort à accomplir pour intégrer des notions qui bousculent notre entendement en ouvrant de nouveaux univers et de nouvelles espérances.

 

2/ Aujourd’hui, la rupture existant entre la scolarité préparant à la vie active et les connaissances les plus pointues demande un effort d’adaptation pour se réinsérer dans un cycle d’enseignement pour adulte.

La fin de la scolarité est perçue comme un soulagement, c’est certainement qu’elle s’est construite ou conçue autour d’un développement historique matérialiste, 4 par nécessité de produire avec d’honnêtes citoyens travailleurs. L’homme n’en reste pas moins un spiritualiste attaché à l’ignorance pourvoyeuse de dieux irréfutables ou aux croyances de certitudes scientifiques réfutables pour combler son ignorance.

Hier comme aujourd’hui, la plupart des Hommes ont demandé à leurs dieux de gagner au loto. Offrant aux dieux les biens terrestres auxquels ils tenaient le plus, pour recevoir davantage que ce qu’ils avaient donné, et d’autres de suivre des martingales procédant du même besoin de croyance primitif.

Le domaine du développement de la pensée ne se tarit jamais, chaque information reçue la fortifie. Nous n’avons pas de raison d’écarter les populations profanes de l’instruction universitaire supérieure.

 

Chaque Homme est un penseur, parfois j’ai l’impression que nous la regardons comme propriété individuelle spontanée ne nécessitant pas un apprentissage de toutes les connaissances disponibles pour être plus élaboré. Ils se comportent avec les savoirs de chacun, comme au fait, des moyens de penser l’avenir. Les hommes se jettent à la figure dans des débats sociétaux d’avenir des arguments d’école primaire, et se plaisent à accrocher à la queue de chacun, des casseroles qui font leur joie. En serions-nous restés là ?

 

1 Terme emprunté à l’épistémologie génétique de Piaget, l’équilibration est l’état dynamique qui n’est pas un équilibre mécanique mais un rapport entre l’assimilation des situations extérieures nouvelles dans les structures existantes et la transformation de ces structures pour s’adapter à des situations extérieures, un processus d’autorégulation.

2( Hawking, S, Une brève histoire du temps, éditeur, Flammarion, 1989, pp185 à 197)

 

3 ( Gleick, James, La Théorie du Chaos, éditeur Flammarion, 1991)

 

4 Matérialiste, dans le sens de manière de vivre, état d’esprit orienté vers la recherche des satisfactions et des plaisirs matériels.

3/ La pensée entraîne des controverses quant à son origine, nous nous retrouvons facilement par elle, dans le but de la production d’un bien matériel. Nous avons peur de la regarder comme une organisation mécaniste (biologique) qui se perfectionne, craignant en cela d’altérer l’humain, de le déposséder de son côté spirituel. Nous nous contentons d’en repousser plus loin la limite. La pensée associative est à la base des effets culturalistes, comme événement en soi. La maintenir dans un renforcement seulement empiriste, ou élitiste, ou transcendantal, conditionnera l’événement culturel. Considérer l’enrichissement de la pensée comme résultante de l’accumulation de savoir, et de connaissances tout au long, de la vie est un effort auquel nous serons astreints, et nos stratifications sociales devront l’intégrer.

 

Notre pensée intègre toutes nos découvertes de manières morcelées suivant leurs divulgations. Elles bouleversent nos repères antérieurs, nous laissent ce sentiment actuel de désordre. Tout simplement, l’ordre antérieur nous permettant de nous lire n’est plus adapté aux modifications qu’il a engendrées. Il en découle même, appauvrissement et confusion.

 

4/ La matière organique constitue notre corps, et les particules composent la matière. L’un se touche et se voit, l’autre s’imagine et se détecte. L’ordre de préséance naturel du biologique ou physiologique ne peut déployer l’esprit sans passer par la satisfaction des contingences de la matière. Celle-ci permet de penser l’existence d’une entité transcendantale d’une existence sans matière. Les pratiques traditionnelles culturelles, et les ordres religieux spiritualistes y ont assujetti la pensée dans la constance d’une transmission de la vérité reçue d’elle. Cette vérité transcendantale, qui veut figer une fois pour toutes l’événement culturel, l’altère.

Nous comprenons pourquoi tous les changements de civilisations ou essais politiques demeurent si violents.

Quand nous examinons ce qui relie le matérialisme et le spiritualisme, c’est que tous les deux le justifient par un même moyen de communication, notre cerveau nommant l’être et l’univers.

Lorsque deux avis contradictoires s’affrontent, tous les deux sont justifiés par informations retenues par chacun pour les développer, et chacun d’eux a raison. Nous savons ne pas pouvoir concevoir des choses qui n’existeraient pas, ou qui ne seraient pas en potentialité d’être. Si l’un et l’autre ne s’échangent pas les éléments émotionnels et informations, fondant leurs avis, ils ne parviendront jamais à une concordance. Ils n’arriveront jamais au lieu, au seuil, où leurs avis forcément se rejoignent.

Le frein ou la dissuasion à cela, c’est la durée du temps.

Le temps qu’il a pu manquer pour apprendre.

Nous manquons de temps pour cela, et aujourd’hui c’est une impossibilité de passer tout notre temps à nous comprendre, par l’activité que nous passons, consacrée d’autres tâches.

Et nous comprendre relève aussi d’une impossibilité physiologique, où la vitesse des émotions est plus rapide que la pensée, et l’expression orale plus lente que celle-ci ! Avec l’oralité, nous restons toujours en retard sur l’événement perçu par nos sens, et formulé par la pensée. Nous sommes condamnés à n’en établir qu’une traduction partielle, et nous concevons des expressions qui englobent des concepts de pensée qui réduit notre individualité en regroupant les semblables.

Notre raison a toujours un temps de retard sur nos émotions. Comprendre cela est important, surtout quand nous devons en apprécier les conséquences dans notre existence vouée à l’obsession punitive.

 

Nous pouvons trouver du temps, et appliquer des techniques pour nos relations interpersonnelles. Elles seront d’autant plus efficientes si nous enseignons les découvertes des mécanismes de la pensée, et de la conscience qu’apporte la recherche dans les neurosciences.

32 — Comment se représenter une idée du comportement de la population par la formation, qui est une démarche limitée par l’idée de soi ?

1/ Comment imaginer le comportement d’une population pour laquelle entrer dans la vie active n’entraînerait pas forcément une scission avec un processus d’enseignement général permanent rémunéré ? Ce peut être comparé que par analogie avec des formes qui s’en rapprochent. À ce jour, je ne connais pas de sociétés l’ayant intégré dans leur développement culturel. Pour autan nous n’avons pas à prendre sa complexité pour une infaisabilité. Nous avons fait face à la réduction du temps de travail qui a réorganisé l’utilisation de notre temps individuel, et celui des outils de production et de service.

Si nous examinons les données sur la formation professionnelle se rapprochant par la forme des ECPA, 30 % des actifs, en moyenne, sont concernés actuellement. Son essor a été lent depuis l’éducation permanente prônée en 1969. La cotisation obligatoire des entreprises est passée de 0,8 en 1970 à 1,5 % aujourd’hui, de leur masse salariale. Les grandes sociétés y consacrent jusqu’à plus de 3 %, et certaines d’entre elles détiennent leur centre de formation. Tandis que les branches professionnelles ont créé des centres de formation spécifiques, et des structures de collecte et de redistribution des fonds disponibles.

 

Nous pouvons en déduire que l’enseignement professionnel public convient à la préparation aux métiers, il ne peut pas satisfaire aux exigences de productivité et d’adaptabilité micro-économique que formulent les entreprises. Des rôles ne sont pas inversés, l’école enseigne et donne des bases d’émancipation qui trouveront leur application dans le déroulement de l’existence. Il reste que c’est l’activité économique qui génère les aptitudes nécessaires à la production d’un produit et autres services. Ces aptitudes deviendront des métiers et des filières professionnelles que l’école enseignera. Son rôle n’est pas de pourvoir le monde du travail d’esclaves ni d’enseigner cette tarte à la crème d’esprit d’entreprise.

 

Voilà pourquoi la formation professionnelle permet de faire les ajustements nécessaires entre l’école et le monde de l’entreprise. Comme ceux particuliers destinés aux chômeurs pour trouver une activité dans d’autres branches professionnelles ou favoriser l’accès à de nouveaux emplois dus au développement de nouvelles technologies.

Cet outil d’adaptation et d’ajustement est resté peu utilisé, seulement 4 % des salariés pratiquent une démarche personnelle de formation, et son regain d’intérêt est récent à bonne ou mauvaise raison. Il faut préciser que la législation n’a pas toujours facilité la démarche. L’usage d’Internet se développe avec l’E-LEARNING made in É.-U, considérant que le savoir disponible sur Internet est accessible à chacun, et il leur appartient d’apprendre seuls. Nettoyé de ses marchands de soupe, et de ses modélisations propagandistes, c’est, là entre les mains de professionnels, un outil de grande diffusion de la formation professionnelle, voire du savoir et de la connaissance didactique.

Il ne ressort pas de ceci une tendance de la population de se former en dehors des besoins économiques. Pour acquérir des connaissances en sciences humaines pour mieux appréhender la complexité du monde. Aujourd’hui, Internet et l’IA répondent à nos questions, les réponses ne font pas de nous des experts de la partie interrogée.

 

Ces quelques remarques donnent une notion de l’effort à consentir, pour accepter l’idée d’un enseignement généraliste permanent pour adulte.

 

2/ Même dans un secteur d’activité où il existe une possibilité permanente de formation, elle reste un palliatif, et n’est pas intégrée comme un processus constant pour tous d’acquisition ou de perfectionnement de connaissances sociétales. La formation professionnelle caractérise cette permanence dans notre esprit, d’une rupture entre enseignement général et vie active. Pour l’accès à un emploi, l’exercice d’un métier, son attrait se manifeste. Il cesse dès que nous nous estimons suffisamment formés, l’idée de soi est essentiellement tournée vers l’activité, professionnelle, et les ressources qui en découlent.

Nous réduisons l’exercice de nos potentialités à la poursuite d’un but unique, sans lequel nous ne nous reconnaissons plus d’existence sociale, source des plus grands destins, ou des plus sombres misères. Il nous apparaît impossible à changer cette idée de soi que valorise le travail, nous craignions de passer derrière notre miroir.

Nous ne craignons pas de l’effectuer pour ce même but, en allant au-delà de notre rythme biologique circadien en détenant une activité 24 h/24, et même sanctionner les erreurs auxquelles elles nous conduisent.

 

Nous devons avoir une autre idée de nous à ajouter, avoir une démarche estudiantine à inclure dans le temps de travail et le temps libre.

 

33 — Avoir une démarche estudiantine plutôt qu’être spectateur, et socialement riche pour rompre un isolement, dans une société civile très sollicitée à consommer. Consommation à laquelle il est difficile de résister, malgré quelques tentatives.

1/ Ceux qui auront leur quotidien transformé par la fréquentation des ECPA, sont, les groupes sociaux comme les mères ou pères au foyer, les retraités, les chômeurs. À ces groupes, nous pouvons y ajouter la jeunesse des cités dites à risques qui se cherchent des revenus dans l’économie souterraine. Et également tous ceux qui peuvent disposer un peu plus aisément de leur temps libre que les actifs, et qui devront intégrer une démarche estudiantine.

C’est une démarche qu’ils considèrent ne plus être, de leur ressort, assurés de leur statut d’adulte. Ils se rassurent de leur expérience du vécu, et de notre notion de liberté, nous laissant croire échapper à l’apprentissage quotidien, en nous soustrayant à l’enseignement organisé. Nous préférons en cela avancer à tâtons pour analyser toutes les informations que nous observons, recevons et enregistrons. Ce sont des informations intégrantes de l’apprentissage empirique, auquel nous n’échappons pas en fin ultime. Elles construisent la pensée individuelle et la créativité, et nous pouvons les enrichir par un enseignement plus efficient.

L’enseignement par les ECPA permet d’accéder aux connaissances et savoirs disponibles sans avoir à les redécouvrir et s’enrichir d’informations utiles à la construction de ses réflexions et aux créativités pouvant se faire jour. Ce fut le cas avec la scolarité obligatoire.

 

L’enseignement organisé nous permet de gagner du temps pour ne pas redécouvrir ce qui l’a déjà été par d’autres : d’être d’éternels étudiants plutôt que spectateurs de notre existence.

2/ Dans ces groupes sociaux, la télévision totalise plus de 3 h d’audience quotidienne, à l’exception des 9 % de foyers qui n’en détiennent pas.

Les postes de télévision restent allumés en moyenne 5 h 15 par jour, pour les inactifs, en moyenne 3 h 50, et les personnes âgées de plus de 50 ans, 4 h en moyenne. Un inactif occupe environ 1 300 h annuelles d’écoute télévisuelle, presque, autant de temps que celui que consacre un actif au travail (1 355 heures en 2000).

 

Seuls ceux qui ont un intérêt à le dire d’affirmer que la télévision n’a pas d’incidence sociologique sur les citoyens. Or, 92 % des téléspectateurs s’y forgent leurs opinions politiques.

 

3/ Cette utilisation du temps qu’ils voudront consacrer aux ECPA les emmènera à organiser leurs journées en gérant leurs occupations journalières de toute autre manière. Nous savons effectuer cela, l’industrialisation a bouleversé par le passé la vie des Hommes.

Pour les chômeurs, et particulièrement les exclus et les marginaux, la fréquentation des ECPA serait de nature à rompre leur isolement sociologique par le côtoiement intergénérationnel. Dans le cadre d’un enseignement par les ECPA, l’âge n’est plus un facteur de sélection des participants.

 

Ce côtoiement générationnel devrait être un facteur sociologique essentiel des effets seconds des ECPA, naturellement l’âge induit sociologiquement des seuils de séparations que nous retrouvons dans certains de nos comportements et activités.

 

4/ Notre société a mis en exergue l’individualisme, et la réussite individuelle comme épanouissement devant s’accomplir au détriment de la relation collective.

Dans cette optique, tous les développements technologiques individuels sont privilégiés, ils offrent plus de débouchés économiques pour les créateurs.

Certains offrent l’illusion d’avoir le monde avec soi sur le simple clic d’un quelconque appareil. Nous pouvons nous féliciter de la mise à disposition de toutes sortes d’informations dont nous avons besoin en un temps record. Toutes ces innovations vont profondément changer nos existences dans les relations interpersonnelles. Elles ont eu tendance à séparer, et isoler les Hommes d’un contact social qui forge la discussion collective, et donne naissance à la société civile.

Nous assistons au paradoxe où, dans une société dont les moyens de communication sont en surabondance, nous nous parlons de moins en moins directement. Nous trouvons de moins en moins de temps pour l’échange relationnel interpersonnel. Dans le même temps, nous ne nous sommes jamais autant croisés, et autant parlé par appareil interposé.

 

Cela est certainement dû aux espaces de temps libres que les publicistes nous incitent d’occuper en consommant sous toutes ses formes. Le comportement des clients, dans les magasins en super marché, est bien différent, de ces mêmes clients dans leurs marchés locaux. La durée du temps passé devant sa télévision sur Internet et autres logiciels se fait obligatoirement au détriment d’autres utilisations du temps libre, les journées ne sont pas extensibles.

5/ Où sont les espaces où nous exerçons la citoyenneté ?

La coupe du monde ! Cela fait peu une fois tous les vingt ans.Nous l’exerçons encore dans le monde associatif, exclusion faite des associations de sports et de loisirs qui représentent 13 % du monde associatif sur 39 % qui se disent adhérents d’une association. Le monde associatif s’est ouvert et tourné vers l’intérêt individuel, et les associations de défense d’intérêts communs sont en recul.

Reste l’école, nous avons vu ces dernières années des lycéens se prendre en charge pour défendre leur point de vue. Seront-ils en mesure de poursuivre leur expression citoyenne, ou seront-ils absorbés par la société de consommation, comme l’ont été leurs aînés de 68, d’autant plus qu’ils s’identifient par rapport aux biens de consommation ? Ils se coulent parfaitement en cela, dans le moule qui consiste à exister comme nous consommons.

Les religions, nous avons bien une recrudescence de religiosité chez les musulmans, elles ont fait la preuve de leurs inaptitudes à diriger la société par frilosité réformatrice, en restant attachées à des contes fondateurs dépassés par la science. Elles constituent plus un refuge, un soutien psychologique à nos peurs. Ce n’est pas non plus en se tournant vers des gourous de tous poils que les réponses qui nous échappent apparaîtront. Le futur sur terre n’existe pas avant que nous ne le construisions au présent dans la mémoire du passé.

 

Pour oublier que penser, le juste à propos de toute chose est difficile, nous préférons consommer par finalité.

 

6/ Le rôle si important de communication directe et d’échange par les relations interpersonnelles tend à s’amenuiser. Quelques tentatives de cafés à thème, de philosophie, d’astrophysique, de réunions de quartiers et d’associations y remédient, dans une société tournée vers l’individualisme et la famille. Ce n’est pas l’engouement sportif qui constituera un support à la démocratie. Nous devrons trouver un autre moyen de vitaliser la citoyenneté. Les ECPA pourront y contribuer avec des citoyens qui ne se retrouveront pas dans des lieux, où on leur demandera de produire et de se taire, de prier, de consommer, d’apprendre docilement.

 

Non que ces lieux ne soient pas ceux de notre existence, l’on nous demande d’y être des spectateurs participants, ni des étudiants émancipés.

 

34 — Il faut maîtriser notre intelligence culturelle pour ne pas être robotisé.

1 : Dire ce qu’il adviendra de la fréquentation des ECPA relève de la divination. Nous savons qu’une intelligence culturelle comme celle qui caractérise notre espèce ne se construit pas dans l’isolement. L’isolement est un danger pour des institutions démocratiques s’il met la société civile à mal ou en péril. Nous n’avons pas à craindre l’enseignement des ECPA.

La consommation de technologie ne s’oppose pas à la société civile ou à la démocratie, elle entraîne des déplacements d’emplois et son déploiement doit être suivi, en ce qu’elle nous affecte. Elle implique des changements sociétaux. D’évidence, la mise en place des ECPA bouleversera la société comme l’a bouleversée la technologie. N’importe quelle variation engendre des effets en allant continûment de l’ordre vers le désordre. Nous ne les percevons pas avant un laps de temps variable, comme le démontre l’incidence polluante de l’activité industrielle sur la nature. L’ECPA reste soumis à cette loi comme toute chose pour s’inscrire dans l’évolution du monde.

La dynamique d’une loi physique n’est pas une garantie, nous le savons. Par exemple, rien ne nous garantit qu’à une organisation démocratique en succède une autre et que le mot de démocratie suffît à le préserver. Rien ne garantit que l’ECPA se mettra en place comme je le souhaite, les Hommes poursuivent des buts, et souvent l’aboutissement peut être différent de ceux imaginés préalablement. Au travers de la fracture intellectuelle s’observe une certitude : c’est que le monde devra accélérer et démocratiser l’enseignement des savoirs.

Chacun de nos actes engendrés par notre ordre social modifiera ce même ordre. Ce n’est pas que nous avons défini seulement la responsabilité individuelle, plus facile à comprendre qu’elle efface, raye, gomme, lave la responsabilité collective inductive dans la survenance d’un événement. C’est de cet environnement collectif interdépendant que chacun retire son existence. Nous craignons que l’approche de cette responsabilité collective nous exonère de la responsabilité individuelle d’acteur dans l’existence.

C’est là, encore une approche du débat dualiste traditionnel individuel/collectif que nous sommes loin de maîtriser. Dans la plupart des pays, nous avons encore des sanctions punitives, de l’ordre de la peine de mort, de détention à perpétuité, ou des peines dites exemplaires. Elles n’ont rien de juste, elle répond à un besoin d’ordre et d’émotions. Rien de semblable avec une justice divine qui était présentée comme suprême et absolue. Celle-ci n’existe pas, elle est juste un paradigme de l’application de la vengeance individuelle ou de la vindicte populaire. L’État se substitue aux personnes pour ne pas donner cours à l’engrenage à la vendetta, œil pour œil, dent pour dent, etc., et, qu’elle soit exercée par le pouvoir politique, cela ne change pas le fond. Que la communauté puisse évaluer la part de responsabilité qui lui incombe dans tous manquements d’un des acteurs nous apparaît difficile, car cela dépasse l’entendement émotionnel pour entrer dans une raison scientifique connue, l’effet papillon.

 

Chacun connaît le vieil adage qui dit : nul n’est censé ignorer la loi. Cette expression, permet de se dédouaner, et rien n’est plus sot que cet adage, dont la finalité vise, à ce que cette méconnaissance des lois ne servent pas d’excuse à leur transgression. Le capitalistique génère, avec la compétition pour la rareté et la méritocratie, de l’exclusion, du crime et de la délinquance, et nous n’acceptons pas l’ignorance des lois. Ces effets pervers du capitalisme existent depuis des siècles dans le déroulement du néolithique, et ne peuvent trouver de solution malgré tous les systèmes punitifs, par la persistance d’inégalités socio-économiques. Les souffrances de ces inégalités créent des conflits en tout genre. Ceux qui conduisent à la violence sont examinés par la justice dans un cadre individuel et non holistique. Les victimes réclament la justice, pour ne pas dire vengeance. Elles sont accompagnées par ceux qui soutiennent que l’application d’une punition vengeresse aide les victimes à faire leurs deuils.

 

Nous comprenons facilement que construire plus de lieux d’exclusions en tout genre est plus simple que d’investir dans ceux d’intégrations. Mais, pour cet investissement, en permanence, nous devons enrichir de connaissances notre intelligence culturelle humaine pour remonter aux sources de toutes les violences. Nous devons aussi échapper aux comportements ataviques, que relaient les informations culturelles pour ne pas être lobotomisées par l’incurie patente à répondre par la violence faute de mots, pour soulager la violence de nos maux. .

2/ Sans nous en rendre compte, nous possédons une culture franco-américaine, comme la plupart des pays de la communauté européenne, et d’autres dans le monde. Cela, c’est imposé par la position dominante du commerce américain dans les échanges internationaux. Installés comme référence type des relations commerciales, ils abondent dans le lobbying (groupe de pression). De nombreuses écoles primaires et secondaires sont en Amérique parrainées par des producteurs de produit de consommation dits énergétiques.

 

Que nos futurs penseurs soient le café X, le soda Y, ou des vidéoclips serait navrant. Que nous apprenions nos innovations par l’intermédiaire des œuvres de sciences-fictions, comme des robots qui reçoivent leur culture en même temps que la pâtée.

35 — Faire une place aux Enseignements complémentaires pour adultes, par l’incitation financière ou par une pensée d’utilité potentielle, pour ne pas rester des hommes des cavernes.

1/ Pour les actifs, ce sont leurs activités professionnelles, la durée du travail et le temps de loisirs, qui seront déterminantes pour ajuster leurs participations, et faire une place aux ECPA. Pour que les ECPA rémunérés soient l’intermédiaire d’une économie de la connaissance, nous devons lui faire une place entre le travail et les loisirs. Rares sont ceux qui y croient. Nous nous comportons comme pour l’enseignement obligatoire, la formation professionnelle, la réduction du temps de travail, ou l’augmentation du temps libre. Le patronat et ses soutiens politiques de la droite conservatrice s’y sont opposés. Une fois en place, ils s’y sont investis pour en retirer des profits, et personne n’envisage de revenir sur l’économie des loisirs introduits par le temps libre.

 

2/ Je ne crois pas que l’envie de s’instruire conduise à la participation aux ECPA. Si l’envie de savoir et connaître, durant son existence, dans le but de développer la pensée créatrice existait chez les hommes, depuis bien longtemps une organisation se serait structurée, du seul fait de la demande. Comme ce besoin émane de l’événement culturel. Notre raison s’en saisit et l’impose politiquement, l’anticipation d’un gain financier aura l’incidence la plus immédiate. La rémunération proposée constituera un appel d’offres comme source de revenus, ou complément de revenus, et dont sa répercussion sur la vie économique engendrera de profondes transformations. Elles auront des incidences sur nos espérances dans l’estimation d’un seuil de revenus autosuffisants. Je ne vois pas qui refuserait un moyen de compléter ses ressources. à partir d’une organisation sociale pour satisfaire nos désirs insatiables,

 

À moins que, nous prenions subitement conscience de l’utilité à consacrer, la pensée pour d’autres finalités que le seul matérialisme, compte tenu de nos immenses potentialités cérébrales.

 

3/ Le développement de la pensée créatrice passe par trois étapes. Ces étapes sont la saturation, l’incubation et l’illumination, suivant Hermann von Helmhonltz, un physicien-physiologiste de 1821 à 1894. Freud lui énonce dans la première topique le conscient, l’inconscient, et le préconscient ou l’antichambre de la conscience. Dans la seconde topique il explicite, le ça, le moi, le surmoi, et Piaget formule l’assimilation, l’accommodation, l’équilibration.

Si j’ai cité Helmhonltz, c’est que l’on comprend facilement que notre enrichissement de la pensée créatrice se réalise par une structuration et une accumulation de savoirs et connaissances, recueil d’informations, réflexion, action.

Cette notion, qui sous-entend un but, est particulièrement difficile à ajouter à l’incertitude s’il n’est que tendre vers une pensée d’utilité potentielle. Nous percevons cette difficulté avec nos enfants qui doivent s’instruire d’informations avec lesquelles ils n’ont pas la vision d’un but. C’est la même démarche pour nous assurer dans cette incertitude qu’il nous reste à conquérir et qui nous permettra de vivre, d’évoluer.

De l’accumulation de connaissances, le but jaillira pour satisfaire les désirs en naissant. D’une certaine manière, nous faisons cela, consciemment ou inconsciemment, par ce mécanisme structurel mis en évidence par ces chercheurs qui produise, leurs effets.

N’oublions pas que nous vivons des certitudes du passé que nous projetons sans cesse dans un futur inexistant, en dehors de notre conscience de la durée du temps.

C’est pourquoi apprendre nous prépare à l’événement futur dont nous ne connaîtrons les effets qu’une fois l’événement réalisé. Nous ne pouvons pas le concevoir, qu’au travers d’images issues du passé limité, par notre compréhension actuelle qui n’est pas une garantit de l’innocuité de l’observateur.

 

C’est pourquoi, contre toute logique universelle connue à l’heure actuelle, nous privilégions une pensée déterministe, et nous laissons le soin à notre inconscient de faire les adaptations aléatoires de bases de notre évolution.

 

4/ Nous avons un certain choix. Le développement de la pensée créatrice peut se faire, par la seule observation de l’existence en fonction de nos seules aptitudes réduite à leur environnement, dans le but d’un seul intérêt immédiat, comme nos ancêtres Cro-Magnon. Mais, nous pouvons aussi observer notre existence, par des structures d’un apprentissage permanent, pour enseigner l’accumulation de savoirs et de connaissances depuis nos illustres ancêtres ? Cela afin de se préparer à des événements que cette accumulation de connaissances et de savoirs transdisciplinaires induira.

Actuellement, nous passons au mieux 13 années dans un enseignement de culture générale, et nous restons environ 55 ans à considérer que nous avons assez appris. Nous restons en permanence conditionnés à notre apprentissage empirique, ou à ceux qui en font l’effort, à l’éducation permanente. Nous incarnons aussi cela, un animal apprenant empiriquement en permanence, nous y donnons aussi un autre nom, le vécu.

 

Faute de comprendre cela, nous ne trouverons aucune raison pour justifier un apprentissage permanent tout au long de l’existence, et nous demeurerons socialement des hommes des cavernes qui jouent de leurs ombres. Nous restons capables d’aller en trouver sur Mars, en transportant ces cavernes avec nous, pour nous être abandonnés.

 

36 — Nous voulons être des Dieux, plutôt que de relever le défi humain !

1/ Si je devais en donner un exemple, je choisirais celui de l’existence des multitudes de croyances religieuses soutenant détenir la vérité du vrai Dieu. Les flux de régularités observés, la vie, la mort, le besoin de se nourrir et notre comportement existentiel ont nourri la réflexion humaine, et ont été compressés par elle. Nous retrouvons ces flux de régularités, en un ou des schémas conceptuels, avec ses sources d’erreurs, celles d’établir des régularités là où nous n’en avions pas, et réciproquement. D’en édifier comme celle de créer un DIEU, et lui prêter notre parole. Ou prendre conscience de l’existence possible d’un guide charismatique de la transmission d’une organisation humaine régulée, pour ne plus avoir d’interrogation, tel le Père. Ce comportement consiste à trouver des schémas réguliers stables, qui se retrouvent sur toute la planète. Et, si nous observons une régularité, ce n’est pas tant dans le contenu du schéma que dans sa recherche.

 

Aujourd’hui, nous avons toujours cette préoccupation 1.

 

2/ Le défi est d’accepter aussi l’idée qu’un ECPA soit une source de revenus. Ce concept est de nature à perturber la réflexion de chacun. Il est enfermé dans des valeurs judéo-chrétiennes, issues de l’histoire de l’Asie Mineure, ancrées au fil du temps dans l’appréciation d’une valeur méritocratique constante ; tu gagneras ton pain, à la sueur de ton front. 2. Longtemps, cette notion a conduit celles et ceux ne participant pas directement à la production d’un bien ou d’un service à être perçus comme des improductifs, pour ne pas dire fainéants. Si les employés ont gagné leur galon de salarié, du fait peut-être de la lente érosion de la classe ouvrière traditionnelle, cette appréciation concerne toujours les personnels de la fonction publique.

 

Quand ferons-nous de ce concept de rémunérer les Hommes pour apprendre, si nous demeurons des êtres cavernicoles ? Oserons-nous relever l’enjeu ?

 

37 — Un défi qui sera rejeté si l’enseignement n’est pas gratifiant.

1/ Que l’idée soit rejetée au premier abord ne doit pas nous surprendre, et même, considérée comme, gagner de l’argent sans rien faire.

Bien sûr, nous n’apprenons pas que la scolarité obligatoire avait été rejetée par ses contemporains, par ceux-là mêmes qui en avaient le plus besoin, et qui se lamentaient sur leur sort. Comme nous nous lamentons aujourd’hui sur le nôtre, toutes proportions gardées. Le même phénomène de rejet a concerné aussi l’éducation permanente en 1969, devenue formation professionnelle.

En 1800, les parents justifiaient pour cela du besoin de conserver la part de revenu complémentaire qu’apportait le travail des enfants. Aujourd’hui, ce refus se formule plutôt comme ceci, apprendre pour quoi faire ? Nous observons, par cela, que développer son intelligence ne soit pas une évidence pour tous. Or, depuis la taille d’un silex, c’est sur elle que repose notre essor.

Nous sommes presque sept milliards à penser que nous possédons l’intelligence que n’ont pas les autres, nous disons, que l’intelligence et l’instruction sont deux choses distinctes.

 

C’est peut-être vrai, mais c’est bien mieux quand les deux sont réunies, que de soutenir que la Terre est plate pour en avançant vers l’horizon en l’apercevant qu’à vingt kilomètres.

 

2/ Dans notre souci de valorisation, l’emploi ou l’activité exercée est plus ou moins considéré comme gratifiant. Un dicton populaire dit bien qu’il n’y a pas de sot métier. Ce n’est pas pour autant que nous nous levons le matin en disant, moi, aujourd’hui je veux être éboueur.

Si chacun reconnaît son utilité salutaire, ce travail n’en demeure pas moins un métier à connotation péjorative, comme tant d’autres, pour lesquels nous changeons d’appellation afin que leurs exercices soient moins frustes. Il suffit que leurs rémunérations s’élèvent, ou que leur place sociale s’affirme pour qu’ils s’ennoblissent. Le saltimbanque, quêtant hier, n’est-il pas devenu l’acteur opulent d’aujourd’hui, et l’éboueur d’aujourd’hui ne tend-il pas à devenir le nettoyeur écologique de demain ?

 

Il en sera pour l’enseignement pour adulte, malgré son utilité reconnue, comme celui général ou celui spécialisé, il ne sera reconnu que par la valorisation financière qu’il apporte, il aura naturellement ses opposants.

 

 

38— Bien sûr, il y aura des opposants par pragmatisme opportuniste à cause d’une vue restrictive. Il faut élargir notre réflexion, dans une addition, ou un plus un égale trois.

 

1/ L’enseignement ayant poursuivi un cheminement similaire, nous ne nous levons pas en nous disant  : je veux m’instruire. Il a dû sortir de l’emprise des lettrés, et s’ennoblir auprès des populations incultes au cours d’un long cheminement commencé en 789. Il n’a pas manqué d’opposants à l’instruction populaire, comme des opposants à l’éducation permanente formulée, dans le projet de nouvelle société de J, Delors et J. Chaban-Delmas, pour rejeter ce projet.

 

2/ Aujourd’hui, l’enseignement est presque exclusivement synonyme de débouché vers un emploi, d’autant mieux rémunéré que cet emploi est important.

Ces dernières années, nous entendons couramment les citoyens dire, « à quoi sert-il d’avoir nos enfants diplômés s’ils n’offrent pas accès à un emploi » ? « Maintenant pour être balayeurs nous devons avoir le bac ».

Est-ce impensable d’imaginer que l’on puisse être agrégé de lettres et occuper un emploi d’éboueur   ?

Pour occuper un tel emploi, devons-nous être analphabètes ?

Les inactifs devraient-ils être des ignorants  ?

Cela, par pragmatisme opportuniste, nous considérons qu’un emploi ne justifie qu’une complémentarité de connaissance en seule liaison avec son exercice.

 

C’est là, un point de vue restrictif.

 

3/ Cette difficulté provient de notre façon de considérer l’enseignement sous ses deux aspects étroitement liés et dynamiques, établis au fil des générations. Nous l’acquérons par l’apprentissage d’un langage culturel commun qui édifie et façonne toute société, l’éducation sociale et l’enseignement technique.

L’éducation sociale découle de la satisfaction de nos exigences matérielles réalisées par le perfectionnement d’un enseignement technique. Lesquelles, s’élevant en qualité, nous libèrent du temps, et nous offrent la possibilité d’accéder à un échelon supérieur contingenté ?

Plus simplement, plus nous nous libérons des tâches de production et ménagères, et plus nous disposons de temps pour d’autres activités. Elles vont dépendre de la gestion de nos désirs, sollicités en permanence par des offres commerciales, et aussi, du bagage de savoirs et connaissances reçu par un enseignement.

 

Accéder à un échelon supérieur contingenté signifie que la technologie, due au développement du langage social, nous offre d’innombrables possibilités. Elles sont restreintes par notre usage de l’organisation monétaire pour les réaliser. Dans notre organisation sociale, le libéralisme capitalistique fige toute réalisation non rentable du fait même des concepts que nous élaborons à travers elle.

Je m’explique. Si je veux définir ma notion d’interdépendance entre l’individuel et le collectif comme, partie inséparable d’une fonction organique de l’espèce, je n’ai pas de mots, nos analyses présentent toujours cette fonction, sous une dualité.

Les deux notions examinées séparément sont fondées. Pouvons-nous connaître un être humain qui n’ait pas déterminé sa personnalité au travers des autres ? Même s’il éprouve le besoin de s’isoler, n’a-t-il pas recherché la société de ses semblables pour se prouver qu’il existe et vit?

Nous n’avons pas de mots pour définir cette fonction vitale de l’individu qui lui permet de se collectiviser, en un collectif d’individualistes mondiaux, en dehors de l’holisme. 3 Dans l’avertissement, je l’ai désigné sous le terme de collectivisme fractal. Nous serions des holistes.

Si nous spécifions un mot pour cela, nous pourrons développer un concept qui englobera les deux autres. Il agira sur notre construction psychique par le poids du mot défini (son sens). De la même manière que le mot, l’individualisme induit dans notre conscient historique une notion de liberté d’être, qu’affecterait le concept collectiviste. La notion de collectif indique une dépendance à un ensemble, et restreint la liberté de chacun. La référence historique de la préférence collective dans les ex-pays dits socialistes a durablement péjoré une réalité d’interdépendance. Dans l’écoute des débats d’opposants, il s’agit moins d’y trouver la réalité d’une confrontation que de soutenir un point de vue. Généralement, il est arbitraire et fondé, moins par la raison, que par l’intérêt individuel égoïste exacerbé dans les deux approches.

Cela bien que notre existence ne soit qu’un énorme assemblage. Dans la communauté, la place de l’individu, de l’individualité, ne consiste qu’à composer l’ensemble, dont l’individu exhibera sa créativité. Il y concourt dans cet ensemble par acculturation (assimilation, accommodation, équilibration). Il ne peut s’exprimer qu’au travers de l’individu comme conséquence d’un ensemble dont il est issu, et avec lequel il devra s’associer ou disparaître.

Cette approche individualiste contingente l’appréciation que nous portons sur notre enseignement. Si bien, que lorsque nous en sortons diplômés, nous croyons que c’est par notre seul travail, nous avons oublié toutes les pressions exercées pour nous inciter ou nous forcer à apprendre. Notre seul mérite, c’est d’avoir appris. Et nous apprenons du patrimoine collectif mémorisé, ce qu’aucun individu ou parent ne peuvent nous apporter ni détenir. Nous n’en retiendrons que l’aspect qui se coule ou se glisse dans l’idéologie individualiste que véhicule la société.

Nous ne retiendrons de l’enseignement que le moyen d’accéder à un emploi rémunérateur, et nous reprocherons éventuellement à cette collectivité, que nous contestons, de ne pas toujours savoir nous y préparer.

N’attendant de lui qu’un emploi rémunérateur, quelles raisons nous pousseraient à utiliser une part du temps libre pour suivre, un enseignement complémentaire pour adulte tout au long de sa vie.  Bénéficier du temps libre, que l’enseignement technologique a permis de dégager, pour s’instruire de tous les savoirs, pour tenir notre place d’adulte géologique dans le monde, et ne pas rester les enfants du néolithique.

 

Aucune ! Notre organisation socio-idéologique ne conduit pas à cela, et c’est en cela que nous restreignons notre enseignement, qui ouvre sur notre dépassement pour nous civiliser.

 

4/ Élargir aussi notre enseignement idéologique, et ajouter un enseignement plus complet à organiser, par un enseignement permanent pour adultes. Celui-ci concerne le progrès intellectuel de l’espèce humaine tout au long de son existence. Pour y parvenir, nous devons accumuler des connaissances et des savoirs, sans buts immédiats de production d’un bien consommable. Ce but est contenu dans l’accumulation des connaissances, dont il émergera un jour, demain ou dans mille ans.

Dès que l’homme connaît deux mots de plus, il les associe pour y trouver une utilité, d’équilibre ou d’épanouissement intellectuel ou transiter par l’apprentissage d’une activité manuelle.

L’Homme ne pourra pas faire l’économie d’un apprentissage sociologique s’il veut cesser de s’opposer avec d’autres. Nous devons cesser de croire que posséder une culture la rend irréductible et que les autres doivent s’y conformer ?

 

Nous oublions trop souvent que nous avons un esprit malléable, et élevé par des canards, nous bougerions du cul en émettant des coin-coin.

 

5/ Cette accumulation de connaissances aura des conséquences sociales et économiques certaines, et forcément productives dans le futur en sachant accomplir les associations créatives favorables ? Plus nous accumulons de Savoirs, plus nous tenons des chances qu’une association créatrice se réalise, plus, nous obtiendrons des chances de comprendre, d’observer et de percevoir, alors nous organiserons des sociétés moins fragiles, et plus assurées.

Notre vue élitiste nous fait toujours regarder les découvreurs comme des génies ou des êtres exceptionnels que la grâce aurait touchés, leur parcours n’est jamais celui d’un ignorant. Pour cela, certains conservent le cerveau d’Einstein dans l’espérance que notre technologie permette de déceler quels gènes ont rendu Einstein intelligent. 4

 

Là, nous touchons au bord du délire. Son intelligente est-elle supérieure à celui qui a taillé le premier biface ? Nous serions plus proches de la réalité, si nous supputions, qu’il a su ajouter un plus un, pour faire trois.

39 — Il faut savoir se remettre en cause pour un projet avec beaucoup d’interrogations sur l’existence, que d’autres ont traduit avec leurs moyens.

1/ Accepter l’idée que nous puissions percevoir un revenu à partir de la diffusion d’un enseignement peut heurter nos esprits conditionnés à produire pour consommer, et consommer pour produire sans discernement.

Cette démarche peut aussi nous choquer que d’accorder de son temps, et de recevoir un revenu en échange des connaissances.

À long terme, inévitablement, se produira une apparente opposition avec le système actuel de production de la richesse basée sur celle de biens et de services. Cela, si nous ne découvrons pas dans la rémunération des ECPA un système concurrentiel stimulant. Système concurrentiel qui nous est si cher, dont nous nous gaussons à tout moment. Quels capitalistes ou libéraux s’en plaindraient, sauf à démontrer que leurs déclarations, pour certains, ne cachent que des visées dominatrices, ce qui à mon sens n’est qu’une évidence !

Je disais une apparente opposition, chacun utilisera ses acquis pour les optimaliser.

Quand, aux capitalistes, je n’ai aucune crainte, ils sont suffisamment prompts à s’insérer dans n’importe lequel des systèmes pour conserver leurs emprises.

Bien, qu’ils ne soient pas si futés. S’ils favorisaient la création de monnaie par la mise en place d’une activité éducative, ils récupéreraient de l’argent, là où ne s’entasse que du sable. Ils soumettent à aujourd’hui les pays sous-développés ou en voie de développement à des emprunts drastiques auprès du FMI et autre banque de développement.

Comme quoi l’altruisme peut être aussi une source de richesse, et même une source de conflits. L’altruisme n’est qu’une forme supérieure d’égoïsme.

Nous ne sommes pas choqués quand le principe de la rémunération s’applique à la formation professionnelle en relation directe avec l’emploi. Nous vivons depuis de nombreuses années dans une logique de court terme, soit par souci de rentabilité, ou par une remise en cause due à la rapide évolution technologique. Si nous trouvons la nécessité d’être assuré, pour nous épanouir, ce n’est pas pour végéter, cela nous est interdit. Nous nous inscrivons dans une marche en avant pour poursuivre vers une espérance, que nous qualifions, d’hominisation, avec la faculté de nous remettre en cause sous la contrainte de l’évolution.

 

Savoir se remettre en cause et avoir des projets pour cela et un engagement nécessaire.

1 Erreurs dans l’identification de régularités : « Les systèmes adaptatifs complexes identifient des régularités dans des flux de données qu’ils reçoivent et compressent ces régularités en schéma. Dans la mesure où il est aisé de commettre deux types d’erreurs- prendre l’aléatoire pour du régulier et inversement- il est raisonnable de supposer que des systèmes adaptatifs complexes puissent tendre à évoluer vers une situation à peu près en équilibre où l’identification de certaines régularités s’accompagneraient des deux types d’erreurs.

A considérer les structures de la pensée humaine, nous pouvons identifier, grossièrement, la superstition avec un type d’erreur et la dénégation avec l’autre. Les superstitions se caractérisent par la perception de régularités là où il n’y en a de fait aucune, et la dénégation revient à rejeter la preuve de régularités manifestes, même quand elles sautent aux yeux. Un tant soi peu d’introspection et d’observation des autres êtres humains, et chacun de nous pourra déceler qu’il y a une corrélation de ces deux erreurs avec la peur.

Dans le premier cas, les gens sont effrayés par le caractère imprédictible et particulièrement non contrôlable de la plupart de ce que nous voyons autour de nous. Une part de cette imprédictibilité a pour origine ultime les indéterminations de la mécanique quantique ainsi que les limitations supplémentaires qu’impose le chaos aux prédictions. A quoi s’ajoute une quantité considérable d’agraindissement (avec l’imprédictibilité qui s’en suit) provenant de l’étroitesse du spectre couvert par nos sens et nos instruments et de leurs capacités limitées. Enfin nous sommes handicapés par les insuffisances de notre faculté de comprendre et les limites de notre capacité de calcul. Le résultat de tout cela, tant de choses sans rime ni raison, est notre effroi, et nous imposons au monde qui nous entoure, même à des faits aléatoires et à des phénomènes accidentels, un ordre artificiel fondé sur des relations de causes à effets erronées. Ainsi nous nous rassurons avec illusion de prédictibilité, de maîtrise même. Nous nous berçons de pouvoir manipuler le monde en faisant appel aux forces imaginaires que nous avons inventées.

Dans le cas de la dénégation, nous sommes bien capables de déceler de réelles structures mais elles nous effrayent tant, que nous nous voilons les yeux devant leur existence. La certitude de la mort est la régularité la plus menaçante de nos vies. Et le nombre de croyances, dont certaines plus ancrées, ont pour fonction d’apaiser cette inquiétude face à la mort. Un large partage de croyances spécifiques de ce genre au sein d’une culture amplifie d’autant leur impact sur l’individu. Mais ces croyances impliquent l’invention de régularités, de sorte qu’à la dénégation s’ajoute la superstition ». «Si ce type d’analyse se justifie, nous pouvons alors conclure à une tendance probable à l’erreur dans les deux directions pour les systèmes adaptatifs complexes intelligents ».

«  En terme plus anthropomorphiques, nous pouvons nous attendre à ce que partout les systèmes adaptatifs complexes soient sujet à un mélange de dénégation et de superstition » Gell-Mann, le quartz et le jaguar. Édition Flammarion. 1997. pp 305 à 322

 

2 La Bible, éditeur Société biblique française, 1982, genèse 3/19.

3 Doctrine qui ramène la connaissance du particulier, de l’individuel à celle de l’ensemble, du tout dans lequel il s’inscrit. ( Le petit Larousse).

4 La recherche. Le cerveau d’Einstein. 1999 Décembre n° 326. PP. 28/47.

2/ Renouer avec ce qui manque le plus à notre société, changer de regard sur le monde, le faire surgir de nos questionnements reste un engagement pour éliminer nos confrontations funestes. C’est loin d’être facile, nous ne choisissons pas les informations nous parvenant de l’environnement.

 

En multipliant les connaissances retirées de l’environnement, nous pouvons découvrir des liaisons de nouvelles occurrences, pour avancer dans notre hominisation.

3/ Nous pouvons estimer, à plus long terme, que la démarche s’intégrera dans le processus de production et de consommation inévitablement précurseur dans la société, pour produire ses effets. Peut-être d’une autre nature que ceux que nous connaissons, et que les Hommes auront plus une consommation d’utilité raisonnée ! La démarche n’en reste pas moins orthodoxe. L’individu vend-il sa capacité cérébrale ou la société humaine investit-elle en celle-ci dans son intérêt  ? Les partisans de l’économie de la connaissance prônent cela, sans pour autant en donner les moyens éducatifs à toute la population, une fois passée la scolarité obligatoire.

 

Ma conviction est établie, savoir changer de regard, c’est dans notre propre intérêt d’espèce humaine. Nous savons aussi que ce dernier passe par une vocation mercantile d’échanges. De tout temps, des initiés ont existé et, faute de moyens de compréhension scientifiques (moyens matériels), ils n’ont pu traduire correctement leurs observations, par la conscience qu’ils avaient de ce qui se passait. Ils ont défini comme ils le pouvaient des contes et des mythes correspondants à une représentation de la réalité qu’ils observaient dans la nature, de leurs besoins, comme de leurs interrogations.

 

Ils nous ont laissé la plupart du temps en guise de preuves ou de théories explicatives, des panthéons de Dieu et des livres fermés 1.

 

 

 

40— Je peux rêver que la volonté serait de le réaliser, rien de moins évident, en dehors du débat.

1/ J’espère naturellement que l’accumulation de connaissances emporte en toute logique que l’individu ne demeurera pas un enseigné passif se contentant d’apprendre, et qu’il s’interrogera au-delà de l’association naturelle d’utilité.

S’interrogera-t-il plus sur les pratiques de ses relations au travail, ou au déroulement d’activité sociale sur ses relations interpersonnelles, s’émancipant un peu plus, pour donner un sens à sa vie ? Abandonner le rêve consumériste pour s’orienter vers celui concevable de retrouver l’Éden mythique correspondant à la période du paléolithique.

 

Ceci n’est que mon propre vœu…

2/ Si aujourd’hui ce type d’interrogation est le privilège de quelques minorités, une interrogation de masse induira des comportements réactionnels dans ce secteur et d’autres à travers la place sociale des enseignés.

Nous ne devons pas croire, ni en déduire par utopie, que nous n’aurons plus de dominants bêta en les confondant toujours avec, diriger et conduire. Ils apparaissent naturellement par lâcheté, peur, indifférence, ignorance des autres ou intérêts, dans les démocraties, ils sont élus à la tête des dominants systémiques. Dans le discours sur la servitude volontaire, nous avons l’explication qui prévaut même en démocratie.

Si au quotidien la fréquentation des ECPA pousse les hommes à plus de réflexion, ce sera déjà un bouleversement.

L’œuvre travailleuse de l’Homme avec ses moyens technologiques n’est pas seulement émancipatrice de l’être, c’est aussi le temps qu’il pourra consacrer à enrichir sa réflexion.

 

Nous bénéficions des deux, il ne manque que la volonté de l’accomplir, rien n’est moins évident.

3/ J’en ai débattu, avec des acteurs sociaux, je ressentais en chacun d’eux la crainte ancestrale des dominants. Celle de la peur de l’émancipation intellectuelle des populations, et la crainte que trop de réflexions nuisent à leurs fonds de commerce. « L’idée est intéressante, mais la liberté c’est que les hommes choisissent, de quoi ils veulent s’instruire, le développement culturel, c’est l’affaire de chacun, il y a suffisamment d’informations et de pluralismes d’idées pour cela ». Cela n’est bien sûr pas la réalité. Sans obligation personne ne serait allé s’instruire, en dehors des initiés, au pouvoir ?

L’idée les intéresse, sous la condition que l’enseignement aille dans le sens de leurs idéaux.

Sans risquer des confusions de genres, nous en avons connu quelques spécimens dont la révolution culturelle chinoise représente un exemple.

Cela n’est pas surprenant. Nous considérerons tous que notre point de vue est le mieux fondé et voulons le faire partager, voire l’imposer.

 

Nous disposons d’un outil relationnel pour cela qui demeure le débat.

 

4/ Dans ce domaine, la règle pacifiste demeure le débat d’idées. Pour ne fournir qu’un exemple, je choisis, celui d’un lumineux personnage-chef d’État, qui avait avancé l’idée de supprimer le bac de philosophie, pour la raison qu’il ne débouche pas sur des emplois. Comme si des clés à molette pouvaient réfléchir en dehors, afin de servir.

 

Il a dû renoncer à son projet.

41 — Un débat dans une société dominée par le libéralisme, où le mot, la liberté, est un arbre qui cache la forêt, une forêt où nous pouvons nous perdre.

1/ Aujourd’hui, insidieusement, l’organisation libérale mondiale du commerce, comme de la finance, pouvant être un fabuleux moteur du développement des populations, sert une mécanique hégémonique à laquelle nous participons activement. Nous encensons le libéralisme au travers d’une forme de pensée unique, pseudo-libérale. Je dis pseudo quand dans son application elle constitue un leurre intellectuel, en donnant la priorité au plus fort. Chacun s’imagine dans cette idéologie libérale et capitalistique devenir la pièce centrale du puzzle. Niant que la puissance concurrentielle impose ses lois à l’accession d’un marché et transforme en idéal ce qui n’est qu’un combat de pouvoir. Entrent les possesseurs des moyens de production et financiers, et les citoyens qui louent leurs services contre un salaire, qu’ils achèteront comme clients. Et avec d’autres parts, des citoyens-électeurs confiant leurs destins à un pouvoir étatique dénué de moyens régaliens pour conduire à terme ses ambitions électorales. Depuis lors, nous nous trouvons face à un paradoxe, nous avons abandonné le pouvoir régalien d’émettre de la monnaie et nous demeurons peu enclins à verser des impôts pour lui en fournir un tout en sollicitant son interventionnisme.

Nous pouvons toujours croire que le capitalisme est libéral, comme, si le capitalisme pouvait être libéral sans réformer sa source d’exploitation.

Bien que né d’une volonté de Liberté 2, il a fini par remplacer le despotisme monarchique pour devenir lui-même un capitalisme despote. Lequel a eu un avantage, celui de nous faire passer de sujets exploités pauvres, à citoyens exploités possédants ? Les deux se réfèrent à des valeurs supérieures à l’Homme, pour que celui-ci puisse se justifier de sa condition et de ses actes, et s’y résigner. La monarchie était de droit divin, d’en haut. Le libéralisme capitalistique est des droits naturels, d’en bas. En conséquence, celui ou ceux qui se réfèrent de ces origines s’érigent en Rois de droit divin ou en tyran de droit naturel. Dans les deux cas, nous avons droit au même despotisme et népotisme économique avec ses lois méritocratiques pour justifier les inégalités issues de la répartition de la rareté.

Ce ne sont que des droits de l’Homme, ceux d’un être ignorant de lui-même ne sachant pas ou ne pouvant pas se gouverner sans imiter son monde compréhensible. Il se réfère à des concepts de lois divines ou naturelles, développés à chaque époque par des Hommes instruits et intelligents. Cela, malgré qu’à leur époque de leur monde, ils ne connaissaient que l’Antiquité, et le moyen âge très chrétien, puis les apports de la Renaissance et des lumières. Ils ne pouvaient pas tenir compte de notre préhistoire et protohistoire dont nous avons commencé la conquête de sa connaissance qu’à partir de 1860, et encore, moins de celles apportées par la science contemporaine.

Cette caricature ne remet pas en cause l’efficacité attestée du capitalisme, je veux souligner que, pour être un despote, ça demande d’avoir les moyens de l’être. C’est le système capitaliste dans ses excès d’efficacité, par les moyens dont il s’est doté, la Loi du marché financier.

Nous savons que toute société dominatrice produit son antidote et y succombe un jour.

J’irais peut-être jusqu’à dire que le capitalisme ou le post-capitalisme pourrait être le fossoyeur du libéralisme qui s’est identifié au symbole de l’individualisme absolu, laisser faire laisser passer. Le langage courant tend à rendre à tort le libéralisme synonyme de capitalisme.

Aucune société dominatrice n’a perduré. Je ne prends aucun risque, c’est la simple application du principe de la thermodynamique, et de l’évolution biologique d’une cellule. Naturellement, ceci dépasse un peu la seule durée d’une existence humaine, c’est inéluctable.

 

Ce phénomène fait partie des régularités observables, que nous rejetons quand elles concernent la société dans laquelle nous vivons, sauf peut-être, pour ceux qui ont l’esprit réformiste ou révolutionnaire.

 

2/ Le libéralisme cache à ceux qui ne sont pas assez clairvoyants l’usage du mot, la liberté. 1/ Les richesses produites ne sont destinées qu’à ceux qui sont solvables. Aujourd’hui, ce sont les salariés recevant un revenu pour acheter leur production et dégager des profits à leurs employeurs se concurrençant sur le marché que représentent tous ceux qui vivent des revenus des salariés.

2/ Que la liberté n’est autre qu’être esclave volontaire de ses propres désirs, limitée par les moyens financiers, technologiques et les autres !

Dans nos démocraties, nous nous référons à la liberté dans des sociétés où la vie des citoyens dépend du pouvoir financier n’ayant que changé de mains au fil des âges.

La liberté paradoxale présente l’intérêt qu’en son nom nous pouvons refuser ce qui nous soumet.

 

3/ Par libéralisme, certains entendent le droit qu’ont quelques groupes d’amasser des richesses (capitaliser) s’en rétrocéder sous quelques formes que ce soit le coût collectif de l’existence humaine nécessaire. Sauf, que les prélèvements sont considérés, comme des charges, et les charges, ce sont la vie des citoyens. Les grands groupes internationaux au nom du libéralisme sous ses divers aspects rêvent de structurer le marché mondial. Ils redessinent ainsi un féodalisme 3 au sein duquel les pouvoirs politiques (celui des citoyens) n’ont qu’à se soumettre ou se démettre.

D’autres y voient l’essor individuel sans retour, comme une extorsion de la société. C’est une société dans laquelle nous devons individuellement tout prendre. De laquelle, nous attendons tout des autres sans rien rétrocéder. Durkheim a appelé cette forme d’égoïsme, le suicide égoïste. 4. Sont suicidaires les discours préconisant le désengagement de l’État. C’est se renier le pouvoir de s’organiser en tant que garant et représentant de cette fonction holistique de l’existence du groupe, de la société, de l’espèce. Bien que la notion d’intérêt collectif effraie encore beaucoup en mémoire d’un passé récent. Suivant la manière dont nous nous structurons, un État peut être despotique, la démocratie n’est pas garante de la liberté, nous le savons d’expérience. L’État citoyen peut être propriétaire au nom de chacun d’eux, dans le secteur industriel ou non, pour sauvegarder ses intérêts communautaires.

Je vais prendre un exemple par l’absurde. Quelle différence voyons-nous entre 67 millions de Français, qui détiennent des actions d’une société privée, et 67 millions de Français propriétaires d’une même société par l’intermédiaire de l’État ? Je n’en vois aucune. Dans le premier cas, les actionnaires désigneront un PDG et recevront des dividendes, dans l’autre ils éliront un président de la République qui désignera un PDG et les profits financeront des services aux citoyens.

La différence ne se fait pas dans le titre de propriété que dans la gestion des profits. Dans les deux cas, les citoyens en bénéficieraient. Cela ne satisfait pas à l’égoïsme primitif ou être le plus grand possédant satisfait au besoin d’être un dominant.

 

Sous cet aspect paradigmatique du dominant, des groupes financiers peuvent devenir propriétaires de secteurs complets ou plurisectoriels par la concentration de capitaux. Rien n’est absurde que d’imaginer qu’une société devienne propriétaire d’un État.

 

 

Cette remarque n’est pas anodine, par les groupes de pression financiers ou de grands groupes, nous pourrons bientôt affirmer que ce sont eux qui choisissent les chefs d’État, que béatement les citoyens élisent. Au nom de la liberté, nous nous construisons les moyens de nous en priver.

Nous créons nos dominants, et eux aussi s’insurgent au nom de la liberté contre toutes les réglementations qui limitent leur pouvoir de dominer. Cet arbre, qu’est la Liberté, cache une forêt de relations complexes. Il développe un mysticisme économique et politique dans lequel aujourd’hui, prononcer, le mot Liberté suffit, pour que sans discernement tous les hommes s’y précipitent. Les Hommes réagissent comme s’ils avaient trouvé la clé d’ouverture de la caverne d’Ali Baba. Ou, ce qui est plus près de la vérité de l’exploitation capitaliste, Le Joueur de flûte de Hamelin.

 

Dans cette illusion, seulement un certain nombre se servent, et ils expliquent aux autres qu’ils sont libres par l’illusion de rêver qu’ils ont la liberté.

42 — À répéter un leitmotiv, on l’accepte, soumis au même discours, nous n’entendons que lui, malgré mes railleries.

1/ À se répéter que seul le privé est performant, fournissons l’effort d’imaginer une telle situation. Nous en arriverions rapidement à considérer les vicissitudes de l’existence comme des charges à bannir et ceux qui les subissent avec. C’est rejeter tout ce qui fait de nous des humains fragiles, mortels, et non des androïdes parfaitement huilés qui conviendraient mieux pour une rentabilité maximale.

Dans l’économie, nous en sommes arrivés, à considérer toutes interventions de l’État citoyen comme parasitaires, et considérer la revendication collective comme inopportune, pour troubler notre quotidien discipliné.

Sans cet ordre d’idée, celle de gérer la société comme une entreprise est souvent avancée. C’est sous une certaine forme la reconnaissance de l’aptitude des dirigeants d’entreprises. Pourquoi pas  ?

Mais alors, que décider pour ceux qui sont inaptes, les incompétents, les licenciés, les personnes en trop que nous assistons humainement, les rejetterons-nous à la mer  ? Un jour, j’ai osé dire, dans une réunion qui m’excédait, si nous irions jusqu’à créer des fours crématoires pour résoudre le problème des personnes en trop. Le silence de mort qui s’en suivit fut éloquent.

Je disais cela, seulement pour exprimer des limites à la comptabilisation de l’existence. Je voulais signifier, au travers de cet épisode dramatique de notre histoire, que son enseignement doit dépasser le seul cadre dans lequel il s’insère. Notre aptitude à écarter ce qui nous paraît hostile au fonctionnement d’une organisation systémique peut nous entraîner vers des choix de solutions radicales.

Dans l’organisation économique, nous avons besoin de repères et d’ordres de grandeur. Quelles que soient les constructions abstraites que nous bâtirons pour cela, elles ne peuvent tenir lieu de finalité, elles ne représenteront jamais une finalité.

J’ai donné pour cela l’exemple de la course du tiercé. Notre existence va de 0 à l’infini, et nous pouvons y définir tout au long d’elle des repères pour savoir où nous sommes, nous y sommes astreints. Pour, autant, ils n’ont et n’auront d’autre valeur que celles issues de notre réflexion, sauf à démontrer qu’ils constituent une régularité universelle irréfragable.

 

Rien ne nous empêche, comme nous le pratiquons, d’organiser toutes les compétitions que nous voulons, et de nous convaincre des certitudes comptables comme d’un leitmotiv jusqu’à en mourir.

 

2/ Ne sourions pas. C’est dans les faits en partie réalisé, en comptabilisant notre existence, jusqu’aux émotions. Surtout, c’est dans cet esprit que les Américains sont allés jusqu’à considérer que la planète a un prix. Tout se vend et s’achète, pourvu que nous nous répétions la chose longtemps, et que le système soit taillé à sa mesure.

C’est là, toute l’importance du pouvoir médiatique, du slogan publicitaire, et de la

communication.

Pour élaborer des systèmes de protection de solidarité sociale, des luttes de classes les ont imposés sans que n’importe lesquelles des organisations de systèmes économiques libéraux en engendrent. Seules existaient les organisations caritatives d’essence religieuse.

Un système de protection d’intérêts collectifs des salariés, comme la Sécurité sociale est dite, de solidarité égoïste. Les salariés cotisent pour leurs intérêts particuliers dans une organisation collective de droit privé à but non lucratif, pour se protéger de situations dont il sait que lui et sa famille seront un jour affectés dans la vie. Seule l’ingérence de l’État, en légiférant sur sa gestion, laisse imaginer une administration, et d’autres, pris en charge, croient que ces services sont gratuits.

À se répéter ces choses, nous finissons par les croire exactes. Cela prévaut bien sûr dans tous les sens, et repose sur l’absence de vérifications ou informations objectives.

Si la Sécurité sociale devenait lucrative, les valides, et les mal-portants, ceux qui ne se soignent pas, auraient droit à leur bonus, les autres au malus, jusqu’à ce que chacun décide de ne plus s’assurer, par manque de ressources suffisantes.

Ridicule, ce que je dis  ? Non ! La vocation affichée d’un système, comme celui de la Sécurité sociale, est de faciliter l’accès aux soins, sans buts lucratifs, par un système de péréquation et de répartition. Celui d’une compagnie privée d’assurance est de prendre en compte un besoin physiologique pour obtenir des bénéfices, je crois que la nuance est de taille.

La question est moins dans la querelle, public privé en ce domaine, que celui de savoir si notre protection sociale doit dépendre d’un marché financier spéculatif et de son humeur. Où rester sous le principe de la solidarité citoyenne mutualiste à but non lucratif avec une gestion, soit publique ou privée ?

 

Toujours soumis au même discours libéral capitalistique, nous entendons que lui.

 

4/ Comme je viens de le caricaturer, on peut railler, et contester les travers de n’importe lequel des systèmes d’organisation économique.

Ce qui demeure important est d’en comprendre les fonctionnements pour que la collectivité en conserve la maîtrise.

Sauf que la collectivité rêve, si cela est important, elle est sensible aux apparences. Si bien, qu’à travers un comportement constant d’une répartition nécessairement obligatoire, elle accepte des iniquités de la rareté. Elle régénère des stratifications de classes pour nous sérier et donner une classification recomposée et redéfinie dans laquelle nous avons l’illusion d’avoir aboli les Anciennes ? Nous y sommes soumis et chaque individualiste pense qu’il mérite un privilège ?

Reconnaître quand nos désirs sont des rêves, dont nous ne nous donnons pas les moyens par les restrictions monétaires, est notre plus grande difficulté. Comme saisir des classifications recomposées d’un passé disparut depuis le début du néolithique. Nous en conservons la mémoire par l’éducation et l’instruction, par l’enseignement. Cette mémoire-là s’estompe petit à petit de l’enseignement, pour n’être connue que de spécialistes, et le néolithique est la source, l’origine de notre existence contemporaine, et non les Gaulois comme nous aimons le répéter.

 

C’est cela, que nous ne devons pas le découvrir au gré de la rumeur. Cela s’apprend que nous demeurions pour ou contre, ils conditionnent nos existences, et ils nous servent de repères. Ils nous sont nécessaires pour nous permettre des choix, et ce que nous voulons devenir, pour échapper à des conflits d’anticipation fatals, pour aller vers une harmonisation aux fins funestes.

 

 

1 J’entends par livre fermé des écrits auxquels on ne peut rien ajouter ni rien retrancher où le mot exclu tout autres pensés que celle exprimée comme Vérité absolue, tel le Coran, la bible etc.

 

2 Note de l’auteur. Au XII ième siècle son sens usuel signifié «généreux » emprunté au latin Libéralis, au XIII ième siècle son sens est « digne d’un homme libre. Le XVIII ième siècle ne connaît pas l’adjectif libéral, considéré employé pour la première fois le 19 brumaire par Bonaparte dans sa proclamation : Français vous reconnaîtrez sans doute à cette conduite, le zèle d’un soldat de la liberté, d’un citoyen dévoué à la république.

3 Note de l’auteur. Aujourd’hui il nous serait possible de dresser une carte géographie avec des frontières de marchés commerciaux dépendant de divers groupes financiers. Il nous apparaîtrait alors une stratification d’espace qui se recouvrent au-delà des limites des États qui exige que les États abandonnent leurs prérogatives spécifiques (qui apparaît alors comme de l’auto résistance) pour satisfaire aux règles des groupes financiers. Avec un peu d’imagination nous pouvons spéculer que s’opéreraient des échanges territoriaux d’influence mercantile, comme le faisaient avant les seigneurs et les rois par alliances ou mariages, qui dessinerait les frontières d’États financiers sous l’autorité d’un conseil d’administration ou autres, dont le président serait celui qui détient la majorité. Est-ce illusoire ?

4 «La société ne peut se désintégrer sans que, dans la même mesure, l’individu ne soit dégagé de la vie sociale, sans que ses fins propres ne deviennent prépondérantes sur les fins communes, sans que sa personnalité en un mot ne tende à se mettre au-dessus de la personnalité collective. Plus les groupes auxquels il appartient sont affaiblis, moins il en dépend, plus par la suite, il ne relève de lui-même pour reconnaître d’autres règles de conduite que celles qui sont fondées dans ses intérêts privés. Si donc on convient d’appeler égoïsme cet état où le moi individuel s’affirme avec excès en face du moi social et au dépens de ce dernier, nous pourrons donner le nom d’égoïsme au type particulier de suicide qui résulte d’une individuation démesurée » Philippe Steiner. La sociologie de Durkheim. Éditeur La découverte. 1998. P. 51.

43 — Un libéralisme productiviste auquel nous participons souvent sans discernement qui modifie l’organisation du travail et pèse sur notre personnalisation.

1/ Pour toute chose que l’on s’abrite derrière l’outil et la structure, la décision de sa mise en œuvre reste humaine. Quand certains dirigeants une fois en responsabilité d’un groupe de productions nous expliquent que cette humanité doit s’effacer devant les exigences productivistes. Nous avons instruit une espèce d’androïde cérébral, qui décline toutes ses limites d’acteur social. Nous connaissons le dicton, l’économie n’a pas de morale. Comment va-t-il se comporter dans ses relations interpersonnelles ? Quand certains avancent l’idée de gérer l’État comme une entreprise, la notion est angoissante.

Pour donner, toute sa dimension à un système issu de l’Homme, ses savoirs seront toujours insuffisants, si nous y restons soumis. Il n’en ira pas mieux, comme certains politiques le préconisaient, en remplaçant notre gestion sociale et humaine imparfaite, par une gestion comptable, pseudoscientifique pourvoyeuse de prétextes égoïstes sélectifs.

Naturellement, se comptabiliser pour lire notre activité s’avère nécessaire, l’histoire sociale a démontré que cette comptabilisation n’est pas suffisante en elle-même, pour couvrir tous les désirs humains. Elle se borne, par l’offre de concourir à l’enrichissement d’une classe sociale d’entrepreneurs au service desquelles les salariés travaillent. Et à qui, les gouvernants, aux commandes politiques restreignent les moyens de la satisfaction de leurs désirs, par des taux d’intérêt élevés ou en n’émettant pas de la monnaie pour cela.

 

Ce n’est pas sans incidence que de vouloir maintenir nos relations sociales, émotionnelles et interpersonnelles dans des critères productivistes. Nous en arrivons et arriverions à définir des anormalités génétiques et comptables. Nous verserions dans la recherche de l’Homme parfait.

 

2/ Nous participons d’autant plus à l’élaboration du libéralisme capitalistique depuis que nous avons atteint cette nouvelle condition de client intransigeant. Cette condition nous a été vendue, et nous la portons souvent comme un masque flatteur de narcissiques ignorants. Autour des années 1980, nous nous sommes orientés vers une production de renouvellement de biens de consommation, où le slogan essentiel était que, devant l’offre extérieure à prix concurrentiel, nous privilégions la qualité et le service clientèle.

 

Dans les années suivantes, le mot client entre dans le langage des services et entreprises, dans celui de l’État, comme message clair d’un passage à une seule économie de marché.

 

3/ C’est flatteur d’être le client, et la notion de client roi valorise notre amour-propre. Avec ce pouvoir d’achat, nous détenons un moyen de domination. Comme client, nous bénéficions des moyens qui conduisent les plus narcissiques, à faire subir parfois aux autres les humiliations et les frustrations que nous refoulons au quotidien, lorsque nous-mêmes sommes soumis à la domination comme salariés.

« Monsieur, moi je paie » j’exige, je veux, je ne tolère pas, je suis le client, vous devez me respecter.

Ce sont des exigences de clients oublieux de toutes les vicissitudes qu’ils connaissent en tant que salariés, pour la plupart des clients. Ils vont consommer leurs productions, et croire comme salariés devenus clients que tout leur est permis, ou que notre technologie n’a pas de limites. Oubliant qu’ils subiront en retour leur exigence comme salariés.

Nous constatons des exigences de clients intolérants, oublieux de leurs conditions de travail salarial, et de production mises en rivalité, avec leurs exigences d’acheteurs.

Nous notons des clients exigeants qui condamnent la grève qui lui occasionne de la gêne, omettant ou ignorant qu’elle fût, et est l’outil de son émancipation salariale.

Nous constatons les exigences de clients qui ignorent acheter, non le prix d’un produit ou service, que le propre niveau de vie de toute la chaîne de production salariale et patronale.

Nous relevons des exigences de clients générant des frustrations chez ceux qui ne peuvent disposer des moyens de se draper dans un nouveau statut social de client vertueux.

Il ne faut pas se méprendre sur mon propos. Je ne remets pas en cause l’utilité des organismes de défense du consommateur devant la malhonnêteté de certains processus de commercialisation. Ni toute la connaissance qu’ils ont accumulée depuis, afin de formuler l’exigence d’un rapport de qualité prix, et de traçabilité sur la provenance des produits, ou leurs conséquences sur l’environnement. Je m’élève contre la stupidité de la culture du narcissisme, des clients qui conduisent les salariés, à se nuire par la recherche du prix le plus bas. Cela conduira certains d’entre eux à perdre leurs emplois. Le client roi est la plus grande duperie du XX siècles, c’est l’exemple type de la fable de la fontaine, du corbeau et du renard, où tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute.

 

Cette absence de discernement modifie les relations de travail, c’est le client, le statut de consommateur, qui devient la référence de classe sociale par le pouvoir d’achat disponible et à la place de l’activité professionnelle.

 

5/ C’est une orientation que nous retrouvons dans l’organisation de l’entreprise, et qui concourt ou justifie bon nombre de réorganisations, pour être à la disposition du client. Et ce même client salarié maugrée, s’il travaille tardivement, tout en se plaignant que son bureau de tabac ferme trop tôt. C’est cette interaction-là que concerne aussi mon propos.

La publicité d’un distributeur de colis est édifiante pour confirmer ce sujet. On y voit un livreur s’interrompre de manger pour livrer son colis. Le message est un peu plus clair, l’homme doit interrompre ses exigences humaines les plus fondamentales, quand la productivité exige de satisfaire un client.

 

Ce n’est là qu’un retour aux pratiques du passé, pour ceux qui ont connu la période, toute proche, où les besoins naturels des individus étaient réglementés, comme l’autorisation de s’absenter du travail ?

 

6/ L’autre, beaucoup plus préoccupante, est l’orientation à une consommation d’identification. Ici, cela consiste à personnaliser un produit de masse pour que le client se personnifie en lui, et transfère ses émotions sensorielles vers ce produit. C’est l’inverse d’une approche sensorielle des produits, et elle conduit à une personnalisation illusoire.

La personnalité ne s’achète pas, si, ainsi, nous pouvons nous incarner à souhait, et si nous avons les moyens de disposer de biens ou de produits uniques.

La personnalité, c’est autre chose. Sur la base de caractère propre à chacun, c’est une construction intellectuelle se définissant durant l’enfance et l’adolescence, pour façonner notre personnalité par des comportements, des attitudes et motivations façonnant nos individualités. Elles naissent du contact des autres personnalités avec les autres alter ego et le monde, et forcément nous ressemblerons sous quelques traits à quelqu’un.

Ces périodes de construction de la personnalité n’échappent pas à cette tendance à se personnifier par la consommation. Si nous comprenons que la nourriture organique façonne notre être biologique, nous concevons moins que la nourriture technologique et sociétale puisse nourrir les schémas de notre conscience. Qu’elle puisse s’inscrire dans des structures profondes de notre cerveau, et resurgir comme un réflexe à la sollicitation des stimuli.

Est-ce qu’elle marque ou non durablement le devenir d’adulte  ?

Je ne saurais l’affirmer et je le crois fermement. Tant d’enfants reconnaissent le cartable, ou le blouson, le symbole social, avant de reconnaître l’autre. La difficulté est de saisir la limite de la consommation en langage de communication et le repérage d’une personnification. Détenir un modèle de représentation de l’expression de ses sentiments est une nécessité pour construire sa personnalité. Contenir ce modèle dans une représentation instrumentale dogmatique ou mercantile est limitatif, voire sclérosant. Il devient un handicap d’adaptabilité et de créativité ou les autres sont une source de rejet et d’exclusion. Il se transforme facilement dans le marché de l’ego en valorisation destructrice.

 

Ce modèle symbolique n’échappe pas aux lois de la physique ou de la biologie, il peut coller à l’image qui se vend de lui.

 

44 — Le transfert d’émotions vers des objets et un fait social, sa marchandisation est autre chose, un marché, contre lequel nous avons un recours.

 

1/ Le transfert d’émotions vers des objets n’est pas une nouveauté. Toutes les sociétés y souscrivent et y ont souscrit. C’est ainsi que nous les différencions. La particularité d’aujourd’hui, c’est que le marché amène à croire, en nous pliant au phénomène de mode, nous achetons pour nous différencier.

Si nous allions au bout du monde rencontrer des Chinois encore en tenue Mao, ou certaines populations avec, encore, un os en travers du nez, nous y croiserons obligatoirement un être dans lequel nous nous reconnaîtrons.

Tous les objets que nous utilisons sont un langage extérieur, culturel d’identification, authentique ou trompeuse, humble ou ostentatoire. Chacun bénéficie, naturellement, de singularité morphologique différenciée, pour nous reconnaître, renvoyant le besoin de possession d’objet symbolique, à des appartenances, et pratiques culturelles, permettant de qualifier son possesseur.

Avons-nous peur de la ressemblance ou apparaîtrons-nous incapables de nous reconnaître dans l’autre ?

Tout en étant identiques dans l’espèce, ce sont moins les critères morphologiques qui nous différencient, pour nous permettre d’avoir une identité unique, que la probabilité infime de développer à l’équivalent les mêmes pensées. Les facteurs d’occurrence qui le supporte sont infinis. Ils tiennent à une existence unique pour chacun, en fonction de la place où nous posons nos pieds. Cette place nous donnera une vision du monde que personne ne pourra partager. Le langage est insuffisant, pour spécifier les différences gérées par les mêmes facteurs innés. Cette situation unique impose un rapport de confiance dans les échanges interpersonnels intraduisibles.

Pour former une communauté, nous devons renoncer à une part de nos pensées individuelle, pour accommoder la part que nous avons en commun, dans un fait social. De manière que le discours individualiste, s’il devait trouver sa plénitude, serait suicidaire. Imaginons un mot pour chacun pour dire que je t’aime, ce serait invivable.

Le discours individualiste n’est qu’un marché publicitaire à l’intérieur d’un fait social consumériste. La production industrielle ne donne qu’un nombre restreint de modèles si bien qu’obligatoirement, nous les partageons avec d’autres.

Ce discours est dangereux, il ne peut donner naissance à un autre fait social que par opposition au suicide dont il est porteur en conduisant à l’isolement, à l’enfermement sur soi, à l’égoïsme individualiste. La socialisation impose les relations interpersonnelles pour former une communauté sans se laisser conduire à une intégration suicidaire. L’identification par l’objet concourra à définir des groupes. Ils peuvent, regroupés, donner de nouveaux faits sociaux ou tendances dans tous les domaines.

Notre ego est l’instrument qui nous permet de prendre la mesure de notre dimension, d’accumuler des informations sur l’autre et le monde. Il nous est indispensable pour exister dans l’image d’un futur dynamique inexistant que notre conscience développera par espérance.

 

Ce futur dynamique, nous le développons exclusivement sous forme d’un marché, la Loi du marché. Par là, exister n’est plus vivre que de se vendre.

 

2/ Si la décision reste humaine, cela signifie qu’elle a été préparée par une pensée, et cette pensée créatrice est à la source de notre essor.

Aujourd’hui, ce que nous incarnons sous notre seul regard ne nous permet plus de saisir la complexité du monde. Nous en oublions qu’observer le monde est essentiel, pour nous en inspirer, retrouver cette aptitude nous ouvrira encore plus les connaissances de la nature dont nous pouvons bénéficier, au lieu de la détruire.

Notre regard conduit à la réflexion à la compréhension, bien plus aujourd’hui, qu’hier. Ceux qui ne sauront pas, ceux qui manqueront d’instruction, d’éducation, de culture, seront des aveugles étriqués colporteurs de rumeurs et de superstitions. Le cas, échéant, piloté par d’autres aveugles, choisis ou élus, tels les aveugles de Bueghel.

Entretenir la pensée créatrice et l’élargir tout au long de son existence par un enseignement complémentaire permanent ne peut être qu’une exigence profitable, un recours indispensable.

 

Les ECPA constituent un recours pour réaliser nos décisions et nos choix, à la lumière des connaissances contemporaines, tout en favorisant inévitablement le discernement et l’émergence d’idées créatrices.

 

 

45 — Il faut favoriser l’échange autre que celui qui nous est proposé au quotidien.

1/ Notre évolution technologique permet pratiquement en restant chez soi d’être non, seulement à l’écoute du monde, et par le télétravail, de mener une existence de reclus, si nous le souhaitons. Nul ne peut contester l’apport des technologies de la communication et du transport individuel dans notre mode de vie au quotidien.

Devant la réduction de l’exercice de la rencontre de proximité, en offrant individuellement l’évasion virtuelle (vidéo, télévision, urbanisation), nous devons bénéficier d’espaces, de lieux de sociabilité, autre que les temples de la consommation.

Fréquenter les ECPA favorisera cette rencontre de proximité où nous prendrons le temps de l’échange. Chacun l’utilisera en fonction de son statut social, un retraité et un sans-emploi seront plus enclins à enchaîner derrière une activité que l’actif. En dehors de cela, parler, c’est aller à la rencontre de l’autre et se découvrir, non sans risque, celui d’apparaître comme l’on est.

 

Cela est moins grave que l’isolement frileux, ce qui ne retire en rien la nécessité de se constituer des havres de solitude ou des antres de méditation qui sont à l’égal du besoin de se rencontrer.

 

2/ Aujourd’hui, notre échange est globalement fixé par les médias, et en ordre croissant, plus particulièrement par les informations télévisées, 14 %, la presse nationale, 18 %, la presse régionale, et 31 %, les magazines. Sur 34,5 millions de personnes, 17 millions lisent des hebdomadaires de télévision. 1.

Si les médias, dans leur grande acception, demeurent notre source d’information pour percevoir le monde auquel je faisais allusion, cette information n’est que l’intérêt des rédacteurs. Ils entreprennent, soit une croisade, soit ils nous donnent, les informations correspondantes à notre image, et qui assureront dans les deux cas la vente ou l’écoute.

C’est le seul moyen de recevoir l’information de l’extérieur, que bouleverse l’Internet.

Le monde du travail fournit aussi son lot d’échange, et également la vie familiale. Ce sont là les échanges du quotidien des uns vers les autres, ce que nous savons, pensons, réalisons. Nous y apprenons aussi des uns aux autres. Ces échanges sont le fruit de nos occupations et ils dépendent du milieu sociologique. C’est l’échange local morcelé et hétéroclite. C’est la chaîne du bouche-à-oreille pour le meilleur et le pire.

Dans cet échange local, la place incidente qu’occupe l’information avec l’extérieur et grande, elle rythme notre quotidien. Pauvre en variété et en qualité de fait, pour ne pas être dispersive. La même information se retrouve dans tous les médias à quelques exceptions près. S’il existe une pluralité, c’est celle de diffuseurs et non d’informations. Nous ne devons pas oublier que la diffusion de l’information n’est pas neutre. Nous ne devons pas oublier que nous ne pouvons pas échanger sur des sujets dont nous n’avons pas connaissance. L’information diffusée est une goutte d’eau dans les informations disponibles.

 

Ainsi, pour disposer et échanger sur d’autres informations, nous devrions aller la chercher où elle se trouve. Dans son environnement sédentaire, prisonnier de son quotidien, aucun d’entre nous ne peut l’accomplir. Comme nous restons contraints de débattre des informations des autres, autant disposer des savoirs et des connaissances pour s’y livrer.

 

46 — Quels effets aura la fréquentation des ECPA au sein de la famille ?

1/ Par la fréquentation des ECPA, quelles nouvelles relations pourront se développer dans la cellule familiale ? Je n’en ai pas d’idées précises, hormis quelques caricatures, comme celle des enfants, acceptant mieux la leur, en voyant leurs parents fréquenter une école. Est-ce que ces derniers, un temps censés représenter le Savoir et l’autorité de l’adulte, n’en seront pas affaiblis, amenuisant chez les enfants l’idée de leur enfance, ils font la même chose qu’un adulte  ? Nous rencontrons cette problématique avec les diffusions télévisées, dans lesquelles est proposé aux enfants le comportement d’adultes, et non, pas de jouer aux adultes.

Les parents seront-ils capables de fournir de meilleures réponses  ?

 

Je ne sais pas ? Avoir la connaissance, ne résous pas tout, elle y contribue suivant l’application que nous en présenterons.

 

47 — Certains s’en excluront.

1/ Parmi les actifs, certains pensent, fondés ou non, que ce qu’ils réalisent ne peut être bien exécuté que par eux. Ils se rencontrent à tous les niveaux de la hiérarchie, plus particulièrement chez les décideurs. L’absence d’une banalisation de la délégation de pouvoir et les excès de la culture élitiste conduisent cette classe à ne jamais sortir de son environnement, à ne se côtoyer qu’entre elles. Celui à qui nous n’avons pas délégué une partie de nos pouvoirs nous remplacera un jour, et parfois s’avérera plus performant. Parfois, l’opinion publique conduit aussi à ne pas déléguer. Ce sont les travers de la notoriété. Quand il se présente dans une situation dramatique, nous recherchons un responsable à donner en pâture à l’opinion publique. Je rappellerais l’exemple du naufrage de l’Erika, quand raillé, la ministre de l’Environnement doit rentrer de vacances, bien que son absence ou sa présence n’avait aucune incidence sur les événements. Son absence fut reçue et présentée comme une faute portée à son discrédit. Cela n’a plus cessé, si bien que chaque responsable politique soigne son image comme un people.

Dans le traitement émotionnel de l’information, l’opinion publique a une tendance à court-circuiter les structures administratives. Peut-être avec des raisons tenant à l’absence de délégation de pouvoir. Surtout en politique aux débats théâtraux, en perpétuelle campagne électorale par l’art de communiquer, nourrissant notre abêtissement.

Les Belges se racontent qu’en France pour vider une salle de conférence il suffit de rentrer, et de dire que l’on demande le président, et tout le monde sort. C’est toute la confusion à laquelle nous procédons avec le rôle indispensable de l’élite, et sa représentation publicitaire ou théâtrale. La stupidité n’a pas de limites même quand elle se pare du vocable de communication. Toute cette élite, de fait ou fabriquée, s’en exclura. L’humour serait une coupure dans leurs activités débordantes aussi nécessaires qu’à d’autres. Sauf, qu’ils œuvrent dans un univers, où se poser, c’est un moyen sûr d’être englouti par un autre ?

S’en excluront tous ceux qui considèrent être des guides confessionnels ou idéologiques, pour avoir estimé de leurs écritures être instruits de la destinée. Comme d’autres lisent dans une multitude de choses, un contenu censé détenir la définition de l’avenir !

 

S’en excluront tous ceux, qui trouveront en eux une justification pour l’éviter.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE VIII.
Quelles incidences sur l’appareil productif  ?

1/ Avant d’en arriver aux incidences prospectives des ECPA sur l’organisation économique, je vais consacrer une longue argumentation à cette économie dont nous pouvons, retirer quelques contentements, qui est loin d’être mature ? Elle est empêtrée dans des luttes idéologiques égoïstes qui l’enserrent comme un carcan au travers de tous ses symboles de dominations. Et exhibe son pouvoir en usant outrageusement d’un langage libertaire de façade, soutenue par la rareté comme moteur de la désirabilité, produit de l’inné remanié par nos cultures paradigmatiques.

 

Je vais, commencer, par ce qui en est son symbole, l’or.

48 — Les symboles tels, l’or repose sur deux constantes réunies dans un schéma abstrait collectif, avec des valeurs contestables où elles sont relatives.

1/ Pour cela, nous devons fournir l’effort de regarder nos comportements à la lumière des symboles représentant nos motivations. L’affirmation de soi nous a conduits de tout temps à nous valoriser, de rechercher ce qui peut s’apparenter au dominant. Dans une très large mesure dans le but de séduire, d’exprimer sa sexualité humaine dans le cadre social de pratiques culturelles diverses pour procréer.

Aujourd’hui, c’est la monnaie qui nous permet de réaliser ces affirmations. L’envie qui nous pousse à dominer se matérialise aussi par l’attribution de valeurs subjectives à des matériaux, pourvu qu’ils soient rares. Les Hommes conviennent de leur rareté, tel l’or, ou organisent leur rareté, la production de monnaie.

 

1 Gérard Mermet. Francoscopie. Éditeur Larousse. 2001. PP. 427 à 433.

2/ L’or est par excellence le symbole convenu de valorisation. D’autres comme l’or sont aussi recherchés pour cette représentation, les pierres dites précieuses, et tous les autres matériaux auxquels nous accordons cette valeur symbolique pour les raisons qui sont les nôtres. Elles n’ont pour valeur réelle que, leurs propriétés physiques, et l’énergie que nous consacrons à leur production.

Par les émotions et les envies qu’elles suscitent, nous en oublions que ce ne sont que des métaux ou des pierres. Leurs valeurs relatives se situent dans la représentation symbolique que nous leur attribuons, afin de satisfaire notre désidérabilité.

Durant des siècles, avec l’or, les hommes se sont transmis un métal qui ne leur servait technologiquement à rien. En dehors de son origine cosmique, il représentait la puissance et la richesse divines. Il devient un moyen d’échange, vers 560 av.-J.C, contre toutes sortes de biens, et recouvert des édifices sacrés ou symbolisant le pouvoir et les autres. Quand ce n’était pas tout simplement le désir de sa possession pour affirmer sa puissance spirituelle, politique, individuelle. Aujourd’hui, nous connaissons sa fonction la plus importante, être un moyen d’échange convenant aux savoirs ambiants. Il quantifiait les échanges et les représentations sociales. Nous l’utilisons encore comme représentation suprême dans les Jeux olympiques, pour la fabrication de bijoux et dans l’industrie pour ces propriétés intrinsèques. Il n’est plus convertible, tout en restant est présent en bourse.

 

Il a marqué l’histoire humaine de telle que nous le retrouvons en partie, comme le symptôme d’une souffrance psychosomatique.

 

3/ Cette valeur symbolique repose sur deux constantes. La présence de la matière, un matériau aux propriétés physiques scientifiquement attestées, et l’écoulement du temps. Sans cette perception de la durée du temps, nous ne rechercherions pas des œuvres qui durent. La nature a toujours fourni des matériaux mécanistes pour satisfaire à la symbolique humaine de domination.

Ces deux constantes sont la caractéristique de l’évolution de notre activité cérébrale capable de conceptualiser toutes les émotions comportementales de la perception abstraite d’une réalité observable. Nous ignorons comment les hommes ont découvert les métaux. L’archéologie nous présente leurs utilisations à partir d’une activité minière au néolithique. S’en suivra une activité métallurgique nous conduisant jusqu’à l’industrialisation.

Cette aptitude à conceptualiser, issue des perceptions émotionnelles durables, déterminera une valeur à l’or, à partir d’une fonctionnalité symbolique et une utilisation pratique, à un matériau qui n’a que le seul mérite de ses propriétés mécaniques. Nous ignorons la motivation profonde de notre attachement, pouvant tenir aussi bien à sa rareté qu’à ses propriétés mécaniques de résilience et d’esthétiques. Les Hommes l’on conduit à en être d’un usage symbolique que nous lui connaissons, et qui perdure dans leurs esprits, une réserve de sécurité d’échange, irréductible, qu’il estime être perpétuellement désiré.

La durée du temps universel n’est qu’une valeur conventionnelle mesurable par des outils (horloge, montre, etc.), elle segmente la durée des souvenirs de nos actions. En restant dans la limite des variations que nous ne pouvons pas ressentir à notre échelle, qui sont mesurables tout en vivant les infinitésimales. 1 Elles ne sont pas tant, une mesure de durée de temps, que d’écoulement du temps que nous ressentons psychologiquement. Qui, subissant la pesanteur, s’écoule plus lentement à mesure que l’on se rapproche du centre de gravité terrestre ? L’écoulement du temps est reconnu pour les propriétés, qui sont les siennes à donner une indication, une durée de mouvement à notre existence.

Quand il servira de mesure d’une activité de travail, il aura une autre fonction que simplement donner l’heure, il fixera le déroulement d’une activité et sa valeur horaire sera convertie en monnaie.

Dans le cas de notre temps, il s’agit d’un événement cosmologique que nous avons formalisé par la mesure de durée. Ces mesures acquièrent une valeur dans l’organisation économique, et notre cerveau nous donne la capacité de les projeter dans un futur inexistant.

 

Dans la durée du temps, l’or s’est avéré conserver son éclat, il durait au-delà des siècles, et après avoir représenté l’éternité et l’embellissement, signe de richesse, il devint aussi le bien d’échange inaltérable.

 

4/ Ce qui relie ces deux constantes n’est que notre activité cérébrale humaine à conceptualiser à partir des observations que nous parachevons, par des définitions. La confiance que nous accordons aux schémas, qui définissent la valeur satisfaisant nos motivations, ne repose sur aucune théorie scientifique, exacte, ils sont subjectifs, ils sont la résultante de la relation constante de l’inconscient vers le conscient. Un conscient qui interprète, et décrypte son environnement géographique, adapte ses représentations en fonction d’un apprentissage inégalement développé, en fonction même de la richesse des territoires, sur lesquels les hommes se sont sédentarisés.

 

Ces schémas sont issus de notre imagination, de notre capacité à associer des informations, et ils correspondent à l’observation et aux pratiques de nos relations communautaires culturelles. Plus profondément, ils se rattachent à notre inné où l’un doit disposer d’une chose enviée pour séduire l’autre.

5/ Tout l’or que nous pourrions amasser ne donnera pas la richesse, sans un consensus collectif autour d’un comportement sociologique.

Si l’un de nous possédait tout l’or de la Terre, il mourrait pauvre. La communauté s’organiserait en dehors de lui, elle choisirait une autre référence, et en cela rien de scientifique. L’animal ne s’attache pas à l’abondance pour séduite, comme les humains.

Tandis que l’oxyde aurique protège l’or de l’altération, le fer mis au contact de l’eau donnera de manière constante de l’oxyde ferrique, que nous le souhaitions ou pas, et cela est scientifiquement démontrable (réfutable). Pour le temps, nous pouvons démontrer l’existence de son déroulement en durée, et la mesure que nous utilisons est conventionnelle.

 

Nous avons élaboré des concepts communs par accords collectifs, par us et coutumes, par conventions pour mesurer, ce qui est le produit de nos désirs, les biens et les services. L’apport de la science vient nous confirmer s’ils sont réels ou culturels. S’ils sont réfutables ou irréfutables, l’or est réfutable, la valeur de l’or est irréfutable.

 

6/ Les composantes de ces concepts se sont élaborées et ordonné au fil du temps de l’histoire des Hommes. Ils ont glissé dans les mesures de nos rapports commerciaux, desquels nous avons fini par retenir un certain nombre de constantes comportementales liées à nos désirs. Nous les avons codifiés par raisonnement mathématique, sans que, pour autant, l’usage des mathématiques ne leur confère aucune exactitude hormis celle d’exister. Servir de repère, tout en faisant la nécessaire distinction entre les mathématiques qui quantifient des réalités physiques, et celles qui quantifient les qualifications subjectives de la désidérabilité.

Les théories économiques qui en sont sorties ne mesurent que des valeurs relatives, que nous reconnaissons comme valeurs réelles, par nécessité d’ordre, de perspective et de prospective. Ces valeurs, que nous reconnaissons comme réelles, sont des valeurs méthodiques et adaptatives. Elles ne valent que pour autant que nous les reconnaissions comme telles, dans notre majorité, en fonction du siège de leur formation, inconscient, conscient, profond, et conscient.

 

Ses valeurs constitutives du fait social évolutif sont contestables, dans la mesure où elles fondent la valeur de la rareté et satisfont à un comportement instinctif.

 

7/ Heureusement qu’il en est, leur absence de fondement scientifique, que nous nous efforçons d’y trouver par nécessité d’ordre, ne les rend pas immuables, elles sont contestables. Dans le cas contraire, cela signifierait que nous ne pourrions pas en changer, pas progresser, pas nous réformer, ni évoluer.

Si l’Amérique est puissante, ce n’est pas qu’elle a un bout de papier qui s’appelle le dollar, autour duquel la communauté internationale s’est reconnue, comme monnaie de référence. C’est qu’elle domine économiquement par toute sa capacité productrice, d’où découle sa puissance militaire au travers des valeurs que nous admettons conventionnellement. Avant 1914, c’était l’Europe qui dominait économiquement, avant la France et avant, et avant, et avant, etc.

 

8/ C’est de ces valeurs relatives que dépendent nos existences.

Ces valeurs sont adaptatives, en ce qu’elles résultent, à la fois, de la raison sensible, et d’une connaissance plus approfondie des mécanismes intelligibles de notre raison rapportée à ce, que nous connaissons de NOUS. Cette même raison nous a permis de connaître les lois de l’univers, que celles qui sont fausses quand elles décrivent une valeur. Un mètre n’est pas un mètre, il ne vaut que par son moyen de nous permettre de mesurer toutes choses pour nos estimations subjectives et nos conceptualisations. Les mesures sont un langage universel réfutable, et personne ne les réfute, par d’autres qui ne seraient pas plus justes.

Ces valeurs, que nous identifions par sensation émotionnelle et définissons et désignons par la raison, restent adaptatives, si nous retenons la thèse que notre existence est déterminée ou créée, nous ne disposons pas pleinement du libre arbitre.

Nous restons liés à l’échelle des jugements de la capacité d’apprécier toutes les probabilités de valeurs possibles, qui excluraient l’incertitude, l’indéterminé. Elle devrait inclure nécessairement celles du passé connu, et celles du passé que nous ignorons que nous ne pouvons prendre en compte et rend nos jugements toujours relatifs. Cela devrait nous rendre tolérants dans l’écoute des autres et des affirmations de soi.

Chaque jugement de valeur est le produit d’une émotion, et nous ne disposons d’aucun outil pour en mesurer la valeur réelle, sauf d’en observer ses effets que nous répertorions. À partir d’eux, nous établirons des échelles de valeurs désignées, par un vocabulaire restreint, et nous quantifierons le nombre de personnes se référant à cette échelle de valeurs pour la normaliser. Nous pouvons tout de même mesurer l’intensité de certaines émotions par notre rythme cardiaque, même, si c’est restrictif. L’amour s’est toujours identifié au cœur, bien, que celui-ci n’y soit pour rien, se bornant à apporter du sang à l’ensemble des organes ayant réagi à une émotion amoureuse. Ils ne pourraient pas servir de graduation de valeurs à toutes les nuances dont nos émotions sont porteuses, pour pouvoir sérier de 0 à l’infini celles de six milliards de personnes. Par souci d’organisation, nous déterminons des normes par l’usage du vocabulaire et des mathématiques, et ces déterminants restent aléatoires, ils peuvent se déplacer sur une échelle de 0 à l’infini, ils en sont relatifs.

 

En dehors de l’énergie humaine, rien ne sert d’espérer trouver une valeur marchande définie par une loi invariable qui soit une réalité physique. Elle ne nous dispensera pas de la responsabilité d’acteur afin d’apprécier nos agissements sociaux aléatoires, issue de l’événement culturel généré par notre activité cérébrale. Mais nous aurons une valeur irréductible internationale.

L’ignorance de toutes les probabilités de valeurs est notre chance d’en changer puisque nous ignorons qu’elles sont les justes valeurs. Nous pouvons alors décider d’en définir d’autres, autant qu’il nous plaise dans le cadre du consensus communautaire, ou majoritaire, ou définir une valeur irréfutable en établissant la valeur marchande de toutes choses par son énergie de consommation humaine.

Nous pouvons choisir dans les probabilités connues, ou bien définir celles qui sont encore indéterminées, et que notre raison acculturée peut assembler. Nous devons pour cela emmagasiner plus de connaissances, et plus de savoir, ce que nous appelons la créativité. L’homme peut combiner autant d’échelles de valeurs qu’il le veut, pour exprimer de mêmes motivations ou de nouvelles, pour assurer sa diversité holistique, comme source d’échange créatif.

De prendre conscience que nos valeurs sont relatives est indispensable, si nous devons nous en recommander, et elles restent adaptatives et nous pouvons en changer, quand la nécessité se présente. Comme c’est tout aussi important d’être clairvoyant pour comprendre qu’espérer atteindre, pour chacun des êtres humains, la richesse absolue est illusoire. Elle est si recherchée dans sa définition actuelle, que nous ne comprenons pas, qu’elle n’est que la réponse du paresseux primitif, inscrit dans la mémoire de nos gènes qui a mué.

Elle n’existe que comme espérance d’un désir qui ne peut pas être atteint par tous, du moins à court terme sous la forme la plus répandue. Une forme qui se traduit, le plus souvent dans notre esprit, par avoir de l’argent et jouir seulement de la vie. Ou tout simplement, pour ceux qui, autour de l’argent, se sont établi le pouvoir de le conserver, jusqu’à ce qu’il leur échappe un jour. Comme il a échappé à d’autres avant eux. En cela, nous devons avoir une réflexion philosophique ou existentialiste, de savoir pourquoi nous avons concouru au pouvoir. Posons simplement cette question qui recevra, une réponse hypocrite de la part de ceux qui gouvernent et qui tolèrent la misère et la pauvreté, sur tout s’ils sont les puissants qui disposent des moyens de la résorber.

 

Nous devons être conscients que par espérance d’un désir, que nous avons structuré inaccessibles pour tous en sa forme actuelle, nous maintenons des valeurs relatives, qui nous accablent ou nous tuent.

 

47 — La monnaie est une valeur fictive dont nous

mesurons l’usage avec l’État comme statisticien, et les libéraux comme joueur de pipeau qui incitent à s’interroger.

1/ Le phénomène le plus important est l’organisation sociale qui s’est constituée autour de la monnaie depuis des siècles. Si sa circulation a facilité le développement économique, sa rareté est en même temps, un frein au développement.

La monnaie n’en demeure pas moins une valeur relative fictive et réglementée, qui n’a pas de valeur, en dehors de la confiance que nous lui accordons.

Imaginons-nous dans le désert, et devoir choisir entre un verre d’eau ou un compte bancaire opulent ? Nul doute que c’est notre raison qui l’emporterait sur notre envie de posséder un compte opulent, et nous choisirions le verre d’eau. C’est bien notre existence, qui est fondamentale, et non une ligne d’écriture sur un compte, qui, sans lui dénier son utilité, n’est pas une, fin en soi ?

Si dans la même situation un tiers nous proposait le verre d’eau pour le prix de notre capital, nous l’achèterions. Si un autre tiers nous offrait ce verre d’eau, nous le prendrions.

Les deux cas donnent un résultat identique pour l’assoiffer. Dans le premier cas, la valeur de notre compte, à un cours imaginaire, d’un million de litres d’eau, n’en vaut plus que celui d’un verre. Dans le deuxième cas, nous sommes bénéficiaires de tout. Dans le premier cas, nous sommes sauvés, et ruinés, dans l’autre, sauvé et propriétaire d’un capital qui ne représente rien, faute de ne pas avoir été désiré.

L’exemple est réducteur et exclusif des autres types de situations possibles. Il indique ceci : que l’éducation sociale pour l’un, et l’autre n’engendrent pas la même échelle de valeurs pour l’ensemble des éléments qui composent la situation ! D’autres appellent cela « la loi du marché », et ramènent nos relations sociales à un seul échange commercial dépourvu de l’humanisme que notre espèce a su définir et qu’elle a, tant de mal à réaliser.

 

Il rétablit un long processus d’organisation substantive, 2 que l’économie capitaliste ramène à la plus stricte expression d’égocentrisme, comme la justification d’une impossibilité à concevoir d’autres types d’interaction économique.

 

2/ Il n’en est rien, si nous le voulons et le comprenons en nous instruisant tout au long de notre vie. En créant nos outils de mesures économiques, nous gérons au mieux nos relations socio-économiques, et nous pouvons savoir si nous allons vers un excès ou un autre. Comme ce ne sont que des instruments de mesure, ils peuvent être modifiés.

Cette décision appartient aux Hommes, et non à quelques Hommes, ni les uns ni les autres ne sont une garantie quelconque sans un débat de citoyens avertis. Mais la connaissance approfondie, des théories économiques et monétaires, n’est connue que de spécialistes et ceci limite la capacité de compréhension des autres. Ils ne choisissent qu’en fonction, des théories apologétiques exprimées sans en connaître, souvent les bases les plus simples, qui reposent sur leur bon sens commun et leurs intérêts égoïstes, dont chacun peut avoir une appréciation à son propos.

  Ce bon sens commun ne suffit pas toujours dans ce domaine. C’est ainsi que nous avons des citoyens qui votent pour des gouvernements néolibéraux, voire ultralibéraux, et demandent à l’État d’intervenir en toutes choses, de mener des politiques keynésiennes.

Une décision de modifier ces instruments de mesure économique est éminemment politique. À travers, elles, les Hommes peuvent choisir leur destin et, peu importe à qui, ils en confient la gestion, ce qui est un autre débat. Il suffit que les décisions ne leur échappent pas, et s’opèrent en connaissance de cause. Cela exige d’y consacrer du temps que nous ne dégageons pas. Il n’est pas surprenant d’entendre autour de la monnaie et de ses théories se développer des débats pseudo-scientistes, de valeurs relatives et fictives. Elles sont la projection de nos fondamentaux besoins de se nourrir, s’abriter, s’accoupler. Ces fondamentaux servent de justifications à l’approche pseudo-scientiste et pourvoyeur de désirs non moins clairement exprimés, dominer. Ce n’est que l’égocentrisme de l’image du Père, imparfaite, à tempérer.

 

Nous confions de plus en plus ce rôle à la loi du marché, qui régénère les impulsions, que l’image du Père a mis des siècles à contenir par des contes divins. Ils nous laissent comme de naïfs béats devants la modification d’un certain nombre de valeurs socialisantes.

 

3/ Dans le débat économique, le rôle de l’État citoyen est toujours présent, et il ne peut pas en être autrement. Pour ceux qui considèrent que l’État ne doit pas intervenir dans l’économie, c’est nier le droit de la communauté citoyenne d’intervenir. Particulièrement dans des secteurs, qui déterminent son existence, et en fixent son orientation, nous ne vivons plus une royauté. Au-delà, c’est dénier la relation qui existe, entre l’usage de biens et de services, et les modifications qu’ils entraînent dans la société. Par l’entremise des pouvoirs politiques, la communauté exerce des pressions ou des orientations. La priver de cela ce serait soustraire à la communauté citoyenne son pouvoir pour le concéder à quelques particuliers, quel que soit le mérite de ces derniers. Ce serait disposer de la communauté sans avoir à se préoccuper de l’existence de ses membres.

L’État citoyen joue aussi un rôle important et obscur de celui de recueillir les informations socio-économiques.

 

Pour jouer ce rôle, l’État dispose d’institutions de collectes de toutes les informations, comme l’INSEE, ou celles produites par la BANQUE de France pour les plus connues. Sans ces organismes et d’autres, le monde socio-économique serait aveugle et plus d’un employeur s’y rapporte.

1 «Cette prédiction fut mise à l’épreuve en 1962 ….» «On trouva que l’horloge du pied d’une tour qui était plus proche de la terre que celle au sommet, marchait plus lentement, en accord avec la Relativité Générale » Hawkins. Une brève histoire du temps. Éditeur Flammarion. 1989. P. 53.

2 Dans l’espèce humaine, les besoins ne sont satisfaits que grâce à une coopération entre individu. Il n’existe pas d’individu isolé, d’homme sauvage. L’économie est l’organisation commune qui permet la satisfaction des besoins. Dans les débats entre anthropologues, cette conception de l’économie est généralement désignée comme « subsistantiviste » (histoire des mœurs II vol 1, p 441). Note de l’auteur. Sur cette base l’on peut donc concevoir que l’économie dites libérale qui se symbolise par la loi du marché, n’est que l’aboutissement momentané d’un long processus d’une organisation «subtantiviste » qui veut s’ériger en vérité absolue des relations de l’homme et de l’économie qu’il a ordonnée, et sa justification par l’égocentrisme comme socle incontournable produit de l’inné, n’est qu’un choix culturel délibéré.

4/ Les partisans de la suppression du rôle de l’État dans le domaine d’économie ne manquent pas. C’est considérer que les citoyens n’ont pas à organiser leurs relations socio-économiques et laisser jouer le rapport de force individuel, qui ne peut pas exister en l’état. Nous trouvons donc en complément les forces de l’ordre public du rôle régalien de l’état, financé par les salariés seulement. Ceux-ci financent donc des forces de l’ordre qui veillent à les maintenir dans leur condition de servitude salariale à laquelle ils n’ont pas participé aux choix. Les Hommes sont entrés en conflit pour se répartir la rareté sur la base de leurs comportements instinctifs du privilège de la loi du plus fort. Elle fonde l’organisation économique que nous retrouvons sous tous les régimes politiques en deux classes sociales. C’est l’aboutissement du « laisser faire et le laisser passer » ou la loi du marché, sous-entendu, les règles se fixeront d’elles-mêmes au faire à mesure. Nous pouvons vérifier cela tous les jours en remettant en cause cette croyance du laisser-faire et du laissez-passer, et que cela puisse conduire à autre chose qu’un paradigme du dominant/dominé. Il en est autrement du mythe de l’anarchie ni dieu ni maître. Un mythe inaccessible aujourd’hui exigerait que des pans de la matrice culturelle soient héréditaires pour ne pas avoir à réapprendre continûment à la naissance et obtenir une conscience pour nous diriger sans dieu ni maître. Peut-être dans 800 000 ans. La loi du marché est une croyance qui ne dit pas que c’est le conflit où le plus fort l’emporte toujours. Les partisans de ce discours mettent l’accent sur l’importance de notre société de droit, qui si elle remplace Dieu ne remplace pas le maître, qu’il soit physique ou moral. C’est une société dans laquelle nous pouvons observer, lors des élections, que dans tous les pays, ceux qui appartiennent à la classe des asservies votent pour leurs maîtres. La raison n’est pas à rechercher dans un comportement humain que par l’observation des comportements animaliers, dont nous sommes toujours les dépositaires à chaque naissance. Chaque naissance nous l’inscrivons dans la matrice culturelle avec laquelle nous avons établi des paradigmes de la loi du plus fort que nous perpétuons. Chacun doit respecter la législation, dit-on pour préserver la liberté de chacun, sous peine de sombrer dans l’anarchie (au sens de : sans aucun ordre). Tiens l’anarchie !

  La loi du marché serait en l’absence de règles, l’anarchie ?

Non !

C’est entendre la loi de ceux, qui sauront s’organiser et établir un ordre, pour être les plus forts. C’est ainsi que nous devons l’entendre, et observer que cela se passe de cette manière.

La loi du marché signifierait l’absence de lois positives, pas l’absence d’un ordre, c’est l’ordre du plus puissant qui s’impose, voire l’ordre de ceux qui commercent, celle du dominant. Je ne songe pas du reproducteur alpha, capable d’assurer la survie du groupe, celui que nous ne perpétuons plus sous l’application primitive de la sélection naturelle, bien, que cette régulation s’effectue recomposée sous un paradigme. C’est celui du dominant phagocytaire, le dominant bêta, issu du dominant systémique alpha paradigmatique, qui nourrit le groupe pour mieux le dévorer. C’est cette loi du marché là, qui nous est souvent présentée comme répondant à une loi organique immuable, naturelle et moderne, une fatalité à accepter. Il n’en est rien, le Code du commerce en témoigne. Tout n’est qu’un axiome pour signifier que les propriétaires de capitaux ne doivent pas être contrôlés dans leurs investissements par des intérêts sociaux humains. Cette forme d’organisation commerciale, ne répondant à aucun critère scientifique réfutable, serait un retour passéiste vers ce qui s’est pratiqué durant des siècles. S’y sont succédé les seigneuries, devenues noblesses, pour devenir entrepreneurs, jusqu’au moment où se développe le socialisme en France, sans reprendre son histoire depuis l’Antiquité. Nous le trouvons mentionné dans la cité de Mari vers 2 700 av.-J.C sous un autre paradigme de la prise en charge du bonheur des Hommes. C’est le dieu Shmash (soleil), dieu des dieux et des hommes venus pour les juger, il reçoit les plaintes, juge les conjurations et donne le bonheur aux hommes à ceux qui croient en lui. Cet axiome est fonction des valeurs relatives culturelles, de nos relations sociales d’origine biologique et psychique, qui interfèrent dans nos relations interpersonnelles culturalistes, soumises à des règles. L’esprit humaniste, l’esprit qui se charge de trouver l’apaisement chez les humains n’est pas contemporain. Confier ce désir à la création (les dieux) signifiait que chaque humain en était porteur et qu’il devait trouver les voies qui y conduisent. Les développer fut une autre histoire qui a commencé avec le socialisme.

Cela n’empêche pas la réalité des pouvoirs économiques. Ces pouvoirs se construisent par le truchement des prises de participation, de toutes les sortes de fusions ou de concentrations de capitaux, qui ne sont que la mise en commun catégorielle ou corporatiste de leur capacité productrice ou productive.

J’ai dit la mise en commun ? J’ai dû me tromper de terme. Leurs propriétaires se réunissent collectivement dans des organisations internationales pour s’ordonner. Je trouve savoureux que des néolibéraux (capitalistes) se réunissent collectivement autour d’une idée commune, d’une communauté d’intérêts. Cette communauté d’intérêts, qu’ils dénient, à d’autres d’exercer, en la considérant comme la défense d’intérêts corporatistes ou de classe, tels les syndicats.

Nous pouvons tenir les discours que nous voulons, ou plaisanter comme je le fais, cela ne fera pas disparaître la communauté d’existence qui est la nôtre. Quelles que soient les règles inégalitaires que nous instaurerons, fût-ce en se regardant le nombril, nous ne pouvons y échapper.

Voilà pourquoi j’ai insisté sur le deuxième principe de la thermodynamique, duquel l’on a compris que l’on tend toujours vers le désordre structurel. Nous ne devons pas être surpris que tous les ordres que nous élaborerons au nom du libéralisme ou autre soient condamnés à se transformer. Vivre dans un ordre établi le modifie irrémédiablement, et nous usons de violence pour le maintenir, contre les exclus, que contre ceux qui le contestent. Voilà pour quelle raison une ménagère est toujours en train de ranger chez elle. Notre structure culturelle appartient à l’ordre universel, et que cet ordre universel tend toujours vers le désordre.

Il devrait nous apparaître clairement que quand des Hommes politiques réclament au nom de leur doctrine ce qui leur convient, et qu’ils doivent légiférer sans cesse pour la maintenir, c’est là que nous devrions nous interroger. Cela signifie au minimum que notre « ordre culturel » repose sur une éducation, des critères ou des références désuètes. Nous nous retrouvons alors face à un paradoxe difficile à vivre, maintenir des critères de cohésions tout en les modifiant pour suivre l’évolution qu’elles entraînent. Devoir différencier celles qui constituent un authentique pas civilisationnel de celles qui sont l’application du dominant égocentrique. Nous avons là la cause de toutes nos difficultés. Ceci est d’autant plus curieux, qu’en ayant les capacités d’adaptations nous ne soyons pas réceptifs aux évolutions prévisionnelles, que nous facilite la pensée associative, avant qu’elles nous touchent personnellement. Si nous ne pouvons pas débrouiller le « chaos » universel, nous pouvons comprendre que nos organisations communautaires, que nous voulons ordonner, tendront au désordre pour se réorganiser, et ceci rend toutes nos constructions sociétales closes éphémères, transitoires. Sa compréhension nécessite en permanente de se réformer, réformer aussi nos idéaux, et élargir nos horizons intellectuels. Le besoin d’assurance, de vérité, les angoisses sont autant de facteurs qui nous éloignent de la gestion de l’incertitude. Ceci est un exercice périlleux qui exige d’apprendre et d’apprendre encore, d’apprendre et de désapprendre pour vivre l’évolution que nous engendrons.

Nous devons nous séparer de la notion de « liberté absolue » comme nous nous sommes séparés du temps absolu, et lui accorder son sens essentiel, refuser en son nom ce à quoi nous ne voulons pas nous soumettre. Car nous vivons dans un monde où nous pouvons tout emprisonner, même la pensée, et regarder notre monde comme il est, sous condition, sous référence de notre réflexion. Plus celle-ci disposera d’informations, plus son cerveau contiendra des savoirs, plus l’Homme s’éloignera de ses comportements instinctifs.

Si le libéralisme a eu le privilège de sortir les hommes du statut de « sujet de sa Majesté » et d’avoir de multiples facettes, il s’identifie de plus en plus à un excès de l’individualisme égoïste distordu. C’est égoïsme de nature des Hommes, attirés par la douce musique d’un libéralisme salvateur, égocentrique qui promeut l’enrichissement. Il ouvre la porte au totalitarisme économique (la loi du marché financier), comme son antonyme, le collectivisme soviétique a ouvert celle du despotisme d’État, par la pensée unique.

Ni l’un ni l’autre ne sont venus à bout de l’exclusion, ce sont des systèmes exclusifs et ils préconisent la forme sur le fond qu’est la personne humaine interdépendante sur tous les points. L’une a préconisé la rareté économique, l’autre de la pensée unique, sauf, que le pseudo-néolibéralisme 1 d’aujourd’hui s’est doté des deux.

Le libéralisme veut être le juge du monde au nom de l’humanité, sauf que cette humanité n’est que la sienne. C’est l’humanité du droit qu’il s’est défini et qui trouve ses limites dans la puissance des États qu’il juge ou dans ses propres paradoxes. Tel avoir caractérisé le crime de guerre, comme si en elle-même la guerre n’était pas un crime contre l’humanité. Ce choix nous conduit à l’indécence d’estimer que nous pouvons tuer, pourvu que ce soit proprement, suivant les règles définies par les puissants. Pourvu que nous puissions continuer au nom du capitalisme l’exploitation de l’Homme par l’Homme, sous réserve qu’il nous offre le confort.

C’est ainsi qu’ayant défini un tribunal international pour crime contre l’humanité, il s’y verra un jour assigné lui-même, pour pollution, non-assistance à peuple en danger, assassinat économique. Bref, de quoi changer le nom de la Terre pour l’appeler prison. L’idée d’une justice suprême, comme l’étaient les dieux, est une illusion. Nous ne pouvons pas reconnaître la guerre comme une étape, à franchir vers l’hominisation. Juger ses barbaries individuelles ou collectives inhumaines, sans soutenir que l’est tout autant la production de toutes les armes qui servent à tuer. Prononcer au nom de ces cimes des condamnations, légiférer des interdits et nous livrer aux mêmes comportements, par des méthodes plus douces, qualifiées d’humaines. Comme, si tuer était humain !

Nous savons que l’idée de la mort est moins effrayante que la durée de la souffrance ou des humiliations qui y aboutissent. Nos émotions nous feront ressentir les conditions qui y conduisent insupportables. Nous entendons l’Homme torturé crier, sous une bombe il est un anonyme disparu en morceau. Cela nous pousse à condamner les moyens plutôt que les schémas culturels qui y prédisposent. Dans le cadre de l’hominisation, devrions-nous dire que la production d’armes capables d’exterminations de l’espèce est une étape vers cette hominisation ? Que ne pas y renoncer en ne pouvant pas nous passer des profits, que leurs productions génèrent, dans la période de paix entre les détenteurs de ces armes, quels que soient ceux qui y contribuent ? Surtout, ne pensez pas que c’est pour nous protéger d’éventuels agresseurs. Ceux que nous identifions comme tels aujourd’hui, c’est l’Occident qui leur a fourni ces armes, ou donné les moyens techniques, pour se protéger eux aussi contre d’éventuels agresseurs, qui ne sont autres que nous, par pays interposé. C’est un pas que nous ne franchirons pas, nos relations économiques imposent de préserver nos richesses, nos intérêts égoïstes de la convoitise des autres. Dans le même temps, nous nous donnons les moyens d’une puissance militaire supérieure aux armes que nous vendons. Et nous autoriser à aller préserver nos intérêts chez les autres. Nous nous situons en permanence, dans une dichotomie du raisonnement qui nous a conduits à organiser, par des accords, l’art de s’entre-tuer, pour réglementer un événement sociétal que nous jugeons irréversible. Ce qui nous entraîne jusqu’à considérer, que tous les opposants qui n’ont pas les moyens de faire la guerre comme les puissants l’on établit entre eux deviennent des criminels terroristes. Les puissants savent qu’en organisant la confrontation sur leur définition de la guerre, leur puissance ne peut être vaincue. Un ordre qui se voulait régulateur a fini par régénérer la guerre totale qui touche les civils et que nous appelons le terrorisme, qualifié aussi d’arme des pauvres. C’est moins par une émotion compréhensible des conséquences que de justifier de l’horreur des actes, pour maintenir cette définition dans l’illégalité de son recours, qui n’a rien à envier à ceux de la guerre. Notre histoire regorge de terrorismes qui sont devenus une révolution pour finir en armée régulière ? Le respect de la vie est une étape vers l’hominisation, il ne peut pas pâtir de discussions, même quand des atrocités nous émeuvent, au point de désirer la mort pour ceux qui les commettent. Elles sont révélatrices d’une inadéquation, ou d’une angoisse névrotique géologique plus profonde. Celle d’un humain qui a quitté le sein nourricier, de la cueillette, pour devoir assurer son existence en travaillant, et qui en est encore au stade infantile des désirs égoïstes conflictuels. Par impulsivité, nous demeurons aptes à la donner la mort à tous les instants pour des raisons les plus insignifiantes. La panoplie des dieux en témoigne. Oser faire ce pas vers l’hominisation en déclarant la guerre comme crime contre l’humanité est aujourd’hui impensable tant les intérêts politiques, idéologiques, religieux, économiques y sont étroitement liés. Pour que cette voie se jalonne, l’éducation devra l’ancrer dans le conscient profond de chaque être qui naît. Nous ne pouvons plus conserver ces vestiges archaïques de l’ignorance culturelle, nous entre-tuer, et nous dire humains. Le plus difficile est de convaincre les Hommes que cette aptitude n’est pas une normalité, qu’elle est le produit d’une réaction émotionnelle violente pour supprimer l’obstacle source de souffrance. C’est d’autant plus difficile que ceux mêmes, à qui nous expliquerions ce point de vue, seraient prêts à nous tuer comme obstacle hérétique à leur pensée. Un État relèvera-t-il ce défi historique de l’hominidé contre l’homo sapiens, un jour ou autre, dans 10 ans ou mille ans, si on peut le penser, c’est qu’il reste une possibilité.

Quand nous parlons de liberté, d’évolution ou de réforme de la société, ne pas se tromper est indispensable. Quand les libéraux parlent le plus souvent de réformes, ce n’est pas pour réformer l’organisation libérale. Ce n’est pas pour que son organisation économique soit moins génératrice de conflits, d’exclus, de violences, de barbaries, et des lois, qui s’en suivent pour les réguler. C’est dans l’idée de supprimer les obstacles, hostiles à la pérennisation d’un système du passé qui leur procurait richesse et domination. Ils espèrent qu’en le reproduisant dans sa dynamique recomposée, cela leur garantirait les avantages procurés dans le passé.

D’une certaine manière, ils se comportent comme les Romains assurés de la garantie de leurs dieux, saufs, qu’en cinquante ans, nous nous sommes dotés aussi des moyens de détruire la vie sur la planète.

Nous devons discerner ceux qui nous proposent une réformation pour s’inscrire dans le mouvement d’évolution universel, de ceux qui nous proposent une réformation pour maintenir dans le futur un système libéral capitalistique du passé qui les sert. Nous vivons dans une société dite, postindustrielle, dont le passé ne s’écartait pas de leur rituel cultuel, afin d’avoir leur futur garanti par eux. 94 Nous savons ce qui en reste au-delà de plus de mille ans, leurs dieux n’ont pu arrêter l’évolution, le mouvement, la marche en avant de l’univers dans lequel nous sommes inscrits. Nous, nous avons cinq cents ans de libéralisme économique, et

le profit se réalise plus, autour des besoins primaires qu’il a fait naître et par la rentabilité du retour d’investissement que cela a nécessité.

Faute de jouer avec cela, le système libéral ou la civilisation libérale mourra, comme est morte la civilisation romaine pour ne pas vouloir accepter que l’existence soit un mouvement. Comprendre que nous ne puissions pas reproduire dans le futur le passé qui nous rassure. Sauf que cela demande des générations, si ce n’est des siècles, l’écoulement du temps de l’évolution n’a rien de comparable à celle des Hommes. N’ayant pas cette patience par désir de l’immédiateté consumériste. Notre tolérance se rétrécit sous la volonté du gain rapide qui génère une incertitude économique, en raccourcit le champ de vision de certains de ses acteurs, et génère une inquiétude légitime. Elle conduit à se replier sur leur égoïsme compréhensible, le plus souvent guidé par leur ignorance, de la complexité du monde, qu’apportent les sciences.

L’homme pour donner le meilleur de lui-même a besoin d’être assuré pour conquérir l’incertitude. Il ne s’agit pas de trouver une compagnie d’assurance que de disposer des connaissances pour affronter l’inconnu et pouvoir poursuivre dans cette voie vivant, si l’on se trompe. Il doit en permanence se réformer pour suivre le mouvement du présent devant le passé qui meurt et que seul son souvenir reste éducatif. Il doit pouvoir espérer y trouver une meilleure existence de manière que le passé serve à construire les représentations des futurs possibles sans que la peur de l’incertitude oblige à se recroqueviller sur ce passé.

Nous ne pouvons pas faire l’économie de la nécessité de nous interroger : à savoir si notre organisation libérale permet aux hommes d’être assurés.

 

Nous devons nous méfier des joueurs de pipeaux dont chacun connaît l’histoire.

50— L’appât du gain reste-t-il l’adversaire de la démocratie ?

1/ Certainement s’il conduit à réduire le rôle de la société civile et celui de l’État. Je ne vois pas comment, nous assurerions le coût de coexistence sociale en réduisant les salaires des citoyens qui la financent. Dans notre organisation économique en suivant la circulation monétaire, seuls les salariés supportent son coût. En les considérant dans le même temps, leur pouvoir d’achat comme une charge comptable à supprimer, nous pourrions faire face à ce paradoxe sans conflits. Je ne vois pas comment nous assurerions sans moyens le fonctionnement d’une société civile et les services publics, sans devenir les vassaux de Seigneurs en tout genre.

Les citoyens sans revenus suffisants pour remplir ces fonctions civiles et civiques renonceront à « la capacité d’agir », ou à la liberté d’agir, le socle de toutes les existences.

Si j’ai présenté « la loi du marché », comme signifiant, absence de lois établies, j’ai indiqué que ses partisans s’organisaient, pour en définir, dans les relations mondiales. Dans les échanges extérieurs, les nations passent des accords de commerce qui se sont structurés internationalement au fil de leur histoire.

Nous ne vivons pas dans une économie déstructurée, c’est l’inverse et, le discours sur la « loi du marché » signifie aussi, « laisser nous faire, dans la structure autour de laquelle nous voulons organiser le marché pour nous enrichir ». Cette structure est conditionnée par la concurrence des coûts de production et des taux de rentabilités financières, dont seuls les salariés et quelques indépendants assument entièrement les financements.

Je crois que nous oublions toujours que la matrice culturelle n’est pas une espèce démocratique, sur ce que nous connaissons de son histoire. Elle développe des paradigmes instinctifs qu’elle ne reconnaît pas. L’exigence de vivre en commun n’emporte pas la démocratie de fait, même dans une démocratie.

Ses organisations paradigmatiques ont peu de chance de l’être, qu’elles portent le nom de démocratie et que persiste une confusion entre la liberté d’entreprendre, et celle d’exploiter son semblable. L’entreprise n’est pas une organisation démocratique. L’une n’occasionnant pas obligatoirement l’autre, le tout dépend des règles que nous instituons. La démocratie emporte de fait que les citoyens aient une connaissance avertie du fonctionnement de l’ensemble de ses relations socio-économiques.

Dans nos sociétés la plupart du temps, ils n’en ont qu’une connaissance caricaturale qui se rapproche plus du slogan publicitaire, en l’absence d’une éducation générale pour tous. De manière que pourvu que le slogan vendu soit beau, peu importe, l’intérieur, seul conte, l’étiquette. De telle manière que tous nos républicains, fiers de leur slogan, n’oublient qu’une chose, c’est que la République s’est engagée à enseigner l’éducation émancipatrice.

Nous n’oublions pas de dire aussi que le mot « liberté » sous-entend l’existence de choix. Dans la recherche du profit par l’économie, seul demeure le modèle occidental. En économie, nous pratiquons l’unicité, par l’existence d’une seule source de formation de la richesse, par la production de biens et de services produits par les salariés, et certains employeurs et artisans. Son détenteur en fera normalement un usage égoïste sans limites, il cumulera la richesse sans pouvoir établir le seuil où son égoïsme devient de l’égocentrisme. Seuls existent des lois antitrust ou monopoles. Les postulants à cette richesse se réfèrent souvent aux services de l’État citoyen comme régulateur ou au contrat pour se la répartir. La rédaction de ce contrat ne vaut que s’il est en mesure d’opposer au pouvoir financier un pouvoir de classe, parfois tout aussi égoïste. Le contrat de gré à gré dans le domaine des relations salariales n’est qu’une duperie. Il ne peut pas rivaliser à lui tout seul pour être un contrepoids au pouvoir financier. Le contrat collectif est le plus capable de prendre en compte des intérêts communs ou corporatistes, et de fixer des seuils à partir desquels le contrat, de gré à gré, acquiert une réelle valeur.

Par conséquent, le choix des conditions qui vont réguler les intérêts égoïstes de l’entreprise et des citoyens, et qui les éditent, revêts toute son importance pour se répartir ou créer la richesse. Elle donne à la société civile et à l’État citoyen « la liberté d’agir ». Sans cette régulation, son insuffisance ou sa disparition serait un danger pour la démocratie. Cette insuffisance pousse les citoyens à la tendance actuelle à réclamer la suppression des impôts ou des prélèvements en direction de l’État, en croyant disposer de plus de pouvoir d’achat. Ils lui réclament en même temps des services, des aides, et des solutions aux phénomènes d’exclusions, cela en lui ayant restreint sa capacité d’action, budgétaire. Cela réduit le rôle régulateur et solidaire qu’ont à jouer les citoyens par l’état, et ils se dirigent vers l’égologisme. Au bout duquel seuls les salariés sont perdants s’ils choisissent, des services marchands à but lucratif, public ou privé, par rapport aux services non lucratifs, mutualisant.

 

D’une certaine façon, nous organisons l’impuissance de l’État et nous nous plaignons d’elle, sauf pour les tenants d’un néolibéralisme pour lequel ce choix est conscient.

1 Note de l’auteur. Je dis pseudo néolibéralisme, car malgré l’idéologie affichée d’une volonté de pratiquer le néolibéralisme les États ont des politiques interventionnistes, ou des déficits qui sont moins la caractéristique d’une économie Keynésienne qu’une réponse à l’électoralisme.

51 — La loi invisible du marché existe-t-elle ?

1/ Le principe essentiel du libéralisme repose sur un comportement rationnel des individus dans un « ordre de nature », qui exclurait la capacité altruiste de l’homme qu’il a reçu par partie en héritage culturel. L’activité associative dément cela, lorsqu’elle tend à s’entraider, et qu’elle est générée par un comportement collectif d’intérêts « identificatoire ». Il est issu d’un développement culturel, comme paradigme du développement altruiste qui concerne la cellule familiale. Nous retrouvons cet altruisme généralement dans les comportements identifiés, par le patriotisme des citoyens de l’État-nation, qui s’apparente au suicide altruiste.

Cela indique aussi qu’à l’idée qui s’est répandue, « c’est la Loi du marché qui doit fixer les règles », comme, si une main invisible définissait cette loi. Cette loi, ce n’est que NOUS. NOUS, la collectivité humaine dans la contestation de la domination du Père, oppressif plutôt que guide, totalitaire plutôt que démocrate éclairé ? Reste à identifier ce père, qui pour ma part n’est que le dominant systémique bêta, c’est-à-dire nos contes, nos mythes, nos dogmes modernes, ce que nous reprochions aux religions d’être. Or, lorsque des écrits sélectionnés qu’ils nous ont laissés, nous en faisons une étude sérieuse, nous y trouvons l’appel à la solidarité humaine à laquelle, elles exhortent les Hommes, bien entendu dans le cadre de la connaissance du monde qui était le leur.

Comme je l’ai déjà souligné, l’eau restera de l’eau, l’Homme, un Homme, et « la loi du marché » l’usage que nous en ferons.

Toutes nos valeurs respectives évolueront, aussi, suivant l’usage que nous en ferons, elles sont des valeurs relatives assujetties à la vision de nos désirs, et des comportements sociaux qui en découlent.

Si bien que l’eau, d’un bien libre, est devenue un bien rare.

Pour lire notre coexistence, nous qualifions nos comportements, altruisme, égoïsme, individualisme ou collectivisme, et nous en faisons des entités qui les conditionnent. Nous allons utiliser ces entités pour nous déculpabiliser d’eux.

Pour évaluer les avantages de notre activité coexistante conduisant à la richesse ou à la pauvreté. Nous établissons des normes méritocratiques et nous finissons par admettre que si quelqu’un est pauvre, ce n’est pas de notre faute. C’est qu’il n’a pas correspondu aux normes établies. Cela, tout aussi naturellement que nous avons accepté que l’eau devienne un bien rare. Hier, des points d’eau potable libres se trouvaient dans toutes les villes et aujourd’hui chacun doit la payer ou la mendier s’il n’a pas de revenu. Est-ce la main invisible ? Je dirais que cette main écrit notre désir de bénéficier du confort de sa distribution, et que c’est notre activité polluante qui en a fait un bien rare, même dans les pays où elle est abondante. Si, des compagnies vendent des graines d’OGM qui ne se réensemencent pas, je ne crois pas, non plus que la main invisible du marché qui les guide. Non plus, celle qui laisse se développer l’épidémie du Sida en toute connaissance de cause. Bien sûr, nous ne pouvons pas résorber sensément tous les maux de la planète, sans contenir et diriger l’assistance pharmaceutique abondante, et l’organisation des soins hors de la loi du marché. Ce positionnement, dans une structure de marché lucratif, s’appelle clairement faire du profit sur le marché de la souffrance et de la mort ; c’est autre chose qu’en percevoir un revenu pour les services qui sont donnés. Ce n’est pas désobligeant de le dire, sauf d’avoir peur des mots, souffrir et mourir est notre destinée. Que ces industries et structures de soins l’améliorent me semble une évidence, sauf que s’inscrire dans une structure libérale de rapport financier sur retour d’investissement, conduit à ne privilégier que ce qui est rentable. Nous laissons de ce fait des samaritains sur le bord de la route, car il est infecté d’une maladie de la pauvreté qui se transmet et dont il a hérité d’un ascendant imméritant. Seul le socialisme a osé lui apporter son aide, l’aider à se reconstruire et à se partager les frais. Comme quoi nous ne faisons que reconstruire la même histoire transposée.

 

Nous pouvons écrire la suite de quelques opinions que nous demeurions, et nous verrons que ce n’est pas une main invisible qui vous guide.

52— Papiers pour papiers (monnaie).

 

1/ Il serait absurde de refuser l’évidence, nos motivations sont porteuses de créativité. Il serait absurde d’opposer réflexions et motivations. Nous générons de cette interaction des valeurs adaptatives souvent muselées ou modifiées par notre culture. Cette même culture dont nous développons, le plus souvent le particularisme destructeur, par le souci d’identification du groupe. Nous nous laissons aller à nos penchants archaïques de rivalités culturelles, d’affrontements en tout genre, de compétitions pour les ressources.

Pour dans notre culture accepter le concept, « le travail donne accès à des bouts de papier » (argent/monnaie). Papiers sans valeur réelle, autre que celle du concept qui s’y réfère.

Nous pouvons de la même manière accepter l’idée, le concept, « qu’aller s’instruire procure ces mêmes bouts de papier », pourvu qu’ils accomplissent leur fonction sociale.

 

Nous n’aurons rien fait d’autre que de développer un service essentiel pour notre futur. Apporter un autre paradigme économique ne peut venir que de ceux qui le subissent. En 789, des écoles monastiques ou épiscopales se restaurent, on y instruit par un enseignement complémentaire destiné essentiellement à nourrir la pensée associative. Le contenu n’a fait que s’enrichir et se démocratiser par une obligation scolaire républicaine. Pour envisager la dynamique des ECPA, ce sera chez et vers des entrepreneurs que nous devons nous tourner aussi pour espérer une évolution, ils sont aptes à entreprendre et diriger une économie socialisante source de paix. Leurs capacités créative et innovante le démontrent. Une fois, instruits ou pas, nous devons comprendre que nous appartient de leur confier une vision du futur existentielle pour l’humanité, bien plus valorisante que d’amasser des bouts de papier-monnaie. Ou des lignes de compte, qui un jour seront effacées au cours d’un conflit inévitable en l’état de nos relations internationales.

53 — Pour cela, il faut un capital confiance.

1/ Un bout de papier derrière lequel nous mettons tout le pouvoir politique que nous lui conférons, au-delà de sa seule fonction de moyen d’échange. Celui qui le possède est puissant, celui qui le désire est soumis. Ces bouts de papier ou ces lignes de compte nourrissent les rêves qu’ils suscitent. Ce sont les rêves de ceux qui voudraient bien modifier sa répartition ou qui espèrent en un renversement du destin, comme le réalisèrent les libéraux. Du pouvoir régalien de battre monnaie, nous sommes passés à une organisation qui enverrait en prison pour escroquerie tout particulier qui s’y livrerait. Nous avons autorisé les banques d’émettre de la monnaie, en prêtant de l’argent qu’elles n’ont pas, sous réserve qu’elles se garantissent auprès de la banque centrale, et que tout le monde ne la convertisse pas la monnaie fiduciaire.

N’est-ce pas merveilleux, la confiance ?

N’est-ce pas là, le sommet de la créativité ?

Au début, les hommes n’avaient rien pour échanger. Ils instituèrent la pratique du troc, puis de la monnaie sous toutes ses représentations. Vint la monnaie fiduciaire en billet de change, et des pièces métalliques, la monnaie scripturale de l’encre sur un bout de papier, et maintenant une puce, demain, rien.

Si ! Il demeure le capital de confiance dans une valeur fictive qui ne vaut que par la crédibilité du fonctionnement de sa structure, ce qui constitue un paradoxe, quand pour la posséder le capital confiance des Hommes entre eux se réduit.

Pour conserver cette valeur fictive qui permet, d’espérer, d’être rentier, les hommes regardent leurs semblables comme de potentiels voleurs, et avec cela nous ne craignons pas de nous qualifier, d’être civilisés. Bien des auteurs se sont penchés sur ce thème : qu’est-ce, être civilisé ? Je crois que nous le saurons le jour où nous pourrons tourner le dos à nos semblables sans réticence, quelles que soient les pensées qu’ils auraient, ou que nous aurions, nous pourrions nous faire confiance. Notre intelligence a un défi de taille à relever avec le paradoxe d’avoir la nécessité de mentir par sociabilité et par protection. La physique quantique nous apprend que les paradoxes se résolvent par l’analyse de l’information qui les constitue. Nous serait-il impossible d’appliquer son enseignement à nos images mentales ? Nous pourrions trouver la distorsion d’informations, quand la confiance dans un système vicie son reflet chez ceux qui l’acceptent.

Le défi reste possible, si par la science et à l’éducation nous pouvons nous découvrir tels que nous apparaissons, en tant qu’Être, et dans la complexité de nos relations humaines. Alors peut-être, la confiance remplacera le mensonge socialisant ou protecteur, individuel ou collectif.

Cela devrait peut-être commencer par l’enseignement de l’histoire de France qui abreuve les enfants de mensonges ou de légendes, qu’ils véhiculeront adultes comme images incidentes certaines. Tous n’auront pas la chance de préparer un professorat ou devenir historiens. Et leur permettre de savoir que notre bon roi Saint-Louis, si réputé pour sa justice, a été un pourfendeur d’hérétiques, et a fait porter la rouelle aux juifs. Il est inutile de préciser pourquoi j’ai choisi cette image, etc., etc.… Je ne crois pas que la nécessité d’avoir des repères historiques, temporels et affectifs d’identité impose la tromperie, et le mensonge politique. Comme nous le jouons avec cette idéalisation de personnages ou de tous les autres événements qui ont construit notre pays, qui engendrent des reconstitutions médiévales touristiques et ludiques. Elles sont caricaturales et erronées, et leur donnent une fausse identité de l’histoire de ces temps. Nous entendons souvent s’évoquer l’expression, c’était mieux avant, toujours en nous renvoyant aux dominants. Cette idéalisation symbolique passéiste constitue une entrave inévitable à l’identité des individus et des sociétés dans l’existence, ils ne sont pas l’histoire, qu’ils doivent l’assumer. Ces représentations historiques passéistes sont celles d’un Homme perdu dans le monde. Ils se retournent toujours sur son passé, accroché à une identité fixiste, qui devient aussi source de fascisme génocidaire ou d’absolutisme et laisse libre cours à la part de violence exécrable de notre agressivité. Elle trouve dans ces images qu’on lui présente, le fermant pour s’en justifier de nouvelles qui, déchaîner une violence sous-jacente. Nous comprendrons pourquoi aujourd’hui encore des hommes se réunissent sous Jeanne d’Arc, et d’autres sous la faucille et le marteau 1, et suivant nos convictions nous pouvons allonger la liste, à travers des hymnes nationaux et des drapeaux, comme il en est dans chaque État.

La confiance ne se décrète pas, elle se construit, elle est accessible à notre intellect, que ce soit à l’occasion de nos relations sociales ou économiques. Comment pouvons-nous dans ce dernier domaine faire confiance dans une organisation productive, dont le but affiché est de nous rémunérer le moins possible ? Également de supprimer notre emploi et de s’ériger en organisation égocentrique, sans se préoccuper de ceux exclus ? Aussi imparfaites soient-elles, tous les Hommes affichent le même respect de la vie sous diverses définitions, avec des valeurs et configurations qui les conduisent à vouloir s’entre-tuer absurdement en leur nom.

 

Changer cela sans conflits est possible, si derrière nous avons un projet de société existentialiste pour l’espèce humaine qui développe la confiance réciproque, ce qui n’est plus, et qui dégrade la confiance dans l’avenir.

 

54 — Y a-t-il des valeurs réelles ou scientifiques et des valeurs relatives ? Dans un marché limité, et un surcoût, où le client salarié achète le tout, d’une valeur socio-économique, comme il achètera les ECPA !

1/ De valeurs réelles, il n’y a que, les propriétés physiques des matériaux et celles des produits transformés quand nous les utilisons. C’est leur valeur d’usage intrinsèque, et notre dépense énergétique de capacité de travail, pour produire, pour penser, agir, simplement vivre. Nous avons les moyens de définir une valeur du travail scientifique née de l’observation de la réalité des mécanismes physiques, nous la quantifions en diététique, et nous savons combien un Homme dépense d’énergie pour effectuer un travail. C’est autre chose que le cheminement dynamique, idéologique et égoïste livré à notre seule appréciation émotionnelle, avec laquelle nous avons créé des valeurs subjectives issues des désirs conflictuels. Certaines reposent sur des conventions universelles, et d’autres qui fluctuent, suivant nos jugements qualitatifs, et nous achetons ou vendons de l’émotion.

Cela, bien avant de pouvoir déterminer des valeurs scientifiquement réfutables. Si ces données scientifiques ne sont pas des sciences absolues, elles permettent de stabiliser la qualité de nos jugements issus de notre conscience. Avec ceux-ci, nous analysons toutes choses, d’autrui et du monde dans nos relations de l’Homme au travail.

 

2/ Toutes les valeurs que nous définissons ne sont que des valeurs relatives fictives régulant nos comportements socio-économiques, dans les échanges pour la répartition de la rareté des ressources. Issue de notre raisonnement, elles ne sont pas intangibles. Leurs valeurs peuvent être réinterprétées à un moment ou un autre. Elles sont en ce sens, la transcription, la figuration, la copie de nos motivations aux effets concrets par la production de biens et de services. Elles sont l’expression de principes généraux, d’orientations reconnues par la collectivité comme fondamentales aux vues de ses préférences ou croyances, et la réflexion peut s’exercer sur elles.

Prenons l’exemple d’une personne qui offre à une autre une bague en or.

Le désir de séduire nous a fait produire un bien pour cela. C’est la satisfaction d’un comportement social ou biologique, s’il conduit à l’accouplement, séduire par sa richesse, par l’éclat comme une pie et tant d’autres. C’est aussi la contrainte d’avoir dû extraire du sol ses constituants de base, et la produire. Pour son extraction, nous développons les infrastructures, les techniques et les formations spécifiques aux exploitants de gisements aurifères, et nous avons dû aussi élaborer le métier d’orfèvre. Nous avons aussi assuré la réalisation et la distribution de tous les facteurs concourant à son élaboration, et nous avons organisé sa distribution de produit fini. Jusque, là, nous perpétuons des activités concrètes, dont la capacité créatrice, et les efforts consentis pour la production de la bague par la force de travail peuvent se mesurer. Nous les mesurons en temps, c’est la durée du temps de travail que nous mesurons, et nous savons aussi que notre temps est un temps conventionnel. L’histoire de son élaboration aurait tout autant pu nous conduire à considérer qu’une saison était une année, et que la journée ne comportait que douze heures.

La valeur, d’utilité de la bague, n’est pas égale au temps de travail consenti pour sa production.

Partant de là, la valeur d’utilité de la bague est une valeur relative. Nous pourrions tout aussi bien mesurer le temps de travail pour sa création, en énergie consommée. Cela correspondrait plus à la nature de l’effort consenti pour effectuer un travail. De telle manière que ce qui était impossible au siècle dernier par la science et la technologie l’est aujourd’hui, à nous de lui ouvrir la porte.

En parcourant un bilan, nous pourrions transformer tous les contenus de ses comptes de classes en valeurs énergétiques de la durée de travail. Celle-ci serait convertie en consommation d’énergie en joule. Il resterait à décider d’une unité monétaire universelle du joule.

Et, le désir de séduire ?

Le désir de séduire est le coût de production de la bague (temps/travail), auquel s’ajoutent la valeur d’utilité sociale, plus la valeur de la rareté, plus la valeur professionnelle, plus la plus-value. L’ensemble va dépendre de l’attrait qu’ont des personnes pour la place ostentatoire, qu’a acquise cet objet par son esthétisme…

Quand nous fabriquons un produit, sa valeur intrinsèque est son utilité. Sa valeur marchande ne sera qu’une valeur relative qui dépend de nos modes d’existence. Sa valeur monétaire ne repose sur rien de réfutable seulement sur son histoire et de la conscience de nos relations humaines, Qualia. 2

Notre économie n’est pas scientifique et ne repose que sur l’étude de nos comportements sociaux, que nous pouvons analyser au travers des sciences sociales. Nous ne devons pas oublier que la productivité dans une heure est une référence théorique, qui ne retranscrit pas la réalité des conditions de travail suivant les latitudes. Nous ne devons pas oublier que la notion de race c’est établie à partir de l’observation des Hommes au travail par Vacher Delapouge. Ayant observé que les travailleurs du Nord étaient plus productifs, il en a conclu qu’ils étaient la race supérieure, nous connaissons la suite.

L’or symbolise la puissance ou la prévoyance, et ne repose sur aucune valeur réelle. Il acquiert seulement une valeur relative, qui ne repose que sur le désir collectif d’en posséder, de s’en disputer l’obtention par tous les moyens. Son symbolisme est culturellement ancré, et se perpétue socialement à travers des cellules familiales. Il symbolise autant l’émotion que l’on porte à l’autre que la représentation d’un rang social, qu’un gage de sécurité économique, son rôle essentiel consiste à être un jalon, un repère. Les Samoa utilisent comme référence d’échange des coquillages. Nous ne nous entre-tuons pas pour la valeur physique de l’or, mais pour la garantie qu’il offre comme réserve financière, aussi longtemps que sa rareté subsistera pour être enviée. Ainsi, tout ce à quoi nous attachons de la valeur ne recouvre que le besoin de valorisation, de paraître, de séduire, de dominer, rien de plus atavique.

 

Sa valeur d’utilité historique repose sur l’erreur cultuelle de la représentation spirituelle de l’homme à l’objet. Nos premières découvertes concernant son utilisation datent de la période du Bronze, un avant dont nous n’avons aucune idée. Ayant acquis une valeur réelle à leurs yeux, dans le cadre des offrandes, ils ont estimé devoir offrir à leur dieu, ce à quoi ils tenaient le plus, perpétuant les usages, animistes d’offrandes.

 

3/ Si sa beauté, son rôle religieux et sa rareté ont métamorphosé l’or, en un symbole, et en un étalon monétaire pour assurer un certain développement économique. Sa rareté a fixé les limites que l’on pouvait en attendre comme agent d’expansion économique de réserve, sans que son prix soit devenu inabordable, pour tout autre chose.

Sa référence comme agent d’expansion a pris presque fin en 1944 avec l’Accord de Bretton Woods qui instaurait la référence au Dollar comme seule monnaie convertible, puis en 1971 aux accords du Smithsoniam Instituts. Cette valeur relative sociale d’échange ne fluctuera plus qu’à travers l’offre et la demande, comme valeur refuge dans le marché libre de l’or.

 

Voilà au moins un cas où l’usage de la rareté a atteint ses limites. Comme le marché des riches se tient entre riches, il porte en lui ses limites qu’il atteindra.

 

4/ Quelles incidences a la fonction sociale de la bague ?

Quand nous l’offrons, elle est le symbole de l’affirmation de sa passion, soit ostentatoire ou humble, dans le domaine affectif, vers l’autre, un signe de ferveur. Son prix d’échange subjectif est en rapport avec le désir de la posséder à hauteur de la symbolique que nous lui accordons. Elle a généré tout un système de protection pour la préserver tout au long de son existence, et se garantir contre sa disparition. Elle atteste également au regard des autres par l’anneau que l’on se passe au doigt la consécration d’un mariage, et elle sert tout aussi simplement de parure aux doigts de la main.

 

Nous avons par cette production ostentatoire limité l’utilisation des propriétés techniques de l’or dans l’industrie. Ainsi son utilisation dans l’industrie s’en est trouvée renchéri. De la sorte, le prix d’un produit industriel constitué de ce matériau de base a un surcoût. Il est celui du besoin d’affirmation de soi par sa représentation, le coût du prix de nos émotions, et de nos assurances, et celui du cours de la bourse. Exemple, ceux qui portaient des prothèses dentaires en or, achetaient sans le savoir l’utilisation ostentatoire ou sécuritaire de nos pratiques sociales.

5/ Si nous regardions au microscope atomique le prix de la bague, nous y trouverions derrière toute l’activité humaine qui a concouru à son élaboration, et celle de tous ceux qui n’en étaient pas concernés directement.

C’est à dire, tous les désirs humains qui se sont réalisés à partir du revenu distribué, à chaque acteur de la production de la bague tout au long de sa fabrication. Nous devons comptabiliser cela en partant de la découverte du gisement jusqu’à la préservation de la bague dans un coffre-fort. Ce revenu a servi lui-même à la réalisation du désir de ceux qui l’avaient reçu. Ils ont pu le dépenser, soit au bar-tabac du coin, que pour se garantir de risques, faire un voyage au bout du monde ou régler ses impôts, en faisant circuler la monnaie.

Chacun entre au contact de tous les autres par l’intermédiaire d’un tiers. De fait, nous résidons dans une longue chaîne, aussi bien en contact avec le plus proche d’entre nous que nous ignorons que du plus lointain que nous ne connaissons pas.

De manière qu’aussi long soit le chemin socio-économique, l’achat de la bague, en répercussion par l’intermédiaire de la circulation de la monnaie en interaction, passera par chacun des six milliards d’autres, humains. Nous ne le verrons pas. Cette prise de conscience récente permet de comprendre que l’achat d’un bol de riz par un Chinois s’effectue avec la même monnaie que celle du financement de la bague.

Dans le prix de la bague, se compte un six milliardième de notre existence humaine, dont celle de notre chinois, comme le prix de nos guerres, de nos plaisirs, de nos réussites, de nos déceptions, de nos espérances de vie, de notre mort. Quand nous offrons une rose, son prix contiendra une fraction, d’un six milliardième de vie humaine. La guerre, la xénophobie, le racisme auxquels se livrent des hommes à l’autre bout de la planète se répercuteront, nous ne nous sentions pas concernés par eux, saufs, si nous jouons à la bourse.

En météorologie, nous comprenons cela, aujourd’hui nous connaissons l’effet papillon (qu’un battement d’aile de papillon puisse influencer le temps), pour l’avoir expliqué et vulgarisé.

Pourtant en économie, c’est identique, sur des siècles.

En cherchant bien, nous trouverions le chemin qui nous conduirait à chacun des six milliards d’autres hommes.

Là, nous ne nous retrouvons plus, dans la macro-économie ou la micro-économie, nous rejoignions dans la x fois « nano économie », cela ne nous laisse aucune chance de réguler durablement l’économie. Comme pour l’univers, existe certainement un ordre sous-jacent, et, si nous ne pouvions comprendre cela, une part de l’intolérance culturelle s’estomperait.

Lorsque le client achète la bague, il acquiert un produit concret, il le paie au prix de toutes nos valeurs sociales codifiées.

Il achète par « sa force, de travail », une fraction du prix de notre organisation sociale humaine, se trouvant assemblé, condensé, concentré dans le prix d’échange de la bague.

 

Le coût de la mise en place des ECPA, quel que soit son mode de financement, c’est chacun d’entre nous qui l’assurera.

Cela, sans que les Chinois et bien d’autres ne le sachent (humour).

 

1 Note de l’auteur. Par précaution je préfère dire qu’il n y a aucune malignité de ma part à avoir juste apposé ces deux exemples. J’ai choisi Jeanne d’Arc parce que une partie de son existence véhiculée est historiquement contestable indépendamment du parti qui utilise son symbole, et le partie communiste parce que nous savons historiquement que ses membres français ont véhiculé des contre vérités sur une union soviétique rose, certains sciemment, d’autres en ayant leur confiance abusée.

2 De plus certaines conceptions, peut-être pour faire la part du feu, tendent à scinder la conscience en deux. D’une part, la conscience «cognitive », caractérisée par sa référence («intentionnalité ») à des objets «réels » ou abstraits, mettant en jeu des langages, des calculs, des formes de mémoire et de prospection à long terme, associé à des comportements orientés ; d’autre part, la conscience comme vécu, expérience suggestive caractérisée de façon unique non par son objet mais par ses propriétés intrinsèques, sa qualité (d’où le nom de Qualia qui la désigne souvent). Jean Delacour. Conscience et cerveau. Édition DeBoeck Université. 2001. P. 7.

55 — Le poids des mots et la dialectique qui enserre la pensée et le « ghettoïse », pour combien de temps ?

1/ Je viens d’utiliser l’expression Valeurs sociale codifiée, et, comme cette codification organise aussi les échanges, nous avons qualifié cette activité « d’économie ». Je considère que le terme d’activité socio-économique convient mieux pour définir l’économie, elle relie ce qui l’est. Que la notion d’économie, qui est polysémique, semble exclure l’Homme ! Les termes, social et économique, sont indissociables à partir de l’instant, où la quasi-totalité de nos émotions passe par une représentation instrumentale, les illustrant, l’amour, la mort, la joie, l’amitié, les désirs, etc.

Je m’en explique dans l’exemple ci-dessous.

Le jour où l’homme a pratiqué le culte des morts, où l’émotion est devenue rite, sans rentrer dans les explications, cette ritualisation s’est concrétisée en Occident par l’usage de produits, par exemple le cercueil.

Ce cercueil est devenu la représentation de l’expression du degré d’affliction et de la conception de la vie qu’avaient le défunt ou ses proches.

Le cercueil, un simple produit, a acquis du seul fait de l’expression d’un sentiment modeste ou ostentatoire, une valeur marchande différente, incluant cette émotion.

Cette valeur marchande est perceptible par les personnes extérieures à l’événement ou satisfaisantes à l’idée de l’hommage qu’avaient les personnes liées à l’événement.

Au-delà des mots, l’usage culturel d’un enterrement (le cercueil) s’évalue au montant de la dépense utile ou ostentatoire. Ce coût se justifie par la nécessaire communication de sa peine tournée vers le dehors, tourné vers la communauté, organisée, réglementée, et codifiée par elle, suivant les us et coutumes. Nous restons loin de son origine historique.

Nous pouvons quantifier, en valeur de marché, l’expression de chacune de nos émotions.

Quelqu’un regardant la société, peut à juste titre penser que c’est l’économie, la production de biens, qui tire le marché, tant existent des produits pour valoriser chacune de nos émotions. Nous avons utilisé cet usage culturel, le cercueil pour en retirer une source de revenus, qui nécessite une activité constante.

Si bien que nous considérons que la valeur marchande du produit que nous utilisons est le déterminant de la valeur de l’émotion déclarée. Quantifier la valeur de la représentation sociale est difficile par la surjection du signe social, avec des paramètres autres que financiers.

L’Homme a, par l’invention de règles et de structures élaborées à l’aide de mots et de concept, quantifié toute chose d’une valeur. Avec cette aide, il peut lire son activité sociale 1, qui est la qualification mesurable de notre activité sociale et que nous nommons aussi l’économie.

La lisibilité de notre activité sociale de ce fait a fini par délimiter deux secteurs distincts dans l’existence, la vie sociale et l’économique, que nous opposons en permanence. La vie et un coût pour l’investisseur, et en même temps son chiffre d’affaires.

Ce paradoxe fait l’objet, d’une manipulation linguistique selon les mots que nous utilisons pour définir ou désigner ses aspects.

 

Cela se caractérise par l’approche que nous définissons de termes qualifiant nos besoins sociaux. Depuis quelques années, les contributions à l’activité sociale, cotisations sociales ou impôts de toutes sortes par prélèvements obligatoires, sont qualifiées de charges, et perçues comme telles par de plus en plus de citoyens.

Ces derniers en viennent à réclamer leurs réductions, en pensant qu’en disposant de la plus grande part de leur revenu économique, ils éviteront le coût de l’organisation sociale, tout en pouvant en espérer les mêmes services. Ce coût social, nous le retrouverons dans le prix de chacun de nos produits. Il sera seulement, caché à notre regard, et, pour le retrouver, nous devons procéder à une analyse comptable, ce que nous éviterons. Analyse que nous éluderons, souvent par ignorance, ou que nous n’en avons ni le temps ni les moyens, tandis que, le paiement des prélèvements, nous les voyons. Voulons-nous rester comme les autruches ?

Culturellement, le mot, l’impôt nous rappelle toujours qu’il pénalise les plus faibles, et que les plus riches y échappent, ce qui est certainement vrai dans l’appréciation du revenu (déclaration du revenu). Il nous renvoie à des images d’Épinal de notre histoire. L’impôt de Philippe le Bel, en passant par Colbert et bien d’autres, a forgé l’identité nationale et a toujours mécontenté l’opinion.

Les contributions, elles revêtent ce caractère de participation à quelque chose dont nous ne serons pas nécessairement bénéficiaires.

Les cotisations, elles sont mieux perçues, en cotisant, nous nous ouvrons l’accès à un droit.

Les charges, elles sont des horreurs, c’est le fardeau, le poids, la douleur, la gêne. Il ne manque pas de qualificatifs qui rappellent la pénibilité de toute chose, dont nous essayons de nous séparer.

Quand nous regardons de plus près ces prestations que nous qualifions, de charges, nous nous rendons compte qu’elles sont la couverture financière de nos vicissitudes humaines, et celles de tous les besoins collectifs et individuels que nous exprimons. Elles sont la concrétisation de la solidarité humaine pour réduire les inégalités et mutualiser tous les risques de la vie qui atteindront chacun de nous, plus les cas de force majeure occasionnels.

 

Tout ce qui représente les ressources obligatoires de l’État ou des collectivités territoriales, ou, encore, des organismes de protection sociale est qualifié de plus en plus de charge, à la charge de l’État. Celui-ci recherche la réduction de ces contributions, tandis que la demande par l’évolution technologique est l’augmentation de la population, est à la croissance des déboursements.

Elles perdent leur caractère de régulation des inégalités types, taux et tranches d’impositions, tandis que leurs corollaires, les contributions à usage collectif, perdent leur caractère de redistribution.

Vouloir y substituer des organismes privés à but lucratif qui paraissent concurrentiels offrant l’illusion, de payer pour nous-mêmes est un choix idéologique. Quand l’on remonte le circuit économique, l’on s’aperçoit que l’on paie pour les autres, sous toutes les formes, avec, en plus, les dividendes des actionnaires. Nous les adultes, nous apparaissons comme les enfants, nous aimons les contes merveilleux qui nous disent que nous serons roi ou reine. En fait cela, pour nous cacher que nous ne sommes que des serfs, et nous en sommes satisfaits, pourvu que nous ne voyions pas de quelle manière nous réglons l’addition, la plus chère.

L’assurance automobile est un exemple flagrant de cette approche, entre le système privé et le système public.

Le rabais et la majoration, conçus pour responsabiliser les conducteurs, ont été fournisseurs de cercueils roulants de la part de ceux qui ne pouvaient ou ne voulaient pas couvrir les réparations d’un accident. Ce sont les impôts de tous qui ont dû les retirer du marché en finançant les frères et sœurs des Plans Jupettes. Les assurances ont instauré l’inégalité devant le risque par l’argent, en personnalisant la cotisation.

Les compagnies d’assurances dans le même temps se sont autorisées à refuser ou rompre, avec un client trop onéreux, tandis que l’État épurait et sécurisait le parc automobile tout en soutenant sa production.

Essayez d’imaginer la même application, avec l’enseignement scolaire, et la Sécurité sociale : c’est le système américain.

S’instaure dans notre esprit un ajustement de rapport commercial égoïste qui espère que, contraints aux prélèvements, nous en attendons en retour un service à hauteur de l’appréciation optimale de notre intérêt individuel.

Soixante-neuf pour cent (69 %) des Français considèrent que le rapport, entre le versement des prélèvements obligatoires et les prestations dont ils bénéficient, n’est pas satisfaisant.

Soixante et un pour cent (61 %) sont favorables à l’ouverture de la protection sociale au privé,

Pour soixante-dix pour cent (70 %) de la population : l’impôt est intolérable (18 %), trop élevé (52 %) (enquêtes d’opinions des contribuables d’associés/BVA, octobre 1999 et avril 2000).

Les impôts indirects représentent 63 % des recettes fiscales, dont 44 % de TVA, 19 % de taxes sur l’essence et le tabac.

Les impôts directs représentent 7 % du revenu d’un cadre, 29 % d’un chômeur en fin de droit. (Epsy, 19)

Cinquante et un pour cent (51 %) réclament la baisse des impôts, quitte, à remettre en cause le niveau des prestations de la protection sociale ou les services de l’État (le Point/Ipso, septembre 1999.)

Cinquante-quatre pour cent (54 %) sont favorables à une réduction des fonctionnaires.

Trente-quatre pour cent (34 %) sont favorables à une limitation des remboursements des prestations médicales.

Vingt-huit pour cent (28 %) sont favorables à la réduction des prestations minimales (RMI, chômage). 2

 

Cette opinion vient de la notion de « charge » 3, qui sortant du plan comptable, entre dans le langage commun, se répand et se vulgarise. Il en devient un élément freinant la création d’emplois, réduisant le revenu, caractérisant la lourdeur des institutions, au point d’être devenu le catalyseur de toutes les acrimonies, et un enjeu de propagande politique.

 

Nous assistons au glissement de la protection collective institutionnalisée, vers la protection individuelle privée, qui sape, ce qui fait le lien de toute communauté : l’entraide, la solidarité. Avec le privé, chacun s’imagine retirer plus d’avantages, là où nous observons que si un client a trop de malus il est remercié.

 

L’entraide et solidarité sont la reconnaissance d’une prise de conscience d’appartenance à une communauté. Cette communauté doit assumer la diversité des aléas qui affectent individuellement ses membres. Elle poursuivit comme objectif qu’aucun de ses membres n’en demeure exclu du seul fait de l’organisation de ses activités socio-économiques et des imprévus de la vie inhérents à toute communauté d’individus.

L’entraide et la solidarité ont été connotées du vocable d’assistance. Cette appellation concernait l’aide apportée à l’activité économique de certaines entreprises et Raymond Barre, Premier ministre d’alors, ne se gênait pas pour les appeler « les canards boiteux. » Ce mot « d’assistance » reçut rapidement une connotation négative. Rapidement, le terme et la connotation glissèrent jusqu’au domaine de la protection sociale, laissant suggérer que s’assurer soit s’assumer, et percevoir des prestations, être assisté.

C terme connoté qui a trouvé une assise en même temps que la « tertiarisation » des emplois.

L’entraide et la solidarité sont nées à la fin du 19e siècle à la suite de la revendication ouvrière, et elles caractérisaient le monde ouvrier. Elle venait remplacer la charité chrétienne, qui n’avait pas de finalité mutualisatrice.

E. Durkheim dans cette fin de siècle a développé le concept de solidarité organique (1893), et L. Bourgeois, le « Solidarisme » (1899) dont s’inspirera l’État sous la pression revendicatrice.

Aujourd’hui, les politiques de solidarité mettent en œuvre un faisceau de procédés multiformes de redistribution et de régulation qui conjuguent la redistribution et l’exonération.

 

Le monde ouvrier n’a cessé de se réduire à l’image de ce tiers temps.

Ceci explique que les mots en raison de leur importance, comme celui de charge, d’assistance et de solidarité, sont différemment perçus, suivant la catégorie dans laquelle nous exerçons notre activité. À travers cela, la notion « ouvriériste » de l’entraide et de la solidarité c’est amenuisée sous la conjonction des deux phénomènes. Ils reposent sur une dénomination valorisante du nom d’employé, dont certains ont des revenus, et des conditions sociales égales à ceux d’un statut inférieur à eux. Également nous assistons à la diminution des emplois d’ouvriers, dus à la technologie et à l’externalisation de certaines productions.

 

Dans l’absolu, ce glissement n’est pas gênant.

Toute notre activité d’entraide et de solidarité peut être gérée par des organismes privés, avec une réserve. Qu’une loi les oblige à prendre en charge, les citoyens démunis, ceux aux revenus insuffisants ou mis en marge de la société qu’elles laissent à la charge des salariés qui financent l’état.

Naturellement, cela conduirait les compagnies privées à relever leurs tarifs afin d’assurer cette régulation du coût de la rémunération des dividendes des actionnaires.

Par l’intermédiaire de la cotisation à une compagnie d’assurance privée, nous nous acquittons à un tarif plus cher, ce que nous réglerions à l’État par l’impôt ou la contribution. C’est le tarif qui sert à dégager ce qui fait la différence entre la finalité d’une gestion « publique », et celle d’une gestion privée. La réalisation d’un profit, avec, en plus, la disparition d’un droit qui est pour tout citoyen de pouvoir réclamé, les comptes de la Nation. Nous ne pouvons pas réclamer les comptes d’une société en dehors de celles qui sont tenues de les publier.

 

Par le truchement d’un langage économique, ce qui n’est que des prélèvements conçus pour couvrir des besoins humains soumis à la gestion régulatrice de l’État ou d’organismes privés à vocation sociale est devenu des charges.

Nous sommes arrivés à un tel niveau par la connotation négative du mot, charge, que toutes les contributions versées par les agents économiques à l’État ou les organismes de solidarité induisent que chacun pense être lésé. Certains considèrent et estiment alors que l’état ne s’occupe jamais assez d’eux et voudrait recevoir plus que ce qu’ils ont versé en prélèvement. C’est un comportement typique de l’individualisme et il conduit à imaginer que l’état doit se préoccuper d’eux personnellement, c’est que pense une majorité de citoyens, que retranscrit une étude d’opinion en 1999.

Je ne veux pas soutenir l’obligation de passer par une gestion étatique,

souligner la contrainte qu’ont toutes les communautés républicaines, d’assumer cette identité communautaire. C’est le principe de la redistribution d’une part de ses ressources vers les moins nantis, vers ses besoins collectifs. C’est permettre aussi à chacun d’assumer ses responsabilités de citoyen, en fonction des limites de seuils psychologiques à franchir que nous connaissons.

Sortons de cet impact psychologique négatif de la participation aux coûts de la collectivité citoyenne financée, par les impôts directs et indirects et autres taxes. Ces mots rappellent toujours une forme d’injustice et le poids du pouvoir souverain. Les moyens modernes nous permettent d’adresser à tous les foyers le coût des services qu’ils ont demandé d’accomplir au gouvernement. Chacun d’eux recevrait le montant de leur dû proportionnellement à leur situation sociale et économique. Car les services fournis par l’état demeurent ceux choisis par le peuple lors de l’élection de l’assemblée et du président et, quels qu’eussent été les débats, ceux-ci exécutent les projets choisis par la majorité des citoyens. Pour qu’ils soient exécutés, nous devons les financer, comme pour maintenir les activités de l’état. La logique réclame que les citoyens financent leur choix. Or, comme ils ont choisi de ne plus disposer du pouvoir régalien d’émettre de la monnaie pure pour financer des plans, ils ne leur restent qu’à régler le financement par la circulation monétaire des capitaux. Et la même logique veut que ce soit les citoyens qui ont un revenu. Nous retrouvons alors les pratiques des tyrans, des rois et des dictateurs, de prélever des impôts et autres taxes. C’est une pratique qui date de l’antiquité. Nous ne devrions plus imposer les entreprises, comme s’il s’agissait de personne physique, ce n’est qu’une duperie ? Car ce ne sont pas elles qui supportent le financement, mais le client solvable à qui elles le revendent dans le prix de vente, lorsqu’ils achètent leurs productions. Nous mettrions de cette façon les citoyens devant le coût réel de leurs responsabilités civiques.

Nous devons supprimer les impôts et autres taxes ou prélèvements, des entreprises, qui ne les financent pas, comme nous l’imaginons. Elles font seulement l’avance. Elles les reportent sur le prix de vente au client. Nous avons des citoyens qui ignorent que, quand ils sont clients, ce sont eux qui paient les cotisations et prélèvements de l’entreprise. Les entreprises qui peuvent revendre à leurs clients toutes leurs charges ne se plaignent pas d’y être soumises. Ainsi, prélever les financements nécessaires, pour assurer les services de l’État et des collectivités, sur les seuls revenus des citoyens serait plus responsable, car c’est la réalité effective, une fois épurée de tous ses circuits indirects. Cela pourrait se faire par un prélèvement mensuel.

Il est certain que le prélèvement mensuel serait un bouleversement pour les citoyens habitués à jouer les autruches. Ils s’adressent à l’État comme l’on s’adresse à son père, sans jamais comprendre que leurs réclamations ils la financent par leurs achats. L’augmentation du coût de la vie en est l’exemple type. Toutes augmentations de salaires et de services solidaires se retrouvent dans le prix du produit. Nous devrions savoir cela depuis longtemps. Les promesses des politiques en deviendraient plus réalistes, et duper les citoyens plus difficiles. Également comprendre que, faire le choix d’un financement privé pour les mêmes services, c’est avoir à financer les investisseurs. C’est croire que l’appartenance au privé, c’est obtenir des services ou des biens à des prix plus bas. Ce n’est qu’avoir un mirage, pour ne pas connaître les taux de productivité, de salaire et avantage sociaux plus bas, d’avoir des réductions d’emplois par la technologie.

 

Aujourd’hui, malgré le rôle de redistribution joué par l’État, un Français sur dix (10 %) vit avec 533 euros (3 500 frs) par mois, et peut se considérer comme pauvre 4. Il y en a deux fois plus qu’en Hollande, deux fois moins qu’aux États-Unis.

Nous pouvons rester en désaccord, et estimer que ceux qui ne disposent pas de revenu doivent disparaître (Malthusianisme). Encore, ceux qui le pensent doivent avoir des « couilles » pour le dire, et ne pas se cacher derrière le mot, les charges.

Nous persistons dans l’hypocrisie de demander à l’État de mettre en œuvre nos désirs et lui en refuser les moyens, comme, si l’État était une personne physique avec ses fonds propres. Il est, NOUS, il nous représente seulement et nous finançons ses recettes. Nous parlons de l’État comme d’une tierce personne, par laquelle nous ne serions pas concernés. Nous réagissons, comme des inconscients à nos devoirs de citoyens. Nous vivons dans une communauté nationale dans laquelle chacun dépend de l’autre et nous passons notre temps à rechercher chez l’autre une plus-value. Avec d’autres mots, nous pourrions dire que nous cherchons à l’exploiter. Nous pourrions même dire avec d’autres mots que cette plus-value et cette exploitation institutionnalisées ne sont que la recherche du moyen d’escroquer l’autre.

Nous pouvons aussi considérer que l’entraide et la solidarité ne doivent ressembler qu’à de la charité (compassion) ou une redistribution du superflu.

Nous pouvons aussi nous rassurer en épargnant, pour bénéficier des revenus du capital moins imposé, à longue échéance constitutif d’une catégorie de rentiers, celle-là même, que la révolution a voulu chasser.

Nous pouvons aussi admettre tout simplement qu’en nous enrichissons, nous avons moins envie de partager, et cela porte un nom, l’égologisme.

Les Français se sont enrichis. De 1949 à 1999, le patrimoine moyen des Français est passé (hors inflation) de 2 744 euros (18 000 f) à 182 927 euros (1 200 000 f), avec un accroissement des inégalités que cela engendre.

C’est ainsi que 5 % des ménages détiennent la moitié des actifs financiers. Parmi eux, 1 % des gens détiennent 20 % de la richesse totale. 50 % des ménages se partagent 5 % des actifs, dont 60 % de ceux qui ont un patrimoine supérieur à 1,2 million d’euros (8 millions de francs) sont des indépendants (actifs ou retraités). 30 % d’entre eux sont, soit des chefs d’entreprise, ou ont des professions libérales.

Neuf ménages sur dix possèdent un patrimoine financier, livret d’épargne, valeurs mobilières, assurance vie, 9 % en possédant toutes les formes de patrimoine, six sur dix possèdent des biens immobiliers, et 6 % des Français ne possèdent rien. Cette présentation, cache la réalité, du coût de ces possessions, quand elles appartiennent à des salariés les produisant, ils les ont achetés trois fois leur prix, ils ont financé les possessions de ceux qui ne travaillent pas.

Le patrimoine total des particuliers est estimé à 4 345 milliards d’euros (28 500 milliards de francs). (Francoscopie 20) Ce que ne dit pas cet ouvrage, c’est que les citoyens salariés qui ont acquis un patrimoine l’ont payé trois fois le salaire qu’ils ont reçu pour produire leur patrimoine.Alors, rien d’extraordinaire à redire s’ils bénéficient de leur travail, en plus d’enrichir le capital.

Les mots s’imposent dans d’autres domaines que ceux pour lesquels ils ont été élaborés. Je vais dire qu’improprement, suivant nos conventions grammaticales, qu’ils vivent, j’aurais contribué à attribuer à ce mot une existence comparable, au sens propre, que vivre définit. Celui de définir la vie biologique. Le mot santé qualifie aujourd’hui aussi bien la santé humaine que, l’existence d’une entreprise, qui est la représentation abstraite d’une construction structurelle. Ceci n’est pas insignifiant quand nous savons que le langage conditionne notre pensée, et nous pouvons par lui nous tuer ou vivre, nous soigner ou nous rendre malades, prospérer ou dépérir. Ne pas différencier et ne pas banaliser ou ne pas étendre l’usage de certains mots, comme celui aussi important que vivre. S’en servir, pour qualifier aussi bien la vie biologique que celle d’objets inertes, nous risquons de ne plus distinguer ce qui est essentiel. Nous entendons aussi bien parler de morts d’entreprises, quand il n’y a que des faillites. Par là, je comprends que l’usage de mots, aussi forts, a une importance, pour les personnes qui vivaient du travail de l’entreprise. Sans plus de sources, de revenus, elles estiment qu’elles meurent avec la fermeture ou la faillite.

 

Je ne veux pas dire que nous ne devons pas nous intéresser au fonctionnement de l’entreprise et de sa production. J’indique seulement que ce lien quasi spirituel entre l’homme et sa source nourricière le conduit à effectuer des transferts émotionnels au moyen du langage. Nous exprimons par le langage, ce que nos ancêtres dessinaient, dans leurs grottes, ce lien spirituel, où par l’absorption de nourriture ils absorbent la force de l’animal.

 

2/ Avec, la nove-langue, dans notre société, la communication, comme je l’ai dit, est un art qui passe aussi par la représentation qu’évoquent les mots. les filles-mères sont devenues les mères célibataires, le concubinage est devenu l’union libre, les concierges des gardiennes, les bonnes des employées de maison, les emplois de ménage dans les entreprises des techniciens de surface, etc.

Le CNPF (acronyme) est devenu MEDEF. Le Conseil du patronat français, terminologie dans laquelle s’affirme le poids de l’autorité de celui qui commande dans son seul intérêt. Le Mouvement des entreprises de France efface l’image péjorative du profit, par une image plus fluide et moderne. Cette image reflète l’évolution du rapport des salariés avec entreprises où leurs majorités attendent que ce soit l’entreprise qui désigne leur futur.

Cette idée de mouvement signifie que nous agissons, nous faisons vivre les entreprises qui vous emploient, sous-entendant ses dirigeants, les entreprises agissent en sous-entendant la direction collective de cadres supérieurs, elle signifie beaucoup plus que cela.

L’appropriation du mot, mouvement, par l’entreprise, a une connotation sociologiquement importante, celle d’entreprise privée visant à établir un nouvel ordre de vie, ou y résister pour maintenir son ordre de vie existant. Cette idée veut dire aussi, nous fondons comme ceux-là. Nous voulons avoir une incidence sur l’existence des Hommes.

Cette vision de l’entreprise beaucoup plus dynamique dilue, la notion de profit personnel, dans l’intérêt des actionnaires ou propriétaires de l’entreprise, qu’affirme la caractéristique de la Société-Anonyme.

À partir du sigle CNPF, qui est le reflet d’une organisation corporatiste, défendant ses intérêts particuliers, nous passons au sigle MEDEF qui affiche une volonté de développer son ordre de vie. Un jour dans cette logique, des candidats du MEDEF se présenteront au suffrage universel, et des groupes dirigeront des États sans avoir besoin de lobbyistes.

1 En archéologie la découverte de tous les objets utilisés par les anciennes populations nous permettent d’imaginer leurs organisations et pratiques sociales.

2 Francoscopie 2001.

3 Le terme charge est utilisé dans le plan comptable en classe 6 (comptes de charges, aux comptes 63 et 64, impôts, taxes, et salaires) qui déduite de la classe 7 (comptes de produits, ventes et produits) forment le résultat brut de l’entreprise. Note de l’auteur.

4 Le seuil de pauvreté se définit comme la moitié du revenu médian, qui divise la population en deux moitiés, relié au revenu relatif par rapport à l’ensemble de la population, majoré d’une unité pour le premier adulte, 0,7et 0,5 par enfant. (Francoscopie 2001.)

Pour être équitable avec le MEDEF, le même phénomène chez les politiques, où les sigles changent en conservant les mêmes personnages. Pour d’autres, le sigle reste, et l’orientation politique est tout autre que le concept qu’il suggère. Le parti socialiste (PS) qui suggère par son origine une conception économique autre que néolibérale est entré dans la pratique de la social-démocratie. Par son sigle, il entretient une confusion, qui peut rendre incompréhensibles ses choix politiques, quand le sigle en suggère une autre.

Ce n’est là qu’un phénomène normal de mouvement qui ne demande que d’être lu. Comme je viens de l’écrire avec le MEDEF et le PS, ou chacun conserve son but initial, sa puissance financière ou politique. Ils s’adaptent aux modifications environnementales, et à l’évolution de l’opinion électorale.

 

Dans l’utilisation du mot socio-économique, je fais la même chose, j’exploite sa représentation.

Nous connaissons tout le sens des mots social et économie, que je mets dans cet ordre, je considère que c’est l’ordre naturel de l’expansion de notre espèce. Je considère aussi que, par sa pensée associative, c’est notre comportement social qui a permis, l’essor économique et non l’inverse.

Ce processus qui nous pousse, les uns vers les autres, sans cette configuration comportementale sociale mécanique, nous n’aurions jamais eu de communauté mécaniste et organique. Nous qualifions ses interactions de sociale, et par elles, l’organisation de la production de biens et services qui en découlent, l’économie.

Cela, par la production vivrière à la suite de l’organisation sociale, et celle de nos besoins. Si les Hommes ne trouvaient pas d’utilité sociale aux produits que nous fabriquons, ils ne seraient d’aucune pertinence, de valeur nulle. C’est bien l’activité sociale des Hommes qui génère leur besoin économique.

Si nous utilisons une hache, c’est que nous avons établi une relation entre nous et l’objet (bois), dans un espace déterminé, vers un but à satisfaire, la perception sensorielle du besoin de nous réchauffer par exemple. Et non pas qu’ayant inventé la hache, nous avons coupé du bois pour justifier son utilisation. Aujourd’hui, cette demande s’est inversée, nous recherchons quels sont les besoins de l’Homme inexprimés, qui permettraient de lui vendre un produit, l’offre.

Une autre définition estime que l’homme est un être économique, un homo-œconomicus, un être rationnel motivé par son seul profit, coût/avantage, par un travail qu’il effectue pour cueillir et chasser. 1 Je trouve cette expansion de la définition de l’économie aux hommes préhistoriques, inappropriés. Des contemporains avaient un besoin de justifier, le travail au-delà de son utilisation, au moment de l’apparition de la rareté. Poussée dans sa plus petite dimension, elle nous conduirait à dire que notre univers est un univers économique 2. Les interactions comme les interconnexions de matières, qui composent l’univers, exigent une consommation d’énergie coût/association dans un rapport d’échange. Nous réalisons pour vivre le même échange de consommation d’énergie, ou c’est peut-être parce qu’il nous habite que nous le retrouvons par tout ailleurs, il est donc présent dans l’activité de travail que nous pouvons mesurer en énergie.

 

Guidé par l’ordre sous-jacent d’un monde objectif, que nous ne connaissons pas, nous appelons conscience ou esprit, une évolution qui a recouvert le vivant de diverses dispositions, dont nous nous croyions les seuls privilégiés. Dans l’analyse, des motivations humaines, avec sa part raisonnée et celle insufflée par des relations avec l’inconscient et le conscient, nous transposons nos structures cérébrales dans toutes les découvertes que nous trouvons, sinon elles resteraient incompréhensibles. C’est ainsi que nous pouvons comprendre la physique quantique et nous calculons le spin définissant la valeur des particules, qui est le moment cinétique intrinsèque des particules quantiques. Voilà pourquoi l’organisation économique ne peut qualifier l’Homme, il serait plutôt un bâtisseur. L’organisation économique n’est qu’un moyen de parvenir à la réalisation, à la production, et à la satisfaction de nos besoins et désirs humains. Et parmi ceux-ci, le plus important reste le rêve absolu de chacun. Celui pour lequel, sans prendre le temps et les moyens pour le construire, certains nous vendront à sa place des illusions, qui nous empêcheront de voir que nos rêves sont accessibles. Cela même si nous savons retrouver le nôtre chez d’autres pour appartenir à l’espèce humaine, et que nous n’avons pas le choix de millions d’occurrences pour en avoir un unique au monde.

Aujourd’hui, le rêve, c’est de devenir riche en accumulant de la monnaie. L’aboutissement de ce rêve sans se faire remplacer au travail par des robots nous conduirait au suicide collectif. Ce rêve est possible par l’instauration de modèles simplifiés (théories économiques), de millions de décisions indépendantes prises par les individus organisés (agents économiques). Toutefois, ils doivent avoir la conscience que cette attirance pour la richesse procède à partir de la répartition des biens rares (biens produits exigeant une force de travail), et effectuer un choix parmi ceux-ci. La rareté tient de l’insuffisance de la production naturelle pour satisfaire nos besoins.

Cette organisation économique s’est développée avec d’innombrables penseurs, découvreurs, entrepreneurs et acteurs qui exerçaient dans des cadres sociopolitiques divers. Nous pouvons comprendre que le modèle qui s’est imposé pour structurer l’activité sociale et la désidérabilité fixe en retour un cadre rigide de modèle économique, difficilement réformable. Il n’est qu’un paradigme moderne de la mise en place des relations sociales économiques qu’a entraînée la rareté au début du néolithique qui interférera sur les sociétés par des cycles mortifères.

 

Ce constat ne permet pas d’affirmer que l’économie crée le social, comme l’idée s’admet. Même si aujourd’hui il ne peut être contesté qu’il l’imprègne et qu’il l’empreint, et a fondé des dépendances structurelles d’existence (satisfaction des besoins, publicité, création de besoins). C’est dans celles-ci que les acteurs économiques anticiperaient nos besoins (invention), et que nous voudrions affirmer l’importance d’une structure productrice (politique) où les Hommes se sont émancipés des limites de la production « naturelle » (cueillette, chasse).

L’idée est acceptable quand on la développe autour d’un instant de l’histoire de l’organisation économique des Hommes dans, par exemple, l’urbanisation industrielle.

Retenir l’idée que l’économie crée le social, c’est occulter une part de l’histoire humaine, du développement socio-économique, dans le but de ne soutenir qu’un point de vue. Les hommes se sont toujours regroupés dans des grottes, des cités, et aussi déplacés sans automobiles, cela avec plus ou moins de facilités.

Ce serait oublier toutes les luttes sociales, qui ont accompagné le développement économique d’où, le nom de mouvements sociaux ? C’est en ce sens que l’homo-exploiteur serait plus crédible que l’homo-œconomicus. Il n’en reste pas moins « l’homo-sociabilis ».

Ce serait tout autant oublier que l’idée, l’économie créée le social, a réduit la condition sociale humaine de certains d’entre eux, par le biais de l’asservissement, de l’esclavage, du racisme. Sans penseurs libertaires, l’économie serait restée muette. Je voudrais bien reconnaître que l’économie a créé la société esclavagiste, si mon but était de corroborer l’inhumanité de l’économie. Or nous savons aujourd’hui qu’il n’en est rien. Ce n’est pas l’économie qui est inhumaine, mais l’usage distordu du rapport dominant/dominé par les humains.

Je sais seulement que toute structure que développent les Hommes ne dépend que des relations que ces derniers entretiennent avec l’image qu’ils ont reçue d’eux-mêmes.

Si admettre l’efficacité d’une organisation économique se concède, l’ériger en un dieu créateur en est une autre chose. D’autant plus qu’elle est à l’image de ses acteurs, une image violente et nombriliste, nous apprécions nos événements à la mesure de nos vies, et non de celle de la planète. Nous nous comparons alors autour de définitions pour affirmer notre désir de puissance, que nous justifions, aux yeux des autres.

 

Par la dialectique, nous avons dans notre ensemble fini par reconnaître l’économie, comme, variable déterminante sur la sociabilité humaine, cela ne relève que d’un point de vue.

Il n’y a pas de démarcation entre l’organisation sociale et l’économie. Elle correspond à la vie des Hommes qui les ont inspirés. Et qui, encore, aujourd’hui, 5 000  ans après s’en inspirent, et certains d’eux reconduisent comme leur modèle ou l’imposent.

Elle s’exerce dans le cadre d’une organisation politique qu’elle ramène à son usage, et dont elle cherche à s’émanciper, ou prendre le contrôle par ses représentants plus actifs. Dans la communauté organique et mécaniste, entre l’organisation sociale et l’économie, nous n’avons pas de délimitation.

C’est par la dialectique, nous avons dans notre ensemble fini par reconnaître l’économie comme variable déterminante de la sociabilité humaine. Cela ne relève que d’un point de vue. Cela ne tient qu’au fait que nous ne vivons pas dans une société d’abondance, et que la lutte pour la répartition de la rareté implique une gestion de la production humaine pour disposer de ressources. Nous comprenons pouvoir stocker pour mieux vivre en 1890 av. J.-C., à l’exemple d’animaux qui prévoient des réserves, le conte biblique accorde la construction des silos de stockage au Premier ministre Joseph afin de stocker les céréales des bonnes années pour être utilisé pendant les années de famine ? (Genèse 41 : 33-36)

En accomplissant cela, nous apaisons notre angoisse de mourir, et cela se traduit par la terreur masquée de manquer de subsistance. Cette pénurie a conduit presque toutes les espèces à se gaver par ignorance du lendemain, guidé par un cycle inné, en l’absence d’un cerveau cognitif comme le nôtre, capable d’envisager un futur afin d’y réfléchir. Comme la possession est la manière d’assouvir cette peur, nous imaginons les confrontations qu’elle détermine et fait naître.

Toute organisation structurée autour de la rareté, comme notre système économique, ne peut que générer des oppositions que nous aggravons en organisant cette rareté pour satisfaire à nos règles d’enrichissement.

Je me répète en disant que l’économie est la qualification financière de la réalisation de nos désirs sociaux (la quantification mesurable).

Né sous la plume de Mill, au XIX siècle, cette confusion au tour de l’homo-oeconumicus se poursuit, et certainement que l’entité entreprise y corrobore. C’est dans ces situations productrices que l’Homme sut faire la preuve de son efficacité, et que nous attendons beaucoup d’elle. N’oublions pas que, l’entreprise, c’est aussi nous qui la composons et que les mérites dont elle se pare sont les nôtres. Que les capacités créatrices dont elle s’honore, nous les avons développées dans les écoles payées par la collectivité salariale essentiellement qu’ils financent par leurs contributions à l’impôt ou toute autre forme de prélévements. Ainsi, quand dans un sondage d’opinion nous entendons que les citoyens attendent que l’entreprise invente l’avenir, ils oublient qu’ils parlent d’eux.

Cette confusion existe, la contrainte que « l’entreprise » exerce, en tant que seul lieu de ressources, l’autorise à développer des concepts d’appartenance (l’esprit de l’entreprise X ou Y,). Ce n’est qu’une allégeance mercantile dangereuse pour l’épanouissement de la personnalité, laquelle est conditionnée par la structure. Cette allégeance vaut parfois de très loin certains conditionnements sectaires, nous en oublions que l’entreprise est une organisation « totalitaire ». L’entreprise se présente parfois comme un totem qui demande d’être adoré. Le totem n’est pas gênant en lui-même, ce qui l’est, c’est de ne pas savoir déterminer s’il protège et concourt aux intérêts de la communauté. S’il concourt, à ceux de particuliers c’est normal sauf quand ceux-ci exploitent ceux qui les aident, avec une seule préoccupation communautaire, que la recherche de la toute-puissance.

Je veux dire par là que l’épanouissement individuel qu’offre « l’esprit d’entreprise » restera lié à un but défini ou représenté par la quête du profit, de la plus-value, du bénéfice, bref de l’argent. Cette recherche, profits d’intérêts individuels, reste dirigée par des systèmes autoritaires directs, ou par un autoritarisme participatif efficient, le chef d’entreprise.

Nous passons de l’Homme utilisant un outil à l’Homme au service d’un outil. De l’Homme ayant besoin de biens, à l’Homme dépendant des biens, par la croissance. Le tout reste dirigé par la hiérarchie pyramidale du fait du prince, qui s’est livré à tous les excès d’interdits parfois les plus élémentaires des besoins humains, se soulager, rire, parler, se soigner.

Nous n’avons toujours pas assimilé qu’un homme épanoui dans son travail est plus productif, il ne produit pas des déchets (maladies) liés aux stress. J’ai en tête que le souvenir d’étude historique d’un industriel anglais du milieu du XIXe siècle. Ce lord possesseur minier avait eu l’audace de dire qu’il avait observé que les salariés ayant eu le temps de se reposer étaient plus productifs. Il ne fut pas pendu, comme le furent les salariés de Chicago le 11 novembre 1887, Parsons, Spies, Fisher et Engel qui réclamaient huit heures de repos.

Les enfants que nous éduquons dans l’enseignement manifestent souvent entre 15 et 25 ans un esprit critique, et cherchent souvent à s’émanciper de ce qui leur apparaît être des contraintes. Quand, ils entrent dans le monde actif, dans l’univers de l’entreprise, dans sa structure despotique. Un principe de réalité, soutenons-nous, et l’entreprise ou son efficacité finissent par les phagocyter, et ils deviennent porteurs des mêmes concepts, d’autant plus qu’ils se situent haut dans la hiérarchie.

Ceci explique qu’aujourd’hui, le concept l’État doit se gérer comme une entreprise ne choque pas, sauf pour ceux qui connaissent le keynésianisme. 3

Les surplus dans l’agriculture l’illustrent parfaitement. La capacité de production dépasse de loin les besoins, et fait baisser les prix. Cette réduction les rend très accessibles, et leur commercialisation ne suffit pas à fournir un revenu convenable aux agriculteurs. Une régulation de ces surplus a nécessité une aide au maintien du revenu des agriculteurs par une politique agricole budgétaire.

Cette politique est appréciée différemment. Les petits exploitants se plaignent jusqu’à en percevoir leur travail comme étant dégradant, ou décourageant et trouvent l’Aide communautaire comme insultante. Ce qui n’est pas le cas des grandes exploitations, elles en bénéficient par le cumul de grandes surfaces agraires. Évidemment, les premiers sont soumis à la concurrence des sociétés de distributions commercialisant leurs productions. Toute fois, ce qu’ont en commun ces petits et grands exploitants, c’est que s’ils pouvaient vendre au prix de leur revenu annuel un pigeon, à un « pigeon », ils y procéderaient. C’est cela, la limite de l’épanouissement individuel de l’esprit d’entreprise. S’ils ont pu s’épanouir, faire état de leur capacité et de leur savoir-faire, au travers de l’étude ornithologique du pigeon, et de la création de leur entreprise.

 

La problématique existentialiste se pose dans certaines industries.

 

 

Nous retrouvons la même problématique dans l’utilisation de certaines licences de découverte dans le domaine médical, et nous devons nous poser la question : quand doivent-elles appartenir au patrimoine de l’humanité ? Les industries pharmaceutiques face aux maladies rares ou aux thérapies coûteuses (sida) ont cette problématique, entre leur activité humanitaire, et l’approche mercantile de cette activité. Si c’est la loi du marché qui l’emporte, tout ce qui n’est pas productif sera écarté. Si nous appliquions une politique keynésienne réajustée, elle viendra réguler cet antagonisme entre intérêt particulier égoïste et intérêt humain de l’espèce dans un monde où les autres ne peuvent pas être ignorés.

 

Nous continuons à considérer et redire que nos rapports doivent être la résultante d’une libre concurrence, que le bon sens commun moralisé interprète comme concurrence « en équité », ce qui est tout, sauf une réalité. Chacun dans le même temps s’efforce d’échapper à l’exploitation ou à la duperie, en essayant de mettre en place des contres-poids ou contre-pouvoirs, par des réglementations dans tous les domaines, y compris celui économique. C’est le cas dans la recherche individuelle de plus-value, où, quand chacun vend un objet, il le vend plus cher que sa valeur, et, s’il doit l’acheter, il veut l’acheter en dessous. Cette tentative d’escroquerie s’appelle le commerce, et elle se pratique depuis des siècles. Sauf au temps de l’époque villageoise vers 9 000  ans av. J.-C.

 

Si nous observons nos comportements économiques, il n’échappe à personne que nous passons notre temps à tirer profit de tous nos rapports d’échanges en essayant de nous auto-exploiter, de nous auto-duper. Nous allons jusqu’à considérer parfois que, la meilleure affaire, c’est quand nous avons pu gruger l’autre. Nous considérons cette approche juste, même, si elle est sans morale, face au rapport de force dans lequel s’engagent les protagonistes.

 

Nous continuons à considérer et dire que nos rapports doivent être la résultante d’une libre concurrence, que le bon sens commun moralisé interprète comme concurrence « en équité », ce qui est tout, sauf une réalité.

Cette libre concurrence cache seulement le discours que les charges d’exploitations, comprenant impôts, salaire, et tout prélèvement, doivent être réduites, et comparables dans l’élaboration d’un même produit.

La confrontation avec des produits élaborés dans des États au niveau social bas conduit la concurrence à s’aligner sur eux, tels les discours, sur la réduction des charges, suppression du SMIC, les délocalisations. Cela nous conduit aussi à faire du développement social, non un enjeu politique, qu’un enjeu exclusivement économique, où nous devons démontrer qu’une évolution sociale doit coïncider avec les masses monétaires disponibles. Je ne sais pas si nous nous rendons compte de cette absurdité. C’est comme, si quelqu’un nous disait : la vie sur terre ne peut exister que par la monnaie ou la vie nous vient de la monnaie.

Cette libre concurrence entraîne la suprématie de la primauté des plus forts et conduit les intérêts antagonistes des employeurs et des salariés, à s’aligner sur des critères opposés. Ce qui est une charge pour l’entreprise est revenu pour le salarié, en retour, ce revenu redevient une ressource pour l’entreprise.

Nous avons construit notre implication sur des comportements négatifs, nous nous contraignons au rapport de force constant. Il n’est pas un économiste libéral qui démente cela, comme si pratiquer l’équité était un comportement fruste. Reconnaître la collaboration collective, comme une capacité d’association fabuleuse d’un Homme holistique, n’est pas une anomalie pathologique, c’est l’observation de la réalité. Elle se traduit réglée par le rapport de force d’Hommes qui s’accaparent et restituent sous la pression permanente d’antagonismes, au lieu de recevoir et donner confraternellement. Pourquoi des Êtres qui savent inventer leurs rêves, et rechercher leurs accomplissements ne le réaliseraient-ils pas avec les autres ?

Je m’explique.

Le collectivisme 107 est devenu péjoratif. Il n’est rien de plus que la reconnaissance de la mise en commun de notre association structurante de la force de travail. De la capacité de coopérer pour être plus fort, dans le but de produire, et de devenir copropriétaire des moyens de production. Capitaliser notre énergie pour réaliser une tâche, quand un Homme seul ne peut pas y parvenir, sans lui servir d’enrichissement. Cette tendance au partage s’opère, par des voies détournées, qui ne veulent pas dire leurs noms (intéressement, participation, actionnariat). Cette communauté de travail s’exprime toujours, quel que soit le nom que nous lui donnons, et, ce dont nous débattons, ce sont de ses formes. Dans un univers où tout est une association, croire que les désirs refoulés ou rejetés ne finiront pas par trouver l’expression d’une forme d’association est illusoire. Ils s’arrangeront de mots et d’un langage pour exister.

Cela si passagèrement nous restons capables d’aller vers le suicide altruiste, égoïste ou anomique.

 

Il est faux de dire que l’économie écrase la socialisation, que de dire que l’économie crée la socialisation. Il ne manque pas d’instants arrêtés, de niveaux de palier pour le démontrer, tout comme nous pouvons démontrer que l’économie est facteur de guerres, ou qu’elle évite les guerres.

En effet, si une seule de ces assertions d’absolu s’avérait viable, depuis le temps nous le saurions.

D’un débat dialectique à un autre, chacun essaie de convaincre souvent le moins aguerri. Afin de distinguer la complexité de nos relations où les inégalités sont flagrantes, alors les savoirs sont nécessaires pour atteindre l’explication située dans des temps géologiques.

La différence tient à l’éducation d’un développement intellectuel partial.

Cette partialité, c’est aussi lui, l’Homme l’appréhendera par son intelligence, quand nous développerons le plus avantageux en nous par l’étude, notre fantastique capacité d’emmagasiner des informations pour rêver, découvrir et espérer. Avec autant d’énergie comme nous y procédons avec le plus négatif, nous convaincre de passer, dans l’actuelle organisation, notre temps exclusivement au travail, que nous présentons comme une fatalité.

 

L’histoire de presque tous les États raconte les louanges adressées à l’élite dirigeante qui guerroie sans cesse et qui se réalise dans la possession de richesses, et se confine dans ses propriétés et ses concepts.

Aujourd’hui, nous nous retrouvons toujours sous ce même rapport, la possession de richesse comme revenue du marché, et le fief l’Entreprise. Entre les deux, c’est le langage qui a changé. Je suis volontairement excessif dans la comparaison. Aujourd’hui, les plus naïfs savent que ce sont des rapports guerriers que nous entretenons au travers des rapports économiques.

Est-ce inéluctable ?

Est-ce qu’il serait stupide d’imaginer qu’un entrepreneur en appelle au partenariat pour son projet plutôt qu’au salariat ?

Doit-on rester en conditions de servitude, sous sa forme moderne qui s’appelle, le salariat, ou que la forme moderne de la vente d’esclaves s’appelle le placement ou l’intérim ? Nous nous abusons en disant, nous avons la liberté de ne pas nous y soumettre ?

Est-ce impossible d’imaginer que le travail devienne une part de l’actif auquel il contribue ?

Est-ce impossible de compter différemment l’activité sociale ?

Doit-on rester sous la forme de dépersonnalisation des SA ou doit-elle poursuivre sa collectivisation par l’actionnariat jusqu’au bout en y intégrant tout son personnel jusque dans les décisions  ?

Pourquoi le salarié de l’entreprise X doit-il passer par les placiers pour obtenir une part de plus-value à laquelle il contribue en tant que salarié  ?

Pourquoi, faut-il que le salarié soit inconséquent pour ne pas comprendre que, les taux de rendement qu’il exige de la part de ses placements, c’est lui qui les paiera par et dans son travail ?

Doit-il ne pas comprendre que, dans certains cas, c’est lui-même qui se poussera au licenciement, lorsqu’il est client, et utilisateur ?

Est-ce qu’il est démontré quelque part de manière absolue et irréversible que la condition humaine voue les Êtres à être exploiteurs ou exploités ?

Est-ce que notre imagination ne fonctionne qu’avec de l’adrénaline causée par la peur ?

Le monde de la recherche fondamentale nous démontre que non, tout comme bien des philosophes grecs et autres. Ils démontrent que parfois avoir seulement envie de savoir, envie de créer, envie de repousser plus loin notre fragile condition humaine suffit. Envie de voir notre futur autre que notre passé, envie d’être un Homme avec les autres, plutôt qu’être la prison des autres.

Envie d’être un Homme et développer sa personnalité culturelle, avec toutes ses capacités pour s’associer comme le monomère de Sapiro dans un sourire (note 20) avec d’autres qui sont semblables ou différents. Suivant le regard que nous portons sur eux, pour ne pas pratiquer le culte de la personnalité, en s’associant il sera autre que ce qu’il était !

Par les jeux du langage, nous nous dessaisissons parfois de notre humanité, comme, si, lorsque nous œuvrions au sein de l’entreprise, c’en était fini de notre personnalité humaine. Comme, si l’économie ne devait être que l’expression de notre violence possessive ! J’entends par la violence, l’agressivité innée due à l’espèce apte à survivre que nous sommes, et que nous érigeons en violence culturelle, dont certains y attribuent les progrès de notre société.

 

Notre intelligence, en concevant l’entreprise, a conçu un merveilleux outil qui est un outil créateur de biens et de services à notre usage. Et il doit rester cela. Notre intelligence doit y trouver sa fonction d’utilité essentielle, produire pour satisfaire nos besoins. Loin de là, nous continuons à reléguer cette fonction au rôle de subsidiarité, et rechercher dans sa pérennisation, la richesse. Si nous devons y travailler dans des structures plus ou moins élaborées, nous ne devons pas perdre de vue l’intérêt auquel cet outil contribue. Aujourd’hui, comme hier animé par ceux qui le dirigent, à une finalité lucrative, de son ou de ses dirigeants 4

Ce n’est pas l’outil qui dirige l’entreprise, ce sont les Hommes avec leurs difficiles relations avec le pouvoir. Avec le pouvoir de domination, au travers de toutes leurs créations qu’ils sclérosent, pour les servir, lorsqu’ils en retirent une toute-puissance. Cela conduit les hommes parfois au risque du suicide individuel pour se maintenir dans l’organisation industrielle, être drogué au travail, ou y sacrifier sa vie. Durkheim définit cela dans l’exemple du suicide altruiste. Il dit : que l’homme se tue quand il est trop intégré dans une société, quand il est habitué dès l’enfance à ne pas faire cas de la vie, et à mépriser ceux qui y tiennent avec excès. Alors, nous nous en défaisons de manière inévitable pour le plus léger prétexte. 5 Il en est de l’organisation de l’entreprise qui s’est personnifiée, effaçant l’individuation de la plupart de ses membres. Et n’en retenir que ceux qui pratiquent l’individualisme excessif ne vivent que pour l’entreprise, l’esprit d’entreprise, qui conduit au suicide égoïste ou altruiste. Nous en arrivons là par l’usage des mots et de la dialectique, au service d’un but individualiste, qui les pousse à croire que chacun pourrait exister sans les autres. Ce qu’ils en retirent n’est que le choix d’une mort.

 

Aujourd’hui, cette mort, elle se mesure moins en suicides effectifs que par des doses de tranquillisants ou de thérapies de toutes les sortes pour pouvoir continuer à la vivre.

 

1 Note de l’auteur. Je dis chasser pour me conformer à l’image valorisant que nous voulons donner de notre espèce. Mais compte tenu de ce que nous connaissons de nos capacités physiques, et de celle que nous pensons devoir être de nos ancêtres, il y a peu de chance, que pour manger de la viande nous ayons dû faire autre chose, que ce que font les charognards, avant de concevoir des outils, jets de pierres et armes de chasses ; une pratique que l’on retrouve dans l’interdit biblique de manger de la viande de cadavre d’animaux.

2 Note de l’auteur. Dans le Quarks et le jaguar, Murray Gell-Mann explique comment les quarks sont confinés par des forces différentes de celles familièrement connues comme l’électromagnétisme, et d’expliquer que les quarks sont liés entre eux par une force venant de l’échange d’autres quanta, appelés gluons parce qu’ils engluent les quarks ensemble pour rendre observable les objets blancs comme le neutron et le proton. D’expliquer que dans la théorie de l’électrodynamique quantique les électrons et les positrons interagissent par le biais de l’échange virtuel de photons, alors que dans la théorie de la chromodynamique quantique, les quarks et les antiquarks interagissent de manière analogue par le biais de l’échange virtuel de gluons. Il ne serait donc pas stupide de dire que l’univers est économique puisqu’il y existe un perpétuel échange, et il n’appartient qu’à notre observation d’y trouver un rapport coût-avantage. Il conviendrait donc de redéfinir notre monde sur cette base, nos relations affectives et sociales deviendraient économiques, ce qui ne changerait rien à leur qualité, mais très vite nous verrions apparaître une nouvelle définition de notre activité productrice, pour que ceux qui justifient au travers d’elle l’exploitation d’autrui puissent le faire.

3 Note de l’auteur. L’analyse Keynésienne est le refus de faire confiance aux mécanismes du seul marché pour rétablir spontanément l’équilibre, et justifie l’intervention de l’État quand le climat économique se dégrade, par des politiques de relance de la consommation, de l’investissement, par une politique monétaire et budgétaire. L’analyse keynésienne montre la nécessité du rôle de régulation l’État, soit lorsque la conjoncture s’emballe (inflation), soit, au contraire, en cas de récession.

4 «Par définition une société industrielle ou commerciale est créé pour réaliser des profits ». Jean-claude George. Jouez et gagnez en BOURSE. Éditeur Jean-claude Lattés. 1984 . P. 62.

5 Steiner Philippe. La sociologie de Durkheim. Édition la découverte. 1998.

 

3/ Cela signifierait-il que l’actuelle organisation économique est immuable, et que nous aurions trouvé la pierre philosophale dans ce domaine ? nous avons encore 800 000 ans, 1 estimés avant notre prochaine évolution.

Je comprendrais mal que l’on vienne dire au nom de l’entreprise que les hommes n’ont pas le droit de développer une autre source de richesse en dehors d’elle.

 

Je comprends que les détenteurs du pouvoir économique disent qu’ils n’entendent pas le partager, l’entreprise est aussi une arme, une arme de conquêtes. Si bien que, comme je le disais plus haut, c’est une décision politique qui intervient toujours.

L’entreprise n’emploiera du personnel que si elle y trouve un intérêt, l’entreprise n’a pas pour finalité de donner du travail, si ce n’est de produire des biens et des services. C’est aux hommes à se trouver une autre source de revenus ou modifier le système monétaire. C’est à eux de s’interroger sur leur devenir, pas à l’entreprise. Conduire les Hommes seulement dans cette direction demande que dans leur majorité ont appris les mécanismes de l’économie pour ne pas prendre des valeurs partiales pour des valeurs absolues ou réelles.

Comprendre que la Liberté n’est que la compréhension de la somme des prisons dans laquelle nous enserrons notre corps et notre esprit. Nous ne devons pas entretenir avec l’entreprise des rapports de maître à esclave, où, quand le maître disparaît, l’esclave cherche à qui se vendre. Nous désirons tous être des maîtres dans un monde où des milliards humains sont en interdépendances. Ce qui est important, ce n’est pas d’être maître ou esclave, ce ne sont que des mots. C’est de savoir-être, des Hommes culturels communicants en devenant des partenaires. Cela se découvre par l’éducation, par la connaissance, le savoir, et nous devons comprendre que ce n’est pas acquis indéfiniment. Nous nous engageons dans une démarche dont l’expérience demande des années, pour ne pas dire la vie.

 

C’est si difficile que la plupart du temps nous préférons utiliser, dans bien des cas, un langage plus rapide et universellement connu, les armes, cela même quand nous savons qu’après la confrontation vient la réconciliation.

 

4/ Sans nous en rendre compte, par souci de clairvoyance, dans la complexité de nos sociétés, nous nous sommes « ghettoïsé » dans des mots contextuels. 2 Liberté, vérité, dieu, Loi, etc. Ils sont issus de l’observation de nos comportements, ils sous-entendent des espérances et ils en génèrent de nouveau, assurant un renouvellement du langage normatif.

Pour n’en retenir que deux, nous sommes passés « d’ouvrier marmonnant au salarié participatif », et « d’utilisateur ou usagé patient à client exigeant ». Nous avons créé une séparation, une dichotomie entre ces deux attitudes d’être, par des appellations nouvelles pour la même personne, concrétisant en cela ce que nous pensons être une adaptation ou une réformation.

Par réciprocité, que le salarié interroge le client est possible, comme hier l’ouvrier interrogeait l’utilisateur. C’est toujours la même personne, sauf que les hommes endossent aussi facilement des mots conceptuels, qu’ils endossent les costumes du « prêt à porte », même s’ils n’ont pas été taillés pour eux, mais pour un système. Nous laissons à d’autres, les spécialistes de l’économie, le soin de nous dire quels doivent être nos comportements dans l’un ou l’autre de ces rôles sociaux, après qu’ils les aient soigneusement étudiées.

Exemple, d’un critique sportif, qui explique que les joueurs se dépensent à deux cent pour cent, cela signifie qu’à l’inexactitude du propos, s’exprime l’impétuosité émotionnelle, feins ou non. Elle constitue un renchérissement de la réalité, signifiant que pour être performant le joueur doit dépasser ses propres aptitudes.

Ils normalisent en cela une activité hors norme, pour en consigner la norme, et reléguer à l’anormalité le normal (rythmes biologiques).

Cela serait amusant, si, dans les faits, nous ne mesurions pas cette inflation verbale et verbeuse en quantité de tranquillisant ou dopants de toutes sortes. C’est à dire, si l’exigence de la performance au quotidien dans notre organisation économique ne nous poussait pas à dépasser les rythmes biologiques sans aucune préparation.

Dans l’habillement, le même phénomène d’enfermement existe : ce que nous appelons le phénomène de mode !

Au-delà de la seule identification sociale, l’habit d’appartenance nous impose parfois de porter le sigle de la société idéologique X, celui de l’entreprise Y. Nous devons le vêtir sous peine de licenciements, de la même manière que nous marquions les esclaves jadis. La silhouette de toutes les hôtesses d’accueil, et autres, reste l’habit, le plus ostracisant, celui du rejet des laides, des boutonneuses, des grosses, des typés. Comme sont mutées les belles devenues trop vieilles dans le meilleur des cas.

Certains se vêtent de l’habit de classe, l’habit prétentieux de marque au nom célèbre, et celui qui transporte la marque référentielle ostentatoire, qui est celle qui nous transforme en support publicitaire de plein gré.

Le plus insidieux, c’est quand l’habit modèle le moine, surtout quand l’objet qui exprime cette personnification nous façonne à notre insu. Il en est comme, cela quand, nous²², nous personnifions à la demande.

Si échapper à ce phénomène, qui organise toute notre existence, est difficile, nous pouvons en prendre conscience, en comprendre que ce n’est pas nous qui organisons notre vie autour de notre sociabilité 3. Celle-ci s’organise autour de la monnaie, et à travers le mot magique de « réduction des coûts dans sa forme actuelle », et nous réduisons aussi notre sociabilité.

Le risque est de ne pas s’apercevoir qu’à des mots et concepts nouveaux, correspondent des comportements parfois archaïques, réactionnaires ou des duperies.

 

L’amusant, ce n’est pas de contester la liberté de chacun ni le rôle d’identification ou de repères qui découlent de ces pratiques.

Le drôle, c’est d’observer que le discours libéral s’accommode parfaitement des comportements collectifs, en les suscitant quand l’esprit compétitif productif s’harmonise parfaitement avec l’intérêt.

L’insolite, c’est d’observer que chacun veut être maître de ses choix, tout en y enfermant les autres. Sauf, que chacun escompterait que l’autre lui soit acquis, plutôt que de se retrouver en lui.

Sur dix personnes, nous aurions dix groupes potentiels, où chacun voudrait que les autres lui soient acquis. Cela se répercute de génération en génération, toujours par un dominant naturel issu de la confrontation dans tous les groupes. Les traces des dominants sont pléthores dans l’histoire, dont nous avons fait l’interprétation et qui ne se retrouve pas dans les traces de l’art pariétal. Il ne domine que par défaut, si les autres ont une « bonne ou mauvaise » raison de le laisser dominer pour que s’exprime la représentation du groupe, de la communauté.

Je peux dire que tout un chacun incarne par une mauvaise éducation, un collectiviste ou un individualiste par une sociabilité manquée.

Le débat, entre l’individuel et le collectif que certains opposent, se résume à compter le nombre de personnes, qui portent la même paire de chaussettes aux quatre coins du monde, ailleurs qu’aux pieds. Nous avons peu de chance que l’on trouve un individu, à qui la personnalité suggère de s’en chausser la tête, sauf dans l’art conceptuel. Inévitablement, les hommes ont des goûts et comportements communs, cela dans un choix restreint par l’espace géographique et leur physiologie. Ce choix s’étend aujourd’hui par les moyens de communication, et il s’en trouvera toujours un, pour nous dire qu’il veut la même chose qu’un autre.

 

Les Hommes sont condamnés à se rencontrer, et à se retrouver ou se reconnaître dans un autre, et à agir ensemble.

Cela limite toute la pensée pseudo-libérale qui ne peut trouver son expression que dans une organisation collective. Elle y parvient en organisant la soumission économique par le revenu au travers d’entités « totalitaire » (entreprises) nées du vocable liberté, de la liberté d’entreprendre, des hommes qui rêvaient d’être le roi à la place du roi.

Cette soumission hégémonique ne cessera que lorsque le système actuel entrera en concurrence avec un autre, faute de le comprendre, pour se réformer.

Ce que j’ai trouvé de merveilleux dans le libéralisme, c’est qu’il s’arrête aux portes de l’entreprise, où il fait l’apologie du despotisme au nom de la propriété privée.

Il entretient le malentendu, où tout propriétaire des moyens de production, dont il dispose à sa convenance, croit qu’il dispose de la même manière des personnes qu’il emploie, d’où l’existence du Code du travail.

Aujourd’hui, la propriété d’entreprise que je vise s’est dépersonnalisée au travers de la « Société Anonyme » (sous toutes ses formes.) Elle permet à ses gestionnaires de ne pas assumer la responsabilité de leurs gestions en cas de faillite, en la transférant à des formes impersonnelles ou multi-personnelles actionnariales. Ainsi, les actionnaires ne sont jamais inquiétés, tout en tétant les véritables propriétaires par l’actionnariat. 4 Le seul risque de l’actionnaire est la fluctuation de la valeur de l’action, et la perte de la mise investie.

Ce que je veux souligner par cette observation, c’est que le libéralisme prône la responsabilité individuelle de nos actes, et que si les hommes ont des droits ils ont aussi des devoirs. Mais dans les faits, il sait aussi trouver les formes qui permettent de s’y soustraire, d’y échapper, et laisser à la charge de la collectivité les conséquences d’une mauvaise gestion d’entreprises (faillite). C’est l’ambiguïté du discours variablement en fonction de ses intérêts.

C’est pour faciliter la prise de risque des entrepreneurs, en minimisant celle-ci. Et permettre des constructions industrielles qui ne pourraient être couvertes financièrement par les biens personnels des dits entrepreneurs. Ou qui conduiraient à la faillite de tous les actionnaires, s’ils devaient la couvrir sur leurs biens personnels.

Une loi devrait obliger les actionnaires à payer la dette des entreprises, par un prélèvement obligatoire sur ceux-ci, palliant ce risque, en alimentant les ASSEDIC. Et également le fonds de garantie, d’une caisse à destination des créanciers (fournisseurs, sous-traitants). Mais nous ne devons pas oublier que le client salarié paie tous les prélèvements versés par l’entreprise, nous devons donc l’exclure du prix de vente.

 

Nous fabriquons des ghettos artificiels, et nous nous étonnons des effets de leurs interactions.

5/ Toutes nos relations issues de nos émotions sont presque encadrées, formalisées (encodées) pour nous permettre d’assurer une certaine fluidité (homogénéité) à notre multitude humaine, et y lire notre activité hétéroclite.

Dans le cadre des contraintes physiques que nous impose l’univers (dont la maîtrise de certaines a permis notre essor technologique), nos jugements de valeur sont émotionnels et subjectifs. Leur normalisation permet d’assurer la cohésion des groupes d’individus et constitue leur ethnogenèse.

Ce sont des jugements de valeur subjectifs, ils sont tous contestables dans l’absolu, et cela permet aux civilisations de se succéder. C’est le « relativisme culture », dont l’acculturation est la démonstration.

Les traces archéologiques et leurs lectures nous ont permis de comprendre et d’apprendre l’existence des civilisations passées. Nous ne pouvons pas dire que les dominants de chacune d’entre elles assurés de leurs certitudes aient voulu laisser leur place, et considérer leur propre culture comme une valeur relative. Le temps a eu raison de leurs certitudes absolues.

Puissions-nous le comprendre à présent afin que le travail des anthropologues et archéologues ne soit pas vain !

Ces mêmes certitudes, nous les affirmons aujourd’hui avec, heureusement, beaucoup plus de moyens et de compétences.

Le risque demeure le même que par le passé, celui de croire que les idoles que nous bâtissons suffisent à nous prémunir de l’évolution.

Nous avons toujours des hommes qui ont besoin de titres de « roi », quand d’autres ont besoin de les adorer, d’autres êtres simplement humains.

C’est cette orientation qui transpire parfois de tous les « accroc » à l’économie de marché. Ils limitent l’activité de leur idole (l’homo-œconomicus) à leur propre dévotion et ne s’aperçoivent pas qu’ils entrent en prêtrise.

Ils condamnent l’Homme à ne rester que le tube digestif de l’économie.

Ils limitent la substance de son humanité à n’apparaître que comme deux orifices, quel que soit l’intérêt que nous y trouvons. L’un, pour consommer des biens et des services, et l’autre pour évacuer des déchets.

Ils récupèrent la monnaie et laissent les déchets à la charge de la collectivité future.

Comme nous le savons aujourd’hui, la génération spontanée n’existe dans aucun domaine, tout notre futur est soutenu par notre passé, d’où nous le laissons émerger pour le présent. Bachelard disait, le futur, ce n’est pas ce qui va arriver, c’est ce que nous allons accomplir.

Notre futur économique est contenu dans l’organisation de notre présent économique, dans cette loi du marché, qui basculera lorsqu’elle atteindra son seuil critique ordre/désordre. C’est de la même manière qu’ont basculée les civilisations passées, lorsqu’elles l’ont atteint, et qui a entraîné leur extinction.

Allons-nous atteindre le seuil critique, ou allons-nous l’anticiper ?

Allons-nous atteindre le seuil critique, ou réveiller l’homo-sociabilis ?

Nous pouvons aujourd’hui estimer que la suprématie du « Blanc » (d’origine indo-européenne) va s’éteindre d’elle-même, compte tenu du taux de natalité inférieur à son propre renouvellement. L’activité économique importera des populations extérieures, et nous serons conduits vers un métissage. Au-delà de la couleur, qui n’a d’intérêt que pour les racistes, c’est le mélange des croyances qui va constituer la difficulté maximale. Ce ne sera pas de celles qui se sont lentement réformées sous l’évidence des sciences. Mais de celles qui restent enfermées dans leurs dogmes fondamentalistes, dont la plus hégémonique, aujourd’hui, reste l’Islam. S’il demeure une croyance, elle perdure dans sa période d’obscurantisme dogmatique d’une vérité fondamentaliste inamovible, retranscrite, contre toute évidence évolutionniste. Il sert également de support à l’opposition politique aux pays riches capitalistes. Nous devons comprendre que cette opposition aux pays riches est prise dans leurs représentations libérales, tout aussi dogmatiques héritée d’une culture syncrétiste et colonisatrice issue du Moyen-Orient. Nous savons d’expérience que contre des convictions les armées sont de peu de poids. Il faudra dans ses rapports et ses échanges catégoriels, comme dans ceux avec l’extérieur, que l’homo-oeconomicus laisse une place à l’homo-sociabilis, auquel les religions voulaient concourir. Ouvrir l’enseignement, afin d’y développer l’émancipation intellectuelle, pour que la limite du langage économique ne soit pas seulement poser « des entraves de geôliers ».

 

La comparaison des tendances démographiques, entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement, ne va pas cesser de s’accroître. Les régions développées, Australie, Amérique du Nord, Europe, Japon, Nouvelle-Zélande abritent 1,2 milliard d’habitants avec un taux de fécondité de 1,57 enfant par femme. Dans les 50 prochaines années, leurs populations ne devraient pas évoluer, leur taux de natalité va rester inférieur au taux de renouvellement (qui est de 2,1), avec des disparités. On notera un affaiblissement dans des pays comme l’Espagne, la Fédération de Russie, Hongrie, Italie, Lettonie et Portugal, leur taux de renouvellement avoisineront le zéro. Celle des pays comme L’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis seront ceux qui auront un taux de renouvellement le plus élevé autour de 1, en partie du fait de l’immigration.

Les populations des pays en développement qui abritent 4,9 milliards d’habitants auront doublé, passant à 8,2 milliards d’habitants, avec un taux de fécondité de 3,1 ; parmi lesquels les pays les moins avancés se situant en Afrique tripleront la leur, passant de 269 millions à un milliard, avec les taux de fécondité les plus levés ; l’ensemble des pays les moins avancés passera de 658 millions à 1,8 milliard. L’urbanisation s’accroîtra, les villes de plus de 1 million d’habitants passeront de 4,3 % en 2000 à 5,2 % en 2030 et celles de moins d’un million passeront de 28,5 % en 2000 à 30,6 % en 2030. (source, UNFPA réalisé sur la période de 1995 à 2000.)

Comme je ne vois pas toute cette population aller sur les bancs de l’école pour apprendre la relativité de nos valeurs, et celles « du monde sensible ».

 

Nous pouvons imaginer facilement que le souci de se nourrir donnera plus d’acuité aux penchants d’aller chercher nos besoins dans d’autres contrées, et ils deviendront réceptifs à toute idéologie porteuse d’une espérance.

 

56 — Nous ne devons pas rejeter ce qui fonctionne dans une organisation de papiers.

1/ L’intérêt présenté par cette loi du marché est d’offrir des biens et des services dans le cadre d’une anticipation qui peut être à la fois planifiée (projet), suscitée (publicité, offre), suivie (demande). Il importe peu qui pourra bien s’enrichir au passage dans une loi du marché alors sociabilisé et socialisant.

Cela, pourvu que nous comprenions que ce ne sera jamais, tous les hommes, quel qu’en soit notre désir, et que les hommes qui le seront ne le seront jamais à titre définitif. Rien ne nous contraint d’accepter des pauvres ou d’en conserver, pour nous reconnaître comme des riches. La richesse peut reposer sur d’autres critères que ceux que nous avons établis pour nous offrir le confort, notamment la seule qui soit réelle, notre intelligence.

Cela nous est permis ! nous pouvons alors utiliser la monnaie fictive, pour développer des marchés là où il n’y a rien.

L’essentiel demeure que son organisation monétaire permette à chacun de disposer d’un revenu sans altérer la capacité à produire. C’est le plus difficile au travers des normes « méritocratique » en place.

 

C’est particulièrement le difficile problème de la motivation, celle qui consiste à développer, consentir un effort contre une récompense (l’effet carotte). C’est celui de ne pas se laisser aller à ses penchants grégaires.

 

2/ Aujourd’hui, aller sur la lune demeure plus facile que de persuader les Hommes, qu’ils vivent dans un système monétaire fictif.

C’est tout aussi difficile de les persuader que la circulation réglementée de monnaie ne doit pas être un mur infranchissable, ce mur n’existe que dans notre esprit. Ce n’est donc pas ce mur de papier virtuel qui est infranchissable, seulement certain de nos comportements innés, de nos préjugés, et d’une absence de culture économique.

Vous comprenez mieux à présent pourquoi je vous propose de développer la connaissance, c’est elle qui nous permet de porter un regard critique sur toutes nos créations.

Si à nos échelles de valeurs, la loi Moore 108 pouvait s’appliquer, cela serait merveilleux pour notre intelligence, qui ne revêt pas un caractère héréditaire. Faute de loi Moore, nous devons évoluer par succession de civilisations, par acculturation, et culturalisme où, nous pouvons inclure le développement permanent de notre intelligence.

 

Pour rester dans notre monde culturel aux pratiques cultuelles, nous devons développer le « marché de l’intelligence», qui apporterait des bénéfices aux grands prêtres financiers pour qu’ils perçoivent leur obole.

1(A-t-on trouvé la loi sur l’évolution, J.CHALINE, L.NOTTALE, P.GROU) Eurêka septembre 1999 n° 47.

2 Qui est de l’ordre du concept, qui sous-tende une «conceptualisation ».

 

3 J’entends, au-delà de l’élaboration des matériaux nécessaire à la vie collective et des contenus propres aux modes de participation sociale, par sociabilité la sublimation de l’échange sans fin, pratiques et centrée sur des personnalités qui sont engagées dans de pures relations de réciprocité. Georg Simmel sociologue et philosophe allemand 1858/1918 en disait la sociabilité est la forme ludique de la socialisation.

4 «C’est que l’action est un titre de propriété avec tous les risques et avantages que cela comporte ». «En vertu de ce titre de propriété l’actionnaire a des droits ». Jean-claude George. Jouez et gagnez en BOURSE. Éditeur Jean-claude Lattès. 1984. PP. 59/60.

57 — Quel est ce marché de l’intelligence, qui intéresserait les capitalistes, et qui pourrait être calculé économiquement plus facilement que ses incidences idéologiques, structurelles, sans occulter le risque d’un effet retour ?

1/ Je peux me hasarder à un petit raisonnement apagogique. 1

L’intérêt d’une entreprise de production de biens et services serait que les Hommes soient au quotidien des clients, et que la production soit assurée par des machines.

C’est ce schéma dans et vers lequel nous évoluons, et qui est lisible dans l’industrie et l’agriculture. Schéma que nous redoutons, il est synonyme de suppressions d’emplois.

Globalement, cela s’est traduit par une réduction du temps de travail avec une augmentation des revenus, et le développement des services et loisirs.

Les employeurs se sont opposés de manière constante à toute réduction du temps de travail. Ils n’en ont pas moins su utiliser leurs entreprises pour couvrir le marché dégagé par ce créneau du temps libre, et réaliser des affaires. Le marché du loisir représente environ un quart du budget total des ménages.

Ce sont leurs capacités à « rebondir », à s’adapter aux évolutions des tendances socio-économiques, et, quand nous comptabilisons le récapitulatif de leurs possessions, en France elles ne se sont pas appauvries avec une croissance de milliardaires et millionnaires

Pour revenir à l’hypothèse retenue, le « simple client » (non-propriétaire de moyens de production qui fournissent des revenus) devra, lui, se trouver une source de revenus indépendante de l’activité économique traditionnelle.

Nous disposons et nous avons à notre disposition le système de la redistribution (circulation de la monnaie), et celui de la création de monnaie (banques et pouvoir régalien de l’État) par l’endettement.

Le premier, la redistribution, exigerait que les producteurs redistribuent leurs richesses vers les clients, afin que ces derniers disposent de revenus pour leur acheter les biens qu’ils produisent. C’est cela qui se passe dans la réalité, en échange de la capacité de travail des salariés pour satisfaire à la production. Les salariés deviennent la plus grande catégorie de clients solvables.

Quelle serait la raison absurde, qui pousserait les producteurs à redistribuer en tenant compte de la pratique de nos relations socio-économiques ? Aucune ! Nous n’avons pas un sens assez développé de la notion d’espèce humaine pour cela, espèce humaine en tant que communauté planétaire.

Le deuxième, le client peut, faute de redistribution, avoir recours à l’emprunt pour consommer, et le rembourser si le client n’a plus de revenu, est entré dans un endettement perpétuel ? Le client peut décider en tant que citoyen que l’État assurera indéfiniment ses ressources, par une politique budgétaire.

Supposons un instant que cela fonctionne, les producteurs vont accumuler des fortunes colossales. Pour en faire quoi ? Allez, je nous laisse poursuivre ce raisonnement absurde. Suivant l’idée du sens que nous donnons à l’existence humaine dans le monde, par notre alter ego, nous la ferons vivre ou mourir.

Si nous regardons l’existence au travers de l’humain, nous trouvons que, des solutions, si nous le regardons au travers d’un système monétaire égoïste, nous n’arrivons qu’à des fins. Que nous façonnions l’humain comme un Homme libre de savoir ou esclave de son ignorance, nous n’échapperons pas à l’obligation de faire des choix. C’est en cela que je voulais aboutir, à l’utilisation de notre intelligence pour raisonner, sans que nous sachions exactement justifier l’intelligence que nous évaluons suggestivement en fonction d’un raisonnement logique et rationnel, dont en parler est plus facile que l’expliquer. 2Son développement dépend étroitement des contextes « géohistoriques » qui ont engendré la sociologie et les idéologies qui l’influencent.

Puis-je aussi m’interroger, dans ce schéma absurde, en échange de quelle contrepartie, rien ne m’empêche de distribuer de la monnaie, pour ceux qui retiennent la notion de désirs raisonnés ?

Quelle carotte, devons-nous utiliser pour ceux qui sont adeptes du laisser-faire ?

Nous avons là une question qui intéresse autant les clients, qui ont besoin de revenus pour acheter des biens et des services, que l’entreprise, dont les produits n’ont de valeur, que si elle peut les vendre.

Chacun peut avoir son idée ! Je propose de développer le marché de l’intelligence et j’extrais mon raisonnement de ses contraintes socio-idéologiques conformistes.

Dans les ECPA, l’enrichissement en part de marché concernant les entreprises serait celui de toutes les fournitures scolaires traditionnelles, si elles ne sont qu’un produit de plus-value restreinte, pour n’être que des fournitures de masse. Leur intérêt est un peu plus évident si nous y substituons l’application des nouvelles technologies issues de l’informatique et de la communication.

Il est pour toutes les structures d’accueil à développer ce qui concerne la branche du BTP (bâtiment et travaux publics) et les activités annexes. Ce serait un chantier immense créateur d’emplois.

 

Je peux souligner que je ne raisonne qu’en matière de marchés nationaux, qui sont des marchés solvables, de petite dimension par rapport à la demande des pays pauvres ou en voie de développement.

2/ Multiplier le coût unitaire actuel de l’enseignement, par le nombre de personnes susceptibles d’accéder à un projet des ECPA nous donne une idée de la représentation du marché national.

Imaginons trente millions de personnes qui suivent à mi-temps un ECPA, à 5 670,5 euros (37 200 francs) le coût moyen unitaire par élève (source ministère de l’Éducation nationale), soit 170,1 milliards d’Euros (1 116 milliards de frs). S’ajoute à ce coût la mise en place des structures d’accueil à estimer. S’évaluent après le fonds du financement des revenus des ECPA. Admettons pour cela 5 860 euros (45 000 frs) par an environ (sur la base du SMIC pour des mi-temps), soit 205,8 milliards d’Euros (1 350 milliards de francs). À partir de deux éléments sur trois estimations, nous arrivons à la hauteur de la moitié du budget de l’État, 722,9 milliards d’Euros (4 740,9 milliards de frs.) Ce qui correspond à 37 % du PIB, produit intérieur brut, de 1 404,6 milliards d’Euros à 9 214,7 milliards de francs en 2000, de 1 415,9 milliards d’Euros (9 288,8 milliards de frs) du RNB, revenu national brut. 3

 

3/ L’autre intérêt se trouve dans l’incidence qu’engendre une répartition du temps de travail. Lorsque la main-d’œuvre est abondante, nous ne nous soucions guère de suppléer à son remplacement machiniste si nous pouvons facilement vendre son coût. En contrepartie, nous devons contenir les crises sociales que cela provoque en les finançant par des prestations. Ceci est plus facile dans les pays riches où les intérêts corporatifs sont relativement structurés pour leur défense. Ce n’est pas le cas dans le reste du monde, et ce coût pèse sur les échanges, et les marges bénéficiaires dans la concurrence internationale, et pousse les États à s’aligner par le bas.

Le discours libéral, comme je l’ai souligné, tend constamment à réduire ce volume financier, que représentent les charges, soit que les entreprises ne parviennent pas toujours à la vendre, ou qu’elle réduit leurs profits.

Elles pourraient en être soulagées si l’on opère un transfert de son coût social vers les ECPA par exemple, et par extension, le coût d’autres charges sociales suivant des modalités à définir. Ceci exclurait les entreprises de la gestion paritaire des dits organismes auxquelles elles reversent ces charges et prélèvements. Cela satisferait quelques discours d’organisations syndicales, qui considèrent que les prestations versées par les employeurs ne sont qu’un salaire indirect. Ce n’est là que le raisonnement d’une idéologique de classe réaliste où seuls les salariés créent la richesse. En fait, dans les organismes sociaux, les partenaires ne gèrent que par subsidiarité.

Pour ceux qui pourraient penser que c’est là un cadeau royal aux capitalistes, les entreprises devront en échange rétrocéder à l’État la comptabilisation de la valeur de leur propriété foncière. Ils en garderont la jouissance totale, la valeur foncière comptabilisée dans leur bilan, le seront dans un compte de l’État, qui constituera un fonds de garantie avec. Exemple : quand une entreprise achète à l’État un terrain, ce n’est pas un achat du sol qu’elle effectue, elle achète le droit d’en jouir à titre de propriétaire d’un démembrement de propriété publique. La nue-propriété demeure à l’État, l’usufruit, au particulier ou à l’entreprise, tout comme la valeur négociable de la nue-propriété, qui pourrait s’appeler « l’usufruit n » pour le différencier. Rien de cela ne changera les usages en vigueur concernant les droits privés attachés au titre de propriété. L’ÉTAT enregistrera sa valeur de transaction, en ayant établi une référence conventionnelle d’un seuil minimum des prix du sol. Ce procédé s’appliquera à toute transaction de terrains entre agents de l’économie ou particuliers. Ceci, sans d’autres transactions, pour leurs opérations commerciales ou leur succession patrimoniale, que celles qui sont en vigueur. Enfin, tous les ans, la valeur comptable des terrains classés au bilan pourrait être réexaminée.

 

Idéologiquement, c’est un moyen de satisfaire l’intérêt collectif et individuel. La collectivité conserve la valeur du territoire commun (Nue-propriété), et permet à chacun d’en recevoir un usage financier au travers de la rémunération des ECPA. Ceci, sans léser ceux qui pourront acquérir l’usage privé des sols (Usufruit nu), et ne pas remettre en cause la propriété privée.

Par le transfert d’une partie du coût social (prélèvements sociaux), les entreprises dans leurs échanges internationaux ne seront plus pénalisées, et celles-ci ne seront plus un facteur de délocalisation et de chantage à l’emploi. Si pour certaines le transfert de ces prélèvements constitue une réduction de leur marge bénéficiaire, dans les échanges mondiaux, elles spéculent avec les charges  ?

Les fondamentalistes du collectif se réapproprient la partie foncière des moyens de production en la valorisant suivant les mêmes critères de la loi du marché dans l’intérêt collectif.

 

La propriété privée est préservée, et la propriété collective également, tout en étant valorisée.

 

4/ Si la réduction des coûts facilite parfois l’emploi, celui-ci ne doit pas être l’objectif essentiel. Ce doit représenter la recherche d’un rééquilibrage constant en vue de dégager du temps libre, en réduisant la durée du travail pour générer un plein emploi. Cela doit se faire inévitablement dans une comptabilisation annuelle et une répartition hebdomadaire autre du temps de travail, en fonction des activités professionnelles de branches. Nous en retirerons des emplois supplémentaires, mais également une orientation vers des investissements productifs par l’innovation technologique. Faire face à un accroissement de la demande issue des revenus des ECPA, nous permettra de ne plus craindre les investissements robotiques, perçus comme supprimant des emplois. Cette orientation permet aux actifs de disposer de temps libre, afin de s’inscrire dans les ECPA. Ceci, de manière que le temps d’activité d’un citoyen puisse se fractionner en quatre parties, travail, enseignement, repos, loisirs.

De manière subsidiaire, les ASSEDIC pourraient être refondues ou disparaître au bénéfice des ECPA, offrant la souplesse d’une recherche d’emploi, et d’une activité valorisante.

 

Le problème le plus important n’est pas structurel avec le versement de revenus issus des ECPA. Induisant une augmentation du pouvoir d’achat, il est économique et justifiera un ajustement, de l’offre, et de la demande qui peut susciter un risque d’inflation.

 

5/ Un de ces risques réside dans le glissement des actifs potentiels inscrits dans des ECPA, vers le milieu professionnel, pour occuper un emploi. Nous n’allons pas transférer les actifs productifs, vers les ECPA, pour fournir des actifs cérébraux, qui ne produisent rien, et d’opposer deux sources de richesse qui doivent s’associer.

Dans nos sociétés où nous occupons des emplois par défaut, ce risque est grand. Or, dans notre culture, nous avons l’art d’opposer ce qui est complémentaire, d’opposer le travail et le développement intellectuel. Notre société est parfaitement capable d’absorber et d’ajuster cette nouvelle activité, elle en a les moyens intellectuels et économiques. Elle a absorbé les congés payés et les réductions d’horaires. Ce temps libre a ouvert le marché des loisirs, et a généré une augmentation du pouvoir d’achat, contre vent et marée, des économistes conformistes, des intellectuels-idéologues bloqués, et des entrepreneurs primaires égoïstes.

 

Rien n’est péjoratif dans mon propos, les risques sont réels du fait même de ces comportements qui sont, dans leur représentation dynamique du monde, d’un effet boomerang.

 

6/ Ce risque, cette motivation essentiellement financière (optimalisation de son intérêt personnel), est le propre produit d’un discours libéral, qui par doctrine façonne, par intensification optimale de l’intérêt individuel, la clé de voûte de son système. Celui-ci s’est développé sous le poids de sa conception de classe, le diktat des possédants, générant son antinomie tout aussi néfaste, le collectivisme au sens strict. De manière que la victoire idéologique du libéralisme a renforcé nos comportements de type culturel au naturel égoïste, devenant égocentrique dans la réalité des économies nationales, où les États masquent leurs comportements interventionnistes.

L’idée demeure de réprouver de telles interventions, bien que les réglementations se perçoivent comme une agression « de droits égocentriques ».

La tradition dans le monde économique est de disséquer toutes les précédentes réglementations qui permettent d’échapper, ou de bénéficier des nouvelles, suivant le cas, s’est renforcée. Comme se sont renforcés les conseils en tout genre, et chacun d’entre nous, à titre individuel, pratiquons de la même manière. Chacun, dans cet esprit-là, utilise les sources de revenus disponibles au mieux de ses intérêts, et les libéraux seraient plutôt mal venus de s’en plaindre, ils sont les stimulateurs de tels comportements.

La fréquentation des ECPA n’a aucune raison que la rémunération échappe à cet effet boomerang. De fait le comportement civique et collectiviste a quasiment disparu de notre enseignement, dans la société, remplacée par l’égologisme.

Pendant plus de 70 ans, le collectiviste est devenu un mot péjoratif, un mot qui s’est opposé à l’individualisme. Il retrouve toutes ses vertus sous une certaine forme dans la citation d’Aimé Jacquet 4 : « On a gagné parce que chacun s’est mis au service du collectif même si des individualités en sont ressorties ».

Naturellement, ceci s’observe tous les jours dans notre quotidien, et « l’entreprise » a essayé de le mettre en place par le biais de tous les projets participatifs. Projets qui ne résistent ni aux réductions de salaire ni aux licenciements, seule la contrainte du chômage a assuré une réconciliation d’intérêt avec l’entreprise.

Magnifique, pourrait-on penser que les salariés se soient réconciliés avec l’entreprise ? La célèbre participation active des salariés japonais, construite sur leur relation paternaliste d’intégration avec l’entreprise, ne les a pas mis à l’abri du dit chômage. Ce qui sera déterminant, ce n’est pas d’être parfaitement ou mal intégré, d’avoir ou pas l’esprit d’entreprise, même en prenant de la satisfaction au travail. Dans l’entreprise, la rémunération est un facteur essentiel de satisfaction pour trouver une utilité à produire la réalisation de nos désirs économiques que nous achèterons.

 

Naturellement, cette image affectera tout type d’organisation qu’on lui proposera.

 

58 — Ce serait une nouvelle approche sociétale aux effets inévitables, comme d’autres ont existé dans diverses circonstances, que nous avons toujours surmontée, même en inversant un processus.

1/ Ces deux approches des rapports salariés/entreprises n’offrent pas une quelconque assurance quant à la conservation d’un emploi rémunérateur, les salariés recherchent une stabilité dans des structures exclusives (réduction des coûts). Ce à quoi les ECPA peuvent remédier, non sur une durée déterminée comme les ASSEDIC. Mais sur une durée permanente tout au long de la vie active en interaction avec l’entreprise jusqu’à, bien sûr, l’inévitable seuil critique, de tout système, qui limite toutes les organisations dynamiques.

De nouveaux rapports salariés/entreprises surgiront, et la notion de collaborateur partenaire, remplacera-t-elle celle de salarié. De nouvelles formes de rémunération participative se composeront, de nouvelles motivations naîtront.

Les partenaires sociaux devront élaborer d’autres garde-fous, les entreprises disposeront d’un peu plus de marge de manœuvre pour ajuster leurs effectifs, la souplesse étant leur leitmotiv permanent. Les salariés n’auront plus à craindre de façon excessive le couperet du chômage, ils pourront demeurer ou s’inscrire dans une activité d’enseignement rémunérée pour disposer d’une source de revenus. Les actifs en perte d’emploi, pour toutes raisons, se dirigeront avec plus de facilité vers les ECPA à temps complet ou pas suivant leur volonté. Ils auront pris l’habitude de leur fréquentation, et ne percevront plus leur mise à l’écart temporaire comme dévalorisante.

Nous pouvons convenir que lorsqu’un particulier prend l’initiative d’un investissement créatif, il dispose normalement des revenus et profits équitables par rapport à son investissement de propriétaire.

Lorsque son projet doit utiliser l’aide de tiers, c’est lui qui est demandeur, et c’est une évidence de comprendre que sans ces aides, il ne parviendrait pas à ses fins.

Une collaboration s’impose, et si le propriétaire veut être le maître absolu de ses décisions, s’il veut disposer du fait du prince, il doit rester seul. Il est à imaginer, dans tous les autres cas, une collaboration pour que le propriétaire conserve les profits de son investissement et atteigne ses buts, sans s’approprier ceux générés par les tiers. L’histoire de l’impuissance collective a conçu des maîtres plutôt que des guides, le reconnaître ne le rend pas irréductible. Le Code civil a analysé en 1804 la marchandisation de la force de travail comme du louage de services. Je pense que, depuis 1804, bien des événements culturels sont intervenus, tel l’essor des sciences, etc., qui nous permet de concevoir le travail, comme une relation humaine complexe entre adultes, et non un conflit d’intérêts.

 

Cela naturellement nécessite une approche plus éducative du collectivisme fractal, entreprendre avec les autres pour produire un résultat collectif individuel profitable à tous.

 

2 / Un certain nombre d’activités inévitablement disparaîtra, qui devra se restructurer et d’autres s’installeront. Pour ceux, que cela choquerait qu’ils pensent que ce sont les mêmes effets que les hommes engendrent en tant que consommateurs, quand ils modifient leurs choix de consommation ou quand se fixe politiquement le taux du SMIC ? Je n’ai aucune inquiétude pour les grandes entreprises, quant aux petits employeurs ils auront accès aux ECPA, comme tous les citoyens.

 

Petit à petit, la notion de salaire a cédé le pas à celle de ressource incluant d’autres revenus que les seuls salaires, notamment ceux de transferts issus du versement de prestations, et d’exonérations en tout genre.

Désignés, salaire, vacation et autre, en fonction des divers métiers, dans l’organisation économique et sa comptabilisation actuelle, les revenus comportent un paradoxe inévitable. Celui de créer une ressource pour celui qui en perçoit la rémunération, une charge pour celui qui la verse. Pour les entreprises les plus averties, elles savent qu’en versant des revenus, elles « refinancent » une partie de leur futur chiffre d’affaires, en même temps que celui d’autres entreprises.

 

La stabilité de ressources qu’apporteront les ECPA modifiera certaines modalités de la circulation de la monnaie, particulièrement celui du pouvoir des marchés financiers. Un éventuel surplus d’épargne, issu de la rémunération des ECPA, pourra rendre les taux d’intérêt des banques plus attrayants pour les investisseurs, et moins chers, les taux de l’argent au jour le jour.

3/ Le point de rencontre de cet antagonisme, entre salarié et entreprise, est quand l’un et l’autre sont des clients, chacun voulant faire une acquisition au moindre coût. Nous tournons dans une spirale de flux circulatoire à la recherche d’un perpétuel équilibre. Il ne peut pas exister au sens strict du terme. Nous le trouvons transitoirement dans l’équilibre stationnaire, l’égal du stade ultime où l’absence de mouvement est la mort de toute chose, qui génère des « crises ». Ces crises varient au gré de leurs ajustements à un équilibre général, à la recherche de l’équilibre revenu/dépense, de l’équilibre monétaire, de l’équilibre de l’emploi et de l’équilibre extérieur. C’est une ineptie que d’avoir l’obsession de la recherche d’un équilibre. Les crises se surmontent toujours par des politiques d’intervention publiques budgétaires ou d’exonération, conduisant à un déséquilibre. Le libéralisme capitalistique ne peut conserver son ordre que dans une communauté, qu’il veut libre, pour les plus forts. Il organise l’individualisme qui se tourne toujours vers la communauté, quand les impératifs de l’évolution des existences humaines s’imposent, face à celles du carcan qu’incarne l’équilibre comptable. Le libéralisme capitalistique a besoin de la force coercitive de l’État démocratique ou non, pour réguler les dérapages d’exigences humaines générées par la rareté, qui se manifestent çà et là. Il s’agit, pour prendre une image à la psychologie, que de donner le pouvoir à la reconstruction recomposée du dominant égocentrique de la horde.

 

Qu’une même somme de monnaie soit inscrite sous des appellations différentes suivant son usage, cela ne nous choque pas. Cette somme, s’appelle une charge pour l’employeur quand c’est le paiement d’un salaire, un salaire, quand le salarié le reçoit, une épargne déposée dans une banque, un emprunt si l’on désire la prêter. Son appellation sert à définir son usage, et parmi ses usages, le plus important, c’est celui qui constitue une ressource, celui qui passe par la case recette.

Si bien que la rémunération des ECPA, par l’apport de ressources nouvelles, créera, un déséquilibre à l’avantage de la demande, et l’entreprise s’organisera pour en tirer profit.

 

Il appartiendra aux acteurs socio-économiques d’effectuer les ajustements et les orientations utiles en fonction de projets, prenant en compte l’offre, la demande, les besoins d’épargne, et d’effectuer les anticipations.

 

3/ Dans les pays sous-développés, la demande est énorme, une entreprise a devant elle un marché auquel elle peut faire des offres, les Hommes sont demandeurs, et rien ne s’y réalise. Ce n’est pas que les entreprises manquent de moyens financiers, ou que la demande n’existe pas. C’est seulement que la demande ne peut pas être formulée en masse financière disponible, et reconnue par la communauté financière comme ayant une valeur sur le marché des changes. Tant que la demande ne sera pas solvable, l’entreprise X n’ira pas s’y installer. La valeur de la monnaie dépend de la capacité industrielle des États et de leur commerce extérieur (la rentrée de devises).

Cette situation durera jusqu’au jour où le pays aura trouvé un moyen d’avoir des ressources, et ce jour-là l’entreprise X fera ses offres. Ce fut le cas des pays d’Asie Mineure avant la découverte du pétrole, et c’est en micro-économie le triste sort des « sidaïque » d’Afrique.

Rien n’empêche une banque de développement d’organiser, dans le pays Y, le financement d’un marché de l’intelligence qui entraîne une demande, comme amorce tenue de conduire à un renforcement économique circonstanciel géopolitique.

Je n’ignore pas les difficultés culturelles que cela représente dans certains États. Dans lesquels, en plus des multiples communautés confessionnelles et ethniques, s’ajoutent des rapports culturels de l’Homme au travail différent des nôtres, en plus de leurs besoins, pour des raisons géohistoriques.

Pour ainsi dire devoir renverser le processus, où l’offre éducative créera la demande de biens, et les moyens d’un développement. C’est certainement plus valorisant que l’action caritative ou solidaire forcément restreinte, je ne vise pas les actions d’urgences. Inverser un processus dans lequel inciter, convier, exhorter, pour aller apprendre, génère la réflexion, qui engendre la créativité, ou l’incitation à apprendre à se procurer les moyens de se nourrir.

Déroger à ce long processus de développement historique que nous vivons, et dans lequel nous devons nous nourrir pour avoir une force de production. C’est en utilisant pas à pas notre intelligence que se développent par la répartition des tâches, les biens et le temps qui nous permettent de nous instruire.

Contrevenir à l’ordre économique dans les États qui n’ont rien à échanger n’est pas un acte dépourvu d’égoïsme, nous savons que les États riches ne peuvent accueillir la population de la planète. Si nous souhaitons que leurs populations demeurent dans leurs États, pour que cela soit possible, nous devons surveiller internationalement qu’ils puissent avoir des revenus pour y vivre, sans survivre.

D’autant plus, qu’aujourd’hui, les moyens de communication audio et visuels permettent à tous les pays qui ont connaissance de la richesse de certains autres, et les marchands d’audios visuels accroissent les désirs de richesse, et les rêves d’eldorados.

 

Nous ne ferons qu’accélérer un processus, par acculturation, pour les États qui en seraient demandeurs. Nous ne demandons pas à chacun d’entre nous de réinventer l’écriture pour apprendre à lire.

 

1 Raisonnement par l’absurde.

2L’intelligence. Pierre OLERON. Édition Presses Universitaire de France. 1974.

3 Source : INSEE, compte de la nation.

4 Note de l’auteur. Aimé Jacquet était entraîneur de l’équipe de France de football en 1998 quand elle a gagné la coupe du monde, il fut fort décrié pour avoir privilégié le groupe à l’individualisme et à l’élitisme médiatique.

59— Pour maintenir un nouveau déséquilibre sous surveillance d’intelligence de l’ensemble des acteurs. Pour gérer l’abondance en tenant compte de notre monde.

1/ Je mentionnais qu’un phénomène important serait le glissement des adultes de l’ECPA vers l’appareil productif, en supprimant le chômage. 1 Le déséquilibre tournera à l’avantage du salarié.

Une raréfaction de l’offre d’emploi des adultes serait néfaste à la production de biens et services, si elle devait se traduire par une augmentation des coûts de production, compensée par des investissements technologiques de productivité, et une répartition du temps de travail.

Cela se comprend aisément, si nous considérons que l’intérêt d’un bien et d’un service est d’être un usage de masse, accessible à bas prix, caractérisant aussi l’élévation du niveau de vie. L’effet boomerang est latent, face aux politiques d’embauches d’employeurs qui ont usé et abusé du déséquilibre qui leur était favorable, et ont nourri bien des acrimonies.

Pour réguler cet aspect, nous pouvons utiliser les références de relevé de prix s que nous avons établi. Ils peuvent être réexaminés, pour servir d’indicateurs de seuil d’un revenu référentiel, sans interférer dans l’usage que font les hommes de leur revenu.

Cela revient à instaurer un revenu social type, comme certaines organisations professionnelles de salariés le proposent. C’est le niveau de vie auquel peut prétendre tout un chacun, et qui donne un aperçu, une évaluation du minimum de la masse monétaire qui doit être mise à disposition des ménages salarials.

C’est introduire une référence à la population, redonner sa place à l’Homme social, qui a généré l’économie.

Dans les années 1970, l’organisation syndicale Force ouvrière suggérait le salaire en binôme, un salaire composé du salaire social, auquel s’ajouterait le salaire professionnel. L’idée n’a pas prospéré, si bien que cette idée a généré le SMIC, et que celui-ci a fini par être supérieur à certains salaires professionnels de branches. Nous pouvons en dire de certains emplois que s’ils étaient rémunérés à leur valeur professionnelle de branches, dont certaines sont sous le montant du SMIC. Ils ne permettent pas à un salarié de disposer d’un revenu lui garantissant un niveau de vie convenable, tout en passant son temps au travail. C’est un comble que nous justifions par notre organisation économique compétitive au travers de ses règles comptables, où les charges doivent disparaître si elles ne peuvent pas être revendues.

Comment peut-on accepter humainement, en production d’abondance, qu’une personne qui travaille ne puisse pas vivre de son travail pour bénéficier, à un certain seuil social, des produits et des prestations auxquelles elle contribue ?

Cela me fait penser une histoire : « celle d’un agriculteur qui acquiert un âne, et décide de le faire travailler sans manger parce que la nourriture lui coûte trop cher. Un ami le rencontre au bout d’un certain temps pour prendre des nouvelles de son âne. Bien ! Au début, c’était parfait, me dit-il, ensuite je pense qu’il a dû tomber malade, car, quand il commençait à s’y habituer, il est mort ». Nous reproduisons un peu dans cette démarche et nous nous plaignons que l’âne brait.

Ce déséquilibre de l’emploi en faveur du salarié ne doit pas tendre vers un équilibre. Il s’organisera autour des acteurs économiques et demeurera une source de croissance, dont une part sera captée par les collectivités publiques pour assurer leurs services et une autre part par l’entreprise via la consommation. Les chefs d’entreprises sont des Hommes responsables dont la compétence globale n’est pas en cause. Ils s’inscriront dans son développement, comme ils l’ont effectué pour les loisirs. Qu’ils soient, partisans ou non d’une organisation systémique néolibérale, ils sont tenus de s’y conformer, ou c’est le système qui les rejettera.

 

Naturellement, partant de là, ce n’est pas seulement sur eux que nous devons nous appuyer pour en changer, personne ne se défait du pouvoir qu’il s’est construit.

 

2/ Ceci ne peut pas se concevoir au travers des « seules règles naturelles » guidées par une « main invisible ». Mais au travers d’organismes, comme ceux du genre des conseils économiques et sociaux, qui sont une des rares formes de démocratie de la vie civile, avec une fonction consultative.

L’incidence de la création des ECPA sur l’appareil productif ne peut pas être laissée à la seule régulation dite « naturelle ». Nous procédons d’une construction intellectuelle pour laquelle nous ne disposons pas d’exemples existants, et pour laquelle, j’ai au moins une certitude, c’est que le néolibéralisme seul ne peut pas en assurer la gestion.

Rien ne l’empêche de continuer d’exister sous la forme qui consiste à dire que tout individu souhaite optimaliser tout ce qui peut présenter pour lui un enrichissement. Il a aussi la capacité d’affirmer qu’optimaliser peut signifier ne pas s’enrichir sans discernement, et devoir utiliser cette richesse pour compenser les dégâts causés par une vision à court terme de l’enrichissement.

En espèces, il ne suffit pas de dire qu’une « main invisible » viendra réguler l’organisation de deux sources de revenus différenciées et associées.

 

Nous demandons, en fait, à tous les cerveaux imaginatifs de s’associer, sur une vision à long terme. Naturellement, le plus difficile est d’entraîner les hommes sur le terrain de la réflexion pour imaginer une organisation, où peuvent coexister des antagonismes. Aujourd’hui, ils hypothèquent notre existence même, pour satisfaire des critères de rentabilité ; ignorant des systèmes, de précautions, pour souhaiter, atteindre suivant l’objectif économique, les limites de zéro défaut.

3/ Si cette notion de « main invisible » du XVIIIe siècle n’a plus de sens aujourd’hui, tant, nous possédons des systèmes de régulation, elle retrouve une fausse nouvelle vigueur avec les tenants de la loi du marché. À nous, humains, nous serait-il impossible d’élever la compétition pour les ressources, à un autre niveau qui écarte dans le système Marchand, ce qui altère nos modes de vie ? Ainsi se produit depuis longtemps un effet boomerang dont nous connaissons les conséquences, la guerre, le sur-armement, la pollution, le réchauffement climatique, le fascisme et la criminalité. Nous y perdons tout le bénéfice de pouvoir bénéficier pleinement du bonheur de notre créativité. Simplement, nous avons une évolution biologique trop lente pour soutenir le rythme dans lequel notre évolution culturelle, plus rapide, a pu modifier ses tendances. Et l’évolution environnementale trop lente pour ingérer tous nos déchets.

Nous avons une difficulté énorme à gérer une fuite en avant ; d’autres diraient une évolution exponentielle, et voilà pourquoi je faisais aussi allusion à la théorie du chaos. À un moment, lire l’entropie d’un système, comme le nôtre, qui est le libéralisme capitalistique, nous devient difficile.. Il s’est imposé au monde, et nous en retirons une fausse espérance, croyant que l’unanimité est la preuve d’un bon choix ou d’une vérité.

C’est à nous d’effectuer une transition idéologique, et de modifier nos modes de pensée, nos schémas, nos paradigmes. Cela ne signifie pas devoir renoncer à s’enrichir, seulement compter la richesse d’une manière différente, pour que personne ne soit dépourvu de ressources.

 

Rien ne nous oblige à convoiter la richesse des autres, nous détenons la capacité de la fabriquer.

 

4/ L’économie repose sur l’idée de rareté, un bien abondant devient inévitablement un bien « presque libre ». Il en perd à nos yeux tout l’attrait qui nous permet de nous définir par rapport à sa possession.

Essayez d’imaginer que tout ce que nous produisons soit en abondance, notre nature humaine devrait bien trouver d’autres substituts pour s’exprimer.

Est-ce une illusion ou bien est-ce cela que nous faisons en partie au travers des loisirs ?

La rareté est-elle une contrainte incontournable ou l’expression de notre violence ?

Comme je l’indiquais dans les préliminaires, nous sommes conçus pour survivre, et nous reproduisons héréditairement nos caractères originels avec une évolution cérébrale très lente. Notre capacité d’agression est omniprésente, et elle utilise tous les supports pour sa manifestation individuelle ou collective. Cela y comprit au travers de notre capacité à produire, à échanger, à posséder, au-delà de la seule valeur d’usage comme déterminants monétaire.

Nous ne regardons personne se battre, pour un bien abondant, sauf si nous avons su créer le moyen d’en faire un bien désirable. C’est sous une certaine forme le cas de l’air qui devient source de conflit, en raréfiant sa pureté.

À mon sens, cette difficulté, que nous avons à gérer l’abondance, trouve sa source, dans le fait que nous réagissons toujours avec des paramètres héréditaires innés que la culture interprète au fil des âges. Dans ces paramètres, nous y trouvons si besoin, toute l’activité humaine créatrice en état latent, en probabilité d’être. Malgré toutes les tentatives idéologiques altruistes, notre épanouissement individuel reste axé sur une domination s’exerçant vers un autre instrumentalisé, et cela demande l’apprentissage d’un approfondissement pour le dépasser.

Soutenir que l’on doit conserver la rareté comme la clé de voûte de l’économie est maintenir l’humain chez les primitifs.

En ayant les moyens de vivre dans l’abondance, nous faisons de la rareté le moteur de l’émulation pour nous contraindre à une activité culturelle qui se transmet par l’apprentissage. La place de l’activité cognitive grandissante devrait nous conduire à trouver d’autres formes de motivations que celle de la confrontation, nos caractères innés ne sont pas faits pour nous entre-tuer. C’est à notre intelligence de ne pas développer des systèmes d’exclusions dans lesquels nos caractères innés, de leur fonction de nous rassurer et de vivre, passent à celle de survivre. Cela nous conduit comme toute espèce au sacrifice de certains, de ses semblables. Une fois de plus, c’est seulement, notre intelligence qui appréhende, la subtilité entre vivre et survivre. Nous sommes forcément des sous-primates, lorsque sciemment nous continuons à fabriquer de la rareté en ayant perçu toutes ses incidences assassines néfastes. Malgré cela, nous les acceptons et les reconduisons tout en les dénonçant hypocritement. Les primates ne répondent qu’à leurs émotions innées, dont la recherche en neurobiologie a établi que certains disposaient d’une capacité de réflexion, et d’une certaine forme de conscience. Ne serions-nous que des sous-primates, parce qu’il nous manque, un inhibiteur de violence, ce qui constituerait par rapport à d’autres espèces une tare congénitale. Car nous sommes les seuls à disposer d’armes d’anéantissement, qui ferait de l’homme une erreur de la nature vouée à disparaître. Nous trouvons alors le paradoxe que par notre intelligence nous allons vers les étoiles, et elle se montre limitée dans sa capacité à développer une sociabilité d’émulation, autre qu’égocentrique.

 

Nous en sommes intellectuellement capables, et c’est là toute la question ?

 

5/ Cela, si nous comparions nos 4,5 milliards connus de la vie terrestre à une journée, nos deux mille derniers ans n’égaleraient que 0,000 001 92 seconde, et notre révolution industrielle n’a commencé que depuis 0,000 000 48 seconde 2.

Cela nous laisse imaginer la place qu’occupe la théorie de la rareté, d’autant que nous avons en partie les moyens de générer l’abondance, les capacités de la gérer, et du temps devant nous. Nous savons que l’Homme n’est pas attiré par l’abondance, c’est pourquoi nous pouvons lui offrir pour nous valoriser et nous distinguer un enseignement pour adulte. Dépasser l’ignorance est impossible, nous aurons pour l’éternité de quoi nous distinguer les uns des autres pour séduire. Ce que la compétition par la croissance ne peut pas nous apporter.

Nous restons dans des concepts sociétaux élaborés aux derniers siècles, sélectifs des connaissances d’aujourd’hui, dont la mémorisation, la pérennité, la circulation, et l’usage de ces connaissances restent problématiques.

 

Si nous avons fait un bond technologique sans égal, ce n’est pas le cas pour des schémas sociaux, où la tendance est à la régression. Nous prenons un plaisir inconscient à faire souffrir, confondant au passage l’affirmation de soi, et la domination dont nous ne cessons de faire l’éloge.

 

 

 

 

CHAPITRE VI.
Quel financement ?

60 — Celui que nous pouvons créer, un moyen non exclusif.

1/ Je vais parler d’argent maintenant, d’une manière un peu différente de celle qui consiste à aligner des chiffres, j’y viens en fin de chapitre.

Naturellement, pas question de demander à l’entreprise de financer le projet de création d’ECPA. Tout au plus, les entreprises les mieux structurées consacrent 2 % à 3 % pour la formation professionnelle, jusqu’à 6 % pour certaines, dont 1,5 % obligatoire pour les entreprises de plus de dix salariés depuis 1992. Cela ne présenterait aucun intérêt, car cette charge, elles la répercuteraient sur les salariés clients, comme elles le font pour la formation professionnelle.

Émettre de la monnaie demandera de trouver une référence crédible qui permettra de ne pas s’écarter de la création monétaire en vigueur. Dans le précédent chapitre, je mentionnais de prendre en référence le territoire national comme garantie de l’émission de monnaie. D’autres types de garanties peuvent être envisagés à l’origine, la monnaie n’est qu’un moyen simplifiant l’échange 3. Cet échange érigé sur un capital de confiance, réciproque entre les hommes dans leurs relations commerciales pour en accepter la pratique 4. Aujourd’hui, la monnaie sous ses diverses formes est une marchandise gérée par des spécialistes, dont la compréhension des mécanismes échappe à la plupart d’entre nous.

Nous nous bornons à accorder notre confiance aux institutions financières existantes, la plupart privées, constituant un passage obligé et une anomalie politique dans une démocratie où le pouvoir est celui du peuple. Paradoxalement, celui-ci se sépare de ce qui en donne les moyens la création monétaire.

Hier comme aujourd’hui, nous disposons de la capacité de créer de la monnaie à tout moment. Échanger un bien ou un service contre une reconnaissance de dette est suffisant, sous réserve de ne jamais la convertir, et de la faire circuler. Cela nécessite comme je l’ai déjà mentionné un rapport de confiance entre agents économiques. Ce que font les utilisateurs du sel et de la pomme. C’est ce qui se fait avec les effets de commerce, les billets à ordre, la traite.

Devant l’hégémonie des marchés financiers, peuvent se développer des circuits parallèles. N’importe quel État, et même une concertation d’un nombre suffisant d’États, pourrait se livrer à une révolution monétaire, en l’absence d’impossibilité, ce qui serait une première. Cela existe dans les tentatives pour remplacer le dollar, la monnaie de référence de change. Ce ne serait que changer de maître.

C’est aussi pour soutenir que l’argument, « l’argent est le nerf de la guerre », n’est qu’une capitulation de la réflexion devant l’ignorance.

Nous savons tous que l’ignorance se façonne des idoles, et qu’elles survivent par la création de leurs magistères.

Ce que je veux dire, c’est qu’un peuple culturellement adultérant (au sens géologique, qui n’existe pas aujourd’hui) ayant contrôlé l’inné égoïste devenu égocentrique, sans monnaie peut affronter n’importe quelle adversité. C’est le principe de réciprocité comme le présente l’économie de don, car disposer d’une motivation égocentrique n’est pas nécessaire.

Si demain un mystique parvenait à convaincre les pauvres de notre planète d’entreprendre un exode vers les pays riches, que ferions-nous ? Une hypothèse qui peut paraître ridicule aujourd’hui, dans le futur, elle va devenir un problème, si le FMI impose toujours des remboursements draconiens aux pays en développement, et aux conséquences du réchauffement climatique prises en compte depuis 1992.

Ce qui nous sauve de cela, c’est que l’ignorance va avec la pauvreté, et réciproquement, et les pauvres dans leur ignorance sont les premiers à réclamer ou inventer des idoles. Ils sont encore les premiers à s’enfermer dans des espaces à la mesure de leur compréhension, ou de leur incompréhension.

Nous-mêmes n’échappons pas à cette règle, dès qu’un événement dépasse notre compréhension, nous verrouillons notre intellect dans des paramètres qui nous rassurent. Non, que l’intelligence nous fasse défaut, c’est seulement que nous sommes ignorants des connaissances que nous n’avons pas acquises. La démonstration évidente de la limite de notre intelligence contemporaine est contenue dans l’expression, « l’argent est nerf de la guerre ».

Voilà pourquoi, aujourd’hui, les centres de circulation ou de création de monnaie comme moyens d’échanges deviennent des temples du pouvoir financier, et certains économistes, les encenseurs actuels d’une croyance.

Nous devons reconnaître que, si cette croyance se développe, notre intelligence socialisante s’atrophie ou se conditionne. Nous glissons vers un plus grand besoin de croyances, nous avons cru et croyons en des contes de comptes, et comme Socrate le disait  : en lisant seulement dans des livres nos souvenirs, nous croirons être savants (P. 88). C’est cela que nous faisons, nous lisons notre existence dans des livres de comptes et nous croyons être savants.

 

Nous sommes atteints dans ce domaine du même syndrome que les religieux qui refusent de réécrire ou de réinterpréter leur livre révélé. Des Livres écrits ou révélés pour donner la vie par certaines lectures creusent des tombeaux. C’est ainsi que nous, nous refusons de remettre en cause la comptabilisation de notre activité, par des prêtres de l’économie qui nous disent qu’il ne peut pas en être autrement.

 

2/ Cette ignorance, à laquelle je fais allusion, est celle de l’aveuglement à ne pas admettre que nous avons la capacité et les moyens de générer un essor durablement « harmonieux ». Regardons la monnaie sous son aspect le plus productif, comme un moyen, et non comme une fin. Comme un moyen de produire des biens et des services dans le but d’une libération, et non d’une aliénation.

Devant la complexité humaine, nous avons fait de la croissance notre arbitre tutélaire, cédant à la monnaie, un élément fictif, le soin de réguler notre existence.

Nous suivons en cela notre culture en perpétuant le culturalisme comportemental conflictuel, jusqu’à nous entre-tuer et le considérer à tort comme inné. La matrice culturelle s’inscrit dans le conscient profond qui, s’ils ont été un élément important au sein de notre progrès, peuvent nous être mortels. Nous poursuivons notre évolution sur ce seul critère de la confrontation violente et irraisonnée pour l’obtention de monnaie avec des moyens de destruction de masse. Notre période de prospérité avec une organisation patriarcale capitaliste ne peut pas durer sempiternellement.

Nous démontrons, malgré toutes nos innovations, notre défaillance intellectuelle à intégrer dans nos concepts sociétaux, que nous ne soyons que les maillons d’une évolution, héritant à notre naissance de la charge de vivre en toute ignorance.

Charge que notre maturité intellectuelle a du mal à assumer, nous l’avons découverte depuis peu. Nous ne vivons pas assez longtemps pour la développer au travers de l’apprentissage et elle repose sur une organisation intellectuelle fragile. Nous avons du mal à extirper, nos archaïsmes religieux devant être réinterprétés dans leur juste propos. Nous ne consacrons pas assez de temps à nous connaître, et cela nous fait peur, si nous étions les maîtres de l’univers, nous arrêterions son expansion pour nous rassurer. Comme les croyants qui s’arquent boutent sur leurs écrits fixistes, s’ils rencontraient leur dieu, ils ne le reconnaîtraient pas.

Nous ne devons pas ignorer les mérites revenant au développement économique qui a contribué à une meilleure connaissance de notre existence. Nous pouvons tout de même observer que l’intellectualisme 5 de masse s’appauvrit et il ne peut pas résister à l’attrait de la rationalité. Nous croyons, me semblerait-il, avoir mis la main sur la société parfaite, pourvu que nous puissions intelligiblement l’expliquer économiquement.

Pour certains d’entre nous, nous n’admettons pas qu’un tiroir-caisse remplace notre cerveau et que nous nous laissons diriger à l’excès par lui.

 

Durant des années, il nous a empêchés d’être conscients des catastrophes que nous avons mises en marche, et que nous refusons d’accepter comme réelles pour une minorité. Ils sont dans une sorte de fatalisme fanatique conduit par un repli jugé égocentrique entraînant une dyslexie du monde.

 

1 Note de l’auteur, j’utilise le terme offre d’emploi des adultes, pour réhabiliter une situation qui a acquis une image d’infériorité, sous le terme demandeur d’emploi, et qui conduit ceux qui ont à offrir leurs services, et leurs compétences à s’estimer dévaloriser. Ce point de vue que je partage n’est pas le mien, mais justifie l’incidence du poids des mots.

2 Hubert Rives, J. de Rosnay, Y. Coppens, D. Simonnet. La plus belle histoire du monde. Éditeur France loisirs/ le Seuil. 1996.

3 La monnaie est l’instrument d’échange qui permet l’achat immédiat de tous biens, services et titres, sans coûts de transaction ni de recherche et qui conserve sa valeur entre deux échanges. C’est un phénomène social car elle repose sur la confiance des agents dans le système qui le produit. Michelle Mourgues. La monnaie. Éditeur Economica. 1993.

4 Au milieu du XVII ième siècle les premiers billets de banque ne sont acceptés qu’en raison de la confiance qu’inspire l’institution qui les met en circulation et assure leur convertibilité en or à tout moment. Aujourd’hui c’est la banque centrale qui émet la monnaie légale qui à un pouvoir libératoire illimité sur le territoire national et confère aux autres volumes de monnaies scripturales émises par les banques d’émissions, (monnaies «privées ») la même force libératoire par le jeu de la clause de rachat. Michelle Mourgues. La monnaie. Éditeur Economica. 1993. P. 31, P.153.

5 Intellectualisme = doctrine qui affirme la prééminence de l’intelligence sur les sentiments et la volonté (le petit Larousse).

3/ Que des hommes soient riches, à ne plus savoir que faire de leur richesse, n’est pas gênant.

Ce qui l’est, c’est que nous pensions qu’ils doivent se défaire de leur richesse pour que d’autres puissent l’être. Par cette erreur, nous contribuons au maintien de leur richesse, nous avons créé un processus où ils la récupèrent trois fois plus que ce qu’ils ont donné.

Ce qui l’est, c’est qu’étant riches, ils se croient investis du droit « divin » qu’offre la monnaie, d’un pouvoir de décision sur la vie des autres.

Ce qui l’est, c’est les Hommes démunis par le simple fait qu’à un moment ou à un autre de leur existence, ils se trouvent écartés de cette richesse. Ceci, par un système normatif et régulateur, le plan comptable, conduit à se passer du prix de la force du travail humain. Nous vivons ainsi dans cette comptabilisation paradoxale où nous interprétons notre force de travail comme un coût, quand elle en est la richesse pour deux raisons.

L’une, elle s’ajoute au capital, et il conviendrait de déterminer un facteur comptable, qui la définit, afin que cette force de travail figure en apport de capital.

Suivant la logique de tout ce qui est admis comme tel, nous imaginons que nous sommes payés, pour le revenu de notre force de travail. En réalité, nous sommes payés pour notre capacité de consommer. Les charges salariales et tout prélèvement sont le coût de notre existence (c’est à dire, seulement le désir de posséder un bien ou un service en échange d’un autre et réciproquement).

Toutes les discussions autour de la rémunération de la force de travail ne sont que « du vent », exception faite si nous nous décidons à la comptabiliser en Énergie, cela nous est techniquement possible, par rapport au siècle dernier.

L’autre raison conduit notre force de travail à consommer et à utiliser les productions du capital, y compris le capital lui-même. Il concourt au développement et à l’accroissement des capacités de cette force de travail (machines-outils, études) ou à son remplacement (robotique). Sans remettre en question le capital, celui-ci se verrait accru de l’apport de celui de chaque individu, et nous sortirions de cette forme de mendicité, que sont les participations en tout genre. En plus de trente ans d’expérience, seuls les législateurs y croient et les salariés ne se sentent pas plus proches de l’entreprise.

 

À ceux qui opposent la certitude de la pleine et entière responsabilité personnelle comme auteur des choix que nous effectuons, ce n’est pas inutile de rappeler mes propos sur le sujet. La responsabilité personnelle, c’est comme le libre arbitre, ça n’existe pas. Nos choix sont tous conditionnés par les événements environnementaux d’où nous recevons les informations que nous avons à traiter, pour faire nos choix, s’imposent à nous, sans pouvoir en retirer un seul de notre mémoire. Aujourd’hui n’existe aucun espace disponible, pour qu’un être puisse se développer en dehors du groupe. Dire d’une décision qu’elle a été prise librement signifierait qu’elle n’est pas strictement déterminée par ce qui l’a précédée (note 42). Vivant dans le groupe, cela est impossible, ce qui réduit d’autant cette responsabilité personnelle, en laquelle il nous plaît de croire. Elle nous dispense de nous interroger sur la nôtre, que nous reportons sur l’autre, l’Homme ne s’est jamais bâti une aussi belle excuse collective. Espérons que la démocratisation de la physique quantique y pourvoira.

En naissant, nous héritons de l’obligation de devoir assumer l’évolution de notre espèce. Devant les phénomènes d’exclusion que nous développons, tels l’ostracisme ou la xénophobie instinctive, l’autre, l’étranger, le concurrent, résoudre ces situations qui nous incombent. Accepter les différences est une marque d’évolution vers la civilisation.

Sans laquelle les exclus seraient en parfaite harmonie avec les lois naturelles, si chères au libéralisme, d’aller se servir pour survivre, même par la violence, où se trouvent les richesses. Leur innée génétique leur commande cela, pour qu’ils survivent. Cela s’appelle individuellement le vol, et, si l’on est le plus fort, l’économie de pillage. Sauf à pratiquer l’eugénisme, à retirer aux pauvres les gènes qui les motivent à survivre, en dehors de la coopération, nous n’avons pas trouvé de solution.

Nous comprenons que quelques-uns ne puissent pas tout à la fois nous approprier les territoires et les richesses qu’ils fournissent à leur bénéfice. Et en égocentriques qui accaparent tout, en interdire l’accès à ceux qui ne possèdent pas un moyen d’échange. Ensuite, nous plaindre que les exclus aient tort d’avoir faim, sous le prétexte ani-humaniste, que, les faibles, les assistés représentent une charge, qui réduit les profits. Alors, ces nantis dans un élan de grandeur d’âme offrent des emplois de salariés, pour s’approprier la richesse qu’ils fournissent. Parce que ne pouvant pas la réaliser seuls, ils ont besoin d’une aide, que la loi oblige depuis 1804 à rémunérer. Qu’à cela ne tienne, au salarié qui les a aidés, ils revendront son salaire trois fois plus cher, quand il achètera sa production. Nous comprenons dès lors que si nous n’acceptons pas d’être exploités, nous sommes exclus du système.

Les critères « méritocratique » ne peuvent suffire à contenir l’innée poussée dans ses retranchements.

Pour que mes propos ne soient pas mal interprétés, je vais rappeler la notion de loi naturelle de Locke, reformulée par Thomas Paine dans son ouvrage, Les droits de l’Homme. C’est l’axiome 1 du libéralisme lockéen qui a inspiré la Déclaration américaine des droits.

« Les droits naturels sont ceux qui appartiennent à l’homme en raison de son existence. De cette nature sont tous les droits intellectuels ou droits de l’esprit, comme aussi tous les droits d’agir comme individu, pour sa propre satisfaction et pour son bonheur. En tant qu’il ne blesse pas les droits naturels d’autrui ». Cette notion de loi naturelle est un axiome, d’une évidence, facilement compréhensible jusqu’à « son bonheur ». Ça se complique, à partir de : qu’il ne blesse pas les droits naturels d’autrui, ce n’est possible que, dans une situation d’abondance, et non dans celle de rareté qui est la nôtre. C’est notre nature culturelle, par le fait social qui va fixer les règles, particulièrement celles qui vont consister à apprécier à partir de quand les droits des uns blessent les droits des autres ? Plus simplement, cet axiome peut se résumer, « chaque animal humain, parce qu’il EST, tient les moyens de vivre devant un autre ». Comme chaque hominoïdé par son inné tient les moyens de vivre devant un autre. Comme chacun peut le comprendre, ce n’est pas d’avoir défini qu’est naturel ce qui est naturel, que cela suffit aujourd’hui à expliquer les choses. Dans les démocraties, nous ne sommes plus dans le contexte du 17 et 18e siècle sous l’absolutisme, où les hommes étaient considérés comme des sujets, et où leurs émancipations du droit divin avaient un sens.

Voilà pourquoi aujourd’hui, devant la complexité même de cet axiome, la science nous a apporté quelques notions de sur l’humain. La physique quantique dit que nous sommes des particules élémentaires condamnées à nous associer. Nous n’avons aucune existence individuelle en dehors des autres dans un monde sensible relatif au désordre stable. Par la biologie, nous apprenons que nos gènes sont conçus pour assurer la survie d’un être émotionnel sensible, réactif, impulsif, lent et pourvu de raison !

Ceci permet de comprendre que cet axiome peut être lui-même porteur d’absolutisme individuel, à partir d’une part de toutes les règles qui s’en sont inspirées, particulièrement celles qui organisent la soumission contractuelle. Elles sous-entendent une égalité contractuelle inexistante. C’est un rapport de force inégal entre les possédants et les demandeurs d’emploi, au détriment du demandeur.

Et ce ne sont pas nos règles méritocratiques qui ne parviendront pas à convaincre, celui qui n’a rien, qu’il doit disparaître, au motif qu’il n’a pas mérité, ce qu’il convoite chez les autres.

Aujourd’hui, les moyens de communication en supprimant les cloisonnements, en étalant la richesse, ne peuvent que susciter les désirs. Rien de plus naturel, c’est ce qui ordonne notre existence ?

Voilà pourquoi je disais dans le paragraphe précédent que nous définissions une valeur capitalisable de la force de travail. Elle se justifie par notre existence, et des moyens que nous tenons pour vivre. Quand elle ne se capitalise pas sous forme de force de travail rémunéré, elle se capitalise sous forme de violence. Ces violences sont maintenues par la force publique au nom du trouble à l’ordre public et par un endoctrinement, qui les présente comme criminelles.

N’oublions pas que, sur six milliards d’êtres humains, tout juste plus d’un milliard mange parfaitement à sa faim (rassasié), et que nous ne pourrons pas éternellement contenir à nos frontières la poussée des milliards d’autres.

À l’instar de l’Empire romain, aux frontières duquel les barbares, 2 qui l’on envahit, se pressaient ?

 

Nous courons un risque de laisser des États dans la précarité économique, les « étranger » s’arment idéologiquement, militairement, économiquement, et croissent.

 

 

61 — L’argent comme but est une illusion dangereuse s’il se dogmatise à l’excès.

1/ J’ai pris un schéma réducteur pour formuler cette responsabilité individuelle et collective qui nous incombe. Les moyens d’informations et de communications nous permettent d’en prendre conscience, sauf à vouloir les ignorer. C’est alors méconnaître que l’utilisation de la monnaie au travers de ses systèmes financiers, et des théories monétaires y jouent un rôle, plus psychique qu’utilitaire.

Prenons le cas d’une banque qui consent un prêt, elle en exige le remboursement, plus les coûts de gestion, de réserve et de rémunération de placement. Est-ce une obligation incontournable que d’en demander le remboursement ?

Non ! La banque pourrait se refinancer pour ses besoins auprès d’un organisme émetteur de monnaie, et l’emprunteur ferait disparaître de ses comptes sa dette.

Oui ! Celui qui place son argent dans une banque pour avoir des intérêts, et bien, il n’en recevra pas, la banque se bornera à lui tenir ses comptes. Cela ne cause aucune gêne, le crédit est libre, sans crainte de voir se créer un marché parallèle, qui serait assez fou pour aller payer la gratuité.

Tous les Hommes vont aller emprunter ?

Bien sûr ! Ils pourraient ne plus aller travailler si le crédit est gratuit, et acquérir tous les biens qu’ils désirent. Nous arrivons à la problématique. Nous n’avons pas un problème, mais une problématique innée. La psychologique, celle de devoir aller travailler, quand notre innée préfère avoir à manger sans rien faire d’autre que cueillir.Cela nous serait permis par trop de monnaie disponible et nous péririons faute de produire nos besoins. Nous n’avons toujours pas solutionné ce paradoxe, car nous ne nous l’énonçons pas. Il évolue par la recherche de la plus-value où, en recherche de productivité, l’Homme accepte l’aide, ou son remplacement, hier des animaux, aujourd’hui des machines et robots.Ce sont là des signes qui ne trompent pas sur l’influence de l’inné. Cette’observation nous conduit à reconnaître que l’Homme dans l’avenir peut espérer réduire encore la durée de son temps au travail productif, qu’accompliront pour lui encore des technologies. Mais force est de reconnaître son absence de maturité culturelle pour avancer dans ce devenir dont il pose les éléments constitutifs par profits, sans s’en rendre compte.

J’ai déjà indiqué que si, le rêve de tout employeur était d’avoir des salariés qui travaillent gratuitement, celui de tout homme, n’est-il pas d’être riche pour ne pas avoir à travailler ? La crainte reste d’avoir trop de monnaie, c’est un fantasme, car parce qu’elle est rare des réalisations nécessaires ne sont pas réalisées. Combien de fois dans des discussions, mettons-nous en avant de ne pas disposer de monnaie pour mettre en œuvre telles ou telles réalisation.

Nous le découvrons, c’est facile de libérer totalement le crédit, ce qui serait plus intéressant serait de savoir combien de personnes s’y opposeraient. Quelles seraient leurs motivations compte tenu de la place qu’occupe l’argent dans l’inconscient collectif ? Nous pouvons en avoir un petit aperçu par le nombre de joueurs aux jeux d’argent, sans méconnaître le rôle du rêve dans notre existence, et le besoin de jouer.

 

Tout le monde a compris que nous régresserions en un éclair, et que l’illusion que « l’argent » (la monnaie) est « la richesse » brûlerait comme un feu de paille. Nous estimons nécessaire de mettre en avant l’apologie du travail, la valeur travail, comme la nécessité, jusqu’à son ultime réalisation, où par la technologie nous faire remplacer, pour retrouver un Éden mythique.

L’ex-URSS et la Chine Maoïste, en l’imposant par un encadrement dogmatique, ont oublié ou mal géré ses composantes psychologiques de nature par la recherche de plus-value au moindre coût.

 

Leurs échecs n’enlèvent rien au nécessaire besoin de comprendre que nous travaillons pour produire nos biens et services, dont nous retirons la prolongation de notre existence. Si nous pouvons souhaiter nous faire remplacer à terme dans cette tâche, par la technologie, l’intérêt ne serait pas pour accumuler de l’argent. Mais pour vivre sur une planète où seules l’absence de monnaie et les obsessions nationalistes nous empêchent d’en faire le tour.

 

2/ Tel n’est pas notre comportement à partir d’une satisfaction physiologique légitime. Nous recherchons toujours ce qui peut satisfaire une demande ou constituer une offre contre de l’argent, ceci jusqu’à l’excès, et, pour cela, nous en arrivons à nous regarder comme une marchandise.

Nous ne développons pas dans ce contexte, nos facultés ou nos capacités, nous développons notre capital humain. Je n’ai rien contre, la nuance se situe dans le vocable, et dans le choix des aptitudes que nous sélectionnons, et qui nous conduisent à privilégier un développement intellectuel comptable.

 

Nous nous rendons dépendants d’un outil, la monnaie, qui devrait avoir comme fonction de nous ordonner, de nous comprendre et d’évoluer ensemble, rester un « langage » de communication commerciale.

 

3/ Dans l’élaboration historique d’un schéma abstrait ou « culturaliste », la difficulté consiste dans l’instant où un concept, quel qu’il soit, devient dogmatique, perdant l’avantage de son idée innovante. Il en est du libéralisme économique qui, ayant démontré son utilité, se dogmatise, étendant ses règles à des économies qui ne peuvent pas les soutenir.

En effet, nous ne pouvons demander à certains d’entre eux de faire en quelques années, une révolution industrielle qui nous a exigé deux siècles. Nous ne pouvons pas leur demander d’inventer des matières premières que leur territoire ne possède pas.

 

Naturellement, ce n’est pas le concept qui le plus souvent est en cause, les Hommes qui l’imposent par le dogme ou l’instrumentalisent par intérêt.

 

Ils le rendent difficilement réformable ou adaptable. Comme c’est le cas au travers de l’utilisation de la monnaie, ou dans l’acquisition de la devise de référence, le dollar dans les échanges entre pays plus ou moins riches.

 

4/ En concevant la monnaie, que comme un moyen rare à obtenir, pour échanger en contrepartie d’un bien ou service marchand, nous poussons chacun d’entre nous à tout vendre, y compris son propre corps. Là, je pense particulièrement à la prostitution, 116, comme aux marchés d’organes humains. Mais aussi à tout ce qui peut être considéré comme le patrimoine de l’humanité. À tout ce qui peut, par sa vocation humanitaire, être sorti du service marchand, tout ce qui permet à l’homme de vivre, et de préserver sa vie et qu’il est prêt à perdre pour de la monnaie.

Cela peut paraître excessif, si nous n’y prenons garde, nous achèterons un jour le droit de vivre sur catalogue dans l’entreprise X. C’est un risque du clonage humain des cliniques et hôpitaux privés, si les actuelles recherches sur la culture de tissus humains échouaient. Je ne veux pas nier l’existence d’Hommes de haute conscience humaine pour gérer de tels organismes. Ce que je veux dire, c’est que la comptabilisation de l’existence actuelle où tout se marchande ne conduit pas cette réserve déontologique.

Imaginer avoir un monde dupliqué, c’est le conduire à l’extinction, la vie naît de l’interaction et du mélange. L’arrêter serait se suicider, le clonage d’humain n’est qu’une multiplication végétative 3, d’autant plus que nous avons, par de meilleures conditions de vie, modifié depuis longtemps la sélection naturelle. Nous permettons au plus faible de vivre, de se multiplier ou de se bonifier au hasard des croisements génétiques. Nous suspendons de plus en plus nos existences à notre technicité, à notre savoir, à nos connaissances, de manière que tout recul, ou retour en arrière sera dramatique. Un jour, nous devrons bien envisager de revoir la manière dont nous comptabilisons notre activité humaine, pour ne pas le subir.

 

Je ne fantasme pas. Déjà, certains États parlent d’acheter le droit de polluer. Je ne fais pas état de formalisme en l’espèce. Nous sommes bien obligés de constater que nous confions à la monnaie le soin d’arbitrer des problèmes qui relèvent de la conscience humaine. Certains d’entre nous ont remplacé leur intelligence par un tiroir-caisse, ne donnant aucune limite à la loi du marché. Nous comprendrons un jour, que ce qui fonde notre particularité, n’est pas que nous puissions nous décompter dans notre plus petite unité, mais notre espèce. Nous devrons aussi regarder nos déchets et pollutions, comme nous regardons nos pathologies, comme celle de la pathologie du culturalisme d’une espèce. Devant les catastrophes qui en découleront, nous ne délivrerons pas les énormes masses financières nécessaires au niveau mondial là où se situe le problème. Nous pouvons nous réunir dans des COP d’intérêts nationaux égoïstes qui sans moyen demanderont des siècles pour parvenir à un résultat. Il ne nous restera qu’à nous adapter aux changements environnementaux et politiques engendrés, par le réchauffement climatique. Faute d’un projet international dans chaque État, toutes les mesures écologiques seront financées par les salariés. Nous pouvons estimer que c’est un juste retour des choses, car dans leur quête de prix toujours plus bas ils ont participé au processus général. Malheureusement, ceux qui ont pris et appliqué le choix d’économiser le coût de gestion des déchets et pollutions retireront encore du profit de leurs traitements.

C’est à travers, de tels comportements, que nous pouvons dire que le système libéral conduit à des excès. À l’opposé du sens de son thème, le libéralisme, il a atteint un apogée en transformant la vie en grand marché où tout se vend. Il ne reste plus grand-chose à « marchandiser », à part l’univers.

J’ai déjà dit que rien n’est dû au hasard, tout est création à partir d’un ordre sous-jacent, d’une loi d’unification, de dieux, je ne veux oublier personne. Presque chaque espèce s’acculture et se succède, nous paraît-il, sans que nous ayons pu en définir les modalités, sauf à les expliquer par des changements environnementaux. Le déluge pour les croyants en est une explication ignorante. N’imaginons surtout pas que les contes bibliques soient des absurdités sur le fond. Nous ne savons pas, comment les Hommes qui ont relié ces livres avaient compris que des évolutions avaient eu cours ? Elles décrivent paraboliquement des évolutions humaines. Telle la création de l’humain avec Adan et Ève, et le déluge qui noie sa descendance. Plus tard dans la descendance de Noé, Dieu choisit le peuple hébreu, comme peuple saint soumis aux lois Mosaïques. À leur tour, celles-ci sont réformées par le Christ et en fin, elles-mêmes recadrées par la laïcité.Chaque fois, nous avons eu, apparition, mutation, transformation. Cette structuration ne peut se caractériser, sans que quelque chose en soit porteur. Sauf à concevoir une intervention extérieure subite, porteuse de cette capacité d’évolution de l’espèce. Une fois le conte épuré des méconnaissances de ces temps, nous y retrouvons l’évolution géologique périodique de l’espèce humaine ?

Allons jusqu’à l’exagération, essayons d’imaginer ce qui nous pousse vers les excès du système libéral comme facteur d’une évolution dans l’écosystème. La première des choses que nous allons accomplir sans y penser, c’est y réfléchir. Nous allons essayer de comprendre, et de répondre à la question, nous l’effectuerons par rapport à notre savoir, à notre apprentissage bâti d’informations recueillies.

Comme la question est suffisamment ouverte, nous l’analyserons à la vue de nos propres désirs. Nous ne nous éviterons pas de passer par le schéma instrumentaliste, par la monnaie, et cela que nous ayons ou non donnés une réponse à la question. Dans notre existence, nous savons que nous allons tenter d’en posséder par tous les moyens. La monnaie comme symbole de la consommation a été, et est une motivation dans l’acceptation de mise en application de techniques polluantes par souci de rentabilité. Sous toutes ses formes de moyen d’échange, elle fut destructrice, pour satisfaire un désir de possession, que nous retrouvons tout au long de notre courte histoire humaine contemporaine.

La possession serait-elle l’élément moteur, le facteur héréditaire de toute évolution ? De la chasse comme nos ancêtres, au rêve le plus secret de posséder la vie éternelle en passant par la mise en œuvre de tous les produits de notre technologie, elle est présente. Et comme paradigme de la cupidité, de la possession, de la domination, elle a engendré une prise de conscience par les effets négatifs de son utilisation au service de l’innée, pour justifier une évolution. Celle-ci est inscrite dans les évangiles de manière indélébile, l’Homme ne peut que se tromper.

Si c’était cela, en quoi faut-il que nous fassions preuve d’intelligence ?

Est-ce ce désir qui peut transformer l’émancipation de notre espèce, en accélérateur de sa mutation ou de sa disparition  ?

Sur la gestion de ce désir, beaucoup sont à dire. Si j’avais une image du comble de sa stupidité à donner, je choisirais celle du gros qui prend des médicaments pour maigrir, afin de pouvoir continuer à manger ce qui le fait grossir.

De penser à aller dans un ECPA pour recevoir un revenu serait plus inconvenant que de le recevoir du travail, quand l’histoire nous démontre que le savoir a assuré l’essor du capitalisme ?

Pour avoir un revenu, cultiver des champs de pavot ou de coca, fabriquer des armes, continuer à construire des véhicules polluants plutôt qu’autres paraît plus approprié ?

Pour supprimer le coût rédhibitoire de la suppression des déchets et pollutions, devons-nous passer par la capacité récursive budgétaire ? Mais nous préférons plutôt que de financer un projet international par l’émission de monnaie, accepter que des bénévoles nettoient par acquit de conscience comme ils le peuvent ?

 

Notre frein, à envisager cela, est le pouvoir de possession qu’offre le système actuel de comptabilisation, j’en reparlerai plus loin.

 

 

62 — Un homme à abattre, l’ignorant que nous portons pour nous gouverner.

1/ Ne perdons pas de vue que ce que nous élaborons est le résultat de notre capacité cérébrale associative. Et la doctrine libérale, qui s’inspire des « lois naturelles » n’est rien d’autre que le reflet de notre aptitude à tenir compte de nos sens innés. De cette observation en a découlé ce qui établit ce concept libéral, qui s’érige en Loi. Il s’appuie sur une vue restrictive des « lois naturelles », distordues par l’intérêt individuel égocentrique. C’est lois naturelles perçues par leurs concepteurs (riches et éduqués) dans l’ignorance de TOUTES les opportunités différentes qu’elles offrent pour devenir un Homme civilisé.

Elle forme un TOUT, que nous n’appréhendons toujours pas aujourd’hui, et dont seulement certains de ses aspects observables, présentés comme fondamentaux par les libéraux, sont exclusifs des autres.

Ils privilégient, l’individualisme et la compétition qui demeurent des aiguillons indispensables à leurs motivations excessives, lesquelles poussent l’Homme à regarder l’autre comme, un Homme à abattre. L’individualisme et la compétition à l’excès développent entre autres, la suspicion, la méfiance, le secret, l’égoïsme, engendrent l’irritation et la colère, et nous poussent à posséder des papiers pour prouver qui l’on est.

 

Si chez cet Homme, quelque chose est à abattre, ce n’est pas lui.

 

1 Axiome = Vérité non démontrable qui s’impose avec évidence. (Le petit Larousse.)

2 Note de l’auteur. Barbare signifié autrefois «qui n’était pas du pays » notre notion actuelle d’étranger, et nullement la connotation de cruauté qui s’attache au terme barbare aujourd’hui. La dislocation de l’empire romain chrétien fut lente, et malgré les épisodes tragiques comme le sac de Rome, les «barbares s’établissaient comme chefs de leurs peuples dans l’empire romain à titre de «fédérés », et généraux romains, chargés de défendre l’empire contre d’autres barbares, tel les Huns. En bref, l’effondrement de l’empire romain ne procède donc pas d’une brutale invasion comme nous en gardons l’image, ou de d’un empire vermoulu, mais d’une succession de crises de l’époque par l’intégration de nouvelles populations qui ont reconstruit son histoire et son église jusqu’au morcellement identitaire qui a refaçonné historiquement celle qui est la nôtre aujourd’hui.

3 Si l’homme a trouvé à la multiplication végétative l’avantage de l’homogénéité génétique des populations clonales, il sait malgré les avantages de cette multiplication que les clones maintenus en culture s’affaiblissent plus ou moins vite et tendent à disparaître (les praticiens parlent de dégénérescence). Dans ce cas, des plantes vigoureuses ne pourront être obtenues qu’à partir de graines, à la suite d’un processus sexuel. Aline Raynal- Roques. La botanique redécouverte. Éditeur Belin INRA. 1995. PP. 297 et 298.

2/ Si demain le crédit était libre, ce n’est pas sa libéralisation que nous devrions mettre en cause, que l’aptitude individualiste actuelle de l’Homme, incapable de maîtriser ses désirs exacerbés. Tels, de nous valoriser, de dominer, et notre penchant à la paresse de nature du cueilleur primitif, comme de notre incapacité à gérer l’abondance. En cela, nous nous montrons ignorants de nous-mêmes par l’incompréhension de notre modeste place dans l’univers, l’ignorance que nous cachons par l’arrogance.

D’autres diraient incapables « d’être raisonnable », de gouverner nos désirs. Gouvernez une capacité qui n’est pas héréditaire, qui se construit, qui se transmet et, là, encore nous laissons à la monnaie le soin de justifier notre choix.

Je disais plus haut que devant la complexité humaine nous avons capitulé. Nous avons substitué la monnaie à notre intelligence, considérant qu’elle justifie son rôle, il repose sur une norme « méritocratique » (obtenu par le travail).

 

En conséquence de quoi, se substitue à notre gouvernance la monnaie ?

 

3/ Nous pouvons définir l’ensemble de biens et de services moyens auxquels peut aspirer un homme dans une société comme la nôtre. C’est le revenu dont il doit disposer pour y parvenir, tout en lui laissant un usage arbitraire. C’est le rôle contesté du SMIC : un des cas où le raisonnement l’emporte sur la monnaie, où l’économie doit se plier ou intégrer des exigences humaines.

 

Pour résumer cette méritocratie, je dirais que l’homme qui naît nu va devoir occuper une place dans un schéma qui se veut fermé. Un schéma dans lequel la clé d’accès reste la monnaie, il devra se la procurer en se conformant à des normes d’acquisitions. Celles-ci le conduiront essentiellement à des dualités, plutôt qu’à des complémentarités. La complémentarité fait partie d’une structure psychologique pour laquelle nous sommes conçus et que nous persistons à vouloir méconnaître.

Serions-nous incapables de nous soustraire aux limites d’un système normatif relatif ?

 

Bien sûr ! toute transformation réformiste est lente, et se gouverner démocratiquement exige de longs débats d’idées.

 

63 — Si nous laissons des mécanismes systémiques réfléchir à notre place, pouvons-nous avoir un débat d’idées ?

1/ Si nous nous recommandons du débat qui a animé le vingtième siècle, le libéralisme contre le socialisme, nous pouvons le résumer à la même opposition qui a donné naissance au libéralisme.

En l’espèce, pour le libéralisme, la demande à la monarchie consistait à réclamer de laisser ses sujets libres de s’enrichir par le commerce.

Le socialisme, lui, réclamait à ces mêmes commerçants, que les travailleurs par le commerce de leur force de travail, puissent s’enrichir. Le conditionnant à l’appropriation collective des moyens de production, par la révolution prolétaire pour les uns et par le réformisme pour d’autres. Chacun devait comprendre que les « patrons » qui refusaient aux salariés les avantages obtenus pour eux-mêmes par la révolution devenait une injustice.

 

Si le même but affiché est l’enrichissement, le libéralisme a suivi un parcours réformateur à la suite d’une révolution expropriatrice de possédants privilégiés (noblesse). Cela au bénéfice de particuliers riches, la bourgeoisie. Tandis que le communisme a réalisé en Russie la révolution expropriatrice de l’État nobiliaire au bénéfice de la nomenklatura étatique, loin d’un idéal marxiste et l’histoire a tranché… pour l’instant.

 

Nous vivons actuellement dans le cadre d’une seule forme de pensée. Pour retenir une notion libérale importante, nous pouvons dire : en l’absence de toute pensée concurrente. Cette absence de concurrence idéologique ou d’expressions de pensées différentes ne réunit pas un poids politique suffisant pour offrir une alternative. La pensée socialisante devra se restructurer idéologiquement sur une autre base que sur celle qui s’est effondrée. Comme, quoi, nous pouvons parfaitement soutenir un concept et nous accommoder d’une position dominante contraire à ce concept.

 

Pouvons-nous regretter l’absence de débat de pensée ?

Les puristes nous diront oui, je serai plus nuancé. Si le débat consiste à discuter des moyens à mettre en œuvre pour que tous les Hommes deviennent riches en l’état actuel des choses, et du type d’économie que nous développons, nous savons que c’est une illusion. Si cela signifie se répartir la richesse des autres, cela l’est tout autant. Si c’est pour choisir son Roi, cela se comprend, et ne justifie que des passions claniques.

 

Si nous débattions jusqu’à quelle limite, devons-nous laisser une fiction, 1 la monnaie, nous gouverner, alors je le regrette ?

 

Le rêve c’est pouvoir un jour espérer voyager dans l’univers.

La fiction, c’est de croire que notre salut ne dépend que de la seule croissance issue de la production de biens et services. Comme le clonage végétal, son effet est rapide, et son homogénéité porte sa destruction.

Je le regrette d’autant plus que l’effondrement du communisme a entraîné un recentrage de l’idéal socialiste laissant des vides idéologiques qui se sont remplis d’acrimonies confessionnelles et nationalistes.

Le débat du nord contre le Sud est devenu un débat du libéralisme contre l’islamisme. Pour porter leurs espérances des chefs de guerre de tous poils, les pays pauvres, ne trouvant plus d’écho et de soutien dans un idéal politique éteint, se sont réfugiés dans la religion et l’identité culturelle. Cela, faute d’en trouver un au nord qui leur propose comme idéal autre chose qu’une exploitation à terme, dans laquelle la règle est de manger les autres.

 

Quand l’islamisme leur offre de retrouver une espérance et une dignité d’humain, et y développe une instruction coranique dont nous ignorons les évolutions, nous comprenons qu’ils ne sont pas instruits dans l’amour de l’Occident.

 

2/ Quand nous avons des conflits de désirs d’achat, dans bien des situations nous recherchons un arbitrage, c’est encore la monnaie qui nous sert d’arbitre.

  L’existence des revenus en tant qu’actif pour les agents de l’économie fait partie de la richesse de ces agents, et en tant que telle, elle détermine leurs choix. 2  

Si tout un chacun voulait acheter un Airbus et se faire construire un palais de Versailles, nous aurions la monnaie nécessaire, elle n’existe pas. C’est le temps qui nous ferait défaut. Nous serions loin des 35 h par semaine, nous devrions effectuer un choix de mode d’existence. Choisir de travailler toute notre existence durant des générations pour satisfaire un désir qui n’est pas indispensable, pour seulement détenir des possessions au-delà de l’utilitaire, dont chacun est arbitrairement maître du seuil.

Dans le cas de figure exposée, nous aurions le plein emploi, et la seule difficulté serait de définir quel serait l’ordre d’attribution de ces biens, la file d’attente.

Cela rappelle quelques caricatures de l’ancienne économie de l’Est. Dans notre économie libérale, cette attente existe, ce rôle, c’est la monnaie qui le remplit, le régule. Les clients ne se déplacent pas, s’ils n’ont pas la monnaie nécessaire pour faire des achats, par là, nous n’avons pas de files d’attente. C’est aussi le rôle de la thésaurisation (aujourd’hui l’épargne), de la réglementation du crédit. Faute d’argent suffisant, nous ne nous déplaçons pas pour acheter, et cela entraîne la baisse des prix. Trop d’argent, nous faisons la queue, et les prix montent (inflation), et ceux qui n’ont pas assez d’argent restent chez eux. C’est ce fameux équilibre du marché qui nous évite d’avoir à réfléchir.

Si nous regardons en arrière, et que nous observons toutes les créations des hommes, des pyramides aux stations orbitales, nous examinons tout notre potentiel créatif humain, toute notre capacité innovante et toute notre réflexion. Par un regard historique, nous prenons conscience d’une accélération exponentielle, durant ce dernier demi-siècle, dû aujourd’hui à la technologie, et je crois que nul ne peut douter, de notre capacité à la réflexion.

 

Il est un domaine, qui est à la traîne, notre regard sur nous-mêmes. Comme, si, par peur de nous découvrir, nous préférions nous abriter derrière des innovations instrumentales rationnelles, hypothéquant la possibilité d’une sociabilité plus rapide. Nous laissons pour cela le soin à des mécanismes financiers, de nous gouverner.

64 — Nous nous laissons gouverner par une monnaie qui donne le pouvoir à qui se l’approprient et névrose les autres.

1/ La question est de déterminer le rôle de la monnaie dans cette évolution. Notre potentiel humain est le même qu’aujourd’hui qu’au temps des pharaons. Aucune évolution cérébrale n’a été observée depuis.

Ce sont certainement nos structures sociales qui ont joué un rôle déterminant dans tout ce qui fut utile ou néfaste.

Durant de longs siècles, toutes les initiatives personnelles devaient se trouver un blanc-seing de la part du dominant pour naître, et recueillir les moyens de sa mise en œuvre.

Nous avons été conduits par la même, en possédant les moyens, de mener à bien une réalisation qui enfreignait les règles de l’idéologie dominante du moment. C’est le propre de toute pensée inquisitrice, notamment celle qui a existé dans les anciens pays de l’Est où toutes pensées, toutes réalisations devaient être communistes.

Libéré de cette contrainte statutaire, il restait à développer les moyens. Les banques et les marchés financiers les ont fournis en créant de la monnaie. La liberté d’entreprendre, et les moyens disponibles, de manière résumée, ont conduit à notre essor avec tous les soubresauts que nous lui connaissons.

 

Le pouvoir a glissé vers ceux qui détiennent les moyens de créer de la monnaie, conditionnant les décisions politiques.

 

2/ Cette liberté d’entreprendre s’applique sous une forme restrictive en fonction des moyens financiers. Pour disposer des moyens d’entreprendre, nous devons détenir un capital. Nous pouvons dès lors nous construire un Airbus ou un Versailles, dans le cas contraire, nous devons l’obtenir auprès d’un prêteur, la banque d’émission en général ou les marchés financiers. Ces derniers nous accorderont les moyens demandés en fonction du risque que représente le projet, ou de l’anticipation d’une réalisation de profit sur les marchés financiers.

Au fil du temps est survenu un transfert du rôle inquisiteur, si contesté des dominants politiques, vers les organismes financiers, qui se justifient de leur rôle inquisiteur, par la loi du marché.

 

C’est que les banques centrales se sont émancipées du pouvoir politique, par la décision d’un choix politique des populations. Elles détiennent par la création monétaire pure limitée la libéralisation de capitaux, et par la fixation du taux d’intérêt, celui de s’opposer à toutes les autres orientations économiques qui lui seraient hostiles.

C’est ainsi que des détenteurs de masse financière peuvent fragiliser des États.

Nous passons, à notre insu ou avec une acceptation réelle ou confuse, en quelques siècles de la domination d’une noblesse divine à celle d’une noblesse financière.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, nous aurons notre énième « révolution », ce n’est qu’une question de probabilité.

La monnaie a suivi un parcours qui de sa seule fonction d’échange l’a conduite à occuper un pouvoir politique. Cela illustre l’illusion des pouvoirs démocratiques qui ne brassent que des mots, faute de se donner les moyens d’avoir de la monnaie, et donc d’être donneurs d’ordre, ils subissent la dictature des marchés. Je dirais la dictature du suicide égoïste, auquel s’ajoute parfois le suicide altruiste, pour en justifier 3.

Ainsi tous les projets sociaux relevant de la solidarité nationale ou de la communauté se voient contestés, sauf à s’inclure dans un système marchand producteur de profits (La Sécurité sociale, les retraites, projets de société, etc.).

Quand il est autrement, les investisseurs laissent les secteurs non rentables aux financements par les dons et la charité. Alors les financements par le pouvoir des mots deviennent la capacité des individus à prendre des initiatives pour s’entraider ? Si je développe cette analogie, ce n’est pas pour nier, minimiser, fustiger la solidarité et les initiatives, des donateurs et des coordonnateurs. C’est pour souligner qu’elle s’adresse en règle générale, et presque toujours, à ceux qui ont le moins de ressources parmi les particuliers. Rien n’est péjoratif dans mon propos, ses initiatives ont donné corps à d’authentiques institutions. L’histoire de la naissance de la Sécurité sociale ou la croix rouge en sont l’exemple le plus flagrant. Tandis que ceux qui disposent de la concentration des moyens financiers subventionnent (parrainage) les rêves élitistes et autres, en rêvant aux bénéfices publicitaires de leur aide. Et les salariés sans culture économique, comme clients, ils achèteront la subvention contenue dans le prix du produit qu’ils ont fabriqué. Toute une activité socioculturelle passe sous le pouvoir de leurs mécènes. Ainsi des groupes industriels acceptent de financer sous cette forme une activité socioculturelle, qu’ils refuseraient de financer sous la forme d’un impôt. La différence est notable, ou on conserve le pouvoir que confère la monnaie, ou on le perd au bénéfice de la communauté. Nous ne devons trouver aucune malveillance à comprendre dans mon propos malgré des dérives, que nous constatons, elles ne sont pas la règle. Nous devons comprendre qu’au travers d’une dépendance financière, suivant ses formes, l’on peut perdre son autonomie d’initiative, y compris la démocratie effective. Celle-ci comme nous le relevons est vide de fond, vide d’idéaux passés aux oubliettes de micropartis. La démocratie a choisi de laisser le pouvoir d’émettre de la monnaie et de contrôler sa circulation à ceux désignés par elle.

 

C’est moins un ou des citoyens, qui nous dirigent, qu’un système, devenu des dominants systémiques.

3/ J’ai expliqué le caractère fictif de la monnaie, et reconnu sa fonction essentielle, mais en la regardant avec des yeux de Chimène elle est devenue notre prison, comme, si, sans elle, le monde disparaissait.

Oser imaginer que notre intelligence pourra prendre conscience de ses capacités socialisantes 4 paraît relever du fantasme, tellement notre violence culturaliste nous effraie, et, en outre, imaginer un monde sans monnaie, c’est frôler l’asile psychiatrique.

Comme, si, sans monnaie, nous ne pouvions plus apprendre, plus produire, plus créer. C’est là toute la limite, entre utiliser un outil, le langage économique, et croire ne dépendre que de cet outil jusqu’à en concevoir un guide spirituel.

C’est, là aussi, une source de névroses individuelles ou collectives. Elles sont individuelles, pour tous ceux qui peuvent ou ne peuvent accéder à la monnaie, et qui se construisent des univers personnels. Elles sont collectives, pour des sociétés entières qui s’opposent des schémas culturels auxquels ils voudraient que les autres adhèrent, dont l’histoire récente de l’Iran est l’exemple type.

Définissons brièvement la notion de névrose.

L’homme, comme toutes les autres espèces, communique avec son environnement. Son environnement n’est pas seulement la planète Terre avec ses habitants, tout l’univers, et nous réagissons comme un émetteur-récepteur. Notre bon fonctionnement ne dépend que si nous pouvons émettre et recevoir parfaitement les informations en circulation. Chaque fois qu’une partie de ces fonctions est dénaturée, nous vivons un dysfonctionnement et une dyscommunication ou dysharmonie, « par des bruits », comme le disent les cosmologistes, des incompréhensions à surmonter, effacer pour nous retrouver.

L’altération produite peut provenir aussi bien de notre environnement que de nos semblables, que de la culture développée par les sociétés que nous formons, leurs normes, et la diversité culturelle fermée et exclusive.

« Bien réussir sa vie comme nous le disons » dépend de notre intelligence à concevoir un langage qui est l’expression de nos sens émetteurs, qui peut circuler sans distorsion pour un récepteur, et réciproquement. Ce sont les qualités des relations interpersonnelles.

Chaque fois que nous émettons un message, mal reçu, compris, refusé ou déformé, nous le refoulons, et son intériorisation constitue une névrose. Le repli sur soi, ou la frustration déforme les messages émis ou reçus avec l’environnement et provoque mal être et souffrances.

Un nombre important de névroses ou une profonde névrose entraîne une tendance à se créer un monde à soi, où s’isoler. 5.

Pour Sigmund Freud, la névrose caractérise le fait qu’elle donne à la réalité psychique le pas sur la réalité de fait. Qu’elle réagit à l’action des idées avec le même sérieux avec lequel les êtres normaux réagissent devant les réalités.

À la longue, ces dysfonctionnements provoquent d’authentiques complexes d’infériorité et de culpabilité ou son inverse. Ils deviennent source d’angoisses, qui consument une plus grande quantité d’énergie interne sans en recevoir de l’extérieur, par les rapports relationnels et conduisent à de graves maladies (paranoïa et schizophrénie). 6.

Je peux dire que, pour les sociétés ou les États, nous pouvons les analyser par le même schéma. 7 C’est l’incommunicabilité des diversités culturelles. Cette incommunicabilité entraîne la perception de l’autre comme étranger, l’obsession de l’agression, l’hégémonie comportementale, l’isolationnisme.

Ces comportements névrotiques dus à la peur engendrent les guerres qui consument l’énergie de ces États ou ces Sociétés. Énergie que sont les vies humaines, pour conduire à une maladie grave, le dénuement. Dans encore beaucoup d’esprits grégaires, la guerre et l’indigence sont présentées comme une régulation « naturelle », là, où n’existent que les conséquences de la recherche d’une conquête économique et la préservation de sa richesse.

Qui aujourd’hui ose dire à nouveau que la multiplicité des langues et des dialectes est un frein à la communication des êtres entre eux et un facteur de violence ? Nous traînons ce boulet comme symbole d’une identification culturelle et nationale. À l’heure actuelle, tout circule par le monde, il n’est plus que l’expression du refus de s’ouvrir aux autres par l’apprentissage d’une langue commune universelle. Ce boulet est le refuge de ceux qui ont peur par ignorance de ce qui se trouve au-delà de leur horizon de compréhension. La terre de l’incertitude les effraie et ils l’expriment en justifiant la nécessité de récupérer leurs racines. Ils réduisent au plus petit espace leur communauté linguistique dans celle du passé, ceci porte un nom, cela s’appelle du conservatisme ou une régression si l’on ne peut suivre l’évolution engagée. La nécessité pour les hommes de se reconnaître dans son semblable, sa famille, son groupe son genre ne devrait être que des étapes, des sous-ensembles rassurants, pour aller en toute confiance vers la totalité de l’espèce. De structurer son psychisme dans un espace limité et tranquillisant, pour pouvoir s’ouvrir aux autres, au monde.

Au point où nous en arrivons pour être certains de retrouver nos origines, nous n’avons qu’à ne pas apprendre à parler.

Nous avons un intérêt culturel, sociologie et scientifique à les conserver et étudier nos origines. Cela pour comprendre le sens que leurs mots définissaient, les effets des sons que leur consonance émettait, pour ne pas perdre le savoir qu’elles contiennent, et non pas comme planche salvatrice. Leur existence n’en représentait pas moins un handicap d’incommunicabilité pour l’espèce humaine. Imaginez que chaque pays dispose de ses propres caractères de chiffres et de règles mathématiques au nom de la diversité, que serait-il advenu des sciences ? Nos racines, dans leur succession, ont fondé nos comportements sociologiques. Se fixer sur l’une en ignorant le handicap qui peut en ressortir et poursuivre dans cette voie en leur nom, c’est se priver de sa fonction sociologique de référence stable. Nos langues ne peuvent pas plus demeurer un système fermé que les autres, et, pour celles qui se sont perdues, elles ont emporté les secrets de l’influence des consonances ou des assonances sur notre système biologique cérébral.

Pour reconstruire la tour de Babel, les mathématiques sont suffisantes. Avec nos 1 500 langues et dialectes, nous ne sommes pas près de nous entendre pour poser les pierres de l’édifice. Si nous pensons ne pas en faire toujours un bon usage, c’est d’une part au nom de nos identifications culturelles que sont les langues comme l’étaient celles disparues. Et faute d’avoir une communauté de langage, d’autres utilisent ce handicap pour se construire autour du langage universel mathématique, une communauté, financière et comptable, qui outrepassent les espaces nationaux.

Croire que la diversité disparaîtra avec une langue commune est une psychose, l’environnement géohistorique est le corollaire de diversité, un montagnard vivra toujours comme tel. Nous pouvons apprendre la pêche à la truite à un Bédouin, il n’en deviendra jamais un, dans le désert, les rivières sont des mirages. S’il parle un même langage, il pourra nous le dire sans devoir s’exprimer par le langage primitif et complémentaire, qu’est la gestuelle.

Une langue n’est pas limitée par les seuls mots qu’elle contient. D’autres peuvent être inventés pour définir ou redéfinir nos découvertes et nos perceptions dans tous les domaines. Nous ne devons pas avoir de malentendus avec les analphabètes inventant leurs mots pour redéfinir ce qui l’est déjà, et nous reconnaître dans leur monde qui entre en confrontation avec celui duquel ils sont issus.

1 Que les auteurs de sciences fictions ne se méprennent pas sur l’usage que je fait de ce terme. Je n’ignore pas le caractère créatif de leur travail qui a permis et nourri de prodigieuses réalisations (Vinci, Verne) pour les plus célèbres. Non plus que leurs ouvrages sont lus comme source d’idées innovantes, comme ce fut le cas avec les ouvrages américains parlant de l’arme absolue avant même que ne soit créée la première bombe nucléaire.

2 Michelle Mourgues. La Monnaie. Éditeur Economica. 1993. P. 378.

 

3 Note de l’auteur. Le suicide égoïste et lié à tous les systèmes qui recommandent le repli sur soi, qui se font de surcroît aider de forces militaires ou autres qui commandent le sacrifice de sa vie pour maintenir un système égoïste qui de toute manière conduit au suicide.

4 Note de l’auteur. Dans le Larousse son sens signifie sympathisant de l’idéologie socialiste, ce n’est pas ce sens que je veux lui accorder, mais celui de capacités à développer des relations socioéconomique basées sur la capacité associative confiante.

5 La parano se constitue quand l’UN s’isole ou est isolé des autres. Claude Olievenstein. L’Homme PARANO. Éditions Odile Jacob. Février 1992. p 16.

6Note de l’auteur. Tout ce qui touche au cerveau est toujours l’objet de débats comme je l’ai déjà dit, les névroses n’y échappent pas, sont-elles une conséquence de «acquis » ou défaut de «l’innée génétique » autant d’études corroborent l’une et l’autre. La biochimie s’intéresse à certains troubles du métabolisme de la dopamine permettant la transmission de l’influx nerveux dans certaines parties du cerveau, pour comprendre la schizophrénie. La psychiatrie la décrit comme issus d’un cerveau discordant, bizarre, ambivalent : des sentiments opposés, des logiques contradictoires s’y mêlent, formant un tout incompréhensible, impénétrable pour un observateur, qui a l’impression que le malade vie dans un autre monde.

7 Il est difficile, et même dangereux, d’extrapoler à une société tout entière une analyse de psychopathologie individuelle. Pourtant, à l’évidence, hier comme aujourd’hui, des sociétés folles apparaissent, et créent le chaos. Dans le meilleur des cas, elles disparaissent ; dans d’autres, elles perdurent dans une double complicité implicite ou explicite des peuples avec leurs dirigeants. Claude Olievenstein. Éditions Odile Jacob. 1992. p103.

Nous trouvons une autre conséquence de la peur, avec la visibilité de la policiarisation, ça peut se comprendre, depuis que les espaces frontaliers ont été ouverts, l’activité de contrôle et de filtration qui était le leur s’effectue à l’échelon de chaque individu dans leur quotidien. Cela entraîne une multiplication de contrôles de la vie privée (papier et vidéo). Cela se comprend surtout par le « phénomène d’insécurité » d’une société qui est névrotique, subjugué par les faits divers médiatisés. En l’espèce, ce n’est pas émettre un point de vue naïf ni ignorer les besoins de sécurité concernant le civil ou le pénal. Je veux m’attarder sur le phénomène de la perception du besoin de sécurisation constant, comme indicateur d’un symptôme d’une sociabilité socio-économique qui évolue mal.

Évolue mal, qu’elle suscite ses propres agents agresseurs (quelle qu’en soit la cause), et suffisamment, pour que la société souhaite voir la socialisation se dérouler sous le contrôle des forces de coercitions, police, justice. Toutes les sociétés préfèrent s’auto-protéger, plutôt que réguler la rareté qui en est la source. Cette globalisation de comportements, depuis plus de 5000 ans, témoigne de la difficulté qu’ont eue les populations à identifier la source de leurs violences. Elle a été décrite dans la genèse sous la forme d’un conte punitif par la désobéissance d’Adan et Eve et le crime de Caen et Abel.) Les sociétés doivent corriger un taux inévitable de violences et de déviances inhérentes à toutes, que la rareté la génère. Ces violences émergent de la concomitance d’événements probabilistes attachés à son organisation socio-économique basée sur la rareté. Elle doit exercer une compensation dans une société où la tendance est d’apporter de la violence, comme la caractéristique d’une absence ou d’une diminution de ses capacités à communiquer pour produire ensemble. Cela perdure du fait de l’indifférence civique du défaut de citoyenneté socio-économique pour disposer de relations socialisantes. Elle se sent en permanence victime de ses incuries, et menacée dans son égocentrisme, et elle court le risque de l’enfermement, de l’isolationnisme, et de la paranoïa. Elle crée en toute ignorance les facteurs d’un accroissement du fascisme.

Le taux de crimes et délit s’élevaient à 13,73 pour 1 000 habitants en 1950 ; 15,05 en 1960 ; 22,37 en 1970 ; 48,90 en 1980 ; 61,69 en 1990 ; 63,17 en 1995 ; 60,97 en 1999 (Francoscopie, source ministérielle de l’intérieur). Ils sont suffisants, afin d’y voir une progression et en comprendre sa source la plus probante. Il est nécessaire que cette progression repose sur un support, sur un terrain favorable, pour que des citoyens passent aux actes, personne ne naît délinquant ou criminel. Généralement, il s’agit d’un support ambiant de relations qui baigne dans les prémisses d’une banalisation de rapports relationnels violents. Pour qu’il y ait autant d’accroissement d’agissements répréhensibles, il faut que les chances de probabilités des conditions d’événements délictuels se soient accrues. C’est le cas avec le chômage, qui suit en parallèle. C’est avec la stagnation des salaires depuis 1977. C’est avec une forte hausse de biens de consommation à partir des années 1980. C’est enfin une augmentation de la population. L’ensemble de ces éléments avec une croissance insuffisante conduit à l’augmentation de la criminalité. C’est cela qu’indiquent ces taux globaux. C’est cela que les citoyens ressentent quand ils parlent d’insécurité, quelles que soient les sources auxquelles ils les attribuent. 1 C’est contre cela qu’ils veulent se protéger, en désignant des boucs émissaires qui ont toujours existé. Ils ne vont jamais vérifier que la progression du chômage, la stabilisation des salaires, l’augmentation des offres de biens concordent pour favoriser les crimes et délits suivant la même progression. Si d’ordinaire la répression policière peut s’avérer rassurante, elle ne peut résoudre durablement une tendance sociétale à la violence, dans ses rapports sociaux. Sans que la société ausculte elle-même son organisation socio-économique, qui est d’avoir un revenu pour exister. Quand nous mettons dans une comparaison parallèle l’évolution du chômage depuis les années 70, l’évolution de la délinquance, l’évolution des biens disponibles, elles progressent simultanément, indiquant un rapport entre elles, que les citoyens ne connaissent pas. Ils répondent à des sentiments émotionnels de faits divers, dont ils sont informés ou qu’ils ont vécus. La seule courbe qui diffère est celle de l’évolution des salaires, dont l’évolution ralentie à partir de 77, accroissant le chômage et l’économie souterraine. Tous les gouvernants connaissent l’origine de la délinquance et de la criminalité.

Cet appel exagéré à l’autorité coercitive, pour ne pas pouvoir régler les difficultés économiques, nous fera entrer dans une démocratie policière vers laquelle nous nous dirigeons. Une démocratie qui surveillera la vie privée de ses citoyens, comme n’importe quel État policier, que nous réprouvions, il y a trente ans. Notre démocratie se judiciarise en installant la justice, l’organisation judiciaire, non la justice prise en son sens moral, qui consiste à être juste et respecter les droits d’autrui au-dessus de la citoyenneté, comme un dieu vertueux. L’énergie qui se consume est celle de la liberté. Cela nous conduit à surveiller cette liberté, pour protéger la liberté par une sécurisation qui tue en même temps la sociabilité. C’est impensable de vivre chaque instant en nous demandant si nous n’avons pas contrevenu à une réglementation, si nous soumettons notre différend à la justice. Ce n’est pas concevable de vivre sous contrôle vidéo de tiers jugeant si nos comportements sont sociologiquement compatibles. Au bout de cela, la démocratie devient liberticide.

L’excès de sécurité conduirait inévitablement à l’insécurité psychique, chacun deviendrait presque transparent, et ne disposerait plus d’abri, de refuge où poser tous ses secrets. D’abri où suspendre sa vigilance, étant une exigence vitale du monde des espèces vivantes.

Je vous invite à la fiction sur quelques lignes. La technologie nous permet de mettre nos rues sous contrôle vidéo, et tous nos lieux publics, par plus de sécurité, nous pouvons en installer chez chaque particulier. Nous disposons des techniques d’écoute personnalisées, d’appareils détecteurs de mensonges pouvant les signaler, imaginer le bruit s’ils étaient sonores, des techniques d’identification, la biométrie, la technologie iridium, le contrôle par l’iris. Nous pourrions très tôt définir, si un enfant est adaptable à une société type, nous pourrons dans quelques années réorienter sa pensée à l’aide des champs magnétiques, décider de diriger des pensées criminelles. À qui confier cette mission si ce n’est à des inquisiteurs ?

La limite n’est pas définie, où les moyens utilisés, pour assurer sa sécurité, conduisent à la pratique d’une inquisition. Le plus tragique avec les Hommes, c’est qu’ils ne se rendent pas compte que leur organisation émotionnelle de nature n’a pas évolué depuis 35 000 ans. Socio-économiquement devant ces mêmes conditions, qui durent depuis le néolithique, ils reconduisent leurs mêmes craintes. Leurs mêmes solutions policières et punitives sans succès, depuis 5 000 ans, et ne les reconnaissent pas comme rattachées au passé, pour être plus douces.

L’appât du gain commode de l’économie souterraine, la xénophobie, le terrorisme, la peur paranoïaque sont en train de remporter une victoire, celle de transformer les démocraties en fossoyeurs des libertés. S’il fut un temps où chacun était pressenti, honnête, aujourd’hui chacun est présumé coupable et doit se soumettre à tout contrôle. Nous n’allons bientôt ne rien avoir à envier aux anciennes démocraties de l’Est.

Le moyen le plus sûr, pour l’éviter, repose plus sur de confiantes relations socio-économiques socialisantes que sur la construction de blockhaus individuel. S’appuyer sur une éducation socialisante, plutôt que seulement technique, et encore exercer notre citoyenneté, qui ne se limite pas à aller voter, mais comprendre aussi les mécanismes sous lesquels nous vivons et occuper l’espace public.

L’exemple des affaires de financement des partis politiques et des emplois fictifs en est une illustration. En tant que citoyens, nous ne pouvons pas à la fois. 1/ Demander à des partis politiques de s’occuper de nous, de représenter la diversité d’opinions de la communauté. 2/ De faire en sorte de ne pas leur donner les moyens de trouver les financements que cela nécessite. Cela réclame de disposer, de moyens techniques, de moyens administratifs, de moyens de déplacement et de réunions, de moyens de propagande et d’informations, et ensuite de ne pas adhérer. Ils devront se procurer les moyens de financement, malgré les financements publics, de manière licite ou non, quand la demande de service existe. La source de cette problématique, tiens à une inadéquation entre les demandes des citoyens, et ce qu’ils acceptent de bien vouloir payer pour la recevoir. Cette inadéquation est intervenue, car le comportement des citoyens s’est modifié. Que les règles éditées ou tacites sont devenues désuètes et qu’elles ne permettaient pas à un besoin recomposé d’exister. Sans entrer dans l’analyse des intérêts hypocrites, la prise en compte de ce besoin relève du débat de l’exercice de la citoyenneté, et non, de la justice. Ce qui relève de la justice est seulement l’enrichissement personnel qui peut en découler.

Cela laisse entière la question : comment décèle-t-on ce genre d’évolution dans notre société ? Tous les acteurs sociaux que nous interrogerons nous répondront, par la discussion (négociation) dans les faits, dans l’organisation de notre société, cela se fait toujours au travers du rapport de force. Le rapport de force a surgi dans ce cas d’espèce, de l’action de la justice diligentée par les acteurs mêmes de ces passe-droits ou d’abus de droit, dans le but clair d’affaiblir l’autre. Et la justice applique une législation, en tant qu’institution. Elle ne se consulte pas sur les évolutions de tendances des relations de la société, et n’exerce pas non plus son action en dehors, ou au-dessus de la Société.

Dans ce cas d’espèce, c’est la représentation politique qui s’est discréditée. C’est par carence d’une certaine conscience politique des citoyens, en une forme de liberté qui les conduit à partager une opinion politique et ne pas y adhérer. Ils renoncent ainsi à leur garantir l’autonomie d’initiative en les privant des moyens financiers. Ce n’est pas à la justice ni à la police de définir de nouvelles règles, ni l’un ni l’autre ne sont garants de la démocratie, ce qui ne limite nullement le droit d’expression de ses acteurs. Faire appel à leurs services est clairement symptomatique d’un dysfonctionnement ou de carence. Quand nous en appelons à leurs services pour les contenir, celui-ci ne peut être durable sans inconvénient sans conduire au fascisme. Ils ne peuvent se substituer à la nécessité d’une communauté, de réfléchir sur les tendances qu’elle crée par ses propres concepts. La société est en mouvement, et va d’un ordre, vers un nouvel ordre en permanence. Pour aller jusqu’au bout du raisonnement et pour expliquer pourquoi, j’ai écrit que la justice ne devait pas se situer au-dessus des citoyens, je rappellerai que nous avons un regard limité. Il ne nous permettait pas d’appréhender l’infiniment petit, ceci même dans nos relations économiques, comme j’ai essayé de l’expliquer avec l’exemple du chinois qui achète un bol de riz. Nous ne pouvons pas connaître l’histoire réelle de l’événement que l’on juge, en dehors de l’observation du fait. Cela, car nous ne pouvons pas ressentir, que la responsabilité de chacun d’entre nous est engagée dans la survenance d’un événement, par l’acceptation et la participation à une organisation socio-économique interdépendante sans avoir à l’apprendre, le savoir et le comprendre. Cela devrait nous permettre d’entendre que toutes nos punitions sont en elles-mêmes une injustice flagrante. Elles surviennent du comportement d’humains qui souffrent et qui ont peur de certains événements. Alors faute d’enseignement pour le comprendre, ils l’apaisent et se rassurent par la vengeance et par l’Inquisition.

Ce principe de l’effet papillon, observé dans le domaine physique de la météo, s’impose dans le domaine économique et prévaut dans le domaine relationnel. Pour quelles raisons en serait-il tenu à l’écart ? Ainsi, nous avons tort de penser que tout acte qui nuit à autrui doit faire l’objet d’une décision judiciaire pour rétablir les droits des lésés. C’est alors ignorer que dans le labyrinthe de nos interrelations, forcément, toutes nos appropriations causeront du tort à un autre, car ce que nous aurons pris, l’autre ne pourra pas le posséder. Ne pouvant tenir compte de ces infinitésimales relations, la justice s’exerce dans un champ restreint, s’il en était autrement, nous passerions notre temps à nous condamner. Elle ne peut pas se situer au-dessus de l’Homme. C’est la communauté qui la met en place. Cela n’ôte rien à son rôle de garante du droit que se donnent les citoyens, tout en émettant une réserve historique importante. La justice garante du droit est toujours installée par l’idéologie dominante, qu’elle soit, transcendantale forme à apriori de l’entendement ou immanent, et ne préfigure pas cette justice pure dont chacun d’entre nous nourrit l’espérance. Elle n’est que le substitut à la vengeance, si cela ne nous convainc pas, recherchons une seule raison réfutable pour que nous emprisonnions un Homme un jour ou éternellement pour un fait.

 

Exemple, essayez d’imaginer qu’un Inuit (habitant du Groenland) porte plainte contre les États qui polluent les mers, de ce fait-là, il doit se nourrir de poissons qui contiennent des taux de mercure nuisibles à leur santé. Il pourrait considérer qu’on l’empoisonne. C’est un pas que nous avons accompli avec l’affaire du sang contaminé. Et poursuivi dans l’affaire des farines animales. Avec celle du nuage de Tchernobyl, nous l’appelons pollution là où c’est un empoisonnement. De la même manière pour l’oxyde de carbone rejeté par nos propres véhicules et industries. Qui condamne-t-on ? Les présidents, les industriels, les citoyens ? Cela fixe les limites de n’importe lesquelles des institutions judiciaires, autant porter plainte contre Dieu que nous mourrons. Cela fixe aussi la limite du langage et des mots que nous utilisons pour qualifier des manquements aussi individuels que collectifs, sans entacher la nécessité de définir des manquements d’acteurs. C’est ainsi que le mot de crime se banalise. Ne dit-on pas : « ce qu’il fait est criminel », « comme il se conduit c’est criminel », « ce qu’il pense est criminel », etc.… Nous qualifions de plus en plus nos comportements, de dangerosité. Cela nous conduira à regarder notre activité humaine comme une activité criminelle. Ce qui est certainement vrai au regard de son histoire à partir du néolithique, nous passerions de la notion d’humain « Être violent », à celle « d’Humain criminel ». Cela, sans nier le rôle important de la justice comme, valeur institutionnelle, nous voulons lui confier celui de nous apporter « La Solution, La Justice ». L’un et l’autre sont inexistants en dehors de nous, de l’usage de notre intelligence, et des débats que nous demeurons capables d’avoir entre citoyens. Nous savons que l’activité criminelle est culturellement sociale. Elle se justifie par l’égocentrisme, en désignant celui-ci comme criminogène, nous qualifions ainsi les bases mêmes de la création biologique de toutes les espèces vivantes. Petit humain narcissique, nous qualifions de criminelle l’origine de la vie, si ce n’est pas se prendre pour dieu, c’est quoi ?

Nous criminaliserons nos rapports et nous condamnerons encore à titre individuel des Hommes à la mort ou la perpétuité, suivant que nous voulions une justice réparatrice des mauvais essais de notre évolution culturaliste ou une justice vengeresse de nos émotions impulsives. Et nous nous croirons humanistes pour avoir substitué la perpétuité à la peine de mort. Comme, si enfermer des Hommes à vie était humain. D’autres condamneront des hommes à deux, voire trois cents ans de peine de prison, sans qu’un seul n’en relève pas l’absolue absurdité. C’est dramatique de confier le destin de certains Êtres à des hommes qui, campés dans la représentation d’une instance législative essentielle, ne font pas plus preuve de bon sens que ne le ferait un robot. Cela démontre au moins que multiplier la durée des peines n’apporte pas de solution radicale à la violence. Dans une telle dynamique, nous en arriverions vite à punir sa descendance jusqu’à mille ans, sans oublier que ceux qui jugent (opinion publique) sont parfois porteurs de plus de violence que ceux qu’ils condamnent. Rien n’est anormal en cela, nos émotions violentes réactionnelles comme nos impulsions n’ont pas de notion de temps et leur apaisement n’a pas de raison. C’est seulement la connaissance de l’Homme qui fait entrer cette raison. Nous sommes arrivés, face à cette « irraison » qui perdure, et se fortifie, à considérer des Êtres, comme, des déchets à éliminer, qui perturbent le système, qui les produit, de la même manière que nous évacuons nos déchets économiques. Ceci toujours pour la même raison qu’investir dans d’autres mesures coûte de l’argent. Nous disposons de l’intelligence pour le faire et des moyens de produire cet argent à discrétion (autant que nous le voulons). Nous pourrions alors apprendre à comprendre les schémas qui transforment notre agressivité naturelle en violence persécutrice.

Sous le coup d’un événement traumatisant, notre irraison fait que nous habillons la vengeance du qualificatif de justice pour exercer nos mêmes impulsions criminelles par le biais d’un tiers (l’État). Un État, qui soumit à une opinion publique régressive, égoïste, isolationniste, phobique, paranoïaque, n’ose plus s’en écarter, il en est le prolongement élu ou bien il n’en a pas le courage. Le danger, c’est de réveiller un Eichmann, culturaliste, qui sommeille encore en chacun d’entre nous. 2 Rappelons-nous qu’Hawkins disait des systèmes physiques : qu’existe un absolu où tout s’écroule ! C’est quand nous condamnons un individu au-delà de sa propre existence comme aux É.-U. C’est quand nous demandons encore à des Hommes de prononcer des peines de mort ou que nous concevons des crimes comme imprescriptibles, au nom d’une religion ou du droit. Nous atteignions alors cet absolu, et ce qui s’écroule c’est la raison, le bon sens, la tolérance. Encore, nous le dépassons quand ceux qui disposent du moyen d’exercer le crime le plus grand, celui d’éradiquer la planète par leurs armes, oublient de se mettre au banc des accusés.

 

Si les guerres sont aussi les résultats de névroses collectives, par dysfonctionnement de l’émetteur-récepteur culturel, elles le sont aussi du dysfonctionnement du « langage économique ».

Aujourd’hui, dans une économie organisée, le langage de communicabilité d’échange économique est la monnaie. Lorsque ce langage ne permet pas de communiquer des échanges qu’entre pays solvables, ou échanges hégémoniques, nous développons des névroses. Ceux qui possèdent ce langage de la monnaie ont tendance à s’isoler dans des blockhaus aux entrées sélectives, pendant que les autres développent rancœurs, amertume, frustrations, dont la phase aiguë est la révolte, l’insurrection, la révolution.

Lorsqu’un psychiatre examine un patient, il recherche les causes ayant conduit le sujet à encadrer ses émotions dans des constructions cognitives qui lui nuisent. Pour une société, il en est toutes les organisations systémiques qui encadrent nos relations et la création de la monnaie n’est pas forcément bonne, si elles engendrent l’exclusion.

Quelque part, vous pensez, sommes-nous des Êtres névrotiques ?

Certainement ! Cela chaque fois que nous avons peur de communiquer avec celui qui est exactement comme nous, de partager nos émotions, et plus généralement avec ce qui est l’état d’équilibre de notre vie, la mort. Et, que comme quelqu’un de malade, nous paraissons conscients du caractère pathologique de la violence humaine, que nous avons organisée. Pourtant cette lucidité ne nous sert à rien pour nous débarrasser des pensées ou des schémas qui l’organisent.

Si je me suis hasardé à transposer une maladie humaine à nos pratiques culturelles ou à nos relations économiques :

C’est pour essayer de faire ressortir que nous demeurons des humains névrosés depuis que nous avons quitté notre biotope, et nous sommes entrées dans le néolithique. Pourquoi voudrions-nous, en dehors des systèmes physiques, que nos constructions de systèmes relationnels ne le soient pas ?

C’était pour faire ressortir cette notion de raisonnement dans un ensemble, si difficile à appréhender. Cela, parce que, pour essayer de le comprendre, nous avons tout dissocié. Et que trop souvent par la suite nous ne voulons l’expliquer que par un de ses composants, parce qu’il émerge à notre regard partial. Alors que son historicité partielle demande une analyse globale, et que l’infinitésimale nous échappe ! Je ne prétends pas que mes exemples soient justes, car c’est plus complexe que cela. Même isolés, nous vivons tous en interaction, c’est pourquoi les effets de l’isolationnisme sont néfastes.

 

Mais ceux-ci donnent un éclairage sur cette fonction essentielle et complexe de communiquer, comme un antidote à l’autisme névrotique mondial.

1 Pour 62% des français, la principale cause de l’insécurité est le chômage, devant la drogue 30%, la pauvreté 29%, l’urbanisme et l’architecture des cités 20%, l’injustice sociale 18%, la perte des valeurs républicaine 16%, la télévision 12%. (Paris-mach/BVA, janvier 1999). Les vols représentent à eux seul 63% des délits constatés. Francoscopie 2001. Gérard Mermet. Pp 224 à229.

2 Note de l’auteur. Cette composante tortionnaire de l’inconscient humain, a été confirmé par l’expérimentation psychologique par Milgram, 60% des 280 sujets soumis à exercer une directive punitive conduisant à la mort se sont exécutés, malgré les cris de douleur et de supplication simulés des victimes sans voir ces dernières. Cela donne la mesure du pouvoir de l’autorité quelle qu’en soit sa forme, permet de comprendre la difficulté à bâtir des démocraties, et même leur tendance à devenir également tortionnaire.

65— Je peux rêver, le réalisme s’impose.

1/ Notre monde n’est que le monde que nous regardons issus des circonstances événementielles dont nous avons fait l’expérience, et que nous avons reconnues cognitivement. Il n’est en rien un monde « objectif » comme il doit être, nous ne le connaîtrons pas, de notre vivant. Celui que nous voyons est le monde de notre regard, technologique, nous n’atteignons que les buts que notre raisonnement s’est fixés.

Voilà pourquoi, si demain nous nous fixions comme but de nourrir, d’instruire tous les hommes, et de ne pas nous faire la guerre, nous atteindrions notre but. Nous formerions notre structure cognitive pour l’atteindre, et développerions nos connaissances pour y parvenir. Combien d’ouvrages, du développement individuel explique cela, et nous demeurons incapables de les transférer à l’analyse collective !

 

Nous devons tenir compte d’un paradoxe. Les Hommes atteignent les buts qu’ils poursuivent, différemment, qu’ils les avaient imaginés.

 

2/ Sur le fond, nous savons qu’à tout instant de nouveaux paramètres, de nouvelles informations apparaissent à chacune de nos actions. Nous ne pouvons pas toujours en tenir compte, où nous serions dans le déterminisme. Nous n’y parvenons pas, pour ne développer qu’une mauvaise notion libérale, une notion restrictive par ses moyens d’applications. Dans nos rapports économiques, tout homme doit tout optimaliser dans son seul intérêt, et nous poursuivons ce but. Nous réalisons les structures pour l’atteindre, des structures pour se combattre, le moyen d’atteindre ce but est d’en passer par la possession d’un capital pour entreprendre dans son seul intérêt pour être libre. Des siècles que cela ne fonctionne pas et les Hommes, en peuplant la planète, sont devenus interdépendants. Ils ne s’en pensent pas moins libres, nous ne pouvons pas vivre sans croire à quelque chose. Ils ne sont pas maîtres des buts qu’ils se sont fixés.

Nous n’avons pas pris conscience de cette fabuleuse possibilité que nous offre l’Univers de ne pas connaître le monde objectif, qui nous conduit par l’évolution jusqu’à son terme.

Cette ignorance-là nous donne la possibilité de changer notre existence, par notre capacité cérébrale, par la pensée associative. Des Hommes ont tenté au long des siècles d’imposer la reconnaissance collective de nos dépendances, nos cerveaux ne sont pas conçus pour cela, sans avoir à se civiliser.

Je vais essayer de m’en expliquer. J’ai dit que la conscience humaine n’entraînait pas spontanément celle de l’espèce. La conscience de soi et la pensée associative se sont élaborées lentement, durant des centaines de milliers ou millions d’années. Si nous avons pu le comprendre, c’est par les traces que nous a conservées la nature de la migration de nos lointains prédécesseurs. Trace de la pensée symbolique telle, les traces de rites, de sépultures sélectives, d’un art pictural ou instrumental, et des traces d’organisations sociales.

Aujourd’hui, nous continuons toujours par l’examen des vestiges du passé, ancien ou moderne (le moderne s’estimant conventionnellement à partir de l’âge du bronze), à retracer nos origines et nos cultures civilisationnelles. C’est d’une banalité stupéfiante, tout en restant sur des opinions divergentes quant à la notion de l’Homme créé ou issu d’une évolution. Soutenus, sans de réelles justifications, si ce n’est une obstination mimétique de nécessité émotionnelle, qui ne peut qu’exister, nous avons reçu les informations pour la formuler. Ils ont raison sur un point, l’instant d’avant, qu’ils appellent dieu, existe bien, puisque nous existons, et nous pouvons par l’observation de notre monde en retirer une croyance existentielle. Il appartient à notre ignorance, qui se livre à une bagarre pour le nommer, et influence la pensée de tous les hommes, y compris ceux qui leur sont opposés. Essayez d’imaginer que la conscience de soi ne se soit pas manifestée par la compréhension divine des Hommes entrant en relation avec les esprits créateurs, dont les représentations symboliques foisonnent. Cela n’aurait certainement rien changé à la conscience de soi en elle-même. Son expression aurait-elle été autre, certainement. Comment aurions-nous fait, pour prendre conscience que nous constituons une espèce ? Pour cela devons-nous aller serrer la main des six milliards d’autres humains, en nous demandant si chacun est comme soi ?

Bêtement, la conscience de l’espèce passe par les traces que nous laissons comprenant le langage et l’écriture, de la pensée symbolique. Elle nous permet de reconnaître que les Hommes développent les mêmes schémas où qu’ils vivent, quels que soient les noms, dont ils les habillent, et le rythme auxquels ils le réalisent en fonction de leur environnement.

Ces vestiges nous ont permis aussi de nous situer dans la durée, dans les millénaires, au-delà, de la seule capacité de la mémoire humaine. Dans notre monde contemporain, par notre intelligence, la pensée symbolique a permis de cerner et d’observer l’environnement, aboutissant au développement de notre technologie. Nous savons que le monde que nous nous sommes construit est celui de notre pensée, et non un monde reposant sur une quelconque vérité absolue. Pour l’illustrer, je vais reprendre l’exemple du ballon de football. Notre regard le voit s’accélérer lorsqu’il rebondit sur de l’herbe mouillée. C’est une hypothèse totalement fausse scientifiquement, la vitesse du ballon diminue d’autant plus vite que les forces de frottements avec la pelouse sont nombreuses. Si nous développions une organisation sociale sur la base de cette pensée, chacun comprend, par cet exemple, qu’elle serait erronée et elle n’avait rien, avoir avec la réalité des lois de la physique. Ayant conscience de tout ceci, nous avons tout le loisir d’en changer quand nous le voulons. Pour cela, quelque chose nous fait défaut, nous doter de la conscience de l’espèce. Non pas, celle qui nous classe biologiquement ni celle qui conduit à nous comparer à celle des autres animaux en formant des clans territoriaux. Mais celle qui nous est propre et plus affirmée que chez d’autres espèces en disposant de la conscience de soi, qui nous entraîne vers la conscience humaine.

 

C’est de retenir l’idée humaine des individus qui s’associent pour donner corps à l’espèce sociale, que nous en prenons conscience ! Tenir compte de l’effet papillon n’est pas d’effacer l’individu dans l’espèce ou de l’en extraire. Ce savoir nous permet de <<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<< gérer, dans la connaissance de plus en plus grande du monde physique et psychique, et d’une mondialisation qui existe.

 

3/ Je ne peux ignorer le rôle et l’importance qu’accordent les hommes à la monnaie, fût-elle fictive.

Construire un financement qui appauvrirait les riches, contesterait le rôle de la monnaie, ne tiendrait pas compte du système de valorisation, serait voué à l’échec.

Je ne peux pas m’appuyer pour cela sur un pouvoir politique qui échappe aux citoyens qui désertent l’espace public, au profit de celui des « banquiers et des financiers ». Ces derniers se sont structurés, sur la confusion de la notion d’espace privé, et je ne peux pas m’appuyer dessus ni sur de nouvelles idéologies ou utopies qui n’habitent presque plus personne.

Nous devons pourtant retrouver ce pouvoir politique ou idéologique, face aux excès du pouvoir individualiste égocentrique. Un effort de compréhension énorme doit se fournir qui demandera certainement des générations et auquel peuvent concourir les Hommes de science, les philosophes. Ils devront pour cela s’organiser politiquement pour être au service de l’humanité, et espérer dans les jeunes étudiants. L’on est toujours idéaliste et créatif à ces âges-là. Des scientifiques, des philosophes, des intellectuels devront s’organiser et chasser les marchands du temple une fois de plus, pour établir une analogie avec l’histoire biblique. Ils devront s’organiser pour ne pas se faire crucifier par les clous de l’information dogmatique des marchands. Ceux-ci, nous pouvons l’observer dans ces trente dernières années, ils ont disparu du débat, sauf quand ils servent de justification à l’idéologie dominante. Pour exister dans le monde médiatique d’aujourd’hui, ce n’est pas seulement des livres qui suffisent. Ce sont des heures d’antennes où ils peuvent enchaîner un exposé au-delà de trente secondes sans que le commentateur vedette ne leur coupe pas la parole. Cela ne met pas en cause les capacités des commentateurs, cela souligne une information devenue avant tout spectacle pour fidéliser l’auditeur auquel l’on soumettra des publicités qui fourniront les ressources financières. Malgré la multitude d’événements pour ces raisons-là, toutes les chaînes nous proposent les mêmes, en nous assurant de leur pluralité de l’information que les rédactions et les commentateurs personnalisent. Ne pas ignorer cela demeure important, pour ne pas croire que le monde ne ressemble qu’aux quelques informations qui sont diffusées. Nous finissons par leur donner et leur fabriquer une réalité globale, qu’elles n’ont pas. Cela si nous n’avons pas les moyens de les analyser, et de comprendre que pour notre cerveau une information et retenue comme une généralité. C’est en cela que la stratégie de l’émotion représente un danger, par l’incapacité à relativiser, puisque leur cerveau leur dit s’il observe un vol que partout où il ira il aura à craindre des vols. Le pas est vite franchi pour développer un sentiment d’insécurité.

 

C’est à la communauté citoyenne de fournir les conditions et les moyens d’analyse de ses membres.

 

66 — Cela nécessite de rechercher en quoi il y a un individu unique qui ne soit pas un composant d’une structure collective.

1/ Déjà, dès la naissance, chaque être va devenir le résultat d’une éducation normative reconnue par la collectivité. Pour que ses comportements ne puissent être autre chose dans la plupart des cas que ceux attendus par la collectivité. Tous les autres seront considérés comme déviants. L’individu d’entrée va adopter la structure du groupe culturel dans lequel il vient au monde. Il va devenir une image de ce groupe, rien de bien individuel, dans cela.

 

Biologiquement, nous savons que chacun reçoit la moitié d’une subdivision des chromosomes des parents. Aujourd’hui, nous savons que chacun a une carte génétique qui porte une distinction. De là à dire que cette distinction génère un psychique propre, le pas n’a pas été franchi. Nous savons que cette spécificité nous protège de la dégénérescence en nous assurant, que la diversité des caractères nous personnalise. Nous savons aussi que les mêmes forces nous composent tous et donnent l’émergence de notre psychique.

 

Nous avons la somme invraisemblable d’informations collectées et perçues consciemment ou non, avec leurs distorsions que nous traitons, comportant un nombre considérable d’occurrences associatives qui limitent la probabilité d’en trouver d’identiques. Elles ne nous font pas apparaître unique, mais assurer notre personnalité à partir de critères innés.

 

Il est ressorti de l’étude des enfants sauvages élevés par des animaux retrouvés dans la nature, l’importance de la matrice culturelle. Une concernait deux filles élevées par une louve, trouvées par le pasteur Singh (1920/1929) en Inde), et l’autre l’enfant-gazelle élevé par une gazelle dans le désert de Transjordanie. Que ce qui différencie l’homme de l’animal est qu’il naît prématurément ! Ce fut la conclusion du psychiatre Sivadon, qui suivait la réadaptation de ces deux filles. Elles vivaient et se comportaient comme des loups. Nous en comprenons que la personnalité de l’Être humain s’élabore essentiellement dans la matrice culturelle après sa naissance, et qu’elle l’emporte pour notre développement sur la matrice maternelle. Si bien qu’élevés par un canard, nous cancanerions, coin coin, en bougeant du cul. Le plus important est d’en déduire, et d’en conclure que, nous demeurons capables de nous adapter à toute organisation socio-économique autre que celle, que nous vivons, qui s’est imposée au monde. Elle indique les prémices d’une évolution géologique des humains. Ils ont affronté la rareté au néolithique, et ils en ont développé, leurs conditions socio-économiques, en rapport avec leurs comportements instinctifs, dont ils n’ont conceptualisé que des paradigmes que nous perpétuons et améliorons. Nous n’atteignons pas encore le stade d’adulte social de l’évolution d’une société civilisée, capable de surpasser ses comportements instinctifs de nature. Nous avons de manière générale dans le monde camouflé nos instincts sous des paradigmes que nous croyons civilisés. Ainsi des philosophies et des religions n’ont pu parvenir à emmener l’humain à se dépasser, car il bute continuellement sur les paradigmes du dominant qu’offre le capitalisme.

 

Nous sommes dans l’impossibilité d’établir que conduire deux Hommes à vivre la même existence aboutirait à une même analyse. Nous ne pourrions en conclure que chaque Homme est unique aux motifs que chacun entend, voit, sent, goûte, perçoit (récepteurs thermiques, tactiles, algiques) la même chose.

 

Ce n’est pas que chaque Homme qui, ignorant de lui-même dans l’absolu, peut faire tour à tour, tout au long de son existence, une variété incalculable d’analyses et de synthèse qu’il est unique. Les informations qu’il collecte et qu’il associe ne contribuent qu’à définir la personnalité, d’un être singulier.

 

Ce n’est pas qu’un Homme ait hérité des critères de la survie de son espèce qu’il est un être unique.

Ce n’est pas par une variété infinie de caractères spécifiques regroupés sous différent type, par construction biologique, qui donne une image différenciée de chaque humain, qui fait un être unique.

 

Chaque Homme est un être unique, seulement pour ne vivre qu’une fois sa vie, sans jamais pouvoir emprunter deux itinéraires. Aucun autre individu n’empruntera sa vie et son itinéraire. Si un individu avait aujourd’hui la carte génétique de Napoléon, il n’en restait pas moins un autre être unique. Et en aucune manière, il ne pourrait pas réemprunter l’itinéraire qui avait été le sien. Car il n’existe plus, tel qu’il avait été. Est-il possible, que des particules qui ont pu créer des existences antérieures, et qui aujourd’hui nous composent et nous constituent, puissent en conserver la mémoire. Elles demeureraient des images mortes du passé, si cela s’affirmait à partir des quelques exemples qui existent. 1 Réels ou imaginaires, pourrions-nous remonter, au-delà du big-bang ? La science n’en est pas encore, là.

Partant de là, ce que nous appelons individualité n’est que le résultat d’une cognition maternée culturellement, consciente ou non. Elle se complexifie par accumulation en rétroaction et équilibration 2 qui conduisent à la personnalité dans le cadre de son environnement historique auquel s’ajoute, l’instruction, l’Éducation, le savoir, et la connaissance. L’individualité ou l’individualisme serait la perception du sentiment de nous-mêmes, auquel, comme toujours, nous donnons la signification que nous avons pu en comprendre. Ou celle qui nous arrange dans notre ordre sociétal 3, et qui nous rend individualistes, c’est notre temps personnel, absorbé dans un temps collectif sans pouvoir en apprécier les écarts infinitésimaux.

 

Tout ceci à moins d’admettre les erreurs d’informations dans la transmission du message conceptuel ARN qui expliqueraient que la formation du psychique sera différente chez chaque individu. Jacquard l’expose dans son ouvrage « La légende de la Vie », 4 à propos de celles ayant conduit à la différenciation des bactéries. Aujourd’hui, depuis bientôt une dizaine d’années ont été découvertes de micro-ARN qui s’insèrent et modifient L’ARN messager.

Cette capacité psychique a pu être différenciée par son volume cérébral. C’est dans le cadre qu’est examinée l’évolution cérébrale globale de l’espèce à différents stades de sa métamorphose dont nous n’avons aucune trace, en dehors des capacités volumiques crâniennes. Et aujourd’hui des études expliquent en partie que, plus le néocortex est gros, plus l’espèce développe une sociabilité intense.

 

En cela, rien de bien individuel, car l’évaluation de notre communauté humaine repose sur le fait que l’Homme se voit à juste titre en sujet unique. Qu’il se croie immanent, ou transcendant, il n’est pas différent de l’espèce. Il est différent pour n’avoir que sa vie. Une vie unique que personne d’autre ne peut vivre.

 

2/ Aujourd’hui, six milliards et plus d’êtres uniques possèdent les mêmes outils sensoriels. Ils se composent des mêmes matériaux organiques biologiques portant les mêmes fins pour survivre. Nous ne parvenons pas à admettre notre construction psychique unique, avec des variations infimes ou grandes qui peuvent relever de l’imperfection, qui caractérise notre espèce par rapport aux autres espèces vivantes.

Nous sommes les uns aux autres en interrelation obligées, ce qui nous permet d’exister, et de n’exister qu’à travers les uns des autres. Ce que nous percevons comme psychique individuel est la conséquence de notre apprentissage du culturalisme, et notre incapacité à percevoir ce temps, qui sont le nôtre, l’espace temporel où nous sommes.

 

À l’instar de l’Univers existant par ses créations, nous existons par les assemblages qui sont les nôtres sur la base des mêmes matériaux. Si nous pouvions nous voir, à l’état de paquet de « forces concentrées », nous ressemblerions à un infime trou noir qui va exploser pour donner naissance à un Être. Cet Être serait de l’ordre de grandeur de quelques particules, soit moins de dix puissances de dix-huit zéros, la grosseur d’une particule (-10ˉ18). Notre croissance apparaîtrait comme un soufflé se dilatant, et essentiellement composé de « vide », l’espace entre un noyau et son électron.

Nous pouvons à juste titre nous interroger, à quel instant apparaît le psychique dans cette progression de forces se matérialisant  ?

 

Chacun d’entre nous en a une idée. Si l’Homme a un psychique personnalisé conçut sa mesure, Evan Waltre entrevoit une implication supra-humaine transcendantale, issue d’une relation de l’Homme au divin, cela ne se discute pas, c’est une affaire de conviction. Comme de reconnaître qu’une diversité de psychisme soumise à l’influence de la position de la planète dans son système solaire ou galactique est une conviction, car l’astrologie laisse trop de marge à l’interprétation. Dans cet ordre d’idées, le physicien Evan Walter a développé la théorie qu’une certaine conscience dote les photons. Et que la conscience peut être ajoutée à tous les phénomènes quantiques, et, partant de là, toutes les suppositions sont permises !

Un individu au sens où certains l’imaginent avec un psychique spontané, individualisé, acquis à la naissance, existerait-il ? Un psychisme individualisé, induisant une conscience spontanée, capable de lui assurer une existence propre indépendamment des autres, ou une capacité d’analyse personnelle, c’est lui. Cet individu n’existe pas, il se construit biologiquement et culturellement dans un processus identique pour tout un chacun, comportant des milliards ou plus de quantités d’occurrences. Que quand nous observons cela dans son unicité, l’individu paraît unique ! Nos observations constatent des caractères qui se sont modelés durant des millénaires d’interactions par l’hémotypologie, ne justifient pas plus d’une structure psychique individuelle.

Il n’existe pas, que nous descendons d’une combinaison moléculaire identique pour toute chose. Cela n’exclut pas en ce qui nous concerne des distorsions dans ces assemblages. Et indique que sa contexture est une construction en duplication sensible se modélisant aux informations de l’environnement dans lequel il s’inscrit, pour s’assurer une pérennité incertaine, une évolution. Seul le résultat formulé par la structure psychique au vu des informations enregistrées sera unique.

Aujourd’hui, par la psychologie et la psychiatrie, nous connaissons les relations étroites, du psychique et du somatique, nous vérifions expérimentalement et cliniquement les déductions empiriques de nos ancêtres, intuitifs et observateurs. Tels certains, comme les chamans, les Grecs (mystères d’Éleusis liés au culte de Déméter) par l’usage de psychotropes (champignons hallucinogènes et autres plantes), et aux quatre coins du monde nous exprimons nos émotions de la même manière.

Elles donnent toutes les interactions dans lesquelles l’Homme patriarcal s’est installé en dominateur, et en a développé la culture, par l’image du Père, qui est un paradigme du dominant référentiel de la horde. Certains sont devenus les Rois de populations de sujets conquises et dirigées. La démocratie, déclenchée par les savoirs et le développement économique, au travers de la notion de liberté et d’intérêt individuel, a exigé la recomposition de l’image du Père. Elle est devenue politiquement accessible à tous les sujets métamorphosés en citoyens. Les potentiels nouveaux Pères deviennent les fils de leurs nations émancipés. Elles se chargent de préserver et garantir leur nouveau statut de Pères frères par des principes universalistes, liberté, égalité, fraternité, droit de l’Homme en cohabitant avec les représentations historiques patriarcales. Elles sont l’héritage des religions ancestrales syncrétiques ou idéologiques, qui constituent l’organisation spatiale et spirituelle cérébrale de l’espace temporel. C’est nécessaire au psychique pour se construire et s’acculturer dans la transmission de l’image du père essentiellement patriarcale. Aujourd’hui, il est devenu bicéphale avec l’émancipation de la femme, et bouleverse quelques repères, comme ceux qui confirmaient le dominant culturaliste et non pas ceux biologiques qui nous déterminent.

C’est la différence entre autorité et autoritarisme, marque d’une infériorité. C’est une différence n’allant pas sans poser des problèmes dans l’égalité politico-économique de l’homme et de la femme. Les Hommes pour la reconnaître, demandent à la femme d’exercer le même autoritarisme qu’eux.

Si l’égalité consiste à donner à la femme la direction d’une société machiste pour la reproduire, c’est avoir façonné des femme-homme. 5.

Si l’égalité, c’est concevoir un dieu féminin qui créa la femme, l’essence même dont l’homme est extrait, ce n’est pas mieux. Par contre, quand elles rejettent le tchador et d’autres pratiques religieuses, elles abandonnent une place de paradis faite de contre partie superstitieuse. Elles retrouveront leur place, sur terre et au paradis, car tout le vivant ira dans 4,5 milliards d’années. Alors sans rejeter la religiosité humaine et croire en la création, là commencera l’égalité sexuellement différenciée. Elles peuvent avoir l’espérance d’une société autre que machiste, autre que patriarcale ou matriarcale, dont je n’ai aucune idée, et que j’ai qualifiée d’harmonie.

Nous pouvons constater, en continuant dans notre éducation, que maintenir, la seule notion d’intérêt individuel, comme synonyme de domination, comme la base de notre développement économique, est une mauvaise analyse. Cette persévérance entretient le maintien de la confusion. 1/ entre l’obligation de recevoir toute information, et les traiter pour vivre. 2/ croire qu’elles ne nous obligent qu’aux comportements instinctifs égoïstes matérialistes qui deviennent par accaparement de tout, l’égocentrisme. Nous avons fait une mauvaise évaluation par méconnaissance, dans le cadre des relations interpersonnelles conflictuelles, à la seule fin de nous partager les territoires et leurs ressources. Nous n’avons jamais réussi avec les autres à rassembler nos capacités dans un partage équitable où nous pouvons retirer un intérêt égoïste, dans l’entraide ou l’émancipation des autres. C’est la triste observation, d’un constat essentiellement matérialiste, l’estimant plus important que notre épanouissement psychique y conduisant ? Nous le perpétuons aujourd’hui par des constructions idéologiques, qui donnent la puissance, et s’y justifient.

Cette construction idéologique va jusqu’à la métonymie 6 de notre collectivisme, qui est que l’intérêt individuel concourt à l’intérêt collectif dans lequel il s’exerce, et sans lequel il n’existerait pas (la partie du Tout). Nous n’avons pas démontré qu’un Homme élevé isolément développait un intérêt individuel autre que celui d’un animal qui a développé un esprit clanique, et non celui de la connaissance d’appartenance à une espèce humaine. Il l’appréhende par sa conscience, par l’éducation, au fil des siècles afin de concevoir qu’il est un tout, difficile à expliquer.

Nous pouvons constater tous les jours que la mise en commun de notre force de travail, de notre intelligence, développe et suscite celles des autres. Son contraire peut être aussi démontré, dans des pays où il ne manque ni d’intérêts individuels ni collectifs.

Regardons où se situent les niveaux de la scolarité et de l’enseignement chez les uns et les autres. Alors nous pouvons avoir une idée, au-delà des slogans idéologiques, de ce qui freine, l’usage culturel qui peut être fait de notre psychique dans son environnement nourricier.

Imaginons ce qui pourrait être réalisé si les masses de monnaie dépensées pour se protéger de nos semblables, du fait de notre incommunicabilité, étaient utilisées à l’enseignement.

 

Nous comprendrions que le liant collectif est l’apprentissage dans lequel nous baignons, et nous conviendrons qu’il se structure, en restant ouvert et permanent.

 

67 — L’on doit dépasser le connu, pour ouvrir des voies pour bifurquer.

Pour dépasser le connu…

 

1/ Pour se convaincre que notre capacité réflexive est le produit de forces cognitives, s’intéresser à la recherche robotique qui a développé des robots à informations ascendantes, tel, le prototype NU est suffisant. Son cerveau se compose d’une collection de microprocesseurs Motorola 68332, de F cadencés à 16 MHz, modifiés pour former un réseau neuronal conçu sur le patron du câblage de notre propre cerveau. Il apprend à la manière d’un enfant en interagissant avec son environnement 7. Les forces qui nous ont créés par rétroaction sont capables de pouvoir créer un humanoïde auquel il ne manquera qu’une autonomie énergétique pour nous supplanter. Peut-être que, dans quelques milliers d’années, la future Bible le racontera ainsi. Que, Dieu ayant trouvé que les êtres qu’il avait créés à son image étaient imparfaits, il a inspiré quelques prophètes initiés pour concevoir l’humanoïde à son image ! Pourvu que nous n’allions pas crucifier ces chercheurs, c’est peut-être par eux que nos futures générations se consacreront à l’oisiveté active.

 

Cela nous permet surtout d’indiquer que ce robot ne réagira qu’à partir des informations que sa conceptrice lui aura données, tout comme « l’intelligence artificielle ».

Sera-t-il en mesure de nommer une relation inconnue de son concepteur et donc non programmée, ou une association autre que celle par des mots prédéfinis ?

Sera-t-il capable de ressentir un membre fantôme 8  

Si nous lui demandions quel est le cancer de la terre, il répondrait certainement l’homme et nous suggérerait de le supprimer.

Sera-t-il capable de ressentir l’indéfinissable ? Certainement pas ce que nous comprenons très facilement.

Bien que quand cela nous concerne, le comprendre demeure moins évident.

Toutes les informations sensibles ou culturelles que nous nommons ou nous représentons constituent la base de toute structure cognitive en interactions successives pour aboutir à la solution d’un problème ou atteindre un but.

Le risque demeure que l’usage des dénominations et de ces représentations supplante et distorde notre traduction sensible de la réalité.

 

D’où, l’importance du rôle de la circulation de l’apprentissage de savoir, pour qu’il s’ajoute et réduise cet individualisme excessif qu’illustre le slogan, moi, je me suis fait seul. Une formule narcissique pour ne pas reconnaître tant d’informations qui nous parviennent des autres et participent à notre construction.

 

Expression, d’une approche exclusivement dualiste d’appropriation, par incompréhension de l’Humain, dont les observateurs s’évertuent à attribuer à une personne la création d’une collaboration, qui héréditairement leur échappe, c’est un autre sujet. Cela ne retire rien aux capacités et nécessaires initiatives personnelles.

 

2/ Nous sommes sans exception habités des mêmes sensations liées aux mêmes fondements ;  « des lois naturelles en diraient certains ». Ces lois naturelles, aujourd’hui nous les connaissons en partie, nous les étudions, ainsi que notre monde, elles demeurent la discipline de quelques initiés. Les ethnologues, biologistes, neurologistes, astrophysiciens, cosmologistes, des psychologues, des psychiatres, des sociologues, la liste de toutes les sciences seraient longues à énumérer, et l’on peut les regrouper sous le terme d’épistémologie (étude de la science). Elles sont étudiées pour certains dans un langage commun, les mathématiques et la chimie, ou l’observation de corrélations et de régularités. Elles devraient être connues de tout un chacun par leur base pour être en intelligibilité avec les spécialistes. Nous en avons aujourd’hui les moyens, sans passer par des paraboles comme quand les religions s’adressent à une population analphabète. Nous pourrions prendre le temps de réécrire les livres religieux, afin de les ajuster aux conclusions de nos sciences  ? Nous nous apercevrions qu’ils ne sont que les conséquences de l’étude interprétative de l’Homme et du monde. Les Hommnes à cette époque ne disposaient que de leur réflexion comme seuls moyens pour relater leur environnement. Certains de ces personnages, s’ils avaient disposé des moyens technologiques qui sont le nôtre, auraient été des génies pour quelques-uns, et d’autres de terribles tyrans. Jésus expliquait par une parabole de ne pas jeter des pierres à la prostituée pour la punir. Nous pouvons comprendre que la même chose s’explique et s’entend pour les punitions des Hommes. Aujourd’hui, la théorie du chaos a mis en évidence que tout se réorganise en permanence et cela n’est pas accessible à nos instincts, qui réclament la vengeance, mais parfaitement, à notre raison qui pourrait ne pas les satisfaire. Voilà, Jésus ne disposait pas d’ordinateur, et il a dû se servir d’une méthode psychanalytique que l’on appelle l’introspection.

Tout ce que nous découvrons sur nous et notre monde ne doivent pas être regardés, comme des vérités absolues. Ce ne sont que des informations/communications de voies rationnelles et dynamiques à tendance linéaire, mais une linéarité qu’elles n’ont pas. Elles nous offrent dans ce cadre des repères d’ordre, une route de circulation jalonnée, de toutes les bifurcations inconnues qui peuvent en résulter ? Car, toutes idées, pensées, idéaux, espérance offrent d’autres voies de bifurcations, jusqu’à ce que l’une ou plusieurs d’entre elles deviennent à leur tour des routes jalonnées. Nous appelons cela l’évolution, mais si nous le comprenons la vivre est autre chose. Cela suppose de suivre des voies où la rationalité et l’imaginaire non linéaire demeurent la voie commune pour avancer ensemble, sans constituer la voie obligatoire, longée d’interdictions de finalité idéologiques ou de superstitions.

En sachant que la linéarité et la rationalité ne sont pas la vérité, seulement une méthodologie de compréhension et de réalisation de notre Tout, nous ne pouvons l’exprimer que par les seuls langages dont nous disposons. Ceci constitue une limite castratrice de notre réalité humaine, tous les sens figurés dans une définition sont autant de carence pour définir la réalité à exprimer. Nous, nous en sortons bien avec ces handicaps, et indique que nous pouvons faire mieux, pour nous extirper de l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Quelque part existent forcément des bifurcations que nos langages ne peuvent traduire, d’autant que nous ne les conditionnons qu’à la traduction de nos mots. Exemple, dans la nature le mot fainéant n’a pas de sens, il définit le comportement qui évite de dépenser trop d’énergie pour obtenir la chose désirée. Dans nos rapports économiques, nous expliquons que c’est la recherche de la plus-value, obtenir plus sans dépenses énergétiques supplémentaires. Dans la réalité du travail, cela a donné des innovations technologiques pour s’épargner de la peine. Cette méconnaissance de la recherche d’économie d’énergie nous a conduits à définir le mot inapproprié de fainéant qui souvent se convertissait en punition.

C’est ainsi que nous avons séparé le raisonnement économique, politique, et religieux, comme, si nous les vivions séparément, sans qu’ils soient les uns dans les autres sous-jacents.

Cela conduit à de faux discours « moi, je ne me préoccupe que d’économie », « l’État ne doit pas s’occuper d’économie », « moi, je ne m’occupe que de l’esprit », etc. Ce sont de vrais prétextes hypocrites pour se voiler la face sur ce qui nous gêne ou nous arrange dans les responsabilités que nous voulons ou pas assumer dans nos relations àe la collectivité.

 

Nous en connaissons l’histoire, quel crédule croirait que notre cerveau a fait cette séparation, d’autant plus que notre cerveau les relie au quotidien, et quand cela nous gêne nous avons un inhibiteur tout trouvé : la monnaie.

 

3/ La monnaie, c’est aussi notre miroir, et ce miroir reflète notre insuffisance à nous prendre en main. Nous lui déléguons le rôle de tout déterminer dans notre existence. Il n’est pas un problème qui ne soit pas évoqué sans que nous le transposions en un problème économique. Pour y conserver son rôle, nous organisons la rareté par l’utilisation d’un plan comptable, qui est une voie commune qui quantifie le rapport offre/demande en monnaie. Dans celui-ci, l’Homme ne se tourne pas vers son avenir, autrement, que par sa capacité à produire et consommer, avec l’interdiction de produire l’abondance, que réguler la voie commune.

Cela ne signifie pas la rejeter, peut-être bifurque ?

 

Nous passons une bonne partie de notre éducation à nous convaincre que nous ne pouvons pas nous passer de la monnaie. Nous ne choisissons notre existence professionnelle et parfois privée qu’en fonction du revenu, d’un métier, avec les frustrations de l’échec lorsque nous n’atteignons pas notre objectif. Ce choix raisonné de la production de nos besoins ne peut satisfaire à l’expression de toutes nos sensations intérieures. Celles-ci se manifestent indépendamment de nous, et nous devons les refouler quand elles ne trouvent pas un terrain favorable à leur expression.

 

Les ECPA offriront une bifurcation, en développant un terrain favorable à l’expression de toutes nos sensations.

 

 

1 «Le plus connu des cas est celui de deux anglaises qui, lors d’une promenade au Petit Trianon, furent brusquement transposées au siècle de Marie-Antoinette... ». Celui universellement connu est la Dame blanche. Pierre Daco. Les voies étonnantes de la nouvelle psychologie. Éditeur Marabout. 1988. P.300.

Note de l’auteur, cela ne repose sur aucune démonstration scientifique, mais nous savons aussi que nous ne pouvons tout attendre d’elle, et cela ne démontre pas un retour vers le passé, mais une reconstitution d’images du passé au présent, quelles soient réelles ou imaginaires dans l’esprit de ceux qui les ont perçus.

2 Note de l’auteur. Suivant Piaget «L’équilibration est l’état dynamique qui réunit l’assimilation et l’accommodation pour s’adapter à des situations extérieures en autorégulation,

3 Note de l’auteur. La notion d’individualité ne se laisse définir ni par les procédés étymologiques habituels aux philosophes, ni par une axiomatique rationnelle. Lorsque l’on s’y attache c’est pour trouver des différences, lui opposer d’autres notions. Dans le domaine biologique l’individu s’oppose à la totalité et à l’unité comme partie au tout ; dans le domaine psychologique, l’individu est l’autre face de l’universalité : il représente ce qui différencie au lieu que l’universalité rassemble et assimile, indifférencie ; enfin dans le domaine social, l’individu s’oppose à la collectivité. L’individualité ne peut se définir que par l’existence d’un tout, cette notion ne pourrait exister seule, bien que nous percevions notre existence unique.

4 Albert Jacquard. La légende de la vie. Éditeur Flammarion. 1994.

5 Plus l’exploration du cerveau en activité progresse grâce à la nouvelle technologie de l’imagerie médicale, la médecine découvre des différenciations dans des aires fonctionnelles estimées immuables. C’est ainsi quand observant un cerveau d’homme et de femme qui ne pense à rien, chez l’homme c’est le système temporo-limbique qui travaillerait le plus, celui qui contrôle les émotions primaires reliées à l’action et à l’agression. Chez la femme c’est le cingulate-gyrus qui serait le plus activé, Une zone plus «évolué » du cerveau, qui contrôle les expressions complexes des émotions. Science et vie. N° 933. Juin 1995. P 83.

6 En Rhétorique, figure consistant dans une transposition ou un changement de nom, de la cause à l’effet, du contenant au contenu, de la partie au tout, du signe à la chose signifié.

7 MICHIO KAKU. Vision. Cog/128).

 

8 Note de l’auteur. Les personnes amputées d’un membre quelle qu’en soit la raison, continuent d’éprouver la sensation de leur membre manquant.

65 — Ceci dans un monde où je n’ai rien découvert qui ne l’eut pas été, par d’autres.

Dans un monde où je n’ai rien découvert…

 

1/ Nous appartenons à l’univers qui nous a créés et vers lequel nous retournons. Nous sommes une de ses composantes, et comme lui nous reposons sur des lois qui exigent une équilibration de notre Être que nous perturbons. Nous nous servons généralement d’un ensemble de normes, basées sur l’individualisme, dont certaines nous empêchent de constituer des groupes épanouis dans le cadre de la compétition narcissique déclinée sous toutes ses formes.

 

Particulièrement, le mérite, la norme méritocratique, qui, comme l’explique Pierre DACO, le mérite est une expression de pauvreté. Ce terme disparaîtra sans doute avec l’évolution de l’humanité, et de l’éducation qui en découlera. Il débouche sur la peur angoissée de faire moins bien que le voisin de malfaire, et d’être rejetée pour incapacité ou impuissance. Ces critères sont établis par d’autres, et pour obtenir le mérite de ressembler à ses critères ou de s’obliger à leur ressembler. À mon sens ce qui est le plus important dans son explication, c’est que par ce biais il explique que l’on peut être conduit à vivre à l’envers de soi, pour obtenir cette ressemblance. Le culte du mérite est une incitation sélective, non pour aider quelqu’un à se découvrir, que pour l’obliger à être ce, dont la société a besoin. 1

Ceci n’est pas incompatible avec l’effort qui doit être accompli pour prendre sa place dans la société et apprendre et subvenir à nos besoins. Pour poursuivre notre route matérialiste, accomplir un emploi comme il se doit est nécessaire. Dans le même temps, nous devons comprendre aussi la limite de la méritocratie, pour nous libérer un espace-temps, pour l’affirmation de soi, capable de vouloir être, pour exister  ?

Encore un rôle que peuvent remplir les ECPA.

N’est-il pas triste de voir des retraités désabusés travailler que de savoir-faire autre chose ?

N’est-il pas triste de voir des retraités se sentir devenir inutiles, quand ils doivent tôt ou tard laisser leur place ?

Quel est celui qui n’a pas éprouvé une sensation de rupture au moment de son départ à la retraite  ?

Au-delà de toutes les bonnes raisons que nous nous trouvons pour effectuer cette transition, c’est un changement existentiel. Il marque le choix d’une société de reconnaître qu’à partir d’un certain âge, c’est un juste repos à tous ceux qui ont contribué au développement de cette société.

La reconnaissance d’une société à ses citoyens devenus âgés, ou en âge de se retirer de la vie active est l’image que chacun aura entretenue avec la notion de communauté humaine, et non financière. La notion de solidarité intergénérationnelle sans cela est incompréhensible.

Je ne comprends pas que notre société aussi technologique et aisée envisage de prolonger l’âge de la retraite pour des raisons fictives de financement. Cela en prenant le fallacieux prétexte que chacun est libre de travailler jusqu’à l’âge qui lui convient. Ce discours convient aux propriétaires des moyens de production et encore, mais pas à celui des salariés qu’ils emploient. L’histoire sociale nous apprend que ceux-ci étaient corvéables à merci.

Vous m’excuserez de ne pas vous citer les sources de l’image que je vais développer, je ne fais appel qu’aux souvenirs de mes lectures.

Un navigateur dans la découverte des îles océaniennes rapportait la curieuse tradition d’une tribu, où l’usage consistait à faire grimper leur vieux à un cocotier. En secouant le cocotier, si le vieux tombait en montant, où une fois en haut, la tribu le mangeait.

 

Nous, nous sommes devenus civilisés, nous envisageons seulement de leur raccourcir la durée de vie de repos après la période de travail, en augmentant la durée de celui-ci, en les faisant monter au cocotier. Et qui plus est parfois avec leurs accords, s’imaginant qu’ils ne peuvent plus prouver qu’ils sont encore capables de grimper, au cocotier, ils ont l’impression de ne pas exister. Chacun peut avoir sa conception du progrès, et de son intérêt.

 

2/ Tout ce que j’écris, des hommes l’avaient compris bien avant moi, et avant nos scientifiques avec moins de moyens à leur disposition. Tels les Orientaux avec le Yin et le Yang (taiji), l’hindouisme, etc., ou les Occidentaux à travers des mythologies, des philosophes et encore des contes, tels la Bible, le Coran et tant d’autres. Leurs successeurs ne détiennent pas toujours les moyens de décoder et traduire les messages. Certains s’en tinrent à un fondamentalisme doctrinaire religieux immuable. Dans lesquels leur savoir se présente dans certains de ces ouvrages, comme la connaissance spontanée transmise aux prophètes ?

Cette codification stricte leur a fait perdre le bénéfice de toutes réformes, en réprimant la capacité d’une société de s’interroger et de se réformer. Là, elle instaure l’immobilisme où nous n’avons que le mouvement, l’équilibre là, où nous n’avons que le déséquilibre.

C’est encore aujourd’hui le cas, sous la forme naïve, quand les religions rapportent le « message universel » ou la compréhension de la vie qu’elles ont toutes perçue. Je dois reconnaître que leur stabilité offre une assise qui a pu absorber toutes les erreurs commises dans l’élaboration des quasi-sciences, et qu’il peut en être aujourd’hui, tout en étant accessible au moins instruit. La stabilité n’est qu’une étape cyclique vers une nouvelle entropie, tel le fait social, et ce que nous appelons l’impuissance collective est aussi un stabilisateur nécessaire. Reste essentiel de comprendre que notre psychique ne résisterait pas à une perpétuelle remise en cause, sans la durée d’un apprentissage. C’est seulement quand ces stabilisateurs se figent, se pétrifient, s’absolutisent qu’ils deviennent une entrave.

Nous avons vis-à-vis des théories monétaires le même comportement. Elles reflètent, les pratiques humaines, pour justifier la pérennisation d’une organisation patriarcale, capitaliste, absolutiste. Ceux qui nous l’expliquent, quelles qu’en soient les variantes, nous présentent comme, étant incontournables et immuables, calqués sur le comportement dit « de nature ». S’opposant en cela à l’évolution.

C’est l’histoire de la poule et de son œuf, l’un ne peut que donner l’autre. Toute personne qui vous expliquerait que son œuf peut donner un canard passerait pour folle.

Nos comportements ne sont pas immuables, ils dépendent fortement de notre apprentissage, et s’interroger à leur sujet revient à nous interroger sur nous-mêmes.

Cela revient à nous remettre en cause, et naturellement ceux qui devraient y procéder en subissent les méfaits, et n’en ont pas les moyens intellectuels, aujourd’hui comme hier. Ce sont ces mêmes personnes qui nous traiteraient de fous, si nous leur disions qu’un œuf de poule peut donner un canard. Ils se contentent parfois de rêver de remplacer ceux qui les accablent, de prendre les armes, ou d’en appeler à Dieu, ou de confondre la nécessité pour l’Homme de rêver d’être, et l’illusion d’être.

Nous retrouvons là cette dichotomie de la mécanique quantique, la réalité et l’image de la réalité. Ce qui permet de faire la différence est la capacité d’information pouvant s’associer et se quantifier pour concevoir quand nous existons dans la réalité ou son image. Cela peut tout aussi efficacement que la réalité affecter le somatique et se concrétise conceptuellement. C’est le propre de toutes les pratiques ésotériques ou occultistes. 2 C’est le monde dans lequel nous vivons en le qualifiant, soit de naturel ou de culturel. Encore, devons-nous trouver le temps d’apprendre, ce qu’accomplissaient les prêtres initiés et les prophètes de toutes les confessions et philosophies. Aujourd’hui, ils seraient considérés, comme des sociologues ou des psychiatres et psychologues, et autres capables de comprendre l’esprit humain de lui suggérer des cadres de sociabilité. Nous ne savons toujours pas d’où nous viennent les totems et les tabous que justifient les angoisses et les espérances. Serait-ce tout simplement de la reconnaissance au maître qui donne à manger et à la peur de manquer de nourriture. Ils ont été dans leur totalité la réponse au phénomène d’incertitude qui les a générés. Depuis des millénaires, des hommes ont compris cela, pour y parvenir, par leurs capacités d’introspections, pour discerner leurs émotions. Et ainsi, établir une image du monde, et de la relation qui les y unissait. Les plus avertis, les autres les qualifiaient de sages, de maîtres et autres. Aujourd’hui, une partie de cette sagesse est compréhensible à chacun par l’intermédiaire des lois que nous pensons régir l’univers, par l’invariance d’échelle associative. 3 Nous révélant, nous avons découvert notre univers, celui de notre regard à l’aide de nos techniques, et en découvrant notre univers que nous découvrons.

 

Je n’ai rien découvert, nous n’avons rien découvert d’autre que la capacité de réaliser, de définir, et démontrer l’existence des images mentales qu’imaginaient nos prédécesseurs.

 

3/ Si, pour comprendre l’univers, nous descendons dans l’infiniment petit, nous devons remonter jusqu’à l’ensemble, dans le TOUT, dans l’idée compréhensive que l’humain conçoit.

Des scientifiques ont fait la descente dans l’infiniment petit. Ce fut la découverte de l’an deux mille, « l’état quantique ». Il reste à l’assembler et en comprendre ses informations.

 

Ainsi, l’Homme doit comprendre nécessairement ce qui le constitue, et comment il fonctionne pour en appréhender son ensemble, et tous ses comportements sont un indicateur des voies à prospecter.

Sa collectivité, sa communauté, la seule réalité agissante qui existe sont sa collectivité, et sa collectivité commence à deux, et se termine à six milliards en relations. Ceci même si par souci d’efficacité nous la personnifions pour nous regrouper, en famille, clans, groupes, cultures. Si chacun suivait son individualité, nous vivrions séparés sans contact, et l’espèce culturaliste que nous sommes devenus, en mourrait. Analyser cette collectivité et le TOUT, ce fut et c’est toujours là le travail de la sociologie, etc., de chacun d’entre nous, c’est cette action d’analyse qui se comprend, aussi sous le terme de « philosophie ». Le mot est connoté, il ne représente presque que d’irréalistes coupeurs de cheveux en quatre, le plus souvent par des cartésiens qui vivent sans en prendre conscience dans un monde plus virtuel que celui des philosophes, celui de la monnaie.

Pour la monnaie, son usage s’analyse nécessairement, sauf que ses théoriciens ont fini malgré eux par lui donner un caractère de science qu’elle n’a pas, et c’est cela que je conteste.

 

Je lui conteste le caractère de déité qu’elle a acquis, je lui conteste l’image du Père à laquelle elle se substitue, son caractère de structuration du psychique.

 

Pour le comprendre, demande de remonter jusqu’à la préhistoire. De tout temps, l’Homme a entretenu des relations indicibles avec ceux qu’il reconnaissait être les sources nourricières ou structurantes de son existence que nous avons définie. Il en a vénéré les plantes, les animaux, les astres, et il s’est toujours identifié à la perception de cette dépendance. Il a conçu des dieux dont il s’est fait l’interprète pour gérer sa vie socio-économique. Tous s’appuyaient pour toute science, sur la divination, l’exorcisme, l’astrologie, la prophétie, etc. Nos constructions conceptuelles, en cela, n’ont pas évolué. Comme, quand nous utilisons le terme de science économique, science sociale et science économique pour expliquer nos théories monétaires et économiques, elles sont tout, sauf scientifique. En abusant du terme de science, elles laissent entendre qu’il ne peut pas en être fait autrement, c’est de la science comme d’autres disaient à leurs époques, c’est de la prophétie.

Contester n’est pas méconnaître la monnaie comme instrument d’utilité fonctionnelle ou comme génératrice de rêve. Vouloir tuer le rêve qui en découle serait une erreur monstrueuse, cela reviendrait à tuer l’Homme.

Là où du temps se compte en millénaires, l’espérance et l’intelligence instruite sont essentielles à l’Homme. Il peut alors transporter le rêve vers sa réalisation par d’autres buts que ceux dont il rêvait, au travers de la qualification quantifiable de l’économie de la rareté, qui les nourrissait.

Celui du système libéral peut se résumer en une phrase célèbre dans l’histoire de France attribuée à Louis XV après moi le déluge, ce qui va certainement se réaliser dans les siècles à venir. Tout simplement, avoir réchauffé la terre de minuscules degrés de variation pour ne pas avoir pris, en compte, l’effet papillon.

 

Si nous évaluer ça nous permet de nous organiser, ce n’est pas pour se construire à la mesure de monnaie, pour devenir monétariste. L’utilisateur d’un vélo devient cycliste et nous savons que l’homme n’est pas conçu pour vivre sur un vélo. À utiliser la monnaie, nous devenons monétaristes et nous n’existons pas pour cela non plus.

 

69— Il ne faut pas se tromper de cible pour essayer de vivre mieux, et ne pas rejeter tout du système libéral s’il flatte l’individualisme qu’il a mis en évidence par cupidité.

1/ Ce n’est pas le rôle d’échange de la monnaie que je mets en cause. Ce sont les névroses qu’elle développe au travers des critères d’obtention, particulièrement celui de culpabilité, d’infériorité et de libération de désirs violents.

Si être riche ce n’est pas une maladie, tous ceux qui ne peuvent pas l’être en deviennent souffrants, et ce mal-là doit être soigné. Comme je ne suis pas docteur en économie, ce n’est pas de moi que viendra la solution, mais de nous tous, quand nous aurons cessé de croire que chacun d’entre nous est un petit roi !

Nous devons appréhender, le fait que ceux qui nous le font croire se nourrissent de nos espérances. Aussi, nous devons assimiler que la monnaie est notre reflet ? Ainsi quand nous le comprendrons et que nous changerons nos comportements, nous modifierons alors son rôle, tout comme celui de la loi du marché.

 

De la monnaie ou des billets posés sur une table n’ont jamais occis personne. Si des êtres se sont donné la mort à son sujet, ce sont leurs projections névrotiques qui les ont tués, et non une ligne de chiffres ou d’écriture sur un bout de papier.

Il en est pour la Bible, le Coran et autres écrits qui, posés sur une même table, se couvrent de poussière, et jaunissent à la lumière.

 

2/ Nous ne devons pas oublier que des particules nous constituent, comme je l’ai dit, des « particules », perçues à nos yeux comme matière organique. Et cette matière comme n’importe quel ensemble de l’univers en mouvement produit et consume de l’énergie. Tous nos agissements en consument, et nous l’usons d’autant plus vite que nous vivons ou fonctionnons mal.

Ce qui nous permet de le savoir, ce sont nos sensations qui peuvent être traduites par un seul mot, aimer, j’aime ou je n’aime pas.

Si nous aimons, nous consumerons le minimum d’énergies et en recevrons de l’extérieur (des autres). Nous serons en « harmonie » avec l’ensemble.

Si nous n’aimons pas, nous consumons beaucoup plus d’énergie sans en recevoir et nous nous usons plus vite, nous devenons souffrants.

Cela signifie que nous devons apprendre à traduire les conflits qui déterminent nos besoins, et ceux qui nous rongent, et l’énergie qui les contre balance. Nous devons pouvoir la recevoir du dehors ou de notre propre capacité psychique.

Nous subissons cela chaque fois qu’une activité professionnelle ne nous plaît pas, et que nous trouvons un épanouissement dans une autre activité. Celle-ci nous aide à supporter la première, faute de le comprendre. C’est ce qui se passe chaque fois que notre construction psychique close s’ouvre à l’autre, au monde à des situations qui ne nous plaisent pas.

 

Ce message est entre autres dans la Bible et bien d’autres écrit. À cette époque qui pouvait expliquer aux hommes que : aimez-vous les uns les autres ou aimez votre prochain comme vous-même, cela signifiait être en harmonie avec les lois physiques universelles qui régissent la matière. Lois, que nous connaissons imparfaitement, dont une chose est certaine, elles nous habitent, nous sommes partie intégrante de l’univers, pas au-dessus. Parfois, il nous plaît de le croire, et qu’elles doivent nous permettre de nous épanouir, et qu’elles incluent notre propre mort et un cycle de prédation.

Notre propre mort comme salut de l’évolution.

L’anticiper n’est pas nécessaire, surtout quand nous pouvons maîtriser la production de nos ressources nourricières.

Ceci nous organisons la rareté de la monnaie pour justifier d’une sélection naturelle, quand nous pouvons développer son abondance et maîtriser notre développement psychique, pour ne pas être la mesure, le vélo. En maintenant de ce fait des luttes fratricides, nous justifions notre vue de la sélection naturelle, des lois naturelles qui sont la justification de nos actes belliqueux.

Devant l’importance de syndromes que nous développons, nous vivons dans une perpétuelle dissonance. Nous nous transmettons culturellement dans une dysharmonie. Nous en prenons conscience aussi par intuition, que de parvenir à l’harmonie demande beaucoup de temps de compréhension, et de réformation éducative. D’autant que nous ne l’exprimons pas toujours clairement comme nous l’avons crié en 1968 par le slogan : il est interdit d’interdire.

Certaines de nos relations avec la monnaie issues de nos névroses nous en créent en retour. Cela signifie clairement que nos théories monétaires ne répondent pas à notre universalité culturelle ou au fonctionnement des lois communes qui régissent notre espèce depuis que l’homme est sorti de son biotope. Pour mieux vivre dans des espaces qui ne sont pas ceux de son origine, l’homme a réalisé des images associatives pour innover. Si notre inconscient nous rappelle nos origines, par l’enseignement et la connaissance, tout au long de l’existence de manière dynamique, nous devons pouvoir socialiser nos instincts. Et éviter les réalisations et les usages néfastes de nos savoirs, tels les armements.

 

Ou encore si nous retenons chez l’humain le complexe d’Œdipe. Où l’homme ne songe qu’à s’approprier des femmes, et coucher avec sa fille, et que le fil ne songe qu’à tuer le Père pour refaire la même chose. En l’absence d’inhibiteur supérieur structurant pour procréer, le meilleur moyen d’éviter la consanguinité paraît absurdement l’isolement individuel. Nous devons tous garder à l’esprit, que l’autorégulation de notre espèce, dont nous ne savons pas grand-chose, implique que la nature ne retient pas, ce qui ne concourt pas au développement de celle-ci. Je sais que je vais choquer. Ce sont tous ceux qui n’ont pu laisser une descendance ou qui se sont entre-tués, quelles qu’en soient les raisons. Et comprendre que tout ce qui existe a une raison d’être, même si nous nous l’ignorons, cela nous pose de nombreux problèmes déontologiques et moraux.

À partir de l’instant où l’Homme a dû se regrouper pour chasser, devons-nous vivre en communauté que si l’un est capable de soumettre les autres? Pour qu’il en soit autrement, la grandeur du groupe a son importance, car nous observons dans de petites communautés indigènes, d’Amazonie ou de Papouasie qu’alors, le groupe prend rapidement en charge les distensions.

Certainement, en imaginant l’origine de nos comportements culturels structurés autour d’interdits, afin d’assurer une cohésion et une sociabilité du groupe, pour se répartir la rareté sous le pouvoir d’un dominant. La période se situe à l’apparition des cités-États et du développement de l’économie de pillage. En partant de là, nous considérons que toutes organisations et idéologies qui conduiraient à favoriser l’individualisme égocentrique et la famille mono parentale, mère enfant exclusivement, nous rapprocheraient de nos origines comportementales instinctives. La famille est une construction culturelle socio-économique.

Pourtant aucune trace d’étude en paléoanthropologie ne permet de le dire, hormis le constat suivant. Avec les premiers hommes naît une notion nouvelle formée de la flexibilité adaptative. C’est la possibilité de s’intégrer au groupe, et de l’homogénéisation par la culture, dans la mesure où l’apport culturel pèse plus que la matrice maternelle. 4 Cela nous renvoie à 2 ou 3 millions d’années vers l’Africanus, devançant l’homo-habilis, il y a 2 millions d’années. Ils vivaient en groupe et utilisaient des outils qu’ils se transmettaient, preuve d’une intelligence. 5 Je doute que l’instinct suffise à fabriquer des outils pour chasser, sans conscience de la mort et de soi, et de la pensée associative. Dans ce domaine, l’importance repose plus sur la compréhension du processus d’évolution que de l’exactitude des datations. Aujourd’hui, nous avons une conscience imprégnée de culture. Qu’elle soit due ou non à une erreur de l’évolution, nous seul pensons que notre existence est une bonne et belle chose. La culture me semble capable de tromper l’innée, de tromper l’inconscient. Nous restons capables de fomenter une image de lui, de lui donner une projection de lui-même recomposée par notre activité cognitive. C’est cela que nous exécutons en ayant développé une activité culturelle, et cette activité se trouve souvent en confrontation avec l’inné, duquel nous exigeons qu’il se plie aux usages culturels. Nous demandons à la réalité sensible, biologique, de se conformer à l’image de la réalité cognitive qu’elle a traduite, pour donner une nouvelle réalité bio-cognitive. Elle affectera à nouveau nos comportements et nos pensées, le biologique et le cognitif. Ces intros-révolutions demandent des millions d’années, avant, de s’inscrire peut-être dans les gènes, si elles sont jugées nécessaires par le dieu ou la nature. Au cours de ce temps, l’innée veille à reproduire les structures individualistes, et il protège son territoire, sa femme. Politiquement dans nos sociétés ouvertes, c’est le nationalisme.

Il aurait vécu instinctivement dans le clan, le groupe, et dans le courant du néolithique dans la famille par la culture dans le cadre d’un fonctionnement caractérisé par le don et contre don défini par Mauss. Il évoluera par l’apparition au cours du néolithique de la sédentarisation lors du développement des délimitations territoriales économiques, comme des biens transmissibles. Le patriarcat s’imposera. Les relations pour produire déboucheront sur une économie de pillage et de l’exploitation de l’Homme par l’Homme jusqu’à aujourd’hui. Les comportements instinctifs se recomposent et nous devons attendre Adan Smith pour que soit théorisé l’individualisme égocentrique. Il va recomposer un comportement biologique, dont l’expression tyrannique, depuis les cités-États, était l’exclusivité de la force des dominants et de leur administration pour obtenir les bénéfices de l’organisation économique. Ils soumettaient le reste des populations à la servitude et à l’esclavage. Cette exclusivité devient une revendication de la bourgeoisie entreprenante qui réclame la liberté de commercer. S’enrichir comme le font les aristocraties. Après la Révolution française, cette exclusivité est ouverte à tous les citoyens. Sans que la population rurale, d’anciens sujets soumis modifient leurs comportements biologiques égoïstes. Ils trouvaient leur intérêt dans l’acceptation de leur condition, comme les salariés d’aujourd’hui. Adan Smith, en 1776, dans la Richesse des Nations, par l’éloge du libéralisme, est l’œuvre fondatrice de l’économie. Nous la qualifions comme une science indépendante de la morale philosophique et politique pour devenir les sciences économiques. Elle entérine ce comportement naturel d’égoïste individualiste qui en devient égocentrique, voire égotique. Il le met en lumière, comme principe fondamental du bien-être de la collectivité, renvoyant aux oubliettes son premier livre, La Théorie des sentiments moraux, élogieux des capacités de sympathie des Hommes. Aujourd’hui, cette vision ne se dément pas, elle est toujours soutenue par les libéraux capitalistiques par la nécessité d’avoir des citoyens riches qui investissent leurs capitaux pour créer des emplois. Pourquoi avons-nous un égoïsme, qui nous aurait conduit à l’évolution tout au long 2 millions d’années ? Mais plus de 4 000 mille ans av. J.-C, la découverte des premiers charniers importants de l’âge du bronze, nous indiquent qu’en devenant de l’égocentrisme, il nous conduit à l’auto-destruction par des armes de destruction massive ? Peut-être, l’égocentrisme s’accommode fort mal d’une organisation économique construite autour de lui et définie par l’axiomatique d’Adam Smith, expliquant que l’intérêt individuel emporte le collectif. L’égocentrisme permet d’aborder les situations qu’il juge profitables à l’organisation biologique innée à laquelle il appartient, amassant au-delà de ce qui lui est nécessaire. On peut en conclure que son expression ne tient qu’au constat de la perception d’un environnement socio-culturel, comme disent les analystes économiques modernes.

 

La science économique moderne s’est constituée en séparant le comportement de l’homme dans la vie économique de l’approche morale. Elle considère que les motivations de l’homme dans ses décisions économiques sont essentiellement de nature hédoniste et utilitariste. Les rapports marchands ne sont généralement pas réglés par l’amour du prochain. L’on se souvient qu’Adam Smith nous conseillait, de ne pas trop miser sur la sympathie qui nous lie au boulanger ou au boucher pour nous nourrir. Mais de miser plutôt sur notre intérêt bien compris. Cette approche a été systématisée par les économistes néo-classiques qui ont exclu de leur analyse tout ce qui relève du comportement social collectif, du don, du sens de la justice, etc. L’homo-œconomicus, dit-on, serait un être rationnel, rien de plus infondé comme définition, pour ne pas être le seul, si ce n’est pas impossible de dire que le monde ne l’est. L’Homme participe à la vie économique en vue de maximiser son bien-être et gère les ressources dont il dispose dans le seul but de maximiser son utilité globale. C’est par l’intermédiaire de celle-ci que sont prises en compte les influences possibles, des normes, des conventions sociales ou des traditions toutes issues du conflit. Gouvernés par l’animal égocentrique, qu’il devient, sans limites, les homo-œconomicuscus rationnels égoïstes entrent en conflit. Ils les justifient, en prétextant que ces relations sont essentiellements hédonistes et utilitaires.

1 Pierre Daco. Les voies étonnantes de la nouvelle psychologie. Éditeur Marabout. 1988. Pp .50 et 51.

2 Sciences occultes : doctrines et pratiques concernant des faits échappant à l'explication rationnelle, fondées en général sur la croyance en des correspondances entre les choses et présentant le plus souvent un caractère plus ou moins ésotérique (alchimie, magie, mantique, etc.). ésotérisme Caractère obscur (de qqch.).

Partie de certaines philosophies anciennes qui devait rester inconnue des non-initiés. Le mot « ésotérisme » est né en 1828 sous la plume de l’historien protestant de la gnose, Jacques Matter (1791-1864). Il devait servir à regrouper et transmettre d’anciennes notions qui avaient accompagné la quête religieuse des hommes depuis l’Antiquité méditerranéenne jusqu’à l’occident moderne. Le néologisme dérivait de l’adjectif « ésotérique », apparu en 1742 chez l’auteur maçonnique La Tierce pour distinguer la doctrine réservée, enseigner à l’intérieur des loges, de « l’exotérique » que l’on pouvait communiquer aux profanes. Recours pour les espérance insatisfaites, ou refuge pour les illusions perdues, l’ésotérisme mêla au cours des siècles les contenus culturels les plus divers, touchant à la théologie, aux arts, aux sciences, entraînant dans son sillage une suite de notions connexes, astrologie, alchimie, magie, hermétisme, et des pratiques comme l’initiation. Encyclopédie des religions. Édition Bayard. 2000. (l’ésotérisme chrétien par Jean-pierre Laurant) Pp 687 à 700.
 

3 La notion d’invariance d’échelle fut saluée par toute une lignée de penseur occidentaux, mais en tant que principe scientifique, l’invariance d’échelle tomba en désuétude, pour la bonne raison qu’elle ne s’accordait pas avec les faits. Ainsi la première interprétation d’invariance d’échelle comme principe organisateur résultait des limitations de l’expérience humaine en ce qui concerne les échelles de grandeur ; cela jusqu’à ce que le microscope et le télescope élargisse la vision humaine. Les premières découvertes firent prendre conscience que chaque changement d’échelle faisait surgir de nouveaux phénomènes, de nouveaux types de comportements, et en physiques des particules ce processus ne s’est jamais arrêté. L’invariance d’échelle devait donner naissance, plus directement que les travaux de Mandelbrot, à la discipline baptiser chaos. Douady et Hubbard démontrèrent par un brillant raisonnement mathématique que chaque molécule flottant autour du corps central était effectivement suspendu à un fil ténu la reliant au reste de l’ensemble, au sein d’une trame délicate diffusant à partir de minuscules affleurement de l’ensemble principal, un « polymère du diable » selon l’expression de Mandelbrot. Ces mathématiciens démontrèrent que toute parcelle- quelle que soit sa taille et quelle que soit sa petitesse-, une fois agrandie par l’ordinateur- microscope, révélait de nouvelles molécules, chacune semblable à la masse centrale sans toutefois lui être tout à fait identique. Chaque nouvelle molécule serait entourée de ses propres spirales et de ses propres projections en forme de flammes, qui à leur tour, révèlent des molécules encore plus minuscule, toujours semblables, jamais identique, s’acquittant ainsi d’un mandat aux clauses infinies, miracle de miniaturisation dans lequel chaque détail devait inévitablement être un univers en soi différent et complet.

Gleick. La Théorie du Chaos. Edition Flammarion. 1991. Pp 152, 153, 287.

4 Encyclopédie Universalis France S A 1995.

5 Encyclopédie Universalis France S A 1995.

Aujourd’hui, celui-ci est encore plus confronté à une interdépendance humaine qu’il ne peut écarter comme informations de son environnement et qu’il ne peut tout ramener à lui, sans tenir compte des autres. Or c’est un comportement partagé par tous les autres, qui font de même au nom de l’individualisme. Nos sens seuls ne peuvent plus décrypter cela dans leur intérêt égoïste justifiant le capitalisme sans passer par la confrontation. Nous devons ajouter l’apprentissage et l’intelligibilité holistique au quotidien de l’Homme pour rapporter l’axiome d’Adam Smith, à une réalité holistique qu’il n’avait pas. Sauf, c’est l’Homme qui regarde le monde et en donne une définition, c’est son apprentissage qui va lui proposer des schémas de fausses certitudes sans cesse hostiles. Nous allons devoir en permanence les anticiper, par toute organisation qui va se désorganiser et nous créer une incertitude ressentie comme hostile. Si nous regardons l’univers, notre monde, nos cultures, nos États, nos régions, nos communes, nos villes, nos groupes, nos clans, nos familles, un individu, une cellule organique, tous répondent à cette constante. Cela correspond au principe de la géométrie fractale découverte par Mandelbrot, que tout ensemble est, composé dans l’infiniment petit de la même structure que l’ensemble qu’il compose : d’une invariance d’échelle. Rien ne semble se soustraire à l’égocentrisme, ni le monde, ni nos États ni nos cultures ni nous. C’est de notre habileté à l’ordonner solidairement que dépend notre bonheur éphémère sans cesse renouvelé. Pourtant il ne peut se révéler qu’une fois que nous percevons la distinction, entre sa fonction biologique, d’égoïsme et celle que lui a attribuée Adan Smith dans la répartition de la rareté économique par le capitalisme qui conduit à l’égocentrisme. Nos illustres prédécesseurs, que nous qualifions de primates, semblent y être parvenus mieux que nous.

Nous ne pouvons avancer aucune raison, pour que nos organisations économiques ne soient pas autre chose que le reflet inconscient de l’un qui soumet les autres. Cela se retrouve jusque dans la course à la production de notre armement comme moyen de soumission. Nous pouvons nous interroger, pourquoi nos organisations économiques ne conduisent pas à un épanouissement harmonieux, malgré le confort qu’elles ont apporté ? Nous mettons en danger, à travers elles, cette capacité de la conscience qui nous donne la faculté de nous associer, de synthétiser les informations que nous gérons. Nous les captons dans une structure cérébrale qui nous le permet, en cela rien n’est contre nature, la nature est notre universalisme. Cet univers de forces physiques en mouvement favorise notre créativité par notre organisation biologique. L’humain est un être grégaire, que l’idéologie ou le culte de l’individualisme a mis en danger. Qu’il maintient dans la constante de l’application de ses critères instinctifs, alors qu’il dispose d’une conscience pour l’élever au-dessus de ceux-ci ! Cette conscience doit le conduire à trouver une organisation économique autre que le capitalisme de nature, sur lequel nous sommes bloqués, c’est-à-dire une représentation du dominant animalier inné.

Cette évolution humaine vers la perception de l’espèce, certains la qualifient d’hominisation et les individus en seront porteurs, si l’environnement est de nature à exiger l’adaptation de l’inné. Elle peut venir d’une activité collective de ses membres, de l’événement culturel en soi. Je ne pense pas qu’un déterminisme absolu de notre compréhension existe, en dehors de la Baryogénése, ce serait une dynamique au gré du traitement aléatoire des informations qui nous parviennent, qu’ajuste notre mémoire originelle universelle, égoïste ou devenue égocentrique. Les maîtres anciens de l’Inde et de la Chine l’appelaient « le vieil homme ». Il se cramponne à sa conscience, durement acquise, après que sa vie est traversée d’innombrables souffrances et plaisirs anonymes pour être, ce qu’il est. Et qui, ne voulant pas abdiquer, se cramponne dans notre mémoire, et à notre insu dans ce sens, l’inné animalier.

Nécessairement, nous devons comprendre que quelqu’un qui dispose d’une certitude absolue peut se suicider. Il est déjà mort, c’est un mort-vivant, qui ne pourra plus rien apporter au monde, hormis sa destruction. Pour vivre, il ne peut développer que la mort qu’il porte. La mondialisation effraie les Hommes en reposant sur l’exploitation humaine, car ce sont les capitalistes qui la soutiennent. En réaction, les populations exploitées s’accrochent à leur identité par crainte de se dissoudre dans le monde. Ce n’est qu’une perception ignorante que l’identité se construit dans et par son environnement, et qu’il ne se rencontre aucun environnement identique dans le monde. Qu’il n’existe pas plus une identité type d’une nation dans l’histoire humaine en dehors de celle culturelle à la mesure de notre courte vie, qui nous rassure, avant son évolution. La mondialisation est une perception récente. C’est depuis peu que nous avons découvert que la Terre est ronde et habitée d’humains. Nous n’avons pas, dans ce pas, vers l’hominisation, à craindre la mondialisation, une fois débarrassé du capitalisme patriarcal. En s’imaginant, parler une langue mondiale en collaboration n’a rien d’inquiétant, sauf à se prendre pour des dieux, et redouter d’édifier une tour de Babel.

 

Pour vivre mieux, cela ne dépend que de tous les savoirs que nos prédécesseurs avaient déterminés, et pourvus que nous parvenions à mieux les redéfinir ou démontrer.

3/ Il reste à rendre un hommage à la monnaie, celui d’avoir par sa fonctionnalité permis à l’Homme de simplifier ses échanges en démocratisant toutes les découvertes. Elle a permis dans une utilisation mercantile, l’innovation, comme de se doter de la mesure du temps, et d’appareils pour nous décoder. Que nous puissions faire mieux, ça ne dépend que de nous, en libérant de la monnaie. En abandonnant ce Vieil Homme dominant et cupide, qui veille sur son coffre-fort rempli d’une monnaie qui n’a aucune valeur et que tout le monde désire, et qui lui en accorde une. Le cerveau bloqué, dans ce rapport stupide, nous nous privons des moyens de développement de tous les pays du monde où il ne manque pas de travail pour faire vivre leurs populations.

L’homme doit se libérer contre vent et marée, de la contrainte de produire exclusivement soutenue par tous les libéraux attardés et autres religieux qui énoncent le travail, comme une vertu aliénante ou une punition humaine.

Il lui reste à se libérer de la cupidité financière, et il reste à permettre aux Hommes de le comprendre, pour ceux qui en accompliront l’effort. Que nous n’incarnons rien pour personne, si ce n’est pas pour nous même ! Que l’évolution planétaire se poursuivra avec ou sans nous, comme elle a commencé ! Nous devrions par cela comprendre l’importance de nous solidariser autour d’organisations socialisantes. Si l’univers a doté l’espèce humaine d’un cerveau d’interférences rétroactives, pour affronter le vieil homme qui se rappelle sans cesse à lui, il doit apprendre à le connaître.

 

Si par le libéralisme l’Homme a accepté cette fonction de la monnaie, il doit parvenir à gérer l’obsession de la toute-puissance, dont la monnaie fournit les moyens.

 

3/ Gérer à bon escient l’ego habitant chaque être, sans connaître l’existence du vieil homme, c’est équivalent de s’adonner à une lecture imparfaite de notre ego différencié. Dans ce cas, il s’associe aux autres alter ego pour développer des sociétés aux normes imparfaites, que nous devrons perpétuellement ajuster aux rétroactions de nos existences ! Ces sociétés façonnent obligatoirement des organisations systémiques imparfaites et conflictuelles, culture sociétale, enseignement, justice, économie.

Notre ego différencié recherche malgré nous son reflet dans l’autre, et chacun de nous se livre à cette activité dans un monde relationnel pour concourir à la création de ses ressources. Cet ego n’existe pas pour vivre en solitaire, sinon l’autorégulation ne le retiendra pas pour perpétuer l’espèce, comme un élément indispensable. La nature ne retient pas ce qui n’est pas profitable à l’accroissement de son espèce. Elle peut conduire une espèce prolifique à sa disparition, si elle est un risque pandémique, malgré les interventions humaines, en ce qui concerne notre espèce. Nos ego doivent s’ajouter aux autres, s’associer, car c’est la racine de nos existences, comme l’écrit, Shapiro dans un sourire. Et non souhaiter leurs expulsions, comme en économie, où, avec la ventilation du plan comptable, la vie humaine des salariés devient une charge à éliminer. Cependant dans notre monde, la collectivité des ego représente l’ensemble économique, avec comme objectif de vivre, et sans les autres le mien ne créerait rien et n’existerait pas.

Comme mon ego se trouve dans celui des autres, si je complète le mien avec ceux des autres je n’ai plus besoin de haïr, de tuer. Ils sont mon reflet, et je suis le leur. Nous ne devons pas alors recourir aux parts de notre égocentrisme que nous n’aimons pas ou qui sont problématiques pour l’ensemble.

Ceci n’empêche nullement le développement de la personnalité, qu’elle soit liée aux différenciations génétiques, caractères morphologiques et caractères psychologiques dominants ou aux différences « géohistoriques » culturelles de sa place sociale.

Ceci n’empêche nullement la diversité identificatrice, le besoin d’une identité.

Ceci n’empêche pas de s’attacher, par transfert, à des objets, des animaux, ils sont des interférents du monde.

Ceci nous permet de ne pas personnifier des concepts d’agréments au-delà de ce qui est nécessaire pour rendre compte de la satisfaction que nous en retirons, dont beaucoup comblent des vides relationnels ou d’incommunicabilité.

Ceci ne conduit pas au fantasme de l’uniformité agitée comme un épouvantail, cette uniformité est déjà réalisée, c’est l’espèce. Bien que l’infini nous soit interdit, nous situer sur une échelle de 0 à l’infini nous sera toujours possible. Nous pourrons y positionner toutes les vies humaines qui ont parcouru la terre, tout en étant identiques, biologiquement, et uniques par leur existence qu’aucun autre ne peut avoir.

Il est important de comprendre que nous demeurons semblables et différenciés.

 

Nous avons fixé une limite à cela en développant la concurrence hégémonique des égoïsmes atrophiés ou étriqués par méconnaissance. Je vais en développer l’exemple à partir de la nécessité de se différencier, ou de porter des distinctions d’appartenance à ses semblables, sa famille, son clan, son groupe, sa culture, etc.

Chacun d’entre nous porte un signe culturel pour se distinguer des autres, malgré nos signes morphologiques. Certains de ces signes distinctifs nous viennent de pratiques coutumières, perdues dans les âges de notre histoire. Certaines demeurent vivaces, comme le tatouage, le piercing, la scarification, les mutilations d’organes génitaux, etc. Le monde occidental et d’autres sont passés à des représentations moins traumatisantes ou plus discrètes et esthétiques, tels le baptême, les boucles d’oreilles, elles n’en demeurent pas moins présentes. Si pour nous reconnaître dans l’autre, nous devions nous répartir les signes identificatoires, nous ne serions que plaies, nous croulerions sous le poids des objets fétiches. Porter tous ces symboles pour nous reconnaître semblables représente une difficulté pour nous tous. C’est une incapacité technique à se les partager, à se les approprier, qui est forcément source de conflits par la sacralité conférée souvent à leur symbolisme. À l’autre bout du monde, malgré cela, nous rencontrerons quelqu’un qui nous ressemble. C’est l’intelligence qui le saisit, pas les symboles dont leur utilité sociologique et psychique conceptualise les diversités géohistoriques pour nous sériées. Ils doivent être conçus et interprétés pour que l’on puisse s’en séparer facilement, par l’acculturation.

Aujourd’hui, où la connaissance complexe des relations humaines peut harmoniser la vie, nous la reléguons au seul rôle de support de la monnaie. Nous l’utilisons le plus souvent aussi comme moyen, de flatter une personne pour l’exploiter au maximum. Les relations humaines ne sont pas toujours utilisées, pour faciliter les relations entre les individus que, afin de les conformer à une matrice culturelle. Apparaissent aujourd’hui plus rapidement de nouvelles explorations scientifiques permettant de mieux définir les capacités ou les insuffisances des humains. Face à celles-ci, certains responsables de groupement ne voient dans ces innovations que la sélection des meilleurs éléments économiques profitables ou l’élimination des insuffisants.

Jusqu’à présent, certains faisaient appel à la graphologie, le thème astral à l’usage d’une embauche, ou autres, leur mise en œuvre ne concernait qu’un groupe restreint d’individus. Avec la génétique, il est à craindre des tentations de recherche d’individus sains dans tous les domaines, comme d’autres voulaient des « pur ». Ceux-là l’espéraient pour un idéal racial, tandis que nous risquons de le réaliser seulement pour une rentabilité financière. Nous devons opérer une distinction entre se prémunir des risques pathologiques, et rechercher des individus correspondant aux critères de l’efficacité, industrielle et sociétale, comptable.

 

Pour nous justifier de tout cela, nous véhiculons une affirmation qui énonce que c’est seulement à l’occasion de la concurrence ou de l’affrontement que nous pouvons avoir de la créativité, ce que dément la recherche de la facilité. Cette vision, justifiant nos excès, ne repose que sur la propre observation de notre existence imparfaite érigée en règle par nous-mêmes et renouvelée. Nous savons maintenant qu’en excitant trop fortement notre cerveau reptilien, pour solliciter une réponse du cortex frontal, nous jouons avec la violence. Nous jouons avec cette violence quand, quelles qu’en soient les raisons, au nom de l’individualité, nous poussons chacun d’entre nous à se définir comme supérieur à l’autre. Cette orientation nous pousse à nous représenter l’alter ego comme un obstacle à nos désirs, à l’écarter plutôt que de nous rassembler. Nous n’acceptons alors la collaboration de l’autre que dans le cadre de la domination de l’un.

Pour le peu que nous en connaissons et voyons, les règles ayant créé l’univers et bâti un ensemble universel aussi « animé » et varié, peu sont à craindre d’une « harmonisation » des ego. Et peut-être, tout en attendre en nous appuyant sur les savoirs qui permettent de le comprendre et le mettre en application dans un mouvement perpétuel sans lequel tout se sclérose.

 

Ces « ego » composés des mêmes forces que celles de l’univers donnent naissance à la variété d’opinions issues de l’impossibilité de voir se dérouler deux existences identiques. Se reconnaître, se comprendre, s’associer et vivre ensemble n’est pas de vivre de manière identique.

 

70 — Nous prendrons sur nous d’expliquer le mystère des choses, par ceux qui ne sont pas forcément les plus aptes, qui nous ressemblent.

1/ Notre imperfection nous a conduits à détenir le seul véritable pouvoir dont nous disposons sur l’univers, l’aptitude à nous éradiquer avant notre aboutissement par la production d’armes de destruction de masses. Elle induit un paradoxe pour des êtres dont le souci est l’inquiétude de la mort et l’espérance de vivre éternellement.

N’y aurait-il pas une autre voie à développer dans la recherche d’une « harmonisation » où la monnaie d’échange aurait toujours son rôle ?

 

Shakespeare a écrit dans le Roi Lear, V, 3, « et nous prendrons sur nous d’expliquer le mystère des choses. Comme si nous étions des espions de dieu ».

Aujourd’hui, nous avons énormément avancé, si nous ne sommes que des enfants de l’univers, nous le devons à de grands nombres de découvreurs, dont chaque époque les a vus contestés ou encensés.

Ce qu’ils ont découvert et ce que découvrent nos contemporains ne doivent pas rester l’affaire d’initiés.

Ces connaissances doivent être connues de chacun et nous ne devons pas nous y opposer au motif qu’elles ne peuvent pas conduire à une source de profits immédiats.

Cela remet en cause certaines bases de notre enseignement, particulièrement l’absence de la philosophie appropriée dans l’enseignement primaire. Cela remet en cause la réduction du temps consacré à la maîtrise du français, les outils utiles pour être un citoyen, également ses moyens pédagogiques. La conséquence en est que dans un monde de connaissances pluridisciplinaires approfondies nous continuons à fabriquer des aveugles sociaux, manquant d’esprit humain.

La rationalité n’est pas suffisante pour saisir la « réalité », nous le savons très bien en étant contraints de nous exprimer dans un ordre établi construit. Notre cerveau pense en un Tout que nous n’exprimons jamais complètement pour avoir un langage trop lent. Ceci nous conduit à construire des champs de pensée, corriger, rectifier, préciser des pensées que d’autres nous prêtent, et que nous n’avons pas su exprimer. Nous réduisons le langage corporel, que sont la gestuelle et la mimique demandant aux hommes de s’exprimer sans émotion apparente, comme, si le dictionnaire pouvait contenir tous les mots exprimant le sensible.

 

Certains scientifiques ne craignent pas de vulgariser leurs travaux, et certaines revues de les relayer pour les mettre à la disposition des lecteurs.

Nous continuons à vouloir ignorer « notre réalité », qu’une partie de la science a mise à notre disposition.

Ignorer que notre monde, et notre vie ne sont qu’une image de notre cerveau qui transforme des signaux, comme nous l’opérons pour transporter des images, des sons ou créer des mondes virtuels sur nos ordinateurs.

Nous ne voyions pas le monde tel qu’il est, sans couleur et sans bruit, que si nous ne traversons des murs, ce n’est pas le mur est dur, cette notion de dureté est essentiellement humaine. Le mur est dur par les champs et les forces qui lient ses atomes ne peuvent pas être dissociées, avec une intervention qui brise leur liaison, nous nous mélangerions au mur.

La différence se réalise dans la composition des molécules et des « informations » qui concourent à leur formation. En partant de là, nous imaginons facilement la quantité d’informations nécessaires pour constituer et organiser un organe. Que ce soit l’humain ou toute espèce vivante, pour passer de la matière inerte quantique tels la particule ou le mur, à de la matière organique interactive et agissante, le vivant. Ainsi, il en est de toutes choses, sauf que notre égocentrisme nous fait considérer que nous sommes des êtres supérieurs issus d’on ne sait où.

 

Je vais me permettre une comparaison avec la Bible, sans vouloir froisser les croyants. Dans la Bible, GENÈSE 1/27, il est écrit : « Dieu créa les êtres humains à sa propre ressemblance ; il les créa homme et femme ». Les hommes de cette époque étaient capables de pensée associative et distinguaient parfaitement les comportements des animaux et les leurs pour imaginer y être supérieurs. Les esprits qu’ils invoquaient au Moyen-Orient devinrent des dieux, puis un dieu unique créateur de la vie. Ce n’aurait pas été très égocentrique que Dieu ne les fît pas à sa ressemblance. Pouvaient-ils imaginer dans cette région du monde qu’il fut, un animal, comme dans des contes africains, ou dans les représentations qu’ont données les Hommes de la Création ? Dans la région du Moyen-Orient, qui incluait l’Égypte et l’Indus, suivant leur connaissance, la terre était plate et les hommes en étaient les maîtres. Difficile d’imaginer que les auteurs de ce conte, qui retranscrit la compréhension de leur réalité, n’aient pas imaginé l’Homme à la ressemblance de dieu, lui conférant l’exclusivité supérieure d’une création, dans laquelle ils se reconnaissaient. Dans la seconde version, Dieu créa l’Homme à sa ressemblance, puis avec sa côte, il créa la femme. Des événements sont intervenus entre les deux interprétations caractérisant la supériorité de l’homme, qui, par la redondance du patriarcat, nous a conduits au masochisme, et tenus, la femme, pour une tentatrice, voire une sorcière. Elle cause la chute de l’homme par le non-respect d’interdit, mentionnant le poids de sa persuasion, supposé conduire à la transgression. Une fois chassée de l’Éden, la punition en fut, l’obligation de travailler la terre, pour se nourrir. Loin d’être un conte stupide, les Hommes qui ont compris cela détenaient une vision claire de l’évolution ayant conduit à en arriver à comprendre l’existence de la rareté. C’est la période, que nous situons entre la fin du mésolithique et le début du néolithique, a scandée notre existence, et nous a apportée l’exploitation de l’Homme par l’Homme, le capitalisme ? Aujourd’hui, nous apprenons par la physique quantique un nouveau conte de la Création. C’est celui de la Baryogénése créatrice de l’univers, renvoyant Dieu avant, le moment d’Avant, ou l’instant d’Avant. Et nous n’avons pas besoin qu’il nous raconte la vie que nous observons par des sciences plus précises que les devins ou astrologues d’antan.

Par cette vision, convenir que Dieu a bien créé le monde ne pose pas de difficultés. Eux, à cette époque, ne connaissaient pas la physique quantique pour le qualifier d’instant d’avant. Nous devons reconnaître qu’ils avaient de la suite dans les idées. L’humaine, hermaphrodite, homme et femme de la première version, est comme toute chose de l’univers, une de ses émanations dont nous faisons, aussi des interprétations métaphysiques. La science même ne peut se passer de la métaphysique, en recherchant et étudiant les premiers principes et les causes premières, par des connaissances rationnelles des réalités transcendantes et des choses en elles-mêmes. Cela signifie que les forces qui composent l’Univers sont dans chacun de nous, et à la ressemblance de l’Univers, un amas de particules.

Ce que nous a apporté la science, c’est que nous nous composons d’énergie à l’égale de celle qui constitue l’univers. Et quand nous mourons, elle retournera à l’Univers dans 4,5 milliards d’années. La bible dans une métaphore enseigne que le corps devient poussière, et que l’âme retourne à la vie éternelle, sauf que pour eux c’était une réalité.

Que les croyants se rassurent, il reste de la place pour un Dieu créateur de l’univers, et encore pour quelque temps pour la conscience, jusqu’à ce que les chercheurs aient pu trouver la grande théorie unifiée 1. La théorie dont ils pensent qu’elle nous ouvrira l’esprit à la compréhension des interactions qui unissent les forces de l’univers, que nous connaissons et qui nous compose.

Il restera toujours une place pour des dieux, comprendre l’univers ne signifie pas y accéder.

De cet accès impossible, nous en avons retiré le débat inhérent au matérialisme et au spiritualisme qui ne sont que deux philosophies séparant ce qui est uni, la pensée associative, en combinant pour chacun les éléments qui les servent.

Je crois que sans trop de risque je peux avancer, sans connaître à la perfection toutes les croyances humaines qui se sont idéalisées, qu’elles sont toutes sous-tendues par le même questionnement 2. Qu’elles y donnent toute la même réponse avec des représentations qui sont le reflet de leur environnement culturel, et du degré de connaissances ou d’initiation du moment ! Toutes avaient compris empiriquement ou non que la vie venait d’ailleurs, et que pour vivre en « harmonie » cet ailleurs devait les habiter.

C’est dans l’explication de cet « ailleurs » donnée par leurs prophètes et autres, et dans ses règles à suivre pour y accéder, que le bât blesse, que chacun s’est entre-tué, et s’entre-tue encore. Nous le découvrons encore aujourd’hui, quand certains États en appellent à dieu pour faire la guerre et l’oublient pour partager la richesse. Nous entendons une religion islamique nous expliquer l’utilité d’une langue unique, pour se comprendre, c’est la langue de dieu avec laquelle Dieu a inspiré son prophète.

 

Je ne conteste ni le droit de croire en Dieu ni d’avoir la foi ni le repère sociologique de toutes les religions, dans lesquelles des hommes nous disent qu’ils communiquent avec dieu. C’est leur immobilisme qui enferme leur réflexion dans la recherche de la compréhension du message divin au travers d’un nombre limité de mots définissant des existences d’un passé, qui ne peut plus être reproduit. Je ne conteste pas le fait de dialoguer avec un dieu ou d’en être inspiré, je conteste que sa réponse puisse être la Vérité. Ceci du fait même que celui qui l’interroge n’aura jamais tout le Savoir dont nous pouvons disposer, dont le plus grand est notre ignorance. Il se prévaudra de la réponse de dieu qu’à la hauteur de l’ignorance ou de la connaissance de celui qui l’interroge.

Croire en un ou des dieux n’est pas dangereux, ce qui l’est, c’est quand ces dieux sont à la hauteur de l’ignorance de ceux qui y croient.

Nous savons tous avec le recul de l’histoire qu’après un temps de clarté donnant un sens et ordonnant l’existence humaine, les religions se sont figées dans un obscurantisme dogmatique pour s’être définies comme la Vérité. Elles sont pour cela incapables de pouvoir actualiser l’intuition de celui qui les avait créées. Elles restent incapables de concevoir que la réalité du monde est son œuvre. Leurs magistères l’ont considéré comme un instrument de pouvoir temporel, schismatique. Et leurs adeptes, pour gommer les imperfections explicatives de leurs croyances, s’adressaient à ceux-là mêmes, qui, imbus de leur vérité, en faisaient une application et une traduction imparfaite irréversible.

C’est là, dans cette traduction irréversible, que se formulent les préceptes erronés, les fondamentalismes, les extrémismes, les exactitudes obscures. Comme s’y sont formés les idéaux, tels que la liberté, la solidarité, la fraternité, l’égalité, particulièrement, dans le monde occidental, à la suite de la Réforme et des églises protestantes qui en sont nées.

1 (Théorie des supercordes.), Murray GELL-MANN. Le Quark et le Jaguar. Éditeur Albin Michel. 1995. Pp 224 à 239.

 

2 Frédéric Lenoir et Ysé Tardan-Masquelier. Encyclopédie des religions. Éditeur Bayard. 2000.

Cela, jusqu’à ce que les hommes effectuent la séparation des églises et de l’État, qui ne sont, à mon sens, aucunement séparés. Les églises continuent à ne pas vouloir, comme par le passé, se reconsidérer à la lumière de notre compréhension scientifique de notre temps. Les « messages » qu’elles ont entrevus ont le caractère sociologique de la foi qui les a inspirés, qui est le leur. Rien ne l’empêche d’avoir la foi dans la Création. Cette séparation spécifique à quelques pays laïques crée une situation dont les divers croyants s’accommodent parfaitement et où l’économie est un espace interdit à la religion. Cet espace économique peut être regardé, soit comme la justification d’entorse à la croyance religieuse, ou comme une organisation facilitant l’acculturation religieuse. La religiosité humaine ne disparaît pas parce que l’on ne croit pas en un dieu, puisque le besoin de croire en dresse d’autres, comme Mammon. Entendre encore en l’an 2000 des hommes accepter l’idée que l’économie n’a pas de morale et tant de gens, le croire est impensable. C’est imaginer le cerveau compartimenté, pour l’un et l’autre, et pouvoir séparer le temporel et le spirituel. Notre monde est complexe, et le compartimenter n’aide pas à s’instruire des savoirs disponibles pour comprendre cette ineptie. Tout cela parce que nous n’avons pas de valeur réelle de production qui ne puisse pas être discutée.

La valeur que représentait la religiosité pour diriger l’activité spirituelle, politique et économique est très souvent en dichotomie sous l’égide, parfois du spirituel ou du politique. Ce fut le cas jusqu’à l’apparition de l’économique libérale capitalistique qui s’impose devant le religieux et le politique. Un certain retour, vers des organisations d’États confessionnels ou d’autres existe, qui ne craignent pas d’afficher le libéralisme économique comme valeur chrétienne et d’en convenir comme un instrument de colonisation. D’autres, d’en afficher leur opposition et de le pratiquer, comme l’Iran et tous les petits états d’émirats.

 

Nous recomposons nos constructions cognitives d’une génération sur l’autre sur l’histoire de la précédente et nous développons des schémas qui répondent aux mêmes espérances sous des paradigmes différents. C’est ainsi qu’aujourd’hui nous plaçons nos espérances dans une monnaie déifiée. Nous avons des prêtres qui sont les économistes et qui expliquent qu’en dehors de leurs doctrines, point de saluts, comme autrefois le pratiquaient et l’appliquent encore des religieux.

Pour comprendre cela, du moins pour l’Occident, nous devons remonter jusqu’à la période mésopotamienne 1 où les hommes ne se percevaient que comme des serviteurs des dieux. Le conte raconte que les dieux ne voulant pas travailler se disputaient et qu’ils décidèrent de créer l’Homme, afin qu’ils les servent. Cette relation de serviteur à maître, nous la transmettons de génération en génération depuis des siècles. Nous transformons seulement l’image du Dieu, et nos relations de servitudes, 2 comme énième reflet de l’image originelle.

C’est toujours cette relation qui nous lie, transmise au libéralisme par le protestantisme. Si le protestantisme fut un élément d’émancipation de l’individu 3, le libéralisme auquel il a donné naissance s’est transfiguré en un petit dieu doctrinaire. Il ne tolère que la soumission des autres au nom d’autres dieux mythiques, les « dominants systémiques » qu’il se fabrique consciemment. Il adore la monnaie, qui le réconforte, dans l’idée qui lui est insupportable, de se sentir d’être lui-même un dieu ignorant et apeuré.

Je m’en explique en remontant dans la préhistoire. L’homo sapiens sapiens a laissé son empreinte sur toutes les surfaces rocheuses des Terres où il s’est installé. Cet « art visuel » donne une diversification progressive conceptuelle qui constitue un témoignage originel. L’art de ces peuples chasseurs permet de distinguer un processus d’analyse logique qui caractérise l’esprit humain, et leurs problèmes revêtaient un caractère existentiel et philosophique. Ils reconnaissaient le repas comme l’acte au travers duquel se réalise la symbiose entre la consommation de la chair animale et la force de vie. Il lui apportait la nourriture, et concrétisait l’intégration de l’esprit de l’animal dans le corps de l’homme.

Cette relation-là, nous la perpétuons au travers de toutes les représentations que les Hommes lui ont données. Elles se caractérisent par toutes les figures des Dieux du panthéon humain. Ces Dieux revêtaient tour à tour la figure de ce qui caractérisait la compréhension de l’homme à la nature. La prise de conscience de l’importance de la penser associative se caractérisa par un Dieu unique et inconnaissable. Il n’a pas fait disparaître la sensation de dépendance étroite, de cette relation matérielle et directe de complétude, où l’on acquiert la force de la nourriture consommée, les holocaustes. Aujourd’hui, par analogie, cette relation s’établit avec la monnaie. Nous sommes la force que sa possession nous donne et c’est cela que je veux souligner. Nos ancêtres n’étaient pas plus sots que nous, et nous capitalisons de la monnaie, comme nos ancêtres, leurs animaux. Nous comprenons pourquoi je n’ai jamais proposé d’appauvrir le riche. Ce serait une erreur d’espérer que les pauvres le seront toujours, quelles que soient les règles méritocratiques mises en place, sauf que cela va demander des siècles le temps que le savoir circule, malgré l’opposition des puissants.

 

Quand nous observons notre monde, nous y trouvons cette soumission, la soumission qui nous arrange, là où nous devrions, trouver une association dans l’intérêt de la préservation de l’évolution des espèces. Nous sommes des êtres soumis à l’environnement qui est le nôtre. Nous y trouvons notre intérêt individuel qui forcément devient une information pour l’autre, dont il doit tenir compte, sans, en connaître les modifications personnelles apportées. Ce sont nos interactions que la loi positive régule en plus des conventions sociales des cultures. Nous vivons bien une activité collective socio-économique faite d’interactions, que nous nous évertuons à nier pour justifier d’une économie sans morale. Le libéralisme n’est pas de faire n’importe quoi au nom de l’individualisme, et dénier toute vision holistique. Pourtant nous nous en servons pour justifier d’entreprendre en s’enrichissant du travail de ceux qui n’en ont pas les moyens. Nous pourrions changer cela en laissant le crédit libre, pour tous ceux qui veulent s’engager, dans des Scoops. Les idées d’altruisme et d’abondance nous effraient, nous n’y reconnaissons qu’effacement de l’individu dans le groupe ou absence de motivation créatrice. Cela ne résulte que d’un seul regard, nous ne tenons pas compte du fait que nous avons une existence unique qui nous préserve du suicide altruiste. 4 Et que nous bénéficiions des erreurs du passé pour ne pas les reproduire, car c’est devenu impossible, les éléments d’origines n’existent plus.

Elles peuvent être tout aussi créatives que n’importe quelles autres motivations, et soutenir n’importe quelle organisation économique. Elles sont aussi nous, elles sont de nature, nous arrivons à en avoir une représentation. Elles sont en potentialité d’exister, et sont partie intégrante de « l’ordre » sous-jacent (théorie du chaos). L’humain comme toute chose est partie intégrante de cet ordre, et n’y est pas soumis, il y appartient. Ceci, si nous ne confondons pas association et soumission, si nous ne confondons pas ordre et soumission, si nous ne confondons pas apprentissage et soumission, si ceux qui y croient ne confondent pas Dieu et soumission. Nos devanciers de l’Holocène disposaient du même égoïsme, du même individualisme,

et n’ont pas laissé derrière eux des ornières de sang. Avaient-ils déjà appliqué l’individuation sans le savoir. Certainement en vivant dans l’abondance, ils n’en ont pas été moins créatifs. Qu’est-ce qui nous empêche de développer l’altruisme et l’abondance, si ce n’est peut-être la transmission de la doctrine de l’individualisme et du libéralisme ? Elle nous habitue à nous regarder comme propriétaire de notre planète, à l’inverse à nos prédécesseurs. Nous n’avons pas compris grand-chose à leur message doctrinaire, et nous n’avons pas su procéder à une utilisation intelligente, malgré un réformateur ou un révolutionnaire pacifique comme le Christ. Ce fut avec le catholicisme, même l’inverse dans une approche toujours contemporaine d’un paradoxe, où des chrétiens sont de parfaits exploiteurs, sans se reporter au temps de l’esclavagisme noir que les hommes pensaient juste. La doctrine chrétienne incitait les maîtres à traiter humainement les esclaves, à rémunérer les serviteurs pour leur mérite. Depuis que l’économie n’a plus de conviction et morale humaine, nous rémunérons le salarié 100 pour son travail et nous lui vendons sa production, 300. Le catholicisme, me semble-t-il, a inversé la doctrine.

 

Aujourd’hui, comme hier, expliquer le mystère des choses nous appartient. Et aucune civilisation connue à ce jour n’a eu autant de moyens que la nôtre, et nous devons les utiliser au bénéfice de tous, pour trouver un levier de richesse, en dehors d’une auto-exploitation humaine.

2/ J’essaie d’établir et de faire ressortir dans cet essai consacré, de rémunérer les hommes pour apprendre, la dichotomie entre la socialisation humaniste et les théories monétaires asservissantes. Elles peuvent se corriger, par les connaissances grandissantes, de l’Homme dans l’univers qui vit son existence dans un monde non objectif, et rendent nos créations passagères.

Nous attribuons la création à ce monde non objectif qui nous a dotés de la conscience, pour, par le progrès, nous éloigner de l’animal. À tort, peut-être, pour comprendre qu’être civilisé, ce n’est pas pouvoir aller sur mars, mais vivre en humaniste sur terre.

Nous pouvons aussi estimer que cette conscience a fait de nous un animal « perdu » dans ses émotions, cupide, tyrannique et meurtrier dans un monde qui le dépasse. Malgré les sciences humaines accessibles à tous, nous persistons à maintenir une doctrine et une idéologie meurtrière et asservissante en soutenant que seule la cupidité est l’élément sensoriel moteur du matérialisme. Sans aller jusqu’à dire que c’est faux, ce n’est pas exact. De rechercher à ne pas travailler, d’économiser le maximum d’énergie pour vivre bien, paraît la motivation essentielle dans le productivisme. Nous nous trouvons, là, dans une dynamique existentielle qui se serait passée de la cupidité et de l’asservissement comme motivation. L’animal ne vole pas une proie par cupidité, il dérobe la proie au plus faible pour dépenser moins d’énergie que la chasser. C’est cela que les Hommes ont pratiqué en développant les cités-États conquérantes, pour prendre au plus faible devant l’inconnu que représentait la nécessité de produire. L’attrait du matérialisme fut souvent dénoncé par des philosophies et des religions sans arriver à persuader. Constater le nombre de tueries auxquelles nous nous sommes livrés en apporte la preuve, souvent présentée comme une régulation naturelle de l’espèce. Voilà une opinion, encore, présente dans le subconscient des gens, d’avoir interprété la régularité de la mort à notre convenance.

Ce n’est pas cela qui en reste le signe le plus probant. Ce signe demeure le nombre de Dieux d’en haut inventés. Ils symbolisent la nécessité d’un commandement. Ils symbolisent le besoin de se rassurer d’expliquer des événements inconnus et de donner des recommandations pour vivre heureux, même au prix de la vie de son voisin. Tous ignoraient, que c’étaient leur existence géohistorique qui les inspiraient, rendant, suivant les cultures des messages divins ou philosophiques différents. Par la force du tyran ou du message divin incontestable venue d’un lieu où, l’Homme ne peut y parvenir pour en changer le cours, les réformes s’imposaient. En ont découlé des doctrines obscurantistes et fondamentalistes en raison de leur source divine pour les religions, jusqu’à nos jours. En ont découlé des critiques chimériques de la différenciation de ce qui aujourd’hui n’est plus d’actualité et de ce qui est toujours recommandable. Nous les inscrivons pour cela au plus profond de notre méconnaissance, la foi. Même quand nous les rejetons, ce n’est que pour les remplacer par des « dieux d’en bas », les lois naturelles, les lois économiques, les lois républicaines, les lois universelles, etc. Elles compensent la certitude qu’offrent les dieux d’en haut, et s’autoriser à punir, tuer comme le recommandaient des dieux. Pour restructurer ce besoin de croire, d’être encore des êtres perdus qui ont besoin d’avoir foi, la foi devient des convictions exprimées dans des doctrines qui recomposent l’obscurantisme et le fondamentalisme. Je ne conteste pas ici le besoin de s’ordonner, de vouloir rendre nos ordres immanents, immuables. De sorte, que nous confondons croyance et but. Le but, c’est d’exister, la croyance est le moyen d’y parvenir. Nous ne pouvons que nous perdre un peu plus, en rejetant ce qui est essentiel à notre existence, le mouvement, l’évolution. Je ne veux pas dire que l’appréciation de l’existence ne doit être que raison, et ne pas m’en remettre à nos sens qui nous dirigent dès l’enfance et que nous culturalisons. Seulement, ils ne doivent pas conduire à créer de nouveaux Dieux qui ne seraient que des soutiens psychologiques conscients, surtout des fortifications, des défenses pour maintenir la cupidité que satisfait le libéralisme capitalistique. Comprenons que nos doctrines divines ou celles économiques sont la résultante du même cerveau avec la même structure organisationnelle répondant à notre désir dénommé différemment. Nous retrouvons donc des paradigmes des Hommes qui, au temps des cités-États comme aujourd’hui, cherchaient à ne pas travailler, pour économiser leur énergie à cette activité en conformité avec leur instinct de cueilleurs.

La conséquence en est qu’à l’exception de quelques idéalistes, nous n’élisons plus dans toutes les instances politiques que des Hommes à notre ressemblance. Ils sont de grands chefs monétaristes jouant tous les jours avec des comptes communicants.

Nous reléguons aux oubliettes les philosophes et les penseurs ou bien nous les présentons comme des êtres d’un ancien temps, qui n’ont plus de place dans le débat monétaire.

Nous ne nous sommes jamais écartés d’une gestion religieuse des hommes. Comme nos nouveaux dieux savent compter, ils assurent une gestion financière des humains. Nous ne quittons qu’une croyance pour une autre, et elles nous ressemblent. Dès l’instant où notre besoin de foi ou de conviction recomposée s’empare de toutes nos innovations, pour les déifier. Qu’elles soient immuables, dans l’intérêt de ceux, quels avantages,

dans un monde en évolution permanente ! Beaucoup ont compris que cette religiosité humaine, que je nous attribue, est le résultat d’une organisation biologique de notre cerveau. Elle devint une exigence existentielle, comme inhibiteur de la violence intrahumaine, et de ce besoin de placer cet inhibiteur au-dessus de sa conception cérébrale, de le déifier. D’être une puissance qui s’exerce sur notre réflexion en imposant une socialisation indispensable, en l’état actuelle, face à la complexification intellectuelle par les savoirs, ce sont plus de 140 000 lois, qui règlent cette socialisation. C’est le même problème que rencontrent les valeurs dites républicaines, leur universalité leur a conféré une situation référentielle idéologique supérieure. Elles ne sont que la représentation imparfaite, comme les liturgies, de notre aptitude à comprendre que la sociabilité est notre inhibiteur de la violence. Sauf que les règles de sociabilités, que nous développons, le sont sur la base de l’influence de notre inconscient incluant notre agressivité naturelle. Nous jouons socialement l’apaisement là où l’animal se serait révolté.

 

Ceci nous conduit à concevoir des systèmes punitifs meurtriers ou invalidants par le processus de vengeance, qu’ils soient individuels ou statutaires. En fait, nous régulons la violence par la violence, pour répondre à des droits lésés par des lois qui, tout en se voulant supérieurs, font appel à la violence qu’elles voulaient subjuguer. Dans ce cadre se pose l’ambivalence du droit de la propriété privée qui renvoie les autres vivre sur les voies publiques.

 

3/ L’action punitive que nous développons par défaut, de ne pas vouloir révolutionner les causes de la rareté. D’éminents praticiens scientifiques nous expliquent qu’une victime ne peut se sentir soulagée que si elle a pu exercer sa violence sur celui qui lui a nui. En toute bonne foi, nous perpétuons un processus d’expression de notre violence. Faisant fi du christianisme qui a su développer la notion révolutionnaire de compassion comme inhibiteur du désir de vengeance. Le catholicisme n’a pas su la faire prospérer. Allant jusqu’à concevoir la souffrance, comme une valeur de rachat, un vestige qui nous reste avec les sanctions judiciaires. La difficulté demeure d’être capable de nous imprégner de la souffrance que l’on assène ou voulons infliger à l’autre. Et de ne pas la désirer pour soi-même et les autres, pour ne pas être tenté de la reproduire. Hérité par le judaïsme, de Sumer, l’aphorisme, œil pour œil, dent pour dent, 5 modère l’expression de notre agressivité persécutrice et tortionnaire. Nous en sommes arrivés, dans une escalade incessante de nos sentiments rancuniers instrumentalisés dans les conflits nationaux, à nous doter d’instruments (armes) d’éradication de l’espèce. Et, faute d’être supprimés par clairvoyance ou sagesse, ils seront un jour utilisés. En ayant contesté les doctrines, fossilisées, des dieux d’en haut, nous avons construit des dieux d’en bas, pires, sapant la sociabilité par leurs phénomènes d’exclusion pour nous répartir la rareté économique. Il ne reste plus aux laïques que l’alternative d’un approfondissement culturel démocratisé par l’enseignement d’un apprentissage des sciences humaines et des savoirs. Les sciences humaines étudient les aspects philosophiques, biologiques, sociaux et culturels de la vie humaine. Les sciences humaines visent à élargir la compréhension du monde humain par une large approche interdisciplinaire. Revenir aux dieux d’en haut qui ne se sont aucunement réformés, faute d’avoir compris qu’ils étaient la cellule biologique exogène 6 de la représentation inhibitrice de notre violence. C’est au nom des diverses représentations et définitions absolues de cette cellule, que nous risquons un jour de nous éradiquer, d’où la crainte de la possession d’armes atomiques par les fondamentalistes musulmans. Nous pouvons regretter que la rareté devienne la cause de notre destruction, à un moment de notre histoire. Celui, où de surenchère en surenchère guerrière, les dieux d’en bas ont pu produire des armes d’anéantissement. Tout cela, pour ne pas avoir su s’élever autrement que par les mêmes défauts de ceux qu’ils se voulaient remplacés.

Il est souhaitable pour l’être inachevé, en l’absence d’inhibiteurs biologiques de violence intra-espèce, de concevoir pour ceux qui n’ont pas la connaissance de cela, un inhibiteur de violence au-dessus de nous. Il est souhaitable, quel que soit son nom, pourvu, qu’en son nom nous puissions dire que la guerre est un crime contre l’humanité. J’ai pris des références, dans les théories de la physique, pour affirmer cette vision, qui nous oblige à une réflexion, pour nous permettre de dépasser notre seule condition humaine, et ne pas qualifier ses associations ou interactions de valeurs de criminelles à tout bout de champ. Seule la mort portée à un autre humain en conscience est criminelle.

 

Faute de comprendre cela, nous ne serons pas en mesure de réformer nos systèmes actuels. Ils ne s’accordent pas à l’utilisation parfaite, du potentiel créatif, sous-tendu par l’ensemble des forces que nous fournit l’univers. Nous en concevons une utilisation dysharmonique que nous commençons à mesurer, nous conduisant vers l’anticipation d’une destruction programmée par l’usage que nous faisons de ces mêmes forces universelles.

 

Si nous passons ce cap, nous pouvons parier que nos sociologues, nos médecins, nos psychologues et nous serons aussi des philosophes mathématiciens de la mécanique quantique, et nos élus nous ressembleront.

 

71— Le capitalisme peut-il être un vecteur de l’évolution, et comment ?

 

1/ À force d’avoir crié haro idéologiquement sur le capitalisme, nous en avons oublié qu’il est une forme associative de monnaies dispersées, d’énergies cumulatives. Pour un enfant nous disons qu’il se fait une, tire-lire, un ménage familial des économies ou une épargne, et l’industrie capitalise.

 

De la sorte que c’est, moins le cumul de monnaie qui pose problème que de savoir qui la détient ? Comment se répartissent-elles ou se comptabilisent-elles au travers de nos organisations et relations économiques. Lesquelles permettent à certains d’imaginer redevenir ces dieux tombés du Ciel .

 

 

 

2/ Pouvons-nous regarder le système capitaliste et son organisation monétariste, comme un vecteur de l’évolution humain ?

Pour répondre à cette question, je nous invite à repenser au processus d’invariance d’échelle et à imaginer les humains comme des cellules. Ces cellules humaines disposent d’un territoire économique qu’elles défendent, par nécessité ou par sens de la propriété, afin de satisfaire à leurs besoins. Elles se sont regroupées dans une organisation cellulaire ou une société cellulaire fabriquant des enveloppes protectrices. Ce sont les frontières de nos États, offrant la protection d’une zone de ressource, qui isole d’autres groupes de cellules identiques à elles.

Dans leur isolement, elles développent des spécificités internes qu’elles considèrent comme étant leurs caractères culturels, leurs ADN culturels. Il survient un moment où ces organisations cellulaires doivent évoluer, avec leurs cellules qui prolifèrent. Leur évolution va dépendre du message qu’elles auront développé, de la structure qu’elles auront prise, et des moyens d’expansion qu’engendrera son organisation cellulaire. C’est, en quelque sorte, leur ARN culturel. Celui qui a mémorisé les conventions structurelles acceptées transporte la formation d’un ADN identique à l’extérieur, nous appelons cela la colonisation.

Nous pouvons considérer que l’ADN est la représentation de l’organisation cellulaire humaine. Il se compose des diversités culturelles environnementales, auxquelles l’ARN veillera, en faisant en sorte que le message soit toujours le même. Afin, que la duplication cellulaire soit toujours identique et recompose la même diversité culturelle. Si nous rapportons cette construction analogique au système capitaliste et que nous considérons que ce système est l’ADN, il convient de rechercher ce qui constitue l’ARN qui lui permet de reproduire toujours le même schéma. De la sorte, si nous voulons que le capitalisme se socialise, ce n’est pas à ses masses monétaires que nous devons toucher. Celles-ci sont l’ADN qui se recompose en fonction du message structuré. Nous devons toucher à ce qui veille au respect des ordres qui l’organisent, son ARN. Nous rejoignions la théorie d’Albert Jaquard en cela, qui explique, qu’une erreur d’ARN a introduit l’évolution.

Ce qui veille à cela n’est rien d’autre qu’une codification que nous appelons le plan comptable. C’est le schéma structurel dans lequel nous avons rationalisé nos relations de travail après les avoir qualifiées et quantifiées. Ce plan comptable axiomatise nos relations économiques, et les conditionne. Quel que soit l’idéal que nous puissions envisager, si nous l’inscrivons dans une structure dont la fonction est de dégager du capital, nous n’aurons en rien modifié dans le système capitaliste de ce qui nous chagrine. Étant que tous ceux qui concourent à la richesse s’en trouvent, dans une espérance illusoire, inégalement pourvue, ou exclue. Pour poursuivre l’analogie, nous savons que ce sont les enzymes qui vont structurer la fiabilité de l’ARN messager. Dans notre organisation, les connaissances et les savoirs ont élaboré l’ARN messager, comptable, sur la base des enzymes, que nous avons codifiées dans nos relations économiques au service de l’ego. Cet enzyme est notre go, qui s’impose depuis 9 000 ans par la puissance de l’épée dominante et qui est aujourd’hui représentée par les dominants systémiques créés, tel le plan comptable.

Cet ADN monétariste qui prolifère, produit des déchets et contamine, en les rejetant dans son environnement comme, toutes les autres espèces, et il menace l’Homme sur la planète Terre. Et il présente son ARN comptable comme incontournable, comme le seul messager valable du message initial, en s’appuyant sur les lois naturelles. Le système capitaliste peut, tout en conservant l’utilité de concentration du capital, se comptabiliser de manière différente. Il peut se trouver un rôle socialisant, sans passer par la forme étatique concentrationnaire qu’ont connue les pays socialistes. Nous devons codifier différemment notre égocentrisme, pour que dans le plan comptable l’activité humaine ne soit pas une charge, mais une richesse. Pour que le travail ne soit pas un coût comptable, pour ne pas être seulement nos projections égocentriques instrumentalistes. Celles-ci nous dirigent, en dehors de la raison de notre intelligence, soumise à l’égocentrisme qui conçoit l’exploitation. Pour cela, nous devons définir une valeur du travail incontestable et universelle, celle que nous dépensons tous pour vivre et pour effectuer un travail, l’énergie humaine. Elle peut se calculer dans tous les efforts, y compris celui au travail et elle est universelle, cette mesure, nous la connaissons tous, c’est le joule ou la calorie.

Ce langage commun commercial est devenu un organisme fictif ou abstrait, qui nous dirige par notre entremise soumise à son ARN comptable.

J’aurais pu choisir une autre analogie rapprochée de l’analyse psychanalytique. La projection à laquelle se livre notre pensée ne fait que reproduire les mêmes schémas dans tous les champs que nous avons en séries. Celui de l’économie, que j’ai définie comme la quantification mesurable de notre activité sociale, n’y échappe pas. Nous devrions y retrouver tous les tabous et totems recomposés, corrigés de l’apport scientifique, avec la même ignorance de la structure interactive qui génère notre régulateur naturel pour le civiliser.

 

Le système capitaliste et son vecteur, la monnaie est bien devenue des déterminants de notre évolution. Ce système capitaliste se comporte comme un organisme dynamique, dont nous constituons les éléments contrôlés que perpétue une institution productrice capable d’engendrer une évolution de notre espèce.

 

3/ Comment ? En ayant participé dans la mise en place d’une organisation libérale et capitalistique, à l’accélération de la modification de l’écosystème. Notre activité s’ajoute, à celui déjà déterminé du fait même de l’évolution de notre planète, qui a donné naissance aux espèces qui nous ont précédées. Nous engageons le risque d’anticiper la venue du successeur de l’homo sapiens sapiens. Que ce soit par les modifications environnementales qu’il occasionne, par la technologie mise en œuvre, par les tensions nerveuses auxquelles il soumet ses acteurs, et par la mutation postindustrielle que cela engendre. Elle définit, produit et vend les besoins par l’offre. Et ce que je voulais soulever au-delà de nos besoins équivaut à la contribution du développement d’une tendance à l’eugénisme, par la capacité de pouvoir modifier les caractères innés. Cela, dans le but d’obtenir plus de richesse, plus de monnaie. Il lui manque quelque chose que nous lui avons abandonné, la conscience de soi, d’appartenir à une espèce. La conscience d’appartenir à une espèce s’acquiert par une structure épuisante auto-régulatrice, l’éducation de l’incertitude de la raison, laquelle impose d’apprendre sans cesse pour vivre les réalités de notre image.

 

Nous assistons à un phénomène de rétroaction autorégulateur d’un système abstrait. S’il doit y avoir un débat d’idée, ce n’est pas : allons-nous utiliser une organisation individuelle ou collective, pour nous enrichir ? Plutôt que rechercher vers où nous voulons aller, quel sens donner à nos vies et quelles méthodes utiliser, pour y parvenir ?

72 — Le « langage commercial » serait une chance inespérée, une fois débarrassé de ses excès, pour changer le monde.

1/ L’Homme, à travers l’activité commerciale a trouvé un langage commun, il n’est pas encore défini par une langue propre, cela demande des siècles, cela s’imposera tout seul, avec les innovations et la circulation humaine. Déjà, l’anglais s’est octroyé une place internationale. Lui ou un autre est sans importance, si elle peut définir la complexité du monde et de l’Homme, si elle peut comprendre et spécifier ce qui relie les deux entre eux, et à l’univers. Nous avons là des espérances pour pouvoir arriver jusqu’à l’extinction de notre planète. Plus personne ne parle l’araméen malgré nos milliers de langues. Dans la plupart des États, les langues vernaculaires ont disparu au bénéfice d’une langue commune pour faciliter la circulation de la compréhension de chacun. Pour l’instant, nous utilisons des codifications symboliques compréhensibles par tous les peuples. C’est déjà un pas. Nous devons espérer qu’ils aboutissent lentement à une acculturation mondiale du langage, comme pour les mathématiques. La pluralité de langue n’est pas une richesse de la diversité, malgré des spécificités, mais plutôt un frein à la communication entre membres de notre espèce. Nous utilisons la langue pour fédérer une identité, l’Europe y aurait gagné en cohésion d’y parvenir, malgré l’échec de l’esperanto. La langue en tant qu’identification culturelle est un attachement passéiste inopportun, comme moyen d’évolution continue de l’espèce. Nous pouvons soutenir que l’utilisation, des langues nationales comme moyen d’identification, conduit au nationalisme, le premier des critères fascisant. Nous n’échapperons pas au métissage du monde, au syncrétisme des croyances, comme celles des philosophies. Elles sont en cours et dureront tant que nous disposerons des moyens de communication. Seul l’essaimage a développé des langues particulières de l’espèce dans des contrées spécifiques où l’Homme a trouvé sa subsistance sur des territoires séparés, et c’est installé durablement. Dans un futur lointain, c’est presque évident que les échanges, commerciaux, culturels, et la circulation touristique humaine y concourent logiquement. Nous devrons pour cela utiliser les innovations technologiques capables de remplacer l’Homme au travail, pour libérer du temps libre. Nous devrons pour pérenniser cette évolution obligatoirement consacrer une part de ce temps à apprendre, comme je le définis avec des ECPA, ou utiliser d’autres sources de savoir, virtuelles. Cela va engager une grande réforme du financement de la vie humaine portée seulement par l’activité, le travail. L’organisation capitaliste devra intégrer le travail fourni par toutes les technologies, qui remplace l’humain, comme un travail effectif, ou imaginer d’autres sources de revenus, comme je le propose en rémunérant les hommes pour apprendre. La formation de la richesse comme aujourd’hui par l’exploitation des salariés actifs ne pourra plus suffire. Nous nous trouvons à des siècles de cela, la démocratie perd du terrain, les égoïsmes nationaux se renforcent, et les groupes internationaux se pressent à la porte des nations pour s’y substituer. La nature peut mettre un terme radical à cette évolution si nous utilisons les armes de destruction massive. Le risque majeur en est toutes les déterminations au travers des identifications culturelles. Elles servent de support au nationalisme, proposant un retour d’emplois massifs autosuffisants. Ils ne se créeront pas pour la seule raison que nous avons un plan comptable qui considère que ce sont des charges, et n’importe quels patrons les remplaceront par des technologies qui sont entrées dans un cycle exponentiel. Ceci ne signifie pas que, devant la technologie, c’est le cas, nous devons renoncer à nos cultures et à notre diversité. Cela se réalisera tout seul d’une génération sur l’autre. Que je sache, plus personne ne parle l’ancien français ou le latin, plus personne ne se vêt à la Louis XIV, et cela se passe dans tous les pays du monde à quelques exceptions près.

Ce sujet est polémique et difficile à aborder aujourd’hui. Accéder à un langage commun n’impose pas d’abandonner le sien. Le futur langage s’enrichira de toutes les qualités des diverses langues. C’est autre chose que la beurification que j’ai fustigé. Je dois me rendre compte que ce n’est pas en ce sens que le futur se présente. Surtout, que nous n’ignorons pas que l’évolution d’un langage dépend aussi d’un rapport de force au travers du rôle de l’État. L’histoire nous montre que le langage humain se modifie surtout au tour des conquêtes. Qui donc est le grand conquérant aujourd’hui ? Hier l’Amérique à la place de l’Europe, demain au continent Chino-Indien qui lui succédera, à moins d’une catastrophe écologique.

Ce sera peut-être ce, qui nous poussera à mieux nous préoccuper de nouveaux échanges commerciaux tout en apportant une solution à la rareté de la monnaie. Sur laquelle veillent les taux directeurs, et que la ventilation du plan comptable filtre, au bénéfice des investisseurs, et dans lequel toute la vie est une charge. Cela nous conduit à la poursuite d’une rentabilité rationnelle persistante dans la production de nos déchets. Pire, ça nous entraîne à imaginer des équilibres idéologiques, telles les mesures prudentielles de création monétaire, les 3 % et 60 % de déficit de la communauté européenne. S’ils ont eu un effet fédérateur, ils ne peuvent être maintenus sous peine d’éclatement. L’équilibre n’existe pas, sauf sous le regard momentané d’un instant, et conduit à un résultat nul, sans mouvement d’avenir. Dans nos COPS sur le climat, si les intervenants utilisent l’anglais, c’est la monnaie qui discute. L’espérance, n’étant qu’au langage commercial économique, qui s’étend et se substitue au langage social unificateur.

 

Cela ne signifie pas réaliser un monde unique, c’est impossible du fait de la diversité géographique, mais nous pouvons édifier un monde qui se parle, discute, échange, au lieu du monde d’aujourd’hui qui s’affronte ?

 

2/ Ce langage commercial est encore empreint de nos vieux démons guerriers, nous n’y parlons que de conquêtes de parts de marché par des guerres commerciales. Nous nous laissons diriger par des chefs guerriers pédants et suffisants, auxquels l’actionnariat et d’autres rentes donnent la justification d’exercer de leurs intérêts personnels, dans notre culture élitiste. L’histoire des plus humbles a favorisé leur émergence, et, nantis du savoir et de la compétence, ils ne savent que former des clubs de rentiers (bourse). Comme tout bon dominant, la conscience de l’espèce, dont ils sont dépourvus, se manifestera comme toujours dans des petits groupes agissants de la collectivité, pour s’opposer à leurs dérives. Ils sont incapables d’utiliser au bénéfice de l’humanité la richesse de compétences dont ils sont détenteurs. Nous en avons l’exemple avec la mise en place de la nouvelle économie dans les anciens pays de l’Est 7, les nouveaux managers n’y ont vu qu’une opportunité d’enrichissement. La contestation antimondialiste naissante fustige tous les organismes régulateurs qui essaient de se construire, elle n’y voit, souvent avec de justes raisons, qu’une régulation de nantis pour des nantis. Ces contestataires proposent comme alternatives des solutions suicidaires comme le retour à une agriculture traditionnelle qui conforteraient le malthusianisme. Nous ne parvenons pas toujours à comprendre que nous resterions dans un schéma de répartition de la richesse, qui demande aux riches de partager la richesse qui fonde leur but. Comme ces deniers demandent aux pauvres de le rester pour ne pas envier leur richesse.

Nous traînons ce rapport comme un boulet, depuis des siècles, malgré toutes les approches philosophiques, religieuses ou idéologiques de répartition équitable ou égalitaire, cela sans succès.

 

Aujourd’hui, ouvrir d’autres voies pour gommer les excès d’une organisation économique qui vicie nos relations sociales peut se réaliser. Je dis ouvrir, cela ne peut pas s’obtenir dans un nivellement culturel populaire par le bas. En tenant compte de la capacité de raisonnements, que nous apportent les sciences ?

 

3/ Dans le cadre de nos relations sociales, l’économie a un rôle confédérateur à jouer pour offrir tout son potentiel aux communautés. Elle devra s’expurger d’un archaïsme néolibéral, qui repose sur le constat inéluctable que les hommes s’affrontent autour d’une seule source de richesse. Nous n’avons pas à nous en culpabiliser, dans la jungle qui est encore la nôtre aujourd’hui, chacun fourbit ses armes pour manger l’autre.

Nous pouvons changer nos relations économiques par imprégnation de connaissances, à l’exemple de nos existences depuis l’industrialisation. Avec les savoirs, nous pouvons imaginer une autre source de richesse basée sur l’éducation. Bien structurée, elle serait de nature à apporter cette capacité socialisante qui fait tant défaut au capitalisme.

 

Nous pourrions imaginer qu’elle réduirait les tensions belliqueuses qu’il développe, peut-être même la production d’argent « sale », en introduisant un peu de « moralité » dans les relations économiques plus détendues. Le plus difficile est d’en convaincre ceux qui s’affrontent, tout le monde !

1 Note de l’auteur. Dans les religions de la Mésopotamie, les divinités dominaient le cosmos avec les humains dont elles partageaient le sensible, sauf qu’elles différaient de l’humain par leur immortalité qu’elles s’étaient réservé. L’homme, deuxième élément du monde étaient défini comme un être mortel, et si les dieux avaient créé l’humanité, ce n’était que dans le but égoïste, de la substituer à eux pour se dispenser du travail, dont ils avaient un temps souffert les fatigues. Les hommes en retour attendaient de cette servitude, protection, stabilité et prospérité. C’est de cette région que sortiront les patriarches hébraïques fondateurs de la société judéo-chrétienne. Encyclopédie des religions.

2 Durant la préhistoire les vestiges comme l’art visuel, non pas permis d’établir un ordre de servitude entre les peuplades, même si certain culte funéraire laisse penser qu’il existait un ordre social. Il faut arriver aux religions antiques du proche et du moyen Orient ou se structure les grandes traditions religieuses autour de pratiques cultuelles, pour qu’apparaissent les premiers comportements de soumission à un démiurge, ou à son représentant, et que s’élaborent des castes. Il semblerai donc, que c’est dans cette évolution des relations de l’homme et du dieu où apparaît le serviteur du dieu, le clergé, puis les serviteurs du clergé hiérarchisé, étroitement lié avec les fonctions économiques et politique, qu’apparaît «l’esclave ». Esclave qui désignait la notion d’étranger dans les codes juridique de Sumer, prouvent que «l’esclavage » existé dès le IV millénaire av. J.-C, et indique une origine essentielle. Cela avant de revêtir toutes les formes que nous lui connaissons dans les sociétés antiques qui dépendent étroitement du travail servile, et jusqu'à nos jours. Jusqu'à nos jours, car la notion de service fixe le cadre de bons nombres de nos relations économiques, même si une loi interdit l’asservissement, antique vestige d’un désir refoulé, et entretenu par des relations qui ont travesti leurs noms.

3 Les églises protestantes de 1555 à nos jours par Jean-Paul Willaime. Encyclopédie des Religions. P 629 à 643.

4 Philippe Steiner. La sociologie de Durkheim. Éditeur La Découverte. 1998. P 54.

5 Exode 21 / verset 12, celui qui tue un être doit être mis à mort. Verset 24, œil pour œil dent pour dent, main pour main, pied pour pied. Lévitique 24 /verset 17, si un homme tue un autre être, il doit être mis à mort. Verset 19, si un homme blesse une autre personne, on lui infligera la même blessure : 20, fracture pour fracture, œil pour œil dent pour dent ; on lui rendra le mal qu’il a fait à l’autre. La bible. Édition Alliance biblique universelle. 1992.

Note de l’auteur. Il n’y a dans mes propos aucune animosité envers une quelconque religion ; notre violence même dans son expression vengeresse n’est que le résultat d’une construction biologique, mais les schémas que nous construisons pour l’inhiber favorisent ou non son développement, et justifient l’exercice de la même violence sous un qualificatif qui l’en exonère, ce ne sont que des formules de style, pour lesquelles nous n’avons pas trouvé de moyen idéal, parce qu’il repose sur un processus d’agressivité inné qui ne saisit pas les nuances culturelles en dehors de notre capacité cognitive qui en est en partie dépendante.

6 Note de l’auteur. Notre construction biologique cérébrale construit ses schémas en réponse aux perceptions émotionnelles qui se concrétisent par des projections extérieures.

7 Benjamin R. Barber, DJIHAD versus Mc WORLD, éditeur Desclée de Brouwer, 1995, pp. 257/273.

73 — Voilà pourquoi je poursuis un but, qui est d’une certaine manière, de parvenir à faire composer par un Homme égocentrique une économie partenariale sans tuer la capacité d’entreprendre qui est la poule aux œufs d’or.

 

1/ Concernant le financement des ECPA, je me suis appesanti sur la place de la monnaie et son rôle politique, sur la place de l’individu, du culturel, et leur place dans un univers non objectif.

Si j’ai insisté sur le critère quantique infinitésimal de notre composition biologique, c’est pour faire comprendre que l’évolution s’effectue à une échelle qui échappe à notre regard sensible, la géologie. Cela échappe aussi à l’intelligence de la plus grande majorité d’entre nous, nous n’avons pas intégré cette évidence qui n’apparaît pas attachée à notre existence. Accepter humblement le plus grand de nos bagages intellectuels, l’ignorance, la méconnaissance, pour nous inciter à ne pas avoir peur d’eux.

On dirait que l’ordre sous-jacent attend que soient réunies les conditions de son instant pour apparaître à notre compréhension, la réunion de conditions événementielles.

Nous subsistons imbus de nous-mêmes, de nos certitudes peureuses que si nous percevions les critères de notre évolution nous les détruirions pour demeurer dans nos certitudes et conformes à nous même.

Si nous rencontrions Dieu, nous tuerions sans hésitation pour rester nous-mêmes, dans la mesure où nous serions incapables de le reconnaître. C’est aussi vrai pour ceux qui croient dans la vérité de représentation d’essence divine, ils s’accultureront, comme ces mêmes dieux sont le résultat d’une acculturation de plus de cinq mille ans. Tuer Dieu, nous y réussissons lorsque nous tuons un seul d’entre nous.

 

2/ Ce long exposé permet aussi de comprendre que le montage financier que je vais développer n’a que valeur d’exemple. Le fait de satisfaire à l’importance que nous lui accordons n’est qu’un moyen de générer de la monnaie pour atteindre un but. Sans croire que je vais découvrir le mécanisme caché qui me conduira à mon but. Ce but, c’est un choix de société, et il doit être celui des citoyens, et non celui de la monnaie. Il doit être le choix de l’ADN, pas de l’ARN, celui de la raison connue du totem, pas des effets totémiques superstitieux.

C’est simple à résumer, beaucoup moins à réaliser. Nous devons, pour cela, résoudre le paradoxe d’avoir à apprendre, et désapprendre. Reconnaître la recherche du gain comme un paradigme de l’animal qui recherche sa nourriture reste une évidence. Nous ne pouvons pas échapper aux effets de ce paradigme instinctif égoïste, qui en devient par l’incidence du capitalisme égocentrique. Comme amasser les gains in fine a abouti à donner libre cours au paradigme instinctif du dominant ! Cela nous fait un peu tomber de notre piédestal, qui nous fait croire que nous détenons des théories civilisées, au-delà de l’instinct.

Apprendre, pour structurer notre intelligence cognitive de connaissances crédibles et rassurantes, jusqu’à sa maturation. Savoir que toute organisation qu’elle générera sera le reflet confirmant par la recherche de régularités réfutables ou sceptiques de notre propre structure.

Désapprendre et savoir que notre appris demeurera relatif, une construction intellectuelle à partir de toutes les informations environnementales, bien ou mal interprétées qui tous les jours se reforment. Cette construction intellectuelle exige de faire des choix restreints non objectifs sans constituer par sa relativité un handicap pour nous réaliser. Cette relativité permet de comprendre la nécessité d’être tolérant dans nos jugements. Nous savons devoir faire les choix du monde sensible, sans libre arbitre, hormis le sentiment d’en posséder un pour se libérer l’intelligence et nous donner des buts qui ne sont qu’individuels, et inclusifs des autres. Ceci nous permet de comprendre que nous n’avons que des comportements paradigmatiques de notre innée.

 

Ce n’est pas déstructurer notre psychique, de le soustraire aux fantasmes générés par les interdits culturels et les certitudes absolues. S’y reporter propose des voies jalonnées pour nous permettre de déterminer les régularités qu’impose notre vécu, et interpréter celles de ses représentations nocturnes. Cette nécessité nous permet de supposer que notre inné n’est pas structuré, pour une existence civilisée. L’égocentrisme, dont il fait preuve, a des effets somatiques concrets qui égarent souvent notre raisonnement et notre sensibilité, et qui exigent la définition de repère de sociabilité. Nous orientons tout naturellement en fonction de nous, de notre intérêt. C’est en cela que rémunéré une autre activité que le travail, c’est rediriger les comportements instinctifs vers un autre paradigme du dominant, celui d’être intelligent et instruit aussi valorisant que le matérialisme et moins polluant.

 

Il convient de faciliter une construction malléable ordonnée adaptée à l’évolution qui ne peut se passer de suivre une voie ouverte, pour des êtres intelligents.

 

3/ En lisant ce chapitre sur le financement des ECPA, nous devons penser à une erreur de ma part.

Non ! j’ai défendu l’idée que le social a créé l’économie et indiqué que l’économie n’était que la qualification mesurable de notre activité sociale.

C’est ainsi qu’en ayant philosophé autour de tous les sujets que j’ai pu développer dans ce chapitre. Tous sans exception peuvent être traduits en temps de travail sous tous leurs aspects, et en énergie. Nous rejoignions en cela la physique quantique. Aucun humain n’y échappe, nous avons de fortes probabilités que dans le futur cette consommation humaine d’énergie définisse une monnaie de référence universelle. Tout ce que j’ai écrit demande une consommation énergétique. Si je devais en être rémunéré, nous compterions le temps et l’énergie consommée durant celui-ci.

J’ai écrit en homo-sociabilis, et par l’utilisation des mathématiques 1 je peux tout traduire en homo-œconomicus.

Calculer mathématiquement les valeurs de l’économie ne signifie pas se laisser diriger par elle. Si un et un s’ajoute pour faire deux, c’est être à même de calculer quand un et un valent plus ou moins de deux. Cela suivant que nous additionnons de la matière, tel l’or, une valeur physique, des éléments de la vie, des valeurs subjectives, ou celles de l’univers interprétable, tous sont issus de notre univers sensible traduit, par notre psychisme.

Définir par les mathématiques tout notre univers, nous y compris, permet d’avoir trouvé un langage universel. S’il nous permet de comprendre les interactions des forces, de la matière, il donne une quantification réfutable de toute chose. Que ce soit de la vie organique, la valeur de théories, et la rationalité, ce qui exclut les dogmes. 

C’est autre chose que de s’en servir pour dire : que les hommes ne peuvent pas satisfaire leurs besoins plus, que les masses monétaires en circulation le leur permettent encadrées par des limites prudentielles !

C’est là que se situe la confusion avec l’usage des mathématiques. Elle ne cache que l’absurdité à laquelle nous avons abouti, en faisant du travail, qui est une nécessité, qui est le lien de l’Homme avec sa source nourricière, une source de souffrance 2.

Je ne pense pas à celle dans le sens où le travail demande un effort, qui justifie que nous y substituions des machines. Mais à celui où les relations sociales développées autour de lui sont assujetties, à l’autonomie économique que confère la possession de monnaie, à condition qu’elle soit assez rare. C’est ainsi que ceux qui en manquent à leur naissance se sentent obligés d’aller faire le travail, auquel les possédants veulent nous soustraire.

C’est là qui me semble une anomalie, nous sommes arrivés à rejeter ce qui est le fondement de notre existence, la communauté. Sans remettre en cause le droit d’être riche, de se répartir toutes les tâches, de l’agriculteur au poète. Du droit de disposer de la propriété individuelle et de disposer d’un habitat dans le lieu où l’on se sent à labrit. Dans le lieu d’où l’on ne peut pas être délogé pour y reposer sa vigilance, et jouir du droit à la propriété économique. Lorsque nous devenons propriétaires économiques dans notre seul intérêt, nous assumons la responsabilité de l’existence de tous ceux exclus par l’acquisition de notre titre de propriété. Si nous devions nous répartir les terres arables, chaque humain disposerait de 1,6 ha pour manger à sa faim. Pour un citoyen français, son besoin est de 4,8 ha suivant l’Adem en fonction de son niveau de vie d’aujourd’hui. Déjà, nous lisons que, pour vivre à la hauteur de vie d’un Français, nous manquons de terre arable disponible. Des inégalités et la pauvreté ou la misère suivant les États en découlent.

Si l’axiome d’Adam Smith indique que chacun, à titre individuel, ne concourt qu’à la recherche de son intérêt personnel. Je pense que lorsqu’il accède à un titre de propriété économique, il acquiert, sans le savoir, la prise en charge de l’existence des exclus. Et confier ce rôle, à l’État, à la communauté, ce n’est pas de s’en dispenser.

Ai-je raison ?

Certainement pas !

J’ai seulement raison, dans la course de zéro à l’infini j’ai posé une borne différente de celle des autres, en prenant pour référence des lois de certaines sciences, afin d’atteindre le BUT que je poursuis.

Essayer de démontrer scientifiquement que j’ai tort que vouloir démontrer que j’ai raison serait aussi sot. Je ne cherche pas à établir des vérités, là où je ne cherche qu’à établir ou trouver des références durables et crédibles que je désire convaincantes, et qui peuvent être contestées.

Les questions restent toujours les mêmes : l’économie est-elle une science ?

Non ! Nous ne pouvons pas la réfuter expérimentalement.

Est-ce de l’idéologie ?

Non ! C’est une capacité à produire et une activité d’échange.

Est-ce une quasi-science ?

Oui ! Quand nous démontrons que l’économie est une science par elle-même, après avoir postulé que c’était une science, un raisonnement en cercles vicieux. C’est comme démontrer, que A est exact, en présupposant que B l’est, et réciproquement.

Est-ce une quasi-idéologie ?

Oui ! Si la pensée et la raison s’y soumettent.

La pensée associative fournit tous les concepts réfutables, la science, l’observable, et les définitions et mesures interprétables, de nos valeurs subjectives.

 

Nous devons nous perfectionner, rien n’est achevé et nous sommes une partie active de cet inachèvement, et nous ne devons pas nous conditionner par des doctrines immuables, qui persistent sans subir de changement important. Nous retrouvons cette ignorance de l’importance du mouvement, que connaissaient les philosophes grecs ou les bouddhistes dans nos dogmes culturels, comme des théories économiques qui les justifient pour continuer l’exploitation de l’homme par l’homme, dans l’ignorance totale, qu’elles ne sont que des paradigmes de nos comportements instinctifs.

74 — Choisir une référence rassurante, non convertible pour émettre de la monnaie, en utilisant une politique budgétaire ou autre.

1/ Comme je l’avais indiqué, nous pouvons prendre comme référence l’évaluation du territoire national, pour avoir une base à l’émission de monnaie nécessaire au financement des ECPA. Cette évaluation s’entend de tout le territoire collectif ou individuel, privé ou non, sans nuire au droit de la propriété, dont chacun gardera la jouissance suivant les règles en vigueur. Cette valeur sera répertoriée dans un compte national, et sera établie en fonction de la valeur marchande des terres avec une évaluation de base pour les surfaces inexploitées.

Si j’ai choisi les terres, c’est seulement pour le symbole qu’il représente dans l’esprit des hommes. Elle est la surface d’identification de la Nation, celle d’une propriété collective, d’un territoire sur lequel se produisent les richesses, terres agricoles ou industrielles, les biens et services de consommation. Naturellement, rien ne nous empêche d’y inclure aussi l’espace maritime, rien ne nous empêche de prendre la population en référence. Ou bien, autre chose d’imaginable pour référence, ou créer de la monnaie pure en contrepartie et en fonction du besoin de monnaie, pour réaliser des projets publics ou privés, qui ne sont pas marchands.

Nous pouvons à tout moment nous référer à d’autres critères, faire une évaluation moyenne des besoins d’un citoyen dans notre société, etc. Trouver une base de référence pouvant être éventuellement universelle.

Chaque État dispose d’un territoire dont le terrain peut être estimé dans sa totalité, et servir de référence en rapport avec sa population. Il ne s’agit pas de définir une richesse du sol ou l’actif de chaque État, mais de déterminer une référence. La valorisation de la richesse du sol, nous la connaissons par l’utilisation des ressources qu’ils contiennent et donnent.

 

L’important, c’est de donner une base tangible à un système conventionnel. Système qui entrera en relation avec une base tout aussi conventionnelle commune qui est le temps consacré à une activité.

 

2/ Bien entendu, la valeur financière de ce compte national suivra l’évolution de la valeur monétaire, et constituera un fond référentiel d’émission de monnaie à destination exclusive du financement des ECPA. Ce fond ne pourra pas être convertible en nature, le but n’étant pas de transférer par ce biais la propriété référentielle de leurs propriétaires à des tiers.

Le choix de l’émetteur de monnaie sera l’ensemble des banques de deuxième rang, qui s’assureront la disponibilité de liquidité auprès de la banque centrale. Elles disposent du crédit des dépôts et de la création monétaire sans contrepartie, ou un endettement public.

Qui effectuera le versement des rémunérations ?

Nous devrons faire appel au trésor public, par l’intermédiaire de la banque centrale, après avoir émis de la monnaie pure, en utilisant ou non l’émission des bons du Trésor public. Ces financements devront correspondre à l’investissement, estimé du fond de référence de l’ECPA. Naturellement, c’est une possibilité, et chacun peut avoir à l’idée d’autres circuits.

 

J’avais souligné précédemment qu’il pouvait être effectué dans un transfert de prélèvements des entreprises vers les ECAP..Cette solution redistribuerait

les masses de flux financiers. Cette formule est acceptable si nous limitons les ECPA aux seuls chômeurs et citoyens assistés avant l’âge de la retraite. Cela ne correspond pas à l’objectif de développer une économie de la connaissance pour les siècles à venir, par la démocratisation totale des savoirs enseignés dans les ECPA. Sans devenir des spécialistes, au hasard du parcours, chacun pourra se trouver une trajectoire professionnelle ou autres, concevoir des innovations qu’il n’aurait pu penser sans cet enseignement. Et nous devrons rester persuadés que devant l’incertitude nous ne pouvons qu’imaginer le réel en avenir. Nous pouvons tenter l’expérience pour réduire dans le même temps les inégalités sociales en rémunérant cet enseignement.

 

D’autres incidences seront liées au fait que le montant des ressources versées au titre des ECPA sera consommé et viendront accroître la consommation après avoir relancé l’activité des BTP. Que le monde du travail sera bousculé dans son organisation de la durée du travail et sa répartition entre les actifs ! Cela, pour dégager du temps d’enseignement sans rogner sur le temps de travail et de loisirs.

 

Les ECPA devront être considérés comme une activité rémunérée en fonction de la durée du temps que chacun y consacrera suivant la réorganisation. Il est certain que la difficulté est tout autre que d’obliger des enfants ou adolescents de s’instruire. Nous ne devons pas oublier que dans les aunées 1800 les enfants étaient une source complémentaire de revenu. Je crois qu’aujourd’hui, nous disposons plus de moyens technologiques pour gérer cette difficulté. Ce n’est pas ce système-là qui a ma préférence, il s’inscrit dans celui en application. J’y substituerais comme référence monétaire la valeur indéfectible et irréfutable qu’est l’énergie humaine que nous utilisons pour produire toute chose. Elle est une consommation universelle et permet la comparaison des capacités nationale sans discussion possible. Nous n’aurions plus de spéculation sur la valeur des monnaies, et les nations seraient dans une compétition équitable. Nous savons définir des consommations d’énergie suivant les métiers. Il nous reste qu’à décider d’une valeur monétaire pour l’énergie, mais ce n’est pas l’objet de mon essai.

 

Nous ne disposons pas de vérité comme je l’ai écrit, seulement la volonté de dégager les moyens d’une espérance autre que d’attendre un paradis en mourant. Ce paradis est dans nos savoirs, nous devons aller le chercher. Les arguments que je viens de développer n’en sont pas un, ils reposent uniquement sur la réflexion conduite par le but que je poursuis, et sur le regard que poseront sur eux les autres. L’enseignement n’est qu’un moyen, son usage peut être ou utile ou mortel. Tout dépend si nous y réfléchissons avec l’intelligence d’un humanisme pour gérer l’abondance ou si nous nous contentons de nourrir notre boyau égocentrique capitaliste.

3/ Dans les faits, cela consiste à mener une politique budgétaire qui repose sur la référence à une valeur inconvertible, garantie par ce qui est indéfectible, l’État (communauté). L’État que j’évoque, ce n’est pas le président ou le gouvernement, ou quelque chambre que ce soit, cela n’en est que la représentation. Ce qui est indéfectible, c’est nous les citoyens. C’est une communauté humaine responsable, organisée au-delà de l’individualisme létal, qui doit intégrer dans son conscient la difficulté holistique, ce que Adan Smith croyait qui se produirait inconsciemment par le seul intérêt égocentrique. Aucune restriction n’est à apporter quand, chacun se consacre à ses intérêts personnels, mais quand l’intérêt de quelques-uns décide du sort de la communauté, nous en avons à poser. La politique budgétaire n’est que le propre pouvoir financier de la communauté. Elle doit satisfaire les besoins qu’elle exprime, ils ne peuvent tous être réalisés par la vision discrète des individus fermée sur leur intérêt immédiat. Sans circonstances particulières, la communauté fixe des orientations, et se donne les moyens d’y arriver, une difficulté apparaît quand les représentants de la communauté se prennent pour elle. La raison en est que ce sont eux qui ont les connaissances sociopolitiques et économiques, ils les ont acquises, ils s’en sont instruits, laissant les populations sur la touche. L’activité sociopolitique du quotidien demande une culture politique (gestion de la cité chez les Grecs) autre qu’un positionnement partisan. Si le comportement partisan se propose par les programmatiques des partis politiques, ceux-ci représentent de moins en moins la pensée des citoyens, qui n’y adhèrent pas. Cela pose un problème, pour qu’ils fassent connaître leurs opinions.

Sauf, qu’ils ne font que se soumettre à l’opinion des médias, et croient que ce sont eux qui émettent leur choix.

D’où l’existence des commentateurs politiques dans les médias, qui n’ont aucune objectivité, si ce n’est de ne pas perdre leurs emplois. Une autre fracture tenant à l’ignorance que les ECPA corrigeraient par leur enseignement.

 

4/ Ayant essayé d’expliquer la relativité des valeurs que nous avons définies dans notre monde. Nous comprenons plus facilement la démagogie des propos tels que l’État doit être géré comme une entreprise, soutenue par François Fillon, Premier ministre de 2007 à 2012, dans la ligne du MEDEF. Savoir que l’entreprise n’est pas une organisation démocratique me paraît essentiel. Son but affiché reste d’amasser des profits, elle n’est pas une garantie indéfectible, elle ne représente pas la communauté humaine qui ne peut pas être mise en faillite.

Le système de comptabilité n’est pas non plus la représentation de la société, il compte son activité, il la mesure, il sert d’indicateur, il sert à s’ordonner. La communauté n’est pas tenue de le suivre, si pour des intérêts individuels profitables aux dominants il l’asservit. C’est une voie jalonnée de logique, d’héritages, de conflits millénaires et la société n’est pas contrainte d’en être captive, si elle peut en comprendre l’évolution qu’ils constituent.

 

Nous y découvrons un paradoxe, entre des particuliers commandés par leurs innés individuels, et une collectivité économique qui suit un plan comptable. Celui-ci c’est élaboré, dans l’intérêt de celui qui entreprend où la communauté humaine n’est qu’un marché. Dans celui-ci, ses membres prolétaires sont reliés par un asservissement depuis des milliers d’années, et qui politiquement peuvent transgresser cette situation de faits, mais la subissent. Ce paradoxe n’est qu’apparent. Une société ne peut s’organiser et prospérer, sans que la majorité des éléments faibles de ses membres acceptent la soumission de dominants systémiques, et ce sont eux qui les promeuvent et les élisent en démocratie. Nous retirons de cette relation, par la pérennisation du dominant, les avantages qu’il consent à distribuer, et qui sont les restes que la communauté, qui se fait exploiter, se partage. Nous ne nous sommes jamais éloignés du discours sur la servitude de la Boétie, un conte paradigmatique du rapport instinctif du dominant/dominé. Le problème étant comme le disait Bill Gate, que les entrepreneurs en donnent suffisamment pour que les salariés ne révoltent pas, faute de cela, ils sont obligés de régner par la peur. D’où, la policiarisation et la judiciarisation de la société que j’ai expliquée.

 

Le pouvoir de la communauté est aussi de pouvoir entreprendre des projets qui sont hors de portée d’un particulier et se donner les moyens financiers. Elle le peut en émettant de la création monétaire pure, ou en recevant des investissements de dépôts qu’elle détourne d’autres placements. La communauté peut inciter les particuliers à l’initiative, et mener des politiques déficitaires. Je pense que l’on peut facilement comprendre qu’une entreprise peut être liquidée, en république l’État ne peut pas être liquidé. Chacun se souvient que les seigneurs, les monarques, les empereurs s’achetaient ou s’échangeaient des territoires quand ils n’allaient pas les conquérir. Ce désir-là n’a toujours pas quitté les Hommes, des hommes de grands groupes internationaux y songent. Ce ne serait pas amusant qu’un matin un président de la République annonce qu’il a liquidé l’actif, pour rembourser ses dettes, à cause de mégalomanes qui rêveraient d’appliquer une gestion comme pour les entreprises. Une communauté ne peut pas reposer sur un indicateur-comptable, nous restons dans cette démarche, je l’ai déjà expliqué en parlant de toutes les charges. Nous trouver d’autres repères pour comptabiliser notre activité économique et notre désir instinctif d’amasser est nécessaire pour ne pas tomber dans l’absurdité de demander aux entreprises d’investir pour créer des emplois et leur demander, de réduire leurs charges qui rémunèrent des emplois.

 

Si j’ai privilégié le budget de création de monnaie pure, cela ne veut pas dire que je serais contre la possibilité que les financiers veuillent investir dans le financement des ECPA. C’est seulement peut-être que j’ai un préjugé, et que je les soupçonne à tort d’être incapables d’un investissement social, en n’oubliant pas que le social se traduit toujours économiquement. Peut-être à tort je les crois compétentes là où nous ne trouvons que des Louis XV qui se disent que lorsque le système se réformera, ils ne seront plus là depuis longtemps. Les banques créent de la monnaie pure, en finançant les ECPA, elles ne récupéreraient pas les investissements par des remboursements, tout en récupérant les dépôts que son soutien à la consommation aurait engendrés.

Un investissement dans les ECPA de leur part s’inscrirait dans le système libéral qui n’a pas que des défauts, sortis de sa doctrine capitalistique. Nous n’acceptons pas de vouloir admettre un seuil où la richesse ne sert à rien, si elle n’a pas une utilité communautaire, hormis satisfaire son ego. La communauté a le pouvoir de dessaisir tout particulier de sa richesse, mais ce n’est pas cela qui est important. C’est, surtout, que l’évolution de notre civilisation s’est construite sur les savoirs et sur la technologie qu’elle a développée. Cette technologie se manifeste aujourd’hui par la puissance de cerveaux qui ne sont pas les nôtres, les ordinateurs, et nous courrons un danger à leur confier notre existence sans condition. Leur puissance doit être comprise de ceux qui y sont soumis. Nous ne pouvons pas accepter que le moindre incident les pousse à la panique et à la paranoïa. Les hommes doivent comprendre leur destinée auquel les machines intelligentes concourent au moyen de leur être sensible. Ils doivent y trouver une utilisation pour le bien-être de l’humanité et non celle de l’intérêt de quelques particuliers. Nous avons l’exemple de la recherche dans la silicone walley, où ils ont obtenu des progrès notables, pour ralentir le vieillissement, qui ne bénéficiera qu’aux riches. Ceci n’est pas en contradiction avec le fait que toute notre activité sociale et notre activité économique soient traduites en langage mathématique. Il permet de comptabiliser la richesse et les ambitions des entreprises de la silicone walley qui ne sont pas philanthropes. Ne pas confondre les mathématiques dans une utilisation scientifique, dans de nombreux domaines, comme celui de la santé, etc. Et celles qui comptabilisent notre organisation sociale culturelle, qui ne sont que le reflet de cette activité, et sont relatives, comme les valeurs que nous définissons, avec.

Exemple, devant une difficulté boursière, l’annonce d’un manque de monnaies, suffit, pour voir aussitôt tout le monde stocker, se jeter dans des valeurs refuges. Ils paniquent malgré qu’ils disposent de tout, la matière première, la technologie, leur capacité de travail. Ils ne manquent rien ni de la nourriture, ni de quoi se vêtir ni de quoi s’abriter, ni de la capacité d’émettre de la monnaie.

 

1 Note de l’auteur. Ici je ne fais pas allusion au fait que notre activité neuronale puisse être le produit d’un calcul traduisible mathématiquement, et révéler leurs programmes dont les différents niveaux sont, l’influx nerveux comme source énergétique, le lambda-calcul (inventé en 1932 par Alonzo Chuch), l’inconscient, les langages naturels, convertible en mathématique, et la pensée. Je fais directement allusion aux théories découvertes par les scientifiques, telle la théorie sur le chaos déterministe et les fractales de Mandelbrot qui sont couramment utilisé en bourse et dans l’économie prédictive ; et qui favorisent la spéculation sur des options de risques potentiels, et retire d’énormes masses d’argent du circuit de production. Quelquefois à ce titre les mathématiques, et les théories qui sont élaborées avec, sont prises à partie ; car les hommes ont l’impression qu’ils se font exploiter ou bien sont conditionner par elles. Pourtant jusqu’à ce jour, je n’ai jamais lu dans l’une d’entre elles qu’elles conseillent aux hommes de s’auto exploiter, ce sont seulement les hommes qui anticipent et spéculent sur les quasi-certitudes qu’elles nous apportent.

2 Note de l’auteur. L’origine du mot travail, « tripalium » en latin signifiait instrument de torture.

Au seul cri qu’il manque de l’argent, tous croient que ce qu’ils ont n’existe plus. C’est cela la paranoïa. Se croire menacé par un danger imaginaire, ce qui est le cas avec la monnaie qui n’est qu’un système fictif, système fictif sur lequel la communauté a tout pouvoir. Tout pouvoir en disposant des moyens de suivre efficacement notre activité micro-économique par notre technologie.

Je ne vois vraiment pas pourquoi les Hommes s’affoleraient quand quelques rentiers vont être ruinés. D’autant plus que ces rentiers ne perdent rien, ils conservent toujours leur force de travail, ce qui n’est pas le cas de toutes les personnes handicapées.

Pour les entreprises, de même, leur garantie réside dans la demande de leurs productions, et non dans la capacité de leur production, comme pour les Hommes.

En conséquence, si la monnaie disparaît du marché financier, elle peut être aussitôt remplacée. Ceci en ayant recours à l’escompte ou autre, à des relations de confiance. Le seul risque qui subsiste est pour les entreprises qui subsistent de la consommation des rentiers. De manière que, quand quelques bulles financières éclatent, que des rentiers font faillite, et que d’autres les remplacent, le rêve de tous d’être riches ne s’écroule pas.

Cette confiance-là, ce n’est pas un particulier qui peut nous la donner, cette confiance se trouve dans l’intelligence de la communauté, et seule la communauté peut l’apporter, ses acteurs doivent encore en prendre conscience. La communauté sera à la hauteur de leurs aptitudes et connaissances individuelles.

Chacun l’aura compris, je faisais allusion à la bourse, et je peux dire que nous sommes dans ces situations, au comble de la débilité, mourir d’angoisse quand nous avons tout à notre disposition. C’est le comble de la débilité, qui autorise les plus intelligents à se séparer de ceux qui ne sont pas capables d’assumer leur responsabilité de dirigeant d’une société, par doctrine.

Si chaque individu est libre de prendre les risques qu’il veut avec son argent, cette liberté peut s’exercer pourvu qu’il n’altère pas l’existence d’autrui. C’est un principe de l’axiome, d’Adam Smith, où il affirme que chacun se réaliser dès lors qu’il ne met pas en danger autrui.

Avec la dialectique comme je l’ai déjà expliqué, on peut faire des miracles. J’en avais parlé, en abordant le cas de la Société Anonyme, où il se dilue de la responsabilité des dirigeants actionnaires. C’était pour mentionner l’incompréhension de la communauté citoyenne par l’état, de percevoir par des impôts ou taxes, qu’elle leur revend. Or celles-ci sont libres de jouer avec les risques, de couvrir les risques qu’ils engendrent, et qu’ils font courir à cette même communauté dont ils tirent, leurs ressources. En finalité, les actionnaires seront pénalisés, et la SA inclura les coûts de ses risques comme charges d’exploitation.

 

Si j’ai déçu en n’ayant pas trouvé le financement miracle nous permettant de nous épanouir en jouissant seulement de la vie, ce n’est pas qu’il n’existe pas. C’est que nous n’avons pas encore su couper le lien qui nous rattache à l’Homme culturel égocentrique libéral capitalistique. Nous sommes « barbarisés » par lui comme aucune autre espèce ne l’a fait, y compris nos ancêtres que nous qualifions, de sauvages. Nous disposons des moyens de notre évolution harmonieuse, pour la développer là où elle se trouve, dans notre cerveau.

Comment ?

En apprenant tous nos savoirs inscrits dans nos livres, non pour y découvrir la solution miracle, que pour nourrir notre intelligence d’où elle émergera. Cela en nous interrogeant avec notre être sensible, afin de ne pas croire que nous devenons savants quand nous avons appris nos souvenirs, et ne pas croire que nous nous métamorphosons en savants, d’avoir comptabilisé notre activité.

 

Dans l’expression de notre sensibilité qui s’échelonne, de zéro à l’infini se trouvent beaucoup d’autres références régulatrices à trouver.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE, X.
Quels impacts sur la production de richesse  ?

1/ En l’espèce, d’envisager les conséquences de la sûreté de ressources apportées par les ECPA, dans la production de richesse que constitue le type de consommation que nous avons.

Actuellement, elle est présentée dans l’analyse de Gérard Mermet comme tendance à une consommation hédoniste, après une période de frustration qui est caractérisée par la recherche du plaisir sensoriel, plutôt qu’intellectuel. Les dépenses d’alimentation ont été divisées par deux en valeur relative depuis les années 1960, ainsi que celles de l’habillement. Les dépenses de santé ont doublé en trente ans, les dépenses de loisirs représentent un cinquième du budget des ménages, et le logement est le premier poste de dépense.

Une autre caractéristique de notre mode de consommation est celle du crédit. Un ménage sur deux est endetté, un ménage sur trois a recours au crédit à la consommation, poussé par l’utilisation des cartes bancaires qui incitent à un crédit à court terme. De nouveaux modes d’acquisition de biens se développent. Comme les systèmes de location-vente, les vacances en temps partagés, l’achat d’occasion pour pallier l’obsolescence de certains produits technologiques. Sans oublier les Français qui s’intéressent au troc, et fréquentent de plus en plus les brocantes.

Dans ce domaine, préciser quoi que ce soit est difficile sans une étude, en conservant le schéma d’origine, où 25 millions de personnes adultes et la totalité des actifs suivraient un ECPA à mi-temps. Le temps consacré à cet enseignement viendrait remplacer d’autres activités. Suivant le taux de participation des groupes concernés (les exclus, les parents au foyer, les actifs, les retraités), la consommation de biens et de services sera différente. Elle viendra renforcer la tendance actuelle à court terme, à l’exception du troc. Nous pouvons aussi imaginer qu’une activité intellectuelle engendre un type de consommation qui en sera issu, si la rémunération des ECPA ne fait que déplacer des financements. Ce fut le cas d’une activité oisive et associative qui a entraîné une sélection de biens et de services spécifiques dans les loisirs.

Si cela s’étendait au monde dans des pays sous-développés ou en croissance, ayant besoin de presque tout, la consommation demanderait d’être orientée. Nous éviterions ainsi de tomber dans des travers de la consommation ostentatoire, comme nous en connaissons de nombreux exemples dans les pays africains.

Sans trop d’imagination, nous pouvons concevoir, compte tenu de notre production polluante, qu’une plus grande consommation va nécessiter une importante coordination internationale. Cela conduira à forcer le libéralisme économique à se réorganiser autrement que par la Loi du marché. Ceci sans tomber dans une planification doctrinaire pour acquérir une dimension politique autre que celle de soumettre les États à ses appétits financiers. Je ne fais pas allusion à ce qui se fait actuellement, ce type de réunion existe déjà. Je vise un libéralisme qui se situerait dans une société ou une communauté aurait pris conscience qu’elle est une espèce, comme je m’en suis expliqué. Nous pouvons espérer que l’approfondissement de l’intelligence soit la métamorphose, d’un signe extérieur de richesse pour tous. Elle ne doit pas demeurer la possession d’une élite, dont certains vendent de l’insignifiance aux autres, sans que ces derniers se reconnaissent dans leur propre indigence intellectuelle.

Tous nos entrepreneurs économiques, qui forment pour la plupart l’élite de nos sociétés, sont tout à fait aptes à s’associer à de grands desseins, pourvu que la société les fixe. Avoir critiqué leurs excès ou celui du système libéral n’est pas nier leurs compétences ni leurs efficacités. Nous pouvons leur fixer un objectif de transfert de source de richesse avec leur participation qui serait une tâche dont ils pourraient parfaitement s’acquitter.

 

Ceci, envisager de développer un enseignement pour adulte, tout au long de l’existence, modifierait la vie de chaque village et ville et réorganiserait les besoins et services dont ils sont aussi les maîtres d’œuvre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE, XI.
Quelles motivations incitatrices doivent être développées ?

75 — De l’Homme, être communicant, à l’Homme utopique, un mot que la connaissance a banalisé pour qu’il vive debout.

1/ J’ai beaucoup insisté en mettant l’accent sur la nécessité de la communication, et rappelé que l’Homme est un Être communicant. Nous ne nous distinguons pas des autres espèces vivantes entrantes en interrelation avec leur environnement suivant, leurs propres moyens de communication, par leurs sens. Nous exerçons sur nos sens, nous reliant au monde sensible, une certaine maîtrise, pour nous conduire à notre monde culturel. L’usage le plus communément connu, comme moyen de communication, est le langage.

Le tout n’est pas de savoir communiquer, si l’on n’a pas quelque chose à communiquer.

J’ai essayé de vous communiquer, bien ou mal, l’idée que je m’imagine de notre monde pour vous convaincre de la nécessité d’apprendre tout au long de l’existence. Comme les Hommes ne sont pas enclins à s’instruire sans une motivation, sa rémunération, qui réunit un double objectif, sera incitative.

Ce n’est pas cette motivation-là que je vais développer.

J’ai parlé de communication, et par cet essai je ne communique pas. Je ne suis en relation personnelle avec aucun des lecteurs, je n’ai aucun échange relationnel. Je n’utilise qu’une des formes de la communication, une forme tronquée, une forme restreinte qui ne peut définir toute ma pensée et mon ressenti, comme nous tous. Le seul impact réel de mon essai sera celui de tout écrit, donnez une information argumentée pour atteindre l’imaginaire du lecteur.

Ce lecteur, je pourrai influencer par la dialectique, par la conviction, et par le poids des mots assemblés nus. Nous ne pourrons pas avoir accès à sa sensibilité, et celle que nous ressentirons ne sera que la nôtre.

Nous n’avons pas de communication au sens d’imprégnation réciproque, j’écris seulement. Le seul intérêt de mon essai est que beaucoup de personnes le lisent, des personnes que je ne rencontrerai certainement jamais, et qu’il peut être rediffusé, par la parole ou les images.

Les seules personnes avec lesquelles j’ai communiqué durant l’élaboration de cet ouvrage sont celles qui m’ont aidé à le réaliser. Celles avec lesquelles j’en ai discuté, et cet ouvrage contient une portion de chacune d’elles, nous étions en relation personnelles, et que nous communiquions avec notre sensibilité autour d’une raison, d’un but.

Ne pouvant réaliser cela avec le lecteur, j’ai le choix entre : vanter les mérites de mon ouvrage, soit laisser le lecteur trouver les motivations qui pourraient le séduire, comme, s’il pouvait percevoir mon affectivité derrière le sens caché des mots.

 

J’ai choisi cette option autour d’un mot symbolique, l’UTOPIE.

 

2/ L’utopie pour la plupart d’entre nous relève du rêve non accessible à la réalité, vision politique et sociale idéale, très éloignée de la réalité, comme un idéalisme une naïveté.

De quelle réalité parlons-nous, si ce n’est toujours de la nôtre, celle de nos désirs personnels de l’image que nous avons de notre existence, ou la réalité qui inclut les autres ?

Dans l’un ou dans l’autre cas, si nous exigeons des éléments de mesures, pour comparer, évaluer. Alors, si nous n’avons pas appris suffisamment, que deviendrons-nous ? Nous écoutons, ce qui se dit s’écrit, tout ce qui se fige dans le temps, par des légendes, des maximes, des usages, des habitudes, des vestiges. Dans tout cela, nous prenons ce qui nous convient, pour vivre notre quotidien et comprendre le monde.

Ce quotidien et important, il est tout, pour les gens, mais ne permet pas de comprendre le monde. En observant, ce que nous accomplissons naturellement, nous verrons que nous échangeons un grand nombre d’informations. Pourtant, par défaut de temps, nous n’avons que très peu de communication relationnelle interpersonnelle. Également, la densité de population dilue et absorbe les individualités, au point d’empêcher toute relation interpersonnelle, en dehors d’un rapport de population sur le temps disponible. Cela s’accentue avec la vision de l’autre dont nous pouvons nous rapprocher ou nous éloigner. Ceci représente un paradoxe avec la perception, de la compréhension, que l’intérêt individuel satisfait à l’intérêt collectif. La réalité est bien différente de cet axiome libéral.

Les Hommes en ayant sous leurs yeux le monde sensible, avec un but à leur communication, la procréation, ne s’en sont pas contentés, et, concomitamment certainement, ils ont développé deux mondes, le monde physique et le monde utopique. Celui matériel, avec nos réalisations de biens et de services, le monde pragmatique. Et celui aussi de nos conceptualisations abstraites de la pensée associative, le monde imaginaire. Des réalisations utopiques furent qualifiées d’impossibles avant d’être concrétisées, tel aller sur la lune. Aucun des deux n’est séparé, les deux sont le produit de la pensée symbolique et s’entretiennent l’un l’autre. Au-delà du fait d’être interdépendants, ils s’entrechoquent ou s’associent sous la direction de notre pensée. J’y reviendrais.

Pourquoi, qualifiez notre imaginaire d’utopie ?

Pour banaliser le mot, utopie, comme d’autres ont banalisé le mot, charge. Ce mot ne doit plus nous laisser croire que l’idée émise qu’il qualifie est irréalisable. Nous savons aujourd’hui que tout ce que nous pensons repose sur des informations que nous avons sélectionnées pour formuler une idée issue d’un désir. La seule interrogation demeure qu’il ne se réalisera pas forcément comme nous l’avons formulé avec notre langage castrateur de la réalité objective. L’utopie n’est pas irréalisable, mais n’a pas de temps pour cela.

Il ne suffit pas de penser à son désir pour qu’il se réalise. Tout dépendra du niveau où il se situe en fonction des moyens qui sont les nôtres actuellement ou ceux qui apparaîtront plus tard.

Exemple : si nous voulons changer le monde seul, quelle que soit l’idée émise, nous devrons la sortir de notre pensée, la communiquer, pourtant ce ne sera pas suffisant. Nous devrons la diffuser, la rendre attrayante pour être partagées par d’autres sans les gêner. Elle devra résister au temps et ne pas tomber dans l’oubli, de manière que c’est moins l’utopie en elle-même qui n’est pas irréalisable que le surgissement des conditions de son développement.

Dans l’exemple choisi, les conditions de développement de cette utopie vont dépendre de l’idée qu’ont les autres du monde réel. Ce sera le leur, celui au quotidien, et non pas celui des penseurs et des scientifiques. Ce quotidien est souvent éloigné du raisonnement philosophique ou scientifique, mais il est le monde réel pragmatique de l’expérience humaine élémentaire. Il est celui des simples exigences pour vivre, et nous ne nous départirons pas de ce qui nous donne des assurances pour un inconnu hypothétique.

En conséquence, nous utilisons le mot d’utopie pour qualifier une idée émise et masquer le manque d’audace personnel pour nous lancer dans une réalisation. Celle qui sort des références d’un passé normatif, dans lequel nous nous sommes installés. Cette utopie sert à combattre aussi bien une idée, qui modifie les rapports envers les dominants, qu’à permettre la dissuasion intéressée personnelle. Celles d’idées mythiques, progressistes ou rétrogression, comme de la qualité des interrogations de ceux, qui, vivant mal dans leur présent, imaginent des mondes meilleurs.

À ce titre-là, l’utopie devient un mot réactionnaire qui entre en contradiction avec l’expérience de notre réel.

L’expérience de notre réel s’effectue par la détermination d’objectifs d’une représentation du souhaitable en valeurs relatives subjectives, qui sont ordonnées systématiquement, et organisent une vision du monde, qui apparaît stable et irréductible.

Cette vision du monde est une nécessité pour lui assurer une viabilité culturelle stable, est un frein lorsque la stabilité devient la permanence irréductible d’une organisation déterminée.

Le dictionnaire de la sociologie donne un aperçu de différents types d’idées que nous qualifions d’utopiques. Je vais reprendre le texte en entier.

L’utopie se propose de transformer, de façon plus ou moins radicale selon les cas, les structures et les valeurs sociales en vigueur. On peut qualifier d’utopiques des écrits (l’utopie de Thomas More, 1516, fut le premier d’une longue série), des pratiques (celles de certains mouvements sociaux), des rêves (toutes utopies non encore pratiquées, écrites). On peut distinguer : 1/ En contradiction, avec l’expérience humaine la plus élémentaire, les « utopies absolues », ce sont des mythes, pays de cocagne, fontaine de jouvence, etc., si nous les prenons mot à mot, dans une lecture et compréhension, littérale ou fondamentaliste. 2 / Des idées sans précédent historique de réalisation partielle ou totale, les utopies relatives (l’Océana de Francis Bacon, ou le programme du parti communiste de Marx et Friedrich Engels) ; 3. Des sociétés où la technique la plus perfectionnée est mise au service d’un projet, comme les « utopies négatives » qui pronostique l’asservissement humain.

On a opposé une société ouverte, libérale, démocratique (Karl Raymond Popper). Marx et Engels ont distingué le socialisme utopique des prémarxistes et socialisme scientifique. K. Mannheim (1929) a comparé l’idéologie conservatrice des classes supérieures et l’utopie progressiste des classes subalternes. Il a aussi désigné une intelligentsia sans attaches comme la couche sociale apte à produire des utopies. 1

On peut considérer que toute utopie critique le présent au nom d’un passé archétypique ou d’un principe sensément élémentaire, et en vue d’un avenir décliné sur le changement social valorisé (utopie progressiste) ou dénoncé (utopie rétrogressive).

Les groupements qui présentent ce modèle de fonctionnement sont considérés comme des utopistes, par exemple les sectes, ordre religieux, certains groupements politiques et syndicaux, certaines formes de communauté et de coopératisme, etc.

Plus que tout autre membre de l’école de Francfort, Herbert Marcuse (1964) a vu venir l’avenir ouvert à l’utopie d’une libération humaine totale, une fois la technique mise au service d’un projet humaniste. Il devait, en 1968, décréter la fin de l’utopie. Aujourd’hui, dans les écrits de Jürgen Habermasla, la communication, joue le rôle de l’utopie.

Ces quelques lignes donnent un aperçu des diverses idées qui ont été ou sont qualifiées d’utopiques, et à leurs lectures, il est difficile de définir dans notre existence ce qui ne relèverait pas de l’utopie depuis notre origine.

De tout temps, nous brandissons le mot, d’utopie, comme un épouvantail de dissuasion, pour nous préserver de toute perturbation venant bousculer notre tranquillité quotidienne. Ce mot a qualifié toutes les étapes des évolutions de nos sociétés, et biens des inventions, cela au prix d’un grand nombre de vies.

 

3/ Aujourd’hui, pour moi ce mot a perdu toute son espérance, il signifie un projet dont la conception, la réalisation est impossible, imaginaire, il est devenu obsolète. Nous pouvons à la rigueur l’utiliser par habitude pour signifier que nous remettons une réalisation, ou que nous refusons tout simplement de la réaliser si elle nous dérange, ou nous n’avons pas les moyens de la concrétiser. Nous n’avons toujours pas compris qu’aucune vision, que nous ayons, n’est irréalisable, nous ne disposons pas des moyens de réaliser les informations que notre pensée associative a reliées. Elle relie des désirs, qui s’expriment, qu’avec les mots qui existent. Si bien que souvent quand ultérieurement ils se réalisent, ils ne ressemblent pas à ceux par lesquels nous avons énoncé.

La mécanique quantique nous a fait entrer dans un monde où il sera possible de tout assembler, sous réserve d’en avoir la clé, ce qui nous manque aujourd’hui. Nous avons un cerveau qui peut tout assembler par la pensée associative, et il nous manque aussi la clé, si j’ose une métaphore, la clé d’harmonie. Comment la raison peut prendre le pas sur l’inné, tout en remplissant le rôle de l’inné qui est de garantir la survie de l’espèce et son évolution, ceci sans manipulation de l’innée génétique de sauvegarde ? Comment prendre le pas sur le cerveau primitif sans l’altérer ?

 

La mécanique quantique nous a ouvert les portes de la révolution informatique, et celles de la révolution bio moléculaire.

Leurs associations nous permettent actuellement de ne plus concevoir comme utopique la quête de la fontaine de jouvence, laquelle, s’il devait bien y avoir une imagerie utopiste, représenterait cette dernière. Aujourd’hui, nous pouvons espérer mourir âgés comme de robustes vieillards, également de concevoir une civilisation planétaire, d’imaginer des machines temporelles, d’aller habiter l’espace, d’y créer des êtres qui n’existent pas. 2. Cela n’ira pas sans soulever de nombreuses questions, d’éthique ou de morale, ou de genre de société, suivant les approches sociétales des uns et des autres.

Le point décisif dans une démocratie est qu’un débat ait lieu, un débat, de citoyens avertis, instruit de ces questions, un débat éclairé, et tout naturellement cela ne dépendra que de la quantité d’instruction et d’enseignement reçu. Apprendre, quand de simples informations sur de tels sujets ne peuvent suffire, et se limiter aux avis éclairés des scientifiques est se décharger de ses responsabilités.

Pour y faire face, je doute que l’économie marchande, comme finalité, soit suffisante. Si elle y a contribué en produisant les technologies nécessaires, elle exclut toutes les autres créations de richesse en dehors d’elle, et maintient par la violence de ses rapports économiques ce qui fonde nos craintes sur ces sujets.

Si nous regardons l’économie marchande comme une étape sur une échelle de durée qui est celle de l’espèce, en millions d’années, elle ne se regarde plus que comme un passage obligé, celui d’une acculturation rationnelle, 151 qui engendrera une nouvelle étape. Cela, sans développer une vision apocalyptique, ce qui n’est qu’une vue de notre monde que je n’ai, pas. Aujourd’hui, nos connaissances scientifiques nous permettent d’affirmer que tous les produits de base miniers s’épuiseront. 3. Un jour, nous n’aurons plus de pétrole pour faire fonctionner des tracteurs, et des matières premières qui nous sont actuellement indispensables, et nous organisons leur récupération, sans qu’elle ne puisse s’obtenir à 100 %. Ce n’est pas nécessaire d’être scientifique pour comprendre cela, mais l’être, pour donner l’estimation d’un cycle de renouvellement, sur lequel

l’économie peut se pérenniser. Imaginez que cela se produise brutalement aujourd’hui ! Nous n’aurions pas suffisamment d’animaux de traits pour y suppléer. Cette réflexion ne me serait pas venue à l’esprit 100 ans en arrière. Aujourd’hui, elle est dans la tête de beaucoup de gens lucides qui savent que notre avenir repose sur la recherche scientifique. Et la recherche scientifique demande que nous instruisions les Hommes.

Ne conserver qu’une organisation mercantile comme la nôtre, basée uniquement sur l’individualisme égocentrique, et ostentatoire, pour finalité, amasser de l’argent avec tout ce qui est bon à vendre. Les chercheurs doivent se dépêcher dans leurs travaux. Ils n’auront plus, dans quelques siècles, de matériaux et matériels pour construire leurs instruments, et sans ses supports, le monde d’Internet se restreindra et s’interprétera au tam-tam. Cela pour ne pas avoir su gérer l’instrument le plus perfectionné que nous connaissons, notre intelligence.

 

Vue sous l’angle dont je viens de vous présenter le très long terme. La conquête spatiale n’est plus une utopie ni celle de vouloir organiser notre activité productrice sous d’autres rapports que ceux du libéralisme économique actuel.

 

4/ J’ai déjà dit que notre monde était celui de notre regard. Si nous ne le regardons qu’avec notre ventre, nous pouvons parfaitement nous passer de notre cerveau intelligent, les animaux y parviennent.

Ce qui serait regrettable, c’est qu’après que notre cerveau nous ait permis de vivre debout, nous dussions revenir à quatre pattes.

Nos ressources, à la mesure de la vie d’un humain, paraissent inépuisables. À la mesure d’un milliard et demi de consommateur, cela semble évident ; à celle de six milliards, l’éventualité devient pus probable, à plus de dix ou douze milliards en 2070, cela se confirme, etc.

À l’échelle d’une vie humaine, on ne perçoit que soi, c’est l’individualisme, la conscience de soi, on n’entrevoit que soi.

À un milliard et demi, c’est la conscience de soi dans une communauté, à six milliards et plus, c’est la conscience de soi dans l’espèce.

 

C’est l’existence d’un six milliardième d’une conscience de soi, que nous ne rencontrerons peut-être jamais, et qui interfère dans notre propre existence de manière infinitésimale. L’effet papillon, dont nous ignorerons les implications, si notre ventre ne peut pas le savoir, notre intelligence qui le suppléait peut le comprendre.

1 Dictionnaire de la sociologie. Édition Larousse. 1990. P 203.

2 Michio Kaku. Vissions Édition Albin Michel. 1999.

3 Note de l’auteur source Quid 1998. En l’état actuel de nos techniques d’exploitations des ressources minières, nous disposons d’une réserve d’environ 250 ans. Pour citer quelques exemples significatifs, les réserves de minerai de fer dans le monde s’élèvent à 60 milliards de tonnes (1993) soit plus de 250 années de production. Celle de l’aluminium 23 milliards de tonnes pour une consommation mondiale de 113,2 millions de tonnes, soit 203 années (1995). Données Quid 98. Fer sources chambre syndicale des mines de fer de France. Aluminium sources Imetal ; World métal statistics ; Onu ; Metaleurop.

Il faut savoir que la croûte terrestre se compose de, 49,5% d’oxygène, 25,8% de silice, 7,5% d’aluminium, 4,7% de fer, 3,4% de calcium, 2,6% de sodium, 2,4% de potassium, 1,9% de magnésium, 0,9% d’hydrogène, 0,6% de titane, 0,7% d’autres minéraux. L’exploitation de ces ressources relève donc de données géologiques qui constituent les gisements métallifères de type magmatique et hydrothermal ; météorique ; et lié au remaniement alluviaux, mais aussi de données géopolitiques qui dépendent des situations politiques et économiques, des coûts d’exploitations de ces divers gisement tout comme des limites des techniques d’exploitations, par exemple quand il s’agit d’exploiter des gisements tel que les nodules poly métalliques du fond des océans. Mais toutes ces ressources font partis des ressources non renouvelables, car tout le monde comprend que l’on ne remuera pas la terre entière pour en extraire du minerai. Il est donc facile de comprendre tout l’intérêt de la récupération des ressources non renouvelables, qui s’amenuiseront tout de même, car celle-ci ne se fait jamais à 100%. Il est donc aussi facile de comprendre que notre mode d’économie devra se trouver d’autres critères de définition de la richesse, car si la planète à mis 15 milliards d’années pour créer les ressources minières que nous utilisons, en quelques millénaires nous en viendrons à bout. En conséquence toute notre technologie qui repose sur son utilisation se trouvera remise en cause, pas pour nous mais pour les générations futures. Note de l’auteur source Quid 1998.

76 — Il y a un axiome à réviser pour un mode meilleur qui appartient à la pensée.

1/ Ce que notre intelligence devra comprendre, ce sont les dangers de l’axiome libéral fondateur de notre économie.
« Chaque individu met sans cesse tous ses efforts à chercher, pour tout le capital dont il peut bénéficier, l’emploi le plus avantageux. Il est bien vrai que c’est son propre bénéfice qu’il a en vue, et non celui de la société. Les soins, qu’il se donne pour trouver son avantage personnel, le conduisent naturellement, ou plutôt nécessairement, à préférer ce genre d’emploi même qui se trouve être le plus avantageux à la société. À la vérité, son intention en général n’est pas en cela de servir l’intérêt public. Et il ne sait pas jusqu’à quel point il peut être utile à la société. Il ne pense qu’à son propre gain en cela, comme dans beaucoup d’autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions. Ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour la société, que cette fin n’entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de la société, que s’il avait réellement pour but d’y travailler. » (A. Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations.)
Adam Smith est naturellement pardonnable, à son siècle tout devait être vu comme inépuisable et non polluant. Les enfants de Smith le sont moins. C’est en toute connaissance de cause qu’ils continuent à agir en pensant que l’intérêt individuel concourt inévitablement à celui de la société. Nous l’apprécions aujourd’hui, comme, si respirer du monoxyde de carbone, ne plus trouver d’eau potable, et ne répondre à l’exclusion que par la répression se trouvaient être de bonnes choses.
 Aujourd’hui, nous avons d’autres moyens que ceux dont il disposait, afin de mesurer notre activité polluante et incidente. Nous pouvons nous rendre compte que si cet axiome avait tout son sens à son époque, il ne l’a plus aujourd’hui. Nous le cantonnons toujours au seul domaine de la production de biens, et nous continuons à nous y recommander aveuglément. À long terme, il est d’une démarche suicidaire, non pas par une quelconque fatalité, ou d’une main invisible. Mais par nos choix, dont celui de rester accoler au symbole de richesse des nations, en appauvrissant les travailleurs qui la produisent. C’est encore une utilisation étriquée de notre intelligence, en référence à un passé qui n’est plus, et qui convenait à une classe sociale.

J’insiste bien là-dessus, généralement cette classe dispose de savoirs, et depuis très longtemps que nous savons que, par les moyens de communication, les personnes et les cultures circulent. Les sociétés évoluent, dans un syncrétisme, par métissage ou en se créolisant, qui sont des événements inarrêtables mêmes par la force. Ils se sont souvent réalisés par les invasions et les guerres. Les Indo-européens en sont les champions avec toutes les invasions qu’ils ont vécues, si bien que nous ne pouvons pas reconnaître l’ethnie indo-européenne au faciès ou physiologiquement. Aucune génération ne peut passer tous ses savoirs à une autre, avec l’IA cela sera possible. Un danger de conservatisme existera, avec tous les conservateurs qui sont des inaptes à l’évolution qui finit toujours par les atteindre, qui l’utiliseront. La classe sociale, entrepreneuriale, d’aujourd’hui, sait cela, et s’accroche à ses avantages en toute connaissance.
Je modifierai un peu l’axiome d’Adam Smith de la manière suivante. Chaque individu met ses efforts à chercher, pour tout son capital, dont il peut disposer, l’emploi le plus avantageux à développer son intelligence tout au long de son existence. Il est bien vrai que c’est son propre bénéfice qu’il a en vue, et non celui de la société. Les soins qu’il se donne pour trouver son avantage personnel le conduisent naturellement à préférer ce genre d’emploi même, qui se trouve être le plus avantageux pour la société.
Certains ont tellement de monnaie que plusieurs vies seraient nécessaires pour l’utiliser à développer leur intelligence, n’étant pas nécessaire pour exploiter son semblable. Comme j’ai dit que nous rémunérerions les hommes pour apprendre, peut-être iront-ils apprendre. Je ne le crois pas, dans notre monde, c’est l’épaisseur du portefeuille qui confère encore l’intelligence.
J’ai dit qu’un être qui ne reçoit rien de l’extérieur meurt, c’est pareil pour une société, et de même pour notre monde. Si s’ouvrir pour recevoir est vivre, vers quoi va pouvoir se retourner l’espèce, pour recevoir, dans la mondialisation d’une uniformité de pratiques économique ?
 Peut-être, nous tournerons nous vers l’évolution des savoirs ? Ou, vers le monde infinitésimal quantique, celui qui échappe à nos 10 % d’intelligence depuis 1920. Celui qui nous permettra peut-être de remplacer l’épuisement des ressources minières et conserver le confort auquel nous ne voulons pas renoncer, en le promettant aux autres, et qui sera peut-être le régulateur de notre espèce.
Nous n’avons aucune idée des possibles, cela ne se fera pas sans nous et ne dépendra que de nous. Si nous avons la charge d’inventer le monde de demain, il n’apparaîtra pas sur un écran de télévision dans le billet gagnant d’un loto ou dans une prière à un dieu. Il naîtra de notre intelligence, que nous ne consacrerons pas tout notre temps courbé sur un métier, en promenade dans un super marché, suspendu devant un écran de télévision, etc.

En consacrant un peu de notre temps au développement de notre intelligence, là où réside notre futur ?

2/ Pour un monde meilleur ! Je ne suis certainement pas, assez fou, pour vous dire cela. Il en va de l’évolution dans un univers en mouvement, et nous pouvons l’accompagner en toute conscience. Le monde meilleur, il est dans notre tête, hier comme aujourd’hui. Et demain, je ne suis ni devin ni prophète, à un moment, je me suis contenté de regarder comment nous vivions et d’en tirer une conclusion. La démocratisation des savoirs a été un événement crucial dans notre développement humain, et proposer de la poursuivre n’est pas une utopie.

Quand nous nous observons vivre, nous savons que nous pouvons créer un monde meilleur. Pour cela nous devons nous regarder quand nous rions.

3/ Je disais que la pensée symbolique regroupait le monde physique et le monde abstrait (utopique) qui s’entrechoquaient ou s’associaient. Nous avons façonné des millions d’instruments pour nous servir et nous identifier qui appartiennent au monde physique, nous avons façonné des instruments abstraits de mesures convenues et d’échelles de valeurs dans le même but. Des glissements et des chevauchements interviennent, les uns passent dans le domaine des autres. Nous en arrivons à personnifier de la matière inerte et considérer nos créations comme ayant une vie sensible par transfert émotionnel.   Nous voulons rendre inertes et intangibles des conventions abstraites, qui ne relèvent que de l’interprétable, dont la caractéristique essentielle est d’être malléable, transformable, adaptable, bref, évolutive. Ceci nous conduit trop souvent à accorder plus d’importance à un objet qu’à une vie, et dans le même temps nous figeons des conventions au point de les rendre immuables, dogmatiques même quand elles coûtent des vies. Nous faisons en sorte que ce qui est inerte, en devenant l’expression d’une sensibilité, nous l’estimons comme vivant. Et les échelles de valeurs de nos sentiments qui sont malléables, mobiles, interchangeables, nous les rendons inertes, intangibles, fidèles à l’image de leurs représentations. Nous voudrions qu’à un événement ou une chose, tout le monde ait la même émotion. C’est de cette manière que nous finissons par vivre au rythme de nos créations plutôt qu’à celui de la pensée.
Cela bien sûr ne dépend que de l’idée que nous gardons de nous au travers de l’apprentissage qui a été le nôtre. Notre monde s’est construit sur cette confusion, qui a développé un bon nombre de superstitions que nous voyons encore de nos jours. Pour n’en prendre qu’une image, je prendrai celle d’un religieux bénissant une arme. Je ne discuterai pas cela, quand chacun d’entre nous tient d’avoir la représentation de son monde, comme je développe la mienne.

Sauf que, que ce soit l’autre ou moi, nous ne la tenons que pour telle, qu’elle nous ait été enseignée.

77 — Découvrir le sens caché du vécu comme celui des mathématiques.

1/ La vérité de chacun d’entre nous ne nous est pas apparue spontanément à la naissance, elle s’est construite, cela ne signifie pas qu’il faille dans toutes les circonstances apporter la preuve de sa Vérité. Nous savons que, de l’adolescence à la vieillesse, elle aura bien changé d’aspect au fil de la compréhension du sens de notre vécu, qu’elle demeurera notre vérité pour appartenir au monde de l’interprétable. Nous pouvons par la compréhension du sens de notre vécu en l’interprétant, y trouver un sens caché, que notre organisme a perçu. Celui-ci l’affecte, et demeure ininterprétable à notre raison, si nous ne prenons pas le temps d’une intériorisation, dans une société où tous les instants s’adonnent à la consommation.
 Ces sens nous motivent afin de ne pas souffrir, pour alterner entre l’égoïsme et l’altruisme, l’assurance et l’aventure, la peur et l’audace, les pleurs et le rire.
C’est aussi à celui-ci que je fais appel chez vous pour que vous y trouviez une motivation rendant acceptable ou compréhensible mon regard sur le monde.

C’est à chacun d’entre nous de savoir lire sa vérité, de la lire au-delà du sens de son vécu. Ce n’est pas, pour tomber exclusivement dans la vérité scientifique, que pour y découvrir les sens cachés que nous pouvons y déceler. Il se trouve aussi bien dans notre sens du vécu que dans celui caché du monde scientifique. 1 Il espère que nous prenions le temps de le chercher, ce que nous n’avons plus, courbé sur notre quotidien consumériste.

2/ J’ai reproché la vérité, comptable, de notre monde économique, non pas que ce ne soit pas notre expérience du vécu d’un monde comptable qui se veut scientifique, pour traduire notre activité en langage mathématique implacable. Le domaine des mathématiques définira des vérités expérimentales, que si elles peuvent être réfutables (faire l’objet de vérifications expérimentales). Nos théories économiques ou monétaires sont irréfutables, elles s’appuient sur les mathématiques pour définir des valeurs subjectives, fondées sur une acceptation conventionnelle de valeurs relatives. Elles sont vraies que par l’existence d’une majorité de fait ou de forces pour les imposer.
Une fois imposés par la rationalité, nous devons nous efforcer de nous motiver afin d’accepter une modification de la conduite de notre vécu qui nécessite que nous nous demandions de rechercher dans notre conduite le sens caché de nos désirs. Celui qui se trouve au-delà de la seule représentation financière de ceux-ci.
Nous le comprenons, que ce ne soit pas celui connu de tout le monde comme moyen d’échange, la monnaie, mais celui de vouloir disposer de revenus et jouir du produit des ressources matérielles ou intellectuelles sans participer à l’effort de leur création. Le sens par lequel des Hommes se sont toujours manifestés, pour envisager des mondes meilleurs, pour avoir des utopies. Celui qu’ignorant la source cachée de nos élans du monde culturel, nous l’avons fait évoluer, pour le tailler à notre mesure.
Ils existaient hier, ils existent aussi aujourd’hui, bien que dans le monde des adultes installés, nous avons de moins en moins d’utopies existentielles. Nos prédécesseurs ont dû lutter pour modifier leur monde, parvenus, ils laissent le flambeau à d’autres qui défendent l’immuabilité de leurs statuts. Je suis peut-être injuste, mais pour ce qui relève encore de l’utopie c’est vers les cadets que nous devons mieux espérer. Ils entreront en confrontation avec leurs aînés qui leur expliqueront qu’ils leur ont construit et organisé un monde, comptable meilleur, dont ils auraient tort de se plaindre, d’une certaine manière, ils leur passeront par succession culturelle leurs chaînes. Tort de se plaindre, de leur temps c’était pire. C’est la manière de faire accepter un mode de vie comme irréversible, de la même manière que nos ancêtres ont dû le dire à leurs enfants, comme nous le répétons aux nôtres. Tout notre passé historique le dément, sinon nous vivrions toujours comme l’homme de Cro-Magnon. C’est vers une jeunesse plus instruite à la fois, de littérature, en mathématique, de philosophie et de science, que nous devons placer nos espoirs, sans que ce soit une garantie dans un monde de conditionnement très élaboré. Ils devront se créer des espaces de débats et de réflexions, où aujourd’hui, leur parent ne leur offre que des Entreprises, des distractions commerciales, des expédients de toutes sortes, et des prisons. Le comble en est, que ces parents se plaignent des images que véhiculent leurs enfants, eux qui les ont conçus et ont créé l’environnement dans lequel ils évoluent et ils demeurent incapables de reconnaître leur œuvre. Comme ils sont incapables de comprendre que la structure hiérarchique est un véhicule qui doit être à la mesure de ses nouveaux occupants, et non pas adapter le nouvel occupant seulement, à la place de l’ancien. L’enfant doit être élevé pour lui-même et l’enseignement qu’il reçoit ne doit pas aboutir à fabriquer le clone dont nous exprimons le besoin. Lui apprendre à comprendre les définitions de toutes les informations traduites, pour qu’il puisse associer les siennes ou en définir de nouvelles, que ce soit dans la nécessité que dans le rêve. Nous savons que la matrice culturelle est plus importante que la maternelle, et faire évoluer un enseignement de certitudes assurant la stabilité d’une société est une entreprise titanesque.

Les mathématiques sont devenues dans cet enseignement, un langage à part entière qui permet de quantifier toutes les informations que nous collectons, même si elles ne se suffisent pas à elles seules. Pour être qualifiées, elles doivent contenir un sens caché nous apparaissant, elles sont l’expression d’une rigueur de notre esprit et de nos instruments.

78 — Ne pas souffrir, emporte, d’élargir notre regard.

1/ Je conçois que j’ai là une tâche difficile, celle d’essayer de nous motiver pour mon essai, j’ai aussi expliqué que le bonheur, comme nous le concevions, n’existait pas. Nous le concevons toujours dans un instant arrêté dans le cadre d’une situation qui se perpétuera, qui restera stable, et nous nous sentirons heureux d’autant plus que cette situation nous retire toute souffrance économique.
J’ai dit que nous étions en perpétuel mouvement pour une fin fatale. Ma plaidoirie consisterait plus à nous pousser vers l’égoïsme de la recherche de tous les instants de bonheur, cela sans se préoccuper des autres. Sauf, si nous pouvons nous apercevoir ou concevoir, que dans nos interrelations aussi infinitésimales sont-elles ? L’autre, l’étranger, l’inconnu peut être une source de notre souffrance économique, s’il en souffre lui-même.
Mon point de vue restreint l’axiome de Smith, qui réduit l’Homme à son regard de lui-même. Postuler que l’homme tout en cherchant son intérêt individuel, il travaille d’une manière plus efficace, pour la société, s’avéra une erreur. Il avait réellement pour but d’y travailler. La partie, qui en est contestable, c’est qu’il travaille souvent d’une manière plus efficace pour la société. La pollution et le réchauffement climatique témoignent de l’inverse.
Les conditions d’utilisation de la force de travail de tout un chacun, si elles développent de la souffrance économique, celle-ci en retour se répercutera sur ceux qui se sont installés dans leur bonheur. Ce bonheur repose sur un instant arrêté, de manière que nous ne pouvons pas faire l’économie d’un regard sur l’existence des autres, des étrangers, des inconnus. En bref, celui de l’espèce humaine, pour examiner l’incidence des structures que nous mettons en place, dans la recherche de notre intérêt personnel. Aujourd’hui, nous savons qu’Adm Smith s’est trompé, ce ne sont pas les Hommes qui l’affirment, qu’ils soient spécialistes ou scientifiques. C’est la nature avec un climat évoluant au gré de la concentration en oxyde de carbone et de toutes les pollutions chimiques de l’activité de choix individuels. Métaphoriquement, entre servir l’argent ou servir Dieu, il a choisi de justifier que les Hommes servent, naturellement, l’argent. Nous ne pouvons servir le Dieu Amour et le Dieu Argent, simultanément sans pratiquer la solidarité égoïste.

Notre organisation économique basée sur la rareté développe de la souffrance, par l’usage d’un instrument de mesure qui est le plan comptable. Il indique en classant nos existences dans le compte des charges qu’elle est une souffrance, au service d’une structure qu’est l’entreprise, faite pour servir l’intérêt personnel de leur propriétaire. C’est ainsi que chaque jour ceux qui sont à son service, dans la condition de salarié, doivent lutter pour ne pas être éliminés. Cette souffrance se répercutera inévitablement en retour sur l’intérêt personnel de chaque humain.

2/ Pourquoi, j’utilise le mot souffrant ?
Notre finalité étant la mort, nous entrons dans un processus de construction et de déconstruction (maturation/vieillissement) qui ne s’observe qu’au travers des souffrances qu’il suscite. D’un bout à l’autre de notre existence, la souffrance est l’indicateur de cette dernière. Notre bonheur ne dépend que de la fabrication d’un immunisant, que ce soit dans le monde de la pathologie, ou dans celui de la systémique sociale et économique. Constamment, nous différencions la souffrance édificatrice de celle destructrice, de manière que cette dernière ne nous emportera pas vers la mort, qui est l’expiration de la vie biologique. Si nous immunisons notre souffrance, comment la connaître, la découvrir ? Comme nous, regardons si nous paraissons beaux en observant l’autre, l’étranger, l’inconnu, l’espèce et en conserver le repère ? Notre existence ne dépend que des repères que nous choisissons pour mesurer la souffrance constructive à conserver. Celle qui nous invite à procéder à un changement. Socio-économiquement, la Boétie explique comment, souffrant de la soumission à un tyran, personne ne le renverse. L’erreur à ne pas commettre consisterait à se le cacher, par des processus ascétiques ou extatiques.
Comment la mesurer ?
Par nos deux mondes, le monde abstrait ou utopique qui nous a conduits à considérer que la souffrance était une étape pour accéder à un monde meilleur ou encore penser la souffrance comme une rédemption. Puis nous tourner vers le monde physique qui nous a conduits vers la science. Celle-ci nous permet de considérer que la souffrance est un indicateur de vie dans l’application de tout système. Nos motivations, nos désirs, nos frustrations, nos émotions, nos maux n’ont de valeurs que, par leurs intensités, dont la satisfaction entraînera, la suppression de l’expression correspondante. Nous comprenons aisément pourquoi je ne remets pas en cause l’envie d’être riche et l’envie de la propriété. Il serait stupide pour supprimer une souffrance d’en créer d’autres.
Nous passons notre temps à supprimer la souffrance, et c’est là, un des sens cachés de notre existence.

Pourquoi alors vouloir la maintenir par un système économique en dysharmonie ?
Les plus courageux pourront répondre : j’ai besoin d’un pauvre pour me sentir riche, j’ai besoin d’un mort pour me sentir vivant, j’ai besoin d’un ignorant pour me sentir intelligent, etc. Ceci est la limite de notre intelligence actuelle. Pouvons-nous la changer ?
Oui !
En dehors de notre propre cerveau pour cela, nous n’avons pas de solution miraculeuse. Celui-ci ne régurgitera que le produit des données que nous avons accumulées en fonction du but que nous leur assignons. Si bien que mettre un pied dans l’indéfinissable, pour inventer, est le résultat du hasard, de notre ignorance pour comprendre comment cela est advenu. Non que le hasard existe en tant que tel, quand dans la recherche d’un but, c’est souvent un autre qui apparaîtra, par d’autres informations qui viendront se greffer aux données sélectionnées. Le hasard n’est que notre définition d’une absence complète d’informations sur notre monde ou dans le cadre d’une recherche quelconque, il est le corollaire de l’ignorance. Il n’apparaîtra que par la recherche d’une explication, dont l’interprétation des éléments réunis n’aboutit pas à une réponse suffisante.
C’est de manière que, moins nous aurons emmagasiné d’informations, moins nous aurons de chance de trouver le but, et plus nous serons conditionnés autour d’une vérité, moins il pourra nous apparaître.
Dans le domaine du monde des sciences physiques, cela nous paraît actuellement une évidence, telle la mécanique quantique. Pourtant, notre cerveau a bien du mal à transposer ces lois physiques dans celui de la pensée, dans cette pensée même, qui a établi, cette évidence pour en tirer un enseignement.
Notre cerveau est notre monde, et en prendre soin, le cultiver nous appartient, c’est cela que je propose en nous instruisant tout au long de l’existence.
J’essaierai plus loin de vous en convaincre au-delà de notre minuscule et importante existence, dans celle plus grande qu’est notre espèce et comment nous risquons de nous suicider dans une confrontation de cultures mercantilistes.
Le bonheur serait-il introuvable ?
Certainement pas, il est à l’intérieur de la tête de chacun dans son rapport avec les autres, sans l’être spontanément. Il est interdépendant de notre monde physique, et de notre monde utopique, si bien que selon de quoi nous le ferons dépendre, nous en aurons des représentations différentes, et il nous apparaîtra plus ou moins accessible.
D’où je faisais observer l’influence d’une représentation instrumentale, où nos productions contribuent au bonheur du confort, et faire dépendre notre bonheur que d’elles, sans discernement, est contestable.
Pourquoi ?
Dans 100 ans ou plus, il n’y aura plus d’énergie fossile. Nos chercheurs planchent sur des énergies de remplacement, énergie solaire, éolienne, géothermique, cogénérative [association de plusieurs sources d’énergie], de fusion, et celle de l’antimatière dont les plus optimistes espèrent en voir l’émergence vers 2100. Nous serons à cette date-là, plus de 12 milliards d’habitants sur la planète. En serons-nous encore, à considérer, pour être heureux, de devoir disposer des biens ostentatoires. Que, pour montrer son bonheur, posséder suffit. Nous avons quelques soucis à avoir, d’autant que dans le même temps les ressources minières se raréfieront. Pour continuer jusqu’à l’excès, en l’absence de toutes les ressources minières, nous serait-il impossible de trouver le bonheur ?
Bien sûr que non, nous nous le créerions sur d’autres bases, car nos instincts de nature y veilleront plus sûrement que notre raison.

Pourquoi, dans ce cas l’idée de rémunérer les Hommes pour apprendre en développant leur intelligence comme source de richesse, nous ferait-elle peur ?

 

79 — Notre avenir dépend de notre univers, et de la conquête de notre cerveau.

1/ Nous avons pris définitivement conscience de la notion d’espèce humaine par le progrès technologique qui a mis un terme à la notion de race. Quels que soient les erreurs que nous ayons pu commettre, et tout ceci n’aurait pu l’être sans les ressources de la communication.

La science nous permet d’estimer à tort ou à raison que notre monde, à l’échelle des 10 000 ans à venir, subira une autre période glaciaire après une courte période de réchauffement dans laquelle nous vivons. Je vais retenir celle-ci comme hypothèse de raisonnement, entre celles qui existent. Ces prévisions n’enlèvent pas la réalité de notre participation au réchauffement climatique ni les mesures que nous devons envisager, mais préfigurent que l’évolution du climat terrestre n’est pas attachée à notre mégalomanie.

Ce cycle peut être perturbé par un réchauffement qui proviendrait au sein de notre galaxie. Ce serait l’explosion d’une Super Nova dans un rayon de quelques années-lumière de la terre, et qui bombarderait la planète de rayons X funestes pour toute vie, qui y serait soumise. Ce n’est pas cette hypothèse que je vais retenir, pour celle de la glaciation1comme je l’ai précisé plus haut.

Je vais dans cette perspective essayer d’expliquer que l’utilisation de notre langage est le facteur déterminant pour développer nos facultés psychiques, qui sont, elles, aptes à suppléer ou s’associer à nos innovations technologiques.

J’ai déjà indiqué que l’Occident avait une approche duale du monde, en bien et mal, tandis que les Asiatiques en avaient une approche associative avec le Yin et le Yang. Effectuer ce saut de la nôtre vers cette dernière, c’est prendre en compte la solidarité égoïste de l’interdépendance mondiale de la vie humaine. Notre société individualiste considère encore que la solidarité est de l’assistanat, monsieur Barre, Premier ministre, fut celui qui développa cette thèse. La solidarité égoïste, issue, historiquement, des mineurs d’antan, vient remplacer les dons aléatoires de la charité chrétienne ou musulmane. Le don laisse libre le donneur de son choix, et la liberté de celui-ci rend tous les financements de projets incertains. La solidarité égoïste dans une société inégalitaire, compétitive, ressort de l’analyse que, le sort des uns et des autres ne dépend pas de leur choix individuel. Qu’il dépend non de leur propre volonté, mais du hasard de leur naissance, de l’ensemble des interactions auxquelles ils prennent part, et de l’environnement dans lequel ils devront assurer leur parcours de vie. Inévitablement, certains resteront sur le bord de la route, mais rien ne permet d’affirmer que dans un domaine social ou un autre ce seront les mêmes. C’est ainsi que, considérant que chacun d’entre nous peut en être concerné, il convient de prélever une cotisation obligatoire pour couvrir les humains des risques qu’ils engendrent eux-mêmes. La cupidité nous rendrait-elle incapables de cela ? La nature des risques devrait naturellement imposer la création de monnaie pure au lieu de considérer que le recours aux dépôts et aux taxes est suffisant. Mais dans notre économie, tout doit pouvoir se vendre, et le gratuit n’est pas acceptable.

Pour l’illustrer, je prendrai l’exemple du monde médical. Dans le nôtre, pour anesthésier au cours d’une chirurgie, nous utilisons un produit synthétique issu de notre recherche sur les propriétés de la matière physique ou organique. Les Chinois utilisent dans le même but l’acupuncture, pour le même effet issu de la connaissance empirique ancestrale accumulée sur le corps humain.

Dans un cas, nous risquons un choc post-traumatique, et ceci nécessite une salle de réveil, et avec, l’acupuncture, ils retirent les aiguilles. Quelle que soit l’origine de la performance, le langage sert à rassurer le patient sur l’efficacité de l’intervention. Dans le cas de l’acupuncture, une confiance dans un processus s’appuie autant sur quelques vérifications scientifiques, que sur son impact psychosomatique, et chacun choisi le mot, le langage approprie.

 

Dans leur quotidien, certains Asiatiques utilisent la connaissance de leurs capacités psychologiques comme hygiène de vie, par exemple les yogis, pendant que, nous, de cette connaissance, nous en avons fait une médecine curative (psychologie, psychanalyse et autre).

Dans le cas de l’anesthésie, pour un même but, nous passons, par un procédé fabriqué, eux, ils pourraient se servir aussi bien d’une épine d’acacia, que d’une arête de poisson.

Certains se transmettent leurs techniques de l’utilisation du psychique, par l’apprentissage familial, monastique ou par caste, tandis que, pour nous, elles sont une spécialité thérapeutique professionnelle.

Est-ce que dans notre passé occidentalisé nous avons disposé d’une approche extrême-orientale ?

Jetons un regard chez les Grecs. Dans l’Antiquité, ces derniers connaissaient le langage de la psychothérapie.

Et également l’art de la rhétorique qui leur est bien connu. Un Grec Antiphon d’Athènes, nommé le guérisseur, était connu comme l’inventeur de l’art de l’apaisement, il était reconnu comme guérissant les malades avec des mots par l’usage de la rhétorique, 2 par le langage.

Qu’en a gardé l’Occident ?

Dans le défilement des ans, cette utilisation, nous ne l’avons plus conservée que pour des incantations spirituelles ou ésotériques et reléguées, certains autres de ces usages, dans le monde du paranormal. Ensuite, elle se reconstruit et réapparaît par la psychologie, la psychanalyse ou l’hypnose.

Suivant les circonstances, cette capacité de se convaincre, par l’art de communiquer avec le langage, d’être en relation, nous la désignons comme influence, conditionnement, persuasion, manipulation, prière, méditation mettent en évidence que la parole a une retombée somatique.

Nous l’utilisons aussi bien pour désigner le vivant que le matériel. Par exemple, parler de la vie d’un appareil, là où ce n’est que la durée d’utilisation. Parler de la vie d’une entreprise, là où ce n’est que celle d’une entité de fabrication. Ce sont seulement les émotions qui se corrèlent à l’un ou l’autre que nous exprimons alors. C’est le pouvoir de la parole, du langage, avec ses approches dans différentes circonstances avec lesquelles il exprime, notre ressenti ou nos objectifs. Notre monde est aussi celui de la définition que nous en donnons par les mots. Cela n’est pas sans conséquence, par celui-ci, nous pouvons changer leur sens propre et celui du monde.

Nous l’utilisons pour définir aujourd’hui le langage spécifique du monde à finalité économique qui fixe une valeur financière à toute chose. Il n’en définit aucune valeur intrinsèque de la valeur d’usage d’un produit, et sert essentiellement à établir une sélection. En quelque sorte une file d’attente pour réguler, par la possession de monnaie, un achat. Sa valeur ne s’appuie que sur la confiance accordée dans des moyens d’échange fiduciaire, matériel ou virtuel qui devra être rare pour la conserver. Car les humains ne s’accrochent pas à ce qui est abondant.

Nous l’utilisons aussi pour définir celui du monde psychique, pour persuader un pauvre qu’il est riche, s’il n’a rien, ou un riche qu’il est pauvre, s’il a tout.

L’influence du langage, dont nous ignorons les limites sur notre psychique, a véhiculé le monde, et donné la sagacité chinoise 3 avec ses restrictions, et le dualisme occidental, avec ses découvertes scientifiques. Le langage porte le monde futur par sa capacité de conviction.

Nous constatons que, l’art de l’apaisement, qu’il soit prôné par des écrits religieux, des convictions politiques, des considérations humanitaires, ne tient pas la distance devant l’art de la confrontation.

Cela, tout simplement, pour rester dans l’exemple, nous pouvons tirer un profit de la production rentable d’anesthésiques, peu de la production d’aiguilles, et aucune de la production du langage. Pour cela dans le cadre d’une activité économique, nous serons peu enclins à développer une technique qui ne se concrétise pas par la consommation d’un bien monnayable.

Je ne vois pas un industriel construire une usine pour produire des mots. Quand nous utilisons le langage, pour vendre un produit, à qui n’en a pas besoin, là, ils construisent des usines à fabriquer des mots. Les centres de formation de la force de vente, cette métaphore, qui met en exergue notre savoir-faire sélectif, attestent du pouvoir du langage. C’est peut-être lui qui sera à même d’assurer notre futur.

Ma question posée de cette manière suscite un choix, que je ne suis pas obligé d’opposer l’un et l’autre, rien ne m’oblige à considérer qu’un usage est supérieur à l’autre. Sauf ma culture ou mon intérêt.

Je reviens à l’exemple des anesthésiants. Si, par les mots, cela me conduit à considérer que l’intérêt individuel, pour être riche, je dois vendre un produit. J’essaierai pour m’enrichir, de vendre un procédé anesthésiant issu d’une production à ceux qui n’en ont pas besoin. Nous avons appliqué ce principe par l’offre, tout simplement pour nous maintenir dans une dynamique d’emplois et de ressources qu’ils génèrent, par le consumérisme et l’obsolescence des productions.

Si c’est avec des mots que nous soignions, nous les rejetterons, si nous ne pouvons pas expliquer comment y parvenir, cela est inquiétant et s’apparente à un ésotérisme qui suscite l’incrédulité.

Une médication est rassurante, quand elle est issue d’une production pharmaceutique sécurisante, qui a connu un essor presque idyllique après la Deuxième Guerre mondiale, la pénicilline. Elle est estampillée du sceau de la science, elle donne confiance.

Dans le cas du placebo, nous utilisons volontairement une duperie, celle qui consiste à miser sur la confiance dans une culture médicamenteuse pour générer un effet psychologique, dont des effets escomptés se sont révélés justes. Corroborant ainsi les connaissances empiriques d’antan.

Je ne veux pas mettre en opposition deux techniques, qui tournent autour de l’importance du langage, que de mentionner leurs complémentarités en passant par une représentation physique, qui peut être dans l’exemple du placebo, supprimé. Ce langage met en exergue l’Être psychique que nous sommes, fort ou fragile, suivant les connaissances culturelles que nous aurons acquises, au travers de sa pratique. Il conditionne notre existence et l’usage auquel nous procédons pour toute chose.

 

Avoir dans l’avenir une idée du futur lointain s’impose, nos ressources minières se raréfieront. C’est là que je voulais en venir par ces développements sur le psychisme. Pour le jour où il ne restera que notre psychique pour faire face à la nouvelle période glaciaire.

Devrons-nous de nouveau avoir peur de souffrir, pour redécouvrir de nos capacités psychiques, ou revenir à la rhétorique et à l’art de l’apaisement ?

Nous devons plus que jamais utiliser ces capacités psychiques que les scientifiques cernent, de mieux en mieux. Elles nous permettront de réparer les cellules et peut-être de comprendre les mécanismes qui nous permettront de réaliser des prouesses égales à celles des yogis, si nous savons utiliser les mots qui apaisent. Et également d’être capable de dépasser cet inné qui nous accable aussi.

 

D’ici là, notre espèce bénéficiera des réalisations que nous aurons su bâtir, que ce soit dans le monde physique ou dans le monde psychique. C’est là, une tâche qui demande d’autres perspectives que celles à court terme que nous véhiculons. Les Hommes existent pour le réaliser, sauf que le monde médiatique ne leur laisse guère de temps d’écoute, et ne pas regarder au-delà de notre propre vie égocentrique nous arrange. L’enseignement pour adulte tout au long de l’existence peut nous offrir un regard plus lointain et définir des espérances que notre monde égocentrique tourné sur lui-même ne porte pas.

 

Pour l’instant, l’Occident parie sur le monde physique par la puissance de la recherche scientifique qui nous permet d’envisager d’aller coloniser la planète Mars. Cela serait une probabilité si nous parvenions à y diriger une comète, car les comètes qui sont de gigantesque iceberg permettraient d’y créer un monde viable pour notre espèce, ou d’autres formules. S’il y a une difficulté dans ce schéma, ce n’est pas qu’il ne soit pas réalisable. Mais, pour arriver à une végétation identique à celle de notre planète, qui permet de faire vivre une population de plus de douze milliards d’habitants, les scientifiques n’ont pas indiqué de temps. Nous pouvons en avoir une idée avec celui qu’il a fallu à notre planète pour développer la sienne qui se chiffre en milliard d’années. Si la prévision des scientifiques se réalise, nous ne bénéficions que de 10 000 ans, exit l’espérance générale dans ce domaine. Reste celle dans la découverte de planètes telluriques à l’extérieur de notre système solaire, avec la difficulté non résolue de les atteindre. Ces scientifiques se questionnent dans le même temps, pour savoir sur quels astres ou astéroïdes trouver des ressources minières 4. Ces espérances verront nécessairement le jour, puisque nous le pensons et nous avons réuni pour cela des informations qui existent. Il n’appartenait qu’aux Hommes, de les assembler et nous comprenons qu’ils ne sont pas dépourvus de connaissance et de savoirs. Les ECPA ne feront pas de nous des génies, mais nous permettons d’associer des informations qui nous passent au-dessus, parce que nous n’avons pas les connaissances et les savoirs pour les retenir.

Cette vision de notre futur est respectable et n’est en rien utopiste, nous bénéficions de 10 000 ans pour trouver une solution. Nous bénéficions de ce temps pour explorer notre monde psychique 5.

Nous devons être convaincus qu’un enseignement permanent pour adulte accroîtra le nombre de gens instruits, et donnera plus de moyens à la pensée associative, à l’intelligence pour relever le défi. Nous devrons tout de même prendre soin d’éviter que l’utilisation de cette intelligence ne soit pas réservée seulement à l’endoctrinement culturel, à l’art de la confrontation.

Peut-être que ceux qui savent que notre monde est mal en point ou névrosé pour être sorti de son biotope originel oseront s’organiser. Nous expliquer malgré l’incertitude qu’être sain, c’est connaître ses maux, et vulgariser leur connaissance plutôt que de rester, des docteurs de la loi, d’un avenir toujours traumatisant, réglant ses maux par la trique.

 

Si notre existence dépend de l’univers, notre vie dépend aussi des mots avec lesquels nous la définissons, et les mots sont un univers, ils sont devenus notre univers à eux tous seuls.

 

2/ nous savons que ce monde psychique a des dispositions extraordinaires, si l’étude clinique de celui-ci ne nous permet pas d’en comprendre toutes les interactions. Nous bénéficions d’une capacité d’autosuggestion et de conviction pour agir sur notre métabolisme. Les yogis asiatiques sont connus pour cela. Où, il n’est qu’à citer le célèbre accident d’un marin enfermé dans un compartiment frigorifique, il fut retrouvé mort des symptômes du froid, malgré le système de réfrigération qui ne fonctionnait pas. Sans parler des opérations cliniques qui sont réalisées sous hypnose, etc.

En règle générale, l’exploration de ce domaine nous effraie. Non pas qu’il soit effrayant, que nous lui ayons reconnu un pouvoir démoniaque par une culture ignorante. Nous conservons toujours l’image d’une société, qui utilise toutes les inventions dans un but d’auto-domination, et qui considère que tout se marchande.

 

Quand nous éteignons la lumière, nous avons encore peur. Peur de mourir, de souffrir, de l’incertitude, la peur de nos refoulements, et la domination nous permettent de les circonscrire. L’observation de tout événement nuisible à l’Homme, généré par lui-même a de tout temps existé dans le monde de la rareté. L’observation de son existence en l’absence de compréhension a généré tous nos totems et tabous, interdits et obligations. Tous se sont présentés comme des régularités, parfois là où elles n’avaient pas lieu d’être en forgeant des superstitions. La régularité réelle est, que l’Homme dans l’ignorance fabrique des tabous et totems pour se protéger, recevoir des faveurs, ou se donner une origine. Nous retrouvons ces schémas où que se trouvent des humains. Nous véhiculons encore l’idée que, le mal, c’est Satan, pour de mauvais schémas sociétaux qui transforment notre agressivité naturelle en violence. Ayant un dieu bon, un Satan apparaît pour expliquer le mal. Ils ignoraient le conte moderne de la Baryogénése.

C’est là une évidence pour tout le monde, une évidence que tout le monde veut éviter, que chacun d’entre nous développe au quotidien les conditions de sa réalisation. Ne pas renoncer suppose un rapport de confiance dans notre capacité d’apprendre.

Dans le domaine clinique, cette confiance existe. Dans celui de notre existence au quotidien, elle est soumise à notre genre de culture. Nous pouvons aussi bien conditionner un Être pour qu’il soit un ouvrier docile ou un kamikaze, ou nous convaincre de croire qu’un jour nous vivrons dans les étoiles. Seuls les moyens de communication nous en ont préservés jusqu’à présent. Dans le futur, les technologies peuvent être invasives, si nous continuons à nous inventer de l’insécurité et un besoin psychotique de protection.

Dire que je détiendrais une vérité pour persuader mes lecteurs serait irrespectueux, ce n’est pas moi qui le peux. C’est notre psychique, suivant qu’il se laissera encourager ou non, par mes écrits. Ils suggèrent que le lecteur peut y trouver des éléments d’interrogation personnels, dans un développement qui n’est que celui de mon parcours modelé sous l’influence environnementale organisée en culture. Toutes les générations qui nous ont précédées ont vécu ainsi, depuis que nous connaissons la conscience.

Comment faire pour trouver la bonne voie ?

Suivre les capacités de notre psychique, en accompagnant son évolution pour l’examiner, le connaître, ne pas craindre d’apprendre comment il fonctionne, qu’elles sont les possibilités qu’il nous offre.

Peut-être que l’ascétisme des Yogis, les danses Chamaniques, les transes des Vaudous, tout ce monde du délire et de la folie que nous attribuons, à l’inconscient, nous apparaîtrons un peu plus clairs. Nous aurons un autre regard sur les Tibétains, les Navajos, les Hopis, les Aborigènes, etc.

C’est peut-être dans ce monde-là, si nous ne perdons pas ces cultures qui nous semblent obscures, celles qui sont les plus interprétatives des sensations émotionnelles, de l’esprit, que de la raison philosophique. Nous y puiserons peut-être, en l’associant à celui de la science, les moyens de faire face aux défis des futurs millénaires. Ce monde-là n’a pas pu développer des modalités qui seraient inexistences. Nous devons pour autant être capables d’intégrer une organisation psychique, que nous possédons forcément. Sauf que nous les avons enfouies ou recouvertes de sciences réfutables et de rationalité. Chacun peut comprendre sous l’épuisement envisageable de nos ressources que nous devons disposer de moyens pour affronter cette période glaciaire en référence, ou seulement notre futur lointain. Il nous restera pour cela toujours notre cerveau, sous réserve que nous ne l’ayons pas transformé d’ici là, en un organe atrophié ou infantilisé par nos peurs et nos intérêts mercantilistes.

Je vais fournir une analogie entre notre cerveau et notre monde, une analogie, qui est d’un ami, Francis, et qui m’a inspiré l’exposé qui suit.

J’ai déjà écrit que notre monde nous effrayait par son immensité et qu’il était l’image de notre structure cérébrale. Je viens d’écrire que la compréhension de notre psychique comme celui de notre cerveau nous effraie aussi. Ce qu’avait observé mon ami, c’est la ressemblance qu’il y avait entre une vue satellite de l’implantation de la vie humaine et l’image du circuit neuronal de notre cerveau.

Les neurones représentent nos villes, avec leurs noyaux, mairies, églises, centres-ville, reliés par des axones, comme de grandes voies de circulation. Les synapses équivalentes à tous les embranchements, les carrefours de la circulation de l’information d’un neurone à l’autre. Comme d’une ville à l’autre, les dendrites de prolongement d’un neurone pour recueillir l’information, etc. La ressemblance est si frappante, qu’il est difficile de ne pas concevoir, que nous ne reproduisons pas des modèles d’existence au hasard. Nous portons cet ordre qui nous constitue, que ce soit l’ordre sous-jacent, dieux (âme) pour les croyants, la structure interactive, ou l’instant d’avant suivant qui le nomme.

 

On peut espérer que les sciences neurologiques, dans le même temps qu’elles nous permettent la découverte de notre cerveau, nous apportent les moyens de mieux organiser notre existence. Serait-il ridicule de faire un rapprochement entre la structure fonctionnelle d’un neurone et celui d’une ville ? etc.

1 Michio Kaku. Visions. Éditions Albin Michel. 1999.

2 «Tout en poursuivant ses activités de poète, il inventa un art d’apaisement de la douleur, tout comme existent des traitements médicaux pour ceux qui sont malades. On lui donna une maison à Corinthe prés de l’agora, qu’il orna d’une enseigne qui annonçait qu’il avait le pouvoir de guérir les malades avec des mots. » Paul Warzlawick. Le Langage du changement. Éditeur le Seuil. 1980. Pp 15 à 20.

3 Pour les lettrés de la Chine, la pensée était essentiellement marquée par le naturalisme, tenant compte de l’alternance des choses, basée sur une sorte de dualisme, selon le Yin et le Yang, le masculin et le féminin, la lumière et les ténèbres, l’humidité et la chaleur, la terre et le ciel, tout cela réuni par le souverain univers. Cette alternance permet à tout le cosmos de se tenir selon un bon ordre de fonctionnement, car tout est complémentaire dans cet univers. Il n’y a pas de lutte de dialectique, mais un ordre universel régi par l’union de ces contraires, par leur solidarité. Pour le sage chinois il n’y a donc aucun phénomène isolé : tout fonctionne en harmonie avec l’ensemble, tout est en perpétuel devenir. Face à cela, l’homme n’est qu’un élément de l’ensemble. L’homme ne peut pas grand chose, il doit même ne pas chercher à comprendre et, encore moins à donner des explications. Les Chinois constatent une alternance, qui n’est d’ailleurs pas faite d’oppositions mais de complémentarité. Lois de la pensée. L’encyclopédie Clartés. N° 16235-1.

4 L’astronome John Lewis, pourtant, est d’avis que la ceinture d’astéroïdes pourrait fournir un habitat idoine à des colons de l’espace. Il pense que les astéroïdes pourraient être excavés afin de procurer un abri sûr pour peut-être des millions de colons. On pourrait également y pratiquer une exploitation minière dans le dessein d’édifier des usines et des villes, et puisqu’ils contiennent aussi de l’hélium en quantité, les colonisateurs pourraient construire des centrales à fusion pour alimenter leurs machines. Pour Lewis, la colonisation de l’espace extérieur a peu à voir avec le romanesque ou le sentimentalisme. Tôt ou tard, pense-t-il, les humains seront contraints de quitter la Terre. Il voit dans l’exploitation minière de la Lune, des planètes et des astéroïdes qu’un strict moyen de préservation égoïste. Si Mars ne peut être terra formée, si les bases lunaires sont un échec, et si les astéroïdes ne peuvent être évidés, il nous faudra alors quitter le système solaire en quête de planètes habitables à un moment ou un autre de notre avenir lointain. Étant donné la découverte inévitable de planètes telluriques à l’extérieur de notre système solaire, nul doute que des scientifiques fassent de plus en plus chorus pour en appeler à ce que l’on s’efforce d’envoyer des sondes interstellaires aux étoiles voisines. Michio Kaku. Visions. Éditeur Albin Michel. 1999. Pp 416 à421.

5 Note de l’auteur. A peu prés tout le monde connaît l’apparition de stigmates de la crucifixion lors de procession religieuse aux Philippines, d’autres au Sri Lanka ou en Thaïlande s’infligent des épreuves déconcertantes pour la médecine occidentale, car ils se transpercent les chairs à l’aide de différents instruments (aiguilles, barre de métal, se suspendent à des crochets, etc.…), tout cela sans saignement ni douleur. Ces épreuves démontrent la fabuleuse capacité mystique de notre psychisme, mais laisse également espérer l’utilisation de cette capacité à des fins beaucoup plus pragmatiques pour notre quotidien. Pour l’instant encore, certains de ces mécanismes demeurent une interrogation.

80— Afin de développer un art de vivre pour nous survivre…

 

1/ Naturellement, il ne s’agit pas de notre art de vivre actuel, mais de celui de toutes les générations qui nous succéderont. Avec nos vérités déistes ou idéologiques, nous ralentissons son évolution. Notre cerveau malléable nécessite de recevoir des informations pour développer une activité. Le faire travailler par le nombre d’informations que nous lui fournissons est indispensable, afin de répondre à une question. Comment vais-je faire pour ne pas souffrir, et vivre le plus longuement possible, voire jusqu’à l’éternité ?

Cela nécessite une seule chose, développer un art de vivre et ne pas se gaver de ce qui nous tue. Développer un art de vivre ne signifie pas pratiquer l’ascétisme, ne plus avoir de passion, ne plus rêver. C’est entrer dans un monde où l’outil, l’instrument, la règle, l’organisation, la systémique servent le psychisme, où la pensée symbolique se servira du monde physique pour développer le monde psychique, et non pour l’asservir.

Cela ne peut pas se comprendre si nous ne retournons pas sur le banc d’un enseignement permanent, et ne pas continuer à confier nos existences à des Raiders diplômés, fraîchement promus. Compétents dans leur spécialité, et totalement dépourvus du sens du vécu, ils ne peuvent pas en avoir, si aucun d’eux n’a, jamais entendu parler ou ouvert un livre de philosophie.

Associer le monde du confort et celui de l’utopie ne présente aucune aberration, le monde du confort est né de l’utopie, et son seul ennemi est la vérité. Nous voulons la détenir, comme des dominants ignorants potentiels, pour’affirmer nos opinions comme absolues, au travers de tous nos paradigmes. Ils ne satisfont que nos instincts ignorants, rassurés, de pouvoir vendre et consommer. Nous ignorons que nous pouvons les dépasser, pour devenir civilisés.

L’hégémonie de la loi du marché par sa vue à court terme et son sens du profit immédiat risque d’entraîner notre espèce dans une démarche irréversible. Car nous savons que toute possibilité de retour en arrière demeure impossible, même quand nous croyons en effectuer un.

La conquête mondialisée dans laquelle se lancent les pays industrialisés dans le sillage de la culture américaine vise le marché des pays asiatiques. La Chine, en particulier, qui tend par hégémonie à faire disparaître une culture tout aussi riche, la Tibétaine. Notre inquiétude serait relative, si l’industrialisation de la Chine se déroulait en préservant le meilleur de sa culture philosophique ancestrale, qui en s’associant au confort et au bonheur de la vie peut être un régulateur démographique.

Si devant la culture commerciale colonisatrice s’efface des quasi-sciences ancestrales et leurs philosophies, nous aurons fait un pas de plus vers un monde unidimensionnel, totalitaire. Cela en perdant la possibilité d’apprendre ou comprendre les mécanismes d’une culture riche en connaissances psychologiques. Comme nous avons presque effacé l’art de l’apaisement de la culture grecque avec notre culture chrétienne. Heureusement, nous en voyons le retour dans les hôpitaux. La philosophie asiatique avec le taoïsme et le bouddhisme et autre courant de pensée n’ont pas été un stimulateur de l’évolution technologique, comme chez les Occidentaux. Elle a développé l’art d’utiliser nos capacités psychiques, et c’est peut-être cela qui nous sauvera un jour, pas si lointain, la vie. Ce serait une abomination contre l’humanité de vouloir soumettre l’activité sociale de ces pays, à l’adoration d’un totem, qui est celui de l’obsession de la toute-puissance de l’Occident.

Devant, cette hégémonie américaine qui nous vient, d’un pays qui n’a pas de passé géohistorique pour l’avoir mis en réserve, ne demeure plus que la vielle Europe. Cela, si elle ne laisse pas les 50 % d’identité européenne qui lui reste s’américaniser. Ne traduisons pas mes propos, comme de l’antiaméricanisme primaire. Sauf, qu’ils ont une idéologie dogmatique de vie, comme c’était le cas des communistes, et non une philosophie.

Ce choix que je propose, en nous instruisant en permanence, pour une utilité potentielle, ne peut que nous apparaître, si nous faisons la démarche d’apprendre. Ce ne sera pas pour répondre à toutes les questions, et être le champion de réponse à tout, pour cela nous avons des encyclopédies, un réseau Internet, et dans quelques années l’intelligence artificielle. Mais pour avancer, seulement avancer, le cerveau ouvert à la compréhension de la complexité, de l’univers auquel nous appartenons.

Le monde futur ne sera que celui de nos suggestions !

Pour le moment, nous lui suggérons que de recommencer les erreurs du passé.

Je m’explique schématiquement. Lorsque l’Europe a pu se doter de routes maritimes, elle a installé ses comptoirs de commerce ou son désir de recherche de richesse, sur tous les territoires où elle a pu poser les pieds. Elle a entrepris la colonisation de ces pays, en imposant, par la force de ses propres convictions persuasives, ses dieux, et sa culture. Quelques siècles furent requis pour que tous ces États recouvrent leur indépendance plus ou moins heureuse. Durant cette longue période, le nombrilisme obscurantiste d’une civilisation qui se voyait supérieure aux autres a régné, s’entre-déchirant dans son berceau. Après la Deuxième Guerre mondiale, c’est la guerre froide américano-russe et leur support idéologique qui ont assuré, cette fonction de colonisateur du monde, remplaçant en cela la vieille Europe condamnée au strapontin. Les Dieux ont laissé entre temps la place à l’idéologie de l’athéisme, sans en être absents pour autant. Comme nous le voyons en une Amérique, qui jure sur la Bible, et des orthodoxes russes qui représentaient l’opposition souterraine à l’ex-URSS. Ces deux pays ont mené leur lutte par pays interposés, développant leurs idéaux, l’un et l’autre en s’appuyant sur des dictatures. Une nouvelle fois, nous avons vérifié les méfaits de cette colonisation idéologique dogmatique dans tous les pays où s’est exercée la guerre froide. Sauf qu’aujourd’hui regarder l’histoire de la vieille Europe est plus commode, nous avons sur elle un recul historique, de quand nous vivions la colonisation. La quantité de conflits qui se sont développés pour essayer de remplacer les dictatures installées par les uns et les autres devraient nous inspirer quelques prudences. Quant à la capacité de la seule, des deux puissances, qui restent à développer la démocratie. C’est en cela qu’elle a besoin d’un opposant, qu’elle s’est trouvée avec la Chine.

Conscients des propres erreurs de la colonisation européenne, comme l’Américano-Russe, nous devrions être sur nos gardes quand certains nous proposent la colonisation économique mondiale par le libéralisme économique vu par l’Amérique. Nous devrions savoir que toute forme de colonisation s’accompagne d’un obscurantisme idéologique équivalant le religieux d’antan. Il sous-tend des dictatures dont les seuls qui les ignorent sont les colonisateurs eux-mêmes, ou les aliénés soumis.

Il est d’usage dans notre monde économique de dire que l’économie américaine tire celle de l’Europe avec un temps de retard. Je crois qu’il n’échappe plus à personne que notre économie s’est américanisée, et que notre culture s’est américanisée en partie.

Je ne comprends pas, que nous soyons surpris de voir plus de xénophobie exister, pourquoi nous sommes surpris de voir d’autres formes de la violence apparaître, puis se développer et s’intensifier. Pourrions-nous expliquer pourquoi, en pratiquant les comportements d’une organisation économique, produisant chez elle plus d’exclus, de racistes, de violence, la France et l’Europe en seraient épargnées ? Pourquoi, ces méfaits s’interrompraient-ils à nos frontières comme le nuage de Tchernobyl ? Pourquoi ne redonneraient-ils pas vigueur aux multiples visages de l’ostracisme, du racisme que nous transportons culturellement. Ce n’est pas d’avoir des têtes de Turc avec d’autres visages, que les phénomènes les ayant suscités sont différents.

Je pense que nous reproduisons, dans toutes les idéologies, y compris dans celle du libéralisme économique, l’obscurantisme de l’homme bloqué. Je ne fais pas le procès du libéralisme, du droit d’entreprendre, j’espère que vous l’avez compris, seulement celui de l’obscurantisme que nous portons. L’obscurantisme lié à l’ignorance de nature. 1 Tel, édifier une Europe compétitive, sur le même terrain économique, avec les mêmes approches libérales capitalistiques que celles développées par l’économie américaine et croire que nous en éviterons les cycles destructeurs. Nous sommes assurés d’avoir le meilleur moyen de voir l’avenir s’effondrer. Et je ne vois pas dans l’évolution à laquelle nous sommes soumis, quelles raisons lui permettraient de durer éternellement. Je souhaite bien du plaisir aux futures générations. Pour surpasser l’économie américaine dans ses rapports conquérants, nous devrons être meilleurs qu’elle. Et vus, les effets déviants que nous pouvons constater, dans son approche libérale de l’exploitation des humains, le pire de nous-mêmes sont à craindre. Nous pouvons imaginer que la Chine, qui se presse avec les mêmes moyens à sa succession, ne soit pas plus engageante. Nous n’avons alors que le choix du pire.

Ce dont j’ai essayé de nous convaincre, c’est que l’évolution suit son cours et elle emporte avec elle toutes les certitudes. Dès lors, conserver la pauvreté qui sied au système capitaliste universel n’est pas une fatalité. C’est seulement devoir envisager de nous organiser différemment. Comprenons que si la monnaie a son utilité et sa motivation, elle a un seuil où elle devient un frein au développement que nous pouvons attendre et de ce qu’elle a elle-même contribué à construire. C’est cela, le plus difficile, que de comprendre le seuil où se situe l’art de vivre pour survivre. Or nous imaginons à tort qu’une Europe capitalistique peut nous apporter cela.

Si je devais résumer ce chapitre, j’en dirais que j’ai recomposé l’éternel débat entre le matérialisme et le spiritualisme. Ce débat a animé les Grecs, les judéo-chrétiens, les Orientaux, débat que nous avons fabriqué, comme nous avons délié le monde pour le comprendre. Le matérialisme a contribué à découvrir le monde physique et nous avons pu accéder partiellement à la structure cérébrale du psychique spirituel. Le spiritualisme permet de comprendre la puissance de somatisation de notre psychique. Il inclut la capacité d’agir par l’agressivité naturelle dont nous recréons le modèle dans toutes nos réalisations pour vivre et mourir. Nous en utilisons à l’excès, par de mauvais essais, les interrelations de nos créations matérielles et spirituelles. Rien d’étonnant, que nous aboutissions plutôt à anticiper la mort suicidaire (arme nucléaire.) Faire en sorte que ce ne soit pas nous, qui nous suicidions, relève de l’utopie probable, si nous ne sortons pas du monde matérialiste, qui y conduit. Nous savons aujourd’hui que l’utopie n’est pas qu’une attente de l’évolution 2 progressive devant la difficulté et l’ignorance. Nous avons une espérance à comprendre, pour nous en donner les moyens. Il nous reste à trouver cette harmonie dont je parlais dans l’avertissement. Elle découle d’un long mécanisme de découverte de rechercher de l’infiniment petit, en réduisant l’ignorance, de la signification du sens de la vie, qui nous sont devenues accessible. Dans cet infiniment petit, l’usage du spirituel dépend grandement de l’utilisation de l’influence du vocabulaire sur lui, pour nous situer dans le monde physique et réduire la souffrance destructrice.

Par souci d’historicité, nous faisons remonter le spiritualisme à la pensée grecque avec Anaxagore qui exprime cette tendance. Du matérialisme découlera l’atomisme antique dont nous attribuons l’école à Leucippe, un Grec d’Asie Mineure, cinq siècles avant notre ère. Toute la pensée occidentale s’est nourrie de ce débat avec toutes ses déclinaisons. Dès lors, il nous est compréhensible qu’envisager de pouvoir redéfinir notre monde, sur d’autres bases, nous soit difficile.

 

C’est l’opportunité que nous offre la découverte du monde quantique, sans matière physique et organique ni esprit malléable. Et par une intelligence intuitive faite d’habitude et de connaissances acquises, nous devons l’intégrer pour dépasser les limites de notre matrice culturelle. La difficulté est de taille, car nous devrons interpréter nos émotions sensorielles en l’absence d’un qualificatif, et dont l’utilisation d’un mot similaire ne conviendrait pas. Ce futur, nous allons être en mesure de le faire exister par le pouvoir des mots, de lui donner un espace. Un philosophe français, Bergson, dans son œuvre, propose de penser l’inconcevable et d’exprimer l’inexprimable. Il propose de penser autrement pour que, par une connaissance absolue, que nous n’atteindrons jamais, nous soyons capables d’atteindre la réalité elle-même, sans médiateurs. Si un esprit humain est capable de penser cela, ceci signifie que ça reste en potentialité exister et demeurer présent dans la structure psychique. Ce qui nous manque ce ne sont que les mots pour y parvenir. À partir de là, qu’ils ne puissent pas seulement être puisés dans un passé déjà défini qui n’existe plus, ça devient facilement compréhensible. Nous devons nous dévier par une intelligence intuitive des seuls souvenirs de notre mémoire pour dépasser la matrice culturelle prescriptive. Comment pouvons-nous y arriver ? Par une interrogation, car du zéro à l’infini, tout occupe la place qui est la sienne dans l’évolution connue ? Nous devons définir et déceler dans le mouvement les éléments qui s’apparentent à la réalité objective ressentie ? Nous devons inviter toutes les populations, tous les humains à cette interrogation par un enseignement pluridisciplinaire tout au long de leur vie pour avoir la chance que certains d’entre eux y parviennent ? Ainsi, certains deviennent ces découvreurs dont nous encensons leurs noms ou que nous retenons dans nos dictionnaires. Nous saluons leurs contributions apportées au monde, alors que nous tarissons l’imaginaire des contemporains en le soumettant à la monnaie.

Il faut déjà pour cela avoir acquis les connaissances disponibles afin de ne pas redécouvrir par intuition ce qui l’a déjà été depuis des millénaires. Telle, la puissance des capacités psychiques mise en évidence dans la culture de l’Est orientale. Lorsque Bergson soutient qu’il faut s’écarter des représentations de l’intelligence pour espérer rejoindre le réel. Je préfère dire, comme l’explique Daco, qu’il faut redéfinir les certitudes qui font de nous des êtres bloqués, ce qui est la même chose, mais en plus précis.

 

Par l’art et la science des mots, nous redécouvrirons ce langage indispensable à la définition de nos sensations. Percer les complexités de notre psychique pour pénétrer notre monde matériel et spirituel qui en est, sa reproduction.

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE XII.
Que doit-on craindre ?

81— D’un effet d’agrégation.

1/ Toutes les organisations, et les réorganisations, entraînant un ensemble d’actions ou de réactions individuelles, peuvent développer des effets recherchés par les acteurs sociaux. Il va de soi que dans le domaine de l’organisation sociale, qui ne répond pas aux critères scientifiques réfutables, ils ne peuvent qu’apparaître. Nous pourrions dire que nous ne gérons que cela. Les effets collectifs qu’ils engendrent ne se distinguent des autres que par le fait qu’ils n’ont pas été voulus.

L’effet d’agrégation est nommé différemment par les acteurs sociaux suivants, qu’il soit désirable ou indésirable, qu’il concerne un petit nombre de personnes ou une foule.

S’il est indésirable, nous parlons d’effets malsains, et à l’inverse s’il est désirable, nous parlons d’une tendance.

 

La mise en place des ECPA n’échappera pas à ce phénomène d’agrégation. Il ne s’agit pas de celui qui peut être envisagé, comme découlant d’un raisonnement logique structurel, par rapport à l’environnement socio-économique, dans lequel les ECPA s’insèrent. Que de celui issu de l’inconnu et de la méconnaissance, celui de nos désirs conscients ou refoulés qui trouveront, un nouveau territoire d’expression. Il appartient encore à l’indéfinissable, à l’inconnu qui nous fait peur, avant qu’il ne devienne au fil de ses réalisations, pour certains, des traits de génie, l’expression de la créativité, le fruit du hasard, le destin, les déviances. S’agrégeront alors des comportements dans une tendance, pour regrouper les Hommes jusqu’à ce qu’ils soient assez nombreux pour définir un nouveau fait social.

 

En conclusion, le phénomène d’agrégation est l’expression de la limite de notre raisonnement du culturalisme tourné vers le cours de l’évolution. Il ne nous empêche pas d’atteindre un but, il lui assure une continuité inconnue.

 

82— Des déviations idéologiques.

 

1/ Nos propres limites « d’être perdu » exigent le nécessaire besoin de disposer de repères visibles préhensiles. C’est l’objet de toutes les vérités, de tous les idéaux, de tous les projets de société. C’est le but de tous nos rêves, de toutes nos études scientifiques et interprétatives. Cet amas de déterminants, nous le censurons et nous y choisissons ceux qui nous paraissent fondamentaux.

D’une part, parce que nous n’avons pas les moyens intellectuels de tous les connecter entre eux, et d’autre part parce que nous nous éduquons en censeur. De telle manière qu’en systématisant un certain nombre de déterminants qui suscitera l’adhésion individuelle ou collective, nous aurons élaboré une idéologie.

Mon essai qui est, le reflet d’un choix de déterminants censuré par mon éducation porte le germe de l’idéologie, il lui manque la systématisation et l’adhésion.

L’idéologie est un mot qui définit une notion appréciée de diverses manières. Avec Marx, son sens est négatif, il désigne les fausses idées qu’ont les hommes de la réalité sociale. Chez les politiques, il désigne des systèmes d’idées. Aujourd’hui, les sociologues considèrent qu’il désigne un ensemble d’idées relatives au politique et au social sans préjuger de leur validité et s’interroger sur leur validité, nous conduit à deux analyses. La première c’est quand les Hommes se laissent séduire, par des idées ou croyances critiquables, voire fausses, pour peu qu’elles s’enchaînent logiquement. L’autre met en évidence le fait qu’un Homme, en tant qu’acteur social, ne peut de manière certaine et affirmative pénétrer et traduire son environnement sans devoir l’interpréter. Nous détenons pour nous aider les idées, les représentations, les conjectures, les théories et nos jugements, dont la détermination de leurs validités demeure toujours incertaine et partielle. Chacun doit accepter alors d’être soumis à la critique, dans la poursuite d’un sens à donner à notre existence, d’une espérance à avoir. Elle ne peut se trouver dans l’égocentrisme étroit culturel contemporain, quel que soit le poids de la science et de la raison. Leur poids peut nous aider à réduire l’incertitude, à fixer des voies. Des voies jalonnées pour bifurquer sans se perdre, et permettre l’émergence de nouveaux idéaux dirigés par l’évolution, dont l’évidence, ne peuvent plus être remise en question. Nous devrons ne plus avoir peur de ne pas disposer de l’illusion qu’est le libre arbitre dans nos choix. Et comprendre la place que sera le leur, en satisfaisant notre intérêt individuel dans le tout, ou ce que nous pourrons en comprendre à mesure de l’évolution. Nous en finirions ainsi avec le régime des sanctions propre aux ignorants ou aux tyrans.

Nous ne devons pas oublier que notre intelligence ne découvre que ce qui est intelligible. À partir de là, nous ne devons pas reproduire nos prédécesseurs, croire avoir atteint des sommets et n’être qu’à un seuil.

Notamment, celui de la connaissance de l’Homme, que ce soit biologiquement, psychiquement ou bien par l’approche de la physique quantique qui soulève de nombreuses interrogations ?

C’est ne pas avoir d’espérance d’imaginer que de ces connaissances ne naîtront pas de nouveaux idéaux, de nouvelles valeurs.

Rien n’est écrit d’avance, d’autant plus que les sociétés Laïques porteuses d’un idéal républicain sont en déclin. Elles ont trop cru qu’une économie libérale était synonyme de démocratie. Que de se faire l’apôtre du libéralisme pour voir l’idéal républicain se développe suffisait. Qu’aboutir à une « employabilité » capitaliste en amenuisant l’activité socialisante syndicale des citoyens suffisait aussi pour qu’ils fassent l’éloge de la République ! Que respecter les confessions pour qu’elles ne deviennent pas un recours idéologique identitaire, devant la faiblesse et la réduction de l’action socialisante du travail définie comme charge, suffisait ! D’une certaine manière, la laïcité républicaine est attaquée de tout bord, par les initiatives privées d’idéologues, et par les confessionnelles fondamentalistes. Si bien que les responsables politiques, reflet de leurs électeurs, s’appauvrissent dans leur débat, et sont incapables de reformuler des idéaux quand les Anciens se réforment devant les événements. Leur rôle de guide s’est transformé en celui de gardien d’un potentiel mercantile, sans philosophie autre que son expansionnisme.

Est-ce une déviation, une reformulation ou une transformation idéologique ?

C’est à chacun d’en avoir une idée, sinon en dehors de cela, aucune raison pour que l’idéal républicain reste intangible. Pourquoi échapperait-il à l’évolution ?

L’histoire humaine nous démontre que rien n’est spontané. Que tout se confectionne dans le creuset des prédécesseurs, même les religions qui déclament la Vérité se sont construites au cours des siècles à partir de fragments de celles qui les ont précédées. Cela repose sur la transmission du « message » et aucune civilisation n’a disposé d’autant de données que la nôtre sur ce qu’était son existence, et de ce que nous pensions être. Toutes les idéologies que nous élaborons sont des idéaux éculés, épuisés par les contes des religions qui nous ont précédées. Nous les avons, transfigurés par la technologie et la science, particulièrement avec le développement de l’industrialisation. Sans que nous en ayons conscience, que de nouvelles informations se posent, se forgent, s’inventent. Elles attendent un nouveau Darwin. Nous pouvons l’anticiper, le programmer, non en comptant sur l’intelligence artificielle qui ne ressassera que le passé, mais en enseignant les Hommes tout au long de leur vie. Je serais alors bien étonné que la sensibilité d’un ou d’un autre, dans un environnement que ne peut connaître la machine, ne s’appelle pas Darwin. Quels que soient les efforts déployés pour maintenir ces idéaux éculés actuels dans le creuset du passé.

Je m’en explique. Je n’aime pas particulièrement les comparaisons avec le monde animal, je vais me servir pour l’exemple d’une étude réalisée sur une population de scarabées parue dans Science et Vie n° 112 du 01 2 002.

Une équipe de chercheurs, des biologistes et des mathématiciens ont étudié pendant six ans une centaine de scarabées. Pour modéliser cette dynamique, ils doivent faire un choix. Soit, ils considèrent les scarabées comme un ensemble d’entités discrètes définies, chacune par des probabilités de mortalité et de reproduction soit, ils les regardent comme un ensemble continu dont les variations ne sont plus individuelles, mais globales.

Problème : les prévisions sur la dynamique des populations peuvent être radicalement différentes selon le modèle utilisé. Leur modèle discret, individuel produit une population continue cyclique, leur modèle continu, une dynamique cahoteuse… Pis encore, les variations de la population observée ne correspondent à aucun de ces deux modèles, mais un peu des deux à la fois… Les chercheurs suggèrent un mélange des deux modèles, continu et discret, qui sera sans doute nécessaire pour avoir une compréhension complète des systèmes de repopulation.

Au vu de la difficulté que représente la compréhension de l’évolution d’un système simple d’une population de scarabées, nous pouvons imaginer qu’une nouvelle société future ne puisse pas venir d’une étude discrète, individualiste, ou continue, holisme, de la relation actuelle de l’Homme au travail. Cette difficulté mise en évidence nous cache, que le travail, par la technologie développée par l’Homme, libère et libèrera suffisamment de temps, pour y parvenir. Et certainement plus vite que de conquérir la planète Mars. C’est là, la comparaison que je voulais apporter. À partir de là, nous avons la nécessité de regarder nos idéologies, comme des étapes réformables, et de ne pas avoir peur de l’Homme en devenir. Ainsi, pour conquérir la terre de l’incertitude, n’avons-nous que le stress ou la compétition, l’intelligence ne peut-elle pas y trouver sa place ? Elle peut la trouver si nous lui donnons les moyens de détenir les savoirs. Dans l’immédiat, le problème reste qu’une idéologie doit faire rêver en une espérance pour être convaincante. Là se trouvent nos limites momentanées. Car l’espérance, à laquelle nous voudrions parvenir, est de disposer de monnaie pour ne plus avoir à travailler. Cela dénote que notre condition animalière du cueilleur où vivre dans un éden ne nous a jamais quittés. Si elle nous habite, elle en demeure réaliste et réalisable à une autre intelligence, qui associe l’analyse, discrète et continue. Or, nous sommes toujours obnubilées, guidées par la cupidité confirmée par une analyse discrète individualiste. Elle nous empêche d’envisager la nouvelle société qui se profile, comme conséquence des excès et des paradoxes d’un patriarcat capitaliste. Reste que tous ceux, qui l’envisageront dans le seul cadre de l’analyse holistique, ou sur la seule base d’un Marxisme n’y aboutiront pas plus. Nous comprenons dès lors l’importance d’un enseignement pluridisciplinaire tous au long de l’existence pour nous écarter d’une matrice culturelle qui a fait son temps.

 

Nous aimons tellement rêver, et le libéralisme y contribue si fort et si bien par l’illusion de l’expression de nos émotions que toutes les autres idéologies d’approches mercantiles apparaissent déviantes. Et sans nous en apercevoir, nous sommes entrées dans une régression sociologique dynamique, violente, d’agrégations d’effets pervers.

 

 

 

1 Supposons un homme qui ignorerait totalement l’existence des ondes radiophoniques. Qui ignorerait l’existence de stations émettrices et d’appareils radio. Un jour, un poste lui est offert, et on lui dit «si vous enfoncez cette fiche dans la prise de courant vous entendrez de la musique ». L’homme le fait. Il est émerveillé. Il ne sait pas comment se fabrique cette musique, ni d’où elle vient. Un simple geste lui suffit. Supposons qu’il reste ainsi toute sa vie. Toute sa vie il aura entendu le même genre de musique, les mêmes voix, les mêmes paroles, le même climat social, le même climat géographique. Mais en ignorant l’existence d’autres centaines de postes, d’émetteurs, de voix et de musiques possibles….

Imaginons qu’un jour, un technicien se présente chez lui. L’homme tout content montre son poste. Le technicien se penche, et constate que le poste est bloqué sur Radio-Paris. Il constate également l’existence d’un condensateur. Et le technicien débloque ce condensateur. Brusquement des centaines de musiques apparaissent. Le monde entier défile. Et l’homme stupéfait, bourré de regrets, commence à se rendre compte qu’il croyait vivre dans la musique du monde entier, mais qu’il n’en était rien…

Des millions de personnes sont semblables à cet homme. Bloquées dans leur vie sur quelques idées, quelques pensées apprises, quelques réflexes, toujours les mêmes…. Ne connaissant même pas l’existence de leurs propres possibilités. Malgré cela, elles croient vivre. En fait, elles tournent, comme des poissons dans leur bocal ; jusqu’à ce qu’un jour un technicien…. Pierre DACO. Les prodigieuses victoires de la PSYCOLOGIE. Éditeur Marabout. 1973. Pp13 et14.

2 Note de l’auteur. Je veux indiquer par-là, que grâce aux moyens technologiques en observant le monde biologique et physique, l’homme s’acculture de connaissances et compétences qui sont le propre d’autres espèces et d’autres mondes dimensionnels.

CHAPITRE XIII.
Ce que nous devons espérer de nouvelles technologies de la communication ?

83— Un gain de temps, et une aide technologique à nos choix, en conservant le droit d’être ému par la pacotille.

1/ Tous, nous connaissons la concurrence à laquelle se livrent les médias pour disposer de l’information dans les plus courts délais. Nous savons tous que c’est un moyen de disposer de l’information avant qu’elle ne soit devenue obsolète, et d’en faire le meilleur usage pour être au contact de la « réalité » des événements. Nous disposons pour cela aussi de la pandémie du téléphone portable et d’Internet.

Ces technologies nous permettent de parler entre nous, et suppléent à la nécessaire rencontre pour s’écouter et échanger des informations. Ce n’est pas de ces moyens dont je veux parler, des appareils auxquels nous demandons d’avoir une capacité de communiquer entre nous, aidé en plus d’une mémoire dite « artificielle ».

Dans un futur très proche, nous disposerons de toutes les innovations auxquelles travaillent les chercheurs.

Tel, le regroupement d’Internet et de la télévision, l’apparition d’écrans muraux, la reconnaissance vocale, des agents intelligents 1 (appareil capable de distinguer la pacotille d’une information présentant un intérêt certain), des systèmes experts 2 capables de formuler un diagnostic, d’appareils dotés du sens commun, de robots qui pensent 3.

Toutes ces innovations, auxquelles nous avons donné corps, sont le produit de l’outil de communication, de l’assembleur qu’est notre cerveau, et les appareils que nous concevons sont à notre ressemblance.

Nous n’inventons rien que nous n’ayons pu comprendre de nous-mêmes, quoiqu’il demeure des secteurs incompréhensibles, ou bien que nous ne sachions pas encore reproduire. Nous avons conçu des outils qui associent et traitent des informations dans des temps record, qui ne peuvent qu’être nous à la puissance X.

Je vais reprendre l’exemple de la voiture pour m’en expliquer.

Par notre compréhension des mécanismes physiques, nous avons donné une structure et un mouvement à de la matière inerte. En cela, nous avons fait franchir un seuil à des matériaux inertes en les faisant communiquer entre eux pour satisfaire à notre but dynamique, celui de se déplacer. Ce seuil est minime, tous nos moyens de transport ne se suffisent pas à eux seuls, sans intervention humaine. Cette capacité de recherche créatrice se situe au même niveau du passage, qui nous est toujours incompréhensible, celui où l’atome et la molécule formeront, soit une matière inerte, soit une matière organique dotée de la vie.

C’est nous qui représentons le lien organique du fonctionnement d’une voiture, et de tous les objets et instruments de notre création. Laissés seuls, quelle que soit leur capacité d’autonomie, les humains leur sont nécessaires.

Jusqu’à quand ?

Tout dépendra de notre utilisation de la technologie pour communiquer. C’est à dire mettre en relation tous les éléments d’informations que nous pouvons accumuler, afin qu’ils puissent être utilisables dans des temps les plus réduits, et ceci est important.

J’ai déjà dit qu’en économie nous utilisions la théorie du chaos et celle des fractales de Mandelbrot.

Quels sont les citoyens qui le savent ?

Dans notre quotidien, nous y sommes soumis par l’analyse micro-économique, dans laquelle des informations traitées par ces théories nous permettent d’appréhender de microévolutions que nous essayons de rentabiliser au mieux. Elles échappaient avant à notre compréhension. Cette approche nous impose, la rentabilité optimale, qui est accessible à notre raison, pas toujours absorbable par notre système émotionnel qui se révolte, en développant un excès de stress, et bon nombre de pathologies.

Notre organisme réagit à la vitesse de 180 à 360 millisecondes pour la perception d’une image, et nous en avons conscience entre 540 et 720 millisecondes. Et une machine peut traiter des millions d’informations à la vitesse de la lumière. Le conscient traite environ 40 000  stimulations par seconde, alors que l’inconscient en traite 20 millions. Ce n’est que l’intelligence artificielle qui aujourd’hui dépassera l’homme. Nous ne pourrons pas demander à l’Homme d’avoir un raisonnement conscient équivalent à celui des capacités de traitement des informations mécanistes. Ce décalage de capacité peut être source de problèmes et si nous ne savons pas différencier les capacités de l’un et de l’autre et que nous demandons aux plus faibles de s’adapter au plus perforant. L’humain rencontrera des difficultés si nous lui demandons de vivre à la vitesse de recherche d’un gain par ordinateurs et autres appareils qui ne cessent de croître.

Dans notre économie concurrentielle, dans les entreprises utilisant les mêmes capacités technologiques, les différences s’obtiennent le plus souvent sur l’accumulation de gains minimes qui demandent aux Hommes un effort maximum pour les réaliser.

Voilà pourquoi, à mon sens, les moyens de traitement des informations doivent pouvoir nous servir à élaborer des agents intelligents pour des systèmes experts. Afin de nous aider à savoir, à apprendre, et comparer dans notre quotidien, cette même tâche demanderait à notre cerveau des années de réflexion pour un résultat similaire. Se pose une limite, et ce sont les calculateurs qui nous la démontrent, si nous voulons calculer la réalité mesurable de notre présent en temps, le calculateur nous délivre un chiffre à l’infini. Nous indiquant par là que nous ne sommes pas les maîtres du monde, que, quel que soit le chiffre que nous retiendrons, il sera faux par rapport à la réalité objective.

 

Utiliser ce gain de temps apporté par la technologie nous appartient, non pour fabriquer des exclus et des consommateurs ignorants. Mais pour conduire à l’épanouissement de la singularité et l’individualité intégrées dans la communauté de demain, l’individuation pour sauvegarder le libéralisme de l’obscurantisme absolutiste vers lequel il glisse.

 

2/ L’exemple d’un système expert que nous utilisons presque tous est, les appareils de diagnostic, dont les plus connus et simples, nous les trouvons dans les garages de la réparation automobile. Qui ne connaît pas sur son véhicule cette prise diagnostic ?

Assez souvent, nous opposons avec crainte la pensée humaine et une potentielle pensée « d’une intelligence artificielle » de quelques robots que nous concevons.

Comme toujours, les outils ne sont pas à craindre, de l’usage auquel nous pouvons les destiner certainement ?

Pour ne pas craindre d’aborder ce domaine, nous devons être convaincus pour cela que nos créations sont issues de nous. Dès lors quel que soit l’appareil que nous utiliserons, il ne sera doté que des fonctions que nous lui aurons transmises, y compris celle de réaliser interactivement des associations. C’est là à mon sens que se trouve un certain intérêt de l’intelligence dite « artificielle ». L’intelligence artificielle est une fraction de notre propre capacité de réflexion transmise à des appareils, dont la principale qualité est d’analyser les mêmes informations que nous, en des temps record ? C’est aussi savoir que se laisser diriger par eux, ce serait comme se limiter à n’utiliser qu’une fraction de notre capacité de réflexion, amputée de nos perceptions émotionnelles, amputées de nos existences.

Je me souviens de l’émotion soulevée par la victoire de Deep en version améliorée sur Kasparov. Pourtant tous les jours, la machine à calculer nous bat à plate couture dans le calcul mental sans qu’un commerçant et un élève veuillent s’en séparer ou bien renoncer à cette aide logistique. Ce n’est pas une raison pour ne plus apprendre à compter, l’aide logistique deviendrait une structure d’asservissement. Au lieu de nous servir de l’aide des appareils dits « intelligents », nous en deviendrons leurs esclaves.

 

3/ J’ai consacré cet essai à expliquer la nécessité d’apprendre. Plus nous apprenons, plus les possibilités de choix augmentent, plus faire un tri devient difficile. Plus faire un choix devant les occurrences qui se sont accrues devient difficile.

Un tri et un choix entre des informations sensorielles perçues, nous exécutons cela tous les jours de notre existence, nous choisissons. Nous l’appliquons sans nous en apercevoir sans que cela nous coûte en apparence plus d’effort, sauf quand nous sollicitons la réflexion de notre cerveau. Concevoir une « intelligence artificielle » pour dupliquer l’Homme jusque dans ses émotions ne me paraît pas le plus important, compte tenu de la violence dont nous sommes détenteurs, sauf pour la prouesse technologique à laisser dans les oubliettes. Pourtant je doute que les va-t-en-guerre s’y tiennent, franchissant ainsi une gradation de plus dans la surenchère technologique.

Si nous pouvons faire interagir une « intelligence artificielle » dotée d’un sens commun, hors système émotionnel, nous risquons de trouver des associations auxquelles nous ne pourrions pas nous livrer du fait même de notre système émotionnel. Demandons à un anticommuniste de nous trouver une seule vertu dans le communisme. Son système émotionnel l’en empêche, et il ne pourra jamais déterminer d’autres relations que celles issues de ses émotions. Une « intelligence artificielle » peut y parvenir sous la condition que ses programmes ne délivrent pas, nos vérités. Sinon chacun va faire formuler à la machine ses convictions pour soutenir ses choix sans d’autres possibilités, comme nous l’expliquons actuellement avec la doctrine libérale capitalistique en économie. À défaut, ce serait soumettre l’Homme à la gestion d’une activité minutée au plus rentable. Elle serait hors de portée des capacités émotionnelles normales, comme l’est la gestion d’un réseau ferroviaire, d’un espace aérien, etc., dans laquelle toute émotion humaine n’a pas lieu d’être. L’espérance dans ces réalisations est de doter ces appareils de sensibilité humaine d’où peuvent en découler des découvertes. Imaginerons-nous les emmener faire le tour du monde en quatre-vingts jours ou cent mille lieues sous les mers ?

 

4/ Est-ce pour penser à notre place ?

Non !

C’est pour faire communiquer entre elles des informations de plus en plus nombreuses afin de les mettre à notre disposition, et, comme pour la voiture, ce sera à nous de les conduire au service de l’humanité.

C’est nous qui devons continuer à penser, à analyser et synthétiser, nous lui demandons que de remplacer l’expression graphique de notre pensée, compilée dans des livres comme une base de données à consulter. Dont la mnémotechnique, ou mnémonique est les ancêtres de nos appareils à « intelligence artificielle ». Nous remplaçons des lettres ou des signes par des bits, et demain par le code ADN (A, T, G, C) et autres particules du monde quantique, ne rendront pas nos appareils, plus dangereux que nos écrits.

Nos appareils à « intelligence artificielle » ne deviennent dangereux que lorsque nous voulons trouver une vérité en eux, comme nous la cherchons dans certains de nos écrits. Ce qui justifie pleinement la position de Socrate, « ce n’est pas en lisant nos souvenirs que l’on deviendra savant, car l’on se croira savant sans l’être ». Comme l’a exprimé Magritte, ceci n’est pas une pipe sous le dessin d’une pipe.

La machine n’a aucune chance d’être reproduite autrement que, par duplication, nous pouvons aller à imaginer sa capacité d’autonomie pour se réparer (s’auto-réparer) et se fabriquer. J’ai déjà soulevé le risque que tout système de duplication finisse par entraîner une dégénérescence, si nous réalisons des machines « intelligentes » à notre ressemblance. Nous apercevons l’allusion ?

Dans la chaîne de l’évolution mémétique, la matière initiale revêt diverses structures dont leurs assemblages demeurent une énigme pour nous. Nous ne pouvons pas reproduire l’ignorance ni l’inintelligible, nous ne pouvons pas puiser dans le contenu de l’absence. Si nos créations présentent des capacités supérieures à la nôtre, pour nous suppléer, parce que nous pouvons les décupler, nous demeurerions incapables de comprendre le contenu d’une absence qu’elle aurait pu définir.

Pourquoi avoir peur de se faire suppléer par des appareils mémoriels, qui conviendraient mieux qu’intelligents, s’ils nous permettent de faciliter nos analyses et synthèses, et de réaliser les choix qui facilitent la communication des savoirs pour apprendre ? Si nous compilons ceux jugés essentiels dans la masse d’informations disponibles, nous devons permettre à chacun d’être libre de s’attacher à de la pacotille, de l’insignifiant. Nous restons toujours incapables de toucher du doigt les effets infimes qui modifient des ensembles stables, et nous ne devons pas transformer une aide logistique en un organe de conditionnement.

Nous représentons le « Mouvement », et nous avons du mal à le vivre, pour faire cohabiter la sécurité de l’existence et la créativité ou l’innovation. Si notre raison peut être informée de la vie d’un chinois à l’autre bout du monde, nous devons laisser notre sensible ressentir ses émotions environnementales, ne pas nous faire submerger par la rationalité.

La technologie de la communication doit nous permettre aussi la Découverte. Elle doit nous permettre de franchir des seuils dans l’indéfinissable, en laissant à l’Homme émotionnel et raisonné le choix d’apprécier les risques de l’incertitude du développement de son intelligence assistée. Nous devons espérer que tous ces appareils puissent mettre à notre disposition, par accumulation des fragments de notre univers, notre « globalité fractale ». Nous permettre de sortir d’une politique égocentrique de gestion à court terme de l’espèce humaine et de son environnement.

Le risque à craindre est celui de la révolte des canuts : la peur de pâtir des effets de la technologie et d’être laissés pour compte. La technologie n’est pas néfaste en elle-même, malgré les risques qu’elle inclut. Elle l’est quand notre sociabilité mercantiliste n’est pas à la hauteur de la « sagesse » que requièrent les technologies que nous mettons en œuvre. Quand nous laissons les populations dans l’ignorance de leur existence et de leurs usages. Nous creusons un abîme entre ceux qui savent, et ceux qui se contentent d’utiliser les bénéfices de ces technologies.

 

Voilà pourquoi je ne crois pas que nous puissions éviter durant toute notre vie de consacrer un temps à fréquenter des ECPA. Nous ne pouvons éviter également de devoir utiliser des machines intelligentes pour filtrer, analyser une quantité d’informations, de connaissances qui ne cessent de croître, cela, sans croire à l’idéalisme et à l’objectivité dont nous paraissons incapables. Nous devons garder en mémoire la pensée socratique, que faire le commerce de nos savoirs ne rend pas savant, si nous ne nous interrogeons pas de l’intérieur.

 

 

 

 

 

CHAPITRE XIV.

Quels rêves pouvons-nous nourrir par la génétique ou la neurologie ?

84 — Quels rêves à avoir, pour être en adéquation, avec une terre nourricière, serons-nous plus intelligents, pour autant ?

1/ Dans le précédent chapitre, j’ai pris soin de mettre entre guillemets le mot « intelligence » chaque fois quand je parlais de celle d’une machine. Elle n’a pas au sens propre une intelligence et sa performance résulte dans la vitesse à traiter un maximum d’informations en un minimum de temps et que nous pouvons destiner à des fonctions dont nous avons un usage. L’intelligence humaine inclut notre organisation émotionnelle, celle que n’a pas la machine. La doter d’une serait une erreur, car alors ses réponses seraient fonction de ses ressentis locaux.

Pour envisager ce qu’est l’intelligence humaine, la question reste plutôt ouverte aux interprétations.

Est-ce la capacité de traiter nos perceptions, de les associer culturellement par la pensée associative ?

Est-ce la capacité de découverte, d’inventions ?

Est-ce la capacité, d’intuition, de prémonition ?

Est-ce la conscience  ?

Est-ce la capacité à s’insérer dans une organisation humaine stéréotypée que nous illustrons par la réflexion : « il est instruit, mais pas forcément intelligent ». Ayant un mot, qui qualifie nos capacités réflexives, il nous enferme par sa fonction unidimensionnelle, dont nous pourrions trouver le gène ou bien la fonction cérébrale.

En regardant le résultat de cette fonction d’intelligence, nous pouvons la qualifier de meilleure ou de pire, et discuter si c’est à 100 % à cause de l’inné ou du culturel. De nombreuses recherches y ont été consacrées. Certaines ont abouti à mettre en place des systèmes de psychométrie pour la mesurer.

Ce ne sont que des systèmes qui mesurent des écarts réactionnels du cerveau à des tests qui ont au moins le mérite de déceler des dysfonctionnements, des performances et des évolutions de notre quotient intellectuel normalisé.

Communément, nous véhiculons une idée, que j’ai utilisée, c’est que nous n’utilisons que 10 % de notre cerveau. Cela ne signifie pas que notre cerveau utilise pour la réflexion que 10 % de celui-ci. Cela suggère que nous avons en lui une marge d’utilisation potentielle importante, et aujourd’hui par tomographie il n’est pas un jour où n’est pas définie une zone d’activité de la pensée. Il y aurait en effet des milliards de neurones endormis qui, s’ils se réveillaient, pourraient décupler les capacités du cerveau  !

Néanmoins, certains spécialistes prétendent que les techniques d’IRM d’aujourd’hui prouvent la non-existence de régions cérébrales endormies et que, par voie de conséquence, la totalité du cerveau serait utilisée. La science n’a pas encore tranché sur le sujet. Il n’en reste pas moins que nous disposons d 10 000 milliards de synapses au centimètre cube, avec un cerveau de mille centimètres cubes en moyenne.

Cet aspect me paraît intéressant si nous n’avons aucune idée certaine de la capacité du stock d’informations de notre cerveau. Nous découvrons par les sciences neurologiques quels sont les influx nerveux qui guident nos neurones, pour aller se connecter à la source de l’information sensorielle cognitive, que nous désirons utiliser, et leurs relations biologiques qui développent la pensée. Ce que nous savons aussi, c’est que nous ne pouvons pas lui demander de traiter les informations plus vites que la capacité de son influx nerveux, le VTN (la vitesse de transmission nerveuse dans le cerveau). Le psychologue Athur R. Jansen, professeur à l’Université Berkeley, et Reed chercheur canadien de zoologie à l’université de Toronto réalisèrent une étude sur 14  étudiants. Ils mesurèrent la vitesse de transmission de l’information à l’instant où les neurones sollicités deviennent actifs. Ils déterminèrent une vitesse de transmission neuronale entre 1,75 mètre par seconde et 2,22 m/s. Le VTN fut comparé aux quotients intellectuels des étudiants. Ils définirent, avec cette correspondance, que le quotient intellectuel variait en fonction de divers groupes d’étudiants. Ils en conclurent qu’un gain d’une vitesse de transmission neuronale de 0,05  m/s correspondait à un point de QI en plus 170. Naturellement, des exceptions confirment la règle, telles des personnes dotées ni de QI exceptionnels ou de VTN extraordinaires qui effectuent des calculs mentaux prodigieux. Cette étude a mis en évidence d’autres corrélations d’ordre physiologique (le métabolisme, la circulation sanguine, ou l’efficacité, la dégradation des neurotransmetteurs, et l’environnement social) qui déterminent notre intelligence. Il est acquis que notre intelligence repose sur plusieurs paramètres soumis à des facteurs innés et culturels. À ce sujet, Jean Delacour l’écrit dans la conclusion de son essai, Conscience et cerveau. La neurobiologie montre aussi que, si l’on considère l’ensemble des niveaux d’organisation et non pas ceux correspondant aux représentations, les fonctionnements inconscients sont bien plus nombreux que les fonctionnements conscients. Ceux-ci n’ont de corrélats cérébraux spécifiques qu’à des niveaux d’organisation. En raison de leur intermittence, de leur faible capacité et de leur lenteur relative, ils ne traitent qu’une petite partie de l’information utilisée par l’organisme. Cette asymétrie n’a pas de cause mystérieuse ; elle s’explique aisément par le fait que l’état conscient a un coût énergétique élevé et n’est utile que pour certains fonctionnements de l’organisme. La lenteur, la faible capacité de ses processus peuvent même être un inconvénient. Cela ne signifie nullement que la conscience est un épiphénomène, une « phosphorescence » inutile sur la mer de l’inconscient. Voilà des informations qui devraient nous conduire à la tolérance et nous permettre de comprendre les difficultés à maîtriser notre conscient, quand 20 millions d’informations inconscientes nous dirigent également. Ne vaut-il pas mieux apprendre cela aux Hommes que de les laisser aller au lynchage ou à la vengeance, parce qu’ils ne s’instruisent pas du fonctionnement d’un organe avec lequel ils vont passer leur vie ?

Nous pouvons espérer que notre intelligence qui repose, sur plusieurs paramètres, peut être améliorée par les récentes découvertes du génome humain. Que l’étude de notre activité cérébrale par l’utilisation des techniques de l’imagerie médicale et l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle débouchent sur des compréhensions qui nous conduisent à l’apaisement. Ou au pardon des traumatismes que nous nous infligeons.

Partant de là, il n’est pas à exclure que nous puissions organiser une hygiène alimentaire profitable à l’équilibre, voire à la performance des paramètres innés. Pratiquer également une gymnastique cérébrale pour conserver la plasticité de notre cerveau face aux « agressions » culturelles.

Par hygiène alimentaire, je ne veux pas sous-entendre que nous n’aurons plus à profiter de l’art de la table. Un des plaisirs qu’offre l’existence, mais plutôt une diététique d’équilibre pour nos neurotransmetteurs. Cela sera de nature à remettre en cause notre activité commerciale de l’agroalimentaire et son approche exclusivement mercantiliste et méritocratique, qui conduit à la surconsommation. Nous devons espérer ne plus produire pour bouffer, mais nous nourrir, sans tomber dans l’ascétisme, en conservant les plaisirs de la table, en réorganisant sa distribution, et éliminer tous les maux qui s’y rapportent.

Par la gymnastique cérébrale, c’est entretenir ses capacités de travail et de mémorisation par une activité sociale qui sollicite la réflexion, et donner ou redonner à cet organe cérébral sa plus étonnante qualité, penser. Notre activité sociétale montre que nous cherchons en permanence à la maintenir dans des carcans culturels endogènes historiques.

Ainsi peut-être, la science nous fera sortir sans le vouloir de cette société de relations violentes dans laquelle nous nous enfermons chaque jour un peu plus au titre de la compétitivité.

 

Dans une société où chaque nouvelle exploration est utilisée pour tuer l’autre ou l’asservir (physiquement ou psychologiquement), soit il mange trop, et il est pris d’une gloutonnerie meurtrière. Soit, il meurt de faim, et il est pris de convulsions assassines.

 

5/ Je ne peux y répondre que par une autre question : est-ce que les machines « intelligentes » nous ont rendus plus intelligents ?

Nous ne devons pas confondre la capacité d’assimilation et de travail du cerveau avec son intelligence et les aides qu’il peut recevoir pour être plus efficient. Se pourvoir d’appareils à intelligence artificielle pour nous aider, et avoir une hygiène physiologique et psychique de vie ne me semble pas garantir une quelconque intelligence. Juste conserver à l’Homme un bon fonctionnement talentueux, dans l’aptitude d’un être vivant à s’adapter à une situation nouvelle. Utiliser les performances d’appareils qui mémorisent plus de données que notre cerveau nous permet de comprendre et résoudre certaines difficultés pour à donner un sens aux choses qui nous entourent, afin d’agir avec discernement. Ce ne sont pas ces appareils qui définiront l’intelligence.

Nous considérons comme intelligente une personne qui gruge son voisin pour lui vendre au prix le plus fort un produit qui ne lui sert à rien, ou qui fera comprendre au voisin, qu’il s’est fait duper. Tout dépendra des lieux dans lesquels sera porté le jugement, selon que l’on est le vendeur ou défenseur du consommateur, selon le but poursuivi. Poursuivre un but exige encore de l’extraire des éléments dans lesquels il est contenu. C’est à cette activité que nous passons notre existence. Les découvertes scientifiques doivent nous apporter toujours plus d’éléments précis, pour réduire notre méconnaissance sans diriger l’existence à notre place.

Il reste de la place pour penser notre existence. La science nous permet de comprendre l’Homme, et nous rendre capables d’équilibrer les neurotransmetteurs de nos émotions violentes. Ils demeureront actifs si nous les sollicitons par des schémas abstraits, basés sur la richesse obtenue par la rareté. Cela nous conduira à une inadéquation de la complétude nécessaire entre nous et notre environnement.

Peut-être est-ce là que se situe l’intelligence après laquelle nous courrons depuis des millénaires, et que tous les Hommes ont exprimée au cours des siècles, aussi bien au travers de la religion que de la philosophie. Que d’autres ont exprimé au travers de comportements eugéniques et « génocidaire » à la recherche de l’homme parfait et resurgissent du fait des nouvelles recherches dans le domaine de la génétique et de la neurologie !

Dans ces débats que soulèvent les progrès scientifiques, des hommes de qualité soulignent les risques d’entrée dans des pratiques qui conduiraient à de tel excès par une sélection préventive de l’embryon. Ou bien des risques de ségrégation sociale, ethnique auxquels pourraient conduire ces progrès scientifiques, loin des perfectionnements dont nous pourrions désirer l’usage.

Certains de ces Hommes sont de fervents défenseurs du libéralisme capitalistique et économique, qui est lui-même le ferment de bien des craintes de dominations qui s’expriment le plus souvent par le culte de l’élitisme. Si des hommes souhaitent être ressemblants à l’image qu’on leur vend, ce n’est pas tant dû aux découvertes des scientifiques qu’à l’image valorisante de l’Homme parfait. Elle a toujours existé, les Grecs avaient bien leur Adonis, et pas les moyens d’en vendre ses gènes.

Nous nous trouvons devant le paradoxe de vouloir nous prémunir de risques, tout en maintenant l’existence de systèmes de pensées qui les crée.

Cela démontre notre difficulté à concilier nos perceptions émotionnelles, notre raison, et nos organisations systémiques qui cémentent, par le fait social majoritaire, notre existence.

Je reste convaincu que si la science ne nous apprend pas pourquoi nous vivons, elle sera en mesure de nous apprendre toujours plus comment nous fonctionnons. Nous pourrons alors filtrer les informations les plus favorables à notre existence. Elles nous offriront un autre regard pour la traduction directe de nos sens émotionnels contenus dans et par leur environnement immédiat. Pourrons-nous espérer pouvoir devenir de « petit génie » par la recherche sur la mémorisation 4, sans passer par l’obsession de l’Homme parfait mortifère ?

Nous n’aurons plus à passer par l’élimination du plus faible, du plus laid, du plus sot au titre de notre sélection naturelle culturelle technico-comptable. Nous pourrions avoir envie d’un être presque parfait là où nous devons vivre notre évolution, et réparer nos déficiences, ce qui n’est pas le propre, des espèces qui n’ont pas notre intelligence.

 

Mesurer l’intelligence à l’aune de nos réalisations, en fonction de l’usage auquel nous les destinerons pour nous survivre, ne semble pas nous appartenir. Sauf à croire, comme la croyance dans le libre arbitre, que nous maîtrisons notre environnement. Est-ce qu’avoir un Homme augmenté par les sciences conduirait à une existence harmonieuse ? J’en doute dans la mesure où l’humanité s’engage dans un développement destructeur, car une cellule qui ne reçoit rien de l’extérieur meurt sous ses propres déchets ?

1 Un agent intelligent devrait être capable d’agir pour l’utilisateur comme un filtre sur Internet, distinguant la pacotille et ce qui présente un quelconque intérêt…..Pour éviter de nous noyer dans un océan de fadaises et de pacotilles en provenance d’Internet, mais aussi pour nous aider à chercher sur le réseau les références dont nous pourrions avoir besoin…..De tel agents agent seront inestimables pour tous ceux qui veulent être au courant en continu des dernières nouvelles concernant les événement qui les intéressent. Michio KAKU. VISION. Éditeur Albin Michel. 1999. Pp 91/92.

2 Dans le monde d’après 2020, les scientifiques espèrent voir la véritable intelligence artificielle commencer à pénétrer Internet. L’étape suivante celle des agent intelligents concerne une branche de l’intelligence artificielle que l’on nomme heuristique, qui essaye de codifier la logique et l’intelligence au moyen d’une série de règles. Dans l’idéal l’heuristique devrait nous permettre de parler à un spécialiste informatisé, médecin, avocat ou technicien, qui répondrait à des question détaillées, techniques, concernant le diagnostic ou le traitement…. L’une des toutes première branches de l’heuristique à avoir de fait surpassé les capacités humaines est la machine à jouer aux échecs……. Parce que ‘ces machines intelligentes) elles sont fondées sur des règles simples, bien définies ; des millions d’informations peuvent ainsi être analysés à la vitesse de la lumière…..Vision. P93.

3 Michio KAKU. VISION. Éditeur Albin Michel. 1999. Pp 70 à 143.

4 La recherche sur les molécules pouvant favoriser le processus naturel de mémorisation permet d’espérer dans moins de 10 ans la mise en applications de médicaments efficaces pour des malades souffrant de déficits mnésiques, et au-delà accroître nos capacités de mémorisation.

Science et vie. N° 953. Février 1997. Pp 72 à 77.

Note de l’auteur, c’est là une voie qui risque d’ouvrir, si elle aboutit, à faciliter la mémorisation d’un enseignement scolaire et professionnel qui, du fait, du développement des connaissances scientifiques, devient de plus en plus complexe avec de nouveaux problèmes sociologiques en perspective.

CHAPITRE XV.
Ne pas oublier l’essentiel.

85 — Un grand absent dans cet essai.

 

1/ Cet absent, auquel je fais l’allusion, est l’impact de l’activité de nos relations sexuelles sur nos décisions économiques.

Je n’ai jamais lu un ouvrage en ce sens du même style que celui de Guy Breton, Le dessous des petites histoires de l’Histoire de France. Il rapporte l’influence des femmes dans les décisions politiques des rois. Nous n’avons aucune raison pour qu’aujourd’hui il en soit autrement. N’ayant pas les moyens et les connaissances pour le commenter, je me contente de signaler cet oubli volontaire dû à mon ignorance. Mais pas celles de la promotion canapé, des agressions sexuelles, et de l’économie de la prostitution ni de l’influence de séductrice face à des hommes aliénés à devoir plaire, eux qui pensent en moyenne huit (8) fois par jour à l’amour. Cela m’aurait permis de sortir du schéma excessif où la femme n’est qu’un objet soumis au patriarcat. Nous devons savoir distinguer la sexualité de la culture patriarcale dans laquelle nous vivons et la place qu’y prend la femme par son influence. Il reste certainement plus grand que d’être, seulement, la victime sexuelle. Il me semble que, maintenir hors d’une analyse cet aspect, c’est avoir omis un élément fondamental d’un comportement social, qui ne peut que se répercuter dans l’économie. Nous savons que la matrice culturelle dans bien des pays se transmet par la femme au sein du foyer, et son rôle demeure primordial, quoique nous ayons développé un monde machiste dans lequel elle recouvre une place, sa place.

Depuis bien longtemps, le mâle l’a exclue plus par ignorance que par misogynie. Il exista une époque historique où elle faisait l’objet de vénération, car elle donnait, dans l’incompréhension, la vie.

Pour illustrer mon propos, je prendrai un exemple dans le « moyen âge grec ». Il commence vers le IIe siècle av. J.-C. où la Crête et les Achéens se partagent le monde Gréco égéen, et la Grèce archaïque, située entre le VIIIe et Ve siècle. Les origines du monde sont évoquées par le Chaos sans attributs. Gaïa est la terre définie par son large sein. Gaïa au grand sein capable de donner la vie à d’autres vies. Elle est relayée par le mythe en déesse qui est à la fois première, la plus ancienne, incroyablement vaste, et qui peut à elle seule, sans mâles, par ses propres forces et secrètes vertus, donner la vie. Il semblerait que la Bible s’en soit inspirée avec le conte de la vierge Marie. Il est à la fois un hommage à la place de la femme dans la création du monde, qu’elle tient de ses relations avec la Création, et la représentation de celle qui donne la vie, dont la grandeur lui permet d’enfanter le fils de dieu. Il devient presque évident que ce conte se rapproche de celui de Gaïa, et que le message est clair, la femme c’est la vie. Il ne tient qu’à l’évolution de l’amener à la gestion du monde. En troisième lieu, Éros, l’amour. C’est l’amour qui n’aime pas, qui est la représentation, d’un surgissement, d’un paraître. La mer, voie d’eau dans la réalité économique gréco-égéenne, engendre une déesse de la mer vénérée, Amphitrite. Son nom apparaît historiquement avant celui resté célèbre dans notre éducation « patriarcale », Poséidon, Dieu de la mer. Poséidon est d’origine asianique l’une des nombreuses religions antiques du Moyen-Orient. Amphitrite l’épouse dans la version de la théogonie d’Hésiode du VIe siècle. C’est là, la réalité d’une culture gynéocratique. Elle subira de lentes et visibles transformations. Ensuite dans la version plus récente, Amphitrite fut prise pour épouse par Poséidon, c’est le signe d’une modification culturelle où les positions se sont totalement inversées, signifiant la prise du pouvoir par l’homme.

Cet exemple indique une inversion du pouvoir par acculturation, et à la longue, une mise sous silence du rôle politique et religieux de la femme. Elle n’en a pas moins poursuivi son influence à travers des désirs dont elle faisait l’objet.

Il a fallu attendre l’activité de femmes protestantes avec Sarah Grimké qui publia en 1838 aux États-Unis un manifeste féministe, Nu on the Esquality of he sexes and the condition of Women. Puis en Angleterre d’Élisabeth Cady, et une autre protestante française, Sarah Monod, devenue présidente du Conseil national des femmes à sa création en 1901, pour qu’elles revendiquent leur place.

Entre Amphitrite et Sarah Monod, il n’y a pas moins de 3 000 ans. Dire que c’est seulement l’histoire religieuse qui leur a usurpé leur place serait déplacé, le problème des organisations sociétales à leurs représentations. 1. Ces représentations servent de repères dans l’environnement géohistorique, qui les modifie pour former l’évolution. Elles y ont largement contribué par tradition au travers de l’initiation, tout comme nous les continuons aujourd’hui pour perpétuer les civilisations qui nous asservissent. Pour être autrement, cela réclame un choix même restreint, d’avoir le temps d’y réfléchir pour qu’il existe, en disposant des connaissances, en vigueur. Ce que peuvent apporter les ECPA, c’est autre chose que d’attendre l’Homme sauveur, comme un enfant qui attend la tétée. Rien ne nous interdit d’envisager parmi ces connaissances femme-homme qu’une société matriarcale 166 ne serait pas meilleure que la nôtre. À condition, comme je l’ai déjà dit que nous n’ayons pas fabriqué des femme-homme. Quant au nom de l’égalité, nous envoyons des femmes faire la guerre, et tuer ce à quoi elles donnent la vie. Je crois que nous avons atteint là aussi le point d’un absolu dans le raisonnement d’Hommes qui veulent se prétendre civilisés. C’est aussi juste pour les hommes, nous nous entre-tuons depuis tant de millénaires que c’est devenu une banalisation. Il est donc bien inutile de l’étendre aux femmes, ce qui n’est pas à interpréter comme avoir des secteurs réservés ! Bien sûr, nous trouverons mille et une raisons de justifier d’en être ainsi. Au nom de la patrie, du droit de se défendre, de lutter pour un idéal, etc. Ce n’est pas en poussant la femme, la plus apte à soutenir ce point de vue, à la guerre, que nous avancerons vers l’hominisation, si nous espérons voir la guerre régresser et la considérer comme un crime contre l’humanité. C’est dans cette matrice maternelle que nous avons une chance d’inscrire l’horreur de la guerre dans le conscient profond de l’enfant. Je conçois toute la difficulté d’une telle démarche qui s’oppose à notre culture guerrière. Sinon, pourquoi avoir combattu et supprimé l’anthropophagie 2 qui a caractérisé une étape vers cette hominisation ? Aucun groupe culturel n’aime particulièrement se rappeler cet état de fait où par nécessité, par pénurie alimentaire, les Hommes n’hésitaient pas à manger, ses semblables. Aujourd’hui pour disposer du nécessaire comestible, industriel ou territorial nous faisons des guerres, avec les mêmes morts, sauf que nous ne les mangeons plus, est-ce cela être civilisé ? Dans l’étude de nos mœurs, il ne manque pas de scènes rapportées où la femme cuit des quartiers d’humains, doit-on encore lui demander d’en cuire dans un paradigme d’image qui est recomposée. La comparaison peut choquer, et paraître inopportune, voire déplacée. Nos patriarches ne trouvaient pas leurs pratiques barbares, tout comme aujourd’hui nous ne trouvons pas nos guerres barbares, qui conduisent à la même finalité, pour les mêmes raisons. Si ce n’est nous qui maintenons cette raison aujourd’hui, c’est qu’elle donne un but à l’existence. Aujourd’hui, nous disposons des moyens qu’il en paraît autrement, ce qui n’était pas le cas de nos prédécesseurs. Si les femmes n’endossent pas le manteau de plomb des hommes, pourront-elles imaginer d’autres organisations sociales, sans être investies d’un quelconque pouvoir ? L’histoire nous livre aussi des communautés où elles se montraient aussi horribles qu’un homme. Mais parce qu’elles enfantent notre espèce, cela lui donne bien le droit de redéfinir une « image du père ». Et espérer une finalité meilleure que celle que leur proposent les hommes depuis des millénaires, en mangeant ou en envoyant à la guerre sa descendance pour se disputer la rareté. Dans le mouvement féministe qui s’oppose au patriarcat, au machisme, au féminicide, par absence de référence historique, elles en oublient le rôle protecteur de l’homme durant des siècles. Toutes les unions avaient pour but de leur assurer une autonomie économique. Les hommes franchirent un pas, qui les conduisit à imaginer une infantilisation de celles-ci et s’interroger si elles avaient une âme. Cela ne prête pas à rire, car, en observant, comment nous sommes des aveugles de Brueghel dans le pas du patriarcat capitaliste, nous y aurions participé. Les siècles à venir risquent de leur donner une place prépondérante dans la lutte contre le patriarcat capitalistique, si elles se structurent politiquement. Il me semble que ce n’est pas demain que les Hommes adopteront un enseignement rémunérateur pour adulte. Leurs impuissances, ou leur refus de s’opposer au capitalisme qui les soumet les rendent incapables d’une évolution évidente. Pour reconnaître une âme à la femme, ils ont mis des siècles, comment voulons-nous qu’ils se donnent les moyens de se réformer ? Comment voulons-nous qu’en plus ils traitent en égal les femmes ? Notre futur semble passer par elles, et, chaque fois qu’ils en convainquent une de devenir une femme-homme, ils gagnent des années. Nous comprenons que depuis que le patriarcat domine le monde pour aboutir à une pollution mondiale et à la détention d’armes d’éradication de la vie terrestre, nous ne pouvons considérer que l’aboutissement soit majestueux. Si les hommes se montraient capables d’inverser ce processus, ils ont disposé du temps nécessaire. Nous ne pouvons pas compter sur eux pour réorienter le futur, mais sur les femmes dont la fonction essentielle consiste à donner la vie et la protéger, et ne pas attendre d’elles des comportements masculins, pour reconnaître leur place.

 

Si nos ancêtres avaient éventuellement l’excuse de ne rien savoir de leur origine, avec le développement des sciences, nous n’avons plus cette excuse, hormis celle de refuser d’apprendre.

86 — Ne pas oublier l’essentiel.

 

1/ Qu’y a-t-il de plus essentiel que la vie ? Or, notre histoire humaine est une longue liste d’atrocités d’une espèce qui, passant de la cueillette à la chasse puis à l’agriculture, a découvert la notion de propriété. Elle se sédentarise, et s’entre-tue pour acquérir les « butins » produits sur ces territoires, et pour les territoires eux-mêmes. Ce n’est pas offenser l’Homme de le reconnaître, comme un fait historique. Les frontières de tous nos États se sont établies dans la souffrance, comme nos régimes, politiques et religieux, qui n’ont été qu’un reflet des pratiques sociétales, et cela se poursuit comme une gangrène qui nous ronge.

Nous relatons cela dans une très grande partie de la littérature, qui nous abreuve de crimes individuels toujours punis. Et de grandes épopées d’armées libératrices ou conquérantes, avec à la clé pour les vainqueurs des statues et des médailles. Également, nous les encensons et les glorifions pour avoir, avec leurs justes raisons torturées, violées, tué l’ennemi, l’opposant, l’incroyant, l’envahisseur, l’agresseur ou l’infidèle. Pour s’en réhabiliter, chaque État échafaude une histoire rose glorieuse. Les historiens la déflorent depuis une trentaine d’années. Il serait bien inutile de chercher à savoir qui a commencé ni de condamner ceux qui ont sacrifié leur vie pour une cause. Aujourd’hui, nous savons analyser et anticiper nos comportements sociologiques. À l’appellation de conquérant s’est substitué celui de résistance à l’agression, qu’elle soit religieuse, culturelle ou économique, et chacun s’évertue à désigner l’autre comme agresseur, pour justifier de devoir le tuer.

Pour cela, nous pouvons observer notre littérature, notre cinémathèque, nos téléfilms, nos jeux vidéo, qu’ils soient à destination d’enfants ou d’adultes. Ils relatent pour une bonne part de la criminologie, de la violence et de l’aventure guerrière, et il ne manque pas d’ouvrage faisant l’apologie de la guerre à en banaliser la notion de tuer. Psychologiquement, nous devons connaître nos capacités dramatiquement meurtrières, pour nous en écarter. La Grèce par sa cosmogonie relatait et représentait ces mythes, ses pratiques sociétales. Par notre créativité médiatique, nous relatons les nôtres, et comme les Grecs aimaient leurs dieux sanguinaires, nous, nous aimons la représentation de notre violence. Ce marché du livre et de l’image ne serait pas développé, sans une vente lucrative et un attrait pour la violence. Dans nos sociétés, c’est peut-être là, un exutoire que nous pouvons développer face aux névroses de nos frustrations.

Vouloir se le cacher serait absurde, ce serait le moyen le plus sûr d’en mourir, comme quelqu’un qui se cacherait le mal dont il souffre, il n’aurait aucune chance de se soigner. Prendre conscience que notre espèce prend du plaisir, à la souffrance et au malheur d’autrui, n’a rien de honteux. Ce qui l’est, c’est de vouloir se faire passer pour vertueux, ou de rechercher des raisons vertueuses pour y donner cours. Depuis 2 000 ans qu’il a été dit, « tu ne tueras point », les pires punitions, les prisons les plus sordides, les accords de réglementation les plus sophistiqués n’ont pu l’imposer. Ces mesures ont servi à transgresser ce « tu ne tueras point » chacun avec sa juste raison issue des informations qu’il a traitées dans l’identité qu’il s’est construite. Elle reste parfois contestée par d’autres avec d’aussi justes informations analysées dans le même cas pour supprimer la violence d’État qui nous dédouane de ne pas avoir les mains tachées de sang. Et nous déroulons nos vies dans nos langues, nos États, nos ethnies, nos religions, nos idéologies, nos racines pour disposer d’une identité avec une tranquillité assassine. Les connaître est une chose, les reproduire avec leurs erreurs ou se venger en leur nom en est une autre. Si la définition de crime contre l’humanité peut apporter une quasi-solution dans des situations spécifiques, elle sera un jour confrontée à son désir de voir tout Homme respecté dans sa dignité humaine. Cela commence par les fondements naturels les plus primaires, se nourrir, copuler, s’abriter. Sa juridiction qui se veut, universelle, n’échappera pas au problème de la pauvreté, que génère l’organisation libérale capitalistique. Elle engendre en rétroaction des idéologies hégémoniques, quand l’on souhaite régenter le droit universel, on ne peut longtemps se limiter aux champs qui nous arrangent, on devient une bouée de sauvetage pour les plus meurtris.

 

Peut-être que de mettre notre espérance dans un long processus d’éducation, en diffusant un enseignement rémunéré tout au long de l’existence, nous permettra de développer le commerce d’un capitalisme socialisant, plutôt qu’exploiteur.

 

87 — Avons-nous une solution ?

 

1/ Certainement, tout nous est permis par notre intelligence. Pour cela, le vouloir, et savoir trouver les Dieux athées que nous adorons et qui nous demandent de tels sacrifices de vies humaines. À mon sens, ce n’est qu’en luttant contre l’ignorance que nous pourrons parvenir à ajuster et contenir l’innée. Que ce soit dans ses réponses à l’environnement, dont la répartition de la rareté le névrose jusqu’à la mort. Je pense que le Savoir et la Connaissance peuvent nous y aider, à condition que l’instruction et l’éducation débouchent sur cette inconnue, qu’est l’intelligence. Vers cette intelligence heuristique que nous percevons, par intuition. Vers cette intelligence apte à traduire pour notre instinct, pour le « vieil homme », une autre image du père égocentrique. Une autre que celle de celui qui nous conduit, à la destruction, dans la règle stricte d’un processus d’évolution qui conduit toute cellule à mourir sous ses propres déchets ou à se réformer. La solution passe à mon sens par cette intelligence ressentie, qui fait à tout un chacun refaire le monde entre amis.

Trouverons-nous en elle, le moyen de parvenir à ce à quoi nous ne pouvons pas nous tenir et que nous avons défini d’essentiel ?

Cela peut paraître curieux que mon essai se termine par une interrogation, s’il en avait été autrement cela aurait signifié pour le moins que je n’ai rien compris de mes écrits.

 

Lorsque nous nous interrogeons sur notre existence, si nous ne débouchons pas sur une question, c’est que quelque chose a dû nous échapper.

 

Conclusion.

 

1/ Pour conclure cet essai où je fais, un pari sur un futur fondé sur les progrès de notre intelligence cérébrale, d’un cerveau doté d’une capacité psychique extraordinaire pour développer une nouvelle richesse. Je me sens intellectuellement parfaitement limité pour le développer tant, j’ai abordé de disciplines dont je n’ai que quelques fragments de connaissance. Si d’aventure quelques érudits voulaient le reprendre, le sujet est libre.

L’imprimerie a marqué une étape importante dans la diffusion du savoir et de l’information. Nous lui devons la circulation des savoirs. Aujourd’hui, nous devons faire circuler les savoirs à toutes les populations et reprendre cette démarche d’enseignement pour tous. Parmi ceux-ci, la connaissance des sciences de la physique, par la mécanique quantique, va marquer une autre étape dans le développement sociétal de notre civilisation. Nous devrons regarder beaucoup de nos relations, ou « requalifier » beaucoup de nos relations sous son auspice, inventer d’autres mots, quand d’autres rejoindront les dictionnaires des mots rares et précieux, en mémoire du passé. La théorie du chaos nous permet d’exploiter la plus petite donnée économique. Elle nous permet d’en mesurer son incidence à très long terme et d’envisager un regard sur notre existence, non plus à la seule mesure de nos perceptions sensorielles, mais à celle de notre intelligence. Nous devrons également pour cela fournir le même effort qui a suivi la découverte de l’imprimerie, créer un enseignement d’une portée aussi réformatrice. Cela pour tous les adultes tout au long de l’existence, sans attendre quatre cents ans pour le mettre en œuvre. Et pour seules fins, qu’apprendre soit un plaisir créateur et non pas une souffrance, comme celle à laquelle nous avons réduit nos relations vitales avec le travail pour vaincre la rareté ?

Ceci, surtout, quand le savoir est l’élément dans lequel baigne notre nature culturelle et nous devrons regarder notre existence à l’échelle de l’espèce et de sa durée. Ainsi, chacun prendra au quotidien au travers des mots le plaisir, que cela lui offre d’y appartenir. Pour réaliser cet objectif, les hommes existent aujourd’hui, et si j’en ai critiqué certains d’entre eux c’est qu’ils peuvent mieux faire.

 

Nous devrions peut-être leur donner seulement un autre but que celui de poursuivre une finalité comptable.

 

 

 

Et Demain ?

 

DEMAIN.

 

DEMAIN, nous l’avons appelé Demain,

Le jour où elle est née, le médecin l’a dit,

Elle sera jolie !

 

Elle a les cheveux moutonneux de fil soyeux,

Son corps naissait. Le Ciel nervurait.

Elle a le regard bleu de cils heureux,

Ses yeux pleuraient. La nuit pétillait.

Elle a les lèvres enneigées de blanc lacté,

Sa bouche happait. La pluie poudroyait.

Demain est un univers étonnant.

Les êtres s’imaginent le néant,

 

DEMAIN, nous l’avons baptisé Demain,

L’aube où elle est née, son parrain l’a écrit,

Elle sera nantie !

 

Elle a des bras d’eau bénissant,

L’océan fraîchit. Son nez frémit.

Elle a des seins d’été sémillant,

L’orage bleuit. Sa peau blêmit.

Elle a des doigts de jeux sablonneux,

La plage rougit. Ses mains sourient.

Demain est un monde réconfortant.

Les hommes se l’imaginent aimants.

 

DEMAIN, nous l’avons désigné Demain.

L’aurore lève sa journée. Dieu l’a prédit.

C’est le paradis !

 

En se signant des mains, les rondes l’ont chanté

Les toits mitraillaient ses mots acérés.

En rentrant dans les chairs, les balles l’ont sifflé

La victoire hurlait, bientôt demain !

Contre un bout de papier, je vous promets la paix,

Je feins de vous aimer, contre un bout de papier

Contre un bout de papier, je vous ferai rêver,

Demain ! Contre un bout de papier. Je suis barbier !

 

DEMAIN, nous l’avons soupiré Demain.

Le matin lève sa journée. L’Oracle l’a dit. 

Ce n’est qu’aujourd’hui !

 

Nos âmes parent ses heures italiques,

Fleurs cardinales ou pierres d’Isatis.

Nos passions brassent avec leurs maniques

Son portrait aux couleurs de notre esprit.

Demain dans cet univers découpé,

Demain, tintera douze fois demain.

De mondes divisés, aux jours déchirés

Elle est si désirée, cette journée !

1 La préhistoire de l’espèce humaine est bien plus longue que son histoire connue, et si nous connaissons assez bien les outils et les mode de subsistance, les rapports sociaux et les modes de communication sont très mal inventorié. Il est donc imprudent de leur attribuer des traits culturels observés depuis le XIX siècle dans les sociétés dites « archaïques ou primitives ». Dans les études

des spécialistes de l’anthropologie, rien ne permet d’étayer avec certitude qu’il eut existé un régime matriarcal lié à la filiation matrilinéaire. Par contre ce qui paraît plus probable c’est que l’agriculture et la sédentarisation sur les terres fertiles soit largement l’œuvre des femmes, et leur ait conféré ou amélioré leur condition et leur rang. Ceci se justifie par les déesses tant de la fécondité que de la fertilité que l’on retrouve dans les premières civilisations historiques dans les vallées du Nil, de l’Euphrate et Tigre. Plus généralement la place hiérarchique de la femme varie en fonction de l’activité économique du groupe, chasse, pèche ou agriculture, mais s’il n’est pas établi avec certitude des sociétés matriarcales franches, les femmes ont eu des rôles prédominants et un temps égal à celui des hommes.

2 Note d l’auteur. L’anthropophagie, ou le cannibalisme comme nous le disons plus communément,  semble être apparue à la suite de pénurie alimentaire, si comme beaucoup d’événement elle est passé dans les usages, ensuite elle s’est mystifiée et ritualisée, et sa pratique c’est retrouvée sur tous les continents avec quelques exceptions. La dernière trace d’une activité ritualisée à eu lieu en 1962 dans un village, Kalyo-Kengyu, qui se livra à un raid dans un hameau proche avec lequel il avait un litige de défrichage et en rapporta quarante-cinq têtes humaines (Art du Nagaland, musée Barbier Müller, Genève 1982). Il semble donc que la facilité avec laquelle nous nous faisons la guerre puisse trouver son origine dans la même facilité avec laquelle la nécessité de devoir être anthropophage par survivance nous ait entraînés à faire peut cas de la vie. Partant delà il est facile de concevoir l’organisation qu’il a pu en découler et se recomposer pour devenir l’art de la guerre, lorsque les raisons et les moyens se sont manifesté. Car pas plus cet événement (la guerre) qu’un autre n’a pu apparaître spontanément, et je ne crois pas que notre violence soit le propre de l’égocentrisme, mais plutôt celle de notre capacité psychique à conceptualiser.

Bibliographies.

 

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Brémond Janine, Marie-Martine Salort. Initiation à l’économie. Édition Hatier. 1986.

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De Rosnay Joël. Le macroscope, vers une version globale. Éditions du Seuil. 1975.

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Fédida Pierre. Les biens faits de la dépression. Édition Odile Jacob. 2001.

Freud, Sigmund. Tatou et Totem. Édition Payot et Rivages. 2001.

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Guitton Jean. Dieu et la science. Éditeur Grasset.1991.

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Jacerne Pierre. La folie de Sophocle à l’antipsychiatrie. Édition Bordas. 1974.

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More Thomas. L’utopie. Édition de la dispute. 1997.

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Reichler Claude. L’interprétation des textes. Édition, les éditions de minuit. 1989.

Reinberg Alain. Les rythmes biologiques. Éditions de presse universitaire de France. 1989.

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Science et vie. N° 1016. Mai 2002

Science et vie. N° 889 — octobre 1991.

Science et vie. N° 932. Mai 1995.

Science et vie. N° 933. Juin 1995.

Science et vie. N° 953. Février 1997.

Sendy Jean. Ces dieux qui firent, le ciel et la terre. Éditions Robert Lafont, 1969.

Shouré Edouard. Les grands Initiés. Éditeur, Librairie académique Perrin. 1960.

Steiner, Philippe. La sociologie de Durkheim. Édition de la découverte. 1998.

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Veyret Yvette, Pierre Pech. L’homme et l’environnement. Éditeur, Presse universitaire de France. 1993.

Watzlawick Paul. La réalité de la réalité. Édition le Seuil. 1978.

Watzlawick Paul. Le langage du changement. Éditions du Seuil. 1980.

 

Table des matières.

Table des matières.

par    1
GIARDINO André.    1
Résumé.    3
RÉMUNÉRER LES HOMMES POUR APPRENDRE.    3
AVERTISSEMENT.    7
Aux pionniers de l’univers.    28
LE DEVOIR D’APPRENDRE : UN MARCHÉ DE L’INTELLIGENCE    30
AVANT-PROPOS.    30
1 — Pourquoi apprendre ? Cela dépend de nous.    

PRÉLIMINAIRE.    32
2 — Une raison qui se construit sur la conservation, de milliards de données et de concepts, pour nous interroger, pour notre usage harmonieux, et vivre parce que nous existons.

3 — Ainsi, un jour, j’eus une idée née d’une problématique pas si simple, entre utopie et idéologie.

CHAPITRE, I    44
RÉMUNÉRER LES HOMMES POUR APPRENDRE.    44
4 — Pour cela, nous devons seulement comprendre un questionnement : sans le savoir, que serions-nous ?

Que sommes-nous ? Avec notre agressivité…    47

6 — Face à la sélection naturelle, à l’exclusion, et à la production de nos maux que nous pouvons éviter.
7 — Perdu au milieu d’un ensemble, du clan à l’État et au clan financier, dans un espace occupé par les possédants.
8 — Sur quoi repose cette richesse, si ce n’est sur un capital confiance ou une crédulité, dans un puzzle infini de contraintes    .
9 — Un puzzle dans lequel existent deux constantes incontournables persistantes mises en évidence depuis 1950.    77
10 — L’avenir, nous le bâtirons de compassion pour affronter les peurs au-delà de nos certitudes, dans une dynamique progressiste pour se répartir le temps, vers une dynamique de temps libre.    79
11 — Mais nous ne sommes pas encore civilisés, qui doit forcer son intelligence.    86

Chapitre II    90
Faire un choix qualitatif.    90
12 — Le temps, un déterminant social, mais aussi un temps relatif qui n’avait pas échappé à Aristote et dont notre civilisation a acquis les moyens d’une certaine maîtrise.    90
13 — Pourtant tout comme l’écriture, ces moyens ne sont pas neutres. Aujourd’hui, elle est médiatique ; et prendre conscience que rien n’est simple pour se surpasser est une nécessité existentielle que nous restreignons, là, où la pluridisciplinarité devient une évidence.    95

14 — Les plus intelligents l’ont réalisé, quand viendra notre tour pour nous tous ?    103

15 — Pourtant certains s’en excluent, mais avec une tendance, malgré un archétype.    105
16 — Non pour être des génies, mais assez pour nous comprendre, en y consacrant du temps pour ne pas s’égarer.    108
17 — L’enseignement complémentaire pour adulte ne doit pas rester une exclusivité sans relation avec le système éducatif, mais il va susciter des choix difficiles    112
L’INACHÈVEMENT.    113
Pas de contradiction à effacer,    114

CHAPITRE III    116
SUR DES GÉNÉRATIONS.    116
18 — Par transmission et planification.    116
18 — Arrêtons un instant dessus pour regarder comment l’on passe d’une tradition à un marché planifié qui a développé un savoir-faire seul.    117
20 — Le savoir se vend mal, sauf parmi ceux qui le possèdent, mais la culture populaire enrichit leurs protagonistes. Elle est l’objet de débats, dans lequel un décodeur existe en kit et en pièces détachées dans le magasin de la méconnaissance.    118

    123
    124

21 — Le savoir en extension reste difficile à suivre pour tous.    127
21 — Mais l’espérance peut venir de la loi du nombre.    129
22 — Au fil des générations.    130

CHAPITRE IV.    132
STRUCTURES D’ACCUEILS, D’ENSEIGNEMENT COMPLÉMENTAIRE POUR ADULTE.    132
24 — La formation existe pour les actifs à hauteur de 30 %, mais l’ECPA a une autre vocation et la capacité à atteindre est importante. Cela sera fonction d’un choix politique, car nous couvrons bien d’autres besoins.    132

CHAPITRE, V.    136
QUELS TYPES D ENSEIGNEMENT ?    136
25 — Un enseignement pour des adultes, dans un échange particulier auquel nous ne pouvons échapper, parce que nous sommes des répétiteurs qui pourront s’évaluer et afficher leurs réflexions librement dans des limites incitatrices.    136

CHAPITRE VI.    142
QUI DISPENSERA CET ENSEIGNEMENT ?    142
26 — Ceux qui ont déjà la connaissance et le savoir, après une formation comme cela existe.    142
27 — Sous un ministère tout désigné l’éducation nationale.    143

CHAPITRE VII.    144
QUELLES INCIDENCES SUR LA VIE DES CITOYENS ?    144
28 — Nous devons l’imaginer, car nous nous imposons d’apprendre, alors que l’adulte est ostentatoire et conservateur par peur, et que notre futur est presque illimité.    144
30 — Car la seule terre à découvrir, c’est l’incertitude, mais avec modération pour ne pas faire du savoir un Dieu, alors qu’il n’est que culture, même s’il est lent et incertain.    153
31 — Une espérance qui nous astreint à l’effort du fait de notre matérialité.
32 — Comment se faire une idée du comportement de la population face à la formation, qui est une démarche limitée par l’idée de soi ?    162
33 — Avoir une démarche estudiantine plutôt qu’être spectateur, et socialement riche pour rompre un isolement, dans une société civile très sollicitée à consommer. Consommation à laquelle résister est difficile malgré quelques tentatives.    165
34 — Maîtriser notre intelligence culturelle pour ne pas être robotisé.
168
35 — Faire une place aux Enseignements complémentaires pour adultes, par l’incitation financière ou par une pensée d’utilité potentielle, pour ne pas rester des hommes des cavernes.    169
36 — Nous voulons être des dieux, plutôt que de relever le défi huma n ! 172
37 — Un défi qui sera rejeté si l’enseignement n’est pas gratifiant.    174
38— Bien sûr, des opposants se manifesteront par pragmatisme opportuniste à cause d’une vue restrictive. Élargissons notre réflexion, dans une addition où, un plus un égale trois.    175
39 — Savoir se remettre en cause pour un projet avec beaucoup d’interrogations sur l’existence, que d’autres ont traduite avec leurs moyens.    179
40— Je peux rêver que la volonté serait de le faire, rien de moins évident, en dehors du débat.    182
41 — Un débat dans une société dominée, par le libéralisme, où la liberté est le mot qui cache la forêt, une forêt où nous pouvons nous perdre.    183
42 — À répéter un leitmotiv, on l’accepte, car soumis au même discours, nous n’entendons que lui, malgré mes railleries.    187
43 — Un libéralisme productiviste auquel nous participons souvent sans discernement qui modifie l’organisation du travail et pèse sur notre personnalisation (construction de la personne).    190
44 — Le transfert d’émotions vers des objets et un fait social, mais sa marchandisation est autre chose, un marché, contre lequel nous avons un recours.    194
45 — Favoriser l’échange autre que celui qui nous est proposé au quotidien.    196
46 — Quels effets auront la fréquentation des ECPA au sein de la famille ?    197
Q
47 — Certains s’en excluront de fait.    198

CHAPITRE VIII.    199
Quelles incidences sur l’appareil productif ?    199
48 — Les symboles tels, l’or repose sur deux constantes réunies dans un schéma abstrait collectif par ordonnance, mais avec des valeurs contestables parce qu’elles sont relatives.    200
47 — La monnaie est une valeur fictive.    206
mesurons l’usage avec l’État comme statisticien, et les libéraux, comme joueur de pipeau, qui incitent à s’interroger.    206
50— L’appât du gain reste-t-il l’adversaire de la démocratie ?    214
51 — Une loi invisible du marché existe-t-elle ?    216
52— Papiers pour papiers (monnaie).    218
53 — Mais pour cela, nous avons besoin d’un capital confiance.    219
54 — Des valeurs réelles ou scientifiques et des valeurs relatives ? Dans un marché avec des limites, et un surcoût, où le client achète le tout, une valeur sociale, comme il achètera les ECPA    221
55 — Le poids des mots et la dialectique qui enserre la pensée et la « ghettoïse », pour combien de temps ?    226
56 — Ne pas rejeter ce qui fonctionne dans une organisation de papiers.    254
57 — Quel est donc ce marché de l’intelligence qui intéresserait les capitalistes, et qui pourrait être estimée économiquement plus facilement que ses incidences idéologiques, structurelles, sans occulter le risque d’un effet boomerang ?    256

58 — Ce serait une nouvelle approche sociétale aux effets inévitables, comme dans d’autres circonstances, que nous avons toujours surmontées, même en inversant un processus.    263
59— Maintenir un nouveau déséquilibre sous surveillance de l’ensemble des acteurs et de notre intelligence. Pour gérer l’abondance en tenant compte de notre monde.    268

CHAPITRE, VIX.    276
Quel financement ?    276
60 — Celui que nous pouvons créer, un moyen non exclusif.    276
61 — L’argent comme but est une illusion dangereuse s’il se dogmatise à l’excès.    283
62 — Un homme à abattre, l’ignorant que nous portons pour nous gouverner.    289
63 — Mais pouvons-nous avoir un débat d’idée si nous laissons des mécanismes systémiques réfléchir à notre place ?    291
64 — Nous nous laissons gouverner par une monnaie qui donne le pouvoir à qui se l’approprient et névrose les autres.    294
65— Je peux rêver, mais le réalisme s’impose.    308
66 — Cela nécessite de rechercher en quoi un individu est unique, qui n’est pas un composant d’une structure collective. ?    311
67 — L’on doit dépasser le connu, pour ouvrir des voies pour bifurquer.    319


65 — Ceci dans un monde de découvert réalisé par d’autres.    322
69— Mais ne pas se tromper de cible pour essayer de vivre mieux, et ne pas rejeter tout du système libéral parce qu’il flatte l’individualisme qu’il a mis en évidence par cupidité.    329

70 — Et nous prendrons sur nous d’expliquer le mystère des choses, par ceux qui ne sont pas forcément les plus, mais ils nous ressemblent.    338
71— Le capitalisme peut-il être un vecteur de l’évolution, et comment ?    349
72 — Pourtant le langage commercial serait une chance inespérée, une fois débarrassée de ses excès, pour changer le monde.    353
73 — Voilà pourquoi je poursuis un but, celui, d’une certaine manière, d’arriver à faire pondre à une poule un œuf de canard sans tuer la poule aux œufs d’or.    356
74 — Choisir une référence rassurante, non convertible pour émettre de la monnaie, en utilisant une politique budgétaire ou autre.    360

CHAPITRE, X.    368
Quels impacts sur la production de richesse ?    368

CHAPITRE, XI.    372
Quelles motivations incitatrices doivent être développées ?    372
75 — De l’homme communicant, à l’homme utopique, un mot que la connaissance a banalisé pour qu’il vive debout.    372

76 — Un axiome à réviser pour un mode meilleur qui appartient à la pensée.    380
77 — Découvrir le sens caché du vécu comme celui des mathématiques.    383
75 — Élargir son regard importe pour ne pas souffrir.    386
79 — Notre avenir dépend de notre univers, et de la conquête de notre cerveau.    390
80— Afin de développer un art de vivre pour nous survivre…    398

CHAPITRE XII.    406
Que doit-on craindre ?    406
81— D’un effet d’agrégation.    406
82— Des déviations idéologiques.    407

CHAPITRE XIII.    410
QUE DOIT-ON, ESPÉRÉ DES TECHNOLOGIES DE LA COMMUNICATION ?    410
83— Un gain de temps, et une aide technologique à nos choix, pour en conserver le droit, d’aimer la pacotille.    410

Quels rêves pouvons-nous nourrir par la génétique ou la neurologie ?    418

84 — Quels rêves nourrir pour être en adéquation avec une terre nourricière, mais, serons-nous plus intelligents, pour autant ?    418


CHAPITRE XV.    424
Ne pas oublier l’essentiel.    424
85 — Un grand absent dans cet essai.    424
86 — Ne pas oublier l’essentiel.    428
87 Avons-nous une solution ?    430
Conclusions.    432
Et demain.    433
DEMAIN    433

 

 

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Rédigé par ddacoudre

Publié dans #Politique

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Publié le 18 Avril 2024

C’est repartie, comme avant chaque élection.
Tant que des citoyens seront de naïfs nigauds, nous aurons droit aux mêmes tragédies pour faire pleurer dans les chaumières. Sarkozy a fait des adeptes, le Premier ministre sur le sujet adopte la même structure de manipulation de l’opinion publique concernant la sécurité. Rabâcher un thème durant des semaines et augmenter les sanctions avec l'aval des plus émotifs qui ont donné leur empathie et leur compassion à une supercherie politique.
Nous avons droit en ce moment aux agressions au couteau, et si en France il n’y en a pas assez, nous allons les chercher à l’étranger. Toute cette théâtralité sur des drames qui affligent dans la réalité des citoyens n’est que communication et hypocrisie. Comme Sarkozy ce gouvernement court après les voix du FN/RN. Le plus grave est que le Premier ministre pour aller à la pêche, propose des solutions punitives inacceptables dans un monde civilisé, ce n’est pas les parents qu’il faut sanctionner ni les enfants, mais les ghettos sociaux qu’il faut supprimer. Pour cela il faut des Sous et un projet planifié, ce gouvernement n’a ni l’un ni l’autre.

Alors, il en appelle à ce qui fait la démonstration qu’une société va mal, il en appelle au droit de la force. Aux étudiants en psychologie, il leur est enseigné qu’en cas d’inégalité entre deux débatteurs, quand le plus pauvre en vocabulaire ne peut plus convaincre avec des mots, il frappe l’autre de ses poings.

Nous faisons cela avec la partie de la société la plus démunie, souvent financièrement et intellectuellement, en l’absence de moyens, nous frappons avec les forces de l’ordre en ayant inversé son rôle. Nous utilisons le droit de la force, au lieu de la force du droit, et des citoyens sont ravis d’une telle régression sociétale. Ils ignorent même que le droit de la force était la caractéristique de toutes les dictatures, faute de pouvoir apporter des solutions sociales et économiques. Si nous y trouvons une ressemblance avec les pays européens, y compris le nôtre, ce n’est qu’une illusion médiatique électoraliste. https://www.kragma.org/ sur ce lien nous pouvons y lire la difficulté d’ébaucher une statistique fiable, rien à voir avec la médiocrité des médias.

Je rappelle qu’il y a 3 700 000 crimes et délits par ans depuis 1995 et la France n’est pas à feu et à sang comme cela nous est expliqué.
Quelle est la morale à retirer, c’est qu’en occident il n’y a pas d’endroits où les citoyens sont heureux s’ils ne sont pas cachés.
Ci-dessous j’ai copié un échange entre le sénat et le ministre concerné. L’information journalière semble découvrir ce phénomène dans lequel s’engouffrent des citoyens et des réseaux sociaux. Elle n’est qu’un plat réchauffé, du recuit, du bruler, du carabinée, du carbonisé pour ceux qui aiment la mauvaise cuisine médiatique, où comme chez Mac Donald, elle empile des couches d’infos médiocres et sans goûts à la sauce faisandée sucrés pour que ça passe dans les esprits.

Question orale

Question orale n°0744S - 16e législature

Transparence sur la délinquance et la hausse des attaques au couteau.

Les informations clés

Question de Mme BOYER Valérie (Bouches-du-Rhône - Les Républicains) publiée le 15/06/2023

Mme Valérie Boyer attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer sur les chiffres de la délinquance en France, notamment à Marseille.
Le 10 mai 2022, Alban Gervaise, médecin militaire est égorgé à Marseille, devant ses enfants de 3 et 7 ans, à la sortie de l'école.
Malheureusement, depuis plusieurs années, la France fait face à une recrudescence des agressions et, principalement, des attaques à l'arme blanche.
Aussi, déjà neuf personnes étaient déjà décédées à cette date des suites d'attaques aux couteaux à Marseille depuis le début de l'année 2022.
Elle rappelle d'ailleurs que, à travers une question écrite n° 23860 (publiée dans le JO Sénat du 15 juillet 2021 - page 4359), elle avait déjà interpellé en vain le Gouvernement sur cette question.
Dix-huit faits divers ont déjà été enregistrés, impliquant des armes blanches, comme le rapportent certains médias. Ces violences dites « non crapuleuses » ont augmenté de 20,21 % en 2020 par rapport à l'année précédente. Les syndicats de police constatent une présence quasi systématique de couteaux lors d'arrestation.
Si les services de police et de gendarmerie ont du mal à les quantifier précisément - seuls les vols qui donnent lieu à l'utilisation de ce type d'arme ont droit à une comptabilisation spécifique- les résultats de la dernière étude de 2020 de l'observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) sont édifiants.
Elle estime que le nombre de victimes d'agressions à l'arme blanche monte à 44 000 entre 2015 et 2017, soit plus de 120 victimes par jour en moyenne.
Ce chiffre correspond à 37 % des 118 000 personnes ayant déclaré, chaque année en moyenne, avoir subi des violences physiques de la part d'une personne ne vivant pas avec elles au moment des faits. Il s'agit tout simplement d'agressions dans l'espace public, que ce soit dans la rue, à la sortie d'une boîte de nuit, au travail ou encore à l'école.
Il place en tout cas les agressions au couteau en première position, devant les agressions avec une arme par destination (34 %), à savoir un objet contondant, un bâton ou encore une pierre, celles avec un autre type d'armes, comme une matraque ou une bombe lacrymogène (20 %), et celles par armes à feu (9 %).
Pour toutes ces raisons, elle souhaiterait obtenir davantage d'informations et d'analyses sur ces attaques à l'arme blanche et sur les agresseurs sous forme d'une cartographie détaillée et précise. Il semblerait qu'il faille également étoffer cette cartographie en y ajoutant le profil des agresseurs (âge, nationalité, motifs, antécédents judiciaires et psychologiques) et des victimes (âge, nationalité, relations avec l'agresseur) afin de pouvoir établir un plan d'actions et éviter que ces attaques se poursuivent et se multiplient.
La représentation nationale doit connaître précisément quelle est la cartographie de cette violence pour en tirer les enseignements. Enfin, elle aimerait pouvoir comparer ces attaques avec les attaques des années précédentes afin d'établir s'il y a bel et bien une augmentation de ce format de violence en France, et dans quelles proportions.

Publiée dans le JO Sénat du 15/06/2023 - page 3711


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer, chargé de la citoyenneté, et auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer et du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville publiée le 20/12/2023

Réponse apportée en séance publique le 19/12/2023

M. le président. La parole est à Mme Valérie Boyer, auteure de la question n° 744, adressée à M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer.

Mme Valérie Boyer. D'après l'Insee, 44 000 personnes ont été victimes d'agressions à l'arme blanche entre 2015 et 2017, soit 120 personnes par jour en moyenne. Depuis, plus aucune donnée n'a été transmise, et pour cause : les chiffres d'agressions étaient récoltés par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), supprimé en 2020 pour être remplacé par un autre observatoire au sein du ministère de l'intérieur.

Aujourd'hui, le Gouvernement prononce toujours les mêmes mots - « rixe », « déséquilibré », « acte isolé » -, comme s'il niait la réalité ; jusqu'au garde des sceaux, qui nous a répété plusieurs fois que « la France n'est pas un coupe-gorge ».

Aussi, comme je le demande depuis 2021, aux côtés notamment de plusieurs criminologues, je souhaite connaître précisément la cartographie, les chiffres et les profils de cette violence, pour en tirer les enseignements.

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d'État auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer, chargée de la citoyenneté, et auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer et du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargée de la ville. Madame la sénatrice Boyer, puisque nous sommes toutes deux élues de Marseille, je tiens à avoir une pensée émue pour Alban Gervaise, tué à l'arme blanche devant l'établissement Sévigné, ainsi que pour sa famille et ses enfants. Je me souviens que vous aviez largement évoqué ces faits à l'époque ; je veux aujourd'hui rendre mémoire à la victime.

Je connais votre engagement pour la sécurité des Marseillaises et des Marseillais. J'en ai fait, moi aussi, un combat de chaque instant.

Les attaques commises à l'arme blanche ou par toute autre arme sont un fléau pour notre société et sa cohésion. Au-delà des attaques dues au terrorisme ou liées à des pathologies psychiatriques, le phénomène est réel et ne doit pas être sous-estimé. Les attaques particulièrement barbares commises ces derniers mois, notamment à Annecy, Arras, Crépol ou Paris, nous ont rappelé cette terrible évidence.

Cette violence a aussi rappelé la réactivité et l'engagement de nos forces de l'ordre et de nos services publics - police nationale, police municipale, pompiers, soignants -, que je tiens à remercier pour leur dévouement au quotidien et à qui j'exprime mon soutien le plus sincère.

Même si les réponses à la violence ne sont pas toutes à chercher dans l'action de la police nationale ni même dans celle de l'État, notre détermination est totale. La politique menée par le Gouvernement en matière de sécurité, qui vise à accroître la présence visible, rassurante et dissuasive des forces de l'ordre sur la voie publique, constitue l'une des réponses à ce phénomène. Cette présence sur la voie publique et dans les transports en commun sera d'ailleurs doublée d'ici à 2030.

Lutter contre les violences à l'arme blanche passe aussi par une réponse pénale efficace, effective et sévère. Depuis 2017, nous renforçons, dans des proportions exceptionnelles, les moyens alloués à la justice.

Quant aux chiffres, madame la sénatrice, le phénomène n'est pas simple à quantifier : les statistiques institutionnelles, agrégées et analysées par les services de sécurité intérieure, ne recensent pas, en tant que telles, les attaques à l'arme blanche. En effet, la qualification des infractions, telle qu'elle résulte du code pénal, ne permet pas de distinguer l'usage des armes blanches du recours à d'autres armes.

Madame la sénatrice, je puis vous assurer que nos policiers et nos gendarmes continueront à agir sans relâche sur le terrain pour garantir la sécurité de tous les Français.

M. le président. La parole est à Mme Valérie Boyer, pour la réplique.

Mme Valérie Boyer. Merci de votre réponse, madame la secrétaire d'État, mais ce phénomène était quantifiable par le passé et les chiffres étaient officiels. Pourquoi n'en dispose-t-on plus aujourd'hui ?

Si je vous pose cette question de vive voix, c'est parce que je n'ai obtenu aucune réponse à mes nombreuses questions écrites, alors même qu'il est absolument indispensable que nous ayons ces données.

Notre volonté de lutter contre la délinquance n'est pas à démontrer et les chiffres ne devraient pas être cachés. Aussi, madame la secrétaire d'État, je vous le redemande : pourquoi de telles données, qui étaient disponibles autrefois, ne le sont-elles plus aujourd'hui ?

Je souhaiterais vraiment que vous apportiez des précisions sur ces attaques à l'arme blanche. Les homicides et les tentatives d'homicide explosent en France. Pourquoi ne donnez-vous plus ces informations ? Les cachez-vous ? Pour quelle raison ? Je n'arrive pas à comprendre...

Je veux bien croire en votre engagement, mais aujourd'hui, seule la presse quotidienne régionale relate ces violences. Il ne s'agit pourtant pas de faits divers, mais d'un véritable phénomène de société.

Aujourd'hui, la moindre des choses serait de pouvoir disposer de données précises. Aussi, madame la secrétaire d'État, je vous le demande encore une fois : pourquoi ces données précises ne sont-elles plus collectées et transmises à la représentation nationale ?

Je le rappelle, je suis obligée de vous poser ma question dans cet hémicycle, ce matin, pour obtenir une réponse, dans la mesure où toutes mes questions écrites sont restées lettre morte. Il est anormal que l'on cache ces statistiques aux Français ! (Mme Sylviane Noël applaudit.)

Publiée dans le JO Sénat du 20/12/2023 - page 12275

Page mise à jour le 26 janvier 2024

 

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Publié le 11 Février 2024

Vive l’auto-suicide !

 

Qu’a donc ce gouvernement à épouser les thèses de la RN. Après la loi sur l’immigration, il s’attaque au droit du sol, avec la même finesse qu’utilisait Sarkozy.

Celui-ci, pour faire passer des lois liberticides ou punitives, utilisait la réalité d’un événement émotionnel, et il le faisait monter en épingle par les médias.

Naturellement, pas, en leur donnant des ordres, mais en utilisant leur appétit pour les drames, le scabreux, des sujets bouleversants qui susciter la pitié, ou la colère. Émouvoir par des procédés faciles, faire pleurer en utilisant des sentiments grossiers ou inciter aux flambées d’envie de lynchage.

Le tout, sans aucune autre réalité que l’instrumentalisation de l’émotion, qui alors réclame des mesures fortes de protections. Sans bénéficier pour autant des moyens de mesurer, la portée de l’événement, que des reportages qui les relatent, les radio-trottoirs favorables et le tri des portables qui en justifient.

La raison et l’objectivité pour le peu qu’ils en restent sont parties à hue et à dia.

La raison permet de comprendre que ce sont les politiques financières des pays occidentaux qui sont à l’origine des problèmes qui surgissent dans bien des États. Et particulièrement de l’immigration de toutes ces populations qui aspirent à vivre mieux, et que nous voulons, renvoyer à leur misère. Cela bien que nous avons les moyens financiers et de leurs trouver du travail chez eux. Aucun pays au monde ne manque de travail ni des moyens financiers d’en créer, puisque la monnaie, c’est du vent. Nous pouvons donc la faire souffler dans la direction souhaitée. Notre pays concourt avec les autres au développement de ces difficultés et nous l’entendons s’en plaindre, comme si c’était les immigrants, qui créaient les difficultés, eux qui en sont des victimes. Alors, nos gouvernants, la main sur le cœur, jurent d’y apporter une solution en leur fermant la porte des états, plutôt que d’ouvrir celle du coffre-fort.

 

Avec les événements de Mayotte, je vais démontrer comment l’émotion n’est pas une bonne conseillère en politique.

 

Ainsi, dans les événements qui se déroulent à Mayotte, le ministre de l’Intérieur promet de revenir sur le droit du sol. L’occasion est trop belle, de disposer des moyens d’en justifier aux yeux de la majorité d’une population déjà acquise à la xénophobie. Et comme par enchantement les médias se sont empressés d’embrayer sur les mariages frauduleux avec témoins à l’appui. L’on ne renonce pas à une méthode Sarkozy qui a fait ses preuves, et demain toutes les radios, au nom du traitement de l’information, vont prendre le relaie, en accentuant un problème, comme s’il était majeur dans une île de 300 000 habitants avec un taux de natalité de 3,8. Nous pouvons comprendre qu’il le soit pour eux et qu’il faille y apporter une solution. Pourtant il faudra m’expliquer en quoi la remise en cause du droit du sol peut en être une. Je n’y vois que celle de profiter d’une occasion pour rallier des thèses xénophobes.

Notre pays compte 46 millions de Français de souches qui diminuent inexorablement,Démographie. Les chiffres confirment « la baisse inexorable des Français de souche et la hausse corrélative des immigrés qui se retrouveront peu ou prou à égalité en 2070 », car ils font peu d’enfants, les autochtones font environ 1,77 enfant par couple; tandis que les 22 millions de français ayant des ascendants immigrés, dont 60 % d’Afrique, avec parmi eux seulement 12 % de femmes en âge d’enfanter ont un taux de 2,6. Au total, le taux national, qui est le plus haut d’Europe, est de 1,8. Si nous en étions restés au droit du sol, nous ne serions pas très nombreux.

La France compte, 18 209 312 personnes de plus de 60 ans, alors prenons nos calculettes et calculons, si cette loi sur l’abolition du droit du sol est votée, à partir de quelle année il n’y aura plus de français en France. Et comment ferons-nous pour maintenir l’immigration qui se pressera à nos portes, sans pouvoir les empêcher d’entrer, car nous ne serons plus que deux pelés et trois tondus.

 

C’est cela que l’émotion et les préjugés nous empêche de comprendre, et ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi des acteurs politiques comme ceux du LR, de la RN et maintenant de Renaissance s’acharnent à dénier cette réalité. Alors que les employeurs un peu moins cons savent qu’ils ont besoin de l’immigration pour produire. De plus, nos journaleux qui mènent des enquêtes évitent-ils celle-là, alors vive l’auto-suicide.

 

Subsidiairement. La tendance mondiale est à la décroissance de la population mondiale. Dans une étude que j'avais réalisée en 1998, il apparaissait nettement , et cela ne sait pas démenti, que tous les pays riches ne renouvelaient pas leur population et se maintenaient à des taux bas par leur immigration. Il y a deux facteurs à cela le premier l'absence de vision de l'avenir pour ses enfants et la volonté pour les femmes dans leur émancipation de jouir du confort de la vie, ce que les enfants entravent. Nous pouvons trouver là le moyen de réguler les naissances en offrant aux peuples une vie confortable. Mais nous devons comprendre alors que si les immigrées restent chez eux et que les Français de souche ne se renouvellent pas nous avons tout intérêt de produire des robots pour nous remplacer au travail.

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 10 Février 2024

Difficile de rendre un hommage sincère à Badinter.

 

Notre monde est comme les aveugles de Brueghel, chaque nation est accrochée à la culotte de l’autre dans le sillon tracé par le patriarcat capitaliste. Cela devrait nous interroger, pour quelles raisons avons-nous peur aujourd’hui de l’incertitude ? La seule terre à conquérir qui appartient à l’évolution. Toutes les nations sont conservatrices parce que nous savons que l’inquiétude de l’avenir des humains demande des assurances. Durant des siècles, les humains l’ont trouvé dans l’espérance d’une éternité religieuse ou philosophique, plus stable et irréfutable, que celles humaines. Tant est si bien que le conservatisme guidé par la peur de l’avenir ne sort pas de son sillon.

L’ancien grand-duché de Toscane de l’Italie, est devenu le 30 novembre 1786, le premier État de l’ère moderne à abolir complètement la peine de mort. La courte République romaine de février à juillet 1849 abolit la peine de mort avant d’être renversée par les troupes françaises. Lorsque le royaume d’Italie a été formé en 1891, tous les États constituants, à l’exception de la Toscane, ont autorisé la peine capitale jusqu’à ce qu’elle soit abolie par le Code pénal en 1889. Bien qu’en réalité elle ait été maintenue en vertu du droit militaire et colonial. En 1926, Mussolini a réintroduit la peine de mort dans la loi italienne. En 1944 elle fut abolie du Code pénal . je mentionne cela au cas où nous y trouverions une ressemblance avec la RN.

En 1863 le Venezuela est un des premiers pays ayant aboli la peine de mort.

En France Napoléon III le 6 février exprime l’idée que le territoire algérien ne saurait être considéré comme une « colonie proprement dite », mais comme un « royaume arabe », affirmant que « Les indigènes ont un droit égal à ma protection et je suis aussi l’empereur des Arabes que l’empereur des Français ».

Le 2 septembre, un décret autorise la création sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie d’établissement pour l’exécution de la peine des travaux forcés. Je laisse chacun apprécier ces trois événements.

Ainsi, Badinter en Europe fut précédé par la Norvège, la Suède, l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande. Dans cette ornière du capitalisme, chacun ne l’a pas suivi sous le même poids des peuples de sa nation. Des pas que certains avaient plus légers que d’autres. Je me souviens des débats au sein du parti, nous n’étions pas tous du même avis. S’il y avait eu un référendum, nous aurions toujours la peine de mort en vigueur dans notre pays. Le conservatisme, la peur et l’ignorance l’auraient emporté. Il est particulièrement triste de faire ce constat historique, car aujourd’hui il ne s’est pas dissous dans les connaissances scientifiques apportées par les sciences de la cognition. L’actualité de journalistiques invalides et l’électoralisme sécuritariste effacent ces sciences humanistes.

Le décès de Badinter voit s’élever toutes les louanges hypocrites de son action dans les médias.

Eux qui concourent tous les jours, par la litanie inconsidérée des crimes et délits à son anéantissement.

Le plus grand hommage que nous lui ayont rendu a été d'inscrire l'abolition de la peine de mort dans la constitution en 2007.

 

S’il n’y a pas à déconsidérer la peur, qui est un attribut instinctif essentiel, nous pouvons rendre la réalité objective des événements qui y conduisent plutôt que de jouer avec eux pour l’entretenir. Nous avons laissé se développer un sentiment d’insécurité, par la théorie, par ailleurs juste, développée par le criminologue Bauer, de convenir que tous les crimes et délits connus, laissent supposer qu’il en demeure autant de caché sinon plus. Avec cette appréciation suggestive nous sommes ainsi passés de la factualité à la suggestion, dont au bout nous pouvons dire, qu’il n’y a plus de présomption d’innocence et que l’humanité est criminelle. Comme espérance nous pourrions avoir mieux. Comment peut-on avoir alors que 90 % des citoyens n’ont jamais eu à faire avec la justice ? Ce qui nous fait 7 millions de citoyens, alors qu’il n’y a que 3.700 000 crimes et délits. Il est vrai que les citoyens dans ce domaine sont fâchés avec la calculette, surtout si dans celui-ci elle dément leurs sentiments portés par la rumeur des réseaux et des médias. Mais les citoyens n’en ont cure, n’en ont que faire, car ce qu’ils expriment au travers de ces appréciations, c’est le mal vivre qu’ils ressentent, l’absence d’espérance et dont l’exhibition de crimes et de délits sur le net ou sur des vidéos sont des exutoires. Sauf que cela conduit au désir de rétablissement de la peine de mort sous réserve que ce soit, pour les autres et non pas pour soi-même, et nous n’ayons pas à exécuter le condamné pour devenir à notre tout un criminel.

Toujours, à nous traîner lamentablement dans l’ornière du patriarcat capitaliste, nous ne pourrons jamais en sortir ou considérer ceux qui en sortent comme des parias, et nous demeurerons incapables de comprendre que le capitalisme accepte l’exception des crimes et délits, auxquels il se livre lui-même dans le cadre d’une concurrence sans moralité, comme un effet pervers de son organisation. Tant que les inégalités sociales, dont sont issus les crimes et délits, hors crimes passionnels, ne dépassent pas un seuil acceptable qui remet en question sa domination. Ils préfèrent, de loin, que l’opinion publique se retour contre elle-même, que celle-ci comprenne et de remonter à la source des inégalités générée par la compétition, dans la répartition de la rareté qui exige la mise en place d’un revenu universel et de donner un sens a son existence. C’est-à-dire devenir civilisé.

Si nous voulons rendre hommage à Badinter, le plus beau qui peut lui être rendu, c’est de poursuivre sa vision humanitaire du monde.

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 5 Février 2024

Dieu, la Baryogénése et l’Espérance.


 

Dans un monde où 80 % de la population est croyante, je vais conter une histoire que nous pouvons leur rapporter. Avec patience, car la matrice culturelle qui les a imprégnées, c’est du solide. La science a profondément précisé l’existence de Dieu, en pouvant renommer la Création ou continuer d’utiliser ce nom tout en sachant que l’humain n’est pas fait d’argile, comme un pot, mais de particules. Nous ne savons pas quand, dans l’instant d’avant, où l’indéfinissable vivait, au milieu d’un univers primordial de plasma, il décida de créer l’univers. Il y faisait si chaud, que les couples de particules antiparticules se sont désintégrés. Seulement, voilà qu’une asymétrie entre le nombre de particules et d'antiparticules a fini, par donner une surabondance de la matière. Cette matière, nous ne savons pas quelle quantité, s’est annihilée mutuellement et c’est transformé en énergie via E=mc2. Cette liaison annihilante s’est faite à l’unité près. Il n'en est resté qu’un seul quark en surplus. Ainsi, au commencement, l’instant d’avant accommodait des quarks manquant d’énergie pour exister seul. L’indéfinissable les assembla, pour former des hadrons, parmi lesquels les étaient, des protons et les neutrons appelés, baryons.

La Baryogénése a produit une asymétrie baryonique dans la répartition spatiale où a triomphé la matière sur l’antimatière, dans une grande explosion. C’est pour cela que je vis, je peux donc continuer d’écrire mon conte, sachant qu’il en a découlé l’univers.

De ce fait, l’univers fut créé, il y a 18,5 milliards d’années par la Baryogénése et dans sa dilatation elle a composé un cosmos avec des milliards de galaxies. Dans l’une, nous habitons, une petite planète appelée Terre, une situation de privilégiés quand la vie y est apparue.

Il n’y a pas bien longtemps, 4 000 millions d’années, c’est dire si la vie est récente. En cette période nommée l’archéen vivait des bactéries, et voilà que, seulement 2,6 millions d’années après, nous sommes apparus à la suite d'une lente et longue transformation, car dieu n’est pas pressé. Nous sommes donc tout jeune, dans l’instant d’avant, sans âge.

Nos ancêtres du néolithique, il y a 12 000 ans, avaient comme scientifiques, des devins, des chamanes, des sorciers, des astrologues, ils pratiquaient l’haruspice. Dans cette évolution mise en place par l’instant d’avant, la Baryogénése par un déterminisme aléatoire a recouvert de son esprit l’humain, par la conscience et la pensée associative, et certainement tout le vivant dans une moindre mesure. En voyant le résultat, Dieu assurément n’était ni xénophobe ni raciste. Mais voilà que l’évolution du climat planétaire au Moyen-Orient est devenue plus aride, insuffisant pour y nourrir les humains qui y vivaient dans un Éden, à tel point qu’ils durent se mettre à l’agriculture et à l’élevage. Une lente évolution aux conséquences grandioses. Devant l’angoisse générant le besoin de se rassurer, les invocations chamaniques prirent la figure de dieux.

Une multitude de dieux qui veillaient sur les humains et répondaient à leur supplication, moyennant des holocaustes, où la fumée montait vers Dieu comme nous nous envoyons des Voyagers vers l’instant d’avant.

C’est dans ces temps que les humains peuplant la Terre ont, suivant les contrées, raconté, leurs origines. Nous savons par l’observation d’un environnement angoissant quels éléments environnementaux se sont cumulés, entraînant le récit d’êtres supérieurs, hors de portée des humains, des dieux, qui leur prodiguaient conseil, bienveillance, sanctions punitives et les accueillaient après leur mort dans une vie éternelle.

Aucun humain de ces temps n’aurait pu penser que leurs dieux peuplant les entrailles de la Terre, le fond des océans, le Ciel et tant d’autres lieux, dont ils avaient eu la prémonition, seraient renvoyés au-delà des cieux, dans l’instant d’avant, par la science. Dans l’instant d’avant, la Baryogénése, là où ? Les scientifiques de la physique quantique ont calculé qu’il s’y trouvait. Sauf que, dans ce plasma, il n’y avait que des quarks.

Que pension nous pouvoir y trouver, si ce n’est que la dimension d’une interprétation humaine, qu’au moins nous reconnaissons comme telle. Cela ne nous gêne pas pour imaginer et présupposer qu’il existe un univers objectif, avec, certainement, un ordre sous-jacent, pour lequel nous ne bénéficions pas des attributs nécessaires pour y avoir accès. Tient dont ? Les monothéistes disaient, eux, que l’on ne pouvait pas connaître Dieu. Que pouvaient-ils dire d’autres, ils n’avaient ni Dirac, ni Einstein, ni Hawking. Nous comprenons aisément que notre cerveau, depuis 10 000 ans d’existence, déploie le même schéma intellectuel, la même inspiration, beaucoup plus scientifique. Nos ancêtres étaient tout de même futés, sachant qu’ils ne pouvaient pas le nommer, il l’on qualifier d’un nom imprononçable YHWH, gardant tous ses secrets sur l'univers.

Pourtant des scientifiques se sont lancés à la compréhension de cet univers objectif, ils en ont rapporté la Baryogénése, et toutes les réalisations technologiques que nous produisons sous le commandement de leurs calculs. À j’ai dit commandement, excusez-moi, je voulais dire en application de leur calcul. Les commandements c’étaient pour ceux, qui inspiraient, par leur foi en dieu, répétaient aux hommes, quelle politique il fallait suivre pour vivre heureux. Décidément, j’y tiens, il faut traduire, ils rapportaient aux hommes les commandements de dieu pour vivre heureux. Ha qu’il était bavard ce dieu, quand on lit toute la littérature qu’il a laissée aux hommes, quand ils ont su écrire bien entendu. Personne ne sait pourquoi, au bout de 18 milliards d’années, il a donné l’écriture aux humains.

Il est difficile de se mettre dans la peau des hommes de ce temps. Ils ne doutaient pas que Dieu était l’héritage de leur prédécesseur, ils en disaient que c’était des faux, à juste raison, sculptés de bois, de pierres qu’un prêtre mettait en liaison avec ceux restés dans les cieux, ils avaient de la logique.

Il n’était pas concevable à ces monothéistes que l’on puisse faire une représentation d’un dieu que l’on ne connaissait pas. Mais voilà, ils n’étaient ni psychiatres, ni psychologues, ni psychanalystes, alors ils racontaient que Dieu les punirait, s’ils n’appliquaient pas les lois, désolé je confonds toujours avec le présent, ses commandements. Certainement que ceux qui prônaient ces commandements devaient jouir de quelques autorités, car plus tard, tout fils de dieu qu’il était, Jésus c’est fait crucifier. Dieu recommandait aussi de ne pas écouter les autres partis, le parti de Baal, qui promettait la pluie, si l’on votait pour lui, Non ! Non !, si on lui faisait des offrandes, offrande, l’adhésion c’est presque pareil.

Malheureusement, l’argent, toujours l’argent, si bien que les croyants faisaient du commerce dans les temples de prière, d’où jésus les a viré, sans force de police, avec sa ceinture, en leur disant, il faut choisir, Dieu ou l’argent. Lui, il croyait en Dieu qu’il appelait mon père, Il s’opposa au pouvoir politique en place en demandant que l’on rende à César ce qui lui appartenait. Il donna des conseils économiques en demandant aux entrepreneurs, décidément, aux maîtres de payer dignement leurs serviteurs sans les exploiter, et de traiter humainement ses esclaves. Mais ses deux pensées les plus révolutionnaires furent, en observant la vie de ses contemporains, de leur demander de s’aimer les uns les autres pour vivre en paix, pour avoir de meilleures relations interpersonnelles. Également en leur disant, nous ne pouvons pas connaître, l’instant d’avant de notre vivant, décidément je me trompe toujours, c’est, ne pas pouvoir connaître dieu de son vivant, ni son monde où nous sommes appelées à nous rendre à la fin des temps. Soit dans 4,5 milliards d’années quand la Terre deviendra une naine blanche, et, nous, des quarks. Alors, dit-il, sachons pardonner, car nous ne pouvons que nous tromper. Ce jésus qui s’était instruit, durant 30 ans, décida de militer pour réformer le capitalisme ambiant. Non, ce n’est pas comme cela. Ce Jésus fort instruit de la Thora, étudia un autre parti, pardon, une autre religion en Perse. La réforme religieuse de Zoroastre avec son dieu monothéiste « Ahura Mazda entouré d'un certain nombre d'entités, responsable de l'ordonnancement du chaos initial, le créateur du Ciel et de la Terre. Chaque être humain est doté d'une âme éternelle et d’un libre arbitre. Après la mort, les âmes encourent un jugement et vont au Ciel ou au purgatoire ». Et oui ! ça photocopier dur à l’époque. Depuis nous appelons cette âme la conscience, et aucun scientifique ne l’a encore découverte, comme quoi ? https://www.frcneurodon.org/. Mais nous en avons conservé le libre arbitre, par lequel nous pouvons encore nous rendre responsables de nos existences, en lequel encore croient les populations du monde, sauf les psychiatres, et moi. Sans cette croyance dans le libre arbitre ce serait un crime, que d’envoyer à la mort, à la torture, en prison des humains qui se sont trompés. Pourtant, cela ne nous gêne pas d’avoir conservé le droit de tuer, que se réservait Dieu, en désignant, qui devait être mis à mort. Une fort belle excuse pour se laisser aller au sentiment de vengeance, qu’avaient voulu codifier nos inspirateurs sumériens, avec le Code d’Hammourabi.

Ce jésus décida vers les 30 ans de militer et créa le parti de dieu, le Père. Je me trompe encore, mais, nous connaissons la place qu'occupe le père chez les psychs. Il décida d’évangéliser au nom de Dieu le père tout puissant, pour réformer le capitalisme, zut, pour réformer les relations sociales et économiques par une révolution citoyenne. Ho ! je suis vraiment un obsessionnel. Je voulais dire évangéliser sans violence, frapper et on vous ouvrira. Aujourd’hui, on laisse des prospectus, c’est identique. Mais les sociaux-démocrates capitalistes ne l’entendaient pas comme cela, je voulais dire les pharisiens, Les pharisiens blâmaient cet hérétique qui demandait aux serviteurs d’obéir à leur maître, mais lesquels devaient donner une juste rémunération (ils n'avaient pas le plan comptable). De nombreux débats les opposèrent à Jésus, à qui revenait toujours le dernier mot, fort de son humanité. Même Duhamel s’y essaya, heuuuu ! les gardiens du temple s’y essayèrent en vain. Devant, cet extrémiste humanitaire et révolutionnaire internationaliste, ils en appelèrent à la loi du tyran Ponce Pilate pour le faire condamner. Et face au peuple, après un référendum, non !, non ! un appel à l’opinion publique, il fut condamné à la crucifixion. Bien plus tard, des adhérents, pardon, des évangélistes écrivirent son histoire. Dont, ils embellirent deux événements.

1/ Celui de sa naissance en rendant hommage à la femme qui enfante la vie sur la Terre par la volonté de son créateur, Dieu, et il devint fils de dieu par une insémination spirituelle de Marie. Ça vaut bien tous les Metoo. Avant lui, les hommes du néolithique l’avaient déjà honoré par une statuette, la Vénus de Willendorf, sans oublier Gaia, la terre nourricière. Marie ignorait que, par ces dons de thérapeute et sa vision pacifiste et radicale, « je viens vous apporter la guerre » (qu'il faut entendre au figuré), il serait pris pour le fils de dieu ou le roi des juifs, « c’est vous qui le dites ».

2/ Sa crucifixion est l’histoire d’un militant, où, dans son comité, pardon, parmi ses disciples se trouvait un traître qui fut retourné pour de l’argent par l’ennemi. Rien de plus banal, c’est ce qui se passe dans tous les groupements qui s’opposent. Il endura le fouet sans se renier, comme Moulin, la torture et bien des martyrs politiques. Il fut dans un long cheminement exposé à la foule où se trouvaient des hommes et des femmes qui se réjouissaient. Que voulait vous à l’époque, il n’y avait ni journaux ni télé. Sans projet de société d’avenir, c’était là leur seule réjouissance, voir souffrir des condamnés. Sur sa croix, il pardonna à ses bourreaux, car, dans une nuit d’interrogation et d’angoisse sur le mont des Oliviers, il avait pris la décision de sacrifier sa vie pour sa cause, l’amour des Hommes et de racheter tous leurs péchés pour qu’il n’aient plus a se punir. Ce qu’il devint, l’histoire nous raconte qu’il est à la droite de son père, et non recyclée une fois devenu poussière, en attendant de changer d'état une nouvelle fois pour devenir un quark. Cet homme dont les évangiles sont un embellissement mérité, tant ce fut un homme d'avant-garde, et dont les recommandations sont toujours d'actualités, et qu'il faudra, confier à des femmes qui connaissent la douleur de la vie. J'espère n'avoir fâché aucun croyant, en traitant le sujet avec humour, étant moi-même chrétien, socialiste, libéral, et opposé au patriarcat capitaliste, qui conditionne l'exploitation de l'homme par l'homme. J'ai voulu faire ressortir que notre psychique, ou notre organisation cérébrale, face aux évolutions environnementales, déroule le même schéma de la pensée associative, pour solutionner les situations qui se présentent. La différence, entre ces temps anciens et nous, ce sont seulement, la dénomination des événements. Cela est possible, parce qu’un arbre n'est pas un arbre, ou comme Magritte ceci n'est pas une pipe. Aujourd’hui, croire ou avoir la foi, c'est avoir une espérance devant les difficultés et les épreuves de la vie de trouver la force de les affronter, en sachant que la Création tient une solution, si nous avons confiance dans un bonheur terrestre, qui ne dépend que de l'existence de la souffrance comme indicateur de vie. En quoi y aurait-il un archaïsme en cela, alors que le monde entier croit en une monnaie, qui n'est que du vent, et cela fonctionne parce qu'ils ont confiance dans leur dieu monétaire ?

Les dieux monothéistes ont quitté les palais des tyrans, pour se soucier des humbles, pour revenir ensuite dans les châteaux des Rois, jusqu'à ce que la République les vire. Il en est la même chose avec la monnaie, d'un moyen de commercer, elle est devenue le moyen d'exercer une tyrannie sociale en recherchant les coûts les plus bas. Sauf que Karl Marx n'a pas réussi à les virer du temple de la bourse, et l'exemple soviétique n'a fait que discréditer le socialisme, qui doit se reconstruire. Le lien entre les deux est notre structure innée, ayant pour finalité de désigner un dominant. Nous vivons sous ce rapport dominant dominé, recomposé par une multitude de paradigmes. Les religions monothéistes et d'autres philosophies ont essayé de le maîtriser en imposant des commandements déterministes, et des paradigmes humanitaires, dans le cadre de leur compréhension, ignorante de nos savoirs. C’est pour cela que nous ne devons pas les juger à l’aune de nos connaissances, mais les juger dans leur temps contextuel. Tant qu'elles croiront détenir une vérité absolue, elles se fermeront à l'évolution qui se fera contre elles. Pour l'instant, elles ont une place importante dans le monde, parce que le dieu argent n'offre d'autre espérance que l'exploitation, de l'homme par l'homme, que, malheureusement, elles acceptent. La maîtrise culturelle de l'inné par le patriarcat capitaliste est un échec. Le remplacer va demander d'autres moyens, comme les savoirs, pour connaître l'organe cérébral avec lequel nous devons passer notre vie. Cela va demander des siècles, car l'égalité homme femme est contre nature, et il faut la maintenir par les connaissances culturelles, car au moindre écart le patriarcat resurgira.

Nous en restons là avec nos interrogations. Celle d’aujourd’hui, c’est comment des quarks qui s’assemblent peuvent donner la vie. Nos ancêtres ont nommé cet événement l’œuvre divine en l’appelant Dieu, et en son nom ont déroulé la programmatique d’une organisation politique, avant que les Grecs ne nomment ainsi l’organisation de la cité. Dieu n’est pas mort, est ne peut pas mourir, puisqu’il est la Création, l’instant d’avant, la Baryogénése, avant le plasma et les quarks. Et de sa création, nous en retirons toutes inspirations, pour survivre en devant travailler dans une confrontation pour la rareté, en devant chercher le bon berger, Non ! Non ! Je voulais dire le bon programme politique humanitaire révolutionnaire internationaliste.


 


 

Le malheur voulut que Constantin en fît la religion d’État qui devint l’église catholique et romaine, qui ne cessa de punir ceux qui se trompaient, ou ne se soumettaient pas. C’est ce qu’en ont retenu les laïques, plutôt que le pardon.

En fait, ce n’est pas avec la religion qu’en 1905 nous avons fait la séparation de l’Église et de l’État, mais avec un parti politiquement qui face à l’exploitation des hommes par les hommes proposait des comportements sociaux économiques, pour vivre heureux en attendant d’accéder à la félicité du paradis. C’est-à-dire d’avoir une espérance d’existence, donner un sens à sa vie. Tous les peuples ont une réponse similaire du devenir après la mort. Cela nourrissait l’imaginaire que nous trouvons dans des peintures. Nous devons reconnaître que psychologiquement c’était plus engageant de renaître, à la fin du monde, que de devenir un quark ou un hadron. Inutile de préciser que l'Église ou l'État ont échoué, et même encouragé l'exploitation.

La Baryogénése va décevoir quelques musulmans qui se sont sacrifiés, pour retrouver 7 vierges. Ceux qui sont morts avec cette espérance, ont du avoir de sacrées surprises, que de se retrouver recyclé par des bactéries en attendant 4 milliards d’années avant la fin des temps terrestre pour retrouver des quarks sans connaître le mâle ou la femelle.

Les musulmans avaient compris que l’existence reposait sur un déterminisme, mais il ne pouvait pas être celui défini par un humain inspirait, c’est là leur erreur. Nous sommes incapables d’en connaître les agencements, nous en avons, juste, une petite idée avec les travaux des scientifiques de la physique quantique. Ils ont donné des valeurs aux particules, le spin, et celles-ci ne s’assemblent pas au hasard. Si, nous avions toutes les données nous concernant, nous pourrions déterminer le destin de chacun faire à mesure de l’écoulement de la durée du temps T du présent, que nous ne pouvons pas mesurer, mais que nous vivons.

Le Coran est un exposé de déterminisme attribué à dieu, à la Création, à l’instant d’avant, à la Baryogénése.

Il n’a que la limite de notre cerveau qui nous fait dire que des assemblages sont aléatoires. Ce mot est la rançon de notre ignorance. Des philosophes de la physique quantique s’interrogent sur ce qui semble, un aller-retour, d’avoir décrypté l’univers qu’en fonction de notre propre construction cérébrale, car quelque appareillage que nous ayons conçu, c’est toujours notre cerveau qui les interprète.

C’est exactement ce qu’on fait, tous nos ancêtres sur tous les continents, n’ayant que leurs observations empiriques pour comprendre leur monde. Néanmoins d'avoir été capable d’imaginer des contes de la création du monde, relève du prodige, ou d’une intelligence que leurs successeurs n’ont pas su égaler. Se laissant rattraper par l’inné égoïste et cupide dominateur que leur conféraient leurs positions sociales. En fait, les commandements d’un dieu soucieux du bonheur des Hommes ne l’étaient que par quelques initiés, qui surpassaient leurs comportements innés. Leurs successeurs se sont vus au fil des siècles rattrapé par lui, et devenir l’égocentrisme qui perdure jusqu’à nos jours, en deux classes, les patrons dominants qui accaparent tout et les salariés dominés, qui en rêvent. Ces dominants le sont, par l'existence de dominants systémiques, qui sont nos contes contemporains, tels le libéralisme, l’humanisme, le socialisme, les droits de l’Homme, etc.


 

Tous les écrits que les dieux ont inspirés doivent être comparés en parallèle avec les découvertes scientifiques, qui parfois précisent, des compréhensions empiriques de leur temps.

Telle, l’interdiction de l’adultère recouvrait plusieurs problématiques. Assurer une autonomie économique aux femmes, assurer une stabilité familiale et protéger contre les MST. La polygamie tenait à la grande mortalité des hommes qui passaient leur temps à s’entre-tuer, mais également aux familles qui plaçaient leurs filles auprès d’un personnage riche ayant les moyens de leurs subsistances. Rares sont les sociétés polyandres, il doit en exister une ou deux dans le Tibet, toujours pour des raisons économiques.

Les unions amoureuses sont récentes sans qu’est disparues les raisons économiques. Beaucoup d’unions sont encore endogamiques.


 

La psychologie humaine fait que l’on ne peut pas croire en quelque chose si nous ne nous en faisons pas une représentation. Tous les croyants en dieu, croient en une espérance, à un soutien face aux vicissitudes de l’existence, quoi qui leur arrive, ils ne sont jamais seuls. Il n’y a rien à redire à cela, et je ne crois pas que si nous leur expliquions qu’ils vont finir en quarks cela aurait la même portée. Aujourd’hui, nous n’avons plus peur de Dieu pour appliquer des lois, mais de la police et de la justice, et en plus nous pouvons les réformer. 1 312 raisons d’abolir la police de Gwenola Ricordeau, une militante féministe qui considère que la police est la force du patriarcat.

Pour que nos ancêtres appliquent les commandements, dieu était bon, comme nos lois, et dieu était punissant, comme nos lois. Or la Création n'est ni bonne ni mauvaise, elle est la Création, avec ce que tout cela implique. C'est l'humain qui a besoin qu'il soit bon, c'est en soi une bonne chose, même si ses officiants ne se sont pas montrés à la hauteur. De la même manière, nous espérons toujours mener une bonne politique.

En 1905, nous n’avons pas combattu la religion, mais son pouvoir politique. Nous avons le même problème avec l’islam qui est le parti politique unique dans des pays islamiques théocratiques. Ils se considèrent comme les derniers interprètes de la Création. Tout être est inspirait pas la création sur cette Terre, c’est une condition sine qua non pour vivre. C’est en cela que les commandements de dieu variaient suivant les contrées du monde, parce que c’est l’environnement qui nous dicte nos choix, et non le libre arbitre. Ne pas croire en Dieu ne change rien au problème, car ce n’est pas lui, le problème. Mais ce que les hommes lui ont fait dire, animé de bonnes intentions qui ne sont plus en conformité avec l’évolution du monde dans la continuation du développement des sciences humaines et physiques. La difficulté réside dans l’impossibilité de séparer les commandements de dieu, sans désavouer sa toute-puissance comme créateur du monde et des Hommes, ce qui par là les rend immuables et d’une vérité absolue. Ce qui en a fait des vérités assassines.

La croyance n’est pas le fruit du hasard. Ce ne peut pas être un hasard qu’à travers le monde chaque civilisation qui c’est constitué en à façonné un au couleur de son environnement. Les dieux sont apparus avec l’incertitude créée par la nécessité de produire et de vivre en communauté ou en collectivité, pour affronter la rareté. Aujourd’hui, cette incertitude est devenue la seule terre à conquérir, cela est possible par la progression exponentielle des savoirs et la mutualisation des risques de l’existence, autrement que par la rentabilité de nos souffrances.

Ce ne sont pas les athées qui dominent le monde, 80 % de la population mondiale est croyante. 80 % ont besoin de certitude, d’une espérance au-delà de la vie. Qu’ils s’appuient sur des comportements et des pratiques archaïques et culturellement ancrées, c’est certain. Réformer cela, suppose de se substituer à l’espérance divine qui a structuré le monde et fait des humains des êtres bloqués, par nécessité existentielle et disposer d’une stabilité sociétale dans la continuité de la sédentarisation qui concentre des Hommes sur des espaces restreins problématiques (Calhoun). Tous les humains ont besoin de croire pour donner un sens à leur existence. Les dieux représentaient cela, aujourd’hui nous avons les droits de l’homme, mais ils viennent en second dans les théocraties. Cela me semble naturel qu’entre une vie terrestre et une vie éternelle, les droits de l’homme ne pèsent pas lourd. L’ennui c’est que vont avec la foi toutes les vérités divines dont certaines sont devenues des inepties. Je vois mal le quark recouvert d’un foulard, fait chez les Juifs pour distinguer les femmes honnêtes, ou mariées chez les Romains, des prostituées. L’histoire de la séparation homme femme est d’essence juive également, et nous savons avec les sorcières de Salem jusqu’à quelle ineptie cela a été avec les calvinistes.

Croire en Dieu n’est pas l’opium du peuple, comme le pensait Karl Marx. Que le clergé ait utilisé la foi pour soumettre les populations, cela ne fait aucun doute. Il n'y avait rien de stupide de vouloir croire qu'au-delà de la vie la mort serait meilleure, comme passage vers la résurrection. Les Égyptiens le faisaient en barque, et dans les découvertes de premières sépultures des objets accompagnaient les morts, preuve que ce désir d'une existence éternelle anime ou inquiètent les Hommes depuis longtemps, 300 000 ans.

En comprenant le monde de leur temps soumis à l’économie de pillage, que nous perpétuons par les échanges économiques extérieurs, l’on peut comprendre que les plus humbles et les plus faibles aient eu besoin d’une espérance. Les analyses contemporaines de l'opinion publique de la religion sont extrêmement caricaturales et réductrices. Dieu à pour ancêtre le soleil, dans la suite d'une modification étymologique. La compréhension, qu'il était aussi le créateur du soleil fut inscrit dans la genèse. je copie ce qui se disait il y a 2 700 avant J.C.

Un texte de la fondation du temple de Shamash, Lahu -li fait parler le dieu fondateur.

« A. Shamash, roi du ciel et de la terre, le juge des dieux et des hommes dont le lot est l’équité et à qui les lois ont été offertes en Don, « le pasteur des têtes noires » ? Le dieu resplendissant, le juge des vivants, celui qui accueille la supplication, celui qui écoute la prière, qui reçoit les lamentations, celui qui donne toujours vie et joie au cœur à ceux qui le vénèrent, celui qui est le maître de Mari. »

Nous y lisons toute l’espérance dont les hommes avaient besoin dans ces temps.

Que faisons nous d’autre avec les partis politiques ou les gouvernants, que de leur demander d’écouter nos supplications, écouter nos prières (demande), nos lamentations (nos plaintes). Que nous le voulions ou pas, notre structure cérébrale est la même qu’en ces temps, et nous déroulons les mêmes comportements, sous des paradigmes différents.

 

D’ici que nous ayons pu apprendre à la population mondiale que la Baryogénése ne faisait pas de politique, il nous appartient de traiter les informations environnementales autrement qu’avec notre matrice innée d'un égoïsme de nature, que nous avons culturalisé, pour devenir l’égocentrisme accapareur. Nous ne voyons pas de temples de la Baryogénése se dresser. Ce n’est pas pour autant qu’elle n’est pas des adeptes, car des personnes se portent volontaires pour faire un voyage dans l’univers sans retour. Aujourd’hui, si nous devons avoir une espérance, elle doit se tourner vers la solidarité égoïste, qui est à la fois la mutualisation des risques de la vie, et la lutte contre l’égocentrisme patriarcal et capitaliste, qu’illustre le socialisme dans la recherche de l’émancipation des hommes, pour s’assumer comme adulte, sans recours à une inspiration divine, puisque le socialisme en est une aussi. Et nous savons comment, dans sa courte existence expérimentale, celui révolutionnaire est devenu comme les religions, dogmatiques et totalitaires, en ne croyant qu’en son inspiration. Aujourd’hui comme d’ailleurs aux siècles derniers des femmes se dressent contre cette société patriarcale capitaliste. Il a fallu attendre l’activité de femmes protestantes avec Sarah Grimké qui publia en 1838 aux États-Unis un manifeste féministe « nu on the Esquality of he sexes and the condition of Women » puis en Angleterre d’Élisabeth Cady, et une autre protestante française Sarah Monod devenue présidente du Conseil national des femmes à sa création en 1901, pour qu’elles revendiquent leur place.

Entre Amphitrite déesse de la mer et Sarah Monod, il n’y a pas moins de 3 000 ans. Dire que c’est seulement l’histoire religieuse qui leur a usurpé leur place serait déplacé le problème des organisations sociétales à leurs représentations.

Je pense que c’est de bon augure, non pas les femmes qui occupent des fonctions définies, par des hommes, car nous les avons vus à l’œuvre, elles ont le même comportement qu’eux. Ce sont des femmes hommes, qui seulement par complexe ou autre se sentent obligées d’être plus efficientes que les hommes, quand elles occupent leur poste. Ce n’est pas sur celle-là qu’il faut compter pour avoir une espérance. Celle-là elles ont été nourries à la matrice culturelle patriarcale et sont celles qui la répercutent sur leur progéniture, comme partout dans le monde.

Ce n’est donc pas par choix conscient que c’est développé le patriarcat, qui ne peut pas être réduit à la résonance de Meetoo. Historiquement, c’est un peu plus compliqué. Mais le mouvement enclenché, laisse espérer que si elle revisite l’historicité du développement du patriarcat capitaliste et se structure politiquement, elles peuvent représenter une espérance pour le monde. Le patriarcat par ses luttes de domination de surenchère en surenchère s’est doté d’armes pour détruire la vie. L’on ne peut pas penser qu’il puisse continuer à diriger le monde sans s’en servir. La seconde raison est qu’une société, qui en arrive à cette finalité, puisse être une bonne société. Nous mesurons les événements et les civilisations à la mesure de nos vies, là où celle géologique nous dit que nous sommes encore dans l’enfance du développement humain. Où il apparaît clairement que l’éducation du père n’est pas une bonne chose, puisqu’il entraîne ses enfants vers l’auto suicide. Alors, faisons la place aux femmes, nous avons déjà reçu d’elles, l’altruisme. Mais il va falloir qu’elles éclairent leur position sur l’égalité homme femme, car si c’est pour qu’une femme aille appuyer sur le bouton nucléaire, autant qu’elles restent à la place où l’avait mise l’environnement géohistorique. Si elles doivent s’engager politiquement vers une autre vie sociétale, il faut qu’elles commencent par s’occuper, du dominant systémique, qui ferait d’elles des femmes hommes, le plan comptable, cette comptabilisation où l’humain représente, une charge, un plan comptable qui est le paradigme du mâle dominant patriarcal capitaliste.


 



 

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Rédigé par ddacoudre

Publié dans #Politique

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Publié le 1 Février 2024

Si jeune et déjà si vieux.

 

Quelle tristesse d’avoir un monde avec des savoirs aussi pointus pour aller sur Mars, et un Premier ministre si jeune avec des jambes de vieux conservateurs !

Travailler n’est pas une valeur, c’est une nécessité, puisque, si nous ne produisons pas, la nature ne nous donnera pas de quoi nourrir les humains. C’est seulement un placement de capital pour les investisseurs, qui multiplient avec leurs capitaux. Ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas réaliser cette tâche, pour ne pas avoir à souffrir de sa défaillance, et y trouver la satisfaction d’accomplir une œuvre humanitaire et une valorisation personnelle. C'est avoir conscience du sens de nos existences, que de maintenir une espèce humaine en vie.

Longtemps, le ramassage des poubelles, dans les villages, était le dernier des métiers, employant le dernier des hommes. Car nous acceptons de nettoyer la merde, quand c’est celle du cul de nos enfants, ou de nos grabataires, en imaginant qu’un jour nous pourrions le devenir. Or, sans ces gens, qui enlèvent les détritus des autres, nous crèverions sous nos déchets. Il suffit d’une grève des éboueurs, pour s’en rendre compte. Comme quoi le métier essentiel n’est pas celui que l’on croit le plus noble, et la valeur du travail jamais aussi vrai que pour ces travailleurs.

En écoutant le Premier ministre, j’ai eu en résonance le discours de Sarkozy au Trocadéro, au son de travail, famille et patrie.

Il a manqué la famille au Premier ministre, car elle s’atomise avec l’accession des femmes à l’autonomie économique. Ce dont je me félicite, sans qu’elles aient mesuré les conséquences de cette évolution, dont elles ne font pas pour l’instant un bon usage, manquant de recul historique et de vision politique.

Aujourd’hui, 62 % des citoyens veulent être riches, pour ne plus aller travailler. Cela concerne en majorité les jeunes autour de la trentaine. Nous imaginons l’espérance que nous avons su insuffler à notre jeunesse, à ceux qui doivent assurer dans le futur la solidarité intergénérationnelle. Je plains ceux qui vont dépendre de leur solidarité.

Je ne crois pas que nous mesurions l’incidence d’un tel souhait, il faut au moins un million d'€ pour vivre de ses rentes. Ne pas travailler est le rêve de notre animalité. Je choque peut-être en rappelant que nous ne sommes que cela, merci, Darwin. Nous promener avec nos beaux vêtements au gré des modes, ceints dans des accoutrements religieux d’un monde dépassé, ne donne pas un sens à la vie et nous berne sur l’état de ce que nous sommes. La matrice culturelle, qui nous imprègne dès l’enfance pour échapper à cette animalité, croyons-nous. Nous la reconstruisons, aux premières consommations, et par l’intégration de la vie économique. La doctrine libérale capitalistique prend le dessus, pour nous diriger vers la recherche permanente d’une plus-value, qui est le comportement animalier type de nature, distordue par l’adjonction de la matrice culturelle, nous obligeant, pour devenir civilisée, de maîtriser nos égoïsmes enfantins qui nous névrosent par ses frustrations. Celles-ci se démultiplient de fait, quand nous devenons un adulte culturel. C’est simple, aucun animal ne s’entre-tue sans une raison de nature, sauf les humains, qui, n'ayant pas les moyens physiologiques de s'entre-tuer, se sont dotés d'armes pour organiser leurs assassinats collectifs, jusqu'à l'auto-destruction.

Notre jeune vieux Premier ministre promet la revalorisation des bas salaires, le salaire au mérite pour la fonction publique, c'est tellement éculé, ça a chagriné tous les gouvernants de droite, que la fonction publique ne subisse pas l'exploitation à laquelle est soumis le privé, faute d'être capable de défendre leurs intérêts, et qui par amertume souhaitent que le public souffre des même maux, c’est beau la solidarité inversé des pleutres.

Face à la colère des viticulteurs, il a levé de la taxe sur le gazole, comme si ceux-ci ne la revendaient pas comme frais d'exploitation à leur client. L’obstacle demeurant, que leurs clients sont pour beaucoup, les industriels de l’agroalimentaire, qui n’acceptent pas d’acheter cette taxe, dans la mesure où ils la revendraient à leurs clients en augmentant leur prix, et adieu le slogan les prix les plus bas, ou accepter une réduction de leur marge. Alors, les agriculteurs se tournent vers le pouvoir qui, lui, se tourne vers les salariés qui sont ceux qui paieront ce manque de recette de l'État. Soit par les impôts, par un endettement, ou par moins de service de l’état. Ce ne sont pas les citoyens qui paieront, mais les 30 millions de salariés, seulement eux pour l’essentiel. Dès l’instant, où les employeurs, quels qu'ils soient, leur revendent, impôts, prélèvements, et autres taxes, etc., comme ce sont les salariés qui paieront leurs augmentations des bas salaires !

L’augmentation des bas salaires, une revendication récurrente qui existe depuis que les syndicats sont syndicats, depuis 1884. Le chat de Schrödinger, qui se mord la queue au lieu d’être dans sa boite.

Je vais rappeler le principe de se mordre la queue. Un investisseur qui ne veut pas travailler et gagner de l’argent cherche ce qu’il pourrait offrir aux Hommes dont ils auraient besoin. Il a trouvé et veut fabriquer une bouteille. Il recherche une personne qui n’a pas de ressource pour lui proposer un emploi pour la fabriquer, contre le SMIC pendant 1 h.

Merveilleux, le fauché touche un salaire, il est heureux, et il ne regarde pas plus loin que son portefeuille. Il est devenu solvable.

Une fois la bouteille fabriquée l’investisseur, qui n’en a pas besoin, recherche à qui la vendre. Naturellement, au salarié qui est devenu solvable et qui représente le seul client potentiel.

Sauf qu’il se dit, si je la lui revends le prix du SMIC, le salarié aura gagné une bouteille, et, moi, il faudra que je mange mon capital pour vivre. Ce n’est donc pas la bonne affaire. Je vais donc augmenter le prix de revient de ma marge pour manger comme le salarié, un SMIC.

Réfléchissant un peu plus, il reconnaît qu'il ne travaille pas, mais son capital reste le même. Il ne gagne pas plus d’argent.

Alors, il décide de prendre une marge d’un SMIC en plus, pour augmenter son capital. Au total, le prix de vente de la bouteille s’élève à trois SMIC.

Sauf que le seul client solvable, qu'est le salarié, n’a qu’un SMIC pour l'acheter. Alors, il thésaurise et attend d’avoir fait trois bouteilles pour pouvoir en acheter une, en sachant que l’investisseur vendra les deux autres à d’autres clients, 3 SMIC. Dans ce cas, il aura gagné 9 SMIC, dont 7 en augmentation de capital.

Le salarié achète plus cher la bouteille que ce qu’il a reçu, pour la réaliser. C'est là que réside l'exploitation de l'homme par l'homme, même quand la productivité permet des prix bas. Imaginons que le salarié qui reçoit 1 SMIC réalise 3 bouteilles dans l'heure. La bouteille représente alors 1/3 de SMIC l'investisseur revendra la bouteille 2 SMIC 1/3. Le salarié ne pourra toujours pas acheter la bouteille avec 1 SMIC. Quelle que soit la productivité, 10,100, ou 1000, il achètera toujours le revenu de l'investisseur et l'augmentation de son capital. Et, si jamais, pour maintenir par la productivité des prix bas, le salarié ne peut plus aller au-delà de ses capacités humaines, on le licenciera, pour le remplacer par une machine qui pourra produire 1 000 000 bouteilles. Alors le salarié sans emploi recevra une aide par un prélèvement sur l’entrepreneur qui l’inclura dans le prix de la bouteille, pour la faire payer au salarié devenu chômeur.

Autre possibilité, la plus fréquente. Le salarié fait un emprunt de 2 SMIC pour acheter sa bouteille auprès de la banque où l’investisseur a déposé son capital. Il lui prête donc 2 SMIC qu’il devra rembourser avec un intérêt de 1 SMIC. Au total, dans le cas d’un emprunt, le salarié aura acheté sa bouteille pour 4 SMIC, alors qu’il a reçu 1 SMIC pour la produire. L’investisseur aura gagné 2 SMIC plus 1/2 SMIC de retour d'intérêt bancaire. Dans la réalité, nous avons un panachage de ces possibilités dans lesquelles ce n’est jamais le salarié qui est gagnant. Et que l’on ne viennent pas me dire qu’il est gagnant d’avoir accumulé des biens qu’il a produit.

 

Toute augmentation de salaire que ce soit des bas ou des hauts revenus, les salariés achètent tout, y compris les augmentations qu'ils réclament, toutes les taxes auxquelles il veut qu'on soumette les entreprises, sans savoir que c'est lui qui les achètera. La seule chose, qui freine l'investisseur, c'est l'état de la concurrence. Cette caricature pour expliquer comment le chat se mord la queue en tournant en rond. Ce qui est triste dans cette situation, c’est que de temps en tant le chat se mord la queue trop fortement, comme aujourd’hui avec les agriculteurs ou hier les gilets jaunes et avant-hier avec des grèves. Et chaque fois que sont annoncées des augmentations de salaire, les salariés sont heureux comme des enfants à qui l’on donne une sucette pour les calmer, sauf que ce seront eux, qui l’auront à la financer.

Dans cette boucle de circulation monétaire, nous pouvons penser qu’après tout nous jouissons d’un revenu pour acquérir ce que nous fabriquons, suivant les inégalités de revenus, si ce n’était, l'existence d’une pauvreté que justifie le cadre de la concurrence.

Nous comprenons au travers de cette caricature que nous pourrions parfaitement augmenter les salaires des plus pauvres, puisque ce sont eux qui les paieraient, idem pour tous les autres, idem pour toutes prestations, particulièrement à celle que veut mettre en place le gouvernement en renvoyant les chômeurs vers le RSA.

Je rappelle pour l’histoire que l’indemnité chômage fut créée en 1958 par les employeurs et salariés pour permettre aux chômeurs de bénéficier d’une ressource afin d'avoir le temps nécessaire pour trouver un emploi, sans être soumis à la pression du marché du travail. Pression, qu’organise le pouvoir par les mesures qu’il prend à pôle emploi, pour satisfaire à la rumeur publique, que les chômeurs se complaisent dans cette situation. Bien que nous sachions, que, psychologiquement, qu’elle est traumatisante, déstructurant et dévalorisante, à l’opposé de l’infamie que soutient le FN/RN depuis des années par xénophobie, au travers d’un certain nombre d’effets pervers exacts, comme dans tout système. Ces rumeurs se sont imposé comme une généralité par la propagation développée par les plus sots, pour je ne sais quelle animosité, acrimonie ou amertume. Sans être porteur de rumeurs également, le pouvoir semble vouloir coller aux desiderata de la RN dans ce domaine, après celui des immigrés.

Ce qui est particulièrement inquiétant est un certain nombre de demandes des viticulteurs, qui épousent les thèmes stupides de la RN, parce que celui-ci est incapable d’avoir une vision d’avenir, comme le sont tous les partis de droite accrochés au capitalisme.

J’espère que chacun aura compris au travers de ma caricature, que les seuls bénéficiaires en sont les investisseurs. Si les normes sanitaires que nous défendons sont scientifiquement démontrées, nous n’avons pas à revenir dessus, mais instaurer des taxes sanitaires sur les importations, voire les interdire pour les pays qui n’y souscrivent pas, afin de rétablir une concurrence loyale, que ce soit entre pays extérieur ou à l'intérieur de l'Europe. Ce n'est pas faire du protectionnisme que d'assurer la santé des humains.

Celle-ci doit l’emporter sur celles des profits, et non, parfois de devoir couvrir des produits avec du glucose pour cacher ce que nous ne devons pas voir au goûté. Je ne crois pas qu’il s’agisse là d’une demande démagogique que de faire passer la santé des humains avant les profits, et renoncer à ces normes pour donner satisfaction à des revendications démagogiques prise sous le coup d’un ras-le-bol.

Il en est de même pour les revenus. il ne sert à rien d’augmenter des salaires que les salariés achèteront trois fois plus cher, mais d’accélérer la productivité robotique, d’uniformiser les salaires européens et conditions sociales européennes, pour établir une égalité de concurrence, et d’établir une taxe sociale aux importations qui n’y sont pas, et la renvoyer aux salariés de ces pays.

Il s’agit alors d’entrer en compétition par le savoir-faire et la productivité qui pousse les prix à la baisse, et ainsi engager une vision d’avenir où ce n’est pas sur la pauvreté des autres que nous nous enrichirons, mais sur notre capacité d’innovation, de créativité, dont sont, capables les humains et particulièrement les patrons qui entreprennent, pour l’instant qu’avec aucun autre but que d’avoir de l’argent pour ne pas travailler. Il suffit de s'engager avec eux sur un autre but.

 

Cette course au profit finit par atteindre 62 % des salariés, qui rêvent d'être rentier, ce qui promettrait des jours miséreux, si ce n'était pas en l'état irréalisable. Nous engagerions de la sorte une réduction de temps de travail, dont une part du temps libre devrait être employé à s’instruire pour maintenir cette capacité de réduction du temps de travail et non l’inverse comme le met en œuvre ce gouvernement et les précédents (travailler plus pour gagner plus, j'espère qu'avec ma caricature nous n'y croirons plus) qui n’avaient aucune imagination, car ils ne sortaient pas de la comptabilisation de l’existence réduisant l’humain à une quantité monétaire. Et ces mêmes personnages nous entretiennent de leur humanisme. Il vaut mieux avoir comme vision d’avenir de réduire le temps de travail, que de réduire les humains à la pauvreté. La moitié de la population mondiale vie avec moins de 7 dollars par jour. Les pays comptant le plus de milliardaires, les USA 724, la Chine 626. La France n’arrive pas dans les 10 premiers où nous trouvons l’Allemagne 136 l’Angleterre 56 et l’Italie 51 et dixième.

 

La caricature que j’ai décrite conduirait à l’inflation, quelle affaire qu’un œuf vaille, un million, il n’y a plus de billets à transporter. Pourtant il n’y a pas une limitation, elle est psychologique, elle entraînerait une perte de confiance, en s’imaginant que la monnaie ne vaudrait plus rien, alors qu'elle ne vaut déjà rien, et ne vaut que parce que nous la tenons pour vraie.

La valeur imaginaire, accorder à la monnaie ne repose sur rien d’autre que le désir de l’un de posséder, ce que détient l’autre, parce que d'autres le désirent aussi, ce qui lui donne une valeur, même si intrinsèquement cela ne vaut rien.

Le principe de rareté, que je décris souvent comme étant la source de tous nos problèmes dans le cadre de sa répartition, remonte au néolithique.

Cela peut prêter à sourire, qu’il faille remonter aussi loin pour comprendre aujourd’hui. Car l’analyse discrète n’informe que sur le comportement individuel, alors que celle holistique informe sur les conséquences qu’ont eues les comportements individuels avec leurs interactions durant leurs histoires. Faute de faire, cela à l’heure où nous en avons les moyens scientistes, nous continuerons avec les pseudo-science économiques, de nous croire savants sans l’être. Incapable de comprendre pourquoi depuis des siècles, nous allons admirer le patrimoine laissé par les tyrans, que ce soit les Pyramides, le mur de Chine ou Versailles, pour ne parler que d’eux.

Pourquoi, jamais, nous ne nous interrogeons sur la dextérité et le savoir-faire de ceux, qui ont laissé, par leurs talents, leurs virtuosités, tant de choses merveilleuses de savoir-faire, et que l’on remerciait avec des fèves, si ce n’était le fouet, plutôt que de mettre la liste de leurs noms, sur les plaques commémoratives de ceux, qui avaient commandité l’œuvre.

Tenant ainsi, ceux qui les avaient réalisés, pour des riens, pour du beurre, comme disent les enfants. C’est à cela que rêvent nos 62 % de salariés. Il n’y a aucune gloire à n’être que des pique-assiettes à n'être que l'animal primitif, que nous sommes, d’avoir comme seule ambition que de stagner, le cul dans de la soie en attendant que les sans dents nous nourrissent. Je crois que nous pouvons rêver d’autres choses que de rester de riches minables, d’être des tyrans pour exploiter les 38 % qui restent.

Cela va nous paraître absurde à l’heure de notre grande connaissance de savants ignorants. Mais c’est possible, à condition de pratiquer, ce que j'ai décrit. Rétablir une concurrence libre et honnête, basée sur les mêmes conditions salariales et sociales, pour que l’innovation et la créativité nous entraînent vers la productivité, que la robotique réalisera à notre place, plutôt que sur la pauvreté ou les inégalités. Qu’est-ce que l’on en a à faire d’avoir son frigidaire connecté avec des citoyens à qui l’on demande de travailler plus, et à qui l’on fait l’aumône, d’augmenter les salaires, qu’ils achèteront trois fois, comme si c'était le summum de l'innovation, de l'inventivité, putain à quelle misère intellectuelle nous avons affaire.

Mais cette colère, des agriculteurs n’aura même pas fait surgir cela, tellement nous n’avons affaire qu’à des gouvernants conservateurs, devenant fascisant pour coller à la RN et à la LR, au son d’une presse qui spécule de savoir, si leur semblable Américain reprendra le pouvoir. À voir le monde que Socrate a essayé d’émanciper, il doit regretter de ne pas avoir écrit ces pensées, tout comme un dénommé Jésus, ou un Mahomet, dont les successeurs non même pas compris leurs pensées, à l’exception de quelques nombreux philosophes chrétiens ou musulmans, pour ne parler que d’eux, dont nous avons oublié leurs humanismes et dont la plupart du temps les despotes de ces religions, n’ont pas tenu compte accroché à du littéralisme qu’ils n’arrivaient pas à comprendre.

Nous pensions être meilleurs, pour en arriver à un résultat, aussi stupide que navrant, car il faut être con pour nous mordre la queue et ne pas nous en rendre compte, ou alors être insensibles à la souffrance, ce qui nous empêcherait de comprendre le bonheur et être heureux. Comme un homme qui marcherait dans un espace uniforme, il ne verrait même pas qu’il se déplace et serait incapable de le comprendre.

Présenter l’économie sous un aspect humain plutôt que mathématique doit surprendre, mais la valeur du travail n’est pas le temps que nous passons à produire le plus, puisque nous irons par la technologie vers sa réduction du temps de travail, avec d’autres gouvernants moins archaïques si les citoyens le deviennent eux-mêmes, ce qui n’est pas encore le cas. Se trimballer avec des principes qui datent du néolithique n’est pas être au fait, de la modernité intellectuelle ni de l’évolution que les sciences dures engagent, et qui ne sont pas démocratisées dans la finalité qu’elles engendrent, car il faut bousculer notre compréhension intellectuelle fossilisée par la matrice culturelle, en la dénoétisant en partie, pour libérer les capacités de notre cerveau. Libérez votre cerveau ! Traité de neurosagesse pour changer l'école et la société.

 

Nous vivons avec une matrice culturelle qui a généré une existence paradigmatique que nous considérons moderne par ses découvertes scientifiques et par le confort qu’elle apporte. Ce n’est là que du verni, une enjolivure, une fioriture, un ornement. Quand nous grattons ces embellissements, nous n'y trouvons que notre animalité distordue par la rationalité de la matrice culturelle, qui a produit de l’armement spécialisé dans l’assassinat des membres de son espèce, bien au-delà de ce que nous trouvons chez d’autres animaux. Nous y retrouvons tout notre égocentrisme démultiplié par le désir d’être, un dominant de nature, frustré de n'être qu'un dominant culturel, qui rêve de laisser son nom dans l’histoire, sans avoir compris que ce n’est pas lui, qui a décidé de son destin. Ce qui l’empêche d’être un être bon et humaniste, si ce n’est par charité, comme il y a 5000 ans, et il pense faire quelque chose d’exemplaire et de grandiose le valorisant en donnant son surplus ou en recherchant la réduction d’impôts. Dans notre histoire, ils ont bien plus de mérites, ceux qui ont développé la solidarité égoïste en bravant les armées de la république ou, aujourd’hui, les forces de police répressives.

 

Dans les revendications des agriculteurs, il est demandé d’avoir moins de contraintes administratives auxquelles semble vouloir abonder le gouvernement. Dans une réunion il y a très longtemps, les employeurs se plaignaient d’avoir à remplir des pages et des pages de données sur leur activité.

Les retrouvant dans une autre réunion sur le sujet du moment, ils remettent des documents émanant de la banque de France, de l’Insee et d’études réalisées par le CNPF, d’alors. Je leur demandais d’où provenaient les informations, dans ces documents dont ils se servaient, pour proposer des perspectives. Un, plus vif d’esprit que les autres, présent à la réunion précédente reconnue, que ce l’était par la bienveillance des employeurs qui répondaient aux sollicitations d’enquêtes et aux informations officielles qui leur étaient demandées. Si les agriculteurs sont dépassés, par leur paperasse, qu’on les aide, mais nous ne pouvons pas nous en passer, sous peine d’être des aveugles économiques et sociaux.

 

Les agriculteurs veulent vivre de leur travail, ils ne sont pas les seuls, même les salariés qui travaillent dans l’industrie agroalimentaire, et le gouvernement leur fera des propositions de charbonniers, ils retrouveront leurs exploitations, et revoterons à droite, en attendant un jour qui reviendra assurément pour se mordre la queue plus fort encore.

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 27 Janvier 2024

Le dindon de l’agriculteur.
Nous ne devons pas perdre de vue que les agriculteurs sont des exploitants propriétaires de leur exploitation, et généralement de leur demeure. De la sorte qu’aux revenus que nous entendons évoquer à la télévision, il faut, rajouter 30 % de logement pour avoir un revenu, comparable à celui des salariés. Il m’a semblé que les journalistes ont oublié cela, et bien d’autres choses.Presque historiquement, ils votent pour les partis dits de droite ? C’est-à-dire les partis favorables au libéralisme capitalistique d’exploitation de l’Homme par l’Homme. Quand ils emploient du personnel saisonnier, ils ne les payent pas au-dessus du tarif syndical, comme l’on dit ; Le SMIC.Le choix de leur vote induit l’acceptation d’une libre concurrence, et leurs statuts d'exploitant agricole leur laissent l’entière responsabilité du choix de leur organisation du travail, sans aucune limitation. Car, si l’emploi d’un salarié est réglementé, c’est parce que tous ces libéraux capitalistiques les faisaient travailler sans limitation, jusqu’à ce que le socialisme se développe, dont les canuts furent les précurseurs. Les exploitants agricoles exercent leur métier sous les conditions que leur imposent leur culture ou leur élevage. Ils dépendent également des contraintes du climat et des maladies animales. Les agriculteurs ont tout loisir du choix de leur organisation, en mutualisant les risques, en mutualisant l’emploi de salarié, en créant des coopératives, ou en s'organisant en circuit en cours. En principe, entre la commercialisation pour tous les marchés et les industries agroalimentaires, ils écoulent leur production. En principe pour une auto-suffisance alimentaire, 1 500 m² suffisent, pour nourrir quatre personnes, sans inclure les consommations de conforts et ostentatoires, comme nous tous.
En 2022 les exportations ont rapporté 100 milliards d’excédant agricoles, pour 416 436 exploitations, soit 240 000 € par exploitants. Naturellement, il n’y a aucune répartition mathématique de ces excédents comme je viens de l'écrire. C'est seulement pour mentionner que ce n'est pas un secteur déficitaire de notre activité primaire et que nous importons pour 60 milliards, 20 % de notre consommation agricole. Essentiellement de l’UE. Enfin durant de nombreuses années l’UE a aidé les agriculteurs dans les grandes mutations agricoles, qu’ont financés les salariés européens.Alors, quel est l’enjeu de ce conflit ? D’une part à l’exception des plus pauvres, toute la population mange à sa faim et bien au-delà. Pour autant, il ne faut pas espérer sur une augmentation de la consommation agricole en dehors de l'augmentation de la population. La mode étant à l’inverse pour perdre des kilos et de plus nous n'allons pas nous gaver pour manger au-delà de ce qui nous est nécessaire. En 1950 la dépense par habitant représentait 42 % du revenu, en 2020, elle ne représente plus que 20 L. la productivité, entre ces deux dates, est lié à la mécanisation qui a permis, pour un nombre d’exploitations en diminution et une consommation dont la croissance est devenue stable en dehors de celle du à l’augmentation de la population. Nous sommes dans une économie agricole qui maintient une consommation surabondante. Les agriculteurs ont choisi, en votant à droite, de valider la politique de la lutte contre l’augmentation des prix que régule L’UE par les taux d’intérêt, la libre concurrence et un marché ouvert. Il faut tout de même avoir cela en tête, quand l'on choisit la loi du marché. De la sorte le débat c’est déplacé sur la diminution des revenus, dont des prix essentiellement, pour disposer d’un pouvoir d’achat, dans le cadre d'une politique d’augmentation des salaires insuffisants, pour engager une augmentation des revenus des agriculteurs autrement que par la productivité tournée vers l'exportation. Personne ne va doubler sa consommation pour maintenir le revenu des agriculteurs.
Cette guerre des prix est surtout visible dans les grandes surfaces, qui font depuis des années la promotion des prix bas, à l’exception de ces deux années de conflit entre l'Ukraine et la Russie qui ont eu une incidence sur les prix de l’énergie nécessaire aux productions, et qui ont été répercutés aux consommateurs, et dont les industries, agroalimentaires en ont profité pour augmenter leur marge de 20 %, en passant de 28 % en 2020 à 48 %. Rien de neuf, tout le monde convient que, pendant les conflits, les plus honnêtes en profitent. Et figurons-nous que ces gens honnêtes sont des salariés, des cadres supérieurs qui vivent pour l’entreprise qui les emploie. C’est la même chose dans la plupart des grandes surfaces, ce ne sont pas les patrons en titre, ou les actionnaires majoritaires qui négocient, mais des cadres supérieurs salariés à qui l’on distribue des stock-options pour qu’ils se sentent impliqués par la recherche de la meilleure marge. Ils en bénéficieront bien plus que les participations qui sont octroyées aux salariés. Habitué à cela, nous n'en concluons pas que ce sont des salariés qui concourent à l'exploitation d'autres salariés, et sans cela l’organisation capitaliste se serait écroulée ; actuellement 62 % des salariés, interroger, rêvent de gagner de l'argent pour ne plus avoir à travaille, essentiellement les jeunes autour de trente ans. Dans cette bagarre des prix, les salariés consommateurs seront les financeurs quoiqu'il arrive, parce que ce sont eux essentiellement qui sont solvables avec leurs salaires, et les quelques indépendants, qui ne pèsent pas lourd dans la balance. Dans ces discussions sur les marges, il n’y a pas de référence de base, même pas le temps de travail. C’est une partie d’empoigne, si bien que le gouvernement avait dû imposer un seuil en dessous duquel les grandes surfaces et l’industrie agroalimentaire ne pouvaient pas descendre. Je ne sais pas si le gouvernement relèvera ce seuil, car c’est à l'encontre de sa doctrine libérale, que de fixer des prix. En agriculture, il n’y a pas de référence possible en dehors des charges d'exploitation face a de diversité de production et des coûts de production variables qui vont avec.

L’on peut en conclure les consommateurs de vouloir des prix toujours plus bas, pour toute chose pas seulement pour les produits agricoles, d’avoir des goûts de consommation de tout à tout moment, favorise les importations, toujours avec toujours des prix les plus bas, avec quelques importateurs aussi honnêtes que nos cadres supérieurs qui importent des productions, qui sont interdites en France.

Dans notre organisation économique, il n’y a qu’un « dindon qui se fait farcir » il est au départ, et à l’arrivé, c’est le salarié consommateur. Si son salaire n’augmente pas, pour avoir une marge, une épargne, une plus-value, il recherche les prix les plus bas. Les intermédiaires qui commercialisent les produits finis, se retournent vers les producteurs, pour acheter au plus bas, pour eux aussi avoir, une marge une plus-valu. Dans ce conflit ce sont en ce moment les agriculteurs, ceux qui sont lésés. Ils n’ont que peu de possibilités, soit faire de la productivité, par une production intensive, acheter plus de terre, ou se tourne vers l’état, c’est-à-dire vers tous les salariés qui financeront les aides que fournira l’état. Nous comprenons pourquoi je cite les salariés, car ce sont eux qui achètent les impôts, taxes et prélèvement que versent les entreprises et les actionnaires ou patrons, qui sont des charges contenues dans le prix de vente.

La décision du Premier ministre de retirer la taxe sur le gasoil agricole, dans l’ensemble l'agriculteur l'incluait dans le coût de production et le revendait à l'intermédiaire, qui, lui, le revendait aux salariés clients. C'est les grandes surfaces, et l’agroalimentaire qui sont bénéficiaires de la bagarre des prix, avec le maintien, voire l’augmentation de leurs marges. Ainsi, la bagarre des prix à laquelle a conduit la lutte contre l’inflation conduit les salariés à payer par l’impôt l’augmentation qu’il ne veut pas voir sur les étiquettes. Le traitement émotionnel de l'information laisse de côté le revers des cartes, si bien que 90 % de ceux qui paieront la note sont d'accord avec se mouvement, sans la moindre conscience de leur implication et de la politique nocive de la lutte contre l'inflation décidées par les chefs d'État au nom de leur peuple, qui dans leur majorité ont voté pour cela.

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 18 Janvier 2024

Préparons-nous à la guerre.

 

J’ai suivi la conférence de presse du président, mon compatriote, car il se dit républicain, mais le mot citoyen l’étrangle. Il a été bon. L’air satisfait de son, conseillé, qu'on apercevait, de temps en temps, le confirmait, car, il lui avait, préparé le ses notes pour réponse à tout. Pas, de surprise, ils sont là, pour ça. Cela se voyait, s’il devait regarder ses notes ou pas. Dans le cadre des questions internationales, que je traiterais en fin d'article, il n’a jamais baissé la tête, puisqu’il avait tout dedans. À part l’engagement dans la guerre contre, la Russie, il n’y a aucune surprise.

 

Des redistributions et du travail supplémentaire, pour les personnels de la fonction publique, puisqu’ils ont reçu une augmentation, il faut qu’ils la gagnent. Concernant la création d’emploi, faute de comparer combien d’entreprises ont déposé le bilan, on ne peut qu’écouter. De source Urssaf par déclaration nominative. 30 800 000 salariés en 2022. En 2023 1° trimestre- 90 000, 2° trimestre - 26 880, 3° trimestre 36 700, 4° trimestre – 54 300. nous sommes loin des millions annoncés. En 2023 les salariés sont 27 092 900, source Insee, en équivalent temps travail. En 2017, 27 800 000 salarié, juste pour donner un ordre de grandeur en valeur nominative, sur 6 ans cela fait 3 millions, mais pas en valeur équivalent temps travail.

 

Chaque fois que le président prononce, nous accompagnons pour faire ceci ou cela il faut traduire ce sont les salariés qui accompagnent les populations.

J’explique cela ci-dessous.

La fonction publique représente 21,2% de la population active française au 23 janv. 2023, soit 5 743 692 fonctionnaires, plus 41 777 élus sans compter les conseils municipaux, au total 5 827 256 personnels qui ne travaillent pas productivement, et que les salariés financent par leurs impôt, comme les personnel de la fonction publique s’auto financent. Ils versent des impôts qu’ils recevront en salaires.

Le secteur primaire, l'agriculture représente 2,1 % = 350 000, le secondaire, l’industrie représente 18,2 % = 7 828 000, le tertiaire, les services 79,6 % = 13 478 600.

Emplois productifs, salarier, 8 178 000 dans l’industrie et l’agriculture + 450 000 agriculteurs non salariés = 8 628 450 citoyens qui produisent la richesse du pays, pour 70 600 000 habitants, soit 12 % de la population, pour un salaire moyen dans le privé de 2 630 euros.

Ce sont eux qui en consommant font circuler la monnaie dans le pays et le monde suivant leurs achats. Ils financent tout le tertiaire par leur consommation, plus les revenus des employeurs et la consolidation de leur capital, également toutes les ressources de l’État et des collectivités locales. S’il n’y avait pas de circulation monétaire, avec leurs revenus, ils ne pourraient directement supporter le coût de l’activité sociétale du pays.

La masse monétaire qui circule est celle du capital versé par les entrepreneurs aux salariés, soit 8 628 450 x 2 630 €= 22 692 852 3500 €. Cette somme en circulant dans chaque ménage paye les taxes, les impôts, les cotisations et tous les autres prélèvements. EX, 100 qui circulent entre 70 000 000 de mains créaient, 7 000 000 000 de monnaie. C’est donc du vent, du vide, il n’y a donc aucune raison que des citoyens crèvent de faim, ici ou dans le monde, pour servir les intérêts de puissants, qui veulent garder le contrôle monétaire. Aucune raison, de nous priver du est nécessaire pour vivre. Le souci qui n’est jamais avoué, c’est quand, ayant trop de monnaie, les hommes ne vont pas travailler, comme les riches ou les rentiers, car c'est de nature, et non culturel. Le travail est culturel, et ce sont ceux qui ne travaillent pas, qui imposent les politiques de contrôle monétaire.

C’est un peu long tout en étant un raccourci énorme.

Pour en arriver à dire que quand le président en appelle à la responsabilité des citoyens et à les instruire, il a raison, même s’il n’a pas l’intention de nous instruire de ce que j’ai écrit.

L’augmentation de la participation de 1€ pour les médicaments, est la conséquence de l’irresponsabilité égoïste des citoyens, qui refusent l’augmentation des cotisations de la Sécurité sociale, qui est obligée d’emprunter, indirectement, par l’état et donc rendre des intérêts que nous payerons, par la circulation monétaire, tandis que par c’est 1€ il n’y aura pas de remboursement d’intérêts. Je n’ai, pas les donnés pour faire le calcul, mais cela doit représenter un poil de cul d’augmentation de la cotisation. La Sécurité sociale est un système de mutualisation de la Solidarité égoïste, et non pas d’assistance, qui est un vocabulaire de droite, qui s’imagine que la sécu est un service qui n’est pas financé par ceux qui travaillent. Les citoyens y cotisent pour prendre en charge tous les maux dont ils savent, pouvoir être , et dont ils seront atteints par certains. N'imaginons surtout pas régler ce point, en faisant payer les entreprises, car elles nous le revendront. Le paradoxe est que les salariés achètent le revenus des employeurs (actionnaires) qui représente des milliards et refuse une augmentation d’une cotisation de la sécurité sociale.

 

Le président a mentionné concernant les immigrés illégaux exclus d'une prise en charge immédiate des soins. Cela va déjà à l’encontre des droits de l’Homme. D’autre part, il faut savoir que quand les immigrés consomment, ils financent par leurs consommations, une part, aussi minime soit-elle, de tous les services sociaux, dont les soins, même s’ils ne travaillent pas. Simplement quand un Homme consomme, il achète son salaire, le revenu de l’employeur, l’augmentation du capital, les ressources de tous les services sociaux, plus la TVA. L’exclusion médicale de toutes personnes qui consomment est une injustice, sociale, ce n’est pas brillant. Ça correspond à des velléités ostracisées, xénophobes et pour certains racistes.

 

L’autre sujet qui m’a interpellé, c’est la lutte contre l’extrême droite. C’est relativement simple, il met en place des mesures qui correspondent aux demandes de la RN, qu’il a appelée FN, pour politiquement lui couper l’herbe sous les pieds. De sorte qu'il ne lui reste qu’à devenir fasciste.

Le premier critère du fascisme est le nationalisme. Le sens prête à de nombreuses confusions d’interprétations. Il est préférable de parler, de communauté française, qui est la réalité humaine, de pays français, de l’état français, de citoyens français, de peuple français. Le terme nation est trop ambigu pour s’être illustré, avec le fascisme, à en devenir un critère. Nous devrions le proscrire, plutôt qu'entretenir l’ambiguïté. Le terme patrie, qui est un attachement sentimental à son pays, et le lieu où l’on nait bien suffisant.

Le symbole le plus significatif est l’obligation d’apprendre la Marseillaise et ses explications sur l’importance de la Nation avec ses codes. J’aurais préféré qu’ils disent qu’il est normal de connaître l’hymne de son pays, sans l'attacher à la quête des voix de la RN. Alors il vaut mieux laisser ce terme aux fascistes, cela permettrait plus de clarté, et de savoir où ils sont. L’utilisation du mot, nation, n’est pas anodin et bien un appel du pied aux fascistes, qui s’ignorent, car c'est malheureusement le cas. Des citoyens sont devenus fascistes sans même le savoir. Pour lui qui a parlé de clarté ensuite, ce ne l’est pas du tout.

Essayons d’imaginer l’immigration italienne, espagnole pour les plus importantes. S’ils avaient du parler français, il n’y aurait plus aucun citoyen de souche de ces pays, le sud de la France serait vide. Toutes les entreprises qui emploient des étrangers, tel Renault, où l’on y trouvait toute l’Afrique, les instruisaient par des cours d’alphabétisations, et les branches professionnelles le font aussi, par la formation professionnelle.

L’évolution de l’extrême droite a commencé en 1984, avec le FN assis politiquement sur l’insécurité et l’immigration. Ce thème est resté récurrent, il a emporté l’électorat ouvrier du PC après 1989. En 1990, dans une réunion avec Jox, je lui demandais ce que le parti (PS) pouvait faire pour remplacer le vide, que laissait l’effondrement du PC en URSS. Ce que nous faisons développer la social-démocratie. N’ayant pas occupé cette place, laissée vide, le FN et le patronat qui s’y sont installés. Le FN avec ses thèmes et le patronat en devenant MEDEF, une société organisée autour de l'entreprise.

De 1995 à aujourd’hui 2023 la criminalité et la délinquance n’a pas augmenté. Son niveau global en est à une moyenne de 3 500 000 crimes et délits. Si bien que, n’ayant ni augmenté ni diminué, compte tenu de l’augmentation de la population, de plus de 10 000 000 d’habitants, la sécurité est devenue plus sûre. Il se trouve que le thème de l’insécurité est devenu, sous l’impulsion permanente du FN, le moyen d’acrimonie contre les gouvernements successifs qui n’apportaient que des promesses aux difficultés économiques. Le développement, thématique, sécuritaire, a envahi les médias. L’effet loupe de ceux-ci et le développement des réseaux sociaux, ont "pandémisé", un sentiment d’insécurité imaginaire. Les partis, les élus et le pouvoir ont été interpellés sur ce thème par des événements réels, auxquels ils ont répondu politiquement. Ce besoin de sécurisation a été relayé par des mesures policières et judiciaires, toujours plus accrues, sans justification réelle, que leur litanie dans les médias, renforcés par la propagande FN, qui, en progressant a contraint les partis de droite, de courir après ses électeurs, pour être élu. Cela a commencé par Sarkozy. Hollande n’a pas pu inverser l'accélération de cette tendance, ni le président Macron, jusqu’à aujourd’hui, où la RN arrive en tête dans les intentions de vote.

Que l'on m'explique pourquoi les médias ont fait le lit de la RN ? Pourquoi les diffusions de série font l’apologie de la police sur les chaîne publique ? Nous sommes devant une phobie, une pathologie collective d’une réalité imaginaire. Toutes les données que j’ai fournies sont disponibles sur le Net, qu'il n'y a pas d'augmentation de crimes et délits. Seulement, une surreprésentation de la violence qui à muté et par les smartphones, auxquels ne s'applique pas l'interdiction de filmer sans l'accord des personnes concernées. Alors, il serait peut-être temps d’expliquer clairement quels sont les principaux critères du fascisme, qui n’est pas une insulte, mais un choix politique, antidémocratique, antihumaniste, antirépublicain, antilibéral. Il se sert de la démocratie pour arriver au pouvoir en avançant masqué. L’on a critiqué le président algérien lorsqu’il a démis le FIS fondamentaliste vainqueur électoral, et représentant le même phénomène qui nous concerne aujourd’hui. Il me semble qu’il y a là une solution. C’est pour ces raisons que le président ne soumet pas des débats aux référendums. Il ne faut pas être sorcier pour le comprendre.

Les attentats terroristes que nous avons vécus ont renforcé seulement le FN. L’objectif de ces attaques n’était pas de gagner la guerre de EID, mais de créer l’angoisse et de déstabiliser la démocratie. L’irraison l’a emporté, tous les politiques se sont jetés sur ce pain bénit, comme le fait Israël, en prenant appui sur une émotion légitime de l’agression du Hamas le 7 octobre, par une action terroriste. L’incidence de cette phobie d’insécurité est telle qu’il n’y a écouté le déploiement des force de police prévu aux jeux olympiques. Un seul attentat, est le pays passe à la RN, le président en a conscience, sinon autant mettre un mulet à sa place.

 

 

 

Les droits de l’Homme accordent la liberté de circulation d’un pays à l’autre, l’Europe le soumet au bon vouloir des États suivant un certain nombre de critères définis, qui permettent en fait de ne pas l’appliquer. L'article 2 du protocole additionnel no 4. Ce fut un recul par rapport à la vision internationaliste et humaniste de 1948. Ces restrictions se sont votées sous le mandat de Sarkozy en 2007, après, le non au référendum, accord de Lisbonne.

 

Concernant les émeutes des jeunes, l’analyse sociologique des raisons qu’il a présentée paraît fondée. Elles ne se sont pas déroulées en dehors d’un environnement de « policiarisation », répressive de la police, qu’il entend poursuivre. Ainsi, que la judiciarisation pour répondre au FN. En 1999 j’avais annoncé cette orientation répressive, ainsi que la criminalisation d’infractions routières et expliqué qu’une société qui faisait appel aux contrôles externes et une société qui régresse dans ses relations interpersonnelles et perd confiance en elle-même. Les chiffres en sont témoins. 68% pensent que le personnel politique est corrompu, 50 % n'ont pas confiance dans les magistrats, contre 48 %, 70 % font confiance aux policiers ; comme si la police était garante de la démocratie. La police et la justice ont été les supports de toutes les dictatures et de tous les fascismes.

 

 

C’est tout de même la merveille des merveilles, que tous les matins les citoyens se réveillent avec une liste de crimes ou délit, ont ne peut pas rêver mieux, comme réveille-matin, comme apéritif à midi et au repas du soir. L’addictologie de citoyens à cela, particulièrement ceux de la RN, pour des raisons politiques, atteignent les populations dans leur rapport au quotidien, peur pour sortir de chez eux, prendre les transports, sortir le soir, et réclament de fait l’accompagnement d’un policier, pour les rassurer. Sans comprennent qu’il n’existe pas de certificat de Probité comme le voudrait la RN, et que certain de ces protecteurs deviendraient leurs agresseurs. J’ai donc apprécié que le président rappelle le droit de présomption d’innocence, mais il a oublié celui du secret de l’instruction, qui s’applique, à tout ceux et toutes celles, qui vont raconter leurs histoires dans les médias et concourent à une hystérie collective, en dehors du bien-fondé de leurs démarches judiciaire.

 

 

53 % des Français font confiance aux entreprises qui les exploitent, c’est la merveille. Je ne remet pas en cause les entreprises pour le formidable outil de production, qu'elles sont, mais ce n'est que cela, un outil. Déjà en 1999 les citoyens disaient compter sur l’entreprise pour innover les lendemains.

Avec la pollution, ils sont loin de chanter. Pourtant, le président a dit, l’on s’adaptera. C'est navrant qu’il ne soit pas dans une vision planifié, devant un tel phénomène climatique irréversible. Ceci signifie que chaque citoyen touché, par la problématique, devra financer l’adaptation nécessaire à laquelle le gouvernement fera participer les citoyens par l’impôt, puisqu’il a dit l’État accompagnera, n’oublions pas qui paye. Pas les entreprises qui en sont responsables, depuis 1962, avec le rapport de Rome, qui l'annonce et ce sont elles, qui recevront les bénéfices de cette adaptation. J’aurais apprécié qu’ils disent pour ce problème qu’il ne l’inclut pas dans l’économie marchande, et crée un compte vert, alimenté par de la création monétaire pure verte.

 

J’ai trouvé intéressante l’intervention sur l’utilisation des technologies des smartphones sur les enfants. Il y a des confusions à éviter, l'enfant s’entend jusqu’à l’âge nubile, au-delà l’on devient un adulte et à 26 ans l’on commence à devenir vieux. Ça, c’est l’impact de la matrice maternelle, la réalité biologique de chacun. Ensuite, il y a la matrice culturelle, et c’est de celle-là dont il parle, avec de justes raisons. Si les enfants sont biologiquement adultes à la nubilité, et entrent dans l'âge de raison vers 7 ans, ils ne le sont pas culturellement, c’est-à-dire que leur psychisme n’est pas structuré pour associer convenablement toutes les informations qu’ils lisent faute d’instruction suffisante. Ce l’est déjà pour les adultes, il suffit de lire, les rumeurs, les amalgament, les fausses informations, les insultes qui se partagent. Cela n’est pas dû au smartphone. De tout temps ça a existé, avec le smartphone ça se diffuse plus comme une pandémie. La chose qui m’inquiète, c’est qu’il envisage des seuils, comme pour la majorité d’absences de discernement avant 15 ans, aller demander à vos enfants s’ils n’ont pas conscience de ce qu’ils font. Des conséquences, c’est autre chose. Est-ce que nos aînés avaient conscience de pourrir la planète en défrichant, en brûlant, en gaspillant, en jetant n’importe où, avant qu’on leur apprenne à en prendre conscience ? C'est la même chose pour les enfants à compter de l'âge de 7 ans, il faut les accompagner. Les nubiles ne sont pas des poupées Barbies et nos enfants des poupons, on doit les accompagner dans la découverte de la société et du monde, j’espère que ce sera cela, et en donner les moyens aux familles qui ne les ont pas.

 

Son intervention sur les salaires bofffffff ! J’ai plus apprécié celle sur la diminution des prix à la consommation. La réponse à l’irresponsabilité des consommateurs. Si un agriculteur a besoin de 100 pour vivre avec sa famille, et accéder aux biens et services disponibles, s'il ne reçoit que 50, il devra augmenter sa productivité du double, ou investir dans une machine pour l’aider. L’on aura perdu 50 d’équivalent emplois, car celui de la construction de la machine ne le remplace pas, mettons 10, la perte d’emploi ou temps de travail, sera 40. Ainsi toute réduction des prix entraîne, ou la réduction de la consolidation du capital, ou la réduction de la rémunération des entrepreneurs (actionnaires), ou le gel des charges (salaire, prélèvement en tout genre). Pour ne pas en arriver là, la productivité doit augmenter. Or dans le privé qui est concerné, il n’y a pas de marge de manœuvre depuis longtemps, donc, il sera fait appel à la technologie, qui viendra remplacer les emplois perdus. Il faudra trouver des innovations pour en créer. La lutte contre le réchauffement et les économies d’énergie en sont un moyen. Sauf qu’il sera demandé aux salariés, qui dépenser 10, pour aller au cinéma, de les donner, pour financer ces emplois, s’il n’y a pas une création pure de monnaie à injecter au travers d’une planification. Ce qui n’est pas envisagé. Dans aucun pays du monde, il ne manque pas du travail. Si nous le financions c’est la main-d’œuvre, qui manquerait et quelques difficultés à trouver les matériaux nécessaires suivant les désirs, sans changer le mode de consommation.

Une augmentation de salaire peut être obtenu par l’accélération de la circulation monétaire, au lieu de recevoir son salaire tous les mois, il peut être versé toutes les trois semaines.

Nous restons, dans les usages en vigueur, qui n’ont rien apporté, si ce n’est la montée du FN, contre lequel il veut lutter en prenant ses thèmes, ordre, punition. En quelque sorte, il entretient le feu.

 

La nouveauté est venue des relations internationales, celles du conflit enter la Russie et l’Ukraine. A l’origine sans remonter les siècles, l’essentiel du conflit tient à la répartissions des terres agricoles, après leur privatisation. Les multinationales ce sont jetés dans la bataille, américain, Européen, dont la France. D’autre part, une population de certaines régions russophobes voulait rester accrochée à la Russie. Durant de nombreuses années, le conflit est resté localisé avec un accord, celui de Minsk, vite abandonné par les parties.

Les Ukrainiens en choisissant Volodymyr Zelensky ont préféré, en élisant un parfait inconnu, prendre un pari sur l'avenir, plutôt que de poursuivre leur route avec une classe politique décrédibilisée par des années de prévarication. Un de plus qui voulait délivrer des certificats de probité, et ça a fonctionné. Élu à 73 % en 2019. Sauf que les soutiens qu’il a réclamés, à l'occident dans l'invasion de son territoire, il les a reçus. Ce qu’a confirmé le président en déclarant, "nous ne devons pas laisser la Russie gagner", il y avait le ton, la posture et le regard. Je serais bien étonné que Poutine ne prenne pas cela, comme une déclaration de guerre de la France.

La Chine et la Russie en 2021, je crois, ont signé une déclaration demandant que l’occident respecte leur vision de la démocratie, que celle occidentale n’était pas la seule valable au monde, et qu’ils entendaient œuvrer pour la Paix. La réponse des USA a été de ne pas les inviter à une réunion internationale des démocraties. Signifiant une fin de non-recevoir.

Nous ne sommes pas seulement engagés maintenant dans un conflit seulement ukrainien. Il est devenu, l’intermédiaire d’un affrontement de l’occident avec le BRIC.

Sur la place de la France en Europe et la place de l’Europe comme puissance dans le grand concert des nations pour en occuper une dans le monde, il a raison.

Quelques péparations qu’il fasse avec ses lois de programmation militaire, cela n’effraiera ni la Chine ni la Russie, car il n’a que les moyens d’une France, qui militairement ne représente rien, si ce n’est pour les coquericos.

Lors de l’arrivée de Biden un rapport lui est remis par une centaine de scientifiques. Tous les deux ans, ils en rédigent un, et ensuite le publient. Ils font une analyse holistique de l’état du monde, en faisant ressortir les grandes lignes qui se décryptent. Certes, ils nous délivrent, que, ce qu’ils veulent bien. Il faut être convaincu de cela et ne pas être dupe.

Les trois grandes orientations d’ici 2040, c’est un recul de la démocratie, nous le vivons, une main mise du pouvoir des grandes multinationales, elles sont présentes dans tous les endroits où se discutent des lois, particulièrement, en Europe.

Ce sont elles qui ont poussé les USA à bouder les accords contre le réchauffement.

Enfin, sur 5 possibilités de relation internationale avec le BRIC, même s’ils ne citent pas le nom, ont le comprend, quatre sont la guerre.

Je ne pense pas être seul à disposer de ces toutes petites informations.

Le drame supplémentaire est que tous ceux qui s'engagent sur des critères fascisants ne savent pas qu’en facilitant l’accès du fascisme au pouvoir, ils franchiront un pas de plus d'opportunité d'une guerre.

Le fascisme pour trouver toute sa nocivité a besoin d’une guerre. Du moins, c'est ce qu’en disent les spécialistes du développement du fascisme tel Robert Paxon.

Le retour vers la conscription nous le comprenons n’est pas seulement une réponse sociale.

J’ai essayé de faire au plus court et de toucher du doigt ce qui me paraissait essentiel.

Si je devais donné une conclusion en caricature, je prendrai celle bien connue des Français, « le président a les pieds dans la merde et continue de chanter ».

Pour être plus efficace et être entendu, il aurait fallu que ces prédécesseurs ne développent pas qu’une Europe entrepreneuriale, sur le dos de ses salariés, sans jamais concéder une seule avancée sociale pour fédérer les populations, au lieu de les mettre en compétition.

Cela m’inquiète, d’une part d’avoir toujours expliqué que, si un conflit éclatait, il se déroulerait sur le territoire européen, d'autre part, qu'après avoir, durant toutes ces années, affiché du mépris social envers les salariés, sans jamais accorder un accord social, il faudrait qu’ils aillent servir de chair à canon, pour défendre les intérêts financiers de groupes, qui les ont toujours exploités.

 

 

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Publié le 15 Janvier 2024

Donnons un sens à la vie.

 

J’écris souvent qu’aucun produit ou service n’a de valeur en dehors de la propriété physique des matières premières utilisées pour sa réalisation. Le prix que nous attribuons n’est qu’une longue chaîne du travail humain. Si bien qu’il n’y a pas de réalisation sans l’homme. Sans sa conscience et sa capacité d’association par la pensée.

La créativité, humaine, a commencé par la taille du silex, sans que nous sachions, si l’Homme de ces temps pratiquait l’économie de don, faire à mesure de son expansion avec une nourriture qu’il fallait, chasser à plusieurs et répartir.

La fin du mésolithique ouvre sur une organisation de l’économie de pillage avec le développement des cités états, et les premières organisations, du travail contraint, par la rareté vivrière. C’est la période du néolithique au cours duquel se définissent des stratifications sociales. Une administration de dirigeant privilégié, des maîtres-propriétaires employant des serviteurs et des esclaves.

La première organisation de l’exploitation de l’homme par l’homme. L’arrivée de l’homo-

exploiteur. Il se répand par une économie de pillage. Puis, la sémantique a rendu les conditions acceptables, la colonisation, la contrainte volontaire par le contrat de gré à gré. L’Économie de pillage a engendré la colonisation, et son effondrement est devenu le commerce extérieur. Voilà, à peu près, les paradigmes qui se sont succédé.

L’administration de privilégiés, aux ordres de tous les tyrans avec leur cour, c’est poursuivi, se succédant par transmission familiale, dans la crainte d’une destitution.

D’aristocrates, possédants, rentiers asservissant les populations. Avec les révolutions libérales, l’Administration se structure en démocratie, et l’émancipation apportée par le libéralisme façonne notre organisation productive actuelle.

La liberté de commercer engendre le capitalisme, c’est-à-dire bénéficier d’un capital pour pouvoir entreprendre, qu’il soit historique, par des transmissions des revenus de l’économie de pillage, ou financier, à partir des premières banques d’orfévrés.

Le capitalisme formalise ce qui se pratiquait antérieurement pour devenir maîtres et détenir des possessions, sans autres banques que le glaive. L’apparition du Code d’Hammourabi nous donne une idée des pratiques antérieures.

Les populations soumises aux tyrans, de sujet deviennent et citoyennes d’un peuple souverain. Des changements saignants dans un immuable rapport au travail. La stratification demeure, rang de dirigeants successifs privilégiés, entrepreneur, à la place de maître – salariés, à la place de serviteurs, et disparition de l’esclavagisme.

Les premiers Hommes qui se sont transmis les premiers silex taillés ont dû se dire, je détiens la dernière découverte scientifique, et ainsi de suite jusqu’à ce que nous signifions la chose, et achetions le dernier smartphone.

Dans ce résumé, entre le silex, et la voiture volante, il existe une invariance d’échelle, qui tient à notre structure innée. Observer son univers pour y trouver ce qui nous facilite l’économie d’énergie calorique, pour nous nourrir.

Ainsi, un animal qui vient en chasser un autre pour manger sa proie, recherche, sans le savoir, une économie d’énergie calorique, et dispenser, d’en dépenser plus à chasser, et conserver une réserve, pour d’autres activités, rendu possible par la faiblesse de l’autre. C’est le rapport type entre l’entrepreneur et son salarié, si ce dernier est faible, il le rémunérera le moins possible. C’est l'optimisation des coûts, elle vise à réduire les dépenses et les charges, tout en maximisant la valeur commerciale.

Nous savons que ces charges sont la vie sociétale des Hommes.

L’entrepreneur qui recherche son profit se trouve dans la même disposition que cet animal.

Sa dépense d’énergie, c’est tout ce qui concourt au moyen d’obtenir son profit, et moins il en dépensera plus, il aura sa proie facilement. L’option maximale pour lui, c’est produire sans personnels et charges collectives. Cette option nous a conduits à toujours rechercher à produire en consommant le moins d’énergie, d’où toutes nos technologies, et l’espoir que nous puissions retrouver un Éden, car aujourd’hui nous en avons les moyens pour les siècles à venir.

 

Il faut être clair sur un point, ce ne peut pas être l’économie capitaliste et les nations qui nous y conduisent.

Sans jeter la pierre aux capitalistes, qui répondent à une sollicitation innée ancestrale, se perpétuant sous d’autres paradigmes, faisant de nous des civilisations paradigmatiques animalières. Nous devons cette évolution à l’écriture et aux savoirs qui se sont développés entre initiés, pour ceux qui constituent l’instruction des élites. Les autres devant se satisfaire d’une éducation primaire constituant la culture populaire par apprentissage, ensuite instruites par une scolarité minimale.

Nous sommes dans le même rapport d’échelle avec les Sumériens de nos origines, considérant que seuls les initiés devaient instruire les initiés. Cette correspondance aujourd’hui est l’instruction universitaire. Si cette échelle s’applique toujours au fil des siècles, la seule raison en est le temps consacré à travailler.

Nos illustres inventeurs, et autres personnages célébrés n’avaient pas cette occupation, et ils étaient rarement analphabètes.

Pour prendre une comparaison d’échelle, par rapport aux connaissances pluridisciplinaires existantes afin de comprendre la complexité du monde, nos bacheliers sont les analphabètes de notre temps. Au temps des mésopotamiens, ils auraient été serviteurs, et les autres en dessous esclaves. Aujourd’hui aurions-nous conservé cette classification sociale ???

Bien entendu, car elle n’est pas un rapport à notre intelligence, mais l’expression de l’innée face à une l’adaptation à la rareté.

Notre intelligence s’est exercée dans les classifications professionnelles des métiers.

Pour entreprendre dans certaines activités, nul n’est besoin d’être un génie, mais de disposer de l’héritage d’un capital ou de souscrire à un capital financier, sans avoir à sortir son glaive, en trouvant les aides autour de soi, si cela est nécessaire. C’est ensuite produire ou servir qui vont demander des savoirs et savoir-faire ;

pour apprécier l’apport, ou l’adaptation d’une civilisation, ce n’est pas de savoir, si elle a été remplacée par une autre, c’est de comprendre comment elle a versé de son apogée.

La civilisation capitaliste avec tous ses paradigmes, de la formation du capital à commencée, par le glaive, c’est poursuivi dans la sur enchère de ses paradigmes pour survivre. Quelles que soit les civilisations, toutes ont pratiqué le capitalisme dans le monde, toutes ont développé de l’armement jusqu’au point de pouvoir s’auto-détruire. Il faut en tirer les conséquences et reconnaître que le capitalisme ne conduit pas à être des êtres civilisés. Seul le socialisme peut y conduire, car il s'élève contre l’exploitation de l’homme par l’Homme. Comme auraient pu y conduire les religions, si leurs représentants avaient eu les connaissances d’aujourd’hui, sans les attribuer à un dieu sclérosant par lequel certains justifient leur fanatisme.

Dans ce cas tant que ces armements subsisteront, nous ne pourrons pas avoir de civilisation divergente.

Entre amis, j’ai parié que ce seraient en premier les USA, car, ils sont dans l’histoire dune économie descendante, comme l’a été l’Europe à laquelle ils se sont substitués. Leur seule chance est l’économie de la connaissance, qu’ils n’entreprennent, pas comme il le faudrait, en initiant toute leurs populations, afin d’avoir le plus d'occurrences en s’instruisant de pluridisciplinarité par la pensée égoïste ou altruiste associative, découvrir et innover. Par chance aucun pays n’a fait encore cela. Il leur reste, de maintenir leur activité économique en acceptant l’immigration pour soutenir la consommation, car ils ont un taux de renouvellement de population de 1,03. ce n’est pas leur choix et se battrons pour leur valeur monétaire, avec la chine qui la leur conteste.

 

J’en viens à mon sujet, ce raccourci de l’histoire, où toute la vie des hommes qui l’ont traversé n’a pas changé son cadre de fond, l’inné. Ils ne s’y reconnaissent pas, car ils ont impersonnalité au fil des siècles le dominant. Hier c’étaient les Dieux à qui l’on ne reconnaît pas les commandements économiques, car ils sont moraux, que nous avons remplacés par des dominants systémiques.

En économie, ce n’est pas la loi du marché, mais un tout petit plan comptable. Si nous ne le modifions pas, il racontera toujours que la vie des salariés et du pouvoir politique est une CHARGE. Comme philosophie de vie ou espérance existentialiste, nous pouvons avoir mieux. Le libéralisme capitalistique ne tient que par lui. Nous pouvons être communiste, socialiste ou tout ce que, nous voudrons, si nous considérons que la vie des salariés et que l’organisation sociétale sont des charges à supprimer, nous en arrivons à une aporie insurmontable.

En se référant à l’animal qui recherche une proie sans effort. Nous pouvons considérer que, produire des biens et des services avec le minimum de consommation d’énergie calorique peut représenter un enjeu existentiel et non égocentrique pour réaliser du profit.

Dans cet esprit d’économie en ont découlé des innovations extraordinaires, bien plus importantes, que la recherche du gain. Pourtant l’ordre sous-jacent, que nous supputons de nature se rappelle à nous, pour n’avoir pas respecté la loi de Lavoisier et oublier de rechercher les incidences de la transformation de nos déchets, qui par le cycle de vie, nous revient. Cette inconséquence où la cupidité l’emporte, par la recherche permanente d’une économie de matériaux ou de travail, pour produire nous aveugle encore. L’une est la pollution, l’autre la perte de revenus pour les travailleurs écartés comme charges. L’une est destructrice, l’autre est une espérance en recherchant une source de revenus complémentaire au travail.

Mais les deux nous demande de repenser l’existence avec une comptabilisation de l’activité économique holistique, pour l’intérêt des Hommes, et non d'une minorité, où tous trouveront l’expression de leur égoïsme naturel, d’animal, qui consiste à une valorisation individuelle pour se sentir un dominant à l’égal de tous les autres, il y a la place pour cela. Et non d’être un égocentrique pour ramener tout à soi.

Notre comptabilisation n’est pas faite pour la communauté des Hommes, mais pour l’expression du dominant, l’égocentrique, le cadre naturel inné distordu par le culturel dirigeant tout le vivant. Nous pouvons alors nous poser la question, pourquoi, détenir une conscience et une pensée associative, si c’est pour nous comporter, pour comme, un animal.

Toutes les religions ont recherché le bonheur des hommes pour le sortir de son animalité, de manière exclusive pour les premiers dieux, puis inclusive avec l’universalité du dieu.

Le ,constat, que l’inné a prédominé sur ses volontés, n’est pas à faire. Nous ne pouvons pas dire que le pardon, la miséricorde et la bienveillance aient dominé le monde, soumis aux désirs de domination autour de la compétition pour se répartir la rareté.

Ainsi tout, nous reste à faire pour tendre vers l’humanisme, qui passera obligatoirement par l’égoïsme socialisant, dont la meilleure représentation est le mutualisme, ou l’intérêt commun concourt à l’intérêt individuel en se donnant comme objectif, de le soulager de ses souffrances.

 

Plus largement dans l’observation de l’existence humaine, nous retrouvons trois étapes d’évolution. La période où il est dans la petite enfance, celle où la nature le nourrit sans effort, que cueillir ce qui se trouve à porté de la bouche. La deuxième dans laquelle nous sommes où il doit se prendre en charge pour se nourrir. L’enfance et l’adolescence, où il doit apprendre à devenir un adulte pour maîtriser ses désirs égoïstes, trouver par la connaissance le sens profond de la vie et en arriver au stade adulte géologique, dans lequel nous ne sommes pas.

 

Il ne s’agit pas là de l’adulte biologique ou cultuel, mais de l’adulte dans une évolution géologique humaine, que nous avons particularisée par ses savoir-faire, et non par l’expression de son humanité.

Pour rentrer dans cette période, ce n’est plus la valeur des billes que s’échangent les enfants dans la cour au travers d’une valeur imaginaire, mais celle qu’il porte en eux comme valeur réfutable, l’énergie calorifique qu’ils dépensent pour toute chose, afin de vivre. Celle-ci est une réalité intelligible et universelle. La consommation d’énergie calorifique humaine dépensée pour nos productions et services, pour établir un étalon monétaire international. Ainsi, du début jusqu’à la réalisation du produit, ce sont les calories dépensées pas les travailleurs qui comptabilisées fixeront le prix commercial. Nous connaissons les consommations calorifiques par métier. De la sorte, quel que soit le pays où se réalise le métier, il aura la même valeur calorifique. Ensuite, nous distinguerons toutes les particularités de chacun, toutes les attentes humaines. Nous en finirions avec les combats de domination monétaire. Payé en calorie et certainement psychologiquement approprié. Ce sera le premier pas pour devenir civilisé.

 

 

C’est l’enfant qui entre dans la réalité du monde pour y développer une humanité « Adulturante » à la hauteur de sa conscience et de sa pensée associative.

Le libéralisme capitalistique appartient à l’enfance, car il n’offre aucun sens à l’existence. Les religions auxquelles nous pouvons reprocher d’être dogmatiques et de ne pas se retranscrire dans la modernité apportée par les sciences, donner un sens à l’existence, malheureusement pas terrestre, si ce n’est d’en supporter les souffrances. Il devenait adulte, une fois mort, le reste du temps, ils attendaient tout du Père, c’est la recherche de l’Homme salvateur qui conduit à tous les fascismes et que nous pratiquons et que beaucoup de citoyens appellent de leurs vœux, 48 %, pour rester dans l’enfance.

C’est la caractéristique du coran par son déterminisme. Ce en quoi ils n’ont pas tort dans l’absolu, mais, celui existant, nous l’ignorons et le pratiquons, sans le savoir par ignorance. Et ce n’est certainement pas celui des religions ni de quelque autre chose. Celui défini, par les religions ne l’on était que, par des humains se disant toujours inspirés par dieu. Là, où c’est les Hommes par leur connaissance empirique qui ont écrit des contes fondateurs pour des populations crédules. Par ses contes, ils invitaient et conduisaient les hommes à devenir adultes.

Leur permettant de, comprenant une vie déroutant et complexe, par des commandements, mettre de l’ordre dans le tumulte émotionnel de leur existence.

Comme les enfants nous avons tendance à évaluer les mérites futurs de n’importe quelles activités, sur ce qu’elle nous apporte immédiatement, sans autre souci d’exister, que par la consommation. Le résultat, nous le connaissons sur armement et pollution.

Si nous voulons donner un sens à notre existence, le plus dur est d’avoir conscience de ne pas vivre au jour le jour. C’est le plus dur et le plus difficile, sans cela nous n’aurions ni besoin de mémoriser le passé ni besoin de projections abstraites pour le futur. Pour les Hommes, être devenus rationalistes, a emporté le pragmatisme pour réaliser ses rêves. Aujourd’hui, pour nous sortir de cette enfance du néolithique, il faut disposer du savoir des initiés tout au long de l’existence, contre une rémunération compensatoire, d’une reprise en main, du contrôle de l’émission de monnaie pour faciliter les innovations de ceux qui veulent entreprendre dans une recherche permanente d’économie d’énergie, en partageant équitablement les résultats et les risques avec les partenaires qui les aident à atteindre leur but. Le pari sociétal est énorme et motivant pour conserver un confort propre, une nourriture saine et abondante, des relations interpersonnelles paisibles, et se fixer un objectif de réduire le travail à sa plus simple nécessité par la technologie, tout en conservant le savoir-faire et les savoirs pour maintenir en l’état cette espérance possible aujourd’hui.

De tel bouleversement ne peut pas se faire sans que nous donnions un sens d’existence aux élites entrepreneuriales, qu’un jour remplacer les États, ou concourir au plus riche du monde. Je suis certain que cela est accessible et intelligible pour eux, plus que par la majorité de la population de salarié.

Faire face à la pollution, remplacer les énergies polluantes, s’instruire en permanence, réduire le temps de travail, maintenir un confort propre, optimaliser les économies de matériaux, développer des nourritures saines, diminuer l’accroissement de la population. j’ai réalisé une étude en 98, elle démontre que tous les pays riches ne renouvellent pas leurs populations. Les deux raisons invoquées sont la peur de l’avenir pour leurs enfants, et le désir de bénéficier du confort de la vie. Je crois que le second est suffisant pour y parvenir, car la Terre est vaste et nous restons courbés sur notre travail pour disposer d’un revenu, comme des veaux dans un pré qui broutent et dont le confort et de recevoir de l’avoine, alors qu’ils ont le monde à découvrir autour d’eux. Là ou les Hommes se rendraient, ils n’auraient ni à se préoccuper du gîte et du ni du couvert. La terre ne va pas disparaître encore, il nous reste des siècles pour y parvenir. C’est tout de même plus motivant que d’attendre le paradis et de tuer des hommes pour y avoir 7 vierges.

Nous ne manquons pas de sens à donner à notre vie.

 

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Rédigé par ddacoudre

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Publié le 12 Janvier 2024

2 nœuds de vent monétaire ?

 

J’ai suivi l’émission « l’Événement du jeudi » avec madame Lagarde EX-patronne du FMI et patronne de la BCE, durant cette émission je l’ai entendu expliquer avec intelligence qu’elle voulait maintenir le vent européen à 2 nœuds. C’était amusant pendant la durée de cette émission d’entendre parler du vent. La veille j’étais chez mon dentiste, au moment de régler je lui dis, vous ne mangez pas des pommes de terre. Il me demande pourquoi. Par ce que c’est cher. Il me regarde et j’explique, que s’il manger des pommes de terre, ses soins auraient été moins cher, mais heureusement il ne mange pas du caviar, sinon cela aurait été plus cher encore.

Tout ça pour dire que la valeur, de quoi que ce soit, n’a pas de prix, en dehors de ce que consomment les humains pour produire.

 

Je me suis désespéré quand madame Lagarde expliquait que les entreprises cotées en bourse envisagent de faire des profits en 2025, parce que les humains ne mangeront qu’à hauteur de 2 nœuds en 2024 (l’inflation), alors, les humains au travail coûteront moins cher en consommant moins.

Car les charges de l’entreprise n’augmenteront pas plus de 2 nœuds, et les entreprises pourront envisager des investissements profitables.

Mon petit fils manger avec nous, et je lui dis, nous avons eu la météo à 20h et maintenant dans une émission spécifique. Il me dit pourquoi. Je lui explique que parler de la monnaie c’est parler du vent, car ça n’existe pas, et parler du vent, c’est parler météo. Il faudrait que les débats politiques reposent sur la réalité des prix. Ça donnerait ceci.

-Vous, monsieur Ottol, vous voulez que les salariés ne mangent que des patates, pour que les patrons puissent manger du caviar. - Non-monsieur Malanchan nous volons qu’un vent de plus de 2 nœuds n’emporte pas leurs plantations, pour qu’ils puissent manger. Monsieur Ottol si vos patrons veulent manger du caviar, ils n’ont qu’à aller le pêcher, nous en le pêchants, cela nous donne le droit d’en manger.

Certes, mais les patrons vous ont donné, du vent, pour les pêcher, il est normal qu’ils le gardent pour eux, et que vous vous plantiez des patates, avec le vent qu'ils vous ont donné. Tout cela va changer monsieur Ottol, au pouvoir nous trouverons, en concentrant l'énergie humaine des salariés, à soufflet le vent par une déflagration énergétique, car le prix des choses ne valent que l’énergie des salariés qui les ont produites. Et l'énergie vient de ce qu'ils consomment, regarder vos patrons, ce n’est pas avec du caviar, qu’ils en auront, pour travailler.

C’est bien pour cela, monsieur Malanchan, qu’il faut qu’ils continuent à manger des patates, ça leur donne juste assez d’énergie pour travailler et pas celles pour comprendre et vous porter au pouvoir.

 

Les progrès de l’espèce humaine ont apporté un peu d’ordre dans la compréhension du désordre croissant de l’univers. Notamment par la théorie du chaos qui laisse espérer une compréhension du désordre.

Cette réflexion, qui concernait la connaissance de l’univers cosmique, est aussi applicable à celle de nos existences, puisque nous vivons en son sein. L'Homme n’échappera pas malgré lui à l’obligation de s’éduquer en permanence pour avoir une compréhension plus complète du déroulement de son existence.

Faire face à cette entropie inévitable de notre monde, de notre société, de notre nation, de notre ville, de notre maison, de notre cuisine, pour la maîtriser ou l’accompagner, à l’exemple de la théorie sur le chaos.

Une fois de plus, comme par le passé, malgré nous, nous devons trouver des indicateurs à notre existence. Cela ne peut pas se réaliser en restant un être bloqué sur la radio profits, au-delà de la nécessité. Nous pouvons exister et vivre sous d’autres paradigmes civilisés, en écoutant d’autres radios, que conserver celle animalière transfigurée, appelée le capitalisme du rapport dominant/dominé.

Pas seulement en levant les yeux vers l’univers pour l’interpréter, mais en comprenant les yeux au niveau de nos vies, ce qui s’y passe, mais aussi les poser au-delà de notre seule existence égoïste.

Pas en levant les yeux pour y trouver quelques vérités, dans ces conditions, nous avons déjà perdues.

Il nous faut comprendre, seulement comprendre que nous existons sans savoir pourquoi.

Personne n'aurait pu imaginer, que, pour notre espèce se glorifiant de ne pas être un animal, ce fut aussi mortellement dramatiquement, pour elle difficile de trouver à se nourrir depuis 12000 ans.

Là, nous risquons d’entrevoir cette vérité qui nous conduit, à croire.

Elle va toujours nous aspirer jusqu’au point d’un absolu, un point où tout ce que nous aurons bâti s’écroulera.

Comprendre ce déroulement devrait nous sortir des dogmes séculaires d’antan et apaiser toutes confrontations idéologiques.

De manière que les savoirs d’aujourd’hui nous aspirent vers cet absolu malgré nous. Toutes les civilisations l’ont défini comme un lieu de renaissance après la mort.

Le savoir est une lente édification. En conséquence de quoi, nous devons escompter une lente modification des comportements et de la réflexion ?

 

Ceci me paraît une évidence dans notre monde actuel, en ayant une certitude optimiste.

L’évolution poursuit sa route, avec nous, indépendamment du fait que nous concevions ou non, en conscience d’y contribuer ou pas.

Le socialisme sera une voie vers une évolution domestiquant le primitif surgissant à chaque compétition, et lui à son tour devra laisser la place, tandis que le capitalisme se sera dissous dans l’évolution humaine et l’on visitera ses vestiges en défilant devant la FMI ou la BCE, et le guide expliquera que c’est là que leurs dieux commandaient au vent monétaire.


 

Si jamais, pour la nature, pour le monde objectif, l’humain doit être un essai manqué, il reste encore quelques milliards d’années d’existence à notre planète, pour générer une autre espèce et nous pouvons nous préserver cela, en jetant nos armes de destruction massive, qui sont loin de faire la gloire de notre espèce, comme, de la conscience, et de la pensée associative, dont nous avons hérité. Si c'était pour en arriver là, la nature et tous les dieux auraient dû nous laisser, primate.

Avec la physique quantique, nous savons n’être que des particules, dont toute la matière de l’humanité tiendrait dans un dé à coudre pesant 180 000 tonnes.

Nous avons un effort à faire pour intégrer des notions qui bousculent notre entendement en ouvrant de nouveaux univers et de nouvelles espérances pour les peuples.

 

La fin de la scolarité est perçue comme un soulagement, certainement qu'elle s’est construite ou conçue autour d'un développement historique religieux, et devenu républicaine matérialiste par nécessité de produire avec d’honnêtes citoyens travailleurs.

LHumain n’en reste pas moins un spiritualiste attaché à l’ignorance, pourvoyeuse de dieux irréfutables ou de croyances en certitudes scientifiques réfutables pour combler son ignorance.

Hier, comme aujourd’hui, la plupart des Hommes ont demandé à leurs dieux de gagner au loto. Offrant aux dieux les biens terrestres, auxquels ils tenaient le plus, pour recevoir davantage, qu’ils avaient offert, et ceux d’aujourd’hui de suivre des martingales procédant du même besoin de croyance primitif.

Chaque Homme est un penseur, parfois j’ai l’impression que nous la regardons, comme propriété individuelle spontanée ne nécessitant pas un apprentissage de toutes les connaissances disponibles pour être plus élaboré. Nous nous comportons avec celle que chacun détient, comme au fait des moyens de penser l’avenir, sous réserve de s’en tenir à celui contemporain.

Pour cela, dans nos débats, chacun se jette à la figure des arguments d'école primaire, qu'était la spécialité du FN, et nous complaire, d'accrocher à la queue des casseroles qui font nos joies. En serions-nous restés là ?

Lorsque deux avis contradictoires s’affrontent, tous les deux sont justifiés par informations retenues par chacun pour les développer, et chacun d’eux a raison. Nous savons ne pas pouvoir concevoir des choses qui n’existeraient pas, ou qui ne seraient pas en potentialité d’être.

Si, l’un d'eux possédait la vérité, l’autre n’existerait pas. Il faut donc se départager, et ce sont les relations sociales et humaines qui vont être arbitrales, et non celles économiques.

Savoir, si nous concevons ou non, qu'un, soit seulement le serviteur de l'autre, ou si nous sommes égaux, comme nous le déclarons dans les droits de l’Homme, dans ce cas, l’exploitation, de l’Homme par l’Homme devient illégal et le capitalisme qui l’exploite dans sa dynamique aussi. Changer, cela va demander des siècles, mais si nous pouvions déjà l’expliquer nous aurions fait un pas pour un avenir socialisant comme le réclament sans le savoir 92% des citoyens qui veulent réformer le capitalisme. En attendant, c’est le vent à 2 nœuds qui nous pousse.


 

Nous comprenons pourquoi tous les changements de civilisations ou, essais politiques, sont si violents, et qu’il vaut mieux, faire une révolution citoyenne.

Quand nous examinons ce qui relie le matérialisme et le spiritualisme, c’est que tous les deux le justifient par un même moyen de communication, notre cerveau nommant l’être et l’univers.

Lorsque deux avis contradictoires s’affrontent, tous les deux sont justifiés par informations retenues par chacun pour les développer, et chacun d’eux a raison. Nous savons ne pas pouvoir concevoir des choses qui n’existeraient pas, ou qui ne seraient pas en potentialité d’être.

Le frein ou la dissuasion à cela pour se positionner, c’est la durée du temps. Le temps qu’il a pu manquer pour apprendre. L’impossibilité de passer tout notre temps à nous comprendre, par l’activité, consacrée d’autres tâches.

 

Par une impossibilité physiologique, où la vitesse des émotions est plus rapide que la pensée, d’une expression orale plus lente ! Avec l’oralité, nous sommes toujours en retard sur l’événement perçu par nos sens, et formulé par la pensée. Nous sommes condamnés à n’en faire qu’une traduction partielle, et nous concevons des termes qui englobent des concepts de pensée pour gagner de la durée du temps, gommant son intelligibilité, dont les spécialistes sont les communicants. Ils noient le poisson dans des termes, qui les présente comme érudits, donc capables de gouverner avec du vent et ça marche. Et ils jettent un doigt méprisant en désignant les populistes.

Notre raison a toujours un temps de retard sur nos émotions. Comprendre cela est important, surtout quand nous devons en apprécier les conséquences dans notre existence vouée à l’obsession punitive. Notre nouveau premier ministre a donné le ton en se rendant dans un commissariat, quelle tristesse de voir une fonction aussi noble que la politique pour une démocratie, de la voir ramenée à n’être que chasseurs de délinquants ou d’immigrés. Parce qu'ils n'ont pas d'autres projets politiques que d'aller dans le sens du vent.


 

L’enseignement organisé des citoyens nous permet de gagner du temps, pour ne pas redécouvrir ce qui l’a déjà été par d’autres, d’être d’éternels étudiants, plutôt que spectateurs de notre existence.

Spectateur de l’existence, comme le sont tous ceux qui ne donnent pas leurs opinions, qui ne participent pas aux élections, quand on le leur demande de formuler leurs opinions par un choix


 

 

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Rédigé par ddacoudre

Publié dans #critique

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